Bref voici le nouveau chapitre :
Chapitre 88 : 1984 : Composition vampirique
Spoiler (cliquez pour révéler) : – Alors Lorcan ? À part ensorceler la sœur de ton ami, que fais-tu de beau depuis Poudlard ?
Il laissa échapper un sourire, sourire qui n'avait rien de particulièrement envoutant. Mona réalisa avec surprise qu'elle aurait adoré être sous l'emprise du charme quelques secondes encore.
– Je compose, dit-il.
– Tu composes ? répéta-t-elle sans comprendre.
– De la musique.
– Vraiment ? dit-elle fascinée. De quel style ?
– Du style que les clients veulent, dévoila-t-il.
Mona le regarda avec incompréhension avant qu'il n'ajoute :
– Je travaille dans la pub, dit-il. Je compose des musiques de pub. D'ailleurs, celle que l'on entend en ce moment, j'en suis le compositeur.
Mona tendit l'oreille et essaya d'entendre la musique derrière la réclame pour du papier toilette.
– C'est charmant, dit-elle.
Non, faire de la pub pour du PQ, ce n'est pas « charmant » ; molletonné ou résistant à la rigueur
Dans le stade, la tension montait progressivement, les publicités avaient laissé leur place à la voix du commentateur. Le niveau sonore semblait atteindre des sommets lorsqu'enfin les joueurs firent leur apparition sur le terrain. Hugh fut le dernier à se présenter, les cris qui lui étaient adressés étaient plus forts que pour tous les autres joueurs réunis. Mona avait crié avec plus de virulence que n'importe quel autre spectateur. Le jeu commença sous ses yeux sans qu'aucune pensée vienne perturber son attention. Obnubilée par l'action, ses yeux fixèrent son frère sans se détacher, Mona salua d'une exclamation hystérique chacun de ses mouvements et lorsqu’après une vingtaine de minutes de jeu, Hugh remonta en chandelle en tenant entre ses mains le vif d'or, elle hurla à s'en casser la voix.
J'ai honte de l'admettre, mais je regrette que Terence ne soit pas présent, il ne t'aurait pas laissé exhiber ce comportement en public.
– Tu as du coffre, commenta Lorcan lorsque Mona fut calmée.
– Tu as vu ça, lança-t-elle en lui adressant une œillade.
Elle se détourna immédiatement en regrettant cette familiarité, Lorcan était bien trop jeune et restait un ami de son frère. Elle ne pouvait pas se permettre un tel geste.
– On rejoint les vestiaires ? demanda Béa, les joues rougies par la joie.
Mona approuva et tous descendirent les escaliers aussi vite qu'ils le purent dans la foule en déplacement. Dans les dédales, Mona sentit le regard de Lorcan dans sa direction, elle se promit de mettre plus de distance entre elle et le garçon.
J'espère bien Gamine ! Il a quatre ans de moins que toi.
Une fois arrivée dans le vestiaire, elle oublia instantanément la bonne résolution prise quelques minutes auparavant et laissa Lorcan se placer à quelques centimètres d'elle.
C'était bien la peine.
Hugh était en léger retrait et discutait avec une femme arborant d'épaisses lunettes opaques. En les remarquant, il adressa un sourire rayonnant à sa grande sœur avant de retourner son attention vers son interlocutrice. Entre eux, une plume à papote glissait avec entrain sur un parchemin. Mona et les autres attendirent patiemment qu'ils terminent, mais juste après la journaliste, un homme se présenta et sortit également une plume à papote.
– Décidément, constata Mona avec fierté. Mon petit frère est une vraie célébrité.
– La manière dont il a attrapé le vif restera dans les annales, c'était impressionnant, commenta Béa.
– Aussi impressionnant que la puissance de voix de sa sœur, souffla Lorcan à l'oreille de Mona.
Non, alors non. À la base, je n’ai rien contre toi, Lorcan. Comparé aux autres Serpentard, j'ai envie de dire que tu conservais plutôt l'air sain. Si on occulte le fait que tu demeures un demi-vampire. Mais si tu dragues mon héroïne abstinente, on ne va pas s'entendre.
Sans pouvoir s'en empêcher, elle se tourna vers lui pour lui sourire.
– Je suis sans éducation, je ne t'ai même pas demandé ce que tu deviens, dit-il à voix basse.
– Rien de particulier. J’élève ma fille.
– « L'adorable Malorie ». Hugh nomme sa nièce de cette façon.
Il parlait toujours à voix basse et se penchait vers Mona, écartant ainsi Béa et Glenda de la conversation.
– Tu es toujours aussi douée en sortilège ?
– Oui, repondit Mona avec un sourire.
– Tu as vu la publication du Cercle Sortilègique sur le maléfice de Géfindecoït ?
– Oui, s'écria Mona ravie de pouvoir en parler.
Sans s'en rendre compte, elle baissa à son tour la voix et se rapprocha de son interlocuteur. Béa et Glenda discutaient entre elles, vérifiant de temps à autre que le demi-vampire n'utilisait pas son charme magique.
Après quelques minutes, Hugh revint sans que Mona s'en rende compte. Elle dut suivre le regard gêné de Lorcan pour remarquer la présence de son frère.
– Hugh ! Tu as été grandiose ! s'écria-t-elle en oubliant Lorcan dans l'instant.
Elle s'approcha de lui, sans parvenir à enlacer son frère, son éducation ne lui avait pas enseigné cette proximité. Hugh ne regarda pas tout de suite sa sœur, adressant un regard réprobateur à son ami.
– Je n'étais pas en grande forme pourtant, dit-il en se tournant enfin vers elle.
– Qu'est-ce que ça sera pour les prochains matchs alors ? commenta-t-elle radieuse.
Il sourit, plus flatté que jamais. Sentant toujours le regard de Lorcan sur elle, Mona parvint à l'éviter pour le reste de la soirée, préférant la compagnie de Béa.
Sage décision, finalement, la petite blonde sert à quelque chose.
Ce n'est que très tard, après avoir passé la soirée avec l'équipe que tous rentrèrent chez Hugh pour fêter la victoire comme il se devait. Mona ayant bu un peu plus que de raison, tomba endormie dès que sa tête toucha son oreiller.
Jour 4
Mona s'éveilla plus tard qu'à l'accoutumée, son crâne était légèrement douloureux et elle se promit de prendre une potion contre la gueule de bois. Sortie de son lit, elle ouvrit sa minuscule fenêtre avant de la refermer aussitôt. Septembre semblait s'être installé en une nuit. Les températures chaudes des jours précédents laissaient place à une simple tiédeur accompagnée d'une faible pluie. Légèrement frissonnante, Mona sortit de la chambre sans prendre le temps d'enfiler quelque chose par-dessus son pyjama. Après un rapide tour par la salle de bain, elle revint dans le couloir où elle se heurta à Lorcan.
– Des poissons, dit-il en regardant le pyjama de Mona.
Mona baissa la tête pour observer à son tour, les poissons décolorés qui ornaient le tissu de ses vêtements.
Il la mate là ? Non, parce qu'elle ne porte pas de soutif et que son truc boutonné est mal boutonné.
– Oui, j'ai laissé les petites fleurs à la maison, répondit-elle en veillant à ne pas lui parler trop près pour qu'il ne sente pas son haleine du matin.
Lorcan sourit sans lâcher le regard de Mona.
– Les filles veulent faire un tour sur la plage.
– Avec ce temps ? s'étonna-t-elle.
– Oui, elles sont prêtes à échanger leur après-midi « bronzette » contre un après-midi « promenade au bord de l'eau ».
– On va avoir froid, commenta Mona.
– Je crois qu'elles ne le réalisent pas très bien, confirma Lorcan.
– Peu importe, je file me changer.
Elle se pressa dans sa chambre, referma la porte et s'adossa contre le battant. Ses yeux fermés, elle guetta les battements de son cœur et fut satisfaite de découvrir que cette conversation avec Lorcan ne lui avait fait aucun effet. Le revoir après tout ce temps l'avait sans doute un peu chamboulé.
Mais oui, c'était juste son charme magique et puis tes hormones te travaillent probablement un peu. Ta dernière fornication remonte à plusieurs années ; ce qui me convient très bien. Pour mémoire, ton dernier copulateur t'as laissé quelques plantations dans le bide, retiens ça s'il te prend l'envie de pratiquer le coït à nouveau.
Le petit groupe composé de Hugh, ses amis et sa sœur passa la journée au bord de la mer, tout comme Béa et Glenda l'avaient espéré. En revanche, elles semblaient regretter leur choix après avoir gouté aux températures. Après une escale dans un restaurant moldu pour le déjeuner, ils repartirent à la découverte du paysage bleuté. Malgré ses doigts engourdis, son nez endolori et le rhume menaçant, Mona appréciait plus que tout ces instants qui rompaient sa monotonie quotidienne. Hugh semblait plus heureux qu'il ne l'eût jamais été, sa nouvelle célébrité ne l'avait pas changé, il restait le même garçon adorable. Prêtant son manteau à une Béa frigorifiée et ravie du geste de son ami.
– Tu veux ma veste ? proposa Lorcan à Mona.
– Non, ça ira, répondit-elle ravie, tu auras froid après.
– Je suis peu sensible au froid, révéla-t-il avec un sourire.
– Dans ce cas...
Lorcan se pressa d'enlever sa veste et de la poser sur les épaules de Mona.
– Donc moi, je me les pèle en silence, fit remarquer Glenda.
En silence oui.
– En silence, oui, surtout, dit Lorcan taquin.
…
…
…
Je rêve ou il vient de me piquer ma réplique ? Quelqu'un pourrait lui planter un pieu dans le cœur ?
Aussitôt, Glenda se mit à parler pour ne rien dire, juste pour embêter Lorcan. Mona amusée ne l’écoutait que d'une oreille, remarquant alors un manège qu'elle n'avait encore jamais remarqué. Béa et Hugh avançaient côte à côte, Béa semblait frôler volontairement Hugh à plusieurs reprises, savourant visiblement ces courts instants de contact. Mona savait que Béa avait toujours beaucoup apprécié son frère, mais c'était Glenda qui avait eu l'honneur de ses faveurs à une époque. Une situation délicate n'était-elle pas en train de se jouer sous ses yeux ? Attentive, Mona passa le reste de la journée à observer son frère et Béa. Ils se retrouvaient souvent côte à côte et Mona finissait de se convaincre que Béa n'était peut-être pas la seule investigatrice de ce rapprochement. Pourtant, aucun des deux ne faisait le moindre geste direct vers l'autre, leurs conversations étaient aussi anodines qu'avec les autres.
Dans la soirée, de retour à la maison, ils improvisèrent un dîner dominé par des verres de vin. Mona buvait de plus en plus, sans quitter son frère et Béa des yeux. Elle aimait bien Béa et elle ne serait pas contre une relation entre elle et Hugh. Mais Béa et Glenda étaient amies, Glenda était l'ex de Hugh.
Oui, elle radote dans sa tête, Mona a l'esprit embué par l'alcool.
Elle devait en savoir plus, et il n'y avait qu'une seule personne à qui elle pouvait en parler.
– Dis-moi Lorcan...
Ben voyons.
Elle lui fit signe de venir un peu à l'écart du groupe et il se pressa de la rejoindre.
Tu m'étonnes.
– Je ne crois pas avoir eu le temps de te dire que je te trouve de plus en plus épanouie, dit-il.
Nan mais Ducon : elle est saoule.
– Vraiment ? s'étonna Mona.
– Plus heureuse que quand tu étais à Poudlard, renchérit Lorcan.
– Merci, dit-elle encore surprise.
Non, mais il te drague, t'es conne où quoi ?
– En réalité, ce que je voulais te demander, commença Mona
Elle regarda dans la direction des trois autres sorciers, Glenda avait sorti une longue pipe en bois offerte par un musicien venu jouer à la radio.
– Béa et Hugh, finit Lorcan alors que Béa prenait une bouffée de fumée à la suite de son amie.
– Oui, renchérit Mona ravie d'éviter un questionnement direct. Il se passe quelque chose entre eux ?
Béa passa la pipe à Hugh qui après une courte hésitation, inspira à son tour une grande bouffée de fumée avant de reposer l'objet du délit sur la table entre eux.
Oui, ce n'est pas du simple tabac.
– Non, expliqua Lorcan. Il ne se passe rien, ce n'est pourtant pas l'envie qui leur manque à tous les deux.
– Pourquoi ne font-ils rien alors ? À cause de Glenda ?
– Je pense simplement que l'idée de franchir la barrière de l'amitié ne leur vient même pas à l'esprit.
Mona retourna son regard vers le canapé. Hugh, Glenda et Béa étaient affalés dans le fond de leur siège, les yeux vitreux et à peine conscient de ce qui les entourait.
– C'est rapide.
– Nous pourrions faire n'importe quoi, ils ne s'en rendraient pas compte, s'amusa Lorcan.
– Vas-y, fais un truc stupide pour les stimuler, je te regarde, encouragea Mona.
– Un truc stupide ? dit-il en la fixant dans les yeux. J'ai bien une idée.
Avant d'avoir pu ouvrir la bouche pour lui répondre, Mona sentit une vague de chaleur l'envahir. Lorcan était si près d'elle, ses lèvres si rouges étaient brusquement si attirantes.
Il fait agir son charme sur toi Gamine, réveille-toi.
Le cœur tonitruant de Mona semblait lui boucher les oreilles, lui enlever toute capacité de raisonnement. Lorcan se rapprocha un peu plus, regarda les lèvres de Mona et lui sourit. Sans réfléchir, à peine consciente, elle l'embrassa.
Jour 5
– Réveillez-vous, il est quinze heures !
Mona ouvrit péniblement les yeux, redressa la tête avec douleur. Elle n'était pas dans un lit, mais à moitié allongée sur le canapé de Hugh, sa tête était posée sur l'épaule de Béa alors que ses propres genoux servaient d'oreiller à Lorcan. Dans le flou, Mona aperçut Glenda se réveillant et se rendormant d'une seconde sur l'autre en manquant de tomber de son fauteuil. Les yeux de Mona cherchèrent de vagues souvenirs de la soirée de la veille et son regard se porta sur la petite table où étaient disposées plusieurs bouteilles vides et la pipe magique de Glenda.
T'as pas honte ? T'amuser, franchement ! Bon, ok c'est avec Hugh et ses potes donc plutôt sain, alors nous dirons que tu as le droit.
Hugh, debout et prompt, apportait des verres fumants à tout le monde. Mona tenta de prendre le sien à plusieurs reprises avant qu'Hugh lasse, lui verse lui-même le liquide dans le gosier. La vue de Mona s’éclaircit immédiatement, elle se redressa en rendant son épaule à Béa. En revanche, la cheville de Mona était prisonnière d'une main de Lorcan, elle le découvrait à peine et elle se remémora aussitôt des détails honteux de la veille.
Elle avait embrassé Lorcan. Il avait utilisé son charme magique et d’emblée, s'était excusé et ils n'avaient pas recommencé. Mona n'avait finalement pas grand-chose à se reprocher, personne n'avait rien vu, Hugh et les filles n'étaient déjà plus en état. Devant le charme vampirique de Lorcan, il n'était pas anormal d'avoir cédé à la tentation. En revanche, Mona se souvenait très bien du plaisir qu'elle avait éprouvé avec ce simple baiser. Qu'il soit magique et non réel n'avait pas tellement d'importance, Lorcan pouvait activer son pouvoir de nouveau, Mona recueillerait cette excuse pour l'embrasser avec un large plaisir. Pour le moment, elle ne pouvait s'empêcher de le toucher discrètement à plusieurs reprises, simulant des accidents. Lorcan de son côté adoptait le même comportement, le fait qu'il ne lâche pas la cheville de Mona lui indiquait qu'il ne comptait pas s'arrêter. Malheureusement, plus les minutes passaient, plus l'esprit de Mona perdait de sa brume, elle réalisait bientôt que ce comportement n'était pas adéquat, qu'elle ne pouvait plus provoquer ces contacts physiques ; ce bout de papier collé sur le visage de Lorcan était pourtant un bon prétexte.
Bon, on va peut-être arrêter les conneries Gamine. Je te rappelle que le gus est vampire, ami de ton frère, qu'il a quatre ans de moins que toi et que tu es mère de famille.
– Oula, dit Glenda en lisant un parchemin retrouvé sur la table basse parmi les cadavres.
Tous les regards se tournèrent vers elle, hormis celui de Mona. Elle retira doucement le papier collé sur son voisin avant de reporter son attention sur Glenda.
– Qu'est-ce que c'est ? demanda Béa.
– Nous avons écrit une chanson, dévoila Glenda.
– Ça parle de quoi ?
– Je suppose que Lorcan est censé la chanter, dit Glenda. La chanson s'appelle « Cou de vous ».
– Ce n’est pas terrible comme titre, fit remarquer Mona.
– C'est toi qui l'as trouvé si ma mémoire est bonne, commenta Hugh.
– Je m'abstiendrais de trouver des titres de chanson à l'avenir, dit-elle.
– En fait, intervint Lorcan survolant le texte. C'est plutôt bien trouvé.
– Toute la chanson est niaise, indiqua Glenda.
– Ce n’est pas pire que ce que ta radio passe en ce moment.
– Les années que nous vivons ne sont pas saines pour la qualité de la musique, commenta Glenda tristement.
– En tout cas, dit Hugh. Je me souviens très bien de Lorcan décrétant qu'il en ferait un morceau et de Glenda annonçant qu'elle le passerait à la programmation.
– Cette chanson ne fonctionnera jamais, dit Mona en survolant les paroles.
Vous devinez tout seul ce qu'il adviendra de cette chanson où je vous fais un dessin ?
Quatre heures plus tard, tous dînèrent rapidement, le week-end était terminé et chacun devait rentrer chez soi. Assise aux côtés de Lorcan, Mona tartina rapidement une tranche de pain en veillant à effleurer Lorcan à chaque geste. Sans se regarder, ils parlèrent avec les autres, leurs genoux étant en contact permanent. Glenda et Béa étaient de plus en plus emballées par la chanson écrite à cinq mains, la veille au soir. Mona ne cessait d'implorer que son nom et celui de son frère n'apparaissent nulle part ; hormis sur les droits d'auteurs s'il devait en avoir. Chose improbable.
– Oups, dit Mona, mon portoloin décolle dans vingt minutes.
Elle reposa sa tartine à peine entamée et rejoignit l'étage en montant les quatre par quatre. Elle ouvrit sa valise et y lança toutes ses affaires qu'elle avait eu le temps d'éparpiller sur les deux derniers jours. Lorsqu'elle redescendit, elle retrouva Lorcan, ses valises également prêtes.
– Tu me fais profiter de ton portoloin ? demanda-t-il. Je dois aussi rentrer sur Londres et le Magicobus m’épuise d'avance.
Mona acquiesça, alors que ses hormones lui envoyaient un flot d'images dans sa tête. Hugh revint de la cuisine et aussitôt, elle se calma.
– Alors, c'est réglé ? demanda-t-il. Tu rentres avec ma sœur ?
– Oui, dit-elle. Je ne vais pas le laisser se perdre dans des heures de voyage en bus.
– Il te reste combien de temps ? demanda Hugh.
Mona regarda sa montre et sortit en même temps la lampe ensorcelée quelques jours auparavant.
– Trois minutes.
– Tu reviendras me voir ? demanda Hugh.
– Promis, dit Mona. Je reviendrais. Je me suis beaucoup amusée et j'ai hâte de recommencer.
– Mais carrément, dit Glenda. Qui aurait cru que c'est la grande sœur de Hugh qui m'aurait entraînée à danser sur la table.
Mona fronça les sourcils en se souvenant peu à peu de ce souvenir qui lui revenait en mémoire.
– Ce pourrait être amusant si Terence pouvait venir, suggéra Hugh.
Mona lança un regard éloquent à son frère qui éclata de rire. La montre de Mona se mit alors à sonner.
– On se revoit bientôt, assura-t-elle en resserrant contre elle sa valise.
Glenda et Béa firent de petits signes de la main et Mona tendit la vieille lampe à Lorcan pour qu'il la touche.
– À bientôt, les filles ! lança Mona alors qu'elle se sentait harpée par le nombril.
– Rapide, commenta Lorcan en regardant autour de lui.
Comme à son habitude, Mona avait atterri dans le placard à balai de l'immeuble. Elle ouvrit la porte et poussa sa valise hors du cagibi. Lorcan l'imita aussitôt.
– Pourquoi n'avais-tu pas prévu un atterrissage dans ton appartement ? interrogea-t-il.
– À cause des sortilèges de protection, dit-elle simplement.
Il acquiesça et fit face à Mona, sa valise à ses pieds.
– Ma fille ne rentre que demain matin, raconta-t-elle. Tu veux boire quelque chose ?
Elle ne savait pas pourquoi elle avait précisé que Malorie ne serait pas là.
Moi, je sais pourquoi, parce que t'es en chien.
Il acquiesça, ravi, et tous les deux montèrent les marches, Mona ouvrit péniblement la porte de ses doigts tremblants. Elle la maintint ouverte alors que Lorcan entrait à son tour en regardant autour de lui avec un petit sourire.
– C'est un peu... commença Mona qui ne savait pas trop comment décrire son appartement après deux jours d'absence.
Lorcan posa sa valise sur le sol et se tourna vers Mona alors qu'elle reprenait la parole.
– Je n'avais pas prévu...
Elle s'arrêta de parler en voyant Lorcan se rapprocher d'elle avec un sourire sans charme magique. Il ne s'arrêta que lorsque leurs corps se frôlèrent. Ils restèrent là immobiles, se regardant droit dans les yeux en silence. Après quelques secondes de supplice, Lorcan réduit l'écart entre leurs lèvres et ils s'embrassèrent.
Je dois te rappeler que c'est un pote de ton frère ? Qu'il a quatre ans de moins que toi, que c'est un demi-vampire ? En même temps, quand on voit tes ex et l'état dans lequel tu te trouves.
Mona passa ses bras autour de son cou, frissonnant un peu plus à chaque contact. Elle crut se sentir défaillir lorsqu'il passa ses bras autour de sa taille. Elle perdait le contrôle, et elle adorait ça.
– Fais-le agir, dit-elle en se détachant légèrement.
– Quoi donc ?
– Ton charme vampirique.
Lorcan resserra son étreinte et Mona sentit son cerveau se figer. Elle ne répondait plus de rien ne réclamant qu'un contact physique prolongé et sexuel.
Je n'arrive pas à croire que tu me forces à narrer ça.
Mona enleva si rapidement la chemise de Lorcan qu'un bouton sauta sur le sol. Ce n'est que lorsque Lorcan la souleva pour l'asseoir sur la table de la cuisine qu'elle réalisa qu'elle ne portait déjà plus de vêtement en haut du corps sans pour autant se souvenir de les avoir enlevés. En revanche, elle sentait bien, les mains de Lorcan cherchant à comprendre comment enlever sa ceinture.
STOP !
Ma tolérance à des limites. Je vous la fais courte, ils vont baiser sur la table de la cuisine. Et dans la chambre... et sur le canapé. Puis re-dans la chambre et dans le couloir. Et dans la douche... puis re-re-la chambre. SALOPE !
Jour 6
De doux baisers dans la nuque de Mona la réveillèrent.
Ça commence mal.
Elle gémit de plaisir en ouvrant doucement les yeux.
Non, non, je ne vais pas le supporter longtemps, je sais qu’après autant de temps d'abstinence, je dois faire un effort, mais là non je sature.
Lorcan se tenait au dessus d'elle, un sourire sur les lèvres. Il l'embrassa sur la bouche avant de déposer une multitude de baisers dans son cou.
Je précise qu'on me force à narrer ce genre de cochonnerie.
– Tu as faim ? demanda Mona profitant de ces quelques secondes où il ne pouvait pas sentir son haleine.
C'est un demi-vampire, il a la tête dans ton cou et toi tu lui demandes s'il a faim. T'es conne ou bien ?
– Pas tout de suite, dit-il en enlevant brusquement la couette qui les recouvrait.
CENSURE !
En résumé : ça baise et moi je fais une avance rapide. >>>>
Là, ils mangent dans la cuisine, très bien.
Après deux jours d'absence, Mona ne trouva pas grand-chose dans ses placards, mais Lorcan semblait prêt à avaler n'importe quoi. Mona était elle-même très surprise par son appétit.
Tu m'étonnes, vu le sport pratiqué la veille.
– Tu vas faire quoi aujourd'hui ? questionna-t-elle.
– Travailler, répondit Lorcan avec un sourire évident. J'ai des rendez-vous en fin de matinée.
Assis face à face, ils se regardèrent droit dans les yeux en échangeant sourire sur sourire.
– Et toi ? s'intéressa-t-il.
– Grace devrait arriver d'ici une petite heure, expliqua Mona. Et je pressens une petite visite de Terence pour avoir mon rapport du week-end.
Lorcan sourit plus largement encore sans cesser d'engloutir les biscottes cassantes. Mona de son côté baissa la tête, ne sachant comment formuler sa phrase.
– Je pense qu'il serait plus judicieux que tu...
Les yeux figés sur son bol de café, elle s'arrêta, ne sachant comment continuer.
– Que tu...
– Que je ne sois pas là lorsque Grace et ta fille arriveront, finit-il dans un sourire.
– Oui, dit-elle mal à l'aise.
– C'est parfaitement normal, rassura-t-il. Je termine mes biscottes et je file.
– Tu n'es pas obligé de...
Elle ne continua pas sa phrase, que Lorcan parte sous peu l'arrangeait bien, Grace pouvait arriver en avance. Le demi-vampire sourit devant la gêne de Mona et balaya d'un geste son hésitation. Mona était rassurée, elle ne savait pas du tout comment réagir dans cette situation, il n'était pas question que Malorie tombe nez à nez avec Lorcan, bien qu'elle pourrait sans doute embobiner sa fille, Grace serait bien plus compliqué à berner.
Tu es sure ? Ce n’est pas une flèche ta copine. Tu pourrais lui faire croire que Lorcan est venu contrôler ton compteur électrique. Oui, tu n'as pas l'électricité et Lorcan n'est pas électricien, mais je suis persuadé que ça peut marcher.
Pour répondre à ta question arya Who, je n'ai pas prévu de suite à la repartition.
En revanche, qui te dis que Sirius ne reviendra pas ?
La conception de Malorie quant à elle a lieu quelques semaines après la mort de gideon et fabian