Un jour, Mona Moon sera une rebelle FIC TERMINEE
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- mathou
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Salut,
Hâte d'arriver a la fin de l'année, j'espère que quand Sirius envoie un oiseau des îles à Harry, c'est parce qu'il est en vacances sur une île tropicale avec mona, à boire des margaritas tous nus au soleil.
Si les moon ont à nouveau de l'argent, comment ça se fait que a la fin de malorie moon, c'est plus la joie ?
Hâte d'arriver a la fin de l'année, j'espère que quand Sirius envoie un oiseau des îles à Harry, c'est parce qu'il est en vacances sur une île tropicale avec mona, à boire des margaritas tous nus au soleil.
Si les moon ont à nouveau de l'argent, comment ça se fait que a la fin de malorie moon, c'est plus la joie ?
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Retrouvez ma fic ici : https://www.fanfiction.net/u/6616469/De ... e-Rataplan
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- gaelle31
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Héhé.... non...mathou a écrit :Salut,
Hâte d'arriver a la fin de l'année, j'espère que quand Sirius envoie un oiseau des îles à Harry, c'est parce qu'il est en vacances sur une île tropicale avec mona, à boire des margaritas tous nus au soleil.
L'éclair de Feu c'est un peu le bordel... Les gobelins font sans arrêt grève, ajouter à ca que les moon se lâchent un peu trop. Plus une guerre imminente... Voilà, faut pas plus.mathou a écrit : Si les moon ont à nouveau de l'argent, comment ça se fait que a la fin de malorie moon, c'est plus la joie ?
Sinon
Chapitre 109 : 1993 : Des Belles-sœurs très persuasives
Spoiler (cliquez pour révéler) : Jour 5
L’effervescence habituelle de la rentrée n'avait pas encore envahi le quai 9 ¾. Les Moon étaient un peu en avance pour éviter la cohue traditionnelle des retardataires. Une fois ses bagages soigneusement installés dans le compartiment qu'elle partagerait avec Millicent Bulstrode et Pansy Parkinson, Malorie revint vers sa mère.
Donc Malorie, grand espoir de la condition féminine des Moon, fréquente un pékinois et un pitbull.
– On se revoit à Noël alors, dit-elle en faisant semblant de ne pas être affectée par la séparation imminente.
– Oui et on s'écrit ! imposa Mona.
– Ne travaille pas trop, ordonna à son tour Malorie. Ce n'est pas parce que tu as gagné un peu de plus de respect de la part Moon que tu dois t'incliner complètement devant eux.
– Tant que les Gobelins sont en grèves, je ne peux pas faire grand-chose.
Elle fit une bise sur le front de Malorie et regarda son enfant entrer dans le train. Mona sentit son cœur se serrer et les larmes monter dans ses yeux. Elle s'éloigna bien vite avant que son émotion ne soit découverte.
Diantre, une mère pleure parce qu'elle ne reverra pas sa fille avant des mois, quel scandale !
Près d'un pilier, elle aperçut un visage familier qui lui adressa un signe de la main timide. Surprise, elle avança vers lui après avoir effacé toutes traces de larmes de son visage.
– Remus ? demanda-t-elle. Pourquoi prends-tu le Poudlard Express ?
Elle ne se souvenait pas avoir vu un professeur emprunter le train à l'époque où elle était élève.
– C'était la pleine lune hier, dit-il. Je ne suis pas en état de transplaner.
– Et les cheminées ? s'étonna Mona. C'est encore plus direct.
– J'avoue, je voulais m'offrir un voyage nostalgique.
Croyez que Rogue s'offre des voyages nostalgiques ?
– Je comprends, dit Mona. Mais les Maraudeurs ne seront pas là cette fois.
Techniquement presque. Lupin sera dans le même wagon que Croûtard et Harry est le fils de James. Il y aura donc deux maraudeurs et demi dans le même compartiment. Sans compter les mentions de Sirius dans la Gazette du Sorcier.
– J'espérais aussi te croiser, avoua timidement Remus. Il y a un secret que je t'ai révélé il y a quelques années...
Inquiète que l'on surprenne leur conversation, Mona regarda nerveusement de tous les côtés.
– En rapport avec Sirius Black ? demanda-t-elle en se souvenant de la faculté de Sirius de transformer en chien à volonté.
– Je n'ai rien dit au ministère, dit-il.
– Et je ne dirais rien non plus, assura la sorcière soulagée de ne pas avoir de décision à prendre. Harry Potter est la personne qu'il souhaite attaquer et tu seras près de lui. Je ne vois pas l’intérêt de mettre le ministère au courant.
– Tu crois ?
– J'en suis persuadée, dit Mona. Et puis, si ça se trouve, il a perdu cette capacité depuis longtemps. Les Détraqueurs détraquent toutes les magies, c'est bien connu.
Ou alors, au contraire sa capacité est bien vivace.
– Il ne pouvait pas faire de Patronus, approuva Remus pourtant peu convaincu
La conversation tournait depuis trop longtemps autour du prisonnier évadé, Mona le regrettait fortement et cherchait un autre sujet à toute vitesse.
– Severus, dit-elle.
Parce que pour toi Rogue est un meilleur sujet de conversation que Sirius ?
– Je crois qu'il me haïra toujours autant, dit Remus avec un sourire.
– Il te préparera la potion tue-loup, expliqua-t-elle. Je m'en suis assurée.
– Oh Mona ! dit-il avec une profonde gratitude.
– Ce n'est rien, souffla-t-elle anxieuse à l'idée qu'on puisse les entendre parler.
Tu t'inquiètes qu'on découvre que tu t'entends bien avec Lupin et tu ne t’inquiétais pas plus que ça lorsque vous parliez de Sirius et de sa capacité à se transformer en chien à volonté. Laisse-moi te secouer le crâne jusqu'à ce que tes idées se remettent en place.
Remus dut percevoir la gêne de son amie, il entra bientôt dans le train et Mona s'adossa contre le mur, devant le compartiment occupé par sa fille. Les Weasley n'étaient pas encore arrivés, Mona espérait apercevoir ses cousins une dernière fois avant Noël. Avant ça, elle aperçut les Lovegood, le père salua chaleureusement sa fille et la fit grimper dans le train. Il lui fit des signes bizarres qui attirèrent l'attention. Mona les observa jusqu'à ce que son regard soit attiré vers les Weasley se pressant vers le train. Molly était en train de faire monter ses enfants et Hermione un à un. Mona fut surprise de ne pas voir Harry et Arthur.
– Harry, tu dois avoir très peur.
Mona sursauta en reconnaissant la voix d'Arthur derrière elle. Elle jeta un coup d'œil et le découvrit face à Harry Potter.
– Non, répondit Harry. Je vous assure que non. Je n'essayerais pas de jouer les héros, mais finalement, Sirius Black ne peut pas être plus dangereux que Voldemort.
Mona tressaillit en même temps que son oncle en l'entendant prononcer le nom. Harry était comme son père, prêt à faire gober à tout le monde qu'il n'avait peur de rien. Comment Sirius Black ne pouvait-il pas mortifier Harry ?
– Harry, je savais que... que tu étais plus solide que ne le pense Fudge et je suis très content que tu n'aies pas peur, mais...
La voix de Molly les arrêta, Harry tourna la tête vers elle, Arthur vit enfin Mona et ils échangèrent un regard entendu.
– Il arrive Molly ! répondit Arthur.
Il se retourna vers Harry en lui parlant à voix basse si bien que Mona ne put entendre ce qu'il disait.
– Quoi ? répondit la voix surprise d'Harry.
De nouveau, ils parlèrent à voix basse et Mona ne put suivre, devinant pourtant ce qu'Arthur pouvait confier au jeune adolescent. En pareille situation, James aurait tenu à pourchasser Sirius Black. Harry pourrait être tenté de faire la même chose, Black l'effrayait si peu.
– Arthur vite ! s'exclama Molly.
Le train n'allait pas partir dans la seconde, Molly ne voulait pas que son mari converse avec Harry. Il ignorait probablement que Sirius était son parrain qui avait causé la perte de ses parents. Tout comme il ignorait que Mona était sa marraine non officielle. Harry se mit alors à courir vers le train tandis que la locomotive lâchait un jet de vapeur. Quelques secondes plus tard, la tête d'Harry rejoignit celle d'Hermione et Ron à la fenêtre. Comme tous les élèves, il faisait de grands signes. Mona lança un dernier regard ému à sa fille et le train disparut.
Bien, pour éviter tout problème de droit d'auteur, je dois vous informer qu'une partie de ce texte était tiré de Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban. On sait jamais, vous n'avez peut-être pas capté ou jamais lu le bouquin.
– Il n'est vraiment pas inquiet, dit Arthur, il s'était approché de Mona sans qu'elle s'en rende compte.
– Il ne sait rien de l'histoire de Black ?
– Il sait qu'il est responsable d'un massacre et qu'il était le bras droit de Tu-Sais-Qui.
Mona acquiesça alors que le regard furieux de Molly se pointait vers Arthur.
– Bon, je te dis adieu.
– Bonne chance ! lança Mona.
Elle n'avait plus du tout envie de saluer sa tante devenue furibonde. Leurs progénitures en navigation, tous les parents transplantaient ou réempruntaient le passage secret à présent. La vue dégagée, Mona aperçut alors Xenophilius Lovegood. Il semblait avoir perdu quelque chose sur le sol et le cherchait le dos courbé. Visiblement, ses gesticulations étranges avaient eu des répercussions. Mona avança vers lui, ravie d'avoir un sujet de conversation pour l'aborder.
– Je peux vous aider ? demanda-t-elle.
– J'ai perdu un pendentif, dit-il sans lever les yeux vers elle.
– À quoi ressemble-t-il ?
– Il représente les Reliques de la Mort.
La sorcière n'en crut pas ses oreilles, elle voyait ce symbole sur le cahier volé de Mrs Lovegood sans en comprendre toute la portée, autant de chance était incroyable,
Ou l'auteur ne compte pas sur la subtilité de ta conversation pour amener le sujet au cours d'une discussion. Elle te le donne donc sur un plateau d'argent.
Mona sortit sa baguette.
– Accio Pendentif ! lança-t-elle en visualisant le triangle, le cercle et le bâton
Aussi, le bijou se planta dans sa main.
– Voilà, dit-elle en le lui rendant.
– Merci beaucoup ! dit-il ravi.
– Donc, les reliques de la mort, dit Mona. C'est un sujet fascinant. Vous les cherchez ?
– Je me contente de perpétuer le mythe.
– Vous savez que selon certaines rumeurs, la pierre aurait été mal utilisée et qu'un enchantement permettrait de l'activer correctement.
– Voilà qui est curieux, s'étonna Xenophilius. Ma femme pensait la même chose.
– Oui, je sais, dit Mona.
Elle se gifla mentalement.
Fais un effort ! Déjà qu'on te mâche le travail !
– Je veux dire, je sais que beaucoup de sorciers connaissent cette théorie.
– Ah bon ? s'étonna Xenophilius .
– Oui, qu'en pensait votre femme ?
Essaye avec de la subtilité !
– Elle tentait de comprendre la « mort » décrite par la pierre, dit-il.
– Et ?
– Elle est morte en essayant de le découvrir, dit-il. Si vous êtes sur ces travaux, je ne pense pas pouvoir vous aider.
– Il est impossible de faire revenir un être mort, dit Mona. La pierre ne fait revivre qu'une sorte d'inferi sans agressivité. En quoi peut-on changer la nature de ce pouvoir ?
– Ma femme pensait que cette pierre permettait de ramener à la vie que des êtres qui n'étaient pas morts.
Mona le regarda, estomaquée.
Oui, d'accord... ça fait juste des années que Mona bosse là-dessus pour apprendre que la pierre de résurrection ne ressuscite que des gens pas morts.
Brusquement, il la salua et disparut sans remarquer le bouleversement de son interlocutrice. Mona resta sous le choc de cette annonce sans sens. Quel était l'intérêt de ramener à la vie des êtres qui n'étaient pas morts ? Hermione et les autres élèves de Poudlard pétrifiés lui revinrent alors en mémoire. Le coma. La pierre servirait à sortir des gens du coma ?
Encore songeuse, Mona regarda autour d'elle, le quai était désert, seul le contrôleur faisait des allées et venues. Elle transplana alors chez elle. Sur son palier, elle eut la surprise de voir que ses amies l'attendaient sagement.
– Nous étions censés déjeuner ensemble, se souvint Mona.
– Ouais, dit Waha à peine surprise d'avoir été oubliée.
– On a la bouffe, rassura Irène en montrant un sac plastique.
Mona retint un soupir de soulagement, ayant oublié la venue de ses amies, elle n'avait pas pensé le moins du monde au menu. Mona déverrouilla sa porte tout en gazouillant avec Honorine, la fille de Grace, seule enfant présente. Comme Irène, Grace était redevenue aussi belle qu'auparavant et les années ne semblaient pas avoir de prise sur Waha. Toute cette injustice était révoltante.
T'en a pas marre d’être tout le temps jalouse ?
– Où sont Damon et Marine ?
– Avec leurs grands-parents, dit Irène. D'ailleurs, devine ce qu'Edgar a fait avec Damon ?
Un concours de prénoms pourris ?
– Il l'a critiqué, supposa Mona en laissant entrer toutes ses amies.
– Non, il lui a appris à manger avec une fourchette.
Un trident, tu veux dire ?
– Tu plaisantes ? questionna Mona sous le choc. Edgar ? Mon père ?
– Tu aurais pu assister au spectacle toi-même si tu travaillais avec nous, dit Irène.
– Tu ne travailles plus ? s'incrusta Waha.
– Je croyais que ta famille avait besoin de tous les bras disponibles, renchérit Grace.
– Je profitais de ma fille avant qu'elle ne parte pour plusieurs mois, grinça Mona. Parlons plutôt de vous.
Le sujet changea, mais Irène ne paraissait pas ravie et se mordait la lèvre, cherchant probablement comment revenir au sujet initial.
Déjà lasse de travailler en tête à tête avec Edgar et Terence ?
Les quatre femmes mirent la table et mangèrent le contenu du sac plastique de Waha qui se révéla être de la nourriture thaïe que Mona n'avait jamais goûtée.Honorine assise parfaitement droite sur sa chaise eut un repas préparé par l'elfe de maison des Bondupois. La fillette avait les mêmes cheveux blonds que sa mère, son nez en trompette avait vaguement surpris Mona, jusqu'à ce qu'elle détecte le même sur les neveux d'Arnold.
Honorine est peut-être la fille du beau-frère de Grace. Ouh, ça put le scandale ! Ou pas.
Le regard de Mona tomba brusquement sur une photo de sa fille prise à l'occasion de son dernier anniversaire, un pincement lui arracha le cœur.
– Comment va Clive ? demanda-t-elle en se tournant vers Waha.
Elle était prête à aborder n'importe quel sujet pour oublier le départ de sa fille.
Stop. Clive et Waha sont toujours ensemble ? Mais elle nous avait promis qu'elle allait le larguer. Que son seul intérêt était de rendre Mona jalouse. Voilà, c'est fait. Enfin non, la Gamine n'en a rien eu à carrer. Mais pourquoi Clive est-il toujours dans le décor ?
– Il m'emmerde, confia Waha.
En plus !
– Qu'est-ce qu'il a encore fait ? s'amusa Grace.
– Il veut qu'on habite ensemble, dit Waha, il n'arrête pas de me tanner avec ça.
– Alors que ça fait quoi deux ans que vous êtes ensemble ? dit Irène faussement choquée. Il n'a pas peur de précipiter les choses !
– Arrêtez de vous foutre de moi, grinça-t-elle. Je ne suis pas faite pour vivre avec un homme. Pourquoi se rassembler dans un seul foyer alors que nos cheminées nous relient facilement ?
– Pour l'économie d'un loyer, dit Irène.
– L'officialisation, dit Grace. Avant le mariage.
– Woh ! coupa Waha. Pas question que je me marie. Je lui suis presque fidèle, c'est déjà pas mal.
Presque fidèle, comment ça se passe ? Le premier mercredi du mois ne compte pas ?
– Si votre relation stagne, ça peut lui poser quelques problèmes, souleva Grace.
– Non, assura Waha.
Les quatre femmes se turent.
– Tu crois ? demanda Waha après un moment.
Grace haussa les sourcils en silence, Waha observa une à une ses amies, aucune ne lui apporta de vraie réponse, se contentant d'engloutir la nourriture.
– Il faut que tu reprennes le travail, supplia Irène en se tournant brutalement vers sa belle-sœur. Je ne vais pas m'en sortir toute seule. Béa est malade, Hugh la confine chez eux, je suis sure qu'il a trop peur de la laisser avec sa mère sans que tu sois dans le coin.
Ou alors, Béa est en cloque et donc vraiment malade.
– Les gobelins ont repris le travail ? s'étonna Mona.
– Non, justement, dit Irène. Je n'ai plus rien à faire, on passe notre temps à échafauder des stratégies pour les convaincre de reprendre le boulot. Et les commandes afflux toujours, je ne sais pas quoi leur répondre. Il y en a partout, qu'est-ce qu'il faut leur dire ?
– Calme-toi, dit Mona vaincue, je vais y retourner aujourd'hui.
Irène remercia gracieusement sa belle-sœur. Mona avait de toute façon l'intention d'y retourner, elle ne savait pas trop comment occuper sa journée.
Ta fille ne t'a pas conseillé de ne pas t'incliner devant les Moon ? Aux dernières nouvelles, Irène est une Moon.
Au milieu de l’après-midi, Irène devança Mona lorsqu'elle toqua à la porte, fière d'avoir convaincu sa belle-soeur.
– Ce n'est pas trop tôt, grinça Terence en la voyant.
– Salut petit frère, dit Mona. Moi aussi je suis contente de te revoir.
– Ouais, c'est ça, grogna-t-il.
Il monta les escaliers, abandonnant Mona à sa mère qui accourait. Feignant de ne rien remarquer de particulier à la présence de sa fille, Magda lui dévoila l'existence de pâtisseries préparées par Tutic dans la cuisine. Prenant ça comme un signe de bienvenue, Mona gagna le coin de table où elle travaillait pour y trouver plus de commandes qu'elle ne pourrait en traiter en une semaine. Irène filait déjà auprès de ses enfants. Ouvrant les premières lettres, Mona prit la décision de les répartir en trois paquets distincts, les deux premiers auraient le droit à une réponse standard et le dernier à des réponses personnalisées.
Après une heure de tri, elle choisit de rédiger la première lettre standard, informant les clients que leur demande avait été prise en compte, qu'ils étaient sur liste d'attente qu'elle les recontacterait le temps venu. Elle précisait qu'elle ne prenait aucun paiement d'avance. Alors qu'elle agitait sa baguette pour plier les nombreuses lettres qu'elle avait multipliées, Edgar passa près sa fille, il s'arrêta devant elle, observa ce qu'elle faisait et repartait sans rien avoir dit.
Cette étape accomplie, Mona disposa les lettres prêtes à être postées dans un coin de son bureau et recommença son tri. Sur l'un des bons de commande, des notes personnelles attirèrent le regard de Mona.
« L'éclair de Feu ferait un cadeau parfait pour le Noël de mon filleul, durant de nombreuses années, je n'ai pas eu la possibilité de lui offrir les cadeaux qu'il méritait. Peu importe le tarif en vigueur au moment de ma commande, je joins un ordre de virement. »
Effectivement, ce sorcier avait joint par avance un ordre de virement pour n'importe quelle somme. C'était la première fois que Mona tombait sur une demande de la sorte. De plus, le sorcier n'avait pas signé et utilisait le drôle de pseudonyme de « Sniffe ». Du moins, Mona espérait que ce fut un pseudonyme. Elle rangea la lettre dans le paquet de celles qui méritaient une réponse personnalisée, avant de la reprendre pour rédiger sur-le-champ une réponse. Sans comprendre pourquoi, cette lettre la ramenait à elle-même offrant à son propre filleul le Nimbus 2000. Naturellement, Harry n'avait jamais su de qui provenait le balai. Lorsque Mona avait appris grâce à Malorie que Harry était sélectionné pour jouer dans l'équipe de Gryffondor, Mona avait contacté Dumbledore pour faire ce cadeau en toute discrétion.
Et à aucun moment, cela ne te met en alerte ? Tu fais le rapprochement avec ta propre histoire, tu as entre les mains la commande d'un sorcier appelé « Sniffle » qui n'a pas vu son filleul depuis des années et pour qui un balai serait un cadeau parfait. Je t'en supplie, Mona active tes neurones !
– Un coup de main ? proposa Béa.
Un coup de boule, plutôt.
Mona releva la tête vers elle. Effectivement, Béa avait le teint un peu blanc, voire nauséeux.
– Je rédige une réponse pour un sorcier qui nous donne un ordre de virement sans limitation, un certain Sirius... non Sniffle !
Là ! Bordel, ton inconscient a compris ! Pourquoi pas toi ?
Béa avait haussé un sourcil en entendant le lapsus de Mona et prit une chaise pour s'installer près d'elle.
– Je pourrais porter le courrier à la poste, dit-elle.
– Je croyais que Hugh voulait que tu limites tes déplacements et c'est vrai que tu n'as pas bonne mine.
– Je prendrais la cheminée.
– Il faut vraiment que les Gobelins reprennent le travail, si la Gazette du Sorcier entend parler de cette grève qui s'éternise, j'ai bien peur de recevoir des lettres de plus en plus mécontentes.
– Ils ont accepté de rouvrir les négociations, expliqua Béa.
– Voilà une bonne nouvelle.
– Si tu as repris le travail, eux aussi dit Béa.
– Du moment qu'on ne me reparle pas de Spudmore.
– C'est notre associé, dit Béa. On t'en reparlera.
– Je veux juste qu'on ne m'en reparle pas comme vous l'avez fait, dit Mona agacée. J'ai toujours du mal à comprendre comment toi et Irène aviez pu me trahir.
– Irène et moi sommes simplement d'accord pour t'inciter à reconnaître que tes choix sentimentaux ne sont pas toujours très judicieux. Tu as une fille, il ne faudrait pas qu'elle souffre de l'un de tes emportements amoureux.
– Je n'ai jamais présenté à Malorie un homme comme étant mon amoureux, souligna Mona. Je comprends votre point de vue et je suis parfaitement consciente de ne pas toujours être très raisonnable à ce niveau-là. Mais Malorie reste ma priorité.
– Et toi ? dit Béa. Il ne faudrait pas que tu t’abîmes au passage. Tu dois déjà être pas mal amochée.
– Comment ça ? dit Mona.
Béa ne devait pas connaître le tiers des aventures amoureuses de Mona.
Si seulement cela pouvait être mon cas.
– Lorsque nous étions à Poudlard, dit Béa. Alors que tu faisais semblant de sortir avec Sirius Black...
– Encore une brillante idée de ma famille, intervint Mona.
– C'est un vrai baiser que je vous ai vus échanger.
Mona regarda sa belle-sœur avec surprise. Oui, c'était arrivé. Entre Sirius et Clive, Mona avait vraiment mal commencé sa vie amoureuse. Béa prit les lettres prêtes de Mona et attendit qu'elle achève celle adressée à Sniffle pour quitter la maison. Peu avant l'heure du dîner, Spudmore se présenta. Mona l'observa avec plus d'attention que d'habitude. Il était grand, pas beaucoup plus que la moyenne, mais sa maigreur l'accentuait ce détail. Il avait une calvitie bien avancée et adressa à Mona un sourire timide lorsqu'il la salua. Elle prit l’initiative de l'accompagner jusqu'au bureau de son père. Ils échangèrent quelques mots polis jusqu'à ce que Mona perçoive le regard ravi de Terence. Aussitôt, elle s'éloigna de Spudmore, le laissant dans le bureau. D'accord, Meredith avait épousé un homme qu'elle n'aimait pas et avait fini par faire un mariage heureux. Mais l'époque n'était pas la même, Malorie était déjà une adolescente. Mona avait-elle absolument besoin d'être mariée pour atteindre le bonheur ? Ne risquait-elle pas le malheur en s'enfermant dans un couple sans amour ? Et puis Spudmore voudrait-il seulement d'elle ?
Laisse moi gerber veux-tu.
Jour 6
Rue Constantinople, Mona avait passé sa journée à travailler la tête baissée sur son bureau. Les gobelins étant toujours en grève, elle ne pouvait rien faire d'autre que de repousser les commandes des clients. Edgar et Terence ne semblaient pas prêts de régler le problème et Mona commençait à sérieusement s'inquiéter.
En même temps, confier la résolution des conflits sociaux aux deux gros asociaux du clan, c'est un peu con.
Si les Moon n'amélioraient pas la situation alors que Spudmore s'était associé avec eux surtout pour cette raison, il pourrait rompre le contrat. Les Moon demeuraient inefficaces, il y avait sûrement une clause dans le contrat qui le protégeait. Si Mona l'épousait...
Non, elle se refusait d'y penser.
Sans blague ! Y' a intérêt, jeune fille ! Ton Spudmore ne m’a pas l'air très attrayant, moi je n’en veux pas. J'ai toujours pas compris pourquoi il avait choisi les Moon comme associé, il n'a pas capté qu'il se faisait entuber ; je ne sais pas ce qu'il vous faut comme preuve pour démontrer que c'est un abruti.
Exténuée, envahie d'un profond sentiment d'inutilité, Mona rentra chez elle.
Les Moon étant incurablement inutiles, tu restes dans le ton.
Ses placards étaient désespérément vides, elle mangea deux ou trois saloperies au bord de l'évier. Au moins, elle n'aurait pas de vaisselle. Le seul avantage que Mona trouvait à ce que sa fille soit absente était la possibilité de travailler les sortilèges qu'elle fabriquait. Elle rejoignit le débarras où s'entassaient constamment les affaires de Kathy, qui décidément, ne revenait toujours pas. Mona craignait le moment où Kathy se serait définitivement installée à l'autre bout du monde et où elle devrait faire suivre ses affaires. Comment s'y prendre du côté Moldu ? Mona cachait ses notes parmi les cartons de Kathy, Malorie avait un peu trop tendance à lire tout ce qui lui tombait sous la main. Le livre des prénoms de Kathy bascula sur le sol, Mona le prit et le feuilleta tout en décollant des feuillets collés depuis bien plus longtemps qu'elle l'imaginait. Elle lut le prénom de Malorie de la feuille de droite, la signification se trouvait de l'autre côté, elle dut décoller les pages et vérifia le numéro des pages en bas, elle s'était déjà fait avoir.
Pourquoi ce foutu bouquin apparait-il sans arrêt ?
Malorie : est tiré du terme celte « maglo » qui peut être traduit par « prince » ou « prince sage » selon les versions...
Quelqu'un toqua à la porte et Mona sortit de ses rêveries.
Non ! Retourne dans tes rêveries ? C'est quoi ces conneries ? Tu savais que Malorie signifiait « Prince sage » lorsque tu l'as attribuée à ta fille ?
- Merlinus Mentis
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Merlinus Mentis »
Je trouve qu'il y a un petit rebond dans cette fic' depuis quelques chapitres.
Mona donnait un peu l'impression de s'endormir et le fait de revoir régulièrement sa famille, notamment pour des raisons professionnelles, ainsi que l'absence de Malorie, semble lui faire du bien !
Continue, je te lis toujours avec autant de plaisir.
Mona donnait un peu l'impression de s'endormir et le fait de revoir régulièrement sa famille, notamment pour des raisons professionnelles, ainsi que l'absence de Malorie, semble lui faire du bien !
Continue, je te lis toujours avec autant de plaisir.
- gaelle31
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Merci ! Je continu... j'ai même entamée l'année 1994 alors qu'il restera un chapitre à 1993 après celui-ci
Chapitre 110 : 1993 : Hominum revelio
Chapitre 110 : 1993 : Hominum revelio
Spoiler (cliquez pour révéler) : Mona sortit de la pièce et parcourut le salon pour rejoindre la porte d'entrée.
Mais on s'en branle ! Après tu vas oublier, c'est quoi cette histoire de Prince sage ? J’exige une explication !
On frappa une nouvelle fois à la porte.
– Oui, oui, dit Mona en veillant à ce que sa baguette soit parfaitement en place dans sa manche.
Mais arrête ! On s'en branle les cocotiers par forêts !
Mona ouvrit la porte.
Retourne dans ce foutu débarras et dis moi si...
Brad Keaton se tenait sur le paillasson de Mona.
OK, on poireaute pour connaître la paternité de Malorie depuis des années, on peut bien attendre demain. Ranger les cocotiers.
– Salut, dit-il en adressant un large sourire à Mona.
– Salut, répondit Mona sous le choc.
Brad avait vieilli, quelques cheveux blancs parsemaient sa chevelure brune. De petites rides trahissaient une longue exposition au soleil.
– Il n'y a plus de porte, dit-il en désignant le mur face à Mona.
– Non, dit-elle encore choquée par cette visite-surprise. J'ai racheté l'appartement, alors j'ai muré la porte.
En y ajoutant une demi-douzaine de sortilèges de protection au passage.
– Entre ! dit poliment Mona après quelques instants.
Le Moldu avança, Mona sortit légèrement sa baguette pour dissimuler tout acte de magie ambiant. De la volière, Dame de Fane poussa un cri et un bruit sourd se fit entendre. Incapable de deviner ce qui s'était passé, Mona connaissait trop bien son oiseau pour se faire du souci.
– C'était quoi ?
– Probablement rien, dit-elle.
Brad fut immédiatement distrait par l'appartement en lui-même.
– C'est gigantesque, dit-il. Je n'aurais jamais cru que cela rendrait aussi grand.
C'est parce que ça ne l'est pas. C'est magique.
Mona se retint avant de lui proposer de lui faire visiter, elle ne savait pas trop ce qui se cachait derrière les portes que Brad trouverait suspect.
Au hasard, ta fille de treize ans, il peut trouver son existence suspecte. Et imaginer par exemple... qu'il en est le père.
– Qu'est-ce que tu fais à Londres ? Je te croyais...
– En Nouvelle-Zélande, j'y suis toujours, répondit Brad sans cesser de faire le tour du salon de Mona. Je ne reste que quelques jours.
– Assieds-toi, supplia Mona.
Elle tira une chaise et sortit sa cafetière, incitant l'homme à oublier sa contemplation.
– Tu l'as encore ? s'étonna-t-il en prenant place. C'est celle que je t'ai offerte ?
– Pourquoi je l'aurais jetée ? interrogea Mona surprise.
– C'est rare que les cafetières tiennent aussi longtemps, ça fait quoi...
– Presque quatorze ans, finit-elle.
– Oui, c'est ça, dit-il.
Si l'actuel état de marche de sa cafetière pouvait être suspect, Mona devait-elle la jeter ? Elle ne se posa la question qu'une seconde, une autre plus cruciale prit le dessus.
– Tu m'en veux ? demanda-t-elle brusquement.
– Oui, dit-il. Non, du moins, plus maintenant.
Il s'assit enfin sur une chaise et regarda Mona lui tourner le dos et s'activer dans la cuisine.
– J'aurais peut-être dû prévenir de mon arrivée, dit-il. Mais je n'étais pas sûr d'avoir le courage de me pointer si je prévoyais trop les choses. Tu n'as jamais aimé que j'anticipe les choses.
Mona regardait à travers la fenêtre face à elle, envahie de culpabilité. Non, elle n'était pas fière, vraiment pas fière de ce qu'elle avait fait. Brad ne méritait pas cela. Tout aussi perturbée qu'elle pouvait l'être à ce moment-là, il méritait mieux. Elle se retourna enfin, portant café et biscuits.
– Et la cafetière est devenue supersonique, constata Brad désignant le café fumant.
Avec les années, Mona l'avait perpétuellement améliorée.
– Oui, dit-elle simplement. Du coup, tu es bien installé dans ton nouveau pays ?
– Oui, dit-il. Finalement, je suis resté. Je ne voyais pas trop pourquoi revenir de toute façon. Tu avais été claire.
C'est-à-dire ? Parce que pour nous pauvres passifs, fin 1979, Mona sortait avec Brad et l'a trompé. Et quand nous sommes revenus en juillet 1980, Mona était enceinte de son amant et toi Brady, t'étais plus dans le décor.
Un nouveau silence gênant s'installait.
– Tu avais rendu les clés de ton appartement, dit Mona. Tu avais dit que tu partais...
– Et que je reviendrais pour m'installer chez toi, dit Brad. J'aurais dû te demander ton avis...
– Je... j'étais perturbée, dit Mona.
La masse de mensonge qu'elle avait raconté au fil des années lui revint en pleine figure.
– Je sais, l'assassinat de tes oncles... ta famille traversait de lourdes épreuves, dit-il. Mais j'étais prêt à te soutenir et à annuler mon voyage.
– Je...
Mona gardait la mine basse, fautive.
– Tu ne m'aimais pas ?
– Si, dit Mona en relevant brusquement la tête. Tu étais tellement parfait, hormis...
Hormis que t'étais un Moldu, donc loin d'être parfait.
– Alors quoi ?
– Je n'étais pas quelqu'un de bien, dit-elle. J'ai fait beaucoup de choses complètement folles... Je ne te voulais pas à mes côtés, je voulais être seule.
– Seule ? répéta Brad.
Mona leva les yeux vers lui, malgré les années, le regard de Brad n'avait pas changé. Elle peinait pour retenir ses larmes jusqu'à ce que son attention soit détournée. Il observait un point derrière Mona, elle suivit son regard et vit la photo du dernier anniversaire de Malorie. Brad s'était levé, Mona s'inquiéta, imaginant que son sortilège n'avait pas stoppé l'animation, mais non, les personnages ne bougeait pas. Malorie soufflait ses bougies entourées de Ron et Ginny.
– Tu as une fille ? demanda-t-il brusquement.
Mens-lui ! Dis que c'est ta nièce !
– Oui, dit Mona cherchant comment dévier la conversation.
En mentant, il n'y aurait pas eu de conversation à éviter. De toute façon, tu ne m'écoutes jamais.
– Il y a treize bougies, constata Brad.
C'est bien, tu sais compter.
– Oui, je sais...
– Les enfants sont en tee-shirt, c'est l'été...
– Oui, répéta encore Mona.
Elle se savait vaincue.
– C'est ma fille ?
– Non ! s'écria-t-elle paniquée.
Pourquoi tu paniques ? C'est une conclusion logique !
– Elle est née quand ? Juin ? Juillet ? Août ? 1980 ? Ça donne quoi novembre 1979 ? nous étions ensemble. Nous étions ensemble !
– Je sais ! couina Mona affolée, mais ce n'est pas ta fille, j'ai fait des tests.
– Tu as fait des tests ? répéta-t-il sous le choc. Alors tu m'as trompé ?
Les sons se brisèrent dans la gorge de Mona sans qu'elle ne parvienne à sortir un mot. Le regard de Brad devint furibond et d'un coup, la parole revint.
– Oui, dit Mona. Je suis vraiment désolée. Je n'étais pas bien, c'était la guerre, ma famille se faisait assassinée et je ne pouvais pas t'en parler. Lui il comprenait sans que j'ai besoin de lui dire.
– La guerre ? répéta-t-il sous le choc. De quoi tu parles ? La guerre des Malouines ? Même si ta famille était engagée, c'était en 1982.
– La guerre des Malouines ? répéta Mona surprise.
Oui, une guerre de Moldu dans laquelle ton pays a été engagé.
– Me raconte pas de salade ! s'écria Brad. Soit, cette gamine est ma fille, soit tu ne m’as jamais aimé et tu m'as trompé !
– Non, cria Mona. Ce n'est pas vrai. C'était juste...
– Juste quoi ?
– Différent, dit-elle. Je ne comprends pas, c'est...
– Présente-la-moi ! ordonna-t-il. Si ce n'est pas ma fille, je veux la voir, je veux un test ADN !
– Un quoi ? répéta Mona choquée.
– Un test ADN et je le ferais moi-même. Où est-elle ?
Mona le regarda avec effarement, elle ne pouvait le présenter à Malorie alors qu'elle avait menti à sa fille en lui disant que c'était son père.
Au contraire, c'est plutôt pratique. Si on exclut la colère de Brad qui pourrait monter ton ado en crise contre toi. Tu es la méchante qui a privé l'une de père, l'autre de fille.
– Où est-elle ? hurla Brad.
Mona trembla de tout son corps, ça ne pouvait pas se produire. Non, ça ne pouvait pas. Elle sortit sa baguette et la pointa vers Brad.
– Qu'est-ce...
– STUPEFIX ! lança Mona.
L'homme tomba sur le sol, inerte. Mona poussa un juron et rapprocha de lui, elle lui caressa le visage tout en s'excusant.
– Je suis désolée, dit-elle. Je t'aimais, je te jure... c'était pas de ma faute.
Si complètement, tu l'as trompé à plusieurs reprises en plus, c'est de ta faute.
Elle lui prit la main et pleura longuement. Observant le visage de Brad, toujours aussi beau. Ce qu'elle ressentait à cette époque était si fort, compliqué... si flou. Maintenant, il n'y avait plus rien que des évidences. Elle aimait sa fille, sa famille, ses amis, elle savait qu'elle donnerait sa vie pour sa fille sans hésiter. Ça ne s'expliquait pas, la simple pensée d'être loin de Malorie lui arrachait le cœur, son visage sur une photo la réconfortait, Malorie n'était pas la seule à lui avoir procuré ce sentiment, rien de comparable évidemment. Brad lui avait apporté cette sensation, Remus un peu, Clive, elle ne s'en souvenait plus. James absolument pas, elle en était sure, Lorcan peut-être un peu. Sirius aussi, en plus compliqué. Sirius que Béa avait surpris en train d'embrasser Mona. Et maintenant, Béa — comme les autres — voulait qu'elle choisisse un partenaire qui l’apaiserait. Mais Mona ne désirait pas être apaisée, ce sentiment à double tranchant, elle crevait de le sentir à nouveau. Oui, même si elle avait trente-trois ans, qu'elle avait une fille ! Et bien quoi, elle était bien assez jeune, elle pourrait en avoir 93 que cela n'y changerait rien, Mona avait droit à l'amour, elle avait le droit d'attendre qu'un idiot lui fasse chavirer le cœur, qu'elle s'angoisse, qu'elle redevienne conne. Elle avait fait des erreurs, et alors ? C'était quoi l'erreur ? Malorie ? Malorie était la plus grande cause d'amour dans la vie de Mona et elle en avait apporté à tous les Moon, même lorsqu'elle était insupportable. Et même si cela devait plus arriver, que plus jamais elle ne puisse ressentir un tourbillon si fort que ceux qu'elle avait connus, l'espoir lui suffisait. Mona Moon avait durement payé le prix durant la guerre, elle avait honoré sa fille et n'avait pas renié les Moon lorsqu'ils la dénigrait. Mona Moon méritait tout l'amour du monde et elle l'attendrait le temps qu'il faudrait !
Bravo ! Magnifique ! Mais pour le moment, t'as un Moldu stupéfié dans ton appart.
Le visage marqué de larmes, Mona regarda Brad. Fière de ses nouvelles résolutions, elle se secoua les idées. Elle avait fait suffisamment de mal à ce garçon comme ça. Il devait ne garder qu'un bon souvenir de Mona. Elle se traînait jusqu'à la cheminée et y jeta une poignée de poudre de cheminette avant d'y plonger la tête. L'étincelant salon des Bondupois apparut devant ses yeux. D'une blancheur éblouissante, seuls Honorine et ses jouets au milieu de la pièce apportèrent de la couleur à l'ensemble. La fillette leva les yeux vers Mona et cria pour appeler sa mère. Elle retourna aussitôt à ses jeux à l'apparition de Grace.
– Mona ? s'étonna-t-elle en voyant le visage défait de son amie.
– J'ai besoin d'Arnold, dit-elle.
– Encore ?
Grace laissa son amie repartir sans rien ajouter. Mona patienta de longues minutes sur son canapé, Grace arriva la première, elle avait confié Honorine à son elfe de maison. Grace resta estomaquée en voyant le visage décomposé de Mona et le corps inerte de Brad sur le sol. Elle ne posa pourtant pas de question, s'installant simplement auprès de Mona. Les deux sorcières peu habituées aux effusions restèrent assises en silence. Lorsque Bondupois se pointa enfin, l'air empressé, Mona lui raconta toute l'histoire omettant quelques détails.
– Il faut qu'il oublie ce qu'il s'est passé à partir du moment où il voit la photo, ensuite, insère lui des souvenirs sur mon attitude troublée qui a causé notre rupture et qu'il parte ensuite en gardant un bon souvenir de moi.
– Non, répondit Bondupois.
Bah, si ! C'est de loin le meilleur programme pour réparer la suite de boulettes monumentales de notre héroïne.
– Comment ça ?
– C'est le père de Malorie, dit-il. Il a le droit de la connaître, Honorine est...
– Mais Brad n'est pas le père de Malorie ! coupa Mona furieuse. Lance-moi un sortilège de vérité pour en avoir le cœur net et sors-moi de là, je t'en supplie !
Les deux époux se regardèrent en silence. Après un instant de réflexion, Bondupois plongea la main dans sa poche et en sortit une petite fiole.
– Veritaserum, dit-il. Bois juste une goutte.
Tous les membres du ministère ont du Veritaserum sur eux ?
– Tu me demandes juste si Brad est le père de Malorie, dit-elle avant de porter la bouteille à ses lèvres.
– Promis.
Tu déconnes ? Pose-lui la question fatidique !
Bien qu'elle ne but qu'une goutte, Mona sentit sa gorge se rétracter
– Brad Keaton est-il le père de Malorie Moon ? demanda Bondupois.
– Non, répondit Mona.
– Et... commença Grace.
– Ne termine pas ta phrase, dit Mona. Je t'en voudrais toute ma vie si tu m'obliges à révéler mon secret.
Ça au moins on sait que c'est la vérité.
La menace eut le don de faire taire Grace. Bondupois de son côté s'activa auprès du Moldu. Mona garda les dents soigneusement serrées de peur de révéler quoi que ce soit. Ses pensées revinrent alors vers ses nouvelles résolutions. Elle ne s'approcherait pas de Spudmore, ce qu'elle voulait s'était ressentir... se sentir vivante, euphorique... Amoureuse.
Jour 7
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, en ce septième jour de l'année 1993, j'ai l'immense honneur de vous annoncer la révélation du nom du père de Malorie Moon. Pour ce titre, les nominés sont :
Clive Hunting, le premier vrai petit ami de Mona a d'or et déjà été supprimé en 1982, grâce à l'intervention hurlante de Suzie Green, son ex éconduite de l'époque.
James Potter, ami de notre héroïne ; supprimé en 1984 alors que Terence et Irène se rendaient à leur premier rencart sous les ordres de Mona.
Remus Lupin, ami, ex et ex d'une amie, ce cumulard de fonction a été supprimé en 1985 lors de l'affrontement entre Mona et Waha lorsque cette dernière a découvert le pot au rose.
Gaïden Wilkes, mangemort mort et prétendant éconduit de Mona, ce gus a été supprimé de la liste des potentiels en 1988, alors que Grace persuadée que l'homme était le paternel a fait cracher le morceau à son amie, émue par la perte de la mère de celle-ci.
Brad Keaton, autre vraie relation à la réapparition fugace cette année, le Moldu a été supprimé en 1991 lorsque Mona annonce à sa fille qu'il est son père, nous révélant donc que c'est un mensonge.
Les deux derniers nominés en lice sont donc : Severus Prince Rogue et Sirius Cabot Black ! Le premier est un ami graisseux de l'héroïne aux actions troubles et le second un ancien « amoureux » récemment évadé d'Azkaban.
Réponse durant cette journée et pas forcément à la fin de ce jour d'après la rumeur ! Faites vos pronostiques !
Tôt ce matin-là, Mona avait envoyé deux lettres, l'une à sa mère, lui expliquant qu'elle viendrait travailler plus tard, les gobelins étant toujours en grève, Mona ne pouvait pas faire grand-chose de toute façon. La seconde lettre, Mona l'avait confié à Mademoiselle Pimprenelle, l'oiseau avait ainsi pris la direction de Poudlard sans que la lettre ne soit pour une fois adressée à Malorie.
Assise sur un rocher à un petit kilomètre de Pré-au-lard, Mona attendait patiemment en observant la colline déserte aux alentours. Mona découvrit grâce au visage griffé de Severus Rogue que celui-ci avait bien rencontré le volatile de sa fille.
– Tu ne peux pas acheter des animaux normaux ? s'irrita-t-il en guise de bonjour.
– Ils ne sont pas marrants, s'amusa-t-elle.
– Ta bestiole est arrivée durant mon premier cours, dit-il. Et tout le monde connaît la chouette de ta fille pour être complètement barrée.
– C'est une manière de définir les Moon.
– La folie de leurs pigeons ? Vous n'avez pas trouvé de plus admirable?
– Non, rétorqua Mona.
– Bon quoi ? demanda Rogue. Pourquoi on ne se voit pas à Pré-au-Lard, tu as toujours peur qu'on nous voit ensemble ?
– Non, dit Mona. T'as pris du galon depuis notre enfance, ce serait plutôt un privilège. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais les Détraqueurs pullulent dans le village.
– Je suis étonné qu'il n'y en ait pas par ici, dit Rogue.
– Boris me file un coup de main, expliqua Mona.
Rogue regarda autour d'eux et remarqua enfin le sanglier translucide qui courait sur la colline environnante, attaquant chaque fourré sur son passage.
– Tu es sure qu'il est efficace ? demanda Rogue inquiet.
– Fais apparaître le tien si tu as un doute...
Rogue hésita un instant et finalement ne fit rien.
Pour mémoire, son Patronus est une biche !
– Si tu m'as fait venir pour la potion tue-loup, dit-il. J'ai déjà commencé la préparation pour la prochaine pleine lune.
– Oui, merci. Non, je m'en sens mal par rapport à une mauvaise action que j'ai faite et je ne sais pas trop à qui en parler.
Soudain, Boris disparu du champ de vision de Mona et un aboiement paniqué se fit entendre. Un chien noir de la taille d'un sinistros apparut et fonça vers eux tandis que le Boris le Patronus le poursuivait
– BORIS ! cria Mona. BORIS ARRÊTE !
Le chien s'arrêta à quelques mètres de Rogue et Mona les regardant, l'animal n'avait pas l'air agressif, mais un peu abruti.
Tu m'étonnes, je crois pas que Sirius s'attendait à croiser Rogue et Mona en train de discuter sur un rocher.
Mona leva sa baguette et arrêta son sanglier, lui indiquant la colline où il reprit sa traque effrénée de talus, arbustes et autres matières rocailleuses particulièrement inoffensives.
– Ça va le chien ? demanda Mona vaguement inquiète.
L'animal s'avança prudemment et s'arrêta près des sorciers. Mona se dit qu'il cherchait leur protection et ne s'inquiéta pas plus que ça. Rogue lui ne semblait pas à l'aise et repoussa l'animal qui revint timidement vers eux.
– Tu sais que j'ai une vie calme quand t'es pas là ! dit-il. On ne s'est presque pas vu de l'été et j'allais bien.
– Malorie n'étant plus à la maison, on va pouvoir recommencer nos expériences, dit Mona un brin d'excitation dans la voix.
– Je ne pense pas que je pourrais venir beaucoup, dit-il. Poudlard a besoin de protection.
– Quoi ? s'indigna Mona. Je te rappelle que l'année dernière, tu n'es presque pas venu, on a dû travailler à distance.
– Il y avait un basilic qui pétrifiait les élèves, dit-il.
– Oui, je sais, je te remercie d'avoir veillé sur ma famille. Mon filleul et mon cousin l'ont affrontés, tandis que ma cousine était carrément possédée par Tom Jedusor. Cette année tu n’as pas d'excuse.
– Sirius Black ! dit Rogue.
– Il y a un paquet de Détraqueurs autour de l'école, rappela-t-elle. D'ailleurs, c'est à se demander comment le ministère conçoit ses priorités.
– Il va attaquer Poudlard, dit Rogue. C'est une certitude.
Le chien revenu à leurs côtés moufta et Rogue le chassa de nouveau. Inutilement puisque le chien se rapprocha de nouveau.
– Remus est professeur lui aussi cette année, dit Mona. Il le connaît mieux, il saura comment l’arrêter plus facilement que toi. Peut-être que lui interviendra si mon filleul et mon cousin partent à sa rencontre.
– Je te promets, dit Rogue que j’interviendrais, même si Lupin est déjà sur le coup.
Hou, la prémonition facile quand on a lu le tome 3 !
– Et Malorie aussi !
– Et ta fille aussi, dit-il. Elle n'est pas franchement attirée par les ennuis, elle se fait discrète et est profondément studieuse. Mais, je veille toujours sur elle, depuis le début, tu te rappelles ?
Le chien était arrivé à leur côté et avait retrouvé son air débile.
Oui, je lui donne un air débile si je veux.
– Je ne sais plus si je t'ai remercié d'avoir été là pour l'accouchement de ma fille, dit-elle. J'avais besoin de quelqu'un en qui j'avais toute confiance et c'était toi.
– La prochaine fois, je trouverai des faux noms plus crédibles.
Mona et Rogue rirent en chœur et le chien se mit à grogner. Las, Rogue sortit sa baguette et la pointa sur l'animal.
– Lui fait pas trop mal, demanda platement Mona.
Une petite explosion se produisit aux pattes de l'animal, il s'éloigna, mais Rogue continua ses explosions jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement. Puis, Boris prit la suite en effrayant définitivement l'animal.
– Pourquoi tu m'as fait venir ? demanda Rogue.
Pour promener Boris.
– Brad est passé me voir hier, dit Mona. Il a vu la photo de Malorie, il a pété un plomb, je l'ai stupéfié et avec un ami, on lui a effacé la mémoire.
– Pardon ?
– Brad est passé...
– Je sais, coupa Rogue fatigué. Tu sais que sans toi, ma vie est aussi monotone qu'elle doit l'être. Pourquoi as-tu repoussé Brad ?
– Qu'est-ce que tu voulais que j'en fasse ?
– Mais tu ne lui as jamais dit pour Malorie, dit-il. Après treize ans, sa réaction n'était peut-être pas disproportionnée. Moi aussi si j'apprenais après treize ans que j'ai une fille, je péterais un plomb.
Bah attend, ça va peut-être être le cas.
– Brad n'est pas le père de Malorie, dit Mona.
– Pardon ?
– C'est pour ça qu'il a pété un plomb, je lui ai avoué que je l'avais trompé.
– Parce que tu as trompé Brad ? Avec qui ?
SSSSSSSSSSSSSSSSSSSTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPP !!!!!!
Rogue n'a pas la mémoire défaillante ! Dites-moi que Rogue n'a pas la mémoire défaillante, il ne peut pas avoir copulé avec sa pote et ne pas s'en souvenir ! Donc si Rogue n'est pas le père de Malorie, ça veut dire que...
– Quelle importance ça a... dit Mona en pensant à Sirius.
– Si c'est le père de ta fille ça a de l'importance, souligna Rogue choqué.
– Oui, j'ai trompé Brad avec le père de ma fille, dit Mona. Mais ça n'a pas d'importance...
– Mais qu'est-ce qui t'a pris !
Mona repensa à son état de l'époque, elle était si faible, Brad avait beau être parfait, il n'était pas Sirius. Il était sorcier, il ne comprenait pas la guerre, les pertes familiales de Mona. Et puis, même sans ça, Brad ne pouvait rien contre Sirius. Parce que Mona considérait à cette époque que sa place était entre les bras de Sirius. Sa seule pensée la faisait bouillonner dans un flot confus d'émotion et encore maintenant. Même si c'était surtout de la haine et du dégoût d'elle-même qu'elle ressentait.
Sirius Black est le père de Malorie. OK, j'encaisse.
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Pas mal choisi, le titre, vu le contenu du chapitre !
UN POUR TOUS ET TOUS POUSSINS
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Joe Le Dingue »
Quelque part, je m'en doutais un peu que le père de Malorie n'était autre que
Sinon bon chapitre, comme toujours serai-je tenté de dire, avec son petit suspens bien amené.
Spoiler (cliquez pour révéler) : Nan mais vous croyez quand même pas que je vais révéler ça dans une balise spoiler ? Lisez donc le chapitre, bande de moules !
- gaelle31
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 111 : 1993 : Un sanglier peut cacher un chien
Spoiler (cliquez pour révéler) : – Oui, j'ai trompé Brad avec le père de ma fille, dit Mona. Mais ça n'a pas d'importance...
– Mais qu'est-ce qui t'a pris ! s'écria Rogue choqué.
– Fabian et Gideon venaient de mourir, c'étaient pas les premiers et pas les derniers, justifia Mona.
Rogue regarda son amie.
– Je suis un monstre, continua-t-elle. Ce que j'ai fait à Brad, il ne le méritait pas. Ce que j'ai fait à Malorie... Je ne pourrais jamais corriger ça.
Et à Sirius au passage... parce que tu lui as forcément menti. À un moment donné, si vous copuliez régulièrement ensemble, il est plus que probable qu'il a imaginé être le père de Malorie. Tu lui as forcément pondu un mensonge en béton armé.
– Mona... commença Rogue gêné. Ça ne compte pas ce que tu as fait par le passé. Ce qui compte c'est ce que tu fais maintenant. Rattrape-toi de toutes les façons imaginables. Offre à ta fille l'avenir qu'elle mérite, donne-lui plus de possibilités, ce que tes parents n'ont pas fait. Apprends-lui aussi les bases de la contraception, visiblement, vous n'êtes pas au point dans la famille.
Sans blague !
– Tu as raison, dit-elle après un instant de réflexion. Je peux me rattraper... Et puis, j'ai fait croire à Malorie que Brad était son père. Il est bien plus correct que son vrai géniteur. Et un Moldu à l'autre bout du monde, c'est pratique.
Il était stupéfié dans ton appart hier, c'est moins pratique.
– Si tu le dis, dit Rogue. Du moment que ce n'est pas...
Sirius ? Un Mangemort en cavale qui a soi-disant tué le cousin de Mona ? Non, tu te fais des idées Servilus !
Il ne termina pas sa phrase et attrapa le bras de Mona une seconde pour la réconforter. Surprise par le geste, elle demeura paralysée. L'instant gênant continua jusqu'à ce que Rogue regarde sa montre et annonce qu'il était temps pour lui de rejoindre son cours. Il s'engagea sur le chemin sans rien ajouter.
– Prince ! Attends !
Mona trottina à sa hauteur et prit Rogue dans ses bras.
Beurk ! Qu'est-ce qui te prend ? Tu n’as pas l'impression que j'ai déjà pas mal de choses à encaisser en plus d'un contact physique avec Rogue ?
– Merci, dit-elle. Tu ne dis rien surtout.
L'enseignant se détacha doucement, abandonnant une partie de sa viscosité sur Mona.
Comment ça, j'exagère ?
– Promis ! dit-il. Malorie n'a pas besoin de ça.
Une vague de chaleur avait envahi Mona. Au moins, elle avait ses amis ! Malgré ses fautes et ses amours désabusés, elle avait ses amis. Rogue disparut le long du chemin et elle sortit sa baguette pour rapatrier Boris. Sa baguette magique resta figée en l'air, comme bloquée ; elle recommença le geste pour rappeler son Patronus. Boris n'apparaissait pas et Mona le soupçonnait de refuser d'obéir.
– Comment c'est possible ! grinça-t-elle à haute voix.
Profondément exaspérée, Mona arpenta la colline prête à retrouver son Patronus.
– BORIS AU PIED ! cria-t-elle.
Mais l'animal n’apparut pas, elle s'en serait doutée, jamais Boris ne lui avait obéi de sa vie. Maintenant qu'il parvenait à ralentir un ordre magique de Mona, il n'allait pas s'arrêter là. La sorcière songea à briser simplement le charme, mais elle refusait de faire disparaître le sanglier sans le voir. Elle leva de nouveau sa baguette et parvint à trouver un signalement du Patronus quelques mètres plus haut. Elle gravit la colline en pestant furieusement chaque fois qu'elle dérapait.
C'est-à-dire tous les trois mètres.
Le signalement lumineux se trouvait à l'intérieur d'une grotte, suspectant son animal de vouloir s'y installer, Mona entra plus furieuse que jamais.
Oublie ta bestiole grondante, ça pue le traquenard maraudant.
– Boris ! Qu'est-ce que tu fiches ?
Elle retrouva l'animal gentiment installé au fond de la grotte, il piquait un somme.
– Espèce de...
Elle ne termina pas sa phrase, projetée au sol. Mona sentit une masse humaine sur son dos, puis une main tenter de lui arracher sa baguette.
– BORIS ! cria-t-elle à l'aide sans que l'animal ne bronche.
La sorcière jeta des sortilèges d'attaque qui se répercutèrent contre les parois. Ses doigts fermement serrés sur sa baguette se relâchèrent lorsque le sorcier qui la maintenait au sol lui frappa la main avec une pierre. Il s'empara de la baguette et s'éloigna de Mona. Elle rampa alors, mettant plus de distance entre le sorcier et elle. Boris s’effaça alors qu'il commençait enfin à venir en aide à sa maîtresse. Consternée, Mona redressa la tête vers son agresseur. Sirius Black se tenait devant elle, observant la baguette magique entre ses doigts.
– Ça fait tellement longtemps que je n'en avais pas tenu une.
Mona le regarda, priant pour que Rogue ait entendu son cri et qu'il vienne à son secours.
Oui, Rogue déboule, te sauve, Sirius est capturé et subit le baiser du Détraqueur. On est le 3 septembre, un peu court comme année pour un tome 3.
– Je ne te savais pas si amie avec Servilus, dit-il. Il a même assisté à la naissance de Malorie, visiblement. Pourtant, on aurait pu croire que tu te serais éloignée de lui, à cette époque : il servait Voldemort.
Mona tressaillit en l'entendant prononcer le nom. Elle se souvint brusquement du chien furetant autour d'eux, elle savait que Sirius avait la faculté de se transformer en chien, pourquoi n'avait-elle pas fait le rapprochement ?
Si ça peut te rassurer, on se pose tous la question. Tu es d'une imbécillité sans nom quand tu t'y mets.
– Arrête d'être mortifiée, dit-il. Je ne vais pas te tuer. J'aurais eu mille occasions.
Mona dut reconnaître qu'il n'avait pas tort. Pourtant, elle ne voyait pas d'autre issue à cette situation que sa propre mort.
– Severus était mon ami, dit-elle. Il m'a aidée, c'est tout.
– Pourquoi n'as-tu pas demandé à moi ou à Remus de t'aider ?
– Parce qu'à l'époque...
Elle se tut, incapable de finir sa phrase. À l'époque, elle craignait que l'un ou l'autre soit une taupe infiltrée de Voldemort. Elle n'avait pas eu tort, il y avait bien un traître parmi les amis de James et Lily.
– Pourquoi tu ne me faisais pas confiance ! grogna Sirius.
– Et j'ai eu raison, dit Mona choquée. Je te rappelle que tu as tué mon cousin en même temps qu'un paquet de Moldu.
– Non, dit Sirius. Tu te trompes.
– Je ne vois pas comment je pourrais me tromper ! dit-elle. Je ne comprends pas comment j'ai pu moi-même me tromper à ton sujet. Enfin si je comprends...
Elle bouillonnait de rage à présent, sans ses sentiments, elle aurait peut-être vu la vraie nature de Sirius et elle aurait pu empêcher le meurtre de Peter.
T'aurais vu la vraie nature de Sirius, tu lui aurais révélé sa paternité sans te poser de question.
– Je n'ai pas tué Peter ! cria-t-il.
– Tu as juste créé une explosion et il a explosé avec, s'écria Mona.
– Tu vois, dit-il. Tu me hurles dessus, donc au fond de toi tu crois en mon innocence !
Mona était atterrée.
Et moi aussi, je ne saisi pas vraiment la corrélation entre les hurlements et la preuve de son innocence.
– Espèce d'imbécile. Ton innocence ? James et Lily ? Qui les a trahit ? Et Peter ?
– C’est Peter !
– Peter, répéta Mona. Mon cousin décédé qui a perdu la moitié de sa famille des mains de Tu-Sais-Qui et de ses partisans.
– Peter est vivant !
– Oui, James et Lily aussi ! railla Mona. Soit gentil, dis-moi, c'est quoi le programme ? Tu me tues ?
– Non, coupa-t-il. Le programme, c'est que je te dis la vérité. Je t’assomme, je m'échappe avec ta baguette au cas où. Ensuite, tu vas répéter ma vérité à Dumbledore.
– J'aime bien le programme où je reste en vie, confia Mona. Moins celle où tu me voles ma baguette, j'y tiens.
– Je te la renverrais dès que j'aurais été innocenté.
– Je ne suis donc pas prête de la revoir.
– Assieds-toi, dit Sirius. On va calmement discuter, ce que j'ai à te dire est très important. Je ne te ferais rien, je souhaite que tu repartes en un seul morceau auprès de Dumbledore.
– Sans ma baguette !
– Tu veux m'abandonner à la merci des Détraqueurs. Tu veux ma mort ou quoi ! s'écria Sirius. En plus, ta baguette a sûrement changé d'allégeance maintenant.
Mona regarda sa baguette, saisie par une nouvelle angoisse. Sirius la lui avait prise par la force, elle lui appartenait probablement maintenant. À moins qu'elle ne se jette sur lui à son tour. Recluse contre la paroi glacée de la caverne, la main en sang et Sirius parfaitement apte, elle ne voyait pas comment s'y prendre.
– Bon, on se calme, ordonna-t-il. Je te raconte : courant juillet, Cornelius Fudge a effectué une visite à Azkaban. Il m'a donné son journal.
Il avait cessé de marcher de long en large, si elle voulait récupérer son bien, Mona avait plus de chance s'il se mettait à s'agiter dans tous les sens.
Ou alors, tu l'écoutes, le sauves, permets la récupération de Peter et évites ainsi le retour au pouvoir de Voldemort.
– Tu as vieilli, dit-elle. Et minci, tu es squelettique même.
– Et toi tu as grossi, dit Sirius. T'as pas réussi à retrouver ta ligne après ton accouchement ? Rogue ne t'a pas aidé ?
De nouveau, il s'était remis à marcher. Mona fulminait, effectivement, elle avait toujours cinq kilos en trop depuis sa grossesse, du moins, c'est ce qu'elle racontait à ses copines, en vrai, elle dépassait les sept.
C'est vrai que Rogue aurait pu t'aider à faire un peu plus de sport, je l'imagine très bien en survêtement fluo !
– ça doit te faire bizarre de ne plus déclencher les béguins féminins, dit-elle.
– J'ai déclenché le tien, dit-il. Ça m'a suffi.
– Tu as bien dû prendre ton pied, grinça Mona. Tu-Sais-Qui massacrait les Moon et toi tu faisais semblant de me consoler.
– Ça suffit ! coupa Sirius furieux. On reprendra notre jeu plus tard si tu veux bien. Pour le moment, tu m'écoutes ! Dans l'exemplaire de La Gazette du Sorcier que m'avait donné Fudge, la première page était consacrée à une famille qui avait gagné un tirage au sort.
Mona se glaça soudain, les Weasley ! Elle se glaça encore plus, dans sa tête passèrent mille et un scénarii plus affreux les uns que les autres. De plus en plus froid...
à bien y réfléchir, Sirius aussi semblait se glacer.
– Non, murmura-t-il brusquement affolé.
Il leva péniblement la baguette volée. De son côté, Mona sentait son souffle froid se contracter dans sa gorge, expulsant une buée explicite : les détracteurs se rapprochaient.
– Spéro Patronum !
Un mince filet bleu sortit de la baguette, Mona le regarda affolée. Éveiller des souvenirs heureux...
– Les maraudeurs ! dit-elle. Ou le mariage de Lily et James, la naissance d'Harry !
Ça, ça n'avait aucune chance de fonctionner.
– Lorsqu'il t'a accepté parmi ses fidèles, ajouta-t-elle dans un souffle. Souviens-toi de ça !
T'as raison, ça va vachement mieux marcher.
Sirius regarda Mona sans prononcer le sortilège, atterré.
– Non, dit-il. Non.
Il retourna de nouveau son attention vers l'entrée de la caverne. Trois Détraqueurs venaient d’apparaître et fondaient sur eux, leurs mains putréfiées en avant. Mona se jeta sur Sirius et lui arracha la baguette magique.
– SPERO PATRONUM ! cria-t-elle en pensant à la première fois qu'elle avait tenu Malorie entre ses bras.
Boris apparut derechef. Il fonça vers les Détraqueurs avec plus de violence qu'il n'en avait jamais montré. Les Détraqueurs se dispersèrent encore plus vite alors que Boris poursuivait sa course à l'extérieur.
Diantre ! Boris sert à quelque chose ?
– Je crois qu'il les a bien éloignés, dit Mona en avançant. Je ne les sens plus.
– Ils reviendront si ton Patronus s'efface, dit Sirius derrière elle. Serre bien ta baguette.
– Qu'est-ce que tu crois que...
Mona sentit une violente douleur lui transpercer le crâne, puis le noir.
Deux traumatismes crâniens en moins d'une heure, si tu t'en sors sans séquelles, c'est que t'as de la chatte... à défaut de chien.
Boris la reniflait lourdement lorsqu'elle revint à elle. Il était faible, à l'entrée de la caverne, Mona apercevait des Détraqueurs qui attendaient patiemment que Boris disparaisse définitivement. Mona se redressa vivement et regarda la grotte.
– Sirius ? appela-t-elle.
Elle n'eut aucun écho
– Je vais partir avec mon Patronus, ils vont entrer.
Toujours pas de réponse. Elle passa la main dans ses cheveux et découvrit du sang. Sirius l'avait frappé avec une pierre, elle gisait sur le sol d'ailleurs. Mais il ne l'avait pas tuée... les détracteurs seraient entrés autrement et il n'aurait pas pu fuir. Mais peut-être que... Mona hésita, devait-elle se rendre à Poudard et raconter à Dumbledore ce qu'elle venait de vivre ? Ou alors elle pouvait se rattraper, elle n'avait pas dit à Sirius qu'il était père, elle pouvait bien lui faire le cadeau de quelque temps de liberté supplémentaire. S'il restait auprès de Poudlard, les détracteurs finiraient bien par l'attraper, il s'en était fallu de peu à l'instant.
– Approche Boris.
L'animal se recroquevilla contre sa maîtresse, Mona l’enlaça et tous les deux transplanèrent dans son immeuble. Mona attendit que Boris finisse de disparaître pour sortir du placard à balai et rejoindre son appartement et panser ses blessures. Elle serait bien restée à la maison toute la journée, mais Dame de Fane lui fonça dessus avec un message de sa mère. Les gobelins acceptaient de nouvelles négociations, la présence de tout le monde était indispensable.
Feront chier jusqu'au bout les Moon.
Arrivée rue Constantinople, Mona éprouvait le désir de faire réapparaître son Patronus, même s'il fonçait partout, il lui serait d'un profond réconfort.
Voir Boris foncer dans le mobilier des Moon sera également d'un profond réconfort pour moi.
Au lieu de ça, elle avança sur le perron de ses parents et frappa à la porte. Personne ne vint lui ouvrir, en revanche elle entendait des éclats de voix violents à l'intérieur. Partagée entre l'idée de fuir ce qui n'était probablement qu'un habituel conflit de Moon ou entrer pour affronter un véritable problème dramatique, Mona choisit d'actionner la poignée et d'entrer. Pour aussitôt le regretter. Tous les Moon travaillant sur le projet « Éclair de feu » étaient présents y compris Ludo Verpey. Au centre de l'attention, Edgar Moon se disputait violemment avec deux gobelins. Le visage d'Edgar était boursouflé et sa veine sur le front était apparente. Magda regardait son époux sans manifester la moindre surprise. Irène et Béa s'étaient réfugiées derrière Hugh. Terence était auprès de son père, paniqué par la situation.
– Reprenez le travail ! hurla-t-il. Nous avons conclu un accord et vous le remettez en cause alors qu'il n'a pas un an.
– Vous nous prenez de haut, dit Gornuk, nous étions d'accord que nous serions traités comme vos égaux.
– Vous êtes des Gobelins ! cria Edgar. Comment voulez-vous que je vous traite comme des égaux !
Les gobelins, choqués, parurent prêts d'exploser.
– Ce qu'il veut dire ! coupa Terence en rassemblant tout son courage. C'est que les sorciers et les gobelins ont des différences culturelles qui ne remettent en rien les capacités des uns et des autres.
– Nous avons très bien entendu, grinça Gornuk. Nous sommes venus pour trouver un accord en espérant un peu plus de respect de votre part, Monsieur Moon.
– Je ne peux pas respecter des grévistes qui profitent de la situation.
– Vous nous considérez comme des sous-êtres ! grogna Gornuk. Vous nous prenez de haut !
– Mon père prend tous le monde de haut, les gobelins aussi bien que les sorciers !
Mona fulminait, des regards se tournèrent vers elle, apeurés. C'était elle qui avait prononcé cette phrase ? Oui, peut-être. Autant continuer, les dés étaient jetés, elle avait bien d'autres problèmes et elle fulminait !
– Mon père ne vous manque pas de respect, précisa-t-elle. Il en a très peu à proposer et pourtant il vous reçoit chez lui, la moitié des sorciers de notre monde n'aurait pas ce privilège, vous êtes déjà privilégiés. Les us et coutumes de notre famille sont simplement un peu particuliers. Edgar Moon vous estime bien plus qu'il n'estime sa propre fille. Il vous écoute, prend en compte vos revendications. À côté de ça, il tente de vendre sa fille à un sorcier contre une alliance d'affaires.
Personne n'avait osé moufter durant la tirade de Mona. Magda regardait sa fille avec effarement.
– Donc, tu ne vas pas non plus vouloir fréquenter Spudmore, grinça Edgar en se tournant furieusement vers sa fille.
– Non, dit Mona. Si je m'abaisse au mariage, ce serait pour d'autres raisons que la volonté de ma famille !
– Tu as donc décidé de ne jamais couvrir ta famille de gloire ! conclut Edgar au bord de l'explosion.
– Non !
Mona ne se souvenait pas avoir échangé autant de mots avec son père depuis des lustres.
– Tu ne vaux vraiment rien ! dit-il. Le seul moyen que tu as de prendre un peu de valeur, c'est en faisant un beau mariage et même ça tu refuses !
Si seulement Mona était une poule pondeuse d'or.
– Exactement.
Les gobelins serrèrent la main de Terence, échangèrent quelques mots et disparurent. L'action fut si rapide qu'Edgar et Mona cessèrent leur dispute.
– Génial ! dit Edgar après un instant. Tu vois ce que tu as fait.
– C'est vrai que les négociations allaient bon train ! railla Mona. Ils étaient à deux doigts de reprendre le travail.
– Sans ton intervention, on aurait peut-être pu...
– Ils reprennent le travail, coupa Terence.
Tout le monde se tourna vers lui.
– Ils m'ont dit que Mona les avait convaincus, dit-il.
Les regards allèrent de Terence à Mona et finalement s’arrêtèrent sur Edgar.
– Jusqu'à la prochaine fois, ajouta Terence.
Béa et Irène échangèrent un regard de soulagement et s'attablèrent immédiatement à leur bureau, leur action fit une diversion qui prit aussitôt. Hugh s'installa à son tour, Edgar prit la direction de son bureau, suivi de Terence. Ludo se posa auprès de Hugh tandis que Magda venait vers sa fille tenant une chaise et un tissu blanc entre ses mains.
– Assieds-toi, ordonna Magda.
Elle n'avait pas l'air furieuse, Mona ne comprit pas trop la raison de cet ordre, mais elle se sentit soudain très faible et la perspective de s'asseoir la combla.
– Comment t'es-tu blessée ? demanda Magda en posant le tissu blanc sur la blessure encore vive de Mona.
– J'ai eu un accident, dit-elle.
Magda sortit sa baguette et soigna sa fille en silence.
– Tu aurais pu leur dire ça sans la présence de ton père, dit Magda après un moment.
– J'ai mal, dit Mona. Alors, plus tard pour les reproches.
– Et ta main ? Il lui est arrivé quoi ?
Mona regarda sa main droite, elle avait doublé de volume et la profonde entaille qu’elle n'avait pas réussi à colmater complètement menaçait de se rouvrir.
– Accident, dit-elle.
– Ben voyons, tu veux que j'en parle à ton père ?
– Ça ira merci, je crois que j'ai eu une assez mauvaise journée comme ça.
– Il va falloir reposer ta main, dit Magda.
– Parfait, je rentre me coucher et je reviens demain.
Mona se leva et sortit de la maison sans demander de permission ou encore de prendre le temps de saluer les Moon.
Fin d'une année en 1993
à suivre une année en 1994
Note de l'auteur : les sauts d'années seront moins fréquents. Je n’en ai pas prévu jusqu'à 1998 du moins.
J'en profite pour m'excuser d'être moins présente. Je consacre de moins en moins de temps à Mona qui sera ma dernière longue fanfiction. Pour avoir des nouvelles de la fic, je vous oriente vers la page Facebook d'Anatole Nonyme que je mets à jour régulièrement.
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 112 : 1994 : Puissances aux carrés
Spoiler (cliquez pour révéler) : Jour 1
En ce mois de novembre 1994, le temps était relativement clément, le Terrier n'avait pas encore souffert du froid et de la pluie qui ne sauraient tarder. Le ciel gris était à l'image de l'humeur des deux sorcières dans la cuisine de la maison. Mona et Molly tenaient entre leurs mains des tasses de thé fumantes. Au centre de la table où elles étaient installées, une assiette de biscuit témoignait l’intention de Molly de bien recevoir sa nièce. Malheureusement, les biscuits étaient depuis longtemps rassis et Mona n'osait pas y toucher et prendre le risque de perdre une dent. Molly n'y prêtait pas attention, elle était concentrée sur l'amas de lettre et de journaux accumulés tout autour d'elles. Mona jeta un coup d’œil de plus au portrait timide d'Harry. Molly se rongeait les ongles, elle abordait son visage nerveux des grands jours. Seulement cette fois-ci, ce n'était pas pour l'un de ses enfants qu'elle s’inquiétait, mais pour Harry Potter. Mona partageait son tourment sans se sentir aussi affectée. C'était pourtant elle la marraine d'Harry, la plus angoissée, cela aurait dû être elle.
Je rêve ! T'es jalouse parce que ta tante est encore plus déprimée que toi, mais il faut te faire soigner ma vieille, tu ne t'améliores pas avec l'âge ! Au passage : Bonjour mes lecteurs adorés ! Content de vous revoir cette année.
– Mardi, répéta Molly désespérée pour ce qui semblait être la centième fois à Mona.
Elle n'ajouta rien de plus, l'évocation de cette échéance se suffisait en elle-même.
Mais que se passe-t-il donc mardi ? Vous vous posez la question et en plus, je vais vous spoiler à mort ! Harry Potter va accomplir la première tâche du tournoi des trois sorciers, consistant à voler l’œuf d'un dragon, le tout avec brio. Comment ça, vous êtes à peine spoilé ? Nan, mais si vous avez lu le tome 4 aussi !
– C'est un adolescent tellement calme, dit Molly. Maigrichon et renfermé ; ces Moldus l'ont sous-alimenté.
– James — non plus — n'était pas gros.
– Ça n’empêche pas ces Moldus de l'avoir maltraité, souligna Molly énervée. Tu as bien vu quand nous avons envoyé cette lettre !
– Ron avait raison, dit Mona. Nous n'aurions pas dû autant timbrer l'enveloppe.
C’est vous qu’êtes timbrées. Et ça me saoule, deux sorcières anglaises stressées qui prennent le thé de cinq heures alors que nous sommes à quelques mois du grand retour de Lord Voldemort. Non sérieusement ? Je n'ai pas le droit à un minimum d'action ? Du coup on zappe !
Son porte-parchemin sous le bras, Mona frappa contre la lourde porte en chêne de la plus belle demeure de la rue Constantinople. Tutic l'elfe de maison des Moon lui ouvrit dans sa toute nouvelle taie d'oreiller. Un symbole supplémentaire de la puissance retrouvée de la famille. À peine entrée, Mona fut heurtée de plein fouet par Madeleine, sa nièce de quatre ans aux cheveux blonds déjà étonnamment longs. Derrière trottinait sa cousine Marine plus jeune de deux ans, aussi brune que son père Terence. Damon, le plus âgé de cette ribambelle de gamins adressa un sourire respectueux à sa tante, sourire qui rappelait beaucoup Irène. Un sanglot attira l’intention de Tutic qui se précipita vers Tom Moon, le dernier enfant de Béa et Hugh. Dernier-né de la fratrie Moon, mais pas pour longtemps... Irène apparue bientôt, une demi-douzaine de balais dans ses bras, son ventre arrondi ne facilitant pas l'exercice.
OK d'accord, on quitte les deux théières paniquées à l’œuf de dragon pour une bande de morveux agités et leurs mères devenues poules pondeuses à balai. Elle est où mon action grandiose ?
– Fuis ! suggéra Irène en guise de bonjour.
C'est ce que je me tue à lui répéter depuis des années.
– Nous avons une réunion dans une heure, rappela Mona. Qu'est-ce qui se passe ?
– Sauve-toi et reviens à la dernière seconde, conseilla Irène.
Décidée à obéir, Mona bifurqua immédiatement, mais dû s'immobiliser à l'appel de sa mère. Elle retint un juron et s’avança dans le salon où une tout autre réunion de Moon se déroulait. Bien moins professionnelle que celle à laquelle Mona s'attendait. Casey Moon et Magda étaient perchées sur un plan de table. Assise à la même table, une jeune femme, pas très grande, ses cheveux bruns et fins étaient retenus par un élastique à la base de son crâne. Elle acquiesçait chaque fois que les deux Moon lui réclamaient une approbation de formalité. En face d'elle se tenait une fillette de dix ans avec d'épaisses lunettes et un nez retroussé. La fillette ne se privait pas d'intervenir dans une conversation où elle n'avait pourtant pas sa place.
– Pourquoi Tante Marla ne peut pas rester à cette table ? demanda-t-elle.
– Parce que Tante Marla est une vieille dame, on doit se tenir près d'elle.
– Tante Muriel n'est-elle pas plus âgée ?
La mine agacée, Magda se tourna vers l'intervenante qui se renfrogna un peu plus, avant de reporter son attention sur la jeune femme aux cheveux fins.
– William vous a-t-il parlé un peu de notre famille, Serène ?
Les yeux de Serène s'agitèrent sur les noms inscrits sur le parchemin.
– Marla Pettigrow, oui bien sûr, se reprit-elle gênée. Il m'en a parlé.
Pour résumer ce qui se passe sous vos yeux, nous sommes en train de discuter de la mère de Peter Pettigrow, devenue folle en apprenant la mort de son fils, ça risque d’être pire quand elle découvrira ses vrais massacres. Quant à Serène, elle est la nouvelle fiancée de William Moon. Sa future belle-mère Casey Moon et Magda ne lui témoignent que peu de respect parce qu'évidemment, Serène n'est personne. En revanche, elle est bien enceinte. C'est une technique dans la famille pour épouser la femme qu'on aime. Edgar étant l'exception qui s'est fait avoir comme un con. Quant à la gamine, c'est une Moon que je n'ai jamais vu. Donc bah, je cherche... et je vous tiens au jus.
– Et si Irène accouche en plein milieu de la cérémonie ? demanda la Moon inconnue.
– La cérémonie est prévue dans quelques semaines, dit Magda agacée. Irène n'accouchera que l'année prochaine, Mafalda
Mafalda ? Qui c'est ça ? On m'a caché une progéniture Moon ?
– Tu ne veux pas retourner avec ton oncle ? suggéra Casey.
– Il travaille avec Hugh...
– Je suis sûre que Ludo peut s'occuper de toi un instant, assura Mona en prenant la parole pour la première fois.
La fillette salua sa cousine et disparu pour une excursion dans la cuisine.
Donc, si c'est la nièce directe de Ludo, c'est soit la fille de Rufus Scrimgeour, ce qui n'est pas le cas parce qu'elle s'appelle Mazarine et qu'on l'a mariée y'a pas longtemps, soit la fille de Xandre/Otto, le Moon comptable exilé chez les Moldus ! Ça n'explique pas pourquoi on se retrouve avec un énième membre de la famille sur les bras, un membre chiant qui plus est. Remarquez, c'est un trait commun dans la dynatie.
– Les préparatifs avancent bien ? demanda Mona.
– Oui, assura Magda. Nous devrions obtenir un résultat plus que correct. Il ne restera plus qu'à transformer Serène Cranuche en parfaite Moon.
– Cranach, corrigea Serène. Mon nom est Cranach.
– Oui, si tu veux, balaya Magda d'une main.
– Nous y arriverons, soutint Casey. Béa aussi n'était pas parfaite et maintenant, regardez-la !
Béa se tenait dans l'entrée , n'ayant pas non plus écouté les mises en garde d’Irène à temps. Béa portait un tailleur impeccable de chez madame Guipure, elle tenait son fils dans une main et son porte-parchemin dans l'autre. Elle avait pris l'habitude d'attacher ses cheveux, que Mona avait toujours connus négligés jusque-là.
– Mon rendez-vous s'est terminé plus tôt, dévoila-t-elle. Où se trouve Hugh ?
– Il aide Ludo à fuir Mafalda, précisa Magda. Nous expliquions à Serène que tu étais devenue une parfaite Moon avec le temps.
– Tu vas bientôt commencer ton apprentissage, dit Béa avec sarcasme.
– Oui, dit Serène
– Dis-toi que les Moon sont tes alliés et pas tes ennemis, conseilla Béa. C'est dur, ce ne sont pas des alliés toujours faciles, mais ce sont des alliés.
– Évidemment que nous sommes ses alliés, intervint Casey.
– Personnellement, je n'en aurais pas eu conscience à l'époque sans l'aide de Mona.
Magda se tourna vers sa fille qui affichait un sourire de satisfaction.
– Je fais souvent des trucs bien, dit-elle.
– Ça t'arrive, dit Magda. Pas toujours, mais ça t'arrives, on ne dit pas le contraire. D'ailleurs : et si vous choisissez la couleur de nappes et des serviettes !
Béa et Mona se regardèrent avec désespoir jusqu'à ce qu’Irène passe à leur portée et puisse elle aussi profiter de cette souffrance. L'arrivée du gobelin Gornuk marqua le glas de leur calvaire et les trois femmes rejoignirent le bureau. Petit à petit, tous les acteurs de l'éclair de feu arrivèrent dans la pièce. Béa et Mona se mirent en bout-de-table, restant debout alors que les autres s'installaient. Lorsque ce fut le cas, Béa présenta les retombées de la publicité gratuite gagnées grâce à la coupe du monde, alors que Mona évoqua des nouvelles commandes. Irène parla à son tour sans se lever de son siège pour discuter des légers dysfonctionnements de certains balais.
– Ça ne vient pas de nos pièces, intervint Gornuk.
– Si c'est arrivé à deux reprises, contredit Irène. Et vous-mêmes l'avez reconnu.
– Nous avons puni les fautifs, affirma Gornuk d'une voix froide.
Ils les ont pendus par les gros orteils avant de les fouetter !
Mona jeta un coup d’œil à l’autre bout de la table, Edgar monopolisait l’extrémité de la table à lui tout seul, il s'était entouré de Spudmore à sa gauche et de Terence à sa droite. Hugh et Ludo fermaient ce carré masculin. Les gobelins aussi avaient leur coin à eux. Mona réalisa alors qu'elle, Béa et Irène formaient également l'un de ces carrés de puissance. À bien y réfléchir, ce carré était même sacrement puissant. Après sa confrontation avec son père qui avait remis les Gobelins au travail, Mona avait créé une brèche dans laquelle Irène s'était engouffrée, entraînant Béa avec elle et se servant de Mona comme accès. À présent — comme les hommes —, les trois femmes avaient autant le droit de prendre la parole durant la réunion. Elles étaient cependant moins écoutées, mais par moment, Edgar ne pouvait réfuter les arguments qu'elles avançaient avec brio.
Résumons, tu as enfin pris du grade parmi les membres de ta famille... pas grâce à toi, Irène c'est vraisemblablement tapé tout le boulot, mais tu y es. Tu progresses.
Cette réunion n'était qu'une formalité où il fut surtout annoncé que la prochaine série d'expédition était imminente. Tous repartirent de leur côté respectif, Mona retardait l'instant où elle devrait rejoindre le salon où une nouvelle épreuve l'attendait. Elle ne remarqua donc pas qu'elle se retrouvait seule avec son père. Elle n'eut pas le temps d’envisager une fuite, sans lever le nez de ses parchemins, son père lui posa une question particulièrement surprenante.
– Comment va Molly ?
Un râle choqué fut le seul son que Mona put émettre dans l'instant.
Edgar prend des nouvelles de sa petite sœur. Au sein de n'importe qu'elle autre famille, cela n'aurait rien de choquant. Sauf qu'évidemment, les Moon.. tout ça tout ça...
– Je sais très bien que tu continues de la fréquenter, dit-il. Tu n'as jamais suivi les consignes de la famille, je ne vois pas pourquoi subitement tu t'y serais mise.
– Effectivement, dit Mona qui ne voulait pas nier. Je vois Molly de temps à autre.
Voire tout le temps.
– Ce n'est pas à toi d'aller vers elle, dit-il. C'est à Molly de revenir vers nous. C'est elle qui est partie.
– Molly avait de bonnes raisons, son mariage avec Arthur n'était pas bien vu et elle a subi de lourdes pertes.
– Tu ne t'es pas mariée du tout, dit-il. Ce qui est pire. Tu ne nous as pourtant pas reniés et nous ne l'avons pas fait !
Oui, pourquoi ne l'avez-vous pas reniée ? Nous aurions tous adoré ça.
– Je n'ai pas vécu autant de choses que Molly...
Edgar releva enfin les yeux vers sa fille, la mine furieuse.
– J'ai toujours assumé mon rôle et j'ai aidé chaque membre la famille qui en avait besoin. C'est ce que nous faisons avec Mafalda et avec Casey en ce moment même. Où est Molly pour eux ? Elle a perdu sa mère et ses deux frères en l'espace de quelques mois, résuma Edgar. Mais je te rappelle que c'était aussi ma mère, c'était aussi mes frères... Je n'ai pourtant rejeté personne.
Mona regarda son père avec stupeur, durant chaque période de sa vie, elle l'avait toujours connu égal à lui-même, froid, colérique, distant... il semblait imperméable au deuil ou aux moments de joie. Les quelques rictus joyeux qu'il affichait devant ses petits-enfants étaient suffisamment rares pour être souligné.
– Molly va bien, dit Mona. Elle s’inquiète un peu pour ses enfants et leurs amis, mais elle va bien.
Edgar acquiesça et sans un mot sortit de la pièce, abandonnant sa fille toujours sous le choc. Lorsque Mona retrouva le salon, elle trouva Serène et Magda en pleine étude de l'arbre généalogique de la famille.
– Le cousin Lancelot était guérisseur à St Mangouste, expliqua Magda. L'un des plus beaux noms de l'arbre sur cette génération...
Mona esquiva rapidement l'étude, préférant s'installer auprès de Béa et Irène. Au passage, elle remarqua une valise dans l'entrée, son estomac se contracta, devinant que ce bagage atterrirait chez elle, ainsi que les ennuis allant avec. Béa et Irène étaient déjà en train de rassembler maris et enfants pour rentrer dans leurs demeures respectives. Mona dut donc se plier à cet effet de mode de l'instant et rassembla ses affaires et à contrecoeur : appela Mafalda.
– C'est pas trop tôt, s'écria Mafalda exaspérée J'ai l'impression d'attendre depuis une éternité
– Je travaillais, rappela Mona.
– Mouais, bâilla Mafalda. Comment va-t-on chez toi ? On prend le Magicobus ?
Ah non, je ne suis pas d'accord, tu ne t'encombres pas de la peste ! Pourquoi veux-tu t'encombrer d'elle ?
Mona n'envisageait pas le transplanage d'escorte pour Mafalda, elle serait capable de « l'oublier » n'importe où.
Oublie là maintenant pour voir !
– Oui, confirma Mona.
Pas très emballée par ses deux jours qu'elle passerait avec sa cousine, Mona guida pourtant Mafalda jusqu'à chez elle. Le voyage au cœur du Magicobus ayant été particulièrement agaçant, Mona fut ravie d'arriver devant son immeuble.
– C'est assez grand, commenta Mafalda en passant le perron. Dommage que ce soit plutôt moche.
Mona se retint de lancer un regard noir à la fillette.
– Les goûts des sorciers sont différents des goûts Moldus.
– Poudlard sera dans le même genre ? demanda-t-elle avec dégoût.
– La décoration de l'école n'évolue pas beaucoup et le chateau à mille ans.
La fillette fit le tour de l'habitation sans demander de quelconque permission.
– C'est nul, l'appartement est coupé en deux.
– Parce qu'à la base, c'était deux appartements, expliqua l'hôte.
Mafalda se paya le luxe d'une deuxième inspection des lieux passant par la cuisine ouverte, faisant le tour de la grande table à manger, flirtant dans le salon pour finir par le bureau de Mona où elle s'attarda devant la bibliothèque composée presque exclusivement de livre appartenant à Malorie.
– Et ma chambre ? demanda-t-elle. Je dors dans quelle chambre d'amie ?
– Dans l'unique chambre d'amie, dévoila Mona. À côté de celle de Malorie.
Mafalda haussa un sourcil et se laissa guider. Mona l'abandonna là avec ses affaires et s'activa à la cuisine pour préparer un repas que son invité trouverait trop fade, trop froid et trop frugal.
Jour 2
Dame de Fane avait entrepris de trier à sa façon le bureau de sa maîtresse, lorsque celle-ci se décida à intervenir à coup de manche à balai. Le volatile arracha la lettre attachée à sa patte et la balança à sa maîtresse avant de se ruer dans la volière. Mafalda — encore vêtue de son pyjama bleu pâle — observait la scène, la mine blasée
– Y'a quoi pour le petit-déjeuner ? demanda-t-elle en guise de bonjour.
– Bon réveil à toi aussi, dit Mona en reconnaissant l'écriture de Rogue. Sers-toi dans le deuxième placard à gauche et dans l’armoire réfrigérée.
– Et je fais comment pour chauffer mon lait, il n'y a pas de micro-onde ou de gazinière.
Si seulement tu crachais du feu au lieu de tes commentaires exécrables.
– J'arrive, dit Mona agacée. Prépare tout ce dont tu as besoin.
– C'est d'une baguette magique dont j'ai besoin, maugréa Mafalda en se dirigeant vers la cuisine.
Dans sa lettre — signée Rosaire —, Rogue communiquait à Mona sur ses dernières avancées en matière d'expériences magiques. Mais le plus gros de sa lettre, il le consacrait à sommer son amie d'abandonner ses recherches sur la mort et sur la création de la pierre de résurrection. Il trouvait l'idée, dangereuse, incongrue et contre-nature.
Dois-je informer la population que je suis toujours aussi choqué d’être d'accord avec Rogue ?
Mona se mordit la lèvre, pas prête à abandonner sachant qu'elle était si proche de découvrir quelque chose d'exceptionnel. En revanche, elle fut satisfaite de constater que pour la première fois depuis des mois, Rogue ne parlait pas de Remus ou de l'évasion de Sirius. L'enseignant avait pris l'habitude de fustiger les deux hommes dans ses écrits. Sa rage se communiquait au-delà des mots par l'écriture sèche et hachée, la plume transperçait même le parchemin par moment. C'en était fini pour le plus grand bonheur de Mona. Cependant grâce aux lettres, Mona avait compris que Remus s'était associé à Sirius et peut-être même Harry, Ron et Hermione. En interrogeant Malorie, Mona saisit qu’effectivement, il s'était passé quelque chose qui mettait Hermione dans un état de culpabilité intense. Malorie n'avait pas les détails, Mona avait donc interrogé Molly qui n'avait rien remarqué de particulier dans le comportement de Ron, hormis sa colère lorsqu'on faisait mention de Croûtard, disparu quelques mois auparavant.
Voilà qui est très surprenant.
– Je suis prête ! appela Mafalda.
Mona rangea la lettre dans un tiroir pour retrouver sa cousine attablée devant la moitié des vivres de Mona.
– Tu comptes manger tout ça ? demanda Mona.
Je me doutais bien que cette minuscule fillette avait un côté ogresse.
– Un peu de tout...
À l'aide de sa baguette, la sorcière chauffa le bol de lait de la fillette.
– On fait quoi aujourd'hui ? demanda-t-elle, une moustache de lait au dessus de la lèvre supérieure.
– On t'a expliqué les transports, notre famille et quelques habitudes de notre monde ?
– Oui, dit Mafalda. On m'a bien fait comprendre qu'ignorer les habitudes sorcières était mal vu et connaître celle des Moldus est encore plus mal vu.
– Dans certains cercles, oui, dit Mona.
– Dans les cercles qui comptent d’après Magda. Étant une Moon avec un oncle directeur de département au ministère, je serais forcément dans ses cercles.
– Ils chercheront sans doute à t'approcher, accorda Mona. Mais il y a parmi eux, des sorciers qui ont des idées très arrêtées sur les Moldus, des gens très dangereux.
– Je trouve les sorciers plus intéressants que les Moldus de toute façon, dit Mafalda. Je n'aurais pas de mal à m'intégrer si je pense comme eux.
Serpentard, Mona ne voyait pas vraiment ou sa cousine pourrait atterrir sinon à Serpentard. Pourtant son père et son oncle avaient été à Poufsouffle. À choisir entre les deux, Mona préférait les serpents. Au moins, Mafalda serait bien vue dans la famille.
– Qu'est-ce que Ludo a dit que je devais t'enseigner ?
– La magie, rétorqua Mafalda avec un sourire.
– D'accord. Va te changer, je vais te montrer les différentes sortes de magie.
Instantanément la fillette abandonna son déjeuner et fila dans sa chambre pour revenir trois minutes plus tard vêtues d'un jeans et d'un tee-shirt à l’effigie d'un génie bleu sortant d'une lampe.
C'est son meilleur ami, un génie, jongleur magicien, son tour favori, c'est l'coup du lapin ! (Avouez que je vous ai mis la chanson dans la tête).
– Tu me prêtes ta baguette ?
– Non, dit Mona. Tu n'as pas le droit de pratiquer la magie en dehors de l'école.
Mafalda pesta quelques minutes jusqu'à ce que Mona découpe un pan du mur du salon avec sa baguette. Derrière le placo, on distinguait de vives lumières de différents tons bleus. Estomaquée, Mafalda resta bouche bée.
Mona a planqué le génie bleu dans les murs ?
– C'est quoi ?
Le meilleur ami d'Alladin.
– Des sortilèges de protection, expliqua Mona. Certains sont de mon invention. Il y a des sortilèges de repousse Moldu, des sortilèges qui empêchent les gens qui ne sont pas invités ou qui nous veulent du mal d'entrer. Poudlard est encore plus protégé que l'appartement.
– Il y a ça dans tout l'appartement ?
– Oui, assura Mona. Encore plus dans la chambre de Malorie.
Mona referma le pan du mur et pointa sa baguette vers les chaises de salon qui s'agitèrent pour danser.
– Ça, dit Mona. C'est un envoûtement. Je prends possession d'un objet par la magie.
– On peut aussi le faire sur des humains ?
– Oui, apprit Mona. Mais c'est souvent illégal et punissable de prison.
Cette mention ne semblait pas refroidir la fillette. La baguette dirigée vers la table basse, Mona la transforma en cygne.
– Ça, c'est une métamorphose, continua Mona. Les meubles ne peuvent pas vraiment devenir des êtres vivants, ce n'est qu'une illusion.
Mafalda semblait vraiment épatée. Mona fit alors apparaître Boris et expliqua le principe du Patronus à la fillette. Pendant que le sanglier se lançait dans son habituelle quête de destruction.
– Et je vais apprendre tout ça à l'école ?
– Pas la première année, tu n'apprendras que les bases. Au bout de sept ans d'étude, tu pourras faire les trois quarts de ce que je viens de te montrer.
– Et le reste on l'apprend où ?
– Nulle part, dit Mona. Je me suis perfectionnée seule.
Mafalda tourna sa tête vers sa cousine, un air profondément admiratif sur le visage.
– Tous les sorciers n'ont pas ton niveau, supposa Mafalda. C'est pour ça que c'est toi qui es chargée de m'enseigner la magie.
La bouche de Mona s'ouvrit le choc de cette vérité. Effectivement, de toute sa famille, c'était sûrement elle la mieux placée pour enseigner la magie. Elle avait vu son père avoir de fortes impulsions magiques qu'elle-même n'avait connues que durant de grands moments d'émotions. Terence avait un certain talent pour les métamorphoses, Irène pour l'interne, Hugh avait beaucoup de précision, Magda elle-même avait toujours épaté sa fille en maîtrisant plusieurs activités magiques en même temps. D'autres Moon avait leurs domaines de prédilection et on savait toujours à quel Moon faire appel lorsqu'on avait besoin de telle ou telle magie. Mais Mona les supplantait tous, elle protégeait n'importe quels lieux comme personne, elle égalait presque Terence dans ses métamorphoses, qui ne la dépassait finalement que dans les volumes. Mona connaissait plus de sortilèges que n'importe quels Moon, elle les pratiquait en silence et avec plus d’agilité que personne. Certes, les Potions n'étaient toujours pas son point fort, elle n'aurait jamais la puissance de feu de son père ou la réactivité combative de Rufus, mais Mona était définitivement très capable en magie. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres.
– Oui, dit Mona. Je suis assez douée, c'est mon domaine.
Mona resta sur son nuage d'arrogance toute la journée.
Vas-y Gamine, profite ! C'est pas souvent que tu te la pètes avec toi-même !
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 113 : 1994 : Le Saboteux convié contraint
Spoiler (cliquez pour révéler) : En fin d’après-midi, Ludo Verpey sonna chez Mona avec l’intention de prendre des nouvelles de sa nièce Mafalda. Mona l’accueillit d’un magnifique regard rempli de reproches.
– Oui, je sais, souffla Ludo lorsque la fillette fut éloignée. Elle n’est pas facile.
– Et la mettre chez ma mère n’était pas une bonne idée.
– C’est pour ça que je souhaite qu’elle passe du temps avec toi, dit-il.
– C’est chez toi qu’elle devrait être, rappela Mona. Mafalda se fait engrener par les Moon et leurs pires concepts.
– Molly ne voulait pas s’occuper d’une Moon, confia Ludo. C’est à elle que Xandre — enfin Otto — s’était adressé en premier. Je lui ai expliqué que tes parents étaient redevenus très importants socialement parlant et que ce serait bénéfique pour Mafalda de raconter qu’elle avait vécu rue Constantinople.
Pour mémoire, « Xandre le sorcier » a rejoint le monde des moldus pour devenir « Otto le comptable ».
– Auprès des fils de mangemorts qui grouillent à Poudlard, tu veux dire ?
– Ce ne sont plus des mangemorts, râla Ludo. Tout ça, c’est terminé. En plus, il y a eu de folles accusations de tous les côtés, tu te souviens ?
– Toi tu as été idiot, hacha Mona. Un homme comme Lucius Malefoy n’est pas stupide.
– Il se met juste du bon côté du vent, c’est ce que me répète Bartemius Croupton.
– Le fils de Croupton était un mangemort.
– Comme quoi, il y en a dans toutes les familles.
– Pas la nôtre !
Si ! Le pire ! En ce moment même, il s’agite auprès de Voldemort transformé en bébé rouge et noir purulent pour l’occasion. Et le fils Croupton enseigne avec un œil fou à Poudlard et ne devrait pas tarder à commettre un parricide.
– Comment vas-tu sinon ? questionna Mona en espérant le conduire à parler du tournoi des Trois Sorciers.
– Cette semaine, je me suis fait traiter d’incapable par ma nièce de dix ans et par Amélia Bones. Et les gobelins commencent à me courir sur le haricot.
– Pourquoi ?
– Parce que j’ai renversé du thé sur ses précieux parchemins...
– Pas Amélia, les gobelins, pourquoi est-ce qu’ils t’en veulent ?
– Parce que j’ai... j’ai eu la mauvaise idée de parier avec eux.
– Tu as fait quoi ? s’indigna Mona.
– J’ai parié avec des gobelins.
– On ne parie pas avec des gobelins ! imposa Mona furieuse. Combien ?
– Deux.
– Pas de gobelins, d’argent !
– Ah oui, dit-il. Justement, c’est bien qu’on en parle parce que je ne pourrais pas réinvestir de Gallion dans l’éclair de feu cette année.
– Tu as joué toutes tes recettes ?
– Un peu, dit-il embêté.
– Tu n’auras plus ta place aux réunions, prévint Mona. En revanche, tu devras toujours nous filer un coup de main quand on le réclamera, c’est comme ça que ça marche.
– Je sais, encaissa Ludo. Je n’ai pas été très malin.
Pour changer !
– Comment escomptes-tu t’y prendre pour les rembourser ?
– J’ai trouvé une solution, dit-il. Je pense m’en sortir.
En pariant sur la victoire de Harry Potter durant le tournoi des trois sorciers.
– Écoute, si tu as besoin d’aide, tu peux compter sur moi, assura Mona.
Ludo leva la tête vers elle avec espoir.
– Je ne parle pas d’argent, j’aime l’éclair de feu, j’aime travailler avec les Moon et j’aime que toute la famille puisse marcher la tête haute. L’entreprise reste très bancale, surtout à cause des gobelins, ne t’avise pas de tout gâcher alors que j’y mets toute mon énergie et toute ma fortune.
– Les gobelins t’aiment bien, dit-il. Et Terence aussi, ils l’aiment bien.
Pardon ?
– Pardon ? demanda Mona.
Sur cette révélation surprenante, Ludo sortit de l’appartement abandonnant Mona à sa nièce encore une fois.
Jour 3
Le lendemain était jour de fête pour Mona qui enfin se débarrassait de sa cousine. Magda ne semblait pas vraiment enchantée de revoir Mafalda et elle ne montra aucune surprise lorsque l’enfant lui raconta les exploits de Mona.
On parle des vrais exploits magiques de Mona, pas de sa capacité à boulotter des conneries en toute circonstance.
– Oui, Mona est très douée pour certains aspects de la magie, conclut Magda. Va déposer ta valise. Tu es de corvée de baby-sitting, je dois faire cours à Damon et Madeleine.
– Je ne m’occupe pas du bébé qui braille, prévint Mafalda.
– Tutic gardera Tom, toi tu surveilleras Marine.
– Super, ironisa Mafalda en détalant.
En fait, tous les Moon sont plus ou moins des rebelles, mais pas vraiment en fait.
– Tu as reçu pas mal de commandes et Terence a validé la dernière série... expliqua Magda. Tu voudras sans doute travailler au calme chez toi.
– Si la dernière série est validée, je vais en avoir pour la moitié de la nuit, donc oui...
Mito !
Plein d’effervescence nerveuse, Terence s’agitait à proximité du bureau de Mona. Approchant vers lui, la sorcière se demanda comment son frère avait finalement pu gagner la confiance des gobelins, peut-être se montrait-il aussi dur envers eux qu’envers Mona et Hugh. Les gobelins se sentaient donc sur un pied d’égalité.
Je me permets de souligner une chose, Terence a souvent fait preuve de tolérance envers certains sujets, je rappelle que son meilleur pote est gay... l’autre étant devenu de la bouffe pour inferis. Venant d’un type de ce type, on pourrait s’attendre à du drame dramatique sur toute la ligne.
– Pour quand est prévu l’envoi ? interrogea Mona sans préambule.
– Demain soir. Dix par jours pendant dix jours.
Des séries de cent, un concept de Hugh. C’était un nouvel argument marketing, même si en réalité l’objectif des cents n’était pas toujours atteint, la faute aux gobelins. Mais ça, personne en dehors des Moon ne le savait.
– Béa est au siège de la Gazette du Sorcier pour réserver un encart du type « Vous avez réservé un éclair de feu ? Vous ferez peut-être partie des cents à en recevoir un sous dix jours ».
– Je croyais qu’on arrêtait ce genre de promotion ?
Terence adressa enfin un court regard à sa sœur avant de replonger dans ses documents.
– La nouvelle publicité n’est pas encore prête, dit-il. Et ça marche toujours très bien.
– Irène finit les packagings ?
– Oui, elle vérifie tous cent fois tu l’as connaît. Elle sera prête. Tu le seras ? Tu as les cent clients ?
– Vingt privilégiés des Moon, détailla Mona. Je vais les étaler sur les dix jours. Les cinquante commandes les plus anciennes, dix bons joueurs de Quidditch sélectionnés par Hugh et les autres ne sont pas encore choisis.
Terence acquiesça sans cesser de remuer des feuillets.
– Tu as besoin de quelque chose ?
– Des fiches d’accréditation du ministère, dit Mona. Irène doit les avoir.
– Non, c’est moi qui les ai.
Il tendit une pochette en cuir à sa sœur sans la regarder.
– Tu ferais mieux de rentrer t'affairer au calme chez toi, conseilla-t-il. Tu travailles moins bien avec nos parents dans les parages.
– Ta présence est également horripilante.
Terence releva la tête avec un rictus.
– Je n’en doute pas. Je me déplacerais pourtant chez toi demain, je me charge des liaisons entre les services.
Mona recula la chaise de son bureau sans s’y installer. Son objectif étant de décamper rapidement avant d’être contaminée par la frénésie ambiante, elle rassembla au plus vite tous les parchemins dont elle aurait besoin et parvint à fuir lorsque Hugh encore plus nerveux que son frère pénétra dans la pièce.
Revenue chez elle, Mona réinstalla tous les documents qu’elle avait récupérés, elle sortit dix feuillets de commande préremplie pour leurs destinataires, y ajouta la date, les différents chiffres d’accréditation et les posa sur un coin de table, son labeur du jour accompli.
Quoi c’est tout ? Toute ta famille est en panique et c’est tout ?
Mona maîtrisait sa corvée. Lorsqu’une série se préparait, les dix jours frénétiques des débuts n’existaient plus pour elle. Le plus gros du travail était toujours anticipé et prémâché. Mona fila donc à la volière, elle attrapa Dame de Fane en plein coït avec la chouette d’Arnold Bondupois et lui attacha un bon de commande à la patte. Rien à voir cependant avec l’éclair de feu. Vingt minutes plus tard, un sorcier chargé de nourriture sonna à sa porte. Ravie Mona lui ouvrit et entreprit de préparer une table. Waha et Grace arrivèrent ensemble, sans Honorine — la fille de Grace. Irène se présenta près d’une demi-heure plus tard, l’air harassé, elle s'installa lourdement à table.
– Si tu as besoin d’un coup de main pour l’éclair de Feu... commença Mona.
– Ne t’inquiète pas pour ça, dit Irène en l’arrêtant d’un geste. J’ai au moins cinq jours avant de paniquer. Je suis prête pour l’envoi de demain. Non, c’est ta mère qui me rend folle.
– Qu’est-ce que Magda Moon a encore fait ! s’amusa Grace.
– Elle organise un mariage en express ! râla Irène.
– Encore ? s’étonna Waha.
– Oui, William épouse Serène Cranach, une jeune femme charmante, issue d’une descendance simple.
– Elle est enceinte, supposa Grace.
– Oui, dit Mona. Ils n’ont pas fait exprès.
– Mon œil ! s’écria Irène. La combine est bien connue dans la famille. Les Moon ne veulent pas que je t’épouse, donc je te mets en cloque et tu seras acceptée. Par contre, tu vas un peu morfler au départ.
Mona acquiesça un peu gênée. Irène avait totalement raison et Béa en était l’exemple parfait. Après avoir bataillé pour devenir pour Moon, la belle-sœur de Mona s'était transformée en digne représentante de la dynastie parfaitement respectée. Du moins, en public.
– Et pourquoi ma mère t’a-t-elle fatiguée ?
– Je lui ai expliqué que mes enfants pourraient ramener n’importe quel sorcier ou Moldu cela n’aurait pas d’importance. Et comme Terence ne m’a pas contredite, ça ne lui a pas plu.
Terence a fait quoi ?
– Terence ne t’a pas contredite ?
– Il m’a assuré qu’il ne renierait pas ses enfants pour leur choix amoureux, mais il m’a affirmé qu’il tenterait de les guider correctement, dévoila Irène. Mais le pire, c’est quand j’ai précisé à Magda que je voulais que Marine ait le même traitement que Damon, autant de possibilités d’étude et qu’on ne la pousserait pas au mariage si son frère ne l’avait pas été au même âge.
– Ils n’ont pas vraiment dû être d’accord, souligna Mona.
– Non, dit Irène. Mais je ne leur donnerais pas le choix. J’ai encore quelques années pour amener la chose doucement. Heureusement que Malorie passe avant.
– Donc c’est moi qui vais transgresser les règles des Moon, créer une brèche dans laquelle tu n’auras qu’à t’engouffrer, résuma Mona.
– Exactement ! approuva Irène avec un sourire. Malorie ne sera pas du genre à se marier tout de suite et il est évident que tu l’enverras faire des études, juste pour l’éloigner de tes parents.
Mona ne répondit pas, c’était effectivement comme ça qu’elle voyait les choses. De dures épreuves s’annonçaient, ce ne serait pas facile, mais en y regardant de plus près : l’avis de Mona avait pris du poids dans la famille, ce ne serait peut-être pas si compliqué que ça.
Ou alors, une guerre va éclater et tout changer.
– Comment tu vas ? demanda subitement Grace à Waha.
– Bien, répondit Waha avec un sourire. Je vais essayer de partir en vacance au soleil cet hiver...
Mona observa son amie attentivement et comprit pourquoi Grace s’était montrée inquiète. Waha avait tenté de masquer des cernes à la va-vite. Une activité qu’elle était fréquemment obligée de faire en ce moment. Personne n’était dupe, Waha cachait les traces de ses larmes.
– Et comment va Clive ? demanda Irène.
– Bien, répondit encore Waha.
– Et vous deux ? questionna Mona.
– Bien.
Un silence gênant s’installa ; que Clive et Waha soient toujours ensemble relevait de la connerie profonde, quoi qu’on dise : l’amour impose souvent plus de connerie que le contraire.
– J’ai retrouvé les photos de mariage de Lily, annonça brusquement Waha.
Il était évident qu’elle cherchait à changer de sujet. Et cela fonctionna, les trois femmes observaient les photos avec attention.
– Remus a l’air si jeune, commenta Irène.
– Mona encore plus, cette robe t’allait très bien, nota Grace.
Mona s’attarda sur un portrait de James et Lily se souriant avec amour. Leur relation aurait-elle fini par devenir catastrophique ? À bien y réfléchir, ils s’étaient mis ensemble si jeunes, leurs caractères étaient très différents. Dans la vie quotidienne, sans la guerre, auraient-ils pu s’aimer tout autant ? Une nouvelle série de photo de groupe arriva entre les mains de Mona. Posant souvent aux côtés de Mary — une amie de Lily — Peter conservait le même sourire aux lèvres. Sur une autre, les quatre maraudeurs levaient leurs verres vers l’objectif. À cette époque, Mona était en couple avec Brad, revoir Sirius ne l’aidait pas et ne l’avait pas aidé dans les mois suivants. Comment Mona avait-elle pu offrir un père aussi abominable à sa fille ? La dernière photo que Mona avait entre les mains était celle des deux témoins de mariage — c’est-à-dire, elle et Sirius. Ils avaient le même sourire gêné, se regardaient de biais...
– Si seulement j’avais su, dit Waha en observant la même photo que Mona. Mais comment savoir ? Il n’a pas la tête d’un meurtrier.
– On avait des doutes, rappela Mona.
– Il était un nom sur une liste de quatre ou cinq, se souvint Waha. Certains pensaient même que Peter aurait pu ne pas être net.
– Lily et James n’auraient vraiment pas dû le choisir comme gardien du secret, conclu Mona. Ils savaient qu’il était risqué. Ils ont fait une erreur.
– Beaucoup font des erreurs, dit Waha.
– Celle-ci, ils ne pourront jamais la corriger, dit Mona. Mais d’autres erreurs peuvent l’être.
En gros, largue ton mec Waha. Est-ce que tes potes peuvent te dire que t’as l’air d’une conne à renier toute ta personnalité et ton bonheur pour un ###### de #### ? Bon d’accord, je ne sais pas si c’est un ####, mais il n’est franchement pas net.
Mona lança un regard appuyé à son amie qui commençait à ranger les photos, Mona profita de son trouble pour cacher la photo sous sa manche. Elle se leva pour apporter le dessert et dissimula l'image dans un placard.
Ta pote vit un drame et toi tu la vole. Jusqu’au bout, tu me feras honte !
Ses amies parties, Mona s’attabla de nouveau à son bureau et entreprit de prévenir les tout nouveaux candidats à l’acquisition d’un éclair de feu qu’ils étaient désormais sur liste d’attente. Liste d’attente qui était souvent de huit mois. Mais les Moon étaient en progrès, ils envoyaient plus fréquemment leurs colis, l’aspect de la nouveauté de l’éclair de feu étant passé. Bien évidemment, après la coupe du monde, les commandes avaient afflué, mais maintenant, c’était calmé.
Vers dix-sept heures, on toqua à la porte, devinant que l’on souhaitait s’inviter pour le thé ou pire que Terence déboulait déjà aux nouvelles, Mona nettoya rapidement sa cuisine d’un coup de baguette avant de se diriger vers l'entrée. Elle s’arrêta brusquement en remarquant sa porte. Deux rangées de barreaux quadrillaient la porte, l’une des protections en place. La seule qui fonctionnait à vrai dire puisqu’elle était nominative, personne ne venait avec l’intention de tuer, les autres fortifications ne fonctionnaient pas. Cette protection-ci avait tourné à plusieurs reprises, la dernière fois : lorsque Narcissa Malefoy était venue prendre le thé sur invitation de Mona, ou plutôt de Magda. La sorcière garda sa main fermement serrée sur sa baguette magique et entrouvrit la porte. Elle glissa son visage dans le faible espace, elle se savait sécurisée de toute façon. Quoique l'enseignant qui se tenait devant elle, trouverait sûrement le moyen de contrecarrer les diverses améliorations de Mona. Elle était douée, mais pas autant que...
– Professeur Dumbledore ?
– Miss Moon, dit-il avec un sourire. Pouvons-nous entrer ?
Nous ? Mona tourna enfin son regard en se giflant mentalement, évidemment que Dumbledore était accompagné, il ne faisait pas partie des noms que Mona avait ordonné à son montant de porte de signaler. Ni Remus qui se tenait derrière lui en adressant un signe de la main radieux à son amie. En revanche, le chien noir qui se trouvait après eux... Mona pointa aussitôt sa baguette vers l’animal.
Arrrrgggggggg ! Qu’est-ce que c’est que ces conneries ?
– Je vais faire une petite vérification sur cette bestiole avant, apprit Mona.
– Inutile, dit Dumbledore. C’est bien Sirius Black et vous remarquerez que nous sommes tous trois armés, contrairement à lui.
Ils l’avaient capturé ! Pourquoi l’amener à Mona avant de le conduire au ministère ? La famille de Mona était-elle encore menacée ? Elle ouvrit la porte plus largement sans cesser de pointer Sirius. Dumbledore s’arrêta devant le montant de porte de Mona.
– Vous les avez encore renforcées, dit-il. Peu de gens ont continué après la guerre.
– Peu de gens reçoivent Sirius Black.
Dumbledore acquiesça et entra suivi par Remus et le gros chien noir qui les suivait.
– Peut-être pourrions-nous prendre le thé ? suggéra Dumbledore.
Parce qu’il s’invite ? Nan, mais t’as raison, fais comme chez toi !
Mona encore choquée se contenta d’acquiescer et de servir le thé à ses invités impromptus. Sirius se roula en boule aux pieds de Remus.
– Mona, nous avons un petit service à vous demander, dévoila Dumbledore une fois qu’ils furent tous installés.
– Avant ça, coupa Remus. Nous devrions lui expliquer deux ou trois choses...
– Il me semble qu’elle a compris que notre ami canidé était Sirius, dit Dumbledore.
– Je confirme, dit Mona froidement.
– Mais tu ne sais pas qu’il est innocent, lança Remus.
Mona regarda son ami atterré, il s’était fait avoir, Remus était-il si fragilisé par la vie que son vieil ami avait pu lui faire gober n’importe quoi ?
Ou alors t’écoutes. Ou tu les jarte tous, je me tâte.
– Il a également essayé de me faire croire ça, expliqua Mona. J’ai su ne pas l’écouter.
– Remus n’est pas le seul à croire en l’innocence de Sirius, dit Dumbledore. J’y crois aussi, Harry Potter, votre filleul y adhère pareillement.
– Et Severus Rogue m’a raconté ce qui s’est passé le soir où Remus l’aurait aidé à s’enfuir, dit Mona. Je pensais qu’il était confus et agité par sa haine habituelle. Visiblement, il y avait un fond de vrai.
– Ce n’est pas moi qui ai permis à Sirius de s'évader.
Lentement, le chien se dressa sur ses pattes arrière et reprit forme humaine. Sirius n’avait pas la même tête que dans le dernier souvenir de Mona. Cette fois, ses cheveux étaient propres et coupés court, son visage avait perdu sa maigreur et il paraissait plus jeune.
– C’est notre filleul qui m’a fait évader, expliqua Sirius.
– Severus ne mentait donc pas, dit Mona en cachant son trouble. Je devrais peut-être écouter sa version plus attentivement.
– Ron Weasley avait un..., commença Sirius.
– Non, l’arrêta Remus.
Il se tourna vers son ami et lui fit un signe négatif de la tête.
– Il y a certains détails que Mona doit ignorer, dit-il en bifurquant vers Dumbledore.
Le vieil homme acquiesça, avant de se tourner de nouveau vers la sorcière choquée.
– Sirius n’a jamais été le gardien du secret des Potter, dit-il. Il s’agissait de quelqu’un d’autre, quelqu’un qui a répété le secret, Peter Pettigrow.
Le souffle de Mona se bloqua dans sa gorge. Ce n’était pas possible, le plan était que Sirius soit le gardien.
– Non, dit Mona. Ce n’était pas Peter, c’était mon cousin, je l’aurais su.
– Pourtant, Peter était bien le gardien du secret des Potter.
– Alors quoi ! s’écria Mona. Il a été attrapé par Vous-Savez-Qui et lui a fait cracher le morceau ?
– Quelque chose comme ça, dit Remus.
Ah bon, vous ne comptez pas lui dévoiler que son propre cousin se trouve être le méchant de l’histoire ? Vous pensez qu’elle le prendrait mal ?
– Et il ne l’a jamais dit ? pesta Mona en désignant Sirius d’un signe de tête. On l’a enfermé à Azkaban, il a forcément croisé deux ou trois représentants du ministère. Et lorsqu’il assassine treize personnes, au lieu de dire « au fait, je n’étais pas le gardien du secret des Potter », il éclate de rire.
– Sirius n’a assassiné personne, contredit Remus.
– Pas faute d’avoir essayé, dit Sirius.
– Le genre de commentaire que ferait un parfait innocent, souligna Mona sans le regarder.
– Parce que tu n’as jamais voulu tuer personne ? grinça Sirius.
– Si, les meurtriers de ma famille, cracha Mona. Et tu sais quoi ? T’en fais partie !
Elle leva sa baguette vers lui et avant même d’avoir prononcé le moindre mot, Sirius vola à travers la pièce, heurta lourdement le haut de la fenêtre de la cuisine et retomba sur l’évier, cassant la vaisselle qui séchait.
YAHOU !
– Ah bah bravo, reprocha Mona. Ils ne font plus ces modèles d’assiettes.
Y’a des moments comme ça, je te trouve géniale !
Remus s’était précipité vers son ami alors que Dumbledore se mettait devant la baguette de Mona.
– Il a essayé de me faire croire que Peter était vivant ! cria Mona. Il raconterait n’importe quoi pour ne pas retourner à Azkaban.
– Sirius pourrait fuir, expliqua calmement Dumbledore. Mais il reste auprès de nous, il cherche d’autant plus à nous aider depuis qu’un certain événement est arrivé...
Mona le regarda intensément, un événement ? faisait-il allusion à Malorie ? Remus soutenait Sirius pour qu’il puisse revenir vers eux. Sur son front, des pustules indiquaient « traître », ses dents étaient devenues vertes et ses pieds avaient triplé de volume en plus d’être transformés en sabots.
Vraiment géniale !
– Des chaussures à Remus en plus, dit-il. Tu m’enlèves tout ça.
– Les chevaux courent plus vite que les humains, ça t’aidera peut-être.
– Le nom d’Harry a été déposé dans la coupe de feu à mon insu, dit Dumbledore. J’imagine que vous comprenez la portée d’un tel acte et tout ce qu’il peut sous-entendre.
– Qu’un mangemort quelconque tente de le mettre dans une situation périlleuse pour qu’Harry meure sans risquer sa place au ministère ou à la tête d’une école de sorcellerie slave.
Mona toisa le directeur, cette explication tenait parfaitement la route.
– Vous fréquentez toujours Severus Rogue assidûment, supposa Dumbledore légèrement surpris.
Sirius renifla dédaigneusement.
– Oui, dit Mona. Et alors, nous ne vous avons jamais caché notre amitié.
– Ah moi si, dit Remus.
– Moi aussi... dit Sirius.
– Toi on s’en fout, cracha Mona.
Dumbledore prit doucement le bras de Mona et l’entraîna à l’écart des deux hommes. Il leva sa baguette et s’enferma avec Mona dans une bulle.
– Vous savez que Severus porte la marque des Ténèbres ?
– Oui, je suis au courant, dit Mona.
– Il vous a dit qu’elle recommençait à le brûler ?
Mona le regarda avec étonnement.
– J’ai beaucoup de choses à régler, avoua Dumbledore. Je crains le pire et je tente d’empêcher qu’il ne se produise.
Quelle efficacité !
– J’aurais probablement besoin de Sirius à un moment donné, dit Dumbledore. Je souhaite qu’il reprenne du poil de la bête et je veux que nous corrigions tous les erreurs que nous avons commises.
– Comment ça ? dit Mona.
– Je vous ai conseillé, dit Dumbledore. De ne pas révéler à Sirius qu’il était le père de Malorie à une époque où je le pensais être un traître. Je pense qu’il a maintenant, le droit d’être informé de ce qu’il aurait dû savoir.
– Et ma fille dans tout ça ? grinça Mona. Je l’informe que son père est un meurtrier en cavale ?
– Sirius n’a tué personne, dit Dumbledore. Nous nous sommes trompés.
– Donc on prend le thé et je l’informe qu’il a une fille et vous le ramenez ?
– Nous, vous le gardez, il reste au chaud et à l’abri dans l’un des appartements les mieux protégés du pays. Il reprend du poids, des couleurs...
– Vous comptez me le laisser ? grinça Mona. Combien de temps ?
Alors la question n’est pas combien de temps, la question est qu’il n’y a pas de question, tu dis non tout court.
– Un mois, peut-être deux, hasarda Dumbledore.
– Et si je refuse ?
– Vous perdez à jamais l’occasion de l’informer de sa paternité, annonça Dumbledore. Gardez-le quelque temps, pour faire un choix sage et pas celui de l’impulsion que vous faites maintenant.
Mona regarda de tous les côtés avec rage.
– Peter était le gardien du secret ? demanda-t-elle.
– Oui.
– Toute cette période est tellement floue, avoua Mona.
– Des heures sombres, admit-il.
D’un coup de baguette magique, il enleva la bulle dans laquelle, il les avaient enfermés. Remus et Sirius tentaient péniblement de supprimer les maléfices dont Sirius était affublés.
– Ce ne sont pas des sortilèges répertorié, dit Sirius. Tu n’as pas le droit de jeter des sortilèges non autorisés !
– Parce que toi tu as le droit d’être dans mon salon ?
Dumbledore, sans prêter attention aux deux hommes, s’approcha de la table et finit d’une traite son thé.
– Nous y allons ? demanda-t-il à Remus.
– Vous lui avez demandé ? comprit-il.
Il acquiesça et montra à Remus sa tasse qu’il se pressa de vider.
– Parfait, dit Sirius. Maintenant qu’elle a refusé, on s’en va. Mais avant forcez-la à m’enlever tous ces maléfices !
– Elle n’a pas refusé, leur apprit Dumbledore.
Remus et Sirius se tournèrent d’un même mouvement vers Mona. Elle devait dire non, elle ne pouvait pas héberger un fugitif. Dumbledore pouvait dire ce qu’il voulait, Sirius était probablement coupable. Mona avait autre chose à faire que de s’encombrer de lui.
– Tu acceptes que je reste ? questionna Sirius sous le choc.
D’un autre côté, Mona n’aurait pas d’autre occasion de lui avouer la vérité. Elle devait y réfléchir, envisager toutes les possibilités et l’avoir sous la main aiderait sûrement.
– Oui, souffla Mona.
– Donc, c’est réglé, nous y allons, dit Dumbledore.
Il se pressa brusquement, incitant Remus à accélérer la cadence.
Mona, tu réalises qu’ils se pressent de peur que tu changes d’avis ? Parce que tu dois changer d’avis !
– Non, attendez ! cria Sirius. Je pensais qu’elle refuserait !
– Vous êtes en mauvaise santé, dit Dumbledore. Finissez de reprendre du poil de la bête ici. Je suis sûr que Mona sera une bonne hôtesse.
Sirius tenta de trotter vers eux, mais s’embourba dans ses sabots et s’écroula sur le sol. La porte se referma sur Remus et Dumbledore sans que Mona ait pu faire autre chose que demeurer paralysée par sa décision.
Idem.
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 114 : 1994 : Presse-livres écouteurs de portes
Spoiler (cliquez pour révéler) : Accablé par les maléfices de Mona, Sirius peina, mais parvint à se relever, la mine particulièrement furibonde.
– Tu as vu ce que tu as fait ! cracha-t-il.
– Les dents vertes te vont bien finalement, dit-elle.
– Pourquoi as-tu accepté !
– Dumbledore me l'a demandé gentiment.
– Pourquoi ?
– Parce que c'est un homme gentil, hasarda Mona.
– Non, pourquoi as-tu accepté ?
– L'année dernière, tu as tenté de me faire comprendre que tu étais innocent, rappela Mona. Je ne t'ai pas écouté, à cause de moi, tu as cavalé un an de plus. Je me rattrape.
Le mensonge lui était venu avec une telle simplicité que Mona en fut étonnée.
Je plussoie, ça doit être le fait d'avoir envoyé tous ces maléfices au cabot, tu ne devrais pas t'arrêter en si bon chemin.
Sirius ne répondit pas tout de suite.
– J'ai toujours les dents vertes et des sabots aux pieds.
Un vrai plaisir pour les yeux.
Mona leva sa baguette et à contrecœur, lui rendit son apparence normale.
Mais non, pourquoi tu fais ça ?
– La cuisine est là, dit-elle. Le frigo est assez peu rempli, mais tu peux te servir, j'irais faire quelques courses. Et je te montre ta chambre.
– Depuis quand ton appartement fait deux hectares et demi ? demanda Sirius.
– Depuis que j'ai racheté celui de Kathy.
– L'appartement de ton ex en somme.
– Exactement, confirma Mona.
Elle le conduisit jusqu'à la chambre d'ami, en feignant une attitude neutre.
Alors qu'elle est complètement paniquée pour info.
– C'est ta chambre, commenta Sirius devant la porte.
– C'était, dit-elle en l'ouvrant. Maintenant, ma chambre est de l'autre côté de l'appartement.
Donc il y aura beaucoup d'espace entre vous, c'est bien ça. Vire-le de chez toi, ça fera encore plus d'espace.
– Ma parole, ton appartement est donc vraiment à la hauteur de ton nom, remarqua Sirius. Es-tu devenue aussi conne que les autres membres de ton arbre généalogique ?
– Tu es prié de ne pas insulter ma famille, dit Mona.
– Tu ne t'en es jamais vraiment privé.
– Mon arbre compte beaucoup de noms très respectables, dont certains amis à toi, morts pour combattre le Seigneur des Ténèbres. Ceux qu'il m'arrive de déprécier, je les aime quand même et je reste la seule de nous deux à avoir le droit de les dénigrer. Je ne me permettrais pas de critiquer ta famille.
– T'aurais pu critiquer ma mère.
– Pourquoi ferais-je ça, la pauvre a dû supporter la disparition de l'un de ses fils et l’emprisonnement de l'autre. Walburga n'était sûrement pas parfaite, mais je doute que sa vie ait été aussi rose que ce que tu prétends.
– Tu m'interdis de dénigrer ta famille, alors ne défends pas la mienne s'il te plaît.
– Comme tu voudras, à présent, tu m'excuseras, mais j'ai du travail.
– Et moi, je fais quoi ?
– Tu t'installes.
Sirius sortit une sacoche de sa poche et la balança sur le lit.
– Fait. Maintenant, on fait quoi ?
Le premier qui leur suggère de baiser, je le trucide.
Ils se regardèrent en silence une seconde, une foule de souvenirs qu'ils avaient partagés dans cette chambre revinrent en mémoire à Mona.
– Il y a de la nourriture dans la cuisine et des livres dans la bibliothèque ; occupe-toi ! grinça Mona en tournant les talons.
Elle fuit rapidement le lieu du crime et retrouva son bureau, elle s'installa et attira rageusement à elle une pile de parchemin. Lorsqu'elle releva la tête, elle vit sa bibliothèque, elle grogna et trois minutes plus tard, Sirius, un sandwich à la main arpentait les lieux.
Mona, tu n'as quand même suggéré à Sirius de venir dans la même direction que toi ?
– Je ne savais pas que tu avais un goût si prononcé pour les polars de la sorcière Christine, dit-il en parcourant les rayonnages.
– Ce sont les livres de Malorie, la plupart sont assez soft, ce sont les seuls romans d'adulte que je l'autorise à lire, expliqua Mona.
– Elle les a tous lus ?
– Au moins toute la bibliothèque, oui, confirma Mona.
– Et tu crois que parce que tu lui interdis des bouquins un peu plus adultes comme tu le dis elle se prive de les ouvrir ?
Mona dissimula son choc, il était évident que Malorie vu son goût pour la lecture était déjà tombée sur des textes qui ne cachaient pas les moments intimes de deux personnages sous une couche de romantisme ou de conformisme à l'anglaise.
– Je me doute parfaitement que ma fille ne suit pas complètement mes consignes, dit Mona. Du moment qu'elle ne se met pas inutilement en danger, c'est tout ce qui compte.
– Tu fais quoi là ?
– J'enregistre les commandes de l'éclair de Feu.
– Remus m'a appris que c'était ta famille qui gérait ça. Tu sais que j'en ai offert un à Harry.
Rageant sur la conversation qui s'amorçait une fois de plus, Mona ne leva pas les yeux de son labeur, feignant d'être terriblement occupée.
– Oui, je me suis doutée, marmonna-t-elle. Je lui avais offert le Nimbus 2000 qu'il avait avant.
– Ce n'est pas la même gamme, commenta Sirius dédaigneusement.
– Je suis dans l'entreprise et j'ai permis la mise sur le marché de ce balai, donc oui, je sais que ce n'est pas la même gamme. C'est même moi qui ai validé ta commande.
– J'ai signé d'un faux nom, comment aurais-tu pu...
– Je valide toutes les commandes, ça passe toujours par moi, sinon, l'achat ne peut être effectué. Pourrais-tu dégager maintenant ?
De l'appartement si possible.
Un dernier regard dédaigneux et Sirius disparut du champ de vision de Mona en emportant un livre. Sachant qu'elle n'arriverait pas à se concentrer longtemps, Mona se donna des objectifs simples. Ces travaux accomplis, elle informa son locataire qu'elle s'enfermait dans le débarras sans pour autant annoncer ce qu'elle comptait y faire. Mona avait un nouveau projet, loin de celui que Rogue décriait. Elle pointa sa baguette magique sur un coussin et une vieille poêle. Les yeux fixés sur des notes, elle murmura une série d'incantation et les deux objets se dirigèrent l'un vers l'autre en se heurtant. Mona râla, l’objectif étant qu'ils prennent la place l'un de l'autre sans se déplacer. Elle voulait faire transplaner les objets en les inversant. Elle était persuadée que c'était possible, mais ne savait pas encore trop comment s'y prendre restant bloqué à l'étape d'expérimentation. Sa préférée.
Elle put ton expérience.
– Tu devrais reprendre les études de « Adecrimé » sur les Portoloins et le Transplanage, suggéra Sirius derrière elle.
Mona sursauta, elle ne l'avait pas vue arriver. En guise de représailles, elle lui lança un ouvrage « d'Adecrimé » à la figure.
– Merci pour le conseil, j'y penserais. Tu veux quoi ?
– Quelqu'un arrive par la cheminée. Je me cache où, dans ma chambre ?
– Non, dit Mona. Si c'est une amie, elle pourrait déjà être dans le salon, tu restes ici.
– Et je fais quoi pendant que tu reçois ?
– Tu potasses « Adecrimé ».
Mona le planta et retrouva Grace dans le salon. La jeune trentenaire était habillée plus simplement que d'habitude, une large barrette retenait ses cheveux sans soin particulier. Aussi négligée qu'elle semblât, Grace était toujours aussi belle, ce qui rendait Mona encore plus jalouse.
– J'avais peur que tu ne sois pas là, dit Grace.
– Tu as oublié quelque chose, supposa Mona.
– Non, dit Grace. Je ne reste qu'une minute, Honorine doit prendre son bain.
– Qu'est-ce qui se passe ? s’inquiéta Mona.
– Waha, annonça Grace. Ça ne peut plus durer, on doit faire quelque chose !
– Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? dit Mona. Elle est amoureuse de Clive, on ne peut rien y faire.
– Le fait qu'ils n'habitent pas ensemble est une bonne chose, dit Grace. Mais elle finira par céder si on ne fait rien.
– La décision ne nous revient pas, dit Mona.
– Elle souffre, couina Grace.
– Qu'est-ce que tu proposes ? demanda Mona.
– Déjà, que l'on décide qu'il est de notre ressort de faire en sorte que Waha cesse d’être malheureuse.
Tu veux qu'elle redevienne la folle du cul complètement barge qui entraîne ses potes dans des bars ? Je n’aime pas trop trop l'idée.
– Et comment fait-on ça ?
– C'est pour ça que je suis là, pour qu'on trouve une solution. Je viens d'aller voir Irène, elle est d'accord avec le fait d'intervenir, mais elle ne sait pas comment, elle refuse de perdre Waha. Ou d'inciter Waha à nous renier alors qu'elle a vraiment besoin de ses amies en ce moment.
– Je suis d'accord avec ça, dit Mona assurée.
T'aimes prendre des risques toi.
– C'est un bon début.
Sans attendre plus d'explications, Grace toujours aussi inquiète reprit la cheminée promettant une réunion d'urgence imminente.
– Donc, résonna la voix de Sirius. Tu es toujours amie avec Grace, devenue amie avec Waha Dumbledore et Irène doit être Irène Clay ?
– Irène Moon, corrigea Mona. Elle a épousé Terence.
Sirius eut un mouvement de recul.
Oui, nous sommes tous encore sous le choc.
– La pauvre, commenta Sirius. Et vous êtes devenue toutes les quatre amies parce que ?
– Nous avons pris l'habitude de nous retrouver ici à cinq, dit Mona. Lily nous a lâchés en court de route.
L'ingrate !
– C'est beau la fidélité... en amitié.
– Ça ne t'a pas dérangé que je sois infidèle, grinça Mona.
– Pourquoi ne m'as-tu pas corrigée quand je t'ai accusée de coucher avec Remus au moment où on se voyait ?
Houla, j'ai loupé une réplique ?
– Pardon ?
– Je sais que tu as fini par avoir une vraie relation avec Remus, dévoila Sirius. Mais lorsque tu étais en fin de couple avec Brad, lorsqu'on fricotait ensemble selon ton bon vouloir, je présumais que Remus venait ici pour prendre lui aussi une part de Mona. Mais apparemment, je me suis plantée. Je t'ai dit que je supposais que Remus était le père de Malorie lorsque tu m'as rendu visite à Azkaban, pourquoi ne m'as-tu pas contredit ?
– Parce que c'était tellement aberrant que ça ne méritait pas d’être contredit.
Et accessoirement parce que ça l'arrangeait que tu penses ainsi. T'ajoutais un autre père potentiel avant lui.
– Donc, Malorie est bien la fille de Brad, pourquoi tant de gens en doutent-ils ?
– Parce que socialement, il est mieux que les sorciers s'imaginent que Malorie est une sang pur.
– Et pour son équilibre à elle : il n'est pas plus judicieux qu'elle connaisse son père ?
– Elle connaît son nom et sa condition, dit Mona. Ainsi que mes raisons.
– Sa condition...
– ça suffit ! s’agaça Mona. Tu sais quoi, il est tard, je te propose que nous allions nous coucher.
– Tu relances déjà la machine ? supposa Sirius avec un sourire charmeur. Je ne suis ici que depuis quelques heures, je pensais que tu lutterais plus longtemps avant de me supplier de te prendre dans tes bras.
– Tu oublies une chose, dit Mona.
– Quoi ?
– J'ai une baguette, pas toi !
Mona pointa sa baguette sur lui et le repoussa doucement, mais fermement vers sa chambre. Il tenta de se retenir aux portes et au mobilier, mais en vain, Sirius continuait lentement de glisser sur le sol sans pouvoir freiner la magie de Mona. Elle referma la porte derrière lui et alla se coucher sans dîner.
Plus tard, dans la nuit alors que Mona dormait à poings fermés, sa porte protégée contre tout intrus vivant dans son appartement…
Excellente précaution qui nous évitera des désagréments copulatoires !
Mona fut réveillée par l'un des presse-livres que Malorie avait offerts à sa mère. Les deux étaient ensorcelés pour prévenir Mona si une conversation se déroulait dans sa cheminée sans qu'elle ou sa fille eût donné son consentement. Sirius se permettait donc d'utiliser la cheminée sans son accord.
Quel toupet ! Côté Moldu, c'est bien connu qu'on guillotine les invités qui se servent du téléphone.
Mona n'avait pas l’intention de l’arrêter, mais plutôt t'exploiter l'autre fonction des presse-livres magiques. Mona appuya sur deux coquillettes décoratives de l'objet qui avait fini de la harceler et écouta simplement, les deux voix qui lui parvinrent.
– Et maintenant, Hagrid vient de me montrer ce qui m'attendait pour ma première tache. Un dragon Sirius ! C'est comme si j'étais déjà mort.
Cette voix désespérée, Mona ne l'avait pas souvent entendue, mais Mona la reconnut pourtant. C'était Harry. Sirius discutait avec Harry.
– Les dragons, on peut les affronter, Harry, mais nous en parlerons dans un instant. Je ne peux pas rester longtemps...
Il marqua un temps de pause, Sirius craignait donc que Mona l’interrompe. Ce ne serait sûrement pas le cas, visiblement Harry réclamait l'aide de son parrain.
– Je me suis introduit dans une maison de sorciers pour utiliser la cheminée, mais ils peuvent revenir à tout moment. Il faut que je te prévienne de certaines choses.
Ben voyons !
Mona adressa un regard agacé au presse-livre comme si Sirius pouvait le voir.
– Lesquelles ?
– Karkaroff, répondit Sirius. Harry, il faut que tu le saches, c'était un mangemort. Tu sais qui sont les mangemorts ?
Évidemment qu'il savait qui étaient les mangemorts, prenait-il Harry pour un débile ?
– Oui... il...quoi ?
– Il s'est fait prendre. Il était à Azkaban avec moi, mais ils l'ont relâché. Je parie ce que tu voudras que c'est la raison pour laquelle Dumbledore a voulu qu'il y ait un Auror à Poudlard, cette année -pour l'avoir à l’œil. C'est Maugrey qui a capturé Karkaroff. Lui qui l'a envoyé à Azkaban.
Sirius et Harry continuèrent de discuter de Karkaroff et de Maugrey pendant un moment, inquiétant inutilement Harry, d'autres le protégeaient. Ils parlèrent également de Bertha Jorkins et de sa disparition.
– Je ne peux pas m’empêcher de penser que le tournoi serait un très bon moyen de préparer un attentat contre toi en faisant croire à un accident, expliqua Sirius.
C'était exactement ce que Mona avait dit à Dumbledore.
Non, c'est à peu près ce que tu as dit...
– De mon point de vue, je trouve que c'est un très bon plan, dit Harry d'un ton sinistre. Il leur suffit de laisser le dragon faire le travail.
Ça, ça ressemble un peu plus à ce que tu as dit.
Le presse-livre de Mona s'illumina de rouge, Sirius avait donc son double entre les mains. Il ne pourrait pas comprendre tout de suite son fonctionnement.
– Ah oui, les dragons, dit Sirius qui parlait très vite à présent. Il y a un moyen de les neutraliser, Harry. N'essaye pas de les stupéfier – les dragons sont très forts et possèdent trop de pouvoir magique pour être assommés par un seul sortilège de Stupéfixion. Il faut une demi-douzaine de sorciers qui lancent ce sortilège en même temps pour obtenir un résultat...
– Je sais, je viens de le voir...
– Mais tu peux quand même t'en sortir tout seul, dit Sirius. Tu n'as besoin que d'une seule formule. Il suffit de...
Ils s’interrompirent brusquement.
– Va-t'en, murmura Harry. Vite ! Quelqu'un vient !
La conversation fut coupée, mais le presse-livre continuait d’émettre sa lumière rouge. Des pas précipités se rapprochaient de la chambre de Mona, elle planqua le presse-livre sous sa couette et simula son sommeil. Le battant de la chambre s'ouvrit à la volée, mais Sirius resta à la porte sans pouvoir entrer.
– Qu'est-ce qu'il a ? demanda Mona d'une voix faussement endormie. Tu as fait un cauchemar ?
– C'était quoi ?
– Une protection magique qui t’empêche de pénétrer dans la chambre.
Et accessoirement de pénétrer dans Mona.
– Le presse-livre ?
– Quel presse-livre ?
– Je l'entendais siffler et il n'y en a plus qu'un sur la cheminée, il était deux tout à l'heure.
– Dame de Fane joue avec, mentit Mona.
Sirius attrapa la poignée de porte et la referma furieusement. Mona se coucha avec un sourire aux lèvres jusqu'à ce que la conversation entre Sirius et Harry lui revint en mémoire. Harry avait vraiment de sérieux problèmes.
Sans blague.
Jour 4
Ce matin-là, Mona se réveilla d'elle-même, sans avoir programmé de quelconque réveil. Emmitouflée sauvagement dans sa couette, elle mit plusieurs minutes à se souvenir de la raison pour laquelle elle se sentait si gênée. C'est alors que la conversation surprise entre Harry et Sirius lui revint en mémoire, que la présence de Sirius dans son appartement lui revint en mémoire. Elle se leva d'un bond, se dirigea vers la porte et s'arrêta en constatant qu'elle était en pyjama. Elle attrapa une robe de chambre pour sortir de la pièce et découvrit Sirius installé à la table de la cuisine, prenant son petit-déjeuner tout en lisant le journal.
– T'as du courrier, dit-il en la voyant arriver.
– Tu es justement en train de le lire.
Sirius releva la tête un instant et désigna deux chouettes prêtes à se sauter dessus.
– Dame de Fane, grinça Mona. Retourne te coucher.
Naturellement, l'oiseau ignora complètement sa maîtresse et Mona dut dégainer sa baguette pour l'envoyer dans la volière. La seconde chouette qui se trouvait être la Duchesse de Constantinople, le rapace de Magda, déplia alors ses ailes et s'envola au-dessus de Mona, fit tomber la missive qui lui était adressée et repartit aussi sec.
– Ça, ça ne change pas trop, nota Sirius en replongeant dans son journal.
Mona retint tout commentaire et déplia la lettre de sa mère -transformée comme souvent dernièrement- en secrétaire. Elle informait simplement sa fille du bon déroulement des opérations et prévenait de la visite de Terence dans le courant de la matinée. L'heure indiquant déjà dix heures trente, Mona retourna se laver et s'habiller. Lorsqu'elle revint, Sirius était toujours en train de siroter son café. Mona se servit à son tour et à contrecœur s'installa face à lui.
– Mon frère va passer, informa-t-elle.
– Le teigneux ou le lâche ?
– Je t'ai dit de ne pas insulter ma famille, grinça Mona. Et en quoi Hugh serait-il lâche ?
– Il n'a pas su imposer sa copine à sa famille et l'a mise enceinte pour qu'ils n'aient plus le choix. Ça s'appelle un lâche...
Une lubie de lâcheté familiale.
– Remus t'as raconté ça ?
– Ouaip.
Mona prit sur elle pour ne pas s’énerver et reprit.
– C'est Terence !
Sirius lâcha son journal des yeux, les sourcils froncés.
– Je devrais peut-être décamper alors...
– Tu t'enfermeras dans la chambre.
– Encore ?
– Tu as déjà perdu l'habitude d’être enfermé ?
– Oui et ça me convenait très bien
Le démarrage de la dispute fut stoppé lorsqu'on frappa à la porte.
– La chambre ! ordonna froidement Mona.
Sirius replia rageusement le journal et Mona le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il se retrouve dans la chambre. Elle bloqua aussitôt la porte et se dirigea vers l'entrée. Terence entra sans attendre d'être invité. Encore plus nerveux qu'à l'accoutumée, les cheveux de Terence étaient désordonnés comme avant chaque envoi de commande.
– On est prêt, dit-il. Tu as les clients, vérifié qu'ils sont solvables ?
– Oui, assura Mona en se déplaçant vers son bureau.
Terence la suivit à grandes enjambées, jusqu'à ce que Mona lui dise de patienter là. Terence grogna en entendant l'ordre, mais se retint d'approcher plus près. En découvrant son bureau, Terence pouvait deviner que le travail de sa sœur était terminé depuis un moment. Elle revint après une courte minute et donna à son frère les documents nécessaires.
– Tu viens de te lever ? dit-il en voyant la table de Mona.
– J'ai travaillé tard, mentit-elle.
Terence acquiesça et sans ajouter un mot reprit la direction de l'entrée.
– À demain, dit-il en refermant la porte.
C'était express, les visites de Terence devraient toujours être express.
Mona déverrouilla la porte de Sirius.
– Tu as surmonté le traumatisme ? demanda-t-elle.
– Autant d'amour fraternel entre vous, c'est assez terrifiant.
Il compte cesser d'écouter aux portes à quel moment ? Est-ce que Mona écoute ses conversations privées ? OK, mauvais exemple.
– Et toi, tu es terrifiant tout court.
– Sinon on fait quoi aujourd'hui ?
– Pour le moment, tu nettoies ton bordel et moi je vais me mettre au travail.
– Et après, je fais quoi ?
– Bouquine ! suggéra Mona.
Durant les trois heures qui suivirent, tous deux s'ignorèrent royalement, ce fut une odeur de cuisine qui éloigna Mona de son bureau.
- Mage rousse
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Mage rousse »
J'ai trop hâte de lire la suite! Je n'aime pas la voir malheureuse, mais j'ai hâte de voir comment elle va réagir à la mort de Sirius!!
Continue! C'est vraiment bien!
Continue! C'est vraiment bien!
- gaelle31
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Il reste un long moment avant la mort de Sirius.
Chapitre 115 : 1994 : Raticide
Chapitre 115 : 1994 : Raticide
Spoiler (cliquez pour révéler) : Chapitre 115 : 1994 : Raticide
Sirius s'agitait autour de la cuisinière de Mona, ouvrant et fermant les placards.
Il n'y aurait pas une photo volée qui se cache dans le coin ?
– Qu'est-ce que tu fais ?
– Des cultures de pâquerette, dit-il.
– Pas très floral comme résultat...
– C'est une omelette, expliqua Sirius. J'ai cuisiné.
– Tu as donc cassé deux œufs que tu as battus avant de les mettre dans une casserole. Félicitations !
– Si tu n'as pas faim, je ne t'oblige pas à en prendre.
Mona ne s'attendait pas à ce qu'il lui ait préparé une portion ; mais puisque c'était ses œufs de toute façon... Elle s'attabla observant son assiette et son contenu assez coloré pour une simple omelette.
– Tu as mis quoi dedans ?
– Œufs, lardons, crème, fromage de chèvre et persil frais, expliqua-t-il en dégustant son mets avec plaisir.
Il a oublié de mentionner le poison poisonnant.
– Ça s'appelle encore une omelette ?
Sirius haussa les épaules et Mona piqua sa fourchette. Naturellement, elle n'aurait rien dit, mais c'était plus que délicieux. À la deuxième bouchée, Mona réalisa que c'était sans doute la première fois qu'elle dînait avec Sirius. Ils avaient déjà grignoté des trucs ensemble, mais souvent sur le bord de l'évier, jamais la sorcière n'avait accepté qu'elle et Sirius aient une relation au sens conventionnel du terme. L'ancien amant ne faisait toujours que passer.
– Ça te plaît ? demanda-t-il sans lever le nez de son assiette.
– Oui, admit Mona franchement.
– Tu adores, renchérit Sirius en se redressant brusquement.
Mona lui adressa un regard neutre et retourna à sa becquetance, ignorant le sourire de son invité contraint.
– Tu as vu ce que tu as loupé, dit-il. J'aurais pu te cuisiner des trucs plus corrects que les paquets de gâteau au chocolat et autres sandwichs que tu m'offrais. Si seulement tu m'avais laissé passer suffisamment de temps dans ton appartement.
Il aurait pu t'empoissonner autrement que par sa présence, quel dommage !
– Et qu'est-ce que tu viens de faire ?
– Je voulais dire, il y a quatorze ans.
– C'était il y a quatorze ans, répéta Mona. Donc, c'est une époque très lointaine et floue. J'ai vécu entre-temps.
– Pas moi, grogna Sirius.
– Désolé pour toi, mais ce n'était pas de ma faute. Et je crois toujours un peu en ta culpabilité. Je n'y attache pas trop d'importance parce que tu es désarmé et dans un appartement conçu pour me protéger même si je suis inconsciente.
– Je suis innocent, grogna encore Sirius.
– Laisse-moi penser ce que je veux.
Sirius ouvrit la bouche pour parler, mais se stoppa avant que le moindre son ne sorte.
– Tu as prévu quoi cet après-midi ? demanda-t-il. Tu comptes m'aider à passer le temps ? Remus et moi jouions parfois aux dominos.
– Je suis désolée de t'avoir arrachée contre ma volonté à un programme aussi réjouissant.
– Tu n'as pas des cartes ?
– Si, dit-elle. Tu pourras t'exercer au solitaire, moi j'ai un emploi et un projet.
– Ton sortilège... C'est quoi l'idée ?
– Je travaille seule... ou avec Severus.
En général, on préfère tous que tu travailles seule.
– Et tu crois que je ne pourrais pas t'aider ?
Tu pourrais certainement lui être très utile, mais personne ne le souhaite vraiment… à part quelques lecteurs, mais je ne compte pas leur demander leurs avis déraisonnables.
– Tu n'as pas pratiqué la magie durant plus d'une décennie et j'ai vu les résultats de ton piètre Patronus.
Pour mémoire : un graisseux, un sanglier, une grotte, des détraqueurs, une pierre, une bosse...
– Mes Patronus n'ont jamais été bons.
– Peu importe, tu ne me servirais à rien.
Mona saisit son assiette vide et celle de Sirius qu'elle plongea dans l'évier avant d'entreprendre de les laver. À sa gauche, elle sentit Sirius lui apporter le reste de la vaisselle sale, une minute plus tard, il se tenait à sa droite, équipé d'un torchon.
– Arrête de faire ça, s'irrita Mona.
– Quoi ?
– Ce truc de faire la cuisine et de t'associer à moi quand je fais la vaisselle.
– Pourquoi ?
– C'est trop couple.
– Oui, c'est vrai, excuse-moi. Nous, on ne faisait que baiser.
– Non, grinça encore Mona. Nous ne faisons pas que baiser, mais cela n'a plus d'importance puisque c'était il y a très longtemps.
– Je squatte chez toi, rappela-t-il. Contre mon gré, mais je squatte. Il est normal que je me comporte en invité bien élevé et que je participe aux corvées. Je ne suis pas à l’hôtel
Imparable.
Mona ferma donc sa gueule et continua de grattouiller la poêle avant de la tendre un peu violemment à Sirius.
C'est bien fifille !
Une heure plus tard, Mona s'enfermait dans le débarras. Demeurant focalisée sur une vieille lampe et le sac coloré aux motifs enfantins que Malorie avait pris soin de ne jamais emporter à Poudlard. Sa baguette levée, elle relut ses dernières notes et se concentra.
– Pourquoi prends-tu des objets si différents ?
Sous la surprise, un flot d'étincelles rouges sortit de la baguette de Mona.
– Qu'est-ce que tu fiches ici ? s'écria-t-elle. J'aurais pu me blesser.
– Avec ta baguette dirigée dans le vide ? À part moi, je ne vois qui...
– Tu es inconscient ! coupa Mona énervée. Ces sortilèges ne sont pas stables, ils n'existent pas, je fais de l’expérimentation
– Totale expérimentation ? s'étonna Sirius. Tu n'as pas une base déjà tentée par un mage ou une...
– Va-t’en ! coupa Mona. J'ai perdu le fil à cause de toi.
Mais tue-le, qu'on en finisse.
– Qu'est-ce que tu essayes de faire exactement ?
– Interchanger ces objets de place, dit Mona. Maintenant, tu peux sortir ?
– Donc, je réitère ma première question, pourquoi prends-tu des objets si différents ?
– Et pourquoi pas ?
– Les premiers Portoloins étaient des balais, lui apprit Sirius. Que les objets aient un rapport entre eux ne peut que t'aider à les interchanger, en tout cas, ça ne peut pas te desservir.
Mona le regarda en silence, il lui fallut plusieurs secondes pour comprendre la totalité de son explication et le double de temps pour admettre que ce n'était pas bête.
– Ouais, dit-elle simplement.
Cette vieille lampe ne servait plus à rien et aucun autre objet ne pouvait y être rattaché. En revanche, le vieux sac de Malorie avait sûrement contenu des objets devenus complètement obsolètes. Elle ne pouvait pas prendre le risque de détruire un bouquin auquel Malorie tenait. Pourtant, la jeune fille devait avoir deux exemplaires des contes des Trois Frères, l'un qu'elle emmenait chez Magda, le second restait à la maison. C'était le premier livre que la fillette avait lu toute seule. Le suivant avait été un conte Moldu parlant d'une chaussure de vair. Celui-là aussi Malorie l'avait trimballé partout, adorant l'interprétation des jumeaux Weasley, mais elle n'avait qu'une édition de Cendrillon et Mona pas assez de connaissance sur la culture Moldus pour être capable de retrouver la même histoire. Après un saut à la bibliothèque, elle revint avec l'un des deux exemplaires des contes sorciers.
Tu devrais plutôt prendre le risque de détruire Cendrillon, niveau éducatif : c'est moyen pour une petite fille. Quoique, tu as bien confié ta Malorie à ta mère alors...
– Tu as pris en compte mon point de vue ? s'étonna Sirius.
– Tais-toi, grogna Mona. Je t'en veux toujours.
Penses-tu prendre en compte ma suggestion d'assassinat ?
Elle se replongea dans ses notes et après quelques minutes :
– Alternamentum locum !
Rien.
– Alternamentum locum ! répéta Mona.
Rien ne se produisit.
– Tu es sure que c'est possible ? s’inquiéta Sirius.
– Évidemment que c'est possible. Je te parie que la formule est la bonne en plus, dit-elle. Ça doit être une question d'émotion, de ressenti. Visualiser, ça ne doit pas être suffisant
– Un ancien examinateur du ministère de la Magie n'a pas sorti un traité sur le transplanage ?
– Si, il y a trois mois, dit Mona. C'est comme ça que j'ai eu l'idée.
Elle lui présenta son exemplaire et Sirius s'y plongea aussitôt. Partagée entre l'irritation de pratiquer une activité avec lui et d'admettre que son aide pourrait lui être utile, Mona l'ignora et relu de vieilles notes qu'elle avait mises de coté. Du coin de l’œil, elle ne cessait d'observer Sirius. S'il était vraiment innocent et Mona commençait à en être de plus en plus convaincue...
Déjà parce que Dumbledore, Remus et Harry Potter le pensent, juste les trois personnes qui pourraient lui être les plus rancunières.
Mona se disait qu'elle devait éventuellement lui révéler la vérité : qu'il était le père de Malorie. Vu la situation, il comprendrait peut-être le mensonge d'une mère. Et potentiellement, il admettrait que Malorie ne doit pas connaître la réalité.
Oui, au pire, tu lui balances la vérité et si sa réaction ne te plaît pas, t'appelles Bondupois pour lui effacer la mémoire, t'es rodée à l'exercice maintenant.
– Quoi ? interrogea-t-il suspicieux.
– Rien.
– Pourquoi me regardes-tu avec insistance alors ?
Elle se demande comment justifier ta présence auprès de Bondupois lorsque, en panique, elle t'aurait stupéfié.
– Pour rien !
– Tu veux qu'on remette ça, se moqua Sirius.
Pardon ?
– Non ! s'écria Mona.
– Tu te souvenais de nos ébats ?
Mais qu'est-ce que c'est que cet obsédé !
– Tais-toi !
– Comment disais-tu déjà ?
– Arrête.
– « Garde-moi contre toi » murmura Sirius.
TUE-LE !
– Je crois que ça ira... beaucoup d'eau à passer sous les ponts et nous étions jeunes. À présent, je suis une dame.
– Une dame ?
– Oui, j'ai trente-quatre ans, une fille, un emploi, des responsabilités, un bel appartement, des gens comptent sur moi et mon efficacité.
– Pardon Madame Moon !
– Exactement, releva Mona impétueuse. Je suis Madame Moon !
Sirius haussa les sourcils et retourna à sa lecture sans plus taquiner Mona. Après une heure de recherche, Mona refit un essai en prenant en compte les idées de Sirius. Rien ne fonctionna. Sirius abandonna et rejoint la cuisine, une fois de plus, l'odeur attira l'estomac de la sorcière.
Jour 5
Terence vint plus tôt que la veille récupérer les bons d'envois de sa sœur. Préoccupé, il ne fit même pas attention aux deux tasses de café trônant sur la table. Sirius revint dans le salon dès son départ et Mona reprit le chemin de son bureau, se doutant qu'une nouvelle odeur de popote la ramènerait dans la cuisine. Vers treize heures, ne sentant aucune émanation délicieuse, elle se leva et partit en quête de son colocataire impromptu. Le jeune trentenaire paraissait introuvable jusqu'à ce que Mona le dégote dans le débarras en pleine lecture de ses cahiers d'expériences magiques. Mona se figea dans l'encadrement de la porte, ses sortilèges étaient personnels et certaines notes qui accompagnaient ses recherches étaient encore plus personnelles. La baguette magique de la sorcière sembla se diriger toute seule vers le lecteur en infraction. La totalité des carnets volèrent en l'air, brûlant les mains de Sirius au passage, puis ils se posèrent sur la plus haute étagère.
- Aïe ! dit-il d'un ton agressif.
- Je peux savoir ce que tu fiches avec mes notes ?
- Je m'ennuie.
T'avais qu'à cuisiner, c'est ce qu'elle attendait de toi en plus.
- C'est personnel...
- Pourquoi ? Parce que tu fais mention de ton cycle menstruel sur un sortilège de métamorphomage ?
- Entre autres !
- C'est vrai que ce n'est pas con, cela peut altérer les...
- Sors d'ici ! hurla Mona.
Sirius se leva et se dirigea vers la porte.
- Je ne pensais pas que tu serais autant horripilée !
- Je le suis, tu es prié de ne pas remettre le pied ici !
- C'est intéressant, tu m'interdis l'accès de ce débarras, mais pas de ta chambre.
- Parce que tu ne parviendrais pas à entrer dans ma chambre de toute façon, expliqua Mona.
Mona se recula pour permettre à Sirius de sortir. Il avança doucement, la toisant longuement lorsqu'il arriva à son niveau.
- Tu es à ce point en manque d'affection que tu relances une ex ? dit Mona.
- Oui, admit-il. Effectivement, je suis tombé bien bas.
Il tourna brusquement les talons, laissant Mona diriger sa baguette vers le montant de la porte. Elle ne comptait pas protéger complètement l'accès. Au cas où elle se retrouverait en situation délicate, elle aurait sûrement besoin d'aide. Une fois, Grace l'avait découverte inconsciente équipée d'une magnifiques paires d'ailes sur les pieds. Une autre fois, Terence trouva sa sœur collée au plafond. Permettre à n'importe qui de venir la secourir en cas de nécessité était indispensable. D'ailleurs, puisque Sirius était là et serait forcé de l'épauler au besoin, Mona pouvait reprendre des recherches un peu plus dangereuses. Celle sur la pierre de résurrection et la mort. Elle récupéra ses calepins et dirigea sa baguette vers l'une des aérations du mur. Au bout de quelques secondes, un rat apparu, attiré magiquement vers Mona. Avec dégoût, Mona le fit passer au travers de la grille et l'attacha. Puis avec encore plus de répugnance, elle pointa sa baguette sur sa gorge et... serra.
T'es en train de tuer un rat ? Non mais, ça va pas la tête ? Arrête ça tout de suite ! D'abord les lapins, ensuite les rats et après quoi ? Les chiens ? Oui ! Bonne idée ! Y'en a un qui te mitonne un petit beurre blanc ! Trucide-le ! Enfin quand il aura fini sa popote.
Le rat expira son dernier souffle. Mona se tritura les doigts, fébrile, et reprit ses notes. Sa baguette levée elle prononça une série d’incantation.
Une demi-heure plus tard, Sirius passait la tête dans le débarras, légèrement paniqué. Mona prit soin de rester dos à lui, le visage baissé.
- Tu es au courant que des ombres noires très inquiétantes se promènent tout autour de toi ? demanda-t-il.
- Je gère.
- Et le rat mort qui marche sur deux pattes en essayant de te bouffer ?
- Je gère.
- Le soleil qui n'éclaire plus cette pièce ?
- Je gère.
- Tu sais que c'est de la magie noire ce que tu fais ?
- Je gère.
Sans se retourner, Mona dirigea sa baguette vers la porte et la referma d'un coup sec.
- Cabillaud au beurre blanc ! annonça-t-il la voix étouffée. Viens plutôt manger !
Mona, la vision amoindrie regarda son rat, c'était un total échec. Un inférus. Elle n'avait rien pu faire de mieux. Elle annula le maléfice, le rongeur tomba inerte. Le soleil réapparu doucement dans la pièce, les ombres s'éloignant progressivement. Elle se dirigea vers un petit miroir et vérifia ses yeux, elle les savait noirs durant ses expériences, à présent, ils reprenaient une couleur plus claire. Mona lança quelques sortilèges pour repousser toutes les énergies négatives qui auraient pu rester dans l'espace, puis lorsque ses yeux furent complètement normaux, elle rejoint Sirius. Il la regarda s'installer en silence, la fixant avec de grands yeux.
- C'était quoi ça ?
- Une création involontaire d'inférus, expliqua Mona.
- Oui, bien sur, dit-il. Moi aussi, en me brossant les dents le matin, il m'arrive de réveiller involontairement les morts.
- Je travaille sur la mort en elle-même, expliqua Mona. Je suis obligée de passer par un peu de magie noire.
- Tu sais que même au ministère, ils n'étudient pas la mort.
- Ils ont cessé de l'étudier, la salle de la mort existe toujours au ministère.
- Mais ils ont arrêté, leur grand projet de faire parler les morts pour résoudre des crimes n'a jamais été mené à bien, rappela Sirius.
C'est marrant que tu mentionnes cette pièce de la mort, parce que justement, tu vas l'y trouver.
Mona haussa les épaules et découpa son poisson.
- Je n'ai pas vu de maléfices néfastes dans tes cahiers, dit Sirius.
- Parce que je n'en crée pas, je suis parfois obligée d'utiliser certains chemins pour obtenir un résultat, c'est tout.
- C'est assez impressionnant, tout ton travail...
Mona haussa de nouveau les épaules sans pouvoir s’empêcher de se sentir flattée.
- Tu as pensé à en faire une encyclopédie ? Pour t'y retrouver plus facilement, je pourrais t'aider.
- Non, merci ça ira, grogna Mona.
- Maintenant, songea Mona, dis-lui qu'il a une fille.
- Mais qu'est-ce qui te prend d'un coup ? Ne dis rien surtout !
Mona ouvrit la bouche pour parler et s’arrêta dans son élan parcouru d'un frisson. On frappa à la porte. Sirius lui adressa un regard interrogateur auquel Mona répondit par un signe négatif de la tête. Sirius se leva et alla se cacher dans sa chambre tandis que Mona rejoignait la porte d'entrée. Elle déploya doucement le battant, sa baguette dans sa manche. Une jeune trentenaire se tenait devant elle, des cheveux blonds, une taille fine, des traits tirés et surtout un air familier. La respiration de Mona se bloqua sous la surprise lorsqu'elle la reconnut enfin.
- Ka... Kathy ?
- Oui ! s'écria Kathy radieuse.
Elle sauta sur la sorcière pour l'enlacer.
Le retour de la voisine moldue !
- Mais ! Que ? Quand ? hacha Mona sous le coup de l'émotion.
- Je suis arrivée hier, expliqua Kathy. Je suis chez mes parents.
- Tu es... commença Mona en regardant son amie de haut en bas.
Mince. Aux dernières nouvelles, Kathy se transformait en cachalot.
- Bronzée ! finit Mona.
Oui, aussi. En fait, elle a carrément la peau abîmée par le soleil.
- Tu reviens t'implanter sur Londres ? supposa Mona.
- Non, je repars bientôt, dit-elle.
- Où est-ce que tu t'installes ?
- Nulle part, je continue de me promener, dévoila Kathy. Mais je vais quand même te débarrasser de mes affaires et les mettre dans mon ancienne chambre chez mes parents.
Mona regarda Kathy sans parvenir à enregistrer que c'était bien elle devant ses yeux. De son côté, Kathy observait l'appartement, surprise par tant d'espace.
- Je te fais visiter ?
- Mon viel appartement... murmura Kathy en avançant d'elle-même.
Mona la suivit avec un sourire et lui montra les pièces une par une.
Tu ne comptes pas lui présenter toutes les pièces du logement ? Non, parce que je te rappelle qu'il y a un homme dans l'une d'entre elles.
- Ça paraît tellement grand...
Certains agrandissements n'étaient pas visibles par les Moldus, mais le résultat demeurait probablement très épatant.
- Comment va Malorie ? demanda-t-elle revenant vers le salon.
- Très bien, dit Mona. Elle est en internat, elle est très studieuse, ses amies passent la voir l'été.
Les deux femmes avançaient vers le reste de l'appartement.
Allô ! Mona, tu as oublié Sirius ? Oui, tu as oublié Sirius. Moi aussi j'aimerais bien.
Mona ouvrit la porte de la chambre de sa fille où trônait une autre bibliothèque.
- Je ne la verrais donc pas, supposa Kathy.
- Non, dit Mona en ouvrant à présent la porte de la chambre d'ami.
Kathy eut un léger mouvement de recul, Mona suivit son regard et vit Sirius assis sur le lit, un livre entre les mains.
Mais que tu es conne ! Comment as-tu pu oublier sa présence ?
- Je te présente... hésita Mona.
- Sirius, coupa Kathy. Je me souviens de lui.
- Ah...
Mona observa Sirius et Kathy tour à tour.
- Bonjour, dit Sirius. Je suis en quarantaine, j'ai la grippe.
- Ah d'accord, répondit Kathy amusée.
Mona adressa un faible sourire de remerciement et invita Kathy à rejoindre le salon. Elle appuya sur un interrupteur à côté de celui commandant la lumière. L'une des dernières installations de Mona pour couper cette partie de la maison du son. Quoi que disent Mona et Kathy dans le salon, Sirius n’entendrait rien depuis la chambre.
- Je ne savais pas que tu étais avec quelqu'un... dit Kathy.
- C'est juste un ami, mentit Mona. Comment le connais-tu ?
- On se croisait plusieurs fois sur le palier lorsqu'il te rendait visite après la mort de tes oncles, expliqua Kathy. On a fini par se présenter... il me semble même l'avoir peut-être croisé chez toi.
Mona fronça les sourcils, incapable de se souvenir d'un détail remontant aussi loin.
Et moi non plus d'ailleurs...
- Tu l'héberges ? supposa Kathy.
- Oui, répondit Mona. Il est de retour sur Londres... il avait besoin d'un endroit où s'installer et je lui devais bien ça.
- Où était-il ?
En prison, songea à dire un instant Mona.
- Dans un hôpital psychiatrique, lacha Mona.
Mais c'est beaucoup mieux ! C'est émotion de revoir Kathy après autant de temps qui te fait cracher autant de connerie ?
- Mais ça n'a pas d'importance, balaya Mona devant le regard surpris de son amie. Raconte-moi ce que tu fais !
- Là, je reviens du Rwanda, expliqua Kathy. C'est pour ça que je suis revenue, j'étais en train de craquer, mes collègues m'ont renvoyé et je repartirais sur une nouvelle mission.
Rwanda... bien évidemment les sorciers avaient eux aussi parlé de ce génocide, mais de peur de commettre un impair, Mona préféra acquiescer en silence.
- Tu comptes repartir ?
- Bien sur, dit Kathy. Beaucoup de gens n'ont pas accès aux soins médicaux les plus élémentaires. J'irais peut-être en Inde, il y a une épidémie de peste pulmonaire à partir de Surate.
Encore une fois, Mona se contenta d'acquiescer.
Encouragée par Mona, Kathy passa l’après-midi à parler de ses voyages et des soins médicaux qu'elle avait tenté d'apporter au monde. Versant tasse de thé sur tasse de thé, Mona buvait ses paroles, retenant des commentaires sur ses incompréhensions.
- Et toi ? questionna Kathy en reprenant un biscuit ?
- Ma famille a développé une entreprise dans... les transports, dit Mona. Je participe. Je suis payée et je touche ma part des bénéfices. Je suis toujours célibataire et Malorie est la jeune adolescente la plus merveilleuse du monde. Mais en crise d'adolescence. Comparée à toi, ma vie est vraiment calme.
Comparée au reste du monde, ta vie est vraiment calme.
- Mage rousse
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Mage rousse »
Pas si longtemps... C'est l'année prochaine et là on en est au combientième jour? Ou si on passe sur 1995 avant sa mort, on aura sa réaction dans deux ans... Tout dépend de ce que tu as prévu!!
- gaelle31
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
On ne va plus sauter d'année pendant quelques temps... il se passe beaucoup trop de chose pour que je les évite
Chapitre 116 : 1994 : Dans la peau de ma mère
Chapitre 116 : 1994 : Dans la peau de ma mère
Spoiler (cliquez pour révéler) : — Et Brad ? Il a quelle place dans sa vie ? questionna Kathy.
Mona baissa la tête et tritura ses doigts, hésitant sur la quantité de mensonge à débiter.
Ce n'est pas comme si tu ne mentais jamais à la moldue de service.
— Aucune.
— Tu l'as revu ?
— Oui. Il est passé… hasarda Mona.
Il ne s'en souvient pas des masses ; il a croisé Bondupois et le sortilège d'amnésie qui va avec.
— Et donc ? Tu lui as dit pour Malorie ?
— Brad n'est pas le père de Malorie.
WHAT !? Pourquoi tu lui dis ?
Kathy ne parut pas plus surprise que ça. L'ancienne voisine repartirait bientôt, elle ignorait la gravité de la situation et elle ne raconterait rien à personne.
Mais qu'est-ce que t'en sais ? Tu ne l'as pas vue depuis des années, elle s'est peut-être transformée en garce.
— C'est cet homme ? Dans la chambre. Sirius ?
— Oui, avoua Mona.
Je re-WHAT !? Ferme ta gueule Gamine !
Les yeux fixés sur son amie, Mona s'étonna de ne pas la voir ciller.
— Tu n'as pas l'air surprise.
— Je me doutais que quelque chose clochait. Que tu ne révèles pas la vérité à Brad, expliqua Kathy. Je ne comprenais pas, tu avais beau dire qu'il ne correspondait pas aux critères de ta famille, c'était suspect. À l'époque, Sirius faisait beaucoup d'allée et venue chez toi. Et maintenant, il est ici et tu viens de m'apprendre qu'il était dans un hôpital psychiatrique, ce qui est une très bonne raison pour ne pas être présent durant toutes ces années.
En prison ! C'est une bien meilleure excuse encore.
— Il ignore qu'il est père, avoua Mona.
Muette, Kathy observa son amie. Durant plusieurs secondes, les deux femmes restèrent silencieuses.
— Comment va-t-il ? interrogea alors Kathy.
— Il serait sorti d'affaire selon certaines personnes... disons, les personnes qui le connaissent le mieux.
— Pas pour tout le monde ?
— Non.
— Et selon ton point de vue ? demanda Kathy. C'est ton point de vue le plus important.
— Je pense que je n'ai pas toute l'histoire, expliqua Mona. On me cache certaines choses…
Si tu ratifiais un minimum de rationalisation, tu ne raterais pas ce qu'est radicalement Peter.
— Mais ta conviction profonde ? insista Kathy.
— J'ai des doutes, dit Mona après un instant de réflexion, mais je suppose qu'il est tiré d'affaire.
De nouveau, Kathy regarda son amie en silence.
— Tu comptes faire quoi ? demanda-t-elle finalement.
— Je devrais lui dire, non ?
— Pourquoi me demandes-tu ? Tu le sais, non ?
— Je ne sais pas quoi faire, avoua Mona.
— Dans ce cas, pourquoi est-il ici ? Si ton intention n'était pas de lui révéler la vérité, pourquoi est-ce que tu l'héberges ?
Mais on se pose tous la question ma bonne dame !
— Je voulais une possibilité.
De nouveau, elles observèrent un certain silence.
— Il a des médecins ? demanda Kathy. Des gens capables d'avoir un avis tranché sur lui.
— Oui, c'est l'un d'entre eux qui l'a amené ici, dit Mona.
Dumbledore est docteur maintenant ? Mais c'est qu'on m'en cache des choses !
— Le médecin est informé pour sa paternité ?
— Oui, il sait et il m'a conseillé de mettre Sirius au courant.
— Alors, fais-le.
Nop, je proteste ! C'est Dumbledore qui a encouragé Mona à fermer sa gueule à l'époque, ce n'est pas à elle de rectifier le tir. D'ailleurs, personne ne va rectifier le tir… ou alors d'ici deux petites années. Quoi il sera mort ? C’est un détail.
Après quelques minutes, les deux femmes décidèrent de quitter l'appartement et d'abandonner Sirius pour profiter de la ville et plus particulièrement du bar irlandais en bas de chez Mona.
C'est pour cette raison que le reste de la journée ne mérite pas d'être relaté, il n'est question que deux filles de plus en plus alcoolisées au langage de plus en plus cru et aux conversations essentiellement tournées autour du sexe. Personne n'a envie d'apprendre quel goût « ça » a. C'est une narration inappropriée pour l'Anatole Nonyme que je suis. En plus, je crois qu'elles se sont embrassées à un moment donné… je ne veux pas savoir !
Tard dans la nuit, Mona rentra seule dans son appartement et tenta de ne pas réveiller Sirius. Penchée sur la cuvette des toilettes alors que son locataire lui tendait une serviette, Mona comprit qu'elle avait échoué.
Jour 6
Mona se réveilla avec un mal de crâne carabiné et la simple envie de ne rien faire. Les regards amusés de Sirius ne faisaient que cultiver sa colère et son besoin de le fuir. Reprendre ses expérimentations n'était peut-être pas une bonne idée dans son état, mais rester armée d'une baguette magique en présence des ricanements de Sirius l'était sûrement encore moins.
Laissant de côté la mort et ses inféri, Mona reprit ses expériences sur l'échange d'emplacement. Elle s'était enfermée dans le débarras, évitant Sirius le plus possible. Le livre de conte et le vieux sac de Malorie étaient toujours ses sujets d'expérimentations. Elle avait l'impression de toucher au but, plus que quelques minutes et l'affaire serait réglée, elle le sentait, elle sentait le mouvement et cette sensation de magie qui l'envahissait. C'était un peu curieux d'ailleurs, pour un sortilège extérieur à son corps, à moins que ce soit son estomac qui lui rappelle ses excès de la veille.
Retourne vomir pour voir !
Peu importe, elle y arrivait. Elle dut s'interrompre lorsqu'on frappa à la porte d'entrée. Terence était déjà passé durant la matinée et Mona ne s'étant pas montrée particulièrement cordiale avec lui, elle s'attendait à voir un autre Moon chargé d'enquêter. Elle fut donc surprise de trouver Remus sur son palier pour une simple visite de courtoisie. Après les salutations habituelles passées, Sirius et Remus se regardèrent avec complicité, éjectant Mona de cette fraternité.
Il ne vient pas récupérer Sirius ? Pourquoi me donner de faux espoirs ?
— Je vais vous laisser, dit Mona. Vous avez sûrement plein de choses à vous dire.
Elle s'attendait à être retenue, mais ce ne fut pas le cas. Cachant sa rage, elle retourna dans le débarras
— Alternamentum locum, lança Mona.
Les objets ne bougèrent pas d'un pouce. Mona ragea encore plus, elle était pourtant si près du but. Pourquoi ce foutu sortilège refusait-il de fonctionner ? Que quelque chose au moins fonctionne dans cette journée inutile.
— ALTERNAMENTUM LOCUM ! lança Mona.
La sensation... le noir.
Le réveil fut compliqué, dur, l'oreiller de Mona était dur.
— Miss Moon ?
Mona ouvrit péniblement les yeux pour ne voir que du flou, elle sentait une tape dans son dos.
— Miss Moon ?
La voix s'était rapprochée, une voix familière, féminine. Ce ne pouvait être Remus ou Sirius, il n'y avait qu'une explication : l'expérience de Mona avait mal tourné et maintenant, elle se trouvait à St Mangouste.
— On vous conduit à l'infirmerie ?
L'infirmerie ? Elle n'était pas déjà à l’hôpital ?
Bordel, Mona qu'est-ce que t'a foutu ?
La vision de Mona s'éclaira et la mine inquiète de Pansy Parkinson apparut devant ses yeux.
— Ça va ? demanda-t-elle vraiment souscieuse.
Pansy Parkinson ? Genre élève de quatrième année à Poudlard ?
Mona se releva d'un coup, regardant autour d'elle avec angoisse. Elle ne se trouvait pas dans son débarras ni à Sainte Mangouste, mais dans la salle de classe du professeur McGonagall. Qui d'ailleurs, se tenait devant elle.
Bordel Mona qu'est-ce que t'a foutu ?
— Miss Parkinson, accompagnez-la à l'infirmerie.
— Non, dit Mona. Je vais...
Mona se stoppa, l'intonation de sa voix était différente.
— Vous venez de vous écrouler sur votre livre, dit l'enseignante.
Elle regarda alors le volume de Mona de plus près.
— Qui n'est pas le manuel de mon cours d'ailleurs, dit-elle avec reproche. Je ne doute pas que la langue des sirènes ne manque pas d’intérêt, mais je vous priais de ne pas l'étudier durant mon cours.
— Il faut qu'elle aille à l'infirmerie, dit une voix masculine.
Mona se retourna et vit Drago Malefoy lui adresser un regard dédaigneux.
— J'y vais, seule, décréta Mona en rassemblant les affaires qui traînaient sur le bureau, affaires de Malorie, bien entendu.
La moitié de ses livres entre ses mains, le reste dans son sac, Mona traversa la pièce jusqu'à se retrouver dans le couloir. Elle se précipita alors vers les toilettes les plus proches et se regarda dans le miroir pour tomber nez à nez avec le reflet de Malorie.
— Oh non ! dit Mona.
Parce que t'es surprise en plus ? On a tous fini par comprendre. Comme d'habitude, tu as fait ta Mona. On a commencé l'année avec les compliments de quelques Moon sur ta magie et tu ne pouvais pas rester là-dessus. Non, tu es une héroïne ingrate et tu te fiches de ton pauvre narrateur forcé de raconter tes inepties à la con.
La respiration de Mona dans le corps de Malorie s'accéléra dangereusement, la sorcière eut l'impression qu'on lui écrasait la poitrine. Son souffle paraissait bloqué, la panique l'envahissait, elle sentait ses membres faiblir. Ses jambes semblaient la lâcher, elle rassembla toute son énergie pour plier doucement les genoux avant de tomber sur le sol. Sur le carrelage, elle rampa sous le lavabo et s'y installa lamentablement, ses jambes étendues comme abandonnées de toutes décisions. Il fallut plusieurs minutes à Mona pour reprendre ses esprits.
Non, mais vas — y, paniques ! tu as le temps en plus ! montre-toi efficace deux secondes !
Elle devait raisonner et vite.
Mieux, elle prend la bonne décision, y'a plus qu'à l'appliquer.
Elle semblait intacte, Malorie était-elle également intacte, mais dans son corps ? Ce sortilège était de l’expérimentation pure, Mona n'avait pas le droit d'en pratiquer sans l'accord du ministère. Elle ne pouvait pas se rendre à l’hôpital et si Malorie était mal ?
Si Malorie est à Tottemham, je te rappelle juste que Sirius et Remus y sont aussi.
Mona tenta d'assembler ses neurones à la recherche d'une solution.
Prince ! C'était tellement évident, c'est la seule personne auprès de qui Mona pourrait quérir de l'aide.
Ça, c'est de l'assemblage de neurone !
Elle ressortit dans le couloir vide parfaitement identique à celui qu'elle avait connu quelques années plus tôt. Tous les élèves étaient en cours, alors qu'elle prenait la direction des cachots, Mona chercha une bonne raison de se trouver là, hors d'une salle de classe. L'oubli d'un manuel quelconque était sa meilleure option. Dommage que Malorie n'était pas encore en cinquième année et donc préfète parce qu'il était évident que Malorie deviendrait préfète. C'était une étudiante modèle et ni Pansy Parkinson, ni Millicent Bulstrode ne pourraient obtenir ce titre. Ravie de sa déduction, Mona fit demi-tour pour la deuxième fois, le chemin à emprunter s'avérait plus compliqué que prévu et Malorie était peut-être en danger. Heureusement que Remus se situait dans l'appartement pour lui prêter main-forte... Remus... et Sirius. Si Malorie se trouvait dans son corps, comment Mona pourrait-elle justifier le fait qu'elle hébergeait Sirius ? Ou simplement le fait que Sirius se trouvait dans l'appartement ; la jeune fille imaginerait peut-être que leur mésaventure était due à sa présence et que le but de cet accident était leurs morts à toutes les deux.
Oui, elle y pense enfin.
Toutes ses interrogations cesseraient bientôt, Mona arriva face à la classe du professeur Rogue. Elle toqua à la porte, son cœur battant la chamade, elle ne devait pas paraître anormale, du moins Malorie ne devait pas paraître anormale.
Aucune réponse.
Mona toqua à nouveau avant d'ouvrir la porte sur la salle de classe vide. Encore mieux songea-t-elle. Elle se dirigea vers le bureau de l'enseignant qu'elle trouva tout aussi vide.
La panique l'envahit de nouveau, elle s'adossa contre le mur pour tenter de reprendre ses esprits.
Mais BOUGE !
Elle tenta d'assembler les différentes options qui s'offraient à elle. Severus finirait par revenir, elle pouvait aussi bien l'attendre ici. Mais s'il mettait trop longtemps, l'absence de Malorie finirait par se remarquer. Elle pouvait également le guetter près de la grande salle, il irait dîner... et serait inaccessible. Et l'absence de Malorie serait ce coup-ci vraiment remarquée. Mona devait agir vite, c'était sa seule certitude. Elle devait dégoter Rogue maintenant. Les jumeaux ! Ils avaient la carte du maraudeur et pourraient situer rapidement le nom de Rogue. Un Weasley ! Mona devait trouver un Weasley. Retrouver la salle commune des Gryffondor fut moins compliqué que de retrouver une ancienne salle de classe. Alors qu'elle n'y avait jamais mis les pieds. Mona se cala dans un coin et patienta. Bientôt, Ginny apparut entourée de quelques amies.
— Ginny ! appela Mona.
Plusieurs têtes se tournèrent vers elle avec la mine étonnée, dont celle de Ginny.
— Je vous rejoins, dit Ginny à ses amies.
— Tu es sûre, on peut t'attendre ici, dit l'une de ses acolytes.
Mona eut l'impression qu'elles cherchaient toutes à mettre la main sur leur baguette. Malorie était si terrifiante ?
— Oui, allez-y ! insista Ginny.
Les filles rentrèrent une à une dans la salle commune sans cesser de jeter des regards inquiets en arrière. Ginny s'approcha de Malorie en l'incitant à s'éloigner.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle inquiète.
— J'ai un problème, avoua Mona.
— Je me doute, pour m’interpeller en public.
— J'ai besoin de Fred et George.
— Il t'a encore fait une crasse ? supposa Ginny.
— Pardon ?
— Malefoy, dit Ginny. S'il t'a fait une crasse, Fred et George ne t'aideront à améliorer la situation. Je t'ai déjà expliqué que tu ne faisais que l'empirer. Ça va atteindre des proportions qui vont te dépasser…
— Je ne suis pas là pour ça, coupa Mona.
— Ils ne sont pas dans la salle commune, je les ai croisés tout à l'heure, ils voulaient faire un tour dans le parc.
L'immense parc.
— Bon et bien, Ron, dit Mona. J'ai besoin d'un truc qui doit se trouver dans leur chambre, il doit pouvoir s'y rendre.
— Il doit encore être en train de rager dans sa chambre, supposa Ginny. C'est son activité favorite.
— Parfait, va me le dégoter, ordonna Mona sans chercher à comprendre pourquoi son cousin adoptait cette humeur.
Oui, Mona est une cousine aux petits soins pour sa famille.
Ginny tourna les talons et s’arrêta pour bifurquer de nouveau vers sa tante.
— Tu ressembles à ta mère comme ça. La même mimique. Tu sais, ce truc boudeur qu'elle fait... ajouta Ginny. Ce n’est pas flatteur…
Héhé !
— C'est parce que je suis elle, grinça Mona. Enfin Mona.
— Pardon ?
— Je suis Mona Moon, ta cousine, grinça Mona pressée. Va me chercher ton frère !
— Tu as pris quel mauvais sort ? s’inquiéta Ginny.
On a dû souvent lui cogner la tête quand elle était petite.
— Va me chercher Ron !
Ginny tourna brusquement les talons et se précipita pour revenir quelques minutes plus tard avec son frère.
— Qu'est-ce qui t'arrive Malorie ? demanda-t-il. Ginny me dit que tu te prends pour ta mère.
Nan, c'est Mona qui se prend pour une sorcière.
— J'ai besoin que tu ailles dans la chambre des jumeaux me trouver un parchemin qui s'appelle la Carte du Maraudeur, expliqua Mona en ignorant sa remarque.
— Comment tu connais l'existence de la carte ?
— Parce que j'ai cotoyer leurs concepteurs, s'agaça Mona.
Deux d'entre eux doivent justement être en train de subir la furie de Malorie.
— Fred et George n'ont plus la carte, dit Ron. Ils l'ont offert à Harry.
Fred et George n'avaient donc pas oublié qu'Harry était l'héritier de la Carte du Maraudeur.
— Bien, dit Mona. C’est ton ami, vous dormez dans la même chambre. Va la récupérer
Ron baissa la tête, la mine coupable.
— Ron boude Harry, expliqua Ginny.
— Pourquoi ?
— Parce que c'est un idiot, grogna Ginny. Il est jaloux.
— Alors tu es effectivement un idiot, dit Mona. On essaie de tuer ton ami et au moment où il aurait le plus besoin de soutien, tu l'évites. Tu es un sacré ami de l'inutile toi !
— Mona ! s'indigna Ron.
Il eut un mouvement de recul, surprit par ses propres paroles.
— Il me faut la carte !
— Harry n'est pas dans la salle commune, dit Ginny en regardant Malorie la mine choquée.
Les Weasley commenceraient-ils à envisager que Malorie est bien Mona ? Ils ne sont pas si rouillés que ça pour des roux… Oui, c'était nul comme vanne, je sors.
— Et il la garde avec lui pour éviter les autres élèves, expliqua Ron.
— Il s’entraîne avec Hermione dans une salle de classe vide pour demain, dit Ginny.
— Comment tu sais ça ? questionna Ron.
— Parce que j'ai demandé à Hermione, dit Ginny. Apparemment, ils ont trouvé une piste, mais Harry n'est pas très au point. La première tache est pour demain.
Mona se mordit la lèvre, semant des regards étonnés chez ses cousins.
— Il ne serait pas judicieux de l’embêter, reconnu Mona.
Et ça ne serait pas très canonique, Harry est censé s’entraîner au sortilège d'attraction à bloc avant l’épreuve.
— Pourquoi as-tu besoin de la carte ?
— Pour retrouver votre professeur Rogue.
Ginny et Ron échangèrent un regard.
— Alors là, si on avait des doutes, ce n'est vraiment pas Malorie, dit Ginny.
— Il n'est pas dans sa salle de classe ?
— J'en viens.
— La salle des professeurs... supposa Ginny.
— On se divise, organisa Mona. Je retourne vers son bureau. Ginny, tu fais le château ; Ron, tu cherches dans le parc et tu demandes à Fred et George de nous aider si vous trouvez Rogue : dites-lui que Rose l'attend dans son bureau. Je dois rester cachée, je ne peux pas risquer de croiser des amis de Malorie.
— Rose ? je croyais que tu étais Mona, s'étonna Ron.
— C'est un code, précisa Mona agacée. Allez, dépêchez-vous !
Les Weasley obéirent et Mona retourna dans les cachots. L'absence de Malorie était probablement signalée maintenant. Plus d'une heure s'était écoulée. Rogue n'était toujours pas dans son bureau. Mona s'installa pourtant dans la pièce et attendit. Au bout d'une vingtaine de minutes, Rogue entra une lettre à la main, Mona crut reconnaitre l'écriture de Ginny sur le papier.
Lui envoyer un hibou qui l'aurait forcément trouvé, pas con.
— Miss Moon ? dit-il étonné.
— Prince c'est moi, Mona.
— Pardon ?
— Rosaire, Prince ! dit Mona. Quel code veux-tu que j'utilise ? Je travaillais sur un sortilège d’inversement des objets et finalement : c'est moi qui me suis intervertit avec ma fille. Du moins, je l’espère, j'ignore comment se porte Malorie. Où est ta poudre de Cheminette ?
Severus Rogue regarda son amie sans pouvoir bouger.
— Qui as-tu croisé à Sainte mangouste le jour de la naissance de Malorie ?
— Narcissa Malefoy, dit Mona. Et tu m'accompagnais. C'est bon ? Pour le moment, je veux juste retrouver ma fille, débloque l'accès de ta cheminée.
— Parle-moi du sortilège, dit Rogue en s'approchant de l'âtre.
C'est tout ? Mona te parle depuis le corps de sa fille et toi t'es totalement d'accord avec ça.
— J'essayais d'intervertir un sac de ma fille et l'un de ses livres. Mon incantation était : alternamentum locum.
— Et tes sentiments à ce moment-là ?
— Colère, dit Mona. Confusion... culpabilité.
Gueule de bois.
— L'inversion de corps arrive assez souvent, dit Rogue. Finalement, c'est même un classique.
Bon d'accord, c'est peut-être une ficelle un peu grosse, mais dans un monde magique, il y a certaines opportunités à ne pas louper.
— Une simple essence de Lierre-Bétoiné suffira, dit Rogue.
La cheminée s'anima et il tendit de la poudre de Cheminette à Mona avant de retourner trifouiller dans ses affaires. Il revint après quelques secondes qui parurent interminables à Mona.
— Reste dans le coin, j'aurais sûrement encore besoin de toi, ordonna Mona.
Sans rien ajouter de plus, elle plongea dans l'âtre de la cheminée. Le salon de Mona apparu devant ses yeux. Le corps de Mona était sagement installé sur le canapé, une expression rageuse pour Mona au visage.
En clair : Malorie dans le corps de Mona boude Mona dans le corps de Malorie.
— Qu'est-ce que t'as fait ? s'écria le corps de Mona.
— Malorie c'est bien toi ? demanda Mona.
— Qui veux-tu que ce soit ? Tu me rends mon corps maintenant ?
Mona se jeta sur elle-même pour s'enlacer.
— C'est vraiment très étrange, commenta une voix.
Un aboiement lui répondit. Mona tourna alors la tête vers eux.
Remus était attablé à la table de la cuisine devant les notes de Mona. À ses pieds, Sirius avait repris sa forme de chien.
— J'ai de l'essence de lierre-bétoine, dit Mona. Ça va nous rendre nos corps.
— Apparemment, Adécrimé a aussi eu ce genre d'accident, raconta Remus en montrant un livre. L'essence de lierre-bétoine est une bonne idée.
— Où est-ce que tu as trouvé ça ? demanda Malorie en désignant la fiole.
— C'est le professeur Rogue qui me l'a confiée ?
— Parce que toute l'école est au courant ?
— Non, juste lui et tes cousins, il faudra que tu ailles les rassurer d'ailleurs.
— Pourquoi le professeur Rogue a-t-il été mis au courant ?
— C'est une longue histoire, bois !
Elle lui tendit la fiole et Malorie en but la moitié avant de donner l'autre moitié à sa fille... mère.
Bon, je me perds un peu.
Mona but à son tour et incita Malorie à retourner s'asseoir sur le canapé.
— Tu as des problèmes avec Drago Malefoy ? interrogea Mona.
— Il n'aime pas le fait que notre famille retrouve sa puissance, dit Malorie. Il est jaloux. Et c'est moi qui devrais poser les questions.
— On va vous laisser un instant, intervint Remus. Je voulais justement voir cette bibliothèque.
Lui et Sirius s'éloignèrent.
— Qu'est-ce que mon ancien professeur de Défense contre les forces du mal fiche ici ? demanda Malorie.
— C'est un ami.
— Et tu ne me l'as jamais dit ?
— On n'est pas super proche, dit Mona. Mais je...
Malorie fit un signe d'impatience.
— J'avais besoin d'un conseil pour ce sortilège.
— Ouais, c'est ça, dit Malorie peu convaincue. Et il ne se déplace jamais sans son chien ?
— Il aime les canidés, justifia Mona.
— J'ai eu une hallucination aussi, expliqua Malorie.
— Quelle hallucination ?
— Quand je me suis réveillée, le professeur Lupin me tapotait sur la joue, enfin sur ta joue, raconta Malorie. Et j'ai cru apercevoir Sirius Black dans l'encadrement de la porte.
Mona se tourna vers sa fille alors que sa vue commençait à défaillir.
— Étrange, dit-elle finalement.
Brusquement, le noir se fit.
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- H.L.M. (Honorable Lecteur Modéré)
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Joe Le Dingue »
Je me répète, mais bon chapitre quand même.
Cette phrase en particulier m'a bien fait rire :
Cette phrase en particulier m'a bien fait rire :
Si tu ratifiais un minimum de rationalisation, tu ne raterais pas ce qu'est radicalement Peter.
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