Bon alors voilà, depuis que je suis 'ré-arrivée' sur la gazette, je me suis remise à écrire en français ce qui ne m'était pas arrivé depuis 4 ans.
En général, c'est plus de la poésie ou du jeu de rôle.
Mais parfois j'écris des choses individuelles et courtes; c'est la cas de cette nouvelle. Elle n'est pas parfaite, mais bon; elle est venue d'elle même aujourd'hui, issue de bouts de rêves notamment... qui parfois vous laissent des sentiments, des ressentis très forts. C'est la raison pour laquelle aucun des personnages n'a de noms parce qu'aucun n'a été prononcé et donc je ne les connais pas

Je compte utiliser ce sujet pour y mettre mes histoires, mes poèmes, mais j'aimerais bien avoir vos commentaires. Des choses pas claires, des impressions... n'importe quoi, je suis une personne constructiviste (pas de le sens de la théorie des RI ou de philo po...) et je m'appuie souvent sur ce que l'on me dit pour avancer donc, je compte aussi un peu sur vous

Tout est copyrighté bien sûr
Elle ne sentait pas vraiment à l’aise, se concentrant pour ne pas trébucher avec ces talons auxquels elle n’était guère habituée. Mais elle avait tout de même relevé le défi ; pour quelle raison, elle n’arrivait pas vraiment à le déterminer. Parce qu’elle savait pertinemment que ce n’était pas les filles mais bien lui qui l’avait mise au défi ? Non par ses mots, mais par ses regards, son attitude lorsqu’elles en avaient parlé. Et elle ne pouvait pas refuser son défi ; celui de ces filles, il n’avait aucun intérêt, mais le sien c’était autre chose bien qu’elle ignorât pourquoi. Son regard qui la taquinait, lui disant qu’elle ne le ferait pas parce qu’elle avait peur, son attitude qui en disait autant, tout cela avait aiguillonné son orgueil et elle avait relevé le gant. Et elle l’avait fait avec la manière. Jamais elle n’avait imaginé porter ce genre de chose, même dans ses pires cauchemars. Au fait pourquoi le faisait-elle encore ? Pour prouver quoi ? Qu’elle n’était pas seulement un garçon manqué, dépassée par tout ce qui pouvait lui rappeler qu’elle était une fille, non une femme, mais aussi une personne qui pouvait surpasser ses craintes. Et qu’est-ce que cela lui apporterait ? Rien finalement, c’était stupide.
Elle fit demi-tour, prête à rentrer chez elle et quitter cette robe stupide pour enfiler des pantalons plus confortables et se balader dans les rues au lieu de se rendre à cette fête idiote où elle se sentirait de trop encore une fois, mais s’arrêta net stoppée par la personne qui se tenait devant elle. Elle allait s’excuser lorsqu’elle réalisa qui elle venait de percuter. Lui ! Il souriait et elle se sentit rougir ; non seulement elle avait relevé un défi stupide mais en plus elle s’était mise dans une position de vulnérabilité qui la mettait terriblement mal à l’aise.
« Tu ne repars pas tout de même? » dit-il lui donnant encore une fois l’impression qu’il lisait dans ses pensées.
« Et bien… »
« Si tu étais en train de repartir ; ce n’est pas très gentil de s’éclipser de cette manière. Et puis, est-ce vraiment si terrible que cela ? »
Elle haussa les épaules, chassant ce sentiment bizarre qui commençait à l’envahir mais répondit honnêtement.
« Tu n’as pas idée. Je regrette d’avoir répondu à votre provocation finalement. »
Il la repoussa un peu et la dévisagea de haut en bas, semblant analyser l’ensemble des coutures de la robe que sa mère avait fini par acheter, trop heureuse que sa fille daigne enfin en porter une. Il la mettait encore plus mal à l’aise à observer les plis de la robe en soie lilas. Elle allait lui dire d’arrêter lorsqu’il la regarda dans les yeux souriant encore.
« Cela te va bien pourtant. »
« Oui et bien moi je me sens pas vraiment à l’aise avec tout cela. »
« Mais si, mais si. Et puis tu ne voudrais pas les laisser gagner ces pimbêches… » Répondit-il avec un sourire encourageant qui contredisait quelque peu son ton moqueur ; il semblait ne pas les porter dans son cœur et pourtant il n’en avait jamais rien dit. Il avait toujours paru faire partie de leur groupe de connaissances. Et pour une raison inconnue, ces quelques mots parvinrent à la persuader d’y aller.
Il passa devant elle lui montrant le chemin vers la salle qu’elle ne connaissait pas ; enfin si, elle connaissait son existence mais elle n’y était jamais allée. Les bals, les soirées toutes ces choses elle les avait évitées au cours des trois années qu’elle avait passées dans cette université. Mais il semblait que ce soir elle n’y couperait pas, il ne paraissait absolument pas prêt à la laisser partir ; elle ne comprenait pas bien pourquoi d’ailleurs. Avant d’entrer, il lui saisit le bras, créant une douce chaleur sur sa peau là où sa main reposait. Sa présence avait quelque chose de réconfortant, mais il lui avait toujours paru comme une force tranquille depuis leur première rencontre ; beaucoup prétendaient qu’il était gay mais elle ne lui avait jamais posé la question. Cela lui importait peu et, en fait, il était plus que probable que c’était la raison pour laquelle elle ne s’était jamais sentie menacée en sa présence, qu’elle était plus naturelle avec lui qu’avec les autres ; pourtant rien ne prouvait qu’il l’était et pour être tout à fait honnête, ce soir là dans son costume de la plus classique élégance, il avait plus tout du tombeur que du confident homosexuel.
« Prête ? »
« Pas vraiment mais bon. »
Elle prit une grande inspiration alors qu’il poussait les portes de la salle. Elle fut presque agressée par le bruit et la lumière qui l’accueillit : une musique un peu trop forte, des lumières clignotantes et surtout un monde fou. Elle frissonna mettant les freins ; la peur la saisit à la gorge, elle ne pouvait pas faire ça, elle n’était pas prête du tout. Il se tourna vers elle, probablement retenu par son arrêt.
« Ca va aller, ne t’inquiète pas. » dit-il souriant encore.
« Cela a l’air de beaucoup t’amuser mais pas moi… » répondit-elle mais elle savait que de toute façon, elle ne pouvait plus reculer car les gens alentours eux aussi s’étaient retournés lorsque les portes s’étaient ouvertes et les regards tombaient sur elle avec surprise. La plupart arboraient un sourire narquois et elle était certaine d’avoir entendu que ‘quelqu’un vient de perdre un pari’… enfin peut-être était-elle juste trop nerveuse et trop mal à l’aise. Elle se sentait fiévreuse et ses mains tremblaient soudain humides.
« Je dois partir » murmura-t-elle désespérée à son cavalier improvisé.
« Il n’en est pas question. » répondit-il, les dents serrés dans un sourire un peu crispé désormais.
Et elles arrivèrent, toutes les trois, dans des robes qui faisaient paraître la sienne tout à fait classique ; enfin peut-être l’était-elle d’ailleurs, mais pour elle non. Cela dit, le rose bonbon et le bleu turquoise avaient vraiment quelque chose de terriblement kitsch à ses yeux. Cela dit, les deux jeunes femmes étaient blondes donc cela pouvait passer. Le vert bouteille était moins agressif, mais la dentelle la rebutait véritablement. Elles portaient toutes les trois ce sourire de star qu’elles utilisaient lorsqu’elles flirtaient ou tentaient de séduire un professeur pour les inciter à ne pas les pénaliser pour un retard. Elle aurait probablement du se sentir honorée de se voir gratifiée de ce sourire généralement réservé à un cercle assez restreint, enfin non pas si restreint que cela finalement car elle n’était pas sûre qu’aucun gars du département n’ait pas été un copain pendant au moins quelques heures. Sauf peut-être lui… et encore, elle n’en était pas certaine. Il pressa son avant-bras dans un geste d’encouragement alors qu’elles se lançaient dans une tirade sur la beauté de sa robe.
« Quelle bonne idée, cela te va vraiment au teint… et autres bêtises du genre. » C’était ridicule et tellement cliché que cela finit par la détendre et au bout de quelques minutes il lui fallait se contenir pour ne pas éclater d’un rire qui les aurait vexées. Pas qu’elle s’en inquiète véritablement, mais elle ne tenait pas à déclencher un esclandre durant la soirée ; elle n’était déjà pas particulièrement appréciée, c’était inutile de se mettre à dos toutes les personnes présentes.
« Je vais nous chercher à boire » murmura-t-il à son oreille avant de la laisser avec le groupe des filles. Ces dernières continuaient de sourire de ce sourire faux et elle finit par leur demander
« Quoi ? »
Elles se regardèrent hésitantes mais toujours souriant avant que la brunette lui dise
« Nous étions persuadées que tu ne viendrais pas. »
Vous l’espériez plutôt, se dit-elle alors qu’elle répondait « vous aviez raison, j’ai failli ne pas venir. »
Elle n’eut pas à entendre la réponse car il revenait avec un verre de vin pour elle qu’elle prit mais ne but pas immédiatement.
« Tu es venu avec elle ? » les filles lui demandèrent.
« Hein ? » fit-il prétendant d’être choqué de la question. « Bien sûr. »
Elle le regarda surprise, mais reconnaissante quelque part ; cependant elle ne comprenait pas pourquoi il leur mentait. Elles échangèrent un regard qui ne lui dit rien de bon, mais n’en connaissant pas la signification, elle prétendit de ne pas l’avoir vu et sirotant son verre de vin.
Ils restèrent plantés là à s’observer pendant un moment jusqu’à ce que les cavaliers de filles viennent les chercher, jetant sur elle un regard qu’elle n’aima pas non plus et qui la mit terriblement mal à l’aise. Elle avait l’impression que quelque chose se préparait contre elle mais elle ignorait quoi. Et elle n’eut guère le temps d’y penser car le DJ mit en route le bal et il l’invita à danser, prenant son verre, le déposant sur la table puis l’emmenant sur la piste de danse. Elle n’osait bouger trop, encore mal à l’aise dans ses mouvements, mais lorsqu’un rock suivit, il lui saisit la main et la dirigea sans lui laisser l’occasion de penser à ce qui se passait. Elle n’eut d’autre choix que de se laisser guider par ses mouvements, osant à peine respirer et craignant de tomber à cause de la vitesse. Si elle trébucha, il la retint efficacement car elle ne tomba pas mais finit la danse épuisée ; jamais personne ne l’avait fait danser de cette façon. C’est normal idiote, personne ne t’a jamais invitée à danser à part tes cousins et tu ne les laisses pas diriger la danse. Il la mena dans d’autres danses pendant un moment, avant qu’elle ne demande un répit.
Il la laissa partir continuant de danser. Elle était secouée et ne comprenait pas vraiment ce qui arrivait. Ils s’étaient toujours bien entendu mais qu’est-ce qui avait changé qui le faisait se comporter de cette manière ? Etait-il impliqué dans ce qui se tramait ? parce qu’elle ne pouvait se défaire de cette impression que quelque chose allait arriver.
Au bout de quelques heures, le DJ mis une musique d’ambiance et toutes les filles se levèrent excitées. Que se passait-il ? Il se dirigea vers l’estrade et prit le micro ; elle se surprit à l’observer un peu plus longuement et à l’écouter parler, remerciant l’ensemble des personnes présentes d’être venues si nombreuses. Puis il annonça la raison qui semblait maintenir les filles dans une attente insupportable.
« Et cette année, les finalistes du concours sont : »
Il prononça alors les noms des trois filles qui l’avaient défiée de venir à cette soirée provoquant des cris de colère ou de tristesse parmi les autres jeunes femmes de l’assemblée qui se réfugièrent dans les bras de leur cavalier. Elle retourna à son verre lorsqu’elle l’entendit prononcer son nom ; elle le regarda choquée. Mais autour d’elle, les gens la fixaient, attendant apparemment qu’elle rejoigne les trois autres qui la regardaient d’un air moqueur. Elle ne s’était même pas inscrite à ce maudit concours, elle ignorait même ce que c’était.
Ce fut le DJ qui vint lui saisir la main et la tira vers la scène alors qu’elle jetait des regards désespérés vers la porte, ne souhaitant qu’une chose, partir. C’était donc cela qui se tramait dans son dos… ils comptaient la ridiculiser de cette façon. Et il avait fait partie de ce complot ; elle était blessée mais il lui souriait d’un air radieux avant de continuer.
« Comme vous le savez, cette année, la finale consiste en l’interprétation d’une chanson du choix des finalistes, dont vous avez remis les partitions il y a plusieurs mois. »
Qu’est-ce que c’était que cette histoire encore ? Chanter ; elle n’allait pas chanter devant tous ces gens, ils plaisantaient ou quoi ? En plus, elle n’avait remis aucune partition et elle ne risquait pas de le faire.
« Notre pianiste de ce soir a joué dans les plus grandes salles du monde Paris, New York, Tokyo, Londres et bien d’autres. Elle nous fait l’honneur d’avoir accepté notre demande d’accompagner les finalistes ce soir. »
Elle arrêta littéralement de respirer lorsqu’elle vit sa mère rentrer dans la salle dans sa robe noire qu’elle ne l’avait pas vu porter depuis des années ; cette dernière semblait aussi concentrée que les trois filles et ne lui accorda même pas un regard alors qu’elle s’installait au piano et que le DJ lui amenait un premier jeu de partitions. Sa mère avait donc travaillé sans lui en parler les partitions de dizaines de jeunes filles pour jouer ce soir. C’était pour cela qu’elle l’avait trouvé assise au piano plus souvent qu’à l’habitude ces derniers mois.
Elle fut invitée à quitter la scène pour laisser chanter la première finaliste qui se lança dans une interprétation pour le moins intéressante d’une chanson de Whitney Houston. Elle fit plusieurs fausses notes dans des vocalises mais sa mère parvint à les masquer partiellement en ajoutant quelques accords. La seconde finaliste interpréta une chanson de Mariah Carey, mais sa voix se cassait sur toutes les notes aiguës, et elle se surprit à se demander pourquoi quelqu’un chercherait à chanter quelque chose qui ne convenait pas à sa tessiture de voix. La troisième interpréta magistralement Respect de Aretha Franklin, ne faisant qu’une seule fausse note lors d’une montée fort compliquée techniquement et qui sembla la perturber un instant avant qu’elle ne se reprenne. Elle savait que personne dans la salle n’avait entendu l’hésitation mais des années de formation avec sa mère lui avait appris à déceler ses instants de peur dans une chanson.
Lorsque les dernières notes moururent, elle applaudit oubliant un instant qu’elle serait la prochaine à monter sur scène. Lorsqu’il prononça son nom, elle fut à nouveau surprise ; elle recula, fit demi tour mais se trouva nez-à-nez avec une autre étudiante qu’elle avait déjà vue mais à laquelle elle n’avait jamais parlé.
« Tu ne peux pas ne pas y aller. Tu es la seule parmi les finalistes à ne pas avoir couché avec le jury pour y arriver. Pour toutes celles qui se sont battues honnêtement tu dois y aller. »
Sa voix était ferme, presque dictatoriale ; elle rétorqua qu’elle ne s’était pas inscrite et qu’elle n’avait rien demandé, lorsque l’autre sourit mystérieusement en lui disant qu’il était curieux qu’elle n’ait pas encore deviné qui avait fait la démarche pour elle. Sur cette énigme elle la poussa vers la scène alors qu’il annonçait qu’elle chanterait ‘Think of me’ tiré du Fantôme de l’Opéra. Elle jeta un regard vers sa mère qui lui sourit en retour ; c’était elle qui avait fait le choix de la musique alors. Sa mère avait participé à ce tour et elle s’en réjouissait, mais pour quelle raison ?
Elle se trouva sur scène, sous les projecteurs devant le micro. Elle se mit à trembler sentant les regards des personnes présentes fixés sur elle. Elle ne s’était jamais sentie aussi mal de sa vie ; elle aurait voulu plonger dans un trou de 500 mètres et disparaître de la surface de la terre. Elle sentait le regard triomphant des trois autres finalistes sur elle, et un regard inquiet de sa mère qui appela le DJ et lui murmura quelque chose à l’oreille. Ce dernier se dirigea vers le projecteur le plus proche et l’éteignit mettant la scène dans l’ombre. Elle ne voyait plus rien que la lumière qui éclairait la partition sur l’instrument. Alors seulement elle entendit la note que sa mère posait sur le piano et tout disparut. Plus rien n’avait d’importance et elle chanta ; a capella tout d’abord puis sa mère l’accompagna donnant puissance et force au chant. Ce ne fut que lorsque la dernière note s’éteignit qu’elle réalisa que la lumière s’était rallumée et que tout le monde la fixait étonné, bouche-bée même.
Elle ne salua même pas et s’échappa de la scène puis de la salle pour aller prendre l’air. Son cœur battait à cent à l’heure et ses oreilles bourdonnaient ; pourquoi avait-elle fait cela ? La musique était son seul espace privé, elle ne voulait le partager avec personne. Pourquoi ? elle finit par s’asseoir sur le muret en pierre dans l’espace vert derrière la salle. La fac derrière elle cachait les étoiles mais elle sentait leur lumière qui empêchait la nuit d’être totalement noire. Elle sentit plus qu’elle n’entendit quelqu’un s’installer à côté d’elle.
« Etait-ce si terrible que cela ? » demanda sa voix douce et grave alors qu’il posait ses mains sur le muret, effleurant sa cuisse en partie révélée. Elle frissonna, une douce chaleur envahissant tout son corps, une forme d’excitation qu’elle ne connaissait pas et qui lui fit un peu peur. Elle se tourna vers lui, comme si elle le voyait pour la première fois ; ses yeux émeraude brillant dans un visage un peu bronzé et des cheveux noirs de jais encadrant son visage. Comment avait-elle pu croire qu’il aimait les garçons ?
« C’est toi qui a organisé ça ? » demanda-t-elle la voix tremblante, comprenant ce qu’avait voulu dire l’étudiante.
Il sourit malicieusement.
« Pas seulement, mais c’est moi qui t’ai inscrite. Cela dit, je n’étais pas le seul à avoir voté et ce soir ce sont les étudiants qui votent. »
« Pourquoi ? Pourquoi as-tu fait cela ? »
Il hésita. « Tu ne sais pas ? »
Elle secoua la tête ; elle avait tellement peur de souffrir encore qu’elle n’osait pas imaginer sa réponse. Elle n’avait jamais réellement pu faire confiance à un homme depuis cette soirée qui avait amené sa mère à quitter son père. Il était le premier dont elle s’était senti proche et elle ne l’avait laissé l’approcher que pour une seule raison : elle le croyait gay et elle lui avait tout dit. Mais était-ce la seule raison ? Ne lui avait-elle pas dit pour savoir s’il resterait malgré tout ? Il la regarda comme s’il savait ce qu’elle pensait.
« Je sais que je t’ai menti ; mais je sais que tu as souffert et c’est pour cela que j’ai voulu rester ton ami. Mais… »
Il ne continua pas ; il semblait un peu désemparé comme s’il avait l’impression soudaine d’avoir fait une erreur.
« Je ne voulais pas te ridiculiser ou te priver de quelque chose mais je voulais t’entendre chanter, » finit-il par dire.
« Vraiment ? Pourquoi ? »
« Parce que je croyais que je ne connaîtrais jamais entièrement si je ne t’entendais pas. Tu étais divine. »
Elle rougit ; « non, j’ai fait des erreurs mais bon… »
« Cela n’a aucune importance, maintenant je sais qui tu es. »
« Mais pas moi apparemment. »
« Bien sûr que si. » murmura-t-il, saisissant sa main dans la sienne. Elle était chaude, rassurante mais en même temps, elle tremblait un peu comme s’il hésitait à la tenir, à lui faire peur. Alors qu’elle regardait sa main, il posa l’autre sur sa joue la caressant délicatement descendant sous son menton et lui relevant le visage, l’amenant à croiser son regard. Elle frissonna encore alors que tout son être se réchauffait malgré la fraîcheur de la nuit. Elle comprenait ce qu’elle ressentait et savait ce qui allait venir ; et pour une fois elle n’avait pas peur, pour une fois elle faisait confiance. Pour une fois, elle savait qu’elle ne rejetterai pas ce qu’il lui offrait car elle l’avait espéré. Il l’embrassa en lui murmurant des mots qu’au plus profond d’elle-même, elle avait toujours voulu lui entendre dire. « je t’aime »