Spoiler (cliquez pour révéler) : — Mona ?
La voix était lointaine
— Mona...
La voix se rapprochait et Mona put percevoir l'agacement dans le ton de sa fille. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, c'était bien Malorie dans son propre corps qui s’apprêtait à la gifler.
— Je suis réveillée, l'arrêta Mona.
Malorie relâcha sa main, comme déçue.
Moi aussi je regrette souvent de ne pouvoir gifler ta mère.
— Maintenant que c'est réglé, dit Malorie. Peux-tu éviter à l'avenir de me mêler à tes expériences ?
— Ce n’était pas prévu, avoua Mona.
— Encore heureux ! Comment je rentre à Poudlard ?
Mona, je plussoie ta fille.
— Je vais d'abord vérifier que tout ce passe bien, coupa Remus.
Malorie ne répliqua rien à son ancien professeur et le laissa passer sa baguette magique autour d'elle. Puis, il fit la même chose avec Mona. Remus semblait réprimer un sourire alors que les yeux de Malorie fusillaient sa mère.
— C'est bon ? demanda Malorie à Remus.
— Oui, dit-il. Tout me parait en ordre.
— Comment je rentre ? somma Malorie à sa mère d'une voix plus sèche.
— Par la cheminée, répondit Mona. Tu passeras par le bureau du professeur Rogue.
— Par le... commença Malorie choquée.
— Il couvrira ton absence, coupa Mona. J'ai réglé ça avec lui.
— Pardon ? dit Malorie estomaquée.
Justifier le pourquoi du comment de la participation de Rogue après avoir dû expliquer la présence de Remus dans son appartement était insurmontable pour Mona. Elle joua donc l'empressée pour faire déguerpir sa fille le plus loin possible des cachotteries de sa génitrice.
— Dépêche-toi de rentrer, Pansy et Millicent doivent te chercher. Et tu dois rassurer les Weasley.
Malorie sembla hésiter un instant et finalement se dirigea vers la cheminée au grand soulagement de sa mère.
— Merci pour votre aide, professeur, dit-elle à Remus.
— De rien, Malorie, c'était un plaisir de vous revoir.
Malorie acquiesça et plongea dans l'âtre après avoir adressé un dernier regard noir à sa mère.
— Je crois qu'elle va m'en vouloir un moment... conclu Mona.
— Y'a des chances, assura Sirius en reprenant forme humaine.
— Elle lisait un livre sur le langage des sirènes, se remémorera Mona à voix basse.
— Malorie aime beaucoup les langues étrangères et étranges, dit Remus. Elle a essayé de communiquer avec un strangulot l'année dernière.
Sa mère essaye bien de communiquer avec un chien.
— Des ouvrages spécialisés pourraient lui plaire, conclut Mona. Pour tenter de me faire pardonner...
Remus acquiesça avant d'annoncer qu'il prenait congé.
— Attends, coupa Mona. Raconte-moi ce qu'il s'est passé.
— Rien de très extraordinaire, dit Remus.
Rien de très extraordinaire ? Ta pote tombe dans les vapes et c'est sa fille dans son corps qui se réveille, et ça pour toi ce n'est pas très extraordinaire ? Espèce de… Loup-garou !
— Sirius a entendu un bruit sourd dans le débarras. Tu étais évanouie au sol, on a essayé de te ranimer. Puis, tu m'as appelé « professeur Lupin ».
— Là, j'ai reculé, intervint Sirius. De toute façon, je ne pouvais pas entrer dans le débarras, j'étais coincé dans l'encadrement, si elle m'a vu, c'est furtivement. J'ai repris ma forme animale et Remus t'a ramené dans le salon.
— Tu semblais perturbée par tes mains et le fait que je t'appelais Mona, dit Remus.
— Tu n'avais pas tout à fait la même odeur, ajouta Sirius.
— J'ai fini par te demander ton nom et tu m'as répondu « Malorie Moon ». Donc, j'ai laissé ta fille sur le canapé et je suis retourné dans le débarras et j'ai survolé tes documents.
— On a été discuté à l'écart, continua Sirius. Et on a conclu qu'à part vérifier que ta fille était en bonne santé dans ton corps, le mieux à faire était d'attendre ton retour.
— Elle a été d'accord avec ça, dit Remus.
— Et ? dit Mona.
— Rien, dit Remus en haussant les épaules. On a entamé une discussion sur Poudlard.
— Et elle a fini par reprendre complètement ses esprits, raconta Sirius. Elle a commencé à fustiger contre toi. C'était très drôle.
Mona adressa un regard noir à Sirius.
— Et contre tous les Moon en général, ajouta Sirius radieux.
— Ça devait être génial, conclu Mona morose.
Remus prévint une nouvelle fois qu'il prenait congé et s’avança vers la porte, il se stoppa lorsque la cheminée de Mona s'anima brusquement. Sirius reprit immédiatement sa forme de chien.
— C'est peut-être Severus ! alerta Mona. Va dans la chambre.
Sirius ne se fit pas priver pour déguerpir. Ce n'était pas Severus, encore moins Malorie. C'était Waha, les cheveux hirsutes et en jogging d'intérieur.
Traduisez : laid, informe et d'une couleur indescriptible.
— Qu'est-ce qui se passe ? s’inquiéta Mona avant même de la saluer.
— Grace ! grogna Waha.
— Tu es Grace ? s'étonna Mona.
— Non, dit Waha surprise. Je suis Waha, la rousse. Grace, c'est la blonde !
— Oui, bien sur. Excuse-moi.
— Irène c'est la fille châtain et toi la brune, persista Waha irritée.
— Excuse-moi, répéta Mona. J'ai eu une journée bizarre. Qu'est-ce qui se passe avec Grace ?
— Elle déboule deux fois par jour chez moi pour s'assurer que je vais bien, s'agaça Waha. Je vais bien, je...
Elle s’arrêta en remarquant enfin la présence de Remus près de la porte d'entrée.
— Salut, dit Remus. Comment vas-tu ?
— Salut, répéta Waha choquée.
Elle tourna son attention vers Mona, incapable d'articuler. Un long silence paralysant s'installa et d'un coup, les deux anciens amoureux s'animèrent.
— Je vais repasser, déclara-t-elle en replongeant vers la cheminée.
— Et moi aussi, annonça Remus en ouvrant la porte.
Waha disparut dans les flammes à l'instant où Remus refermait la porte sans que Mona ait réussi à dégoter une solution à cette situation embarrassante. Seule dans son salon, elle n'eut brusquement plus qu'une envie, se coucher.
— Il se passe des trucs bizarres chez toi, commenta Sirius.
Le fait que tu t'y trouves toujours reste le plus étrange.
— Je vais dormir, annonça Mona. Je suis exténuée.
— Tu devrais supprimer la protection autour du débarras, suggéra Sirius. Si ça se reproduit et que je ne peux pas entrer dans certaines pièces, on fait comment ?
Mona acquiesça et leva sa baguette magique.
— Voilà, dit-elle. Maintenant, tu peux aller partout.
Comment ça partout, même dans ta chambre ? Je proteste plus fort que la protestation.
Jour 7
Bien, nous voici à présent le septième jour et quoi qu'annonce ou pas Mona. Il est probable que Sirius déguerpisse à la fin de cette journée. Je suis donc : heureux.
Sirius et Mona l'étaient moins : heureux. Sirius feuilletait le dernier exemplaire de la Gazette du Sorcier qui faisait sa première page sur la première épreuve du tournoi des trois sorciers.
— Dumbledore a sûrement un plan de sauvetage, dit Mona.
— Il en a un, garantit Sirius. Il m'a assuré qu'il pourrait intervenir pour la première tâche et que pour la seconde, d'autres pourraient s'interposer. C'est la troisième qui l’angoisse le plus.
— Alors pourquoi t’inquiètes-tu ?
— Pourquoi TU t’inquiètes ? demanda Sirius.
— Mon filleul va être dans une situation délicate, dit Mona.
— Exactement, dit Sirius.
Mona baissa les yeux et retourna à la brochure de chez Fleury et Bott. Les derniers ouvrages sortis y étaient listés. Ils furent tous deux interrompus dans leur lecture par la visite de Terence.
— Tu ne comptes pas te cacher ? demanda Mona au chien qui venait d’apparaître.
Sirius souffla et se coucha aux pieds de la table.
— Comme tu voudras, dit Mona agacée.
Elle ouvrit à Terence qui commença aussitôt à piailler, Mona ne l'écouta que d'une oreille.
— C'est quoi ça ? questionna-t-il en montrant le chien.
— Un chien.
— Pourquoi y'a un chien sous la table de ta cuisine ?
— Parce qu'il ne voulait pas rester dans le placard.
— Tu enfermes les animaux dans les placards ? s'étonna Terence offusqué.
— Seulement celui-là.
Terence regarda sa sœur, le chien et les documents qu'il avait dans la main successivement.
— D'où il vient ? demanda Terence regrettant presque de s'y intéresser.
— Qu'importe du moment qu'il y retourne bientôt, dit Mona.
Terence fronça les sourcils et observa de nouveau les parchemins, il haussa finalement les épaules et avança vers la porte.
— Quand est-ce que tu comptes revenir rue Constantinople ?
— J’amènerais moi-même les 10 prochaines commandes demain matin, décréta Mona après un instant de réflexion.
Terence répondit par un grognement et ouvrit la porte de l'appartement, dévoilant ainsi Waha qui s’apprêtait à frapper.
— Bonjour, dit-il.
— Bonjour Terence, comment se porte la petite famille ?
— Ça va, ça va, répondit-il. C'est donc ton chien ?
— Oui ! s'écria Mona.
— Tu ne devrais pas le lui laisser, conseilla Terence. Je crois qu'elle l'enferme dans un placard.
— Je n'aime pas beaucoup les bêtes, avoua Mona.
Elle a même une certaine tendance à tuer les lapins et les rats.
— Ça, on était déjà au courant, approuva Waha en entrant.
Terence était parti sans ajouter un mot.
— Toujours aussi sympathique ton frère, souligna Waha en refermant la porte.
— Étrangement, je crois qu'il s'améliore, remarqua Mona. Entre le travail et sa famille, il doit être trop fatigué pour être agaçant.
Sirius s'était levé et vint quémander des caresses à Waha.
— Donc c'est mon chien, dit Waha amusée.
— C'est une histoire compliquée. Remus l'a trouvé pas très loin d'ici, il me l'a confié le temps de retrouver ses propriétaires.
Le mensonge était sorti avec une facilité qui déconcerta Mona.
— En tout cas, il est très affectueux, apprécia Waha. Il ressemble beaucoup à un chien de Godric Hollow.
— Pardon ?
— Un chien du village qui venait souvent chez Lily et James, tu ne te souviens pas ?
Mona regarda Sirius avec plus d'attention.
— Pour tout te dire, à moi il me rappelait un chien qui se promenait régulièrement au bas de mon immeuble avant que je ne tombe enceinte, et après.
Et il était même très près durant la conception.
— Tu veux boire quelque chose ?
Waha acquiesça et Mona servit du thé, alors que Sirius se postait sous la chaise de Waha.
— C'est pour ça que Remus était là, pour le chien ?
— Il s'assurerait que je le traitais bien.
— Et il l'a trouvé dans un placard ?
— Pas encore.
Le chien grogna.
— Désolé ne pas avoir pu discuter avec toi hier, dit Mona. Grace s’inquiète pour toi. On s’inquiète tous pour toi.
— Je sais, dit Waha.
— On craint que ta relation avec Clive te fasse un peu trop souffrir.
— Je sais. C'est pour ça que j'ai rompu avec lui.
WHAT ? Hip hip hourra !!
— Tu as rompu avec Clive ?
Oui, c'est ce qu'elle a dit, t'es bouchée ?
Waha acquiesça avec un sourire.
— C'est à cause de Remus ? demanda Mona brusquement inquiète.
— Oui, dit Waha. Mais pas comme tu le penses. Je n'aime plus Remus, mais ce que j'ai ressenti pour lui à une époque, je veux ressentir ça de nouveau. Ou alors l'exaltation du papillonnage. Mais notre relation à Clive et moi ne sert à rien.
— C'est bien que tu penses ça.
— Par contre, je suis faible et toujours amoureuse. Je vais avoir besoin de mes amies.
— Compte sur nous, assura Mona. On peut aller dans ce bar irlandais en bas de la rue demain soir, si tu veux.
— C'est un bon début, dit Waha.
Waha ne partit qu'une heure plus tard, après avoir prodigué un bon millier de caresses à Sirius. Lorsqu’elle disparut, il se pressa de reprendre sa forme initiale.
— Mais c'est un vrai moulin ici !
Mona passa le reste de la journée à travailler, le soir venu, Sirius lui rappela que la première tache du tournoi venait de commencer. Ils s'installèrent tous les deux sur le canapé, les fenêtres grandes ouvertes, guettant les nouvelles.
— Si nous n'avons pas de nouvelles, c'est que tout se passe bien, conclut Mona. Malorie m’enverra un résumé dans la soirée de toute façon. Et Molly me tiendra au courant si elle a des informations avant moi. Son fils Charlie est chargé de lui envoyer un hibou.
Et tu ne te demandes pas comment Charlie fait pour avoir des informations en premier lieu.
Sirius acquiesça en continuant de se ronger les sangs. Mona sortit alors un jeu de cartes et ils jouèrent sans trop faire attention. Le soleil était couché lorsqu'un hibou minuscule traversa la fenêtre en hululant joyeusement, portant une lettre plus large que lui.
— Coquecigrue ! dit Mona surprise que Ron pense à lui envoyer du courrier.
Fausse joie, Gamine. Le canonique est pour le caniche.
Elle tendit les bras pour attraper le volatile, mais c'est vers Sirius que Coq plongea. Il détacha le parchemin attaché et annonça :
— C'est Harry !
— Avec l'oiseau de Ron ? dit Mona. Alors ils sont réconciliés ?
Sirius acquiesça et commença la lecture faisant part de quelques brides à Mona.
— « La dragonne ne voulait pas s'éloigner de ses œufs, elle se tortillait et se contorsionnait », lut Sirius. « Je me suis donc mis à changer sans cesse de direction tout en restant suffisamment près pour qu'elle se sente menacée ».
Mona écoutait religieusement le récit très détaillé de Harry.
— « Elle a fini par enfin déployer ses ailes noires et là j'ai plongé. J'ai été tellement rapide que la dragonne ne me vit pas récupérer l’œuf d’or. »
Dans la suite de son récit, Harry racontait les éloges reçus de toute part, prenant visiblement un certain plaisir. Mona sourit en pensant à James et à son arrogance légendaire qu'il avait offerte à son fils. Harry finissait sa lettre en donnant la date du 24 février comme date de la prochaine épreuve.
Entre-temps, Dame de Fane était venue, curieuse de connaître son visiteur. Visiteur qui dorénavant lui inspectait les pattes.
Nous avons donc un minuscule hibou qui passe entre les pattes d'une grande chouette agressive et personne ne fait rien pour empêcher ce massacre programmé.
— Il va bien, dit Sirius soulagé en repliant la lettre.
Mona le regarda, étonnée du soulagement de Sirius. Il ne cessait de fixer la correspondance de son filleul. Mona devait lui dire maintenant. Il avait le droit de s’inquiéter autant pour Malorie, c'était sa fille.
Ou alors, tu ne dis rien. C'est bien ça aussi.
— Sirius... commença Mona.
Elle s'installa auprès de lui alors qu'il repliait la lettre.
— Il semble vraiment heureux, dit-il sans comprendre que Mona cherchait à lui parler.
Il se tourna vers elle avec un sourire. Mona ouvrit la bouche pour parler, mais fut incapable de prononcer quoi que ce soit.
— Sirius... répéta-t-elle à voix basse.
— Oui ?
— Il faut que je te dise...
Elle s’arrêta sans cesser de le fixer, elle chercha ses mots bien qu'elle les ruminait depuis des jours : tu es le père de Malorie. Ça ne sortait pas. Brusquement, Mona sentit Sirius lui effleurer la main. Elle baissa la tête pour être bien sure de ne pas rêver, son index caressait juste le sien, rien de bien méchant. Mais un contact physique voulu et bien réel. Elle redressa son visage en sachant pertinemment ce qui se passait. Sirius l'embrassa.
NNNNNNNNNNOooooooooNNNNNNN !
Pendant un instant, Mona le repoussa.
— Att... ends, bafouilla-t-elle. Je dois…
Oui, dis-lui qu'il est le père, c'est mieux ! Oui, je change d'avis comme de chemise.
— Après, dit-il.
Il l'embrassa de nouveau et cette fois-ci, Mona ne le repoussa pas.
Stop, je refuse de décrire ce qui se passe.
…
…
Ok, donc apparemment, je n’ai pas le choix, je dois vous raconter, à ce qui paraît, j'ai un peu trop souvent évité les détails les concernant. Mais en même temps, je n'ai pas toujours su ce qui se passait entre eux.
Mona sentit les mains de Sirius sur sa taille, elle ferma les yeux, se contentant de savourer. Il l'embrassa dans le cou, mordillant à peine, suffisant pour qu'elle laisse échapper un faible son. Il la bascula en arrière, l’allongea sur le canapé, Mona l’enlaça, cherchant ses lèvres en permanence. Les mains de Sirius ne cessaient de se promener avec avidité. Mona avait l'impression de ne pas avoir été touchée avec autant d'appétit depuis une éternité.
— Ton lit !
La sorcière mit quelques instants à comprendre la demande. Elle n'avait pas envisagé de bouger, elle ne raisonnait pas vraiment à vrai dire. Sirius lui prit la main et l’entraîna dans la chambre. La porte passée, Mona s'attaqua à la chemise du monsieur et sans lui laisser le temps de s'occuper de ses propres vêtements retira son haut. Ils s'embrassèrent, Mona bascula sur le lit et sentit Sirius sur elle dégustant chaque partie de son corps avec envie. Elle ne s'attendait pas à autant de désir de sa part, elle le laissa déguster, savourant de procurer ce désir chez lui. Lorsqu'elle sentit sa main s'aventurer vers sa culotte, elle le laissa faire, le laissa faire monter le désir en elle. Puis, elle oublia l’appétit de Sirius et se concentra sur le sien. Elle le retourna, passant sur lui et sans cesser de l'embrasser, déboutonna son pantalon. Il se laissa faire à son tour, caressant simplement Mona pendant qu'elle menait la danse et commençait les choses sérieuses. Il ne se laissa pas faire longtemps ; Mona se sentit soulevée et retournée sur le lit comme si elle était particulièrement fluette et légère, un sentiment qui ne la traversait jamais. Un plaisir de plus. Mona se laissa balader au gré des envies de Sirius en dégustant la sensation de légèreté de son corps. Puis, elle reprit les rênes, monta sur lui le temps de s'accorder un orgasme. À sa grande surprise, elle vit les traits de Sirius se déformer et produire ce son si proche d'un aboiement qui lui avait manqué. Il se redressa et l’attrapa pour la faire bouger selon son envie. Puis, il s’arrêta entraînant Mona avec lui en arrière. Il la serra fort dans ses bras, Mona resta là immobile avant de se retirer et de s’allonger à côté de lui.
— T'as perdu en endurance, lui fit-elle remarquer.
Sirius rigola et se tourna vers elle.
— Ça fait plus d'une décennie que je n'ai pas touché une femme. Et tu ne m'as pas aidé, j'ai toujours aimé te sentir toute mouillée.
STOP ! Je crois que j'ai fait un effort suffisamment surhumain, alors maintenant, on s'habille et si Sirius pouvait mourir maintenant, ça serait bien.
— Elle est bien cette chambre-là aussi, dit-il. Ton lit est plus grand.
— J'ai pris une grande taille, dit Mona.
Sirius se mit sur le côté et caressa d'un index les seins de Mona.
— Tu m'as manqué, dit-il.
— Le sexe t'a manqué, corrigea Mona.
— Tu m'as manqué, insista Sirius.
— Le sexe avec toi m'a manqué, dit Mona.
Il éclata de nouveau de rire et continua le glissement de son index sur le corps de Mona.
— J'ai grossi, dit-elle.
— Un peu, dit-il. J'aime bien.
Ouais, t'as grossi, t'es moche, vexes-toi et vire le !
Ils s'embrassèrent jusqu'à ce que Mona file prendre une douche bientôt rejointe par Sirius. Ils s'embrassèrent encore sous le jet d'eau et se nettoyèrent mutuellement le dos comme si toutes ces années ne s'étaient jamais écoulées.
— Qu'est-ce que tu veux manger ? demanda Sirius en se séchant les cheveux.
— Parce qu'il reste quelque chose dans les placards ?
— Je peux être très imaginatif !
Il sortit de la salle de bain, laissant Mona finir de se rhabiller. Lorsqu'elle revint dans le salon, elle retrouva Sirius aux fourneaux, tenant toujours la lettre d'Harry.
— D’après Dumbledore, la seconde tache n'est pas très risquée, dit-il.
— Oui, tu me l'as déjà dit, c'est la troisième la plus inquiètante.
— Je pourrais peut-être me rendre à Poudlard sous ma forme de chien et assister à la tâche.
— Tu pourrais être découvert, souligna Mona. Il n'a pas besoin d'une angoisse supplémentaire.
— Je ne lui dirais rien, je veux lui montrer que je suis là. Je suis à sa connaissance son seul parent vivant.
Mona prit une cuillère en bois et fit inutilement tourner les pois chiches dans l'eau.
— Tu es le père de Malorie.
Mona resta paralysée, la phrase était sortie d'elle-même sans qu'elle s'en rende compte, elle aurait pu l'adresser aux pois chiches.
Qu'est-ce qui vient de se passer ?
— Quoi ? demanda Sirius faiblement.
Mona ouvrit la bouche légèrement, incapable de parler.
— Malorie est ma fille ? demanda-t-il dans un souffle.
Mona relâcha brutalement la cuillère en bois et se tourna pour lui faire face.
— Il y avait une taupe, raconta Mona. Beaucoup de gens supposaient que cela pouvait être toi et Dumbledore lui-même m'ordonnait de ne rien te dire, du moins jusqu'à cette semaine.
— Malorie est ma fille ? s'écria Sirius choqué.
— J'ai essayé de te le dire toute la semaine, ou plutôt les derniers jours, ce n'était pas facile.
— C'est il y a quatorze ans que tu aurais dû me le dire ! s'offusqua Sirius.
— Non. Je voulais la protéger et une partie de moi pensait que tu étais un mangemort, beaucoup de gens ont émis cette hypothèse je ne pouvais...
— Non ! s'époumonna Sirius. Tu le savais que je n'étais pas mangemort, nous étions ensemble, tu t'en serais rendu compte. Tu as vu la marque sur moi à un quelconque moment ?
— Je me suis dit que c'était une couverture.
— Tous les mangemorts ont la marque ! s'écria-t-il. Tu m'as affirmé que ton moldu était le père, tu m'as montré un test magique.
— C'était un faux, avoua Mona.
Ok, ça, je le découvre en même temps que vous.
— Tu m'as menti ! ragea Sirius. Tu savais que je n'étais pas un mangemort !
— Non, contredit Mona. Je l'espérais, mais j'avais un doute. Je ne pouvais pas prendre ce risque et Dumbledore me racontait que Malorie pouvait être en danger.
— Elle est née début juillet. Elle n'avait rien à craindre.
— Comment le savoir ! Comment être sure ? Tu-Sais-qui n'a désigné Harry qu’après. De plus, tous les Moon mourraient à cette époque, ma fille n'aurait jamais été la suivante.
— Je l'aurais protégée !
— Depuis Azkaban ? Je l'ai très bien protégée toute seule, ma famille, mes amis, on s'est débrouillé sans toi !
— Ne retourne pas la situation, tu m'as privé de ce droit ! Tu m'as privé de l'occasion de la protéger de lui apprendre la vie. C'était mon droit !
Mona resta paralysée.
— T'avais pas le droit de faire ça, dit-il.
— J'y ai été encouragée. Dumbledore lui-même... Qu'est-ce que tu aurais fait à ma place ? Mes oncles assassinés par des mangemorts, mes grands-oncles et grand-tantes massacrés durant un repas de famille, mon grand-père Ignatius... et quelques heures après la naissance de Malorie, ma grand-mère Meredith tuée par Voldemort en personne.
Mona tressaillit en réalisant qu'elle avait prononcé son nom.
— Qu'est-ce que tu aurais fait à ma place ?
Sirius esquiva un geste comme pour parler et finalement lui tourna le dos et s'installa sur une chaise. Il se cacha plusieurs fois le visage en gesticulant, il renifla, gémi sans que Mona ne sache quoi faire. Il restait pourtant une chose, une chose cruciale à régler. Elle s'installa alors face à lui.
Non, appelle Bondupois pour qu'il lui efface la mémoire et ensuite tu demandes à Bondupois de s'auto-effacer la mémoire.
— Malorie a fini par me poser des questions sur son père lorsque tu étais à Azkaban, dit-elle. Je lui ai raconté que c'était Brad. Je veux qu'elle y croie jusqu'à ce que ton innocence soit prouvée.
Sirius la regarda et souffla avec dédain. Ses yeux étaient particulièrement humides.
— Garce, dit-il.
— Il est hors de question que ma fille apprenne qu'elle est l'enfant d'un meurtrier de treize personnes. Un prisonnier en cavale.
De nouveau, Sirius moufta, mais ne prononça pas le moindre mot.
— Au fond de toi, tu sais que je n'avais pas le choix. Que mes décisions me paraissaient être les bonnes et elles le sont encore. Je te mets au courant alors que je suis certaine de ton innocence et je te demande de ne pas annoncer la vérité à Malorie tant que tu n'auras pas officiellement été innocenté, elle n'a pas à gérer cette situation.
Sirius ne lui répondit rien. Mona se leva et se rendit dans son bureau. Après de longues minutes, elle entendit la porte d'entrée claquer. Elle relâcha la plume qu'elle tenait et fondit en larme.
Il fallut de longues minutes à Mona pour se calmer, elle voulut se distraire et reprendre ses sortilèges, dans son état ce n'était pas conseillé. Elle reprit alors ses notes — de vieilles notes — et saisit une nouvelle feuille. Le premier sortilège de ce carnet, Mona ne l'avait pas jeté depuis des années, elle reprit toutes les notes qu'elle avait dessus et mit tout ça au propre. Elle s’arrêta lorsqu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir de nouveau, elle se figea, la porte n'était pas censée s'ouvrir, elle ne devait laisser passer personne. Baguette au point, Mona revint dans le salon. Sirius déballait des sacs en plastique sur la table, étalant de la nourriture d'un fast food au bas de la rue. Seul restaurant encore ouvert aussi tard dans la nuit.
Parce qu'il revient ? Mais non, je ne suis pas d'accord.
— Les pois chiches ont brûlé, dit-il. Et je n'ai pas tant d'imagination que ça.
— J'aurais dû sortir. Tu ne dois pas quitter l'appartement.
— Trop tard, dit-il. Tu viens manger ?
Mona s'attabla face à lui, ils mangèrent en silence. Le repas terminé, Mona s'installa sur le canapé avec le journal du soir. Sirius la rejoint avec un livre. Ils restèrent ainsi de longues minutes. Puis Mona vit la main de Sirius près d'elle immobile, timidement, elle l'a pris, s'attendant à une révulsion de la part de Sirius. Il la regarda et sans rien dire lui déposa un rapide baiser. Puis, ils retournèrent à leur lecture respective. Le soir venu, Sirius rejoignit Mona dans son lit et les soirs qui suivirent, et ce jusqu'à la deuxième tache du tournoi des trois sorciers. Après réception d'une lettre d'Harry et le brusque intérêt du ministère pour les animaux de compagnie de Remus. Sirius annonça son départ pour pré au Lard sans que Mona ne puisse lui faire changer d'avis.
Donc, ils vont vivre ensemble en amoureux pendant quelques mois. Ce n'était pas vraiment la fin que j'espérais. J'imaginais plus de vaisselle cassées et surtout un départ définitif du cabot.
Fin d'une année en 1994
à suivre une année en 1995
Un jour, Mona Moon sera une rebelle FIC TERMINEE
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 117 : 1994 : Vérité chiche
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- Merlinus Mentis
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Merlinus Mentis »
Ah ! Enfin ! ^^
Fiction toujours agréable à suivre, on attend avec impatience (enfin, pas trop, quand-même, parce qu'on te connaît) la suite.
Fiction toujours agréable à suivre, on attend avec impatience (enfin, pas trop, quand-même, parce qu'on te connaît) la suite.
- Mage rousse
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Mage rousse »
On a hâte d'avoir la suite Gaëlle!! On a rien eu en novembre pour nous aider à passer au travers de ce mois long, froid et deprimant!!!
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
J'ai été un peu longue pour cette nouvelle publication. L'explication est toute simple, j'ai fini mon livre "Cassie, groseille et autres fruits rouges..." disponible sur le Kindle d'Amazon. Oui, je fais de la pub éhontée...
Chapitre 118 : 1995 : Moldusquement Kathy
Chapitre 118 : 1995 : Moldusquement Kathy
Spoiler (cliquez pour révéler) : Jour 1
Mona tourna dans son lit, s'éveillant doucement, elle s'étira sur toute la largeur du matelas. Sa tête lui parut étrangement à plat. Elle tâtonna à l'aveuglette pour retrouver son oreiller éloigné et tira dessus. Il lui semblait anormalement lourd, Mona ouvrit faiblement les yeux.
— IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !
Dame de Fane s’agrippait à l'oreiller en observant sa maîtresse à quelques centimètres de son visage. Mona fit un bond hors des draps, se cogna un rein dans la table de chevet, puis un orteil dans le pied du lit lorsqu'elle lança un chausson au volatile. Esquivant sans peine l'objet menaçant, Dame de Fane reprit son envol tournoyant au-dessus de Mona qui levait les mains pour tenter d'attraper son rapace. Avant de passer la porte, l'oiseau se dégagea de son courrier que sa maîtresse reçut en pleine figure.
— MERCI POUR LE RÉVEIL ! hurla Mona rageuse.
Alors d'une : c'est une chouette, elle ne comprend pas ton langage. De deux : tu possèdes une baguette magique, il aurait été plus judicieux de t'en servir pour choper la furibonde plutôt que tes mains. De trois : Bonjour les gens ! Bienvenue en ce 21 juin 1995. On commence cette année avec le solstice, très théâtral comme choix de date ; rien à voir avec le fait que nous sommes à quelques jours de la troisième tache du Tournoi des Trois Sorciers. Et donc de Vous-Savez-Quoi, au sujet de Vous-Savez-Qui avec Celui-Qui-A-Trahit et Celui-Qui-Va-Mourir.
Mais pour le moment, restons avec Celle-Qui-Douille-Et-Qui-Geint.
Un pied dans une main et son autre main sur un rein, Mona poussa une série de gémissements de douleurs et de menaces à l'encontre de son volatil bien-aimé. Lorsqu'elle reconnut l'écriture de Malorie sur l'enveloppe, les menaces évoluèrent pour se diriger contre sa progéniture.
Je me permets de rappeler que Mona aime sa fille, elle n'a pas vraiment l'intention de transformer ce cornichon en Veracrasse.
Vêtue de son pyjama, Mona traversa son appartement de plus en plus beau et grand au fil des mois, elle rejoignit sa cuisine et entreprit de préparer son petit-déjeuner pour affronter sa nouvelle colère à venir. Sur la table, elle vit la lettre que Minerva McGonagall lui avait envoyée la veille. C'était un avertissement, le premier qui conduirait au renvoi de Malorie. Mona c'était empressé de contacter Severus via sa cheminée pour obtenir de plus amples informations, il avait cependant refusé d'aller lui chercher Malorie pour qu'elle puisse la fustiger en direct. Mona dut donc se contenter d'envoyer à sa fille une lettre incendiaire, résistant à l'envie de lui poster une beuglante. L'humiliation pour les Moon était suffisante, inutile d'en rajouter une couche.
Une gorgée de café dans le gosier, une barre de céréale au chocolat dans une main, Mona déplia la lettre.
« Ma chère Maman ».
Mona serra les dents, Malorie commençait rarement ses lettres par une accroche aussi tendre, ce n'était pas dans leurs habitudes à l'une et l'autre.
« Je commencerais par vous présenter mes plus plates excuses. Mes actions et décisions maladroites ont entraîné une suite d'événements qui n'a fait que déshonorer notre nom, j'en suis pleinement consciente et cela me fait beaucoup de peine.
C'est d'ailleurs en tentant de sauver notre nom de certaines provocations que j'ai jugé utile sur le moment de commettre cette erreur. En effet, l'un de mes camarades, jaloux de la puissance retrouvé de notre famille, a suggéré que notre famille n'avait retrouvé son importance que grâce à Randolf Spudmore. L'éclair de feu n'aurait jamais pu obtenir son statut sans le dévouement des Moon, tout concepteur talentueux que soit Spudmore. Le manque de prise de risque et de courage m'étant reproché, j'ai accepté de surmonter l'une de mes pires peurs. Et malheureusement, après m'être engagée, il s'est révélé que l'une de mes pires peurs était les Scroutt à Pétard de Hagrid. Cet animal est un hybride entre la manticore et le crabe de feu que nous avons étudié au début de l'année. L'animal en grandissant est devenu particulièrement dangereux, effrayant et laid. Ma parole engagée, je ne pouvais revenir sur mes paroles. Voici donc comment j'en suis venue à chevaucher un Scroutt à Pétard dans les couloirs du château.
En espérant que tu pourras me pardonner, je reste à l'entière disposition de vos lettres à l'infirmerie de l’école où je soigne quelques contusions. L'infirmière espère que je sois en état pour assister à la troisième tâche du tournoi.
Affectueusement,
Malorie Moon »
Mona pesta d'autant plus ; même dans cette situation, sa fille se montrait parfaite. Elle s'excusait, se justifiait tant bien que mal et rappelait qu'elle se trouvait à l'infirmerie. Malheureusement pour elle, Mona avait parlé des blessures qu'elle avait subies avec Severus. Elles n'étaient que superficielles, Malorie n'aurait aucune séquelle, Poudlard la gardait cachée en attendant qu'elle n'ait plus de traces visibles pour éviter les commentaires de la part de Dumstrang et Beauxbâtons. Mona pourrait passer l'éponge sur cette attitude navrante, mais les lettres officielles de McGonagall et Severus commençaient à s'amonceler depuis Noël, la studieuse Malorie répondait facilement aux provocations.
Mona saisit furieusement un parchemin et une plume et griffonna rapidement d'une écriture sèche.
« Alors maintenant ma fille, t'arrêtes tes inepties. Tu vas très bien, sans Dumstrang et Beauxbâtons dans le coin, tu serais en cours comme tout le monde. Tu vas très bien. Et si tes brûlures, piqûres et autres éraflures te font mal et bien, c'est tant pis pour toi. Ta lettre reste très convaincante, dommage que ce soit la troisième du genre. Tu es priée de te calmer et de faire profil bas. Sache que je laisserais les Moon te passer le savon qu'ils veulent. J'espère que tu as présenté tes excuses auprès du corps enseignant, en particulier, le professeur Rogue et le professeur Hagrid à qui tu as emprunté et malmené les animaux. N'oublie pas le concierge Rusard, oui : le concierge ! Celui qui a dû réparer tes âneries matérielles.
Mona Moon »
Mona plia furieusement la missive et entra en trombe dans la volière, réveillant sa chouette au passage.
— Je te réveille ? Tant mieux ! Viens ici !
Dame de Fane bougonna généreusement avant d'obéir. Mona ne put lui attacher la lettre qu'au prix de quelques égratignures.
— C'est pour Malorie Moon, dit-elle. Et surtout, ne te prive pas de défouler ton agressivité sur elle.
Sa chouette envolée et son petit-déjeuner engloutit, Mona entama son labeur quotidien. Peu avant midi, sans avoir le temps d'achever les tâches entreprises, elle se stoppa pour farfouiller dans sa garde-robe en quête de la tenue parfaite.
Retournant chaque tissu, constatation fut faite, Mona ne possédait plus de vêtements moldu. Ne restait qu'une tenue achetée la semaine passée.
La semaine passée ? Qu'est-ce que tu foutais dans une boutique de fringues moldue ?
Mona l'enfila et s’observa dans un miroir. Habillée de cette façon, elle se sentait bien gauche, elle préférait largement son confort sorcier avec ses poches dissimulées. Apprêtée, elle transplana rue Constantinople.
Depuis quand t'habilles-tu façon Moldu pour aller chez les Moon ? Tu veux provoquer une syncope chez ton père et tu me laisses assister au spectacle ? Mais depuis quand te montres-tu aussi gentille avec moi ?
Mona passa devant la maison de ses parents sans s'arrêter.
Hein ?
Elle se stoppa devant la maison des Wilson, voisine de celle de ses parents. Elle sentit son cœur battre la chamade à l'idée de commettre un impair durant le déjeuner auquel elle était conviée. Elle toqua et Mme Wilson lui ouvrit avec un large sourire.
Les parents de Kathy t'ont invité ? Mais ils connaissent Edgar et Magda… ils ont des tendances masochistes ?
— Mona ! Comment allez-vous ?
— Très bien et vous ? dit Mona en entrant.
— J'espère que vous aimez le poisson.
— Bien sur, dit Mona en escomptant que les moldus n'avaient pas une manière saugrenue de le cuisiner.
Radieuse, Kathy apparut sur ces entre-faits, elle servit à Mona un martini blanc sans avoir pris le temps de lui demander ce qu'elle voulait.
Une seconde. Qu'est-ce que Kathy fout là ? Elle était censée repartir à l'autre bout du monde !
Mr Wilson surgit à son tour vêtu d'un tablier.
Il n'est pas vêtu que d'un tablier, personne n'a envie de voir nu un vieux monsieur dégarni. D'ailleurs, je ne veux voir personne nu !
— C'est moi qui cuisine ! annonça-t-il radieux en saluant Mona.
Et voilà, maintenant, j'imagine ses fesses flasques.
— Je ne savais pas que vous aviez des dons culinaires, dit Mona en souriant.
Mme Wilson et Kathy prirent une tête désespérée.
— Je m'améliore progressivement, dit-il. D'ailleurs, je retourne aux fourneaux.
— Je n'ose pas lui révéler que c'est un désastre, dit Mme Wilson. Il fait des efforts.
— Nous vivons une époque ou les hommes ont autant leur place que les femmes dans une cuisine, dit Kathy. Il s'y met, c'est plutôt pas mal.
— Un peu tard pour son dressage culinaire, dit Mme Wilson.
— Tu dois me montrer l'exemple, rappela Kathy.
— Et mourir de faim… d'accord.
Mme Wilson s'éloigna à son tour pour disposer du pain sur la table.
— Le pain sera ton arme secrète, dit Kathy.
— C'est noté.
Finalement, le poisson n'était pas si désastreux. Certes, il était trop cuit, mais Mona faisait rarement mieux.
— Comment se porte Malorie ? demanda Mme Wilson.
— Bien, elle devient un peu dissipée depuis quelques mois, elle ne m'avait pas habituée à ça.
— En même temps, elle a quatorze ans, dit Kathy. Tu te souviens l'été où on s'est retrouvé à la sortie d'un concert et…
Kathy laissa sa phrase en suspens après un regard sur ses parents.
— Et où nous avons exigé un rappel depuis l'extérieur, finit-elle.
— Oui, répondit Mona. Je me souviens très bien.
Cette anecdote s'était effectivement produite, mais avant que les jeunes filles ne soient en état de hurler un rappel et un baiser au chanteur du groupe, les filles avaient passé la journée à boire des panachés pour la première fois de leur vie.
— Vous étiez tout de même assez raisonnable, dit Mme Wilson. Vous passiez vos journées à faire du lèche-vitrine et les soirées dans des cinémas. Ce que font les jeunes de nos jours est bien pire.
Mona ne se rappelait pas avoir vu tant de film que ça. En revanche, elle se souvint avoir découvert, grâce à Kathy, l'alcool, la cigarette et quelques cigarettes faites maison avec supplément. Elles riaient beaucoup et passaient leurs fins de soirées à masquer leur haleine et l'odeur de leurs vêtements.
— Nous étions de vrais cinéphiles, dit Kathy avec un clin d’œil à Mona.
La sorcière approuva d'un signe de tête et se pressa d'engloutir une bouchée de poisson. Elle n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait être un cinéphile. Kathy était-elle en train de mentir pour couvrir les mensonges de son adolescence ? Ou bien Mona était-elle vraiment cinéphile ? Découvrir les interdits moldus en pleine adolescence signifiait-il être un cinéphile ? Parce que dans ce cas, Mona était toujours très cinéphile.
Quelqu'un pourrait-il l'abattre ?
— Dis-moi Mona, tes parents ont-ils eu des problèmes avec le facteur ? demanda Mr Wilson.
L'intérêt de Mme Wilson s'éveilla et elle regarda Mona en quête d'une réponse. Facteur, oui, Mona savait que c'était un mot Moldu particulier.
— Peut-être, hasarda Mona angoissée. Pourquoi ?
— Nous ne recevons notre courrier qu'une fois sur deux, raconta Mme Wilson. Et à plusieurs reprises, nous avons reçu le courrier de la maison d'en face.
Le facteur distribue le courrier des moldus ! Un large sourire de compréhension s'étala sur le visage de Mona.
— Vos parents ont ce genre d'ennui ? s'étonna Mme Wilson.
— Non, rétorqua Mona. Du moins, pas à ma connaissance, je leur en toucherais deux mots.
— Leur nouvelle véranda est vraiment jolie, dit Mr Wilson. Et quelle rapidité dans la construction, elle semble être apparue en une nuit !
La gorge de Mona se resserra, c'était effectivement le cas.
— La technologie de nos jours, dit-elle.
Elle ne savait pas trop ce que cela signifiait, mais Kathy avait dit cela un jour pour justifier l'extrême efficacité de l'essoreuse à salade de Mona. Mr et Mme Wilson parurent satisfaits de cette explication et de la véranda, la discussion s'orienta sur les amours de deux filles.
— Tu as trente-cinq ans, dit Mme Wilson à sa fille. Tu ne pourras bientôt plus enfanter.
— Maman, j'ai vu le monde et je ne suis pas sûre de vouloir procréer et d'imposer à mon enfant, une telle dureté de la vie.
— Mais tu es à Londres dorénavant, dit-elle. Dans un bel appartement, avec un emploi tranquille qui correspond à tes convictions. Tu dois trouver un homme maintenant.
— Un homme n'est pas nécessaire pour enfanter, regarde Mona, dit Kathy
Kathy se tourna vers son amie en quête d'un soutien que Mona n'était pas certaine de vouloir offrir.
— Toutes les mères célibataires ne parviennent pas à avoir une vie aussi facile ou à donner une éducation correcte à leur enfant, dit Mme Wilson. Mona est une exception.
Mona se sentit flattée et ne répondit rien. Elle ne se considérait pas vraiment comme une bonne mère, elle avait toujours demandé de l'aide et la sécurité financière de Malorie n'était assurée que depuis quelques années. Et pour que Malorie se trouve dans une telle crise d'adolescence, c'était bien parce que Mona avait raté quelque chose.
— Avoir un père, c'est mieux, décréta Mona.
Quoique, avoir son père pour père n'était peut-être pas mieux.
— Tu vois, dit Mme Wilson.
— Donc votre prochaine mission mesdemoiselles, intervint Mr Wilson. Trouvez-vous des petits amis !
Mona se força à sourire alors que Kathy lançait un regard noir à son père.
J'adresse également un regard noir à Monsieur Tablier-Habillé, même si personne ne peut le voir.
Après le déjeuner, Kathy et Mona repartirent ensemble et Mona se trouva une fois de plus entraînée dans le métro.
— Tu changes à Notting Hill ? demanda Kathy.
— Oui, dit Mona.
Elle comprenait ce que signifiait faire un changement de métro, il fallait quitter un numéro pour en rejoindre un autre, le tout en priant pour que le sens soit le bon.
— Mes parents ne se doutent pas que leurs remarques ne servent à rien, dit Kathy alors que le métro slalomait âprement. Je ne suis pas sûre de vouloir former une vraie famille, mais avoir un petit-ami un temps, je ne dirais pas non. Ce n'est pas facile de dégoter quelqu'un pour satisfaire nos simples envies.
— J'approuve, dit Mona.
— Tu peux parler, dit Kathy. Toi au moins tu vois quelqu'un.
— Mais, on n'est pas ensemble.
— Mais au moins, tu es rassasiée, dit Kathy.
— N'oublie pas que mes amies ne savent rien…
— Oui, je sais, ton amoureux est un doux dingue. En même temps, s'il te fait des trucs sympas…
Kathy s'arrêta pour adresser un sourire rayonnant à une vieille femme à côté d'elles qui écoutait soigneusement leur conversation débridée.
L'inscription « Notting Hill Gate » apparue sur le mur lorsque le métro se stoppa. Mona salua rapidement son amie et descendit de la rame. Elle resta sur le quai pour regarder le métro partir, elle ne voulait pas prendre le risque de s'orienter la mauvaise direction devant Kathy. La sortie était le seul objectif de Mona. Elle s'arrêta malgré tout, devant un plan du métro et pour découvrir qu'elle n'était pas si loin de son arrêt. Pourtant, hors de question de tenter l'expérience si elle n'y était pas forcée.
Comme ça, le jour où tu n'auras pas le choix, tu te trouveras bien conne en public.
Mona passa l'après-midi à travailler seule à son bureau, il n'était pas utile qu'elle rejoigne la maison de ses parents, elle s'en priva donc avec joie. En début de soirée, Mona s'installa durablement dans sa salle de bain et en sortit qu'après s'être parée de ses meilleurs atouts. Animant la cheminée, elle disparut après avoir donné l'adresse de Grace. Sur le grand tapis des Bondupois, Mona époussetait rapidement sa robe avant qu'une petite voix ne la force à relever la tête.
— Bonjour.
Une petite fille dans une robe bouffante rose bonbon brossait soigneusement les cheveux d'une poupée presque aussi grande qu'elle. Honorine Bondupois, du haut de ses quatre ans, ressemblait énormément à sa mère, son jeune âge appuyait le côté angélique dont la génétique de Grace l'avait doté.
— Bonjour, répondit Mona avec un large sourire. Comment vas-tu ?
Avant que la fillette eut le temps de répondre, un elfe de maison fit irruption et se pressa de prendre la veste et le sac de Mona tout en se confondant en excuse de ne pas être arrivé plus tôt. Entre-temps, Honorine s'était levée pour saluer parfaitement la visiteuse. Mona se souvint un instant de Malorie au même âge. Elle lui avait inculqué les mêmes réflexes, mais pas cette expression d'ange innocent.
Ta progéniture à toi est une Moon qui chevauche clandestinement des Scroutt à Pétard.
— Tu as une bien jolie poupée, dit Mona.
Chiche qu'elle s'appelle Annabelle et qu'elle va mettre un peu d'ambiance sur le tapis des Bondupois.
— C'est un cadeau de ma grand-mère, répondit l'enfant. À mon anniversaire, j'aurais l'autre, le petit garçon…
Chucky donc !
Arnold Bondupois entra dans la pièce alors que sa fille commençait à décrire chacun des accessoires avec lesquels sa poupée était livrée.
— Et elle a aussi une collection de nœuds pour les cheveux, ajouta Bondupois.
— Un pour chaque jour de la semaine, dit Mona amusée. C'est ce que j'ai cru comprendre.
— Grace descend dans une minute, dit-il. Du moins, c'est ce qu'elle m'a dit. Le temps ne s'écoule pas de la même façon dans la salle de bain.
— Un mystère insoluble.
— Où passez-vous la soirée ?
— On retrouve les autres dans le centre, dévoila Mona. Au bout d'une ruelle dans laquelle il est facile de transplaner.
Bondupois acquiesça en silence. Mona chercha à toute vitesse un sujet sur lequel embrayer, elle et Bondupois n'avaient jamais été très doués pour converser sans l'aide de Grace.
— Des nouvelles de Bertha Jorkins ?
— Non, avoua-t-il. Grace m'a dit que vous étiez à Poudlard ensemble.
— Elle était plus âgée, elle était surtout connue pour être Miss Commérage. Elle se serait vraiment perdue ?
Bondupois tripota le porte-parchemin en cuivre qu'il tenait, hésitant.
— Il y a peu de chance, dit-il. Bertha n'était pas idiote, elle se serait sortie d'une situation banale.
— Elle est assez curieuse, rajouta Mona.
— Oui, certains pensent qu'un phénomène quelconque l'a attiré et l'aurait tué.
Un Seigneur des Ténèbres est un phénomène assez mortel.
— Assez plausible, conclut Mona. Quel genre de mystères magiques exceptionnels y a-t-il en Albanie ?
Des rats, des bébés rouges, des serpents géants…
— C'est la question, dit Bondupois avec un sourire. Il se passe de drôles de choses en ce moment… Faites bien attention à vous ce soir.
— Tu penses qu'une horde de mangemorts en manque vont attaquer les bars de Londres à coup de Marque des Ténèbres ?
Mona plaisantait, mais le regard vraiment inquiet de Bondupois la ramena à la réalité. Grace choisit cet instant pour faire son entrée majestueuse.
— Maman, tu es très belle ! lança Honorine.
Oui, Grace était très belle, malgré tous les efforts de Mona, Grace restait angéliquement plus belle, comme toujours.
La jalouse, le retour.
Bondupois s'émerveilla à son tour sur la tenue de sa femme et Mona pria pour qu'elles s'en aillent au plus vite.
— Kathy ne va pas se poser des questions en nous voyant arriver d'une voie sans issue ? demanda Grace alors qu'elles venaient de transplaner et avançaient à présent vers la grande rue.
— Heu… commença Mona.
Évidemment, ce ne lui est pas venu à l'esprit. Kathy est moldue, pas fondue.
Mais Kathy était en pleine discussion avec Irène et Waha pour remarquer d'où provenaient les jeunes femmes. Toutes les cinq se saluèrent chaudement en complimentant respectivement leurs choix vestimentaires.
— Très jolie jupe, dit Grace à Waha.
— C'est pour attraper, dit-elle.
— Et le décolleté ?
— Pour ficeler.
OK, donc une soirée entre filles, vous comptez m'imposer ça… Je savais bien qu'on ne m'aimait pas vraiment par ici.
Durant cette nuit du solstice d'été, les filles se laissèrent guider par Kathy qui en quelques mois semblait avoir pris complètement ses marques dans l'univers noctambule de Londres.
Alors que Mona bien installée depuis des décennies ne connaît que sa rue. Et encore !
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Joe Le Dingue »
Et tu as bien raison. Si tu ne le fais pas pour toi, personne ne le fera à ta place.gaelle31 a écrit : Oui, je fais de la pub éhontée...
Je vais aller voir ça de plus près, d'ailleurs.
Au passage, j'ai lu ton conte qui se passe dans un train (me souviens plus du titre). Tu as prévu une suite ?
- gaelle31
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Oui, en fait, il y a plusieurs personnages parallèles. Mais pour le moment, je vais me consacrer pas mal à Mona.Joe Le Dingue a écrit : Au passage, j'ai lu ton conte qui se passe dans un train (me souviens plus du titre). Tu as prévu une suite ?
Sinon pour Cassie je relance ma pub avec un lien direct (J'ai le droit au moins ?) Nan parce que pour écrire à plein temps, faut vendre en fait... On ne vit pas d'amour et d'autre fraiche... dans mon cas d'aventures bizarres et de sombre mélange café-bières...
Cassie, Groseille et autres fruits rouges
Sinon le Chapitre 119 : 1995 : Salsifis Caverneux
Chapitre 120 : 1995 : La troisième tâche
Spoiler (cliquez pour révéler) : Dans le troisième bar, assises devant quatre pintes et un soda, les cinq femmes tentaient de raisonner clairement malgré la puissance de la musique.
— Nous sommes en 1995, dit Irène devant son soda. Sans les femmes Moon, l'éclair de Feu ne serait pas ce qu'il est. Et pourtant, la hiérarchie tacite de la famille met toujours les hommes en avant.
— Nous les faisons plier, contredit Mona.
— Seulement si on s'unit, insista Irène. Toi, moi et Béa sommes continuellement obligées de nous concerter et de choisir une position commune pour avoir un avis ayant du poids dans la balance. Regarde la dernière idée de Béa de sponsoriser ce type qui voulait voler au-dessus de l'Himalaya avec un balai.
— C'était génial, dit Waha.
— Oui, renchérit Irène. C'était génial, mais elle nous en a parlé à nous pour arriver avec plus de poids devant les hommes. Elle n'y serait jamais allée seule.
— Nous sommes en progrès, défendit Mona. Je te rappelle qu'au tout début, même à trois, mon père ne nous aurait même pas écoutés. Maintenant, il accourt lorsque nous lui annonçons que nous avons une nouvelle idée.
— Youpi, dit sombrement Irène.
— Je suis pas sure d'avoir saisi, intervint Kathy. Qu'est-ce que vous appelez un balai ? L'éclair de feu est une sorte de deltaplane ? Je croyais que c'était un carburant alternatif.
Vous avez oublié la moldue ! Bande de gourdes à pinte !
Les trois femmes se tournèrent d'un coup vers la moldue.
Remballer vos pintes, vous êtes dépité.
Grace commença à sortir doucement sa baguette, mais Waha l'arrêta.
— Les deux, dit Mona.
— C'est un carburant, dit Irène. Et aussi un deltaplane, on vient de se lancer.
— Faudrait me montrer un jour, je suis pas sure de…
— Oh un beau mec qui regarde vers toi Waha, coupa Grace pour distraire la moldue.
C'est d'un discret, espèces de pintades à pintes. Oui j'arrête les jeux de mots pourris à base de pintes...
— Pas terrible, conclut Waha après que les cinq femmes aient ouvertement observé l'homme en question.
— Tu ne veux pas d'aventure ce soir ? s’étonna Irène.
— Peut-être, je ne sais pas. Celui-là a l'air un peu trop sûr de lui. Ce n'est pas parce que je couche facilement que je suis une femme facile. Ce sont plutôt les hommes qui deviennent faciles à mon contact.
Ses bonnes paroles furent unanimement approuvées.
Personnellement, je désapprouve, mais tout le monde s'en fout.
— Il n'y a pas que les hommes qui deviennent faciles à ton contact, dit Kathy.
— On remet ça quand tu veux chérie, dit Waha en lui lançant un coup d’œil coquin.
Un silence s'installa.
Je désapprouve également, mais tout le monde s'en fout également.
— Je sais que je suis assez frigide, dit Grace, mais je me sens assez gênée.
— On l'est toute, rassura Irène.
Mona cautionna avec un sourire et l'attention fut dispersée par l'arrivée d'un groupe de rugbymans. Kathy et Waha semblèrent d'un coup préférer la présence masculine et quittèrent les trois autres.
— J'oublie encore qu'elle est moldue, dit Grace.
— Pas moi, dit Mona.
— Il faudrait penser à trouver une explication valable pour l'Éclair de Feu, dit Irène. Elle finira par se poser des questions.
La grande question c'est : comment fait-elle pour ne toujours rien découvrir ?
— On en parle toutes les quatre comme quelque chose de complètement normal, dit Grace. Elle doit simplement imaginer qu'elle est trop idiote pour comprendre.
La moldue est une idiote, très bon raisonnement de la part de Grace.
La fermeture du bar approchant, les femmes rejoignirent l'extérieur pour un petit bilan avant de décider comment elles repartaient. Waha annonça sans surprise qu'elle allait faire un tour avec sa conquête d'un soir, un grand blond, pendant que Kathy ne cessait de glousser devant son nouvel ami.
— Les filles, dit-elle. Je vous présente Chester. Il va me raccompagner.
Kathy parut au comble du bonheur alors que Chester, un jeune homme brun au physique carré et plutôt banal, s'éloigna saluer ses propres amis.
— Tu comptes lui offrir un dernier verre ?
— Non, dit Kathy. La question ne se pose même pas, j'ai mes règles. Donc, je serais une femme très correcte.
Une bonne conduite est liée à l'incontinence sanglante.
Elle s'écarta pour rejoindre Chester, elle se retourna au dernier moment vers ses amies.
— Malheureusement ! lança-t-elle.
Les filles gloussèrent bêtement et Waha disparut à son tour.
Qu'est-ce que c'est que ces dévergondées ? À trente-cinq ans, c'est l'image que vous voulez donner aux jeunes ? Des femmes libres dans leur sexualité ? Bah franchement c'est… *censure de l'auteur qui ne désapprouve pas un tel comportement.*
— On devrait peut-être suivre Kathy, suggéra Irène. On ne connaît pas ce type.
— Le chemin pour rejoindre son appartement est assez fréquenté, rappela Mona. Et elle ne le laissera pas monter de toute façon.
— Comment font les moldues pour déambuler la nuit sans baguette magique ? dit Grace. Je serais pétrifiée à leur place.
— Elles le sont peut-être, conclut Mona.
Jour 2
Magda Moon entrouvrit la fenêtre et savoura le filet d'air qui lui caressait le visage. Sans ouvrir la bouche ni vraiment sans rendre compte, elle entonna un air familier. C'était les premiers jours de l'été, un sourire se dessina sur les lèvres de Magda. Elle se servit un nouveau verre de thé glacé et attrapa l'un des délicieux biscuits de Tutic. De l'autre main, elle saisit l'une des nombreuses invitations que la haute société sorcière ne cessait d'envoyer aux Moon. Magda croisa son reflet dans la vitrine d'argent qui n'avait jamais été aussi garnie. Elle se mira, contemplant sa robe très simple et pourtant bien plus luxueuse que celles qu'elles revêtaient plusieurs années auparavant. Madame Moon portait enfin les tenues, arborait les coiffures et possédait la position sociale dont elle rêvait adolescente. Épouser Edgar Moon lui avait enfin apporté ce qu'elle attendait. Mieux que tout, cette puissance était venue grâce à ses enfants, Magda les avait éduqués, elle était responsable elle aussi de la réussite de la famille, elle y participait, nourrissant mieux que quiconque les réseaux sociaux des Moon.
Elle y était, Magda Moon avait réussi sa vie.
Mona avait cessé de lire la présentation du nouveau BossDur 11 pour observer sa mère. Magda se rendait-elle compte de ce qu'elle faisait pour la famille ? De ce que sa fille et ses belles-filles accomplissaient ?
— Tu es prête ?
Mona redressa la tête et tomba nez à nez avec son frère Terence.
— Ce n'est pas une vraie menace, dit Mona en montrant la fiche du nouveau balai.
— Non, accorda Terence, mais nous devons quand même en parler. Tout le monde est déjà au bureau, je crois qu'on attend plus que nous.
— Où est Irène ?
— Je la remplace. Elle ne se sentait pas très bien
Mona haussa un sourcil, Irène n'avait pas bu d’alcool la vielle selon ses souvenirs. Elle réalisa alors que ses souvenirs étaient sûrement loin d’être complètement corrects. En rejoignant la salle de réunion, Mona aperçut sa mère traversant sa nouvelle véranda de long en large avec volupté.
Gornuk, Spudmore et Edgar Moon étaient déjà en place, leurs mines respectives étaient calmes. Spudmore adressa un sourire à Mona lorsqu'il la vit et Gornuk ne grogna pas. Quant à Edgar, il montra à sa fille qu'il avait vue sa présence en lui lançant un regard en coin. Ce que Mona considérait comme énorme.
Le sujet de la réunion était bien évidemment la sortie imminente du dernier BossDur. C’était un bon balai, mais la clientèle était loin d’être la même que celle de l'Éclair de Feu. La réunion n'était qu'une formalité, elle se déroula sans accroc, ne servant qu'à consolider la bonne entente qui régnait en ce moment.
Avant qu'ils ne partent, Magda — toujours aussi rayonnante — pria Spudmore et Gornuk de rester pour le thé. Ils apprécièrent tous autant les biscuits de Tutic que les plaisanteries de Magda. Avant de quitter à son tour les lieux, Mona aida son père à rédiger un rapide bilan de la rencontre qu'ils multiplièrent et envoyèrent aux membres de la famille.
— Pas de lettre pour Ludo ? supposa Mona.
— Non, répondit son père. Il n'a rien versé ce mois-ci non plus. Une bonne chose, il ne sert plus à rien maintenant.
— Il reste le ministre des Sports Magiques, rappela Mona.
— Et cela fait des mois que sa position ne nous a pas favorisés.
Le dernier oiseau envolé, Edgar se tourna vers sa fille.
— Tu penses quoi du BossDur 11 ?
— C'est un bon balai, dit Mona. D'une qualité supérieure à son prix, c'est un prix de lancement, je sais bien.
— Sûrement, répondit Edgar en observant les rapaces.
Tout le monde aura noté qu'Edgar a une conversation normale avec sa fille. La fin du monde est proche… dans deux jours en fait.
En rentrant chez elle, Mona déballa le panier de biscuits que Tutic lui avait offerts avant son départ. Elle en mit une poignée de côté et enchanta le panier pour pouvoir le remplir de bien plus de victuailles. Elle fouilla ses placards et y jeta tout ce qu'elle trouvait d'appétissant.
Pour qui est-ce appétissant des salsifis en boite ?
Une tenue sombre, un capuchon sur la tête et son panier à la main, Mona transplana à Pré-au-Lard.
Le petit chaperon sombre va à la rencontre du grand méchant chien.
S'assurant que personne ne pouvait la voir, Mona lança son patronus et son sanglier se mit à cavaler dans les collines. Après quelques instants, un grand chien noir émergea d'un talus, poursuivi par Boris. Mona s'amusa de cette vision jusqu’à ce que Sirius fonce sur elle et bifurque au dernier moment. Boris, lui, ne bifurqua pas et traversa si violemment sa maîtresse qu'elle en tomba à la renverse. Cette fois-ci, ce fut Sirius qui semblait s'esclaffer. Mona fit disparaître Boris et Sirius consentit à la guider. Il riait encore lorsqu'il reprit forme humaine dans la grotte.
— Vraiment hilarant, dit Mona froidement.
— Toi, ça te faisait rigoler, dit-il en l'embrassant.
Toujours fâchée, Mona écourta ce baiser et tendit le panier.
Baiser normal, là comme ça ? Je suis traumatisé.
— Merci, dit-il en s'installant au milieu de la grotte.
Mona lui tourna le dos pour aller caresser Buck que Sirius avait récupéré chez Remus. Après une vague réticence, l'hippogriffe se laissa approcher, encouragé par le steak que Mona lui proposait.
— Tu as minci, dit Mona se tournant de nouveau vers Sirius
— Je ne mange pas assez, dit-il. C'est donc logique.
— Si tu me laissais venir plus souvent, tu aurais plus de nourriture.
— S'est trop risqué pour toi de venir trop souvent.
Ou alors, il cherche à rompre complètement avec toi.
Il commença à détailler le contenu du panier.
— Il y a de délicieux biscuit de Tutic l’elfe de ma mère… commença Mona.
— Des salsifis ! s’extasia Sirius ravi.
— Et aussi des salsifis en boite, ajouta Mona platement.
Ce mec est vraiment dingue.
— Je connais cette grotte, dit Mona.
— Les détracteurs nous y ont attaqués, rappela Sirius en engloutissant un biscuit.
— Ah oui, c'est vrai, tu m'as fracassé le crâne avec une pierre.
— Des souvenirs comme ça sont inoubliables, dit Sirius en mordant dans une côte de porc froide.
— Ça a l'air très confortable en tout cas, dit Mona sarcastique.
— Je ne peux pas rendre l'endroit habitable pour un humain.
— Mon appartement est parfaitement habitable pour un humain et très sécurisé.
— Mona, on ne va pas encore avoir cette discussion.
— Si tu vois, on va encore l'avoir.
Mais largue-le, il veut pas vivre chez toi de toute façon.
Sirius haussa à peine un sourcil et replongea dans le panier.
— Tu ne sers à rien ici ! dit Mona.
— J'envoie des hiboux quotidiens à Harry et je serais tout près de lui s'il a besoin de moi.
— Tu peux aussi envoyer des hiboux à Harry depuis mon appartement, s'énerva Mona. Je ne vois pas vraiment comment tu pourrais l'aider s'il avait un problème. Dumbledore et Severus ont bien plus proche pour lui venir en aide.
— Mais je suis là, s'écria Sirius. Prêt à intervenir.
— Harry doit plutôt s'inquiéter pour toi, il a d'autres soucis que son parrain fugitif qui se cache si près de Pré-au-Lard et des sorciers du village.
— Mais non, il ne s'inquiète pas pour moi, râla Sirius.
— Ce n'est pas James, dit Mona. Il s'inquiète.
— Tu ne le connais pas aussi bien que moi, dit Sirius.
— Tu l'as vu trois ou quatre fois, s'énerva Mona. Je te rappelle que ma famille le fréquente de près. Tu es sûrement plus un boulet pour lui qu'une aide.
Sirius grogna et se leva vivement pour venir au niveau de Mona. La sorcière referma sa main sur sa baguette.
Parfait, tue-le !
— Je ne viendrais pas chez toi, dit Sirius. On passe la moitié de notre temps à nous disputer.
— Parce qu'ici on ne se dispute pas ?
Il grogna de nouveau et en douceur passa ses mains autour de la taille de Mona. Il cala sa tête dans son cou alors que Mona ne bougeait pas d'un pouce. Ils restèrent ainsi durant de longues secondes en silence jusqu'à ce que Mona craque et l'enlace à son tour. Sirius l'embrassa aussitôt.
M'en voulez pas, on va sauter ce passage où Mona se fait sauter. Je vous en ai narré un l'année dernière, je vais pas le faire tous les ans.
Mona réajusta la cape qui couvrait leurs nudités et se blottit encore plus contre Sirius. Le tout sous le regard de Buck.
— J'ai aperçu Malorie une ou deux fois, annonça Sirius. Elle me ressemble, je trouve.
— Oui, pourtant les gens ne semblent pas vraiment s'en rendre compte.
Encore heureux !
— Lorsque l'on m'aura innocenté et qu'on lui aura expliqué ; je veux la reconnaître officiellement.
— Si tu veux, dit Mona après un instant d'hésitation.
— Elle pourrait changer de nom pour Malorie Moon Black.
— Non, coupa Mona froidement. Les Black ne sont plus vraiment une bonne famille. Je te rappelle que Narcissa et Bellatrix sont étroitement associées aux mangemorts. Les Moon sont associés à l'Éclair de Feu et à la respectabilité sociale.
Sirius ne rétorqua rien immédiatement, l'argument de Mona était imparable.
— J'aurais quand même voulu que son nom porte un peu de moi, dit-il.
— En fait… commença Mona. Je le désirais aussi plus ou moins lorsque j'ai choisi son prénom.
Sirius se tourna vers elle avec un haussement de sourcil.
— « Malorie » n'a jamais été donné dans ma famille et il n'a aucun rapport avec le ciel.
— Tu portes le nom d'une étoile, ta famille porte des prénoms qui se rapportent souvent aux constellations, dit Mona. Je voulais rester dans le ton.
— Malorie est le nom d'une constellation ? s'étonna Sirius.
— Non, contredit Mona. Attends, je te raconte…
Vous sentez que Mona a bouleté ?
La sorcière prit une longue inspiration.
— Mon amie moldue Kathy m'avait prêté un livre sur les prénoms lorsque j'étais enceinte. Le livre était en mauvais état, certaines pages étaient collées entre elles. Et j'ai trouvé en haut d'une page la définition : « signifie : fille de la Lune ».
— Malorie signifie « fille de la lune » ? s'exclama Sirius ravi.
Non, pas du tout.
— Non, dit Mona. Mais je l'ai cru, deux pages étaient collées entre elles.
Boulette ! Croyez-vous qu'un jour, elle cessera d’être une andouille ?
Sirius éclata de rire.
— Au moins, tu as essayé, dit-il.
— Je suis contente que tu le prennes comme ça, dit Mona. J'étais vraiment furieuse contre moi lorsque je me suis rendu compte de mon erreur.
Sirius s'esclaffa encore plus.
— Et que signifie Malorie en vrai ?
— En Celte : prince sage.
Sirius cessa aussitôt de rire.
— Tu m'étonnes que les gens ont cru qu'elle était la fille de Rogue.
Jour 3
Mona s'éveilla doucement, son regard tomba sur la photo d'elle et Sirius au mariage de James et Lily. Photo qu'elle avait volée à Waha et dorénavant exposée sur sa table de chevet. Un sourire s'étala sur son visage jusqu'à ce qu'elle se souvienne que Sirius était à Pré-au-Lard. Ce qui au fond d'elle la soulageait, sa relation avec Sirius n'était qu'une suite de conflits. Sa vie était bien plus calme depuis qu'il avait quitté son appartement. Son objectif pour la journée n'était qu'un déjeuner familial ; sans ses parents, cette perspective la mettait donc en joie.
Youpi, tu n'as rien d'autre de prévu aujourd'hui ? Juste de bouffer en famille ? Tu parles d'un programme. Tu sais quoi ? Je suis le narrateur, je fais ce que je veux, alors je ne vais prendre que les morceaux choisis et dans une vingtaine de lignes, ce jour 3 — au combien insignifiant — sera bâclé.
C'était Béa qui organisait ce déjeuner, malgré l'argent qui entrait régulièrement dans le foyer, la décoration intérieure de la maison n'évoluait que depuis quelques semaines coïncident avec l'arrivée d'un elfe de maison chargé de s'occuper de l'allure de la maison. Activité qui ne convenait pas Béa au grand étonnement de Magda.
Mona fut accueillie par son frère Hugh qui lui confia d'emblée un Tom hurlant. Tom ne marchait pas encore, mais s'évertuait à apprendre consciencieusement en se cognant tour à tour contre chaque meuble de la maison. Madeleine, âgée maintenant de cinq ans, monopolisait toute l'attention de son père, exigeant des couettes plus hautes que celles qu'il lui avait faites.
— Je devrais obtenir facilement un renouvellement de contrat auprès de l'équipe nationale d'Irlande, dit-il en tirant un peu trop fort sur les cheveux blonds de madeleine.
— Ça tireeeuuuuhh ! râla Madeleine.
— Tes cheveux sont très longs aussi.
— C'est parce que je suis une sirène, rétorqua la fillette.
La mère de la fillette fit irruption avec une pile d'assiettes qu'elle disposa sur la table d'un coup de baguette magique.
— Évidemment que l'Irlande va nous renouveler, dit Béa. Ce qu'il faut, c'est gagner des contrats plus loin de nos frontières. Quelqu'un parle russe ?
Elle fit une bise à Mona et la débarrassa de Tom qui avait enfin cessé de pleurer. Le nouvel elfe de maison finit de mettre la table sans que Mona ne l'ait vu entrer. Terence et Irène arrivèrent avec toute leur petite famille sans qu'un traducteur russe ne soit trouvé dans l'entourage des Moon. Arrivés par le magicobus, Terence et Irène semblaient épuisés et soulagés de voir leurs enfants — une fois les salutations faites — s'éloigner vers Madeleine. La présence de Damon et Marine boosta Tom qui entreprit de déambuler vers eux. Et inévitablement de chuter et de pleurer.
Youhou ! On s'en fout.
— Leur nouveau système Mikic est très impressionnant, dit Irène alors qu'ils attaquaient le plat.
— On aurait dû voir le coup venir, dit Béa. Ils préparaient forcément quelque chose.
— Mikic est d'une simplicité, renchérit Mona. Ils vont gagner beaucoup de temps…
— Heu… commença Hugh.
— Je croyais que c'était le nom de votre elfe Mikic, finit Terence avec incompréhension.
— Non, dit Béa. C'est un maléfice.
— Il permet de fixer les sortilèges plus facilement sur le bois.
— Un peu comme de la colle, ajouta Mona.
Donc les filles maîtrisent mieux leur sujet que ses messieurs, c'est noté.
— C'est le moment de vraiment conquérir de nouveaux marchés, décréta Béa.
Et pour nous, c'est le moment de passer cette conversation collante.
— Ils ont mis le paquet, dit Irène.
— Notre mère s'est vraiment amusée, dit Hugh. Elle adore qu'on lui demande toujours de l'aide dans ce genre de situation.
— C'était vraiment prématuré, dit Mona. Ils ne se connaissent pas depuis très longtemps.
— Ce ne sont que des fiançailles, dit Terence. Joshua Swan est un bon parti, c'est très intéressant de le rattacher à notre famille.
— Maude Wrubel n'est pas un pion dont peuvent disposer les Moon, rétorqua Mona.
— Maude fera ce qu'elle veut, dit Hugh. Elle a du caractère et Joshua lui plaît.
— C'était quand même des fiançailles prématurées, souligna Béa.
Arrêtez-moi si je me trompe, mais ça aussi on s'en fout ? Donc on passe.
Le dessert était un peu trop cuit, mais Mona ne dit rien. L'elfe de Hugh et Béa n'était pas encore rodé.
— Otto, dit Irène avec un sourire. Mais pourquoi ?
— Elle a demandé leurs avis aux Moon et a voulu leur faire plaisir, dit Béa. C'est évident.
— Avec une fille, elle aurait seulement choisi un prénom commençant par un M, dit Hugh.
— Avec un garçon, son choix a sûrement été limité, elle a pris le moins pire.
— Ce prénom leur convenait sûrement très bien, dit Terence. William n'a rien dit.
— Je vois mal Serène et William être parfaitement satisfaits de ce choix, dit Mona.
— Serène essaye de gagner sa place parmi les Moon, dit Béa.
— Elle l'a déjà gagné, dit Irène. Elle et William sont mariés, elle porte le nom des Moon.
— Je me demande si Xandre-Otto sait que son nouveau prénom qu'il a choisi pour quitter les Moon est à présent porté par le dernier-né de la dynastie, dit Terence.
Bon c'est tout ? On a fait le tour ? Les Moon sont puissants, les filles sont badasses, les Moon sont des Moon à coup de mariage et naissance ? On peut terminer cette journée sans intérêt ? Nan, mais moi je dis parce qu'en fait j'ai une résurrection de Maître des Ténèbres à narrer.
Jour 4
Spoiler (cliquez pour révéler) : Jour 4
Mona mit plusieurs minutes à attraper Dame de Fane et le double de temps pour lui accrocher une lettre. Malorie passait ce jour-là son examen d'histoire de la magie et sa mère tenait à l'encourager. Pour cette raison, elle s'était levée plus tôt qu'à l'accoutumée. Lorsqu’enfin l'oiseau s'envola, Mona put prêter attention à l'autre chouette de son appartement, celle qui lui apportait son exemplaire quotidien de la Gazette du sorcier. Sur la première page, Mona découvrit le visage de Harry avec une manchette plutôt accrocheuse : Harry Potter « Perturbé et dangereux ».
Mona lut consciencieusement l'article, la cicatrice d'Harry le faisait souffrir et provoquait des évanouissements. C'était plus qu'inquiétant, Molly n'avait jamais fait mention de ce type d'événement. Encore moins du fait qu'Harry parle le Fourchelang. C'était de loin l'information la plus terrifiante de l'article, le reste n'étant que balivernes inventées ou modifiées par Rita Skeeter. Molly était-elle au courant de tout ça ? Elle n'avait même jamais su qu'Harry et Hermione sortaient ensemble. Mona n'avait pas encore osé demander une confirmation à Malorie. Molly verrait Harry aujourd'hui, peut-être aurait-elle enfin une vraie explication.
Mona passa la journée à travailler rue Constantinople et dîna avec ses parents pour son plus grand désespoir. Elle se changea dans son ancienne chambre encombrée de documents et rejoignit sa mère dans le salon.
— La robe bleue nuit ? s’étonna Magda en voyant sa fille descendre les escaliers.
— Tu m'as dit une couleur discrète.
— Ce n'est pas la plus jolie.
Elle ne renvoya pourtant pas sa fille se changer et toutes les deux transplanèrent à Pré-au-Lard. Mona ne put s'empêcher d'observer les collines sans apercevoir de chien noir.
Les deux femmes empruntèrent la longue route que Mona aurait adoré faire bien au chaud dans un carrosse. Et non pas, en tant que piétonne avec Magda pour unique compagnie. Les hautes grilles noires du château étaient grandes ouvertes pour permettre aux visiteurs d'entrer. Mona observa, plus attentivement qu'elle ne l'avait jamais fait, les deux sangliers ailés. Leur trouvait-elle un faux air de Boris ?
Tous les sangliers se ressemblent, Cocotte.
— Tu ne m'as jamais raconté comment tu as réussi à obtenir ces places, dit Magda.
— Tu m'as dit qu'il serait adéquat que les Moon aient leurs représentants dans les tribunes pour la troisième tache du tournoi. J'ai simplement fait en sorte de les avoir.
Et là, vous vous imaginez que Mona a joué des coudes, qu'elle s'est transformée en représentante de sa famille pour obtenir des places auprès de hauts responsables académiques. Raté, elle a juste réclamé auprès de Rogue.
— Tu as demandé à Severus Rogue ? devina Magda.
— Qu'est-ce qui te fait croire ça ?
— Parce qu'il vient par ici.
Severus était encore loin, mais clairement, c'était dans leur direction qu'il progressait. Les deux femmes avancèrent à sa rencontre tout en observant les hautes haies qui s'étendaient à présent sur le terrain de Quidditch. Mona ne le reconnaissait que grâce à la présence immuable des gradins circulaires qui entouraient habituellement la pelouse. Elles atteignirent le pied des tribunes en même temps que Rogue. Le sorcier gardait sa baguette à la main, visiblement en plein travail.
Il ferait peut-être mieux de travailler sur le trophée plutôt que de venir taper la discute.
— Bonsoir Mesdames.
— Bonsoir Professeur, salua Magda. Comment se porte Malorie ? J’espère qu'elle ne cause plus de désagrément ?
— Rien depuis quatre jours et son fameux rodéo avec des Scroutt à Pétard, dit-il avec un rictus que Mona identifia comme un large sourire.
Magda se tourna vers sa fille avec effarement. Mona réalisa qu'elle avait momentanément « oublié » d'avertir sa mère des nouvelles facéties de Malorie.
— Lamentable, dévoila Mona. Je te permettrais de la disputer de tout ton saoul.
— Heu… je…, hésita Magda.
— Et si vous nous trouviez des places ? suggéra Mona à sa mère.
Les dents serrées, Magda approuva et monta dans les gradins, laissant Mona avec le professeur principal de Malorie. Mona devina qu'elle paierait cette impolitesse, mais pour le moment, elle s'en fichait.
Une seconde, juste pour être sur… Mona vient d'envoyer bouler sa mère ?
— Tu t'es transformé en agent de la sécurité ? s'amusa Mona.
— Tu n'imagines même pas, grogna Rogue. Garde ta baguette à portée de main.
— à ce point ? dit Mona en commençant à être un peu effrayée.
— Dumbledore est très inquiet, dit Rogue. Même si je ne pense pas que son protégé craigne quoi que ce soit.
— Pourquoi est-il inquiet ?
— La marque me brûle, dévoila Rogue. Celle de Karkaroff aussi le brûle. Il a pris la fuite cette nuit.
Il va crever dans quelques semaines de toute façon.
Mona regarda son ami en silence, mesurant doucement la portée de ces paroles.
— Il faut qu'on se parle, conclut Mona.
— Je passerais chez toi, dit-il en s'éloignant.
Mouais, à mon avis, il va être un peu occupé prochainement pour rendre visite à sa potesse.
La marque le brûle… Le Maître des Ténèbres reprend donc des forces. Cette pensée ne cessait de bousculer Mona, elle s'assit auprès de sa mère sans s'en rendre compte.
— Ludo arrive vers nous, dit Magda sans voir le trouble de sa fille. Surtout, on ne parle pas d'argent ou de l’Éclair de Feu.
Ludo Verpey atteint leur niveau avec un large sourire déclamant haut et fort ses liens de parenté avec les Moon.
On parie que dans quelques jours tu feras tout pour cacher ta parenté ?
— Comment vont les enfants ? demanda-t-il.
— Très bien, répondit Magda les dents serrées.
— Et les affaires ?
— Très bien aussi, ta part doit toujours être en hausse, dit Magda.
— Oui, c'est vrai, admit Ludo. Mais j'aimerais vraiment vous aider, je suis sûr que l'on pourrait gagner plus.
— Tu as de l'argent à investir ?
— Non… commença Ludo.
— Alors ce n'est pas possible, dit Magda sèchement.
Cornelius Fudge apparut à quelques pas d'eux et un radieux sourire se dessina sur son visage en reconnaissant les Moon. Mona masqua sa surprise alors qu'il venait les saluer personnellement.
— Les Moon nous ont envoyé leurs représentantes les plus attrayantes, dit-il.
D'une : achète-toi des yeux ; elles sont correctes les Moon, mais ça n'a jamais été des bombes. De deux, c'est super sexiste comme salutation. Tu ne dirais pas à Terence et Edgar qu'ils sont attrayants ! Attends Fudgi, si fais-le !
— Monsieur le Ministre, vous nous flattez, dit Magda en souriant plus largement.
— Vous rencontrer est un signe. Ma femme cherche justement quelqu'un pour l'aider à coorganiser une vente de charité cet été, expliqua Fudge. Peut-être pourriez-vous vous en charger ?
Étonnée, Mona constata que Fudge s'adressait aussi bien à Magda qu'à elle.
— Mona n'est pas très mondanité, intervint Ludo amusé. Elle pourrait en revanche vous décortiquer un balai en un coup d’œil.
— C'est l'un de nos petits génies, renchérit Magda. Mais je me ferais une joie d'aider votre femme pour ses bonnes œuvres.
Mona fit de gros efforts pour masquer sa surprise, sa mère venait-elle de lui faire un compliment ?
Un compliment à côté de la plaque, t'es pas un petit génie en balai. La grande experte en balai, c'est Irène. Mona, c'est les sortilèges son truc.
Fudge semblait aux anges. Il éloigna — quelques instants — Magda de la foule pour peaufiner quelques détails. Ludo profita de ce moment seul avec sa cousine pour enfin lui parler librement.
— J'ai parié gros avec les gobelins, lâcha-t-il brusquement.
— Je ne te passerais pas une noise, prévint d'emblée Mona. Tu es de la famille, on t'aide, mais pas financièrement. Tu es un gouffre financier.
— Je m'en sortirais, dit Ludo pressé. J'ai une chance sur quatre…
Tu ne vas pas t'en sortir, tu vas imiter Karkaroff sans la conclusion dramatique.
Ludo avait parié sur l'un des champions, évidemment.
— Et c'est tout ce qui te perturbe en ce moment ? demanda Mona. Ta situation financière ?
— Ben oui, quoi d'autre ?
— J'en sais rien moi, s'agaça Mona. Des rumeurs !
— Ah… dit-il gêné. Tu as aussi entendu ces rumeurs.
Magda revint et coupa court à la conversation. Mona repensa à la marque de Rogue, à la disparition de Bertha Jorkins, la fuite de Karkaroff. Tout ne pouvait pas arriver en quelques jours, qu'est-ce que Mona avait raté ?
Alors beaucoup de choses, mais la vraie question c'est : qu'est-ce que tu as provoqué ? Je te rappelle que c'est toi qui as introduit Peter Pettigrow chez les Weasley.
Ludo disparut sous le regard agacé de Magda.
— Comment peut-on donner autant de pouvoir à un pignouf pareil, dit-elle
— Il nous a été utile… défendit Mona.
— Heureusement. Maintenant, il ne sert plus à grand-chose. Je vais côtoyer la première sorcière du pays.
— C'est vraiment génial, dit Mona.
— Je crois que je vis les mois les plus heureux de ma vie, avoua Magda.
Profite mémère, d'ici quelques heures, ta plénitude cessera.
Mona regarda sa mère avec satisfaction, son bonheur était parfaitement visible et rendait tout le monde heureux. Mona elle-même était-elle heureuse ? Les affaires étaient au mieux, elle n'avait plus de soucis d'argent, son cercle amical était idéal. Restait qu'elle perdait doucement Malorie, même si c'était inévitable. Et la relation qui unissait Mona et Sirius était loin d’être parfaite, bien qu'elle s'était améliorée depuis que Sirius ne vivait plus chez elle. Ils se disputaient vraiment beaucoup, leur relation était vivante, c'est ce qu'elle ne cessait de se dire, mais Mona avait-elle vraiment envie de ce conflit permanent ? Oui, il était hors de question qu'elle cesse de voir Sirius. Comment le pourrait-elle de toute façon ?
Moi ce que j'en dis : c'est qu'il devrait mourir, ça réglerait la question. Comment ça, je ne me mouille pas trop niveau prédiction ?
Les tribunes se remplissaient sérieusement à présent. Mona laissa sa mère à l'exercice des mondanités au fur et à mesure que les gens arrivaient. Mona prétendit qu'elle souhaitait rejoindre les toilettes alors qu’elle voulait juste s'éloigner un temps. Elle dut pourtant s’arrêter pour saluer Rubeus Hagrid et s'excusa au nom de Malorie.
— Mes Scroutt n'ont pas trop souffert, dit-il. Je ne sais pas trop comment elle a fait pour les convaincre de la suivre.
— Malorie aime essayer de communiquer avec les animaux, dit Mona.
— Oui, j'avais remarqué, elle a tenté de dresser un Veracrasse…
Pour rappel, un Veracrasse est un ver sans queue ni tête d'une trentaine de centimètres.
La présence dans les environs de Madame Maxime coupa leur conversation. Hagrid se renfrogna et partit aux alentours de la grande haie.
Mona retournait vers les tribunes lorsqu'elle tomba nez à nez avec Bill et Molly. Mona les salua poliment se tenant à bonne distance. Impossible de les approcher de trop près.
— Comment allez-vous ? demanda Mona.
— Angoissés, dit Molly.
— Tout va bien se passer, souffla Bill, ils sont tous là à le surveiller.
Ça va bien se passer, un mort, une résurrection. La routine.
— Justement, je trouve qu'il y a vraiment beaucoup de monde pour la sécurité, dit Molly. C'est louche.
— Je confirme, dit Mona.
Le nombre de sorciers autour d'eux augmenta et Mona choisit de s'écarter de ses cousins. Juste avant qu'elle s'éloigne, Molly chuchota rapidement.
— Harry et Hermione ne sont pas ensemble.
Le monde s'apprête à sombrer dans le chaos et tu te préoccupes des amours de ton filleul ? De plus, je te rappelle que ta fille a le même âge et que si tu acceptes que Hermione et Harry aient des hormones, tu devrais également envisager que ta fille en ait.
Mona fut soulagée, une réalité contraire aurait été plus difficile à croire. Le coup d'envoi de la troisième épreuve s’apprêtait à être donné, Mona se pressa vers sa place. Elle croisa Millicent Bultrode et Pansy Parkinson venues saluer les Moon. Malorie et Mafalda avaient à présent pris place auprès de Magda. Malorie était en pleine discussion avec sa grand-mère découvrant les déboires de celle-ci avec les Scroutt à Pétard. Malorie semblait en mauvaise posture et Mona ne comptait pas intervenir même si le fait de voir sa fille lui procurait beaucoup de plaisir. Les cheveux de Malorie avaient encore poussé, son visage perdait toujours plus son air enfantin.
— Mais qu'est-ce qui t'a pris ! grogna Magda à voix basse tandis que Malorie se renfrognait en pitoyables excuses.
— Comment va ton père ? demanda Mona à Mafalda.
— Il vous hait de plus en plus, dit Mafalda. Vous avez donné son nom moldu à un sorcier Moon.
— C'était fait exprès, avoua Mona.
— Il s'en doute.
La fourberie des Moon est sans limites.
Le son amplifié de la voix de Verpey coupa court à toutes les conversations.
Attention, série de passages avec copyright d'un bouquin intitulé Harry Potter et la Coupe de Feu !
— Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, la troisième et dernière tache du Tournoi des Trois Sorciers est sur le point de commencer ! Permettez-moi de vous rappeler le classement actuel de concurrents ! À la première place ex æquo avec quatre-vingt-cinq points chacun : Mr Cédric Diggory et Mr Harry Potter, de l'école Poudlard !
Mona eut l'impression que l'on venait de brancher un amplificateur de son sur toute la tribune hurlante.
— à la troisième place, avec quatre-vingts points : Mr Viktor Krum, de l'institut Dumstrang !
Les applaudissements furent moins nourris que pour Diggory et Harry.
— Et à la quatrième place : Miss Fleur Delacour, de l'académie Beauxbâtons !
Fleur n'ayant pas les prouesses de Quidditch de Krum, les applaudissements furent encore moins importants. Harry fit un signe de la main en direction des Weasley. Mona aurait aimé que ce signe soit pour elle, sa marraine.
Jalouse un jour, jalouse toujours !
— Vous vous entendez bien avec Harry Potter ? demanda Mona.
— Je ne suis pas certaine que Potter connaisse notre existence, dit Malorie. C'est un garçon très égocentriste.
— Il ne présente pas vraiment d’intérêt en dehors des trucs qui lui tombent dessus, ajouta Mafalda.
— Attention… à mon signal, Harry et Cédric ! reprit Ludo. Trois… Deux… un…
Il lança un bref coup de sifflet et les deux garçons s’engouffrèrent dans le labyrinthe. Ludo regarda alors sa montre et sans la quitter des yeux, invita Krum à s'avancer. Il siffla une nouvelle fois et Krum entra à son tour dans le labyrinthe. L'opération se répéta quelques minutes plus tard avec Fleur. Tous les concurrents étaient dans le labyrinthe et l'on ne voyait rien de l'extérieur. Le spectacle était plus que morne.
Tu m'étonnes. C'est quoi l’intérêt d'assister à un spectacle, duquel on ne voit ni n'entend rien ?
— Je me demande ce qu'il y a là-dedans, dit Mafalda. Probablement un sphinx…
— Et les Scroutt de Hagrid d’après ce que j'ai compris, dit Malorie.
— Tu as dit à Ron comment combattre un Scroutt ? s’inquiéta Mona.
— Non, pourquoi ? s'étonna Malorie. Ça aurait été contre les règles du tournoi et je me fiche que Potter gagne ou non.
— Parce que les règles, tu ne les respectes pas vraiment, souligna Magda qui semblait se souvenir des prouesses de sa petite-fille.
— C'était complètement idiot de ma part, se lamenta Malorie.
— Et qui a bien pu te provoquer comme ça ?
— Bonsoir !
Toutes les Moon redressèrent la tête vers le jeune adolescent qui se pressa de tendre une main à Magda.
— Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi…
— Drago Malefoy, bien sur, dit Magda. Tu as bien grandi.
Mais qui a bien pu provoquer Malorie... ?
— C'est une remarque que me fait sans cesse ma grand-mère, dit Drago en se tournant ensuite vers Mona.
Mona serra la main du jeune homme, c'était la première fois qu'un camarade masculin de Malorie se servait de son amitié avec elle pour venir saluer les Moon.
— Malorie aura beaucoup de chance si elle devient moitié moins élégante que vous, dit Drago.
— Je suis très élégante, coupa Malorie dans un grognement.
— Pas en tant que cavalière d'hybride, lui dit Drago après un rapide coup d’œil.
— Comment se portent vos parents ? demanda Magda.
— à la perfection, ils ont été impressionnés par les fiançailles de Maude Wrubel. Avoir du sang des Moon gage une certaine qualité.
— Oui, dit Magda avec un sourire rayonnant. Nous avons été ravis de les compter parmi nos invités. Je croiserais peut-être Narcissa au thé de madame Flint.
— Probablement, dit Drago avec un large sourire. Passez une bonne soirée, mesdames... Mafalda… Malpourrie...
Le dernier mot qu'il avait prononcé l'avait été si faiblement qu'il avait obligatoirement dit « Malorie », Mona avait forcément mal entendu. Magda ne montra aucun signe agacé, Mafalda semblait amusée et Malorie profondément énervée. Peut-être que Mona avait parfaitement compris après tout.
Malefoy se moque de ta fille ? Veux-tu le remettre à sa place !
L'épreuve avait commencé depuis de longues minutes et les spectateurs n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait à l'intérieur du labyrinthe. Deux gerbes d'étincelles rouges sortirent brusquement du labyrinthe. Le public se leva d'un coup et bientôt on vit Viktor Krum être évacué du labyrinthe, inconscient.
— Qui a jeté les étincelles ? demanda Mafalda.
— Lui, dit Magda.
— Pas s'il est inconscient, fit remarquer Mafalda. Et il y avait deux gerbes d'étincelles.
Malorie et Mafalda se lancèrent dans une série de théories.
— ça peut très bien être un soubresaut du sortilège, ou deux sortilèges coup sur coup, proposa Malorie.
— Pourquoi ne veux-tu pas admettre que deux concurrents aient pu lancer le sortilège pour qu'on vienne aider Krum ?
— Tu as vu la taille du labyrinthe. C'est quoi la probabilité pour que trois se trouve au même endroit ?
— Ils vont au même point, dit Mafalda et des bestioles les repoussent tous de certains endroits. Fatalement, ils vont se croiser. Voire s'attaquer, le règlement ne l'interdit pas.
— T'en penses quoi ? demanda Malorie à sa mère.
— Je pense qu'il y a des sorciers qui patrouillent pour la sécurité des champions dans le labyrinthe, je suis presque sure d'avoir vu Maugrey entrer à un moment donné.
Et tu pouvais pas le dire, espèce d'andouille ! Au passage, c'est quoi le rapport ?
Les heures s'écoulèrent inexorablement, Krum ramené dans la tente de l'infirmerie dans le calme, suscitait à présent un étrange attroupement.
— S'il était mourant, dit Magda. Il n'aurait pas pu s'en rendre compte plus tôt ?
— Il doit avoir reçu un mauvais sort, supposa Mona. Ils n'ont pas cherché à le détecter au premier abord.
Dumbledore sortit de la tente tellement vite qu'il semblait glisser sur le sol, il ameuta plusieurs sorciers et tous se déployèrent autour du labyrinthe sans y entrer. Visiblement, ils contrôlaient la haie, guettant des trous.
Puis, sans qu'on s'y attende, un jet de lumière sortit du labyrinthe et dessina un trophée dans le ciel. Le tournoi avait son champion, les spectateurs applaudirent regardant de tous les côtés.
— Le champion doit traverser le labyrinthe en sens inverse ? supposa Mafalda.
— Je pensais que le labyrinthe disparaîtrait ou un truc dans le genre.
Mais rien ne se passait, hormis l'agitation des sorciers dirigés par Dumbledore. Ils entrèrent à présent dans le labyrinthe.
— Le champion doit être blessé, supposa Magda, ce qui devait se passer lorsque le champion a pris le trophée n'a pas fonctionné.
Les heures s'écoulaient encore et encore ; en même temps que l'angoisse des tribunes et des sorciers de sécurité. On avait retrouvé le corps inanimé de Fleur Delacour et une rumeur parcourra bientôt les rangs des spectateurs : le trophée avait disparu.
— Mais qu'est-ce qui se passe ? répéta Magda pour la centième fois.
Les Moon avaient à présent quitté les gradins comme la plupart des sorciers, tous cherchaient à comprendre. Mona défendit à sa fille et à Mafalda de s'éloigner d'elles.
— Vous voyez votre professeur Rogue ? demanda Mona.
— Il est dans le labyrinthe, lui apprit Mafalda.
Un éclair illumina le labyrinthe, Mona reconnut ce sortilège et devina que son auteur était Severus. Le sort ne donna pas de résultat.
— Il n'y a plus personne dans le labyrinthe, conclut Mona.
— Où sont Cédric et Potter alors ?
Cette évidence parvint aux oreilles des autres spectateurs bien après que Mona l'eut compris. Puis brusquement, des cris et des doigts tendus désignèrent la pelouse qui menait au château, beaucoup se précipitèrent. Les Moon les imitèrent tout en gardant une certaine distance décente. Dumbledore fondait la foule. À travers les gens, Mona aperçut deux silhouettes sur le sol et le trophée. Cornelius Fudge fonda la foule à son tour. On entendit vaguement Dumbledore et Fudge communiquer puis soudain une phrase se répandit parmi les badauds « Cédric Diggory est mort ». Mona échangea un regard effaré avec sa mère. Les badauds se bougèrent un peu et toutes les deux purent voir le corps inerte de Cédric Diggory et Harry Potter lui tenant fermement le poignet malgré l'insistance de Dumbledore. Lorsqu'enfin il lâcha le poignet du cadavre, Dumbledore souleva Harry et le porta comme une poupée de chiffon. Maugrey se pencha un instant vers le cadavre et échangea quelques mots avec Dumbledore et Fudge. Dumbledore reposa alors Harry sur le sol alors et quelques minutes plus tard, Maugrey Fol œil le soulevait pour le traîner vers le château.
— Dumbledore ne voulait pas qu'il reste ? s'étonna Malorie.
Dumbledore parlait à présent aux Diggory. Mona observa le corps inerte de Diggory toujours étendu. Magda s'était approchée auprès de lui sans que Mona s'en rende compte. Magda déployait sa cape sur le cadavre du jeune adolescent et Mona referma sa main sur celle de sa fille. Les cris d’effroi des Diggory parvinrent aux oreilles de Mona, elle attrapa Malorie par l'épaule et la serra contre elle, tout en regardant sa mère s'éloigner du corps. Les cris des Diggory continuaient de retentir alors que Dumbledore passait près d'eux, mené par Rogue. Tous deux furent bientôt rattrapés par Minerva McGonagall et rejoignirent tous les trois le château d'un pas précité. Fudge se retrouva seul avec les Diggory tandis qu'ils approchaient de leur fils. Le professeur Chourave prit les choses en mains et transporta le corps de Cédric à l'infirmerie. Les quatre Moon assistaient au spectacle, épaules contre épaules.
- Merlinus Mentis
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Merlinus Mentis »
C'est une réécriture intéressante ; c'est original de voir cette épreuve du point de vue d'un spectateur (et ç'a l'air un peu ch**nt, aussi). ^^
J'ai hâte de voir comment les choses vont évoluer par la suite !
J'ai hâte de voir comment les choses vont évoluer par la suite !
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 121 : 1995 : Il faudra se préparer pour l'affronter
Pour rappel : Il est interdit de faire de l'argent avec une fanfiction, il est également interdit et puni par la loi de s'approprier le texte de quelqu'un d'autre. Vendre cette histoire sous format papier au public sans mon consentement est interdit par moi, la loi et J.K. Rowling.
Spoiler (cliquez pour révéler) : Les heures s'écoulaient inexorablement et doucement les sorciers s'éparpillèrent, ne sachant quelle conduite adopter. Les élèves rentrèrent vers le château, beaucoup pleuraient à chaudes larmes.
— En tant que Moon, nous sommes censés faire quoi dans cette situation ? demanda Mafalda désappointée.
Être triste, être sincèrement touché par cette tragédie, chouiner, comme tout le monde en fait.
— Montrer du respect pour le mort et saluer ses performances dans le tournoi, dit Magda. Si vous ne le connaissiez pas personnellement, vous ne pouvez pas rendre hommage à ses qualités intérieures.
— Alors, on dit que c'était un bon sorcier, très doué en métamorphose ? demanda Mafalda.
— Oui, dit Mona.
— On doit retourner dans le château ? supposa Malorie.
— Non, interdit Magda, si vous retournez dans l'école, nous n'aurons plus d'excuse pour rester ici.
Et profiter du drame.
Les quatre Moon s'éloignèrent de la foule, Mafalda et Malorie venaient de voir leur premier mort et Mona espérait vraiment qu'il n'y en aurait pas plus après. Dans le champ aux citrouilles de Hagrid, Mona aperçut un grand chien noir. Elle choisit de conduire sa famille dans cette direction pour soi-disant admirer les légumes. Sirius vint aussitôt quémander des caresses à Malorie. Puis jeta un regard d'angoisse à Mona. Elle devait résumer la situation.
— Harry n'avait pas l'air trop abîmé, souligna Mona d'une voix intelligible.
— Il tenait pas debout, indiqua Malorie.
— Cédric Diggory était mort à côté, rappela Mona.
— Vu comme ça, il pétait le feu Potter, dit Malorie.
— Il se remettrait de ses blessures, assura Mona. Ce qu'il faudrait savoir c'est : où étaient-ils tous les deux durant tout ce temps ?
— Je croyais qu'on ne pouvait pas transplaner à l’intérieur de Poudlard, dit Mafalda. Comment ont-ils fait pour passer de l'intérieur à extérieur du labyrinthe ?
— Le trophée devait être un Portoloin, déduisit Mona.
— Le Portoloin les a sortis du labyrinthe, conclut Magda. Et ensuite, ils l'ont repris pour revenir ?
— Quelque chose comme ça, supposa Mona. Ce qu'il faut retenir, c'est que Harry va bien.
Sirius vint lécher les mains de Mona et retourna vers Malorie à qui il donna un bâton de bois. La jeune fille le saisit et le lança, Sirius plongea vers le bâton et le rapporta docilement.
— On dirait qu'il t'a adopté, dit Mafalda.
— On peut le ramener si tu arrives à le convaincre, dit Mona à sa fille.
Ou pas. Il est bien parmi les cucurbitacées.
Sirius grogna dans sa direction avant de retourner jouer avec Malorie. Après quelques instants, ils aperçurent Minerva McGonagall, piétinant à vive allure vers eux.
— Que nous veut-elle ? s'étonna Magda en remarquant l'enseignante.
— Qu'est-ce que t'as fait ? questionna Mafalda en se tournant vivement vers Malorie.
— Rien idiote !
Chamboulée, la directrice adjointe arriva à leur niveau, les salua d'un mouvement de tête et concentra son attention vers Sirius.
— Que se passe-t-il ? demanda Mona.
— Je dois conduire ce chien dans le bureau de Dumbledore, dit McGonagall mécanique.
McGonagall semblait aussi surprise par ses propres paroles et adressait des regards épouvantés aux sorcières.
— Il a l'air plutôt docile, dit Malorie après un moment.
Mona fit apparaître une laisse et l'attacha autour du cou de Sirius avant d'en donner l’extrémité au professeur. Elle bafouilla un remerciement et traîna sans peine Sirius vers le château.
— Ça doit être bien plus grave que ce qu'on imagine, souligna Magda.
Non, tu crois ?
— On ne part pas tant qu'on ne sait pas ce qui se passe, décréta Mona.
Les heures s'écoulèrent encore et une annonce retentit demandant aux sorciers ne faisant pas partie de Poudlard de quitter les lieux.
— Trouvez-nous des infos, ordonna Mona aux écolières. On prend doucement le chemin de la sortie.
Les deux filles s'éloignèrent au pas de course. Lorsqu'elles atteignirent la grille du château, Mona et Magda ralentirent l'allure pour soi-disant admirer les sangliers ailés. L'arrivée de Malorie accompagnée de Ron et Hermione leur fit cesser leur comédie. Entre ses mains, Hermione tenait un bocal, bocal qui contenait un scarabée.
Bonjour Rita ! ça cafarde dans le bocal ?
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Mona. Qui a tué Diggory ?
— On n'a pas encore tous les détails, avoua Hermione blanche.
— Qu'est-ce qui se passe ? insista Magda en s'adressant à Ron.
— Vous-Savez-Qui est revenu, dit-il d'une voix rauque.
Jour 5
Mona tourna et se retourna dans son lit, Ron ne pouvait que se tromper, le Maître des Ténèbres ne pouvait pas être revenu, le monde tenait encore debout, c'était bien la preuve. Après un coup d’œil sur son réveil, Mona se leva pour attendre la Gazette du Sorcier. Lorsque le hibou arriva, il ne fut fait aucune mention à Voldemort. Ni à la mort de Cédric Diggory durant le tournoi. Seule une manchette faisait part de la victoire de Harry. La boule d'angoisse dans l'estomac de Mona ne fit qu'enfler. La sorcière se servit son café tandis que Dame de Fane entrait pour se coucher, au passage, elle jeta une lettre dans la tasse de sa maîtresse. Mona pesta et tenta de sécher le papier pour le déplier.
« Je suis chez Lupin. Viens ».
Une empreinte de patte de pas signait la lettre. Sirius étant parti la veille avec McGonagall dans le bureau de Dumbledore, il aurait toutes les informations que Mona pouvait souhaiter.
— Tu as été rapide, constata Remus en aidant Mona à sortir de la cheminée.
— J'aurais été plus rapide si je n'avais pas découvert que ma chouette gardait un ragondin en captivité.
Dame de Fane aussi a droit à un animal domestique.
Sirius fit son entrée dans le salon. Mona réalisa alors que c'était la première fois depuis qu'ils avaient une relation suivie qu'ils se trouvaient tous les deux en compagnie d'un tiers. Mona le salua d'un hochement de tête et Sirius répondit avec une mine agacée.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Mona en se tournant vers Remus.
— Nous devons te parler, nous avons besoin de ton aide.
— Deux ou trois choses doivent t'être expliquées avant, signifia Sirius.
Remus invita tout le monde à s'installer sur son canapé miteux.
— Tu vas vivre ici ?
— Oui, répondit Sirius sans rien ajouter.
Mona retint un grognement. Sirius serait bien plus en sécurité chez elle, son appartement était plus beau, mieux situé et… et… au moins, elle y était.
— D'accord, répondit Mona froidement.
— C'est Dumbledore qui nous l'a demandé, précisa Remus en sentant probablement le malaise généré par cette nouvelle.
La rage de Mona s’évanouit immédiatement.
— Sirius ne restera pas très longtemps ici, continua Remus. Malheureusement, je suis surveillé.
— Vous voulez qu'il revienne chez moi ? supposa Mona en cachant l’excitation de sa voix.
Espèce de boule d'hormone sur patte !
— Non plus, dit Sirius. Tu es aussi en danger.
— Comment ça ?
— Voldemort est de retour, expliqua Remus. Les Moon étaient menacés la dernière fois, il faut que tu te protèges et que tu te charges de protéger ta famille.
— Il ne s'occupait plus des Moon depuis un moment avant sa chute, dit Mona en cachant son trouble à l'évocation du nom interdit.
— Lunard vient de t'annoncer que Voldemort est de retour et c'est tout l'effet que ça te fait ? s'indigna Sirius.
— J'étais déjà plus ou moins au courant, dévoila Mona en ne pouvant retenir un frisson cette fois. Vous venez simplement d'apporter une confirmation. Je me chargerais d'avertir la famille de s'occuper des Moon. On se débrouillera.
Remus acquiesça avec un air entendu.
— Et toi, où iras-tu alors ? demanda Mona à Sirius.
— Je me trouverais un coin abandonné, je suppose.
— Pourquoi ne retournerais-tu pas dans la maison familiale ? suggéra Mona. Elle est parfaitement protégée et elle t'appartient.
Et située à Londres, simple d'accès pour Mona.
— Certainement pas ! dit Sirius. J'ai déjà mon lot d'immondicités à supporter pour le moment.
— Ton lot immondicités ? répéta Mona sans comprendre.
Sirius grogna en guise de réponse, Mona alors se tourna vers Remus.
— Dumbledore a demandé à Patmol et Rogue de…
Il marqua un temps d’arrêt pour esquisser un sourire.
— Il leur a demandé quoi ? insista Mona curieuse.
— Il leur a demandé de se réconcilier.
Mona regarda son ami, l'air ahuri, puis elle éclata de rire.
— Ce n'est pas drôle, pesta Sirius alors que Mona persistait à s’écaffer.
— Dumbledore est fou ! hoqueta Mona en continuant à rire.
Remus lui-même ne pouvait retenir un sourire alors que Sirius se levait furieux.
— Et qu'est-ce que vous avez fait ? demanda Mona en se calmant.
— On s'est serré la main, dit Sirius.
Le fou rire de Mona reprit de plus belle.
— On peut en revenir au sujet ? s'impatienta Sirius. On ne va pas pouvoir s'occuper des Moon, tu vas devoir le faire !
Mona cessa aussitôt de ricaner.
— La situation n'est plus la même, la famille n'est plus la même, nous saurons prendre soin de nous.
— Il n'y a pas que ça, dit Sirius.
— Il va nous falloir du monde pour nous aider à contrer Voldemort, dit Remus.
Mona frissonna une nouvelle fois en entendant le nom prononcé.
— Le ministère ne fera rien d'après Dumbledore, nous avons besoin d'alliés.
— On veut que tu nous aides, dit Sirius.
— Ma famille a tendance à mourir lorsqu'elle aide l'Ordre du Phénix, rappela Mona. On va surtout s'occuper de nous.
— Si toi tu refuses de nous aider, dit Sirius, ce n'est sûrement pas le cas de tout ton entourage, je pense à Waha par exemple.
— Je ne peux pas lui demander moi-même, dit Remus.
Tu ne peux pas voir à ton ex ayant utilisé un philtre d'amour sur toi ? Voilà qui est curieux.
— Moi non plus, ajouta Sirius.
— Parle-lui, tâte le terrain, dit Remus. Et si elle se montre intéressée, contacte Sirius et il enverra quelqu'un pour la chercher.
— Ça, je peux le faire, admit Mona. Waha sera probablement d'accord pour aider l'Ordre à combattre, elle l'avait sûrement d'ailleurs déjà fait par le passé.
— Si tu penses à quelqu'un d'autre, dit Remus. Tes frères, tes belles-sœurs…
Non, songea Mona. Je ne mettrais pas ma famille en danger même s'il pouvait vous aider.
— Bondupois, lâcha Sirius. Tu es en bons termes avec lui…
— Là, je ne promets rien, dit Mona. Je ne sais pas s'il prendrait des risques.
— Grace… ajouta Remus.
— Même si elle accepte, dit Mona. Il y aura beaucoup de conditions et son aide se fera avec parcimonie.
— Ça suffira, dit Remus. On a besoin de sorciers qui ouvrent l’œil, elle a une bonne situation sociale.
Mona pensa un instant à sa mère, parfaitement ancrée dans la bonne société.
— Bon, bah, j'ai du travail alors… dit Mona en se levant.
— Attends, l’arrêta Sirius.
Mona se réessaya alors que Remus et Sirius échangeaient des regards gênés.
— Il y a autre chose que tu dois savoir, dit Remus. Une chose que tu vas avoir du mal à croire, et pourtant, il est capital que tu aies cette information.
— Dumbledore et Harry pourraient confirmer ce qu'on va t'apprendre, dit Sirius.
— Commençons par le début, coupa Remus.
Il prit une forte inspiration avant d'échanger un nouveau regard angoissé avec Sirius.
— Tu te souviens que nous t'avons expliqué que Queudver était le gardien du secret à la place de Patmol ?
— Oui, dit Mona en sentant une crampe dans son estomac.
— Tu te rappelles que Queudver est un animagus pouvant prendre l'apparence d'un rat.
— Vaguement, dit Mona.
Le présent employé par Remus renforça encore plus la crampe.
— Queudver est vivant, dit Sirius. Il a volontairement trahi Lily et James et a passé treize ans dans sa forme de rat avant de rejoindre Voldemort et de l'aider à renaître.
Remus lança un regard offusqué à Sirius. Mona crut un instant que c'était une blague, toutes les informations qu'il avait données n'avaient pas été enregistrées, mais elles étaient forcément fausses. Remus l'attesterait et bientôt engueulerait son ami pour avoir causé une telle frayeur à Mona.
Ou pas.
— On avait dit en douceur ! ragea Remus.
— On aurait tourné autour du pot, elle nous aurait coupés et n'aurait rien écouté. Là, elle a les informations et nous avons plus qu'à répondre à ses questions.
Remus grogna avant de se tourner de concert avec Sirius vers Mona.
— J'ai pas compris, avoua Mona.
— Qu'est-ce que tu n'as pas compris ? demanda Sirius.
— Comment Peter aurait-il pu permettre d'une façon ou d'une autre la renaissance de Vous-Savez-Qui ?
— C'est un rituel de magie noire inventé par Voldemort, raconta Sirius. À base — entre autres — de la chair du serviteur, donc Queudver.
— Mais Peter n'est pas son serviteur… dit Mona d'une petite voix.
— Tu vois, dit Remus. Elle n'a rien compris. Il fallait faire ça en douceur.
De toutes les façons, Mona n'aurait rien compris.
Sirius s'éclaircit la voix et reprit.
— Queudver était le gardien des secrets de James et Lily, mais également une taupe travaillant à la solde de Voldemort. Dès qu'il a eu le secret en sa possession, il a été le répéter à Voldemort qui s'est pressé à Godric Hollow.
— Jusqu'ici, c'est bon ? demanda Remus.
— Non, dit Mona. Peter était quelqu'un de bien, il n'a pas révélé le secret volontairement.
— Tu vois, elle nous contredit, dit Sirius. Mon idée de tout balancer d'un coup n'était pas si bête.
— Nous sommes en train de lui expliquer que son cousin est un meurtrier, rappela Remus. C'est normal qu'elle ne le prenne pas bien.
— Ce n'est pas un meurtrier, même s'il a trahi…
— Il a quand même tué Cédric Diggory. Et une dizaine de moldus après la chute de Voldemort.
— Avec douceur ! râla Remus.
— Pourquoi aurait-il tué Cédric Diggory ?
— Parce que Voldemort lui a demandé.
— Donc, il l'a fait sous la menace ? supposa Mona.
— On va reprendre par étape ! imposa Remus.
— Après la chute de Voldemort, dit Sirius. Je suis parti à la recherche de Queudver.
— Ce qui était idiot de ta part, interrompit Remus.
— Je confirme, dit Mona.
— Merci de votre soutien, dit Sirius. Donc, j'ai coincé Queudver qui nous a fait un petit cinéma, il s'est coupé le doigt, s'est transformé en rat et a disparu pour réapparaître treize ans plus tard sur une photographie accompagnée d'une famille de sorciers.
— Une photographie ? répéta Mona.
— Dans la Gazette du Sorcier, dit Sirius. C'est pour ça que je me suis évadé…
— Finalement, sa cachette n'était pas si improbable que ça, dit Remus, il est resté dans sa famille éloignée. Je ne suis même pas sûr que les plus jeunes Weasley connaissent leur lointaine parenté avec Queudver.
— Non, dit Mona. Mais qu'est-ce que les Weasley viennent faire là-dedans ?
— C'est Ron, dit Sirius. C'est lui qui possédait Queudver sous forme de rat.
— Peter était Croûtard ! s'écria Mona. Vous êtes insensé !
— Tu connais Croûtard ? demanda Remus étonné.
— J'ai offert Croûtard à Percy, expliqua Mona. Je l'ai trouvé dans mon appartement alors que Dame de Fane l'attaquait.
Remus et Sirius se regardèrent de nouveau.
— T'aurais dû laisser ta chouette le tuer, dit Sirius.
— Tuer mon cousin ? dit Mona. Vraiment ?
— Continuons, coupa Remus. Patmol a donc forcé Queudver à reprendre sa forme originale, le tout en ma présence, celle de Ron, d'Harry et d'Hermione Granger. Au cas où tu cherches des témoins, en voilà.
Mona grogna, de toute façon, elle allait bientôt découvrir que tout ceci n'était qu'une farce.
— Il s'est échappé et a rejoint Voldemort en Albanie où ils ont commencé un processus pour ramener le corps de Voldemort, ce qui a donc été fait hier.
— Pour résumer, dit Sirius. Tu dois te protéger de Queudver et protéger toute ta famille de lui.
Mona regarda les deux amis tour à tour.
— Je pense qu'on a assez ri, dit-elle. C'est une blague déplacée qui dure depuis trop longtemps, je veux la vérité.
Remus et Sirius échangèrent un regard désespéré sans répondre, laissant Mona complètement perturbée.
— Non, sérieusement, supplia Mona.
Mona rentra quelques minutes plus tard, elle avait encore dû mal à encaisser tout ce qu'elle venait d'apprendre, il lui fallait pourtant se montrer réactive, elle avait une situation à affronter, elle devait préparer la famille au pire. Le faire allait devoir lui demander un minimum de précaution, surtout si le ministère ne reconnaissait pas le retour du Maître des Ténèbres.
Assise à la table de sa cuisine, Mona lista différentes techniques d'approches pour convaincre les Moon. La priorité étant les femmes, évidemment. Les tergiversations de Mona se stoppèrent lorsqu'on frappa à la porte. Mona avança vers l'entrée et s’apprêta à ouvrir la porte avant de réaliser que les choses avaient changé. Alors la sorcière prit sa baguette et activa ses protections magiques à leur maximum et enfin entrouvrit le battant, baguette au poing. La tête de Ludo paniqué apparut alors.
— Je suis vraiment dans de beaux draps, dit-il en guise de bonjour.
Mona ouvrit plus largement la porte, pendant que Ludo lui racontait les dettes monstrueuses qui l'acculaient. Mona l'écouta soulagée qu'il ne parle pas de la résurrection.
— Il faut que tu m'aides, dit-il. Cache-moi le temps que je trouve une solution.
Après Peter une décennie plus tôt, voilà que Ludo venait à son tour.
— D'accord, dit Mona. Mais je participe à tes prises de décisions, je ne veux pas que tu commettes de crime impardonnable.
Ludo haussa un sourcil et Mona entreprit de mettre le premier Moon au courant de la situation.
Jour 6
— Mona lève — toi ! Pressa une voix angoissée. On frappe à la porte.
Mona émergea difficilement.
— Quoi ?
— On frappe à la porte, reprit Ludo depuis le couloir. Ce sont sûrement les gobelins…
Mona se redressa péniblement.
— Tu as dit à quelqu'un que tu étais ici ?
— Non.
— La magie des Gobelins ne peut pas te détecter ici, dit Mona en bâillant.
— Parce que tu reçois souvent de la visite à six heures du matin ? paniqua Ludo.
— Retourne dans ta chambre, ce ne sont pas les gobelins.
— Qui veux-tu que ce soit ?
— Sûrement Tu-Sais-Qui qui veut finir de tuer tous les Moon, dit Mona.
L'espace d'une seconde, Ludo parut soulagé. Irritée, Mona sortit sa baguette et repoussa Ludo dans la chambre d'ami.
— Et si ce sont les gobelins ? Je fais comment pour m'enfuir ?
— Parce que si c'est Tu-Sais-Qui, tu ne comptes pas t'enfuir ? dit-elle avant de refermer la porte.
— Tes protections ne devraient pas s'alarmer plus que ça ?
En réalité, en jetant un coup d’œil sur la porte, Mona avait tout de suite compris qui se trouvait de l'autre côté du battant et Ludo ne devait surtout pas voir la personne.
— Je sais qui c'est, reste dans la chambre.
Mona referma la porte de la chambre d'amie et verrouilla le son avant d'ouvrir à Rogue, toujours baguette au poing. Le maître des potions entra sans un mot, le visage aussi affolé qu'il pouvait l’être. Un affolement seulement visible par ceux qui le connaissaient bien.
— Tu es au courant ? demanda-t-il.
— Que Tu-Sais-Qui est de retour et que mon cousin Peter est un traître, oui, dit Mona.
Rogue s'affala sur le canapé de Mona, le visage dans les mains.
— Tu caches qui ? demanda-t-il en regardant le couloir qui menait à la chambre d'ami. Black ?
— Non, un membre de la famille qui a quelques ennuis.
— Il n'a pas parlé des Moon, dit Rogue. Je pense pas que ce sera la priorité…
Après un coup de baguette magique en direction de la cafetière, Mona s'installa auprès de Rogue.
— Tu veux dire quoi par « Il n'a pas parlé des Moon » ?
— Le Maître des Ténèbres, dit Rogue. Dumbledore m'a renvoyé auprès de lui…
La lèvre inférieure de Rogue tremblait légèrement.
— Il ne t'a pas tué, constata Mona.
Il fait bien trop confiance aux gens ce Voldemort.
Rogue esquissa un sourire.
— J'ai été persuasif.
— Qu'est-ce qui va se passer ? interrogea Mona.
— Pour le moment, je ne saurais rien, dévoila Rogue. Il va falloir que je le convainque de ma place auprès de lui.
— Tu tueras des gens s'il te le demande ?
— Il aime ma situation auprès de Dumbledore, dit Rogue. Il ne voudra pas me compromettre.
— Et si c'est indispensable ?
Rogue ne répondit rien d'intelligible. Mona ne perçut que les mots « Poids » et « balance ».
Mona se leva et prépara le café.
— Tu vas bien ? demanda-t-elle finalement en tendant une tasse à Rogue.
— Oui, dit-il. Je savais que ça arriverait… et ça c'est plutôt bien passé.
Ils burent tous les deux de longues gorgées du breuvage.
— Tu as hébergé Black ? demanda Rogue.
— Qu'est-ce qui te fait penser ça ?
— J’ai supposé que c'était peut-être lui dans la chambre d'ami et ça ne t'a pas surprise.
— Ah... dit Mona.
— Je ne l'aurais pas attaqué, dit Rogue. On t'a peut-être aussi raconté…
— Son innocence ou la réconciliation imposée par Dumbledore ? dit Mona avec un sourire. Je me tords encore les côtes.
Rogue sourit à son tour un instant.
— Tant que je ne le côtoie pas. Je peux promettre de ne pas le tuer.
— Tu-Sais-Qui a dit quoi à son sujet ?
— Il n'en a pas parlé, dit Rogue. Voir Pettigrow auprès de lui a soulevé des questions parmi les mangemorts, mais rien n'a été révélé.
Après le départ de Rogue, Mona se sentait un peu plus apaisée. Elle mit plusieurs minutes à souvenir que Ludo était toujours enfermé dans la chambre. Elle voulut le libérer, mais il s'était endormi.
Pour rappel : Il est interdit de faire de l'argent avec une fanfiction, il est également interdit et puni par la loi de s'approprier le texte de quelqu'un d'autre. Vendre cette histoire sous format papier au public sans mon consentement est interdit par moi, la loi et J.K. Rowling.
- Mage rousse
- Nouveau lecteur
- Messages : 17
- Inscription : 29 mars 2011, 15:19
Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Mage rousse »
Yééé! Je suis contente que tu mettes des nouveaux chapitres plus souvent!!
C'est donc grâce à Mona que Sirius est retourné chez ses parents!!
Continue comme ça, c'est toujours agréable de te lire!
C'est donc grâce à Mona que Sirius est retourné chez ses parents!!
Continue comme ça, c'est toujours agréable de te lire!
-
- H.L.M. (Honorable Lecteur Modéré)
- Messages : 395
- Inscription : 03 mars 2011, 13:19
- Je suis : Un sorcier
Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Joe Le Dingue »
Wow ! Remontée, Gaelle !gaelle31 a écrit :Chapitre 121 : 1995 : Il faudra se préparer pour l'affronter
Pour rappel : Il est interdit de faire de l'argent avec une fanfiction, il est également interdit et puni par la loi de s'approprier le texte de quelqu'un d'autre. Vendre cette histoire sous format papier au public sans mon consentement est interdit par moi, la loi et J.K. Rowling.
Qu'est-ce que c'est que cette histoire (si ça n'est pas indiscret... Bon, d'accord : c'est indiscret. C'était juste par curiosité et surtout parce que ce genre de message est plutôt pas courant) ?
- gaelle31
- B.L.A.I.R.E.A.U de la Gazette
- Messages : 844
- Inscription : 22 janv. 2006, 17:13
- Localisation : bretagne
Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
C'est réglé...
Je voulais surtout ne pas être accusée de fraude à tort.
Je voulais surtout ne pas être accusée de fraude à tort.
- Sly
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Ai-je bien lu ? Une suite pour Malorie ?gaelle31 a écrit :Oui, en fait, il y a plusieurs personnages parallèles. Mais pour le moment, je vais me consacrer pas mal à Mona.Joe Le Dingue a écrit : Au passage, j'ai lu ton conte qui se passe dans un train (me souviens plus du titre). Tu as prévu une suite ?
(je viens d’enchaîner les chapitres 113 à 121 et j'aime toujours autant cette fic !)
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Joe Le Dingue »
Non, non : il s'agit d'un autre texte en dehors de toute potterfiction. Le titre : La Rouleuse de Mécanique (pas mon texte donc je peux en faire de la pub ) que tu peux lire sur fictionpress ainsi que d'autres oeuvres de Gaëlle. Voilà.Sly a écrit :Ai-je bien lu ? Une suite pour Malorie ?gaelle31 a écrit :Oui, en fait, il y a plusieurs personnages parallèles. Mais pour le moment, je vais me consacrer pas mal à Mona.Joe Le Dingue a écrit : Au passage, j'ai lu ton conte qui se passe dans un train (me souviens plus du titre). Tu as prévu une suite ?
(je viens d’enchaîner les chapitres 113 à 121 et j'aime toujours autant cette fic !)
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 122 : 1995 : L'éloquente des tables basses
bonne lecture
Spoiler (cliquez pour révéler) : Son réveil ayant été particulièrement matinal, Mona prit juste le temps d'expédier son courrier et retrouva — avec bonheur — la douceur de sa couette pour quelques heures de plus.
L'odeur dégagée par les sachets en plastique disposés sur la table attira une fois de plus Ludo dans les pattes de sa cousine.
— On mange quoi ? demanda-t-il avec appétit.
— Je vais recevoir mes amies, dit Mona en déballant la nourriture livrée. Je dois les avertir de la situation. Toi tu restes dans ta chambre.
— Encore ?
— Tu avais d'autres projets que de rester enfermé avec un journal ? ironisa Mona.
— Pas vraiment, admit-il.
Quelques minutes avant l'heure, il se confina dans sa tanière alors que Grace, Waha et Irène arrivaient l'une après l'autre, surprises par cette invitation indéclinable.
— T'es enceinte ? présuma Waha.
— Tu veux démissionner ? lança Irène.
— Tu vas enfin nous révéler qui est le père de Malorie ? enchaîna Grace.
Cette dernière supposition enchanta les trois femmes, rapidement déçues par la mine agacée de leur hôte.
Mais tout le monde sait qui est le père maintenant, il ne reste plus que vous.
— La situation est grave, annonça Mona en distribuant des baguettes en bois.
— Sushi ! s’extasia Waha sans prendre en compte le visage grave de son amie.
La situation est grave, on doit se faire beaucoup de sushis.
— Très grave ! insista Mona. Vous-Savez-Qui est de retour.
C'est un sushi de taille.
Les trois filles levèrent la tête vers elle, la stupeur laissa bientôt la place à l'incrédulité.
Non, je ne ferais pas un autre jeu de mots pourri, il faut savoir dire stop.
— Je vais tout vous raconter et je ne veux pas que vous me stoppiez, prévint Mona.
Elle prit une longue inspiration et reprit.
— Mon cousin Peter Pettigrow est vivant et un traître. L'année dernière, il a rejoint Vous-Savez-Qui en Albanie et l'a aidé à récupérer des forces. Durant le tournoi des Trois Sorciers, Harry Potter a été transporté grâce à un portoloin auprès d'eux. Cédric Diggory, entraîné également, a été tué aussitôt. Par Peter. Harry de son côté, a assisté à la résurrection de Vous-Savez-Qui, puis au retour des mangemorts. Dumbledore reforme une armée pour les contrer, le ministère ne voulant rien entendre.
Elle observa tour à tour les trois femmes, cherchant à deviner si elle s'était montrée convaincante. Si elles croyaient le retour de Voldemort.
Le retour du gros poisson qui donne plein de sushis. Oui, j'avais dit que j’arrêtais, mais je m'en fous.
Les trois filles échangèrent des regards, cherchant à leur tour à comprendre si Mona plaisantait ou si son récit avait une explication plus cohérente que la vérité énoncée. Waha fut la première à prendre la parole.
— Il a retrouvé un vrai corps ?
— Oui.
— Qui t'a raconté ça ? questionna Grace en croisant les bras.
— Remus Lupin et d'autres… dit vaguement Mona.
— Et Severus, il en pense quoi ? demanda Waha.
Il en dit qu'il abattra autant de quidams que le souhaite Voldemort.
Mona se mordit la lèvre, hésitant à répondre.
— Il valide mes propos, répondit-elle simplement.
Les trois filles se regardèrent à leur tour, toujours hésitantes.
Elles hésitent à gober...
— Vous devez être sur vos gardes, reprit Mona. Je ne vous demande pas de me croire complètement, les événements parleront d'eux-mêmes. Restez prudentes et si vous souhaitez vous montrer utile, sachez qu'on m'a prié de quémander votre aide et que…
— Les Moon ont gravement été touchés, coupa Irène. Je dois craindre pour mes enfants ?
Mona se sentit soulagée, même si elle ne la croyait pas, Irène s’inquiéterait sincèrement pour sa famille.
— Oui, dit Mona. Apparemment pas dans l'immédiat. Mais nous allons devoir nous protéger. Cette fois-ci, l'Ordre du Phénix ne pourra peut-être pas nous venir en aide, surtout tant qu'il n'est pas reconstruit.
Surtout qu'ils s'en foutent un peu.
— Terence me racontait qu'il voyait des sorciers autour des propriétés Moon à la fin de la Première Guerre, expliqua Irène.
— L'Ordre du Phénix, probablement, supposa Mona. Cette fois-ci, on s'occupe de nous, j'annoncerais la situation aux Moon demain et j'aurais besoin de toi.
On va se taper un défilé de Moon ? Tu veux vraiment m'imposer ça ?
— Il faut que tu armes ma maison, dit Irène affolée. Les enfants entrent et sortent à leur gré, je ne sais pas comment les en empêcher.
Essaye une laisse.
— Ça, ça risque d’être un peu compliqué, dit Mona. Mais on disposera des alarmes et des protections, je vous aiderais à en mettre partout. Regardez les miennes…
Mona leva sa baguette dans les airs, mais rien ne se produisit. Elle constata alors qu'elle tenait une baguette chinoise. Elle la jeta sur la table et reprit sa vraie baguette magique.
Même dans les situations dramatiques, tu restes une quiche de haut vol.
Tout autour d'elles, des barrières lumineuses apparurent. Les trois filles se levèrent pour regarder avec plus d'attention l’œuvre de Mona.
— Pourquoi il y a trois types de défense sur tes fenêtres ? demanda Grace.
— Trois niveaux, dit Mona. L'une qui repousse seulement les personnes entrantes avec de mauvaises intentions morbides, la seconde, le cran au-dessus repousse toutes personnes n'étant pas invitées et la troisième attaque des sorciers soigneusement sélectionnés.
Mona songea alors qu'elle n'avait pas encore ajouté Peter à cette liste.
Ça devrait peut-être juste être ta priorité, surtout qu'un rat pourrait se faufiler facilement pour t'assassiner toi, ta fille ou Ludo. Attends… laisse le rat accéder à la chambre de Ludo. Tu veux t'en débarrasser non ?
— Pourquoi tes ciseaux sont enchantés ? interrogea Irène.
— Ils doivent viser les yeux de mes ennemis si moi ou Malorie sommes à l'agonie.
— Logique, conclut Waha.
Mona abaissa sa baguette et toutes les protections redevinrent transparentes.
— On fait comment pour aider ? demanda Waha. Je préférais éviter d'aller sonner chez Remus.
Ses ciseaux à lui risqueraient de t'attaquer. Pour rappel lors de la dernière guerre, Waha avait soumis Remus à un enchantement pour qu'il soit amoureux d'elle. Il est donc logique qu'à l'époque, Waha se soit éloignée quelque peu du groupe de combattants concentré autour des maraudeurs.
— Ils t’enverront quelqu'un, dit Mona pas surprise que Waha se porte volontaire.
— Tu viens quand t'occuper de ma maison ? demanda Irène. Tu-Sais-Qui y a déjà tué ta grand-mère et même son elfe de maison.
Fallait pas emménager dans une demeure où les Moon meurent assassinés, Mona vous avait prévenu lorsque vous aviez choisi cette maison, elle avait gueulé ! Enfin : rouspété… grogné… chouiné… en tout cas, elle avait geint !
— On travaillera tous ensemble, certifia Mona. Ton foyer est déjà bien protégé, je m'en suis assuré. Mais je dois bien vous expliquer ce que nous allons faire.
— Qu'est-ce que je dois dire à Arnold ? demanda Grace.
Qu'il y aura bien plus que Willy à sauver.
— Ce que je viens de te dire. Il aura déjà probablement entendu des rumeurs, ils pourraient avoir besoin de lui.
Grace acquiesça songeuse et piqua un premier sushi. Waha resserra ses baguettes entre ses doigts sans encore se servir.
— Peter est vivant ? Il y avait donc deux taupes à l'époque ?
— Quelque chose comme ça, dit Mona
Mona fut ravie que Waha lui offre une bonne raison pour rejoindre le bungalow aménagé dans lequel vivait Remus. Elle lui annonça, sans surprise, le souhait de son amie de se joindre à eux.
— Voilà qui est une bonne chose, jugea Remus. Je vais de ce pas prévenir Dumbledore.
Il emprunta derechef la cheminée laissant Mona en compagnie de Sirius.
— Subtile, conclut Sirius avec un air blasé.
— Il nous laisse volontairement seuls ?
— Exactement.
Mona leva les yeux vers lui et une minute plus tard, croulant sous les baisers et les caresses, Mona se trouvait entraînée dans la chambre occupée par Sirius.
— Tu devrais retourner vivre chez tes parents, suggéra Mona allongée sur le torse nu de Sirius.
Oui, j'ai sauté le coït, vous n'avez pas besoin de lire ma narration dégoûtée à ce sujet. Et puis de toute façon, je fais ce que je veux.
— Je sais bien que c'est la décision la plus sage, dit-il. Mais ça me rebute vraiment.
— C'est vrai que toutes tes décisions irréfléchies t'ont apporté une vie douce et paisible.
Sirius ricana et embrassa le front de Mona.
— Lunard ne devrait pas tarder, annonça Sirius. On devrait se rhabiller.
De retour, vêtus, dans le salon ; ils attendirent quelques minutes pour revoir Remus accompagné de Maugrey Fol Œil. L'homme était en très mauvais état, son œil magique tournait faiblement dans son orbite et ses cheveux coupés au hasard lui donnaient l'apparence d'un fou.
— Professeur Maugrey, salua Mona.
— Je n'ai jamais enseigné, Miss Moon, dit-il. L'usurpateur s'en est occupé à ma place.
— Barty Croupton junior, pas si mort que ça, a gardé Fol Œil dans une malle durant toute l'année scolaire, expliqua Remus.
Mona sursauta, prise de pitié pour vieil homme, elle ne savait que répondre. Fol Œil s'en chargea.
— Alors vous rejoignez nos rangs ! dit-il.
Non, penses-tu ! Mona rejoignant l'Ordre du Phénix lui donnerait de l’intérêt et mon héroïne s'évertue à ne surtout pas en avoir.
— Non, contredit Mona. Je compte juste préserver ma famille.
— Sage décision, dit-il. Dumbledore m'a expliqué que vous vous chargerez très bien toute seule de protéger toutes les maisons sorcières de Londres.
Mona sursauta, Dumbledore ne pouvait pas se montrer si flatteur. Certes, les protections de Mona étaient puissantes, mais elles restaient à peaufiner tous les ans.
— Vous nous avez ramené Waha Dumbledore ? continua Fol Œil.
— Oui, c'était une bonne amie de Lily et James Potter.
— Elle nous a déjà bien aidés à l'époque, se souvint Fol Œil. Elle nous a abandonnés lorsque l'enchantement qu'elle pratiquait sur Remus s'est arrêté. Dommage. Une fois que vous vous serez occupé de votre famille, revenez nous voir, même Amélia Bones a cité votre nom.
Amélia Bones ? La Grande Amélia ! Celle que Mona avait tant idolâtrée lorsqu'elle travaillait pour elle. Cette information était plus convaincante que n'importe quelle autre. Mona envisagea une seconde d'assurer son aide jusqu’à ce qu'elle se souvienne ce que cela impliquait.
Devenir intéressante, c'est ce que cela implique.
— Ta cousine devrait être assez facile à convaincre, Sirius, dit Fol Œil en s'installant sur un fauteuil.
— Ma cousine ? s'étonna Sirius. Bellatrix est à Azkaban et Narcissa a déjà probablement plié le genou devant Voldemort.
— Tu as d'autres cousines, rappela Fol Œil. Nymphadora Tonks, la fille d'Andromeda.
— Mais elle est toute jeune… dit Sirius.
Il se tut, semblant calculer l'âge de sa cousine éloignée.
— Elle est Auror et travaillait avec moi, expliqua Fol Œil. C'est moi qui l'ai formé, elle préfère qu'on l'appelle Tonks.
— Il y a des membres de ma famille prêts à combattre ? s'étonna Sirius.
— Une métamorphomage nous sera très utile, ajouta Fol Œil.
— Nymphadora est métamorphomage ? souffla Sirius.
Sirius semblait perturbé, un sourire ravi se dessina sur son visage pour ne plus le quitter.
Cette petite visite terminée, Mona salua les trois hommes, gagnant une discrète caresse de Sirius au passage. La sorcière ne rentra pas chez elle et rejoignit le tumulte du Chaudron Baveur. L'auberge était particulièrement remplie, plusieurs tables étaient occupées par des sorciers discutant à voix basse autour d'une table. Des exemplaires de la Gazette du Sorcier trônant ici et là. Mona ne s'attarda pas et sortit sur le Chemin de Traverse où l'agitation semblait relativement habituelle aux souvenirs de Mona. Elle passa devant le glacier de Florian Fortarôme et entra dans la grande volière où se regroupaient les oiseaux postaux. À l'écart, elle choisit l'une table mise à disposition pour les clients et écrivit :
« Réunion d'urgence pour tous les Moon qu'ils portent ou non le nom. Lundi 27 juin, 18 heures, à Tottenham Court Road, Londres. Présence VITALE de chaque branche de la famille. Mona Moon. »
Tu prends des initiatives ? Toi ? Mona Moon ? Sérieux ?
Mieux valait ne pas donner trop de détail. Le caractère urgent transpirait de ce court message et Mona ne voyait pas quoi ajouter de plus, elle devinait déjà la colère de son père déboulant chez elle pour réclamer des explications. Mona multiplia les lettres, ajouta une ligne sur la missive destinée à ses parents, signalant qu'elle savait ce qu'elle faisait et qu'ils étaient priés de se joindre aux autres. Mona dessina un arbre généalogique dans sa tête, il lui fallait envoyer un hibou à tout le monde. Puis elle commença à écrire les noms sur chaque parchemin roulé.
« Marla Pettigrow, Casey Moon, Eugène Moon, Serène Moon, William Moon, Otto Moon, Mandy Moon, Otto Moon, Miranda Wrubel, John Wrubel, Maude Wrubel, Geoffred Wrubel, Muriel Moon, Rufus Scrimgeour, Margaret Scrimgeour, Mazarine Scrimgeour, Xandre-Otto Verpey, Aude Verpey, Mafalda Verpey, Ludo Verpey, Malorie Moon, Magda Moon, Edgar Moon, Terence Moon, Irène Moon, Damon Moon, Marine Moon, Hugh Moon, Béa Moon, Madeleine Moon, Tom Moon, Molly Weasley, Arthur Weasley, Bill Weasley, Charlie Weasley, Percy Weasley, Fred Weasley, George Weasley, Ron Weasley, Ginny Weasley »
Mona avait volontairement ajouté des lettres destinées aux enfants en bas âge pour que tout le monde mesure la gravité de la situation. Bien qu'elle devinait que les enfants ne seraient pas conviés, Mona avait bien précisé que chaque branche de la famille devait être présente, pas tous les membres.
Tu ne penses pas que Mafalda et Malorie pourraient y voir une bonne raison de se pointer chez toi ?
Par précaution, elle ajouta : « note indicative pour les mineurs » sur les lettres adressées aux plus jeunes.
Jour 7
Ludo portait un peignoir à l'effigie des Frelons de Wimbourne, son ancienne équipe de Quidditch. Ses chaussettes dépareillées étaient posées sur la table de basse de Mona. Pour parfaire ce spectacle, il buvait une bouteille de bierraubeurre tout en lisant le journal.
— Et du coup ? C'est quoi tes projets ? dit Mona en tentant de paraître neutre face à cette désolation.
— Tu m'as convié à la réunion panique de tout à l'heure, dit Ludo. J'ai l'intention d'y assister.
— Et ensuite ? Tes projets ?
— Fuir les gobelins.
Il n'ajouta rien pour le plus grand désespoir de Mona.
— Tu vas où ? demanda-t-il lorsque Mona rassembla ses affaires.
— Aider un ami à retrouver une vieille propriété.
La réponse ne semblait pas avoir d’intérêt, il replongea dans sa lecture et Mona sortit sans comprendre comment elle devait faire pour se débarrasser de lui.
Square Grimmaurd, Mona rejoignit un grand chien noir et se laissa guider vers le numéro 12, caché magiquement. Les sortilèges n'étaient plus très puissants, seuls les moldus ne pouvaient pas voir la maison. Ils montèrent les marches du perron et s’arrêtèrent devant la porte noire. La poignée d'argent en forme de serpent dépassait. Il n'y avait ni boite aux lettres ni trou de serrure. Mona sortit sa baguette et tapota sur le battant. Après une succession de bruit métallique, la porte s'ouvrit dans un grincement. Ils entrèrent tous les deux dans le noir le plus total et Mona leva sa baguette cherchant les vivants dans la bâtisse.
— Un elfe de maison… constata Mona. À peine visible.
— Kreattur, dit Sirius qui reprit forme humaine. Il y a des lampes à gaz…
Mona leva de nouveau sa baguette et alluma les lampes qui projetèrent une lumière tremblante et fantomatique sur le papier à moitié décollé et les tapis usés jusqu'à la corde d'un long hall sinistre. Du lustre aux portraits attachés aux murs, tout était couvert de poussière.
— Ton elfe de maison doit être en mauvaise santé, dit Mona. On ferait mieux de le trouver.
— Ça m'étonnerait, c'est ma demeure et il ne m'aime pas. Il n'a pas de bonnes raisons d'entretenir la maison.
Ils avancèrent lentement, surveillant chaque coin sombre.
— Qu'est-ce que tu fais là traître ! Abomination ! Honte de ma chair et de mon sang ! cria une voix.
Mona pivota sur elle-même, baguette en avant.
— C'est rien, dit Sirius. C'est ma mère.
Mona observa le tableau dans lequel se tenait la vieille femme coiffée d'un chapeau noir, elle reconnut effectivement Walburga Black qui ne cessait de hurler contre son fils, ignorant royalement Mona. Sirius tenta de décrocher le tableau, en vain. Lasse Mona finit par décoller un rideau qui masquait une porte pour le fixer au-dessus du portrait. Avec peine, Sirius et Mona parvinrent à fermer le tissu mangé aux mites.
— Une Moon qui a donné naissance à une bâtarde ! Tu me ramènes la honte de sa famille ! hurla le portrait.
Tu vois, elle te remarque finalement.
— Sa bâtarde est aussi la mienne, grogna Sirius alors qu'il venait de refermer le rideau.
— J'espère qu'elle n'a rien entendu.
— Elle aurait adoré notre mariage. En dehors du contexte de la guerre de l'époque.
— Contexte à venir, rappela Mona.
Ils marchèrent côte à côte, observant soigneusement chaque recoin.
— Lorsque tout sera clair, dit Sirius. Lorsque tout le monde comprendra que je ne suis pas dans les rangs des mangemorts, mais de l'autre bord. Qu'ils verront Queudver et que Malorie connaîtra la vérité. On se mariera, tu penses ?
Mona sursauta, elle n'avait jamais envisagé la chose depuis que Sirius s'était fait enfermer à Azkaban.
Si tu l'envisages, c'est moi qui t'enferme à Azkaban. Tu verras, t'auras un visiteur célèbre dans moins d'un an.
— On ne se supporte pas vraiment, rappela Mona. Je ne vois pas l’intérêt de se marier si on ne vit pas ensemble.
— Nous sommes sous pression, dit Sirius.
Il n'ajouta rien de plus. Il n'avait peut-être pas tort, mais malgré le besoin vital de Mona d’être auprès de Sirius ; elle savait que sa vie quotidienne serait bien trop éprouvante s'ils devaient vivre à nouveau ensemble.
— Tu me fais visiter ?
Sirius acquiesça et conduisit Mona à travers les pièces de la maison, du sous-sol jusqu'au dernier étage.
— L'endroit me paraît moins sinistre sans la présence de ma mère, dévoila Sirius en s'apprêtant à redescendre.
Un bruit sourd derrière une porte discrète stoppa son geste. Mona leva automatiquement la baguette dans cette direction.
— L'elfe ? supposa Mona.
— Kreattur ne fait jamais de bruit, dit Sirius. Et ce sont des toilettes.
Le bruit sourd se répéta, on cognait à la porte. Mona referma sa main vers la baguette et avança prudemment vers la porte. À un mètre de celle-ci, elle s'arrêta et pointa sa baguette sur la poignée. Lentement, la poignée s'abaissa et brusquement la porte s'ouvrit. Une créature pâle, décharnée, bondit sur Mona la gueule en avant.
— Stupéfix !
La créature inconsciente tomba sur Mona, la projetant au sol.
— Si même les goules deviennent meurtrières dans cette maison, dit platement Sirius.
— Tu m'aides au lieu de rester immobile ? ordonna Mona agacée par la présence de la répugnante créature sur elle.
Là, encore tu as perdu l’occasion d’être magique. Tu arrêtes la bestiole agressive d'une façon magistrale et maintenant tu sèches la morve de ladite bestiole de ton col.
— Il faudra sans débarrasser si elle continue d'attaquer les gens, dit Mona en se libérant à l'aide de Sirius de la goule.
Ils traînèrent le corps de la créature dans les toilettes et refermèrent la porte.
— Kreattur a dû lui faire la conversation, déduisit Sirius. Ça l'a rendue folle, comme ma mère.
Mona referma le battant et grava sur la porte « Attention, goule agressive ». Ceci fait, ils redescendirent les escaliers ne constatant rien de plus dangereux que la goule.
— Il va falloir que je me débarrasse de tout ça, dit-il en désignant les objets poussiéreux.
— C'est vraiment grand, dit Mona. Sais-tu quelle partie de la maison tu vas occuper ?
Sirius regarda autour de lui, ils étaient revenus devant la porte de son ancienne chambre.
— L'Ordre a besoin d'un quartier général, dit-il songeur.
Mona scruta autour d'elle, ses yeux se posèrent un instant sur la porte de la chambre de Regulus où son nom était inscrit.
— Cette maison serait parfaite, accorda Mona. Londres, grande, protégée…
— Et je serais toujours là pour aider, conclut Sirius.
Et Mona sera pas loin pour se faire sauter.
Peu avant 18 h, Mona commença à sortir des biscuits qu'elle disposa aux quatre coins de son appartement. Elle déposa également des théières et des sachets de thé. La situation était grave, mais la sorcière jugeait plus judicieux de remplir le ventre des Moon, non seulement pour les mettre en bonnes conditions, mais aussi pour rappeler que Mona savait être une bonne hôte. Irène et Terence furent les premiers à arriver, le frère de Mona regardait sa sœur et sa femme avec suspicion, visiblement Irène lui avait déjà parlé. Puis la porte d'entrée s'ouvrit pour laisser entrer Hugh et Béa, elle ne se referma plus, laissant entrer le flot inquiet de Moon. La cheminée subissait le même sort, Irène et Terence se chargeant de l'accueil.
Marla Moon vint seule par la porte d'entrée, Mona réalisa qu'elle ne savait absolument pas comment lui annoncer que Peter était vivant et dangereux.
Eugène Moon, le fils de Fidel, vint sans sa femme, mais accompagnait sa fille Mandy. Son fils à lui, William vint par la cheminée, suivit de son épouse Serène.
Miranda Wrubel était venue seule, sans mari et enfants. La distance étant une bonne raison de ne pas se présenter en groupe. Miranda représentait seule la branche de sa famille.
Margaret et Rufus Scrimgeour étaient bien venus à deux, un coup d’œil entendu à Rufus, et Mona comprit qu'elle aurait un nouveau soutien. Leur fille Mazarine était discrètement venue par la cheminée.
Otto, le frère de Ludo émancipé chez les moldus, tentait de se faire tout petit dans le fond du salon de Mona, en vain, beaucoup de regards se tournèrent dans sa direction. Il semblait prêt à fuir à tout instant, mais Ludo se posta près de lui et lui conseilla de rester jusqu’à l'annonce.
Muriel Moon arriva en adressant un sourire ravi à Mona, lui signalant qu'elle était satisfaite de voir quelqu'un prendre les choses en main.
Magda et Edgar quant à eux ne cessaient d'épier leur fille, prêts à la gronder à chaque instant. Pourtant Magda avait entendu Ron mentionner le retour de Vous-Savez-Qui. Elle ne l'avait pas cru sur le moment, Mona aussi avait émis des doutes. La situation avait peut-être changé.
Les Weasley restaient entre eux après avoir salué poliment tous les membres de la famille avec une certaine raideur réciproque. Molly et Arthur avaient amené avec eux Bill et Percy. Lorsque Mona les avait fait entrer, Molly avait profité du brouhaha ambiant pour glisser quelques mots à sa nièce.
— Dumbledore ne veut pas que Harry vienne passer toutes les vacances au Terrier, dit-elle.
— La protection de Pétunia doit toujours fonctionner, dit Mona.
Molly acquiesça et s'éloigna vers ses enfants.
En saluant chacun des Moon, Mona les convia à se servir généreusement et lorsqu'elle décida que plus personne ne se présenterait, elle s’éclaircit la voix, mais aucun son ne sortit. Aucun visage hormis celui de sa belle-sœur ne se tourna vers elle.
— Monte sur la table, suggéra Irène.
Mona regarda sa table de salon, non, elle ne pouvait pas monter dessus, elle ne l'avait jamais fait, tous les Moon la verraient, c'était inconvenant. Et puis cette table basse paraissait soudain très haute.
Impose-toi, fais en sorte de ne pas m'imposer autant de Moon d'un coup pour rien.
Mona voulut s'éclaircir de nouveau la voix, mais rien ne se produisit, les Moon continuant de deviser entre eux, sirotant et dégustant les biscuits. Sans vraiment comprendre ce qu'elle faisait, Mona monta sur la table. Le silence se fit doucement.
Victoire ! Mona est montée sur la table.
— Cette réunion n'a rien à voir avec L'Éclair de Feu ou les autres affaires de la famille, annonça tout de suite Mona.
Sa voix était plus claire et assurée que ce qu'elle aurait imaginé.
— Il y a deux jours, Vous-Savez-Qui est revenu, il a retrouvé un corps physique.
Edgar donna l'impression que sa fille venait de le gifler.
Jouissif !
Les autres Moon regardaient Mona avec incrédulité. Demandant à leurs voisins ce que Mona venait d'annoncer.
— Pendant les grandes heures de Vous-Savez-Qui, continua Mona. Les Moon ont subi des pertes, nous étions clairement visés. Cela recommencera, autrefois nous étions protégés à notre insu, cette fois ce ne sera pas le cas. Nous devons nous armer seuls.
Accessoirement parce qu'ils s'en foutent de vos vies.
— Mona, tu dois te tromper, intervint Miranda. Tu as reçu un mauvais sort.
— Non, coupa Mona. Je sais que c'est difficile à croire. À la fin du Tournoi des Trois Sorciers, le Seigneur des Ténèbres s'est servi du sang de Harry Potter pour revenir, entre autres. Il est revenu, Dumbledore l'affirme, Harry Potter l'affirme et beaucoup d'autres éléments l'affirment.
— C'est insensé, dit Eugène. Comment…. ?
— Je ne suis que la messagère, coupa Mona. Nos têtes tomberont comme elles sont tombées à l'époque, je propose mon aide sur chacune de vos maisons pour les protéger. Je vous suggère de faire attention à vous, mais si vous souhaitez ignorer mes mises en garde, libre à vous.
Mona avait l'impression de ne jamais avoir eu une voix aussi claire et autoritaire de toute sa vie, elle trembla légèrement. Elle leva alors sa baguette magique et énuméra toutes les protections autour d'eux en les activant. Elle savoura les regards admiratifs lorsque les protections s'animèrent.
— Je veux que tu viennes protéger ma maison, dit Muriel d'une voix claire. Je suis la dernière Moon de ma génération, il faut me conserver.
Conserve ta tiare, Bill en aura bientôt besoin pour sa fleur. Toi en revanche, tu peux claquer.
Mona acquiesça, soulagée de recevoir du soutien de la part de Muriel.
— Rufus, vous avez entendu parler de ça ? demanda William.
— Des rumeurs très prononcées, dit-il. J'aurais tendance, par précaution, à suivre les mises en garde de Mona tant que nous n'en saurons pas plus. Je propose également mon aide.
Mona lui lança un regard de gratitude.
— Non, mais… hasarda Miranda.
— Nous étions à Poudlard à la fin du tournoi, intervint Molly. Moi et Bill. Ce que dit Mona est vrai, il est de retour. Les Moon doivent se préparer et se protéger.
— Mais Molly…
— Miranda, coupa Molly. On ne te demande pas d'y croire, juste de faire attention et d'ajouter des protections autour de ta famille.
Miranda Wrubel semblait déboussolée, incapable de la croire. Un léger brouhaha s'éleva doucement, Molly s'était rapprochée de sa cousine pour la convaincre.
— Tu passes par chez nous aussi ? implora Hugh à sa sœur.
— Bien sur.
Mona s'éclaircit de nouveau la voix, avec succès cette fois.
— Tous les Moon, qu'ils portent ou non le nom, doivent garder un contact. Ceux qui n'ont plus le nom feraient mieux de ne pas rappeler leur ascendance. On s'entraide et on trouve une nouvelle maison pour Marla.
Toutes les têtes se tournèrent vers Marla Pettigrow.
— Pourquoi ? demanda-t-elle.
— Certains morts ne le sont plus, dit Mona.
Les visages furent étonnés, mais Mona n'ajouta rien, elle ne serait pas crue devant plus d'explications.
Tu devrais peut-être donner plus d'explications pour le coup et pas uniquement parce que des morts qui ne le sont plus peuvent être des inféri.
— Des questions ? demanda Mona.
Perchée sur son piédestal, elle observa les Moon qui la fixaient, la peur se lisait dans beaucoup de regards, l'incrédulité disparaissait. Mona les avait convaincus.
Badass.
Fin d'une année en 1995
à suivre, une année en 1996
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