| Je doute, disais-je, alors, bien malgré moi, j’ouvre un œil flou. Je cherche dans l’obscurité les chiffres de mon réveil en essayant d’effectuer le moins de mouvements possible. Seulement la tête à peine émergée au-dessus de la couette. Tout d’abord, j’aperçois difficilement comme une lueur orange faiblarde devant moi, assez loin en hauteur, à ma gauche. Je cligne plusieurs fois de mon œil ouvert. Je n’y vois pas plus clair. C’est sans doute l’horloge de ma box tv orange dont je discerne à peine les chiffres. Je plisse un peu la paupière de mon œil actif, toujours le même, l’autre étant enfoncé profondément dans mon oreiller avec le reste de ma tête, comme je faisais quand j’étais môme quand j’essayais de discerner ce qui se passait dans les films de boules sur canal +. Sauf que là, c’est pour tenter de lire une bête horloge à chiffres barres luminescents. Je distingue un peu mieux les chiffres. 4h45 il me semble avoir lu. Comme je ne me lève que vers 5h30, ça me laisse encore trois quarts d’heure à dormir. Chouette ! Court, mais pas impossible. Je referme mon œil et je fais une nouvelle tentative de dodo express.
Pourtant, nib, que dalle, rien à faire ! J’ai oublié quelque chose mais quoi ? Voilà, je me remets à cogiter. Habituellement, pour m’endormir le soir, non, je ne me chante pas une berceuse ! Par contre, je pense à des trucs chiant, j’entends par là des trucs ennuyeux à mourir. Ou alors je laisse vagabonder mon esprit, je me promène en forêt, je m’imagine être seul quelque part dans des paysages que j’apprécie, la montagne, l’auvergne que j’aime bien en particulier, La Bourboule où j’étais allé en classe verte en CM2, Saint-Jacques-des-Blats, quelques-unes des vacances les meilleures que j’ai jamais vécues, et ça me suffit, me replonger dans des bons souvenirs, pour m’assoupir…
Mon smartphone ! C’est ça que j’ai oublié de vérifier ! Je rouvre mon œil, le droit, puisque que je suis allongé sur le côté gauche et que ma table de chevet se trouve à droite de mon clic-clac, à une longueur de bras. Je le tends mollement, se bras devant moi en ne manquant pas de faire tomber quelques objets difficilement identifiables dans la pénombre, sans doute mon déo stick et peut-être ma brosse à cheveux. Je fini par saisir quelque chose entre mes doigts goures et paresseux. Je palpe la chose : parallélépipède plat dans un étui cuir. C’est bien ça, mon téléphone. Je me couche sur le dos, enlève avec difficulté l’étui en cuir de mon smartphone, étui que je pose et coince dans un repli de la couette. Enfin, je tâtonne le côté droit du téléphone afin d’appuyer sur le bouton permettant d’activer l’écran sensitif, ce qui me permet de constater qu’en effet, la bête est bel et bien chargée à plus de 80% et que l’alarme est bien enclenchée. Rassurer, je range le bidule dans son étui, que je manque de faire choir par ailleurs, je le repose là où j’ai l’habitude de le poser, c’est-à-dire entre la brosse à cheveux, qui n’est plus à sa place, à droite sur la table de chevet et la boîte de boule Quiès à gauche. Durant la manœuvre, quelque chose d’autre d’aussi indéterminée que tout à l’heure, tombe en faisant un bruit sourd sur le parquet. Et merde ! Je ramasserai quand je me lèverai, dans un peu moins d’une demi-heure maintenant. Pour rattraper ma nuit d’insomnie en aussi peu de temps, ça va pas être simple, tiens. |