| C'était une journée comme les autres pour Petunia Dursely, une journée normale comme les journées devraient toujours l'être. Elle s'était levée quelques minutes avant son cher mari pour préparer la cuisine : un café noir avec deux sucres, deux œufs au plat et trois tranches de bacon. Puis elle avait arrangé une dernière fois ses cheveux et levé son fils pendant que le réveil de Vernon sonnait. Celui-ci avait trouvé son assiette toute chaude puis ses vêtements préparés sur le lit. A son retour de la salle de bain, une dernière tasse de café l'attendait à côté de sa femme qui donnait son petit déjeuner à leur turbulent enfant. Tout était réglé comme du papier à musique, tout était normal. Pétunia avait toujours rêvé de ça, une vie lisse et sans tâche, comme une affiche neuve. Elle avait eu de la chance de trouver cet homme qui avait les même valeurs qu'elle.
Elle nettoya les bêtises de Dudley, son fils adoré qui avait encore renversé ses céréales. En jetant les céréales à la poubelle et nettoyant les pavés, elle regarda son enfant. Certes il était turbulent et un peu caractériel mais au moins il était heureux et on ne peut que s'assagir avec le temps. Pétunia ne savait que trop bien ce que c'était de ne pas avoir ce que l'on désirait plus que tout alors que d'autres en profitaient juste tout à côté de soi. Jamais Dudley de connaîtrait ça, c'était certain.
Elle retira Dudley de sa chaise haute et l'emmena à la salle de bain. Après l'avoir lavé elle l'habilla, elle se fit une tisane et surveilla les voisins. On ne sait jamais, les gens ne sont pas toujours ceux qu'ils paraissent être, même les personnes les plus proches de nous. Ensuite, ils allèrent tout deux faire quelques courses. Le soleil était doux, sur le muret, elle vit un chat il les fixait tout les deux. Petunia n'aimait pas trop les chats ni ce qu'ils représentaient. Elle siffla pour le faire partir mais l'animal la fixa, l'air méprisant. Dudley rit devant l'air désappointé de sa mère. C'était au moins ça de gagné.
Durant les courses, Petunia parada dans la supérette, satisfaite. Son fils était bien plus rosé et potelé que tout les autres enfants, ses vêtements et sa coiffure de meilleur goût, la poussette de meilleure facture. De plus, elle avait les moyens de se payer tout ce qu'elle voulait, dans les marques qui lui plaisaient. Oui, contrairement aux autres mères, elle pouvait se faire plaisir et faire plaisir à son enfant, ses joues toutes roses en témoignaient. En parlant de faire plaisir... Sur la recommandation du dentiste, elle avait refusé de s'arrêter à la confiserie en sortant du magasin. Seulement, il le lui faisait bien savoir à quel point cela le contrariait en se tortillant et en hurlant. Elle le sorti de la poussette et essaya de le consoler mais il ne voulait rien entendre et lui donnait des coups de pieds et de poings.
- Allons mon ange, ne pleure pas, c'est pour ton bien... D'accord, d'accord, nous y allons tout de suite !
Du coin de l’œil, Petunia cru apercevoir un éclair... Comme le chat tigré qu'elle avait vu avant d'aller faire les courses. Allons, elle était idiote, ce regard étrange de la part d'un simple animal l'avait juste surprise. En vitesse elle entra dans la confiserie.
Toute la journée se passa sans accrocs. Petunia eut même une excellente surprise lorsque son Dudlynouchet cria "Veut pas !" en repoussant violemment sa purée de carottes et les voisins étaient normaux. Déprimant de défauts et d'hypocrisie mais normaux. Son fils grandissait si vite, prions pour qu'il reste un parfait garçon à jamais... Elle prépara le repas du soir en chantonnant doucement. Lorsque son époux rentra du travail, il avait l'air un peu stressé. Pour lui changer les idées, elle lui raconta tout ce qu'elle avait appris ce jour là et le nouveau mot de Dudley.
Devant les informations du soir, son mari commença à la questionner étrangement sur sa famille. Pourquoi tout d'un coup ? Pourquoi à propos du fils de sa chère sœur prodige ? Avait-il peur ? Peur que Dudley ne soit comme eux, à cause du lien de parenté ? Oh non, jamais ! Elle ne le permettrait pas, aussi certain qu'elle était Petunia Dursley. Elle répondit sèchement et il ne la questionna plus. Elle se faisait surement des idées, oui, c'était ça, elle transposait ses craintes sur lui.
Dans le lit, elle s'endormit lentement, paisible. Tout était parfait, sa vie était parfaite. Son mari, son fils, sa maison bien entretenue, il n'y avait aucun accroc. Elle leur montrerait à tous, ses parents, sa sœur, que le bonheur était pour elle. La normalité et la perfection, voilà comment construire une famille stable et heureuse. Oui, tout était comme il fallait et rien au monde n'aurait pu changer ça. Rien...
La matinée du lendemain s'annonçait bien meilleure que la précédente. Elle se leva avant son mari, mit en route le café et se dirigea d'un pas guilleret vers la porte pour récupérer le lait que l'on venait de déposer devant la porte. Elle resta interloquée pendant quelques secondes. Près des bouteilles, il y avait un tas de couvertures. Qu'est-ce que cette immondice faisait sur son perron si blanc et bien balayé ? Du bout des doigts, elle souleva un pan de couverture.
Ce visage endormi, cette frimousse d'enfant, elle croyait la reconnaitre. Elle remarqua une lettre, l'ouvrit. Au fur et à mesure de sa lecture, elle sentit son visage se vider de son sang. Son monde parfait et brillant s'effondrait autour d'elle, le sol s'enfonçait sous ses pieds. De colère et de frustration, elle hurla, bientôt accompagnée par les cris du bébé qui se réveilla en sursaut. |