Harry Potter, l'Héritage
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- Nevilli
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Re: Harry Potter, l'Héritage
Ne t'inquiète pas, tout est prévu. Il risque de se passer même plus de choses que dans ce tome.
N'oublions pas que sept d'entre eux sont promis à un destin un peu particulier...
D'ailleurs, cinq sont déjà trouvés je crois, il manque la tortue et la jument je crois
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Re: Harry Potter, l'Héritage
Voilà le chapitre qui suit, un peu bâclé sur la fin, mais bon, j'en pouvais plus.
Spoiler (cliquez pour révéler) : Chapitre quinze : Fantasmes et frustrations
Pendant les jours qui suivirent, la quasi-totalité des conversations à Poudlard fut monopolisée par le Tournoi des Trois Sorciers, et plus particulièrement cette inédite première tâche qui avait vu pour la première fois depuis le début du vingt-et-unième siècle une improbable alliance entre les trois champions que tout opposait.
Leurs styles, leur paroles, leur mode de fonctionnement, tout avait été décortiqué maintes et maintes fois par ces experts consultants autoproclamés qu’étaient les élèves résidant à Poudlard.
Si personne ne mettait en cause les notes des juges – Antonin avait été en effet le plus impressionnant en lançant un maléfice digne des plus grands sorciers du monde – les préférences et promesses de soutien ne cessaient de différer en fonction des âges et des maisons des élèves de Poudlard. Même au sein des délégations étrangères, on pouvait trouver des membres soutenant un autre champion.
Si la plupart des élèves de Beauxbâtons affirmaient leur soutien inconditionnel envers leur petit champion, quelques uns des plus beaux et des plus nobles lignées françaises semblaient plus enclins à admirer le fier champion de Poudlard avec son dos droit et son regard perçant que le petit trapus de Beauxbâtons qui semblait encore moins sérieux et gracieux qu’un lutin de Cornouaille. Plus étonnant encore, de plus en plus d’élèves de Serdaigle – la Maison dont l’idéologie se rapprochait le plus de celle de l’école française – avaient eux aussi boudé le champion de Beauxbâtons au profit de leur propre candidat qui, à n’en plus douter, paraissait à présent beaucoup plus digne d’être admiré et soutenu qu’on ne l’aurait pensé au départ.
En effet, en tant que préfet-en-chef, il était souvent le plus à-même de contrer la menace Ukkel qui ne perdait jamais une occasion de prouver sa puissance et sa supériorité sur les élèves britanniques via des comportements brutaux et des sorts interdits. De plus, étant le plus souvent accompagné de Samuel Potter et de Milenya McGlory dans ses croisades, de plus en plus d’élèves non-Serpentards commençaient à reconnaître en lui un champion digne d’être encouragé, au contraire d’Ukkel le bourreau des faibles et de Lémy l’invisible qui passait tout son temps à la bibliothèque, ignorant ainsi les luttes de pouvoir qui ne cessaient d’éclater dans les couloirs du château depuis la fin de la première tâche.
Mais il en fallait plus pour chambouler les certitudes et les forts ressentis des Gryffondors envers les Serpentards. En effet, au grand dam d’Eric et de Sally qui voyaient Nathan, Mathilda et les cousins Weasley emprunter un chemin différent du leur, très nombreux furent les Gryffondors qui décidèrent de prêter allégeance au rude champion de Durmstrang pour la simple et bonne raison qu’il avait déclaré la guerre à leur grande Némésis qu’était Vindicus McAllister.
Les élèves de Durmstrang, quant à eux, soutenaient bien évidemment leur champion attitré. Cependant, on pouvait déceler un léger malaise chez la plupart d’entre eux et il devint vite clair que ces soutiens de façade étaient tout sauf sincères. Milo s’en était rendu compte tout de suite, cette grosse brute l’avait bien assez beuglé : à Durmstrang, même les professeurs avaient peur de lui. Ainsi, malgré une attitude officielle contrainte par la peur, on pouvait de plus en plus déceler chez certains de Durmstrang l’expression d’une fugitive admiration pour Vin’ ou Lémy lorsqu’ils se croisaient dans les couloirs.
Du côté d’Eric, cependant, il n’était pas question d’offrir son soutien à ce Serpentard sournois et manipulateur. Trop d’élèves de sa maison s’étaient fait molester par lui ou sa bande dans le passé pour croire à ce soi-disant repentir. En ce qui concernait Ukkel, la question ne se posait même pas : jamais une telle brute ne susciterait son admiration, ou celle de ses pairs, sages et discrets Poufsouffle, toujours solidaires et assidus.
Ainsi, non seulement parce qu’ils passaient une bonne partie de leur temps libre en leur compagnie à la bibliothèque, mais également en raison du caractère juste, bon et curieux de Lémy, Eric et sa bande n’avaient pas tardé pour soutenir fièrement le Champion de Beauxbâtons. Et plus étonnamment encore, nombre étaient leurs camarades Poufsouffle qui les avaient suivis, malgré leurs réticences à reconnaître le talent et la valeur d’Eric, et qui se portaient à présent comme fervents supporters du jeune Antonin.
Ainsi, une semaine après la première tâche, chacun semblait avoir choisi son camp, avec tous les problèmes que cela impliquait…
A peine deux jours après l’épreuve, on avait pu assister à une violente dispute entre Nathan et Eric qui rejetaient violemment le choix de l’autre et tentaient par tous les moyens de se faire entendre raison. Lasse de leurs humeurs puériles, Dalia avait fini par laisser tomber et Nathan, et Eric, se retrouvant la plupart du temps toute seule à se promener à la lisière de la Forêt Interdite. De leur côté, certains Serpentards les plus obtus – dont Grégorius et Demetrius – n’acceptaient pas si facilement de partager leur champion avec ces rats de bibliothèque de Serdaigle et ces bellâtres pomponnés de Beauxbâtons ; plusieurs fois, Vindicus avait dû intervenir pour empêcher ses camarades de se montrer violents face à ses nouveaux supporters.
Hester, de son côté, avait choisi de ne pas participer à cette lutte idiote entre les trois camps qui lui faisait penser aux agissements de ces moldus insensés qui devenaient incontrôlables à chaque match de leur équipe de football. Ainsi, plutôt que de dépenser son énergie à crier plus fort que les autres pour importer son idole, elle avait pris le parti de rester discret, tout en profitant de la présente cohue pour rassembler un maximum d’informations pour ses recherches, et ce sous le nez de Lavande Brown qui, bien entendu, s’était passionnée pour les rivalités qui agitaient le château en cette période de trêve. Cependant, elle n’avait pu pour le moment surprendre une nouvelle conversation secrète entre deux professeurs car, de leur côté aussi, seul le Tournoi des Trois Sorciers n’avait place dans leurs échanges…
Ainsi, le mois de décembre passa très vite dans une ambiance à la fois tendue et festive. Déjà, certains pensaient à la deuxième tâche qui allait arriver très vite, et à ces mystérieuses clés dont les champions devaient découvrir l’utilité. Déjà, Eric et Sally avaient commencé à faire des recherches pour Antonin, mais rien de ce qu’ils avaient pu trouver n’avait pu aider le jeune homme à comprendre le mécanisme de l’artéfact magique. De son côté, Vindicus n’avait rien laissé échapper sur ses ressentis et restait le plus souvent enfermé dans sa chambre sans que personne ne puisse y pénétrer. Karl Ukkel, lui, semblait prêter autant attention à cet indice insignifiant qu’à ces moucherons de Gryffondors qui semblaient le considérer comme leur leader, remplaçant aisément le trop fade Samuel Potter.
C’était dans cette atmosphère de désordre qu’une belle et jeune élève de deuxième année affûtait ses armes, indifférente aux rivalités idiotes de ses aînés. En effet, peu lui importait le nom du vainqueur de la prochaine tâche, ou même celui du champion lui-même, Tina n’était pas du genre à s’intéresser à ces confrontations purement masculines qui visaient à démontrer qui en avait le plus dans la baguette…
S’il y avait bien une façon plus efficace et moins dangereuse de mettre l’adversaire à terre, c’était bien elle qui en détenait le secret. Alors qu’elle se promenait dans le parc gelé, vêtue d’une simple robe de soie noire, les cheveux impeccablement coiffés qui ondulaient légèrement sous la petite brise hivernale, le teint éclatant malgré le froid mordant, le sourire brillant grâce à des potions de sa propre invention, elle vit apparaître le trio de Durstrang, avec ce cochon d’Ukkel à sa tête. Il était temps pour elle d’entrer dans la danse.
- Bonjour à vous messieurs et mademoiselle, pourrais-je m’entretenir en privé avec ce charmant jeune homme ?
D’abord interloqués d’être abordés de la sorte – eux qui ne suscitaient que crainte et méfiance – les trois redoutables élèves se redressèrent et la scrutèrent d’un air suspicieux.
- Qu’est-ce que tu lui veux ? demanda sèchement Katja Wurden, la macabre acolyte des deux hommes.
- En quoi ça te regarde ? lui rétorqua gentiment Tina. Ce n’est pas à toi que je demande…
La redoutable sorcière de Durmstrang fit un geste en direction de cette impudente, mais elle fut stoppée par un de ses acolytes, le plus petit.
Une trainée écarlate sur ses joues ternes, le regard pétillant et la sourire gourmand, Vassili Sternov s’avança en direction de sa belle interlocutrice.
- Que me veux-tu ? demanda-t-il, tentant en vain de ne pas trembler d’excitation.
- Comme d’habitude, à la veille Noël, il y aura un bal d’organisé à Poudlard. Le but est de créer des liens entre les différentes écoles. Si on y allait ensemble, ce serait une belle preuve de coopération, qu’en dis-tu ?
Pendant quelques secondes, la bouche entre-ouverte, le jeune homme fut incapable de prononcer la moindre parole. Jamais à Durmstrang il n’avait eu droit à un tel traitement de faveur de la part d’une fille si jolie. Retrouvant sa voix, il voulut s’empresser d’accepter, mais ne put rien dire davantage.
- Vassili n’est pas digne de toi, il ira avec Katja, gronda Karl Ukkel qui s’était empressé de les suivre pour écouter leur conversation, tu iras avec moi, nous formerons le plus beau couple de la fête !
Le malheureux acolyte n’osa pas protester et baissa la tête en signe de soumission. Ukkel esquissa un large sourire avide en contemplant les formes généreusement précoces de la jeune Tina. Derrière eux, seule Tina vit le regard noir de Katja Wurden qui contemplait leurs dos avec impuissance. Ces idiots ne comprenaient donc rien ?
- Bien, si tel est ton désir, concéda Tina avec un ton faussement timide, je serai ravie d’accompagner un tel héros pour le bal.
Puis, se résignant à accepter le baisemain le plus mal exécuté qu’elle eût reçu de sa vie, Tina se détourna et alla rejoindre le château de sa démarche gracieuse. Elle préféra attendre d’être à l’abri pour esquisser un petit sourire mauvais, mais intérieurement, elle jubilait. Assurance, flatterie, timidité, elle avait joué cela avec tant de maîtrise qu’ils étaient tout de suite tombés dans le panneau. Les graines de la discordes étaient maintenant semées, c’avait été presque trop facile…
A peine quelques heures plus tard, la nouvelle du bal de Noël s’était répandue comme une trainée de poudre. A présent, chacun et chacune tentait de briller devant celui ou celle qu’il ou elle convoitait et nombreux furent les recoins du château qui se retrouvaient occupés par de jeunes élèves opportunistes venus faire leur demande dans un coin secret.
Plutôt enthousiaste à l’idée de participer à cet évènement – en ces temps troubles, la moindre distraction était la bienvenue – Nathan fut déçu d’apprendre que seuls les élèves à partir de la quatrième année pouvaient s’y rendre sans l’invitation de quelqu’un plus âgé. Or, la seule personne avec qui il aurait voulu y aller, avait le même âge que lui…
Les cousins Weasley avaient prévu de prendre quelques gouttes de potion de vieillissement pour pouvoir y participer, mais Gregory les en avait tout de suite dissuadés en leur rappelant le sort qu’avaient subi les pauvres bougres qui avaient tenté de tricher pour poser leur nom dans la coupe de feu.
Pour Hester, cependant, ce n’était pas le bal en lui-même qui l’intéressait, mais plutôt ses participants. Le jour où elle avait appris que Tina y serait au bras de Karl Ukkel, elle l’avait entraînée hors de la classe de Chang juste avant un cours de sortilèges.
- Tu es cinglée ou quoi ? s’était-elle emporté. Ce monstre terrorise nos camarades dès qu’il en a l’occasion. Il n’a accepté d’y aller avec toi que pour une seule chose, et j’imagine que tu dois savoir quoi…
Loin de se laisser surprendre par la soudaine violence des propos d’Hester, Tina se contenta d’esquisser un petit sourire en coin. Oui, elle savait bien entendu ce qu’il voulait, et elle comptait bien s’en servir à ses propres fins.
- Toutes ces futiles considérations ne m’intéressent absolument pas, répliqua la jeune Serdaigle. Ces idiots peuvent bien s’écorcher, ça m’est égal. Ce qui m’importe, c’est de pouvoir participer au bal, sous les feux des projecteurs, avec le compagnon de danse le plus prestigieux.
Hester fut incapable de prononcer la moindre parole tant l’attitude de sa camarade la dégoûtait. Elle savait Tina vaniteuse et prête à tout pour se mettre en avant, mais à ce point-là, c’était plus de l’inconscience, Tina risquait très gros sur cette entreprise, à moins que…
- Oh bon sang, tu n’espères quand même pas…
Les yeux d’Hester s’agrandirent et sa bouche s’ouvrit sans qu’aucun son n’en sorte. Tina se contenta d’une moue méprisante.
- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles…
Puis, riant devant le désarroi d’Hester, Tina se détourna et vint rejoindre, de sa démarche de reine, des jumelles Pratt, au dernier rang de la classe du professeur Chang.
Hester attendit quelques instants avant d’entrer à son tour dans la salle de classe. Quelle était la stratégie de Tina ? Qu’espérait-elle faire face à ses brutes de Durmstrang ? Et surtout pourquoi ? Elle qui était si égoïste et uniquement centrée sur sa petite personne, essayait-elle de déstabiliser les élèves de Durmstrang pour avantager les deux autres champions ?
Perdue dans ses pensées, la jeune Serdaigle vit plus qu’elle ne regarda le jeune Antonin Lémy et Samuel Potter en grande discussion de l’autre côté de la cour. Malheureusement, elle ne vit pas la directrice de sa maison se faufiler derrière elle pour lui demander pourquoi elle n’entrait pas alors que le cours avait commencé depuis dix minutes. Ce furent les cinq premiers points qu’Hester se vit retirer à l’encontre de Serdaigle depuis le début de sa scolarité…
De son côté, Milo ne s’intéressait pas beaucoup à la perspective du bal de Noël. Bien sûr, nombreuses étaient les élèves plus âgées qui lui avait demandé d’être leur partenaire pour l’occasion, mais il avait toutes ignorées. Gregorius se demandait pourquoi il refusait ainsi la chance qui lui était offerte de pouvoir participer au bal alors qu’une bonne partie de ses camarades serait condamnée à rester cloitrée dans leur salle commune pendant que leurs aînés feraient la fête au-dessus.
Mais Milo semblait de plus en plus réservé et renfermé sur lui-même ces derniers temps. Il parlait de moins en moins, s’enfermait plus en plus dans son dortoir ou à la bibliothèque et ne semblait même pas s’intéresser à Vindicus qui était visiblement sur le point de percer à jour l’énigme de la clé. A dire vrai, même Eric et ses amis avaient noté ce changement d’attitude chez leur bourreau Serpentard qu’ils ne voyaient plus à la tête du petit groupe qui ne cessait de les harceler.
En effet, le jeune prodige Serpentard était de plus en plus sujet aux incertitudes et au manque de confiance en lui depuis l’attaque qu’il avait subie de la part de Karl Ukkel et ses acolytes. De plus, il ne pouvait se résoudre à espérer aller au bal car il savait très bien avec qui il voulait s’y rendre, et savait aussi que c’était hors de question. Jamais son entourage, ou lui-même, ne l’accepterait…
Alors il se contentait de perfectionner ses sortilèges de défense déjà parfaits et vérifiait la nocivité de ses poisons sur des crapauds errants dans les cachots, tentant en vain de chasser cette image si séduisante de son esprit qui le présentait, cinq ans plus tard, champion de Poudlard au bras d’Hester O’Brian sous le regard jaloux et rempli de haine de Nathan Jones…
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, je vous souhaite la bienvenue au bal de Noël de cette douzième édition du Tournoi des Trois Sorciers. Je vous demande d’applaudir très fort le premier groupe à ouvrir le bal cette année, j’ai nommé les Cuttie’s Kitten !
Une immense ovation suivit le discours de Davidson, alors que le groupe commençait déjà une chanson lente et douce intitulée « Don’t cry for me Rowena. »
- Messieurs les champions, à vous ! déclara joyeusement Davidson et souriant à l’écoute de ce morceau qui lui avait valu ce fameux slow avec son premier amour.
Aussitôt, Karl Ukkel, serrant la pauvre Tina d’une poigne écrasante, vint occuper la piste de danse avec des pas malhabiles que sa belle cavalière s’efforçait de diriger de façon gracieuse et assurée. La beauté de Tina était sans égale ce soir-là ; ses longs cheveux blonds tressées au-dessus de sa tête lui donnaient l’impression d’arborer une couronne d’or tandis que sa somptueuse robe de soie d’un bleu brillant ondulait avec grâce autour d’elle. Nombreux furent les garçons qui peinaient à détacher leurs regards d’elle tellement elle était jolie, certains pensait même qu’elle devait avoir du sang de vélane ; à côté, Karl Ukkel semblait aussi repoussant qu’un loup-garou, et l’épaisse quantité de graisse de sanglier qu’il avait utilisé pour aplatir ses cheveux ne faisait qu’augmenter cette impression de fureur sauvage qui émanait de lui. Les applaudissements retentirent de plus belle alors que le deuxième couple fit son entrée sur la piste de danse. Aussi sérieux et élégants que pouvaient l’être deux préfets-en-chef, ils commencèrent à tourner sur eux-mêmes avec grâce sous le regard mal assuré de Samuel Potter, qui semblait attendre sa propre cavalière.
- Viens, c’est à nous, lui dit alors une petite voix enjouée alors qu’une main vient lui prendre le bras.
Les applaudissements cessèrent aussitôt lorsque l’on vit ce couple improbable traverser la piste de danse pour aller valser auprès de Vindicus et Milenya.
Autour de la piste, les exclamations scandalisées et les regards déstabilisés ne cessait de se poser sur les deux nouveaux arrivants : Samuel Potter, mal à l’aise dans sa robe pourpre aux reflets argentés, et Antonin Lémy, plus souriant que jamais dans son costume blanc et or. Alors que Vindicus et Milenya vinrent les rejoindre, la préfète de Serdaigle fit signe à ses camarades de les rejoindre, mais personne ne bougea, tous restaient immobiles à regarder, ébahis, ce couple inattendu qui dansait au milieu de la piste.
Tout le monde savait que Samuel Potter était pris seulement trois jours après l’annonce du bal car nombreuses avaient été les filles de sixième et septième années déçues par un refus de la part de leur timide idole. Antonin, quant à lui, attisait la convoitise chez les filles les plus jeunes avec son air angélique et sa petite taille, et nombreuses furent les exclamations de dégoût qui émanèrent de leur part lorsqu’il passa devant elles d’un magnifique pas de polka.
Davidson fut une nouvelle fois le premier à briser la glace en applaudissant chaleureusement les trois champions et leurs compagnies. Bientôt rejoint par Mrs Delacour, Mrs Chourave et M. Londubat, ce furent finalement tous les professeurs qui acclamèrent avec joie les six danseurs, avant d’être imités par les élèves, timidement d’abord, puis de plus en plus fort ensuite. Lorsque le morceau suivant fut annoncé – Dancing Witch – la piste se remplit complètement et l’on oublia cette étrangeté pour consacrer entièrement à son ou sa partenaire durant cette danse plus rapide et plus vive. Lorsque Davidson commença à se déhancher aux côtés d’une Cho Chang plus mesurée, l’atmosphère festive battit enfin son plein et l’on ne vit bientôt plus aucun siège occupé autour des tables disposées le long des murs de la Grande Salle.
Un nouveau slow fut joué en fin de soirée, ce qui permit à bon nombre d’élèves de se découvrir et plusieurs couples se formèrent ainsi sur les notes de Jinx and Tears (larmes et sortilège). Cependant, la belle Tina semblait avoir disparu à ce moment précis, laissant un Karl Ukkel au bord de la fureur et un Vassili Sternov à l’intérieur de buissons de roses, en grande conversation avec elle.
Enfin, lors de la dernière chanson – intitulée The Final Hourglass – peu furent les élèves encore en état de danser sur cette mélodie vive et entrainante.
Pourtant, lorsque Davidson déclara la fin du bal, il y eut plus de protestations que de danseurs et il fallut un certain temps pour évacuer la totalité des élèves mécontents. Samuel, lui, n’était pas fâché que tout ceci fût fini, il avait cédé à la pression d’Antonin et de Milenya qui lui disaient que cela constituerait une bonne leçon aux imbéciles, mais ne s’était pas réellement senti à sa place aux bras d’un homme, même si ledit homme était capable d’affiner son visage et d’élargir sa poitrine comme tout métamorphomage qui se respectait…
- Llewellyn
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Re: Harry Potter, l'Héritage
Merci ! Longue attente, mais satisfaction pour ta production.
« Tina n’était pas du genre à s’intéresser à ces confrontations purement masculines qui visaient à démontrer qui en avait le plus dans la baguette… »
Dans le dernier mot j'ai failli lire un 'r' en plus. Je soupçonne que tu y as pensé aussi...
« Karl Ukkel semblait aussi repoussant qu’un loup-garou, et l’épaisse quantité de graisse de sanglier qu’il avait utilisé pour aplatir ses cheveux .. » On voit bien d'où te vient cette image amusante.
J'admire une fois de plus la qualité de ton écriture et ton inventivité.
Je m'arrête là, pas question de mettre un 'spoiler' sur la suite.
« Tina n’était pas du genre à s’intéresser à ces confrontations purement masculines qui visaient à démontrer qui en avait le plus dans la baguette… »
Dans le dernier mot j'ai failli lire un 'r' en plus. Je soupçonne que tu y as pensé aussi...
« Karl Ukkel semblait aussi repoussant qu’un loup-garou, et l’épaisse quantité de graisse de sanglier qu’il avait utilisé pour aplatir ses cheveux .. » On voit bien d'où te vient cette image amusante.
J'admire une fois de plus la qualité de ton écriture et ton inventivité.
Je m'arrête là, pas question de mettre un 'spoiler' sur la suite.
« Hor befe gallet en em ober lazhañ, pe gwashoc'h bezañ kas en-dro. » Hermione
« On aurait pu se faire tuer, ou pire être renvoyés. »
“我们本可以被杀,或更糟的是被遣送回去。” 赫敏
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“我们本可以被杀,或更糟的是被遣送回去。” 赫敏
- Nevilli
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Re: Harry Potter, l'Héritage
Eh bien ! Je m'émerveillerai toujours de la vitesse à laquelle tu lis et surtout à laquelle tu découvres les nouveaux chapitres, même plusieurs mois après la parution du précédent... Et je suis également toujours étonné que tu trouves sans cesse des qualités littéraires là où j'ai l'impression d'avoir fait de la bouse...
Mais merci pour le commentaire, et je me demande, qu'y avait-il à spoiler ???
Mais merci pour le commentaire, et je me demande, qu'y avait-il à spoiler ???
- Llewellyn
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Re: Harry Potter, l'Héritage
C'est à cause du e-boo --un hibou virtuel-- que la Gazette du Sorcier m'expédie à la vitesse de la lumière chaque fois que tu daignes me fournir ta dernière production ! À peine as-tu posté que je le sais ! Au pire à la prochaine connexion, le lendemain.Nevilli a écrit :Eh bien ! Je m'émerveillerai toujours de la vitesse à laquelle tu lis et surtout à laquelle tu découvres les nouveaux chapitres, même plusieurs mois après la parution du précédent...
Je suis affligé depuis l'enfance d'une très bonne orthographe, et d'un bon français. Un ami m'a reproché de « n'en rien faire ». C'est vrai. Je suis plus technicien que littéraire. Je retrouve cette qualité dans tes écrits, comme je te l'ai déjà mis plusieurs fois.Et je suis également toujours étonné que tu trouves sans cesse des qualités littéraires là où j'ai l'impression d'avoir fait de la bouse...
Que tu te juges durement est une bonne chose !
Pour qui n'a pas (encore) lu, le bal...Mais merci pour le commentaire, et je me demande, qu'y avait-il à spoiler ???
« Hor befe gallet en em ober lazhañ, pe gwashoc'h bezañ kas en-dro. » Hermione
« On aurait pu se faire tuer, ou pire être renvoyés. »
“我们本可以被杀,或更糟的是被遣送回去。” 赫敏
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Re: Harry Potter, l'Héritage
Bah justement, le bal, j'ai l'impression de l'avoir survolé. J'y ai inserré quelques trucs insolites, mais franchement, j'aurais pu faire quinze fois mieux, au moins !
- Llewellyn
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Re: Harry Potter, l'Héritage
Chiche ! Je n'attends que ça !Nevilli a écrit :Bah justement, le bal, j'ai l'impression de l'avoir survolé. J'y ai inséré quelques trucs insolites, mais franchement, j'aurais pu faire quinze fois mieux, au moins !
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Re: Harry Potter, l'Héritage
Spoiler (cliquez pour révéler) : Chapitre seize : De feu et de glace
Cela faisait à présent trois jours que cette tempête de neige agressait le paysage vierge et blanc de Sibérie et forçaient les quelques habitants de la contrée du Nord à se cloîtrer dans leurs maisons sans oser en sortir.
Mais cela arrangeait la sombre jeune fille de haute taille qui se faufilait entre deux rafales de vent glacé. Le visage caché derrière une écharpe verte et les cheveux dissimulés dans l’épaisse capuche de sa cape noire, elle savait parfaitement qu’il fallait bien plus qu’un camouflage de fortune pour se tirer de la situation néfaste dans laquelle elle se trouvait. Cette tempête serait une bénédiction qui lui ferait gagner un temps précieux, si seulement elle pouvait avoir une idée de l’endroit précis où elle se trouvait.
Avec cet acharné qui la collait au train depuis plusieurs mois, sa liberté de mouvements devenait de plus en plus limitée et elle avait dû ruser plus d’une fois, ne serait-ce que pour garder son avance. Elle ne savait pas qui était cet homme qui suivaient ses mouvements à la trace, mais elle savait sans l’ombre d’un doute qu’il s’agissait d’un homme de Potter ou de Granger.
Ces deux là avaient toujours gardé un œil sur elle et elle savait que leur larbin, cet idiot de Londubat, l’avait faite surveiller dès sa sortie de l’école…
En effet, dès son plus jeune âge, Scarlett McAllister avait fait tourner bien des têtes tant par la perfection avec laquelle elle lançait ses sortilèges que par la cruauté qui la poussait à utiliser les plus meurtriers d’entre eux sur ses propres camarades de classe. Toujours à la limite de se faire renvoyer de l’école lorsqu’elle étudiait encore à Poudlard, l’adjectif qui la caractérisait le mieux était « effrayante. »
Elle avait beau avoir toujours été brillante dans n’importe quelle matière, exemplaire dans tout ce qu’elle entreprenait, excellente pédagogue pour qui voulait apprendre ses secrets, merveilleusement intelligente au point de créer ses propres sorts et potions, personne ne l’avait jamais surnommée Scarlett la brillante, ou Scarlett la futée, mais Scary Scarlett (Scarlett l’effrayante).
Bien que d’ordinaire enclins à la malveillance pour se faire remarquer, les autres Serpentards qui étudiaient avec elle, avaient toujours refusé de la reconnaître comme l’une des leurs tant ses méthodes et sa personnalité effrayaient même les élèves les plus brutaux.
Ainsi, Scary Scarlett avait toujours été seule. Seule à travailler, seule à jouer, seule à commettre ses méfaits, elle n’en restait pas moins dangereuse et redoutée par-dessus tout des sorciers à la tête de la communauté magique qui ne pouvaient s’empêcher de comparer le caractère de cette jeune femme à celui de nombreux mages noirs la précédant dans l’Histoire mais dont elle n’avait rien à envier sur le plan de la puissance et de l’érudition.
Voici pourquoi Harry Potter, Directeur du Bureau des Aurors et Grand Manitou Suprême de la Confédération Magique Internationale, avait lancé à sa poursuite les meilleurs traqueurs dont il disposait pour la retrouver et surtout comprendre pourquoi elle avait disparu depuis plus d’un an. Une disparition sans aucune explication, qui n’était pas sans rappeler les conditions dans lesquelles un mage, dont on n’osait toujours pas prononcer le nom maudit, s’était enfoncé dans les ténèbres les plus profondes, avant de revenir dix ans plus tard, plus puissant et plus cruel que jamais.
Cette fois, cependant, la communauté magique se tenait prête à contrer la menace avant qu’elle ne devienne trop importante…
- Voilà Viktor, tu connais toute l’histoire. Ayant établi des liens entre Vodrack et la disparue, Harry a dû faire appel à moi car cela ne relevait plus de la juridiction des Aurors. D’autant plus qu’un chasseur de vampires en Russie moins l’attention qu’un Auror britannique…
L’homme à qui Dean Thomas parlait hocha la tête silencieusement. Ses yeux noirs surmontés d’épais sourcils broussailleux étaient rivés sur la baguette d’argent de Dean, on aurait su dire s’il était inquiet par les révélations du chasseur de vampires ou soucieux des problèmes que ce même chasseur pouvait apporter dans sa région.
Le chasseur anglais semblait lui-même incertain de raison pour laquelle son interlocuteur demeurait aussi mystérieusement silencieux.
- Tu… tu vas m’aider à la retrouver, n’est-ce pas ? demanda-t-il, hésitant une seconde.
L’homme aux sourcils broussailleux quitta la dangereuse baguette du regard pour le reporter sur son propriétaire. Il ne souriait ni ne bougeait le moindre sourcil.
- Tu es notre seul allié dans cette région, si même toi, tu ne peux pas m’aider, comment veux-tu que je retrouve Scarlett McAllister dans cette contrée que je ne connais pas ?
Pour toute réponse, l’homme aux sourcils broussailleux porta une main aux longs doigts ornés de bagues d’argent à son menton, lui-même ornée d’une fine barbiche noire en pointe qui venait s’entortiller dans ses bijoux à l’éclat presque blanc.
Dean Thomas sembla voir dans cette attitude un refus et se leva, l’air déçu. Mais lorsqu’il s’éloigna en direction de la porte, l’homme à la barbiche parla pour la première fois :
- Tu sais bien de quel œil le ministèrrrre sibérrrrien voit les affairrrrres du gouverrrrnement brrrritannique ?
Le chasseur britannique s’arrêta brusquement, mais ne se retourna pas. Il savait que son allié avait pris sa décision, et savait également que cette décision ne lui plairait pas, quelle qu’elle fût.
- Tu ne connais pas cette femme, elle a un cœur de glace et un tempérament de feu…
Il n’en dit pas plus, ne sachant même pas si ses propres mots étaient faits pour l’inciter à le suivre dans cette aventure ou le dissuader de se mettre en danger.
Toujours est-il que, n’écoutant que son courage et son goût pour l’action, Viktor Krum, directeur adjoint de l’Institut de Durmstrang, ancienne star de l’équipe nationale bulgare de quidditch, et allié connu de Harry Potter, vint rejoindre Dean Thomas le tueur de Vampires de sa démarche en canard, ses seuls mots lorsqu’il fut enfin arrivé à sa hauteur furent :
- Allons-y, et finissons-en avant que le ministrrre ne se rrrende compte de ta prrrésence sur son terrrritoirrre…
Elle avait enfin trouvé une petite ruine dans laquelle elle put s’abriter jusqu’à la fin de la tempête de neige. Malgré les nombreux sortilèges jetés sur ses habits pour les garder secs et chauds ainsi que le feu magique qu’elle avait allumé pour faire fondre instantanément la neige qui s’abattait sur son abri de fortune, elle ne pouvait s’empêcher de frissonner, mais de peur…
Qu’avait-elle fait ? Pourquoi était-elle partie aussi loin pour aller chercher des alliés qui étaient aussi digne de confiance qu’un dragon affamé ? Pourquoi n’avait-elle pas continué à lutter de front comme le faisait sa mère ? Pourquoi n’avait-elle pas écouté ses protestations lorsqu’elle avait décidé de partir ?
La réponse était claire pourtant : elle voulait réussir son combat. Elle savait depuis le début que celui de sa mère était voué à l’échec ; dès l’âge de huit, elle avait pris conscience de l’impuissance de son clan face au déclin de la communauté magique, sa communauté. Si sa mère restait persuadée que la lutte ne pouvait se faire que par le biais de la loi et des négociations, Scarlett, elle, savait que dès qu’il s’agissait de discours, personne ne pouvait rivaliser avec cette sale petite sang-de-bourbe d’Hermione Granger.
Non, le vrai changement ne pourrait se faire que par la force. Les moldus et les traitres à leur sang avaient trop de poids de ce côté de la Manche, et il était impossible pour ceux qui défendaient l’intégrité des sorciers de reproduire le même schéma qu’en France ou en Italie. Tant que Harry Potter et sa clique subsisterait, toute tentative resterait vaine. Alors, pour réussir, il suffisait de se débarrasser des gêneurs ; et pour se faire, il devenait impératif de trouver des alliés puissants et nombreux et qui, surtout, haïssaient les sorciers britanniques.
Cependant, avec les détraqueurs pratiquement disparus, les loups-garous intégrés à la société, les centaures refusant toute alliance avec n’importe quel humain, les harpies préférant rester des parias et les géants incapables de marcher en rang, les seules cible potentielle de cette recherche s’avéraient être les vampires…
- Bien le bonjour, jeune Scarlett, je remarque avec délice que tu as réussi à survivre tant bien que mal dans cet environnement plutôt hostile aux humains, je te félicite !
En levant les yeux, Scarlett remarqua que le ciel était redevenu inexplicablement bleu, et que tout nuage y avait disparu aussi vite qu’elle pouvait lancer le sortilège Doloris. L’air était aussi immobile que les cadavres qu’elle avait laissés derrière et il n’y avait pratiquement plus aucune trace de neige à des kilomètres à la ronde…
- Impressionnant, commenta la sorcière en inspectant les alentours, je suppose que la tempête était une sorte de test pour éprouver ma volonté, ou quelque chose comme ça…
La perspicacité de la jeune femme fit sourire le chef de la bande de vampires qui s’était matérialisé autour d’elle comme par enchantement.
- Tu es exactement comme on me l’a décrit : aussi belle qu’intelligente…
Il commença à passer la langue sur ses lèvres et son attitude affamée laissa présager de bien dangereuses choses mais le regard que lui jeta Scarlett fut sans équivoque.
- Et vous, vous êtes plus téméraires que je le pensais. Vous présenter comme ça devant moi, à découvert et à moins de vingt personnes, c’est du suicide…
La réaction ne se fit pas attendre : plusieurs des acolytes firent plusieurs pas en direction de cette appétissante jeune femme en montrant les crocs d’un air menaçant, mais leur chef les incita au calme d’un geste de la main.
- Ou alors, vous avez décidé de vous rallier à ma cause, continua Scarlett qui esquissa un sourire insolent aux vampires agités, ce qui – je vous l’accorde – vous permettra de rester en vie un peu plus longtemps…
Pour un des vampires – qu’il fut le plus jeune, le plus brave ou le plus fou ne changeait rien – c’en était trop, il se jeta en un éclair sur cette imprudente qui s’était trouvée à proximité de ses crocs et tout fut fini en une seconde.
Sans qu’elle n’eût à se servir d’un pieu ou d’une quelconque arme en argent, la terrifiante Scarlett avait terrassé l’imprudent sans même jeter un regard sur son opposant qui, à présent, gisait à ses pieds, mort avant d’avoir touché le sol.
Cela eut l’effet d’un coup de fouet sur le reste des vampires présents dans l’assistance qui reculèrent tous de plusieurs pas, les yeux rivés sur cette dangereuse étrangère ; des yeux animés d’un regard où l’envie avait laissé place à la peur…
- Bien, concéda celui qui semblait être le chef, je vais vous emmener auprès de Vodrack, il a hâte de vous revoir…
- Je n’en doute pas, répliqua Scarlett avec un ton froid et indifférent, la proposition que je lui ai faite ne se refuse pas…
- Ca, ce sera lui qui en jugera, répondit le chef du groupe avec un léger frisson, je vous déconseille en tout cas de vous montrer aussi… audacieuse avec notre roi. Contre lui, vous n’avez aucune chance de survie !
- Là, ce sera moi qui en jugerai, fit Scarlett avant d’emboiter le pas derrière lui.
D’un geste expert, il se saisit d’un caillou pointu, et traça une série d’inscriptions sur le sol. Au bout de la troisième ligne, le sol commença à trembler et aussitôt après, un escalier se matérialisa devant lui et il commença à descendre les marches de pierre, suivi de sa troupe et de Scarlett qui ne semblait pas impressionnée le moins du monde. A présent qu’elle se trouvait dans l’antre de la bête, elle savait qu’elle avait fait le bon choix et espérait rencontrer Vodrack le plus tôt possible.
Au fur et à mesure qu’elle descendait les marches, elle sentait plus qu’entendait au-dessus d’elle la tempête repartir de plus belle alors que les marches remontaient les unes après les autres dès que la dernier du groupe les eût foulées. Lorsque toutes les marches furent remontées et que toute source de lumière fut tarie, une dizaine de torches s’allumèrent en même temps pour éclairer une immense salle circulaire au plafond arrondi, la pièce entière semblait entièrement creusée dans la terre. Elle n’avait pour seul meuble qu’une lourde table en pierre brute de forme rectangulaire qui trônait en son centre. Six personnes y étaient assises, toutes des vampires ; trois hommes, trois femmes.
Rien qu’en les voyant, Scarlett sut qu’elle ne pourrait pas réitérer l’exploit de tout à l’heure. Ces six monstres étaient sûrement capables de l’affronter en combat singulier, alors essayer de les battre les six à la fois…
Mais bien entendu, elle avait d’autres cordes à son arc que sa seule puissance destructrice.
A travers ces rafales de vent qui s’abattaient sur eux, les deux compères se devaient d’avancer prudemment pour ne pas perdre leurs objectifs de vue. Les mains crispées sur leurs baguettes, ils avaient eu plusieurs fois recours à l’enchantement des quatre points pour s’assurer qu’ils allaient dans la bonne direction.
Mais au fur et à mesure qu’ils s’enfonçaient au cœur d’une tempête de plus en plus violente, ils savaient qu’ils étaient de plus en plus proches de leur but…
- Je n’arrrriverai sans doute jamais à comprendre comment des êtrrrres qui ne sont pas des sorrrciers sont capables de crrréer un champ de forrrce magique aussi puissant, s’était écrié Krum alors qu’il chancelait à nouveau sous le coup d’une rafale particulièrement violente, cette tempête de neige est tout sauf naturrrelle !
- Nombre des vampires étaient des sorciers avant de se faire mordre, expliqua Den Thomas de son ton d’expert, les plus puissants d’entre eux ont conservé une partie de leur savoir et de leurs compétences, même après la morsure.
- Oh, je vois, fit Krum passablement étonné, ici on a beau êtrrre constamment entouré de vampirrres, nos connaissances sur le sujet rrrestent trrrès limitées.
- Mais pourquoi ? voulut savoir Thomas. Dans une contrée aussi dangereuse que la Sibérie, c’est important de se prémunir contre tous les dangers qui menacent l’humanité !
L’ancien joueur de quidditch eut un petit rire désabusé devant l’insistance passionnée du chasseur de vampires.
- Ici, se débarrrrasser de tout danger rrreviendrait à anéantirrr le ministèrrre lui-même…
- Pardon ?
- La corrrruption, mon cher Dean, ajouta Krum devant l’air ébahi de son acolyte, le fait est que les vampirrrres du grrrand Norrrd ne sont pas aussi vulnérrrables et misérrreux que ceux des forrrêts d’Eurrrope de l’Est. Nombrrrre d’entrrre eux ont garrrrdé le prrrrestige qu’ils avaient du temps de leurrrs vies de sorrrrciers ; leur prrrrestige, et leur orrr. Un gouverrrrnement gangrrrréné par la corrrruption comme l’est le Ministèrrre rrrrusse ne peut pas lutter contre un pouvoirrr qui peut lui apporrrter tant de rrrichesses et de « serrrrrvices ».
- Services ?
- Tu dois le savoir, les vampirrrres ont la faculté de pouvoirrrr se débarrrrrasser des gêneurrrrs sans laisser de trrrraces : un cadavrrre se retrrrrouve, un allié transforrrrmé en ennemi est beaucoup plus difficile à rrretrrrrouver.
- Tous les vampires ne sont pas mauvais au point de vouloir anéantir l’humanité entière, protesta Dean en repensant à Krinski de Transylvanie.
- Non, bien sûrrrrr, reprit Krum avec un frisson, mais ici, Starrrrrrvack sait trrrrrès bien motiver les indécis. Il sait parrrrler, le fourrrrrbe, rrrrien à voirrrr avec votrrre loup-garrrrrou rebelle des années quatrrrre-vingt-dix…
Dean n’avait pas besoin de précisions pour savoir de quoi son ami bulgare parlait. Fenrir Greyback, le terrifiant loup-garou, avait plongé la communauté magique britannique dans une terreur sans nom lorsque le sorcier au nom craint de tous était au summum de sa puissance. Pour obtenir ce qu’il désirait, le mage noir avait menacé de nombreuses familles de sorciers de lancer cette bête sauvage sur leurs enfants s’ils refusaient de coopérer avec lui. A cette époque, cet affreux animal de compagnie était presque aussi redouté que celui qui le dirigeait.
Néanmoins, Greyback, comme tous les autres loups-garous, avait toujours vécu une vie misérable de paria sans ressources, exclu de la société, probablement analphabète, et sans aucun doute incapable de diriger une société sans l’aide de personnes plus érudites et intelligentes que lui.
Un vampire, en revanche, était tout l’opposé ; il ne possédait ni la force, ni la solidité d’un loup-garou, mais le surpassait sans peine sur le plan de l’intelligence et du savoir. Comme Dean l’avait souligné plus tôt, un vampire était à l’origine un puissant sorcier mordu par un de ceux qui deviendraient plus tard ses pairs, si le sorcier n’était pas assez puissant, il succombait à la morsure. Voici pourquoi la sélection des futurs vampires à travers les âges était étroitement contrôlée et seules les nobles familles de sorciers étaient visées par leur désir d’expansion. D’ailleurs, dans les récits anciens, il était écrit que les ancêtres de Starvack – ou Starvack lui-même – avait tenté de s’emparer de la famille Black entière, la plus puissante et la plus influente famille de sorciers britanniques au 15ème siècle. Cependant, alors patriarche respecté de la famille Black, Phineas Nigellus avait réussi à faire avorter la tentative de prise de pouvoir des vampires, ce qui lui avait valu l’Ordre de Merlin, Première Classe et une place en temps que directeur de Poudlard malgré sa réticence à enseigner…
- C’est donc ça que veut Scarlett McAllister, finit par dire Dean Thomas, elle va essayer de vendre à Starvack la famille McAllister sur un plateau pour pendre d’assaut le Ministère de la Magie. Elle aspire à la même vie qu’un vampire de Sibérie : une existence reconnue et crainte dans l’opulence et le pouvoir…
Krum ne répondit pas aux théories de Dean, mais son silence et son air renfrogné en disait long sur son avis sur le sujet. Pour toute réponse, il finit par annoncer qu’ils étaient arrivés, le doigt pointé sur une haute tour de pierre que l’on voyait à peine sortir du sol enneigé de Sibérie. Les deux acolytes se regardèrent un instant avant de reporter leur attention sur ce bâtiment sinistre dont même les tempêtes de neiges invoquées par ses occupants semblaient incapables d’effacer totalement sa longue et menaçante silhouette noire.
- Tu m’as dit qu’elle avait un cœurrrr de glace et un tempérrrrament de feu ? questionna Krum sans même regarder son compagnon.
Adoptant la même attitude, Dean se contenta d’un bref signe de tête sans quitter la tour des yeux.
- C’est parrfait, alorrs. Nous allons pouvoirrrr lui rrrrenvoyerrr son cognarrrd à la figurrrre…
Cela faisait maintenant plus de deux heures que le Conseil des Six avait écouté les arguments de Scarlett. Ils l’avaient à présent congédiée dans une petite salle voisine du grand dôme dans lequel elle avait atterri quelques heures plus tôt.
S’efforçant de garder son air impassible, elle n’en restait pas moins très inquiète. Ces six personnages étaient différents de tous les vampires qu’elle avait rencontrés jusqu’à maintenant. Avec eux, elle savait pertinemment que le chantage et la pression par la peur ne fonctionneraient aucunement, et ce pour la simple et bonne raison qu’aucun des membres du conseil des vampires n’avait peur d’elle. Tous et toutes venaient de prestigieuses familles de sorciers que des vampires bien plus anciens que Starvack avait anéanties pour en récupérer les membres les plus puissants et les plus intelligents. A côté d’eux, la puissance et force de persuasion de Scarlett semblait aussi dérisoire que celle d’un Gnome de Jardin.
Cependant, elle restait optimiste, elle avait fait ce qu’elle avait pu, et jamais jusqu’à maintenant, elle avait échoué dans ce qu’elle avait entrepris. Même s’ils ne souffraient pas du froid au vu de leur condition de vampires, les suceurs de sang de Sibérie ne pouvaient nier le fait qu’ils étaient assoiffés par le manque de gibier présent dans ces contrées sauvages. Leur condition d’immortels ne faisait qu’empirer cette horrible soif qui les taraudait et le peu de sang des ours et des renards des neiges qui venait parfois s’égarer dans leur direction, ne suffirait jamais à l’épancher.
En Angleterre, cependant, la nourriture ne manquait pas, l’île entière en était peuplée – presque trop peuplée, selon elle – ces moldus immondes et méprisables ne méritaient rien d’autre que de finir en pâture pour ses majestueux alliés. De plus, avec le soutien des familles Clayme, McAllister, Mordox, et peut-être Malefoy, les vampires de Starvack avaient la possibilité d’avoir la main mise sur quasiment toute la communauté magique des Îles Britanniques. Leur pouvoir serait encore plus grand que celui du Mage Noir Suprême dont le nom ne devait être prononcé, ils ne feraient qu’une bouchée de Harry Potter et sa petite armée dérisoire nommée en hommage à un sale traitre à son sang qui ne méritait même pas le titre de sorcier.
Cependant – Scarlett le voyait bien – le Conseil avait encore des réserves sur ce plan ambitieux qui s’avérait également dangereux. Bien entendu, il y aurait de nombreux morts des deux côtés, mais soyons réalistes, on ne fait pas de steak de Dragon sans affronter la bête d’abord. D’ailleurs, chaque vampire était, par définition, déjà mort une fois, cela leur donnait un avantage sur les sorciers et les sorcières qui ne connaissaient pas l’expérience et la redoutaient par-dessus tout, en particulier dès que cela concernait leurs proches.
Mais Scarlett savait aussi que malgré leur supériorité écrasante sur les sorciers, leur victoire ne leur était pas entièrement assurée pour autant. D’autant plus que les vampires de Sibérie avaient beaucoup à perdre en abandonnant ces terres où on les acceptait et où leur influence était des plus importantes comparée aux autres communautés de vampires disséminées à travers le monde dans des forêts miteuses. Suite à ce qui pouvait être vu comme une trahison de la part des vampires de Starvack, le ministère de la magie reviendrait probablement sur sa politique laxiste envers les « longues dents. »
Honnêtement, le projet de Scarlett avait autant de chance d’être rejeté que d’être adopté. Si c’était la première éventualité qui s’avérait juste, elle ne devrait pas moisir ici, car bien que réticents à investir la Grande Bretagne, ses dangereux hôtes n’auraient aucun scrupule à la transformer, elle, en vampire, à défaut d’avoir toute la famille.
Ce fut avec cette sombre pensée en tête qu’elle vit, échevelé et plus pâle que d’ordinaire, un jeune vampire se précipiter vers la porte du Grand Dôme, tout essoufflé et peu soucieux de déranger ses maîtres lors d’une discussion de la plus grande importance.
- Que viens-tu faire ici, Tarjik ? Aurais-tu oublié qu’il ne fallait nous déranger sans aucune prétexte ? gronda Frederika, une femme vampire à la corpulence telle que ses acolytes avaient dû se recroqueviller pour lui permettre de se lever d’un air furieux.
- C’est une urgence vitale, Dame Frida ! expliqua le jeune Tarjik dont la pâleur extrême était inquiéante, même pour un vampire. On nous attaque !
La réaction ne se fit pas attendre ; adossée au mur, Scarlett se redressa pour mieux voir la peur et l’incompréhension dans les yeux des vénérables vampires.
- Comment peut-on oser nous attaquer ? s’indigna Ravok, un grand vampire émacié aux longs cheveux noirs. Qui n’a pas encore compris que cette forteresse était imprenable ?
Alors que quatre des autres membres du conseil hochaient la tête vigoureusement, une violente secousse fit trembler les murs du Grand Dôme et plusieurs dizaines de chauve-souris qui y avaient trouvé refuge s’envolèrent à toute vitesse dans l’espoir de pouvoir fuir le danger avant de se retrouver coincées dans les décombres.
Starvack, lui, restait étonnamment calme.
- Combien sont-ils ? demanda-t-il en regardant son jeune pair dans les yeux.
Ce dernier n’osa pas soutenir le regard, et lorsqu’il répondit enfin, son ton trahissait un certain embarras :
- Pour l’instant, on n’en a compté que deux, mais rien n’exclue le risque d’avoir plusieurs tireurs de baguette embusqués autour de la tour…
Lentement et majestueusement, Starvack se leva sans même jeter un regard au jeune homme en détresse qui semblait effrayé d’être porteur de telles nouvelles.
- Il faut nous organiser. Ravok, tu vas aller à leur rencontre, voir si toute négociation est impossible, Crystellia, tu le couvres.
Le dénommé Ravok sortit de la grande salle d’un bond et fut rejoint en quelques secondes par une grande femme aux yeux bleus et aux longs cheveux blancs et lisses qui lui tombaient jusqu’au fesses.
- Frederika, tu t’occupes de la défense de la tour, je veux des lanceurs à chaque point stratégique, toi tu occuperas le sommet, il n’y a que par là qu’ils peuvent passer, et c’est hors de question, c’est bien compris ?
Après un bref hochement de tête, elle disparut elle aussi dans un mouvement de cape, bien plus rapidement qu’on aurait pu le deviner de la part d’une femme de cet acabit.
- Vous deux, aux sous-sols, reprit Starvack en se tournant vers ceux qui semblaient être les deux plus jeunes du Conseil, on doit mettre les jeunes recrues en sûreté.
Sans attendre leur accord, il s’envola d’un bond en direction de Scarlett qui réprima un cri en le voyant arriver aussi vite vers elle.
- Il semble que tu as amené ici des invités plutôt charmants, ma belle. Ton séjour ici risque d’être plus intéressant que prévu…
Sentant ses entrailles se glacer et son cœur battre aussi et fort que le bec d’un pic-vert sur un tronc d’arbre, Scarlett s’efforça de garder une voix neutre.
- J’étais pourtant persuadée de les avoir semés grâce à votre tempête de neige ! se défendit-elle. J’avais fait attention d’effacer toute trace !
- Tu es simplement tombée sur plus expérimenté que toi, ma chère, ça arrive. En attendant, tu resteras avec moi, je veux que tu sois témoin à mes côtés de la tournure que prendront les choses. Au cas où…
Cette fois, elle ne put réprimer un frisson. Si elle pouvait tenir tête à n’importe quel membre du conseil, elle savait pertinemment que si Starvack décidait qu’elle méritait la mort, elle ne pourrait même pas s’échapper…
Celui-là était particulièrement résistant, annonça Dean Thomas sur un ton pourtant nonchalant, il a failli me mordre.
- C’est Ravok, un membre du conseil des six, reconnut Krum en retournant le cadavre du pied, un proche de Starvack, on raconte qu’ils ont été contaminés à la même époque et que le seigneur des vampires doit son ascension au pouvoir exclusivement grâce à son camarade qui ne l’a jamais quitté au fils des siècles…
- Ils envoient la lourde artillerie, alors ! s’étonna Dean en regardant les sourcils levés cette femme vampire à la longue chevelure noire qui les regardaient avec haine.
Lorsqu’elle leur fonça dessus, ils eurent à peine le temps de s’y préparer !
- Dean ! Attention sur ta gauche !
Quelques secondes plus tard, il aurait été embroché par les deux longs poignards de sa terrifiante adversaire. D’un rapide coup de baguette magique, Krum fit fuser sur elle une multitude de projectiles de glace qu’elle évita d’un bond spectaculaire, ce qui permit à Dean de se focaliser sur ce qui se trouvait derrière elle.
- Viktor ! Plonge sur ta gauche !
Dès que ce fut fait, la multitude de chauve-souris qui l’avait pris pour cible fusa sur Dean à la place. Il eut une fraction de seconde pour réagir et faire apparaître un long fouet enflammé qui fit tomber les dangereux volatiles les uns après les autres.
Krum se releva dans la seconde pour stopper à l’aide d’un robuste mur de glace la seconde vague de suceurs de sang. Car l’un et l’autre l’avait compris, ces bêtes volants n’étaient en aucun cas de simples chauve-souris inoffensives, mais bien un escadron entier de vampires sous leur forme animale, dirigée de poigne de fer par l’énorme femme vampire au chignon de couleur rouge sang que l’on voyait à présent au sommet de la tour.
- On ne pourra pas s’en sortir comme ça, s’écria Dean en repoussant à nouveau la femme vampire aux longs cheveux blancs. Trouve-toi de quoi voler et occupe-toi de cette furie, je vais régler son compte à l’autre perchée sur sa tour !
D’un bond très vif, il évita la nouvelle attaque de Crystellia et un instant plus tard, un majestueux oiseau aux ailes de feu se matérialisa devant ses yeux. Sans attendre une prochaine offensive, il se saisit de la patte de l’animal et disparut dans un éclair de feu, laissant la redoutable femme vampire seule avec Viktor Krum qui venait de faire apparaître un balai volant par magie. Les choses sérieuses allaient réellement commencer !
De son rempart en haut de la tour, Frederika scrutait la scène d’un air soucieux. Elle ne savait pas qui étaient ces deux sorciers, mais pour se débarrasser de Ravok et mettre Crystellia en échec, il fallait avoir un sang-froid exceptionnel et une sacrée confiance en ses capacités.
Un de ses subordonnées ne partageait pas la même vision que sa supérieure.
- Ils sont vraiment inconscients de s’attaquer à notre forteresse à deux seulement, ils n’ont aucune chance !
Son imprudence lui fut fatale. Une boule de feu enveloppa tout son corps et il fut achevé par une fine pointe d’argent qui fusa de la baguette magique de son bourreau. Ses pairs se mirent en formation pour réagir dans la foulée, mais ils n’eurent pas le temps de s’envoler qu’apparut devant eux un oiseau écarlate dont les ailes de feux les réduisit en cendres les uns après les autres.
Bientôt, il ne restait plus que Dean et Frederika au sommet de la tour, ils se regardaient l’un et l’autre tout en se tournant autour, comme deux lions en cage s’apprêtant à livrer un duel à mort. Ce qui était sans aucun doute le cas…
De son côté, avec son balai, Krum avait réussi à annuler l’avantage de Crystellia dans les airs et prouvait à présent par des embardés et de esquives magistrales qu’il était bien plus à l’aise dans le ciel que sur terre. Même la tempête qui faisait de nouveau rage autour de lui ne parvenait pas à freiner sa progression et Crystellia, malgré son incroyable vitesse, ne parvint pas à lui mettre la griffe dessus.
C’est alors qu’apparurent de nulle part deux de ses camarades en renfort. Un homme et une femme. Ils avaient tous les deux des cheveux courts, lui blonds, elle noirs. Ils semblaient plus jeunes que Crystellia, même s’il est impossible de calculer l’âge d’un vampire… Tous deux se postèrent de part et d’autre de la femme aux cheveux blancs, celle-ci ne sembla pas soulagée de leur présence et demanda d’une voix sèche :
- Vous les avez mis à l’abri ?
- Oui, c’est fait, lui répondit la femme aux cheveux courts, Starvack nous a ordonné de vous rejoindre car il craint que ces deux sorciers soient trop dangereux pour espérer s’en occuper en un contre un.
On aurait pu croire que Crystellia et sa fierté les auraient remis à leur place, mais au contraire, elle acquiesça :
- Il a raison, à eux deux, ils ont tué Ravok avant qu’il ne puisse leur porter un seul coup, et j’ai rien pu faire pour les en empêcher.
Si les deux plus jeunes vampires n’avaient pas semblés très rassurés jusqu’à présent, c’est maintenant la terreur et le choc qui animaient leurs regards de morts-vivants.
- Ils ont quoi ?
- Zarok est…
- Plus tard pour les pleurnicheries, il faut qu’on s’organise. Starvack doit s’enfuir de ce bourbier au plus vite pendant qu’on les retient ici. Elena, tu restes avec moi. Hanz, va rejoindre Frederika tout de suite, elle ne s’en sortira pas sans toi.
- Bien ! s’écria-t-il avant de s’élancer en direction du donjon.
- A présent, nous allons pouvoir lutter à armes égales, Viktor Krum ! s’exclama Crystellia d’un ton hargneux.
Frederika s’effondra sur le dur sol de pierre du donjon. Malgré sa vitesse supérieure à celle de son adversaire, elle avait été incapable de lui porter la moindre attaque ; chaque fois qu’elle croyait pouvoir le toucher, son phénix de malheur apparaissait devant lui et le faisait disparaître dans la foulée, lui permettant de ce fait de l’attaquer par derrière grâce à sa redoutable baguette d’argent qui lui avait causé de profondes entailles sur tout le corps. Elle pouvait à peine bouger car chaque blessure lui faisait souffrir le martyr. Elle savait qu’elle aurait affaire à une forte partie, mais de à faire face au plus grand chasseur de vampire de son siècle. Elle avait compris depuis longtemps que, même elle, membre éminente du conseil des vampires de Sibérie Orientale, n’était en fait qu’un vulgaire pion d’échec à jeter en pâture au cavalier blanc. Elle qui s’était longtemps considéré comme aussi puissante et inébranlable qu’une tour noire, elle avait dû s’avouer vaincue face aux mouvements imprévisibles de son adversaire. Ce qui comptait à présent, c’était que son roi pourrait s’échapper sain et sauf avec sa nouvelle reine…
Alors qu’elle vit la sanglante baguette d’argent tracer un trais lumineux dans sa direction, elle attendit la douleur suprême qui mettrait fin à sa trop longue vie d’immortelle.
Cependant…
- Ne renonce pas encore Frederika, il nous reste encore une chance de nous en sortir, lui lança le jeune vampire aux cheveux blonds.
Grâce à sa longue lame d’acier, il avait pu stopper les projectiles de la baguette d’argent et infliger un coup de griffes à cet oiseau de malheur qui représentait à lui seul un danger mortel pour les deux combattants ailés qu’ils étaient.
Après avoir poussé une longue plainte, l’oiseau de feu vint s’écraser dans les bras de son sorcier. Puis, sans prévenir il s’enflamma intégralement sans pour autant brûler son porteur. Mais lorsque qu’il se fut entièrement consumé, le majestueux phénix aux plumes de feu avait laissé place à un petit poussin hideux à la peau toute fripée.
Les deux vampires éclatèrent de rire.
- Te voilà maintenant bien emprunté maintenant que ton volatile est incapable de te tirer de là ! fanfaronna le vampire blond.
Pourtant, à aucun moment Dean Thomas ne se montra embarrassé. Il fixa un petit instant le minuscule oiseau rabougris qui piaillait au creux de sa main, il le mit ensuite dans la poche de sa cape puis reporta son attention sur ses deux opposants. A leur grande surprise, il souriait de toutes ses dents.
A deux contre un, Krum avec beaucoup moins de marge de manœuvre que lorsqu’il avait fait face à Crystellia toute seule.
La femme était une leader redoutable, elle communiquait d’un seule regard avec son acolyte qui grâce à elle pouvait couper chaque trajectoire du joueur de quidditch qui ne pouvait ni attaquer, ni s’enfuir, mais se résigner à esquiver les charges de la jeune vampire aux cheveux courts en plus des attaques sournoises et inattendues de la terrifiante femme aux cheveux blancs.
Aucun des sortilèges qu’il leur envoyait ne faisait mouche et il avait un mal fou à esquiver leurs dents aiguisées. Même sans avoir recours à la magie, les longues dents restaient de farouches adversaires qu’il ne fallait en aucun cas sous-estimer.
Ce fut pourtant le cas pendant une demi-seconde. La fulgurante Crytellia en profitant pour se faufiler derrière lui et d’un coup sec des deux longs poignards qu’elle tenait dans chaque main, elle coupa en deux le balai de Krum qui était à plus de dix mètres d’altitude !
Contrairement à leurs acolytes dans les airs, les deux vampires au sommet de la tour peinaient à suivre les mouvements de Dean Thomas qui, lui, n’avait aucun mal à anticiper ceux de ses adversaires. Frederika étant sérieusement blessée, Hanz devait en plus se soucier de sa protection en plus d’essayer de ne pas tomber sous la baguette meurtrière de leur fléau. Cependant, c’était trop demandé au jeune vampire spécialiste de la grande épée ; son dernier coup fut trop appuyé et il se montra incapable de maîtriser son arme qui lui fit tourner le dos à son adversaire.
- Non, idiot ! s’écria Frederika impuissante.
- Dommage, commenta Dean avec un sourire narquois, tu étais pourtant bien parti…
Et sans plus attendre, il fit apparaître de sa baguette magique un gigantesque pieu de fer qui s’enfonça comme dans du beurre dans le corps encore jeune et musclé de Hanz.
- Aaaaargh ! hurla-t-il avant de s’écrouler par terre, incapable de garder les vestiges d’une jeunesse éphémère.
Ce fut un squelette de vieillard qui avait cessé de se tortiller de douleur, sous les yeux horrifiés de sa compatriote. Incapable de prononcer la moindre parole, elle fourra la main dans la poche de sa robe et en sortit une baguette magique qui avait l’air d’avoir vécu les croisades…
- Abandonne, lui conseilla Dean Thomas, impassible devant cette nouvelle menace, tu es peut-être une ancienne sorcière, mais je sais qu’en échange de ton immortalité, tu as dû sacrifier une bonne partie de ta puissance magique. Tu ne peux rien faire contre moi qui ai gardé la mienne intacte.
Il avait dit tout cela d’un ton dur et froid, mais cela n’avait pas fait reculer la corpulente femme vampire. Au contraire, elle semblait plutôt confiante et se retenait de rire…
- Bien entendu, je n’ai aucune chance de m’en sortir contre toi, mais je peux toujours retourner cette situation à mon avantage !
- Quoi ?
Pour la première fois, Dean Thomas parut déconcerté. Il hésita une seconde, cela suffit à Frederika pour la rendre fatale.
- Confrigo ! s’écria-t-elle en pointant le sol sous ses pieds.
Avant que le chasseur de vampires put avoir l’air horrifié par la macabre résolution de son adversaire, le sol s’était dérobé sous ses pieds.
La tour ne supporta pas cette nouvelle secousse et finit par s’écrouler sur elle-même, emportant avec elle de nombreux vampires qui étaient sous ses ordres et qui avaient refusé de la laisser tomber.
Lorsque Krum vit l’édifice s’effondrer de cette façon, il ne put s’empêcher pousser un cri. D’horreur d’abord car il savait que son ami était encore à l’intérieur, de douleur ensuite car le choc que suscitait cette révélation l’avait crispé malgré lui, faisant redoubler de plus belle cette douleur qui lui parcourait l’ensemble de sa jambe cassée.
Il avait réussi à limiter les dégâts en lançant un sortilège de parachutage, mais celui-ci avait été exécuté un instant trop tard et la jambe sur laquelle il s’était réceptionné n’avait pas tenu…
Vaincu et brisé à l’image de son balai, il vit avec appréhension ses deux opposants atterrir à côté de lui avec l’insolence et l’assurance des vainqueurs.
- Tu t’es bien battu, professeur Krum, le nargua la femme aux cheveux courts, mais il semble que ce soit pour toi la fin du voyage. Nous pourrons ainsi reprendre le contrôle de ton école miteuse pour transformer tous ces petits sorciers en compagnons fidèles et puissants !
Krum ne répondit pas à la provocation, il n’était pas en état de jouer le fanfaron, il devait garder ses dernières forces pour son ultime sort.
- Ne perdons pas de temps en paroles inutiles Elena, trancha Crystellia, dépêchons-nous de l’achever et de sauver les survivants de la tour, s’il y en a…
- Bien Crys’, acquiesça la dénommée Elena, mais ne paniquons pas, notre fier professeur est inoffensif sans son balai, on pourrait même le laisser agoniser ici dans le froid, ce serait plus drôle.
Elle fit cependant quelques pas en avant, ce qui lui permit d’être à la distance idéale. Il pourrait les avoir toutes les deux…
- Pourtant le manque de prudence est toujours la raison des défaites les plus imprévisibles, lança Krum lorsqu’il était sûr que son plan marcherait, vous devriez le savoir mieux que moi, vous qui avez vécu bien plus longtemps…
- Quoi ? fit Crystellia en reculant de quelques pas, mais pas encore assez…
- Ne te laisse pas avoir Crys’, c’est juste du bluff ! s’écria Elena en s’élança imprudemment sur le professeur de quidditch.
- Tu aurais dû écouter ton aînée, ma petite ! lui lança Krum avec un sourire vengeur. Car j’ai beau avoir perdu mon balai, je garde l’avantage du terrain !
- Qu…
En regardant autour d’elle, l’aînée des vampires compris leur erreur, mais ne put réagir à temps.
- Elena ! hurla-t-elle en proie à une crise de panique. Recule, immédiatem…
Mais trop tard, le piège était déjà enclenché !
- Gigantes aparesco ! s’écria Krum en exécutant un grand geste brusque de sa baguette magique.
Aussitôt, la neige qui reposait paisiblement à leurs pieds se rassembla et se durcit de sorte à former deux énormes golems de glace dont les poings aussi gros qu’un chariot s’abattirent à toute vitesse sur les deux femmes vampires.
- Aaaargh !
- Non !
Elena ne fut pas assez rapide et se fit écraser purement et simplement par la main hérissée de pointes du golem. Elle mourut sur le coup.
Crystellia, elle, forte de sa vitesse supérieure parvint à éviter le coup du deuxième golem, mais lorsque le premier revint à la charge, elle ne put l’empêcher de lui agripper le bras.
- Je t’ai eu, vampire ! exhulta Krum.
Il ne lui restait plus qu’une seule chose à faire ; après avoir jeté un dernier regard haineux en direction de son bourreau, elle brandit son arme et trancha net son bras gauche !
- Que…
Ne laissant pas le temps à Krum de réagir, elle s’enfuir en volant du mieux qu’elle put. Un long jet de feu fusa en sa direction, mais elle réussit à l’esquiver en transplanant. Laissant les deux sorciers seuls avec une centaine de cadavres de vampires sur les bras…
- Tu as réussi à survivre, remarqua Krum qui pourtant ne semblait pas étonné outre mesure.
- J’ai eu de la chance, reconnut Dean, on ne peut pas en dire autant des deux vampires que j’ai affrontés en haut, ni des pauvres bougres qui attendaient en embuscade sous nos pieds…
Mais déjà, Krum n’écoutait plus, il regardait autour de lui, cette atmosphère redevenue calme sans la tempête artificielle ne le soulagea pas pour autant. Il savait en scrutant les ruines de ce qui avait été jusqu’à une heure plus tôt un puissant bastion vampire, que rien n’était fini. A eux deux, ils avaient vaincu toute une armée qui faisait la loi dans les environs, mais – ils le savaient l’un comme l’autre – le mal n’avait pas été coupé à la racine…
- Je n’ai vu de traces de Scarlett, ni de Starvack nulle part, révéla Dean, et pourtant c’est sûr qu’elle est passé par ici, les détecteurs sont formels.
Il rangea dans sa poche la petite antenne dorée qui continuait de vibrer faiblement et reporta son attention en direction de son compagnon d’armes.
- Il a dû s’enfuir avec elle, devina Krum, on ne l’a vu nulle part pendant les combats.
- Il ne doit pas avoir trop d’avance, fit Dean avant de se redresser, je pars toute de suite à sa poursuite !
Il commença à faire quelques pas, mais s’aperçut que Krum ne le suivait pas, il remarqua également pour la première fois sa blessure à la jambe.
- Attends, on va arranger a, lui dit-il en s’approchant.
Mais Krum le repoussa.
- Ma jambe attendra, expliqua-t-il, je peux encore transplaner. Mais je ne peux plus te suivre, le ministère est sûrement au courant de ce qui s’est passé et a déjà dépêché ses vautours à l’heure qu’il est.
Dean ne répondit rien, il se contenta de hocher la tête, il comprenait.
- Il ne faut pas que le ministre sache que je suis mêlé à tout ça, sinon je risque la prison, et je ne pense pas vous être d’une quelconque utilité à Nurmengard.
Une nouvelle fois, Dean hocha la tête sans prononcer le moindre mot ; encore une fois, il comprenait. A partir de maintenant, il allait donc se retrouver tout seul à traquer ces trois menaces.
A quelques heures de là, à vol de hibou, Starvack et Scarlette prenait une pause bien méritée. Ils n’avaient cessé de courir dans la neige depuis l’attaque sur la tour, ni l’un ni l’autre n’avait prononcé le moindre mot et personne n’aurait pu dire ce que comptait faire le seigneur des vampires à présent. Trop effrayée à l’idée de ce qu’il pourrait faire d’elle, Scarlett n’osa rien lui demander et préféra scruter l’horizon alors qu’il se nourrissait d’infect sang d’ours, rêvant sans aucun doute à de meilleure nourriture, comme celle qui se trouvait à ses côtés.
Ce fut à ce moment-là qu’elle vit la cascade de cheveux blancs qui ondulaient sous la brise. Elle marchait bizarrement, comme si elle avait perdu son équilibre, mais semblait savoir parfaitement où elle se dirigeait.
- Starvack, osa Scarlett d’une voix timide, regardez !
Il suivit son regard sans vraiment y prêter attention, mais lorsque, grâce à ses sens de vampires, plus développés que ceux des humains, il vit son meilleur lieutenant avancer dans la neige dans un état déplorable avec un bras en moins, il abandonna son rôle de chef impassible.
- Que t’est-il arrivé ? demanda-t-il à Crystellia dès qu’il l’eût rejointe. Qui t’a fait ça ?
- Viktor Krum, son golem de glace m’a arraché le bras et a tué Elena, répondit la femme vampire sans pour autant laisser présager qu’elle souffrait le martyr, il s’est allié avec Dean Thomas, le chasseur de vampires. Frederika et Hanz ont essayé de lui barrer la route, mais ils y ont laissé leur vie eux aussi…
Le chef des vampires resta impassible devant les révélations dramatiques que lui apportait son lieutenant. Cependant, on put voir dans ses yeux une lueur de haine et d’envie de meurtre qui dissuaderait n’importe quelle personne sensée de vouloir le contredire à cet instant précis.
- Peux-tu encore voyager malgré ta blessure ? demanda-t-il sans une once de compassion.
- C’est un peu handicapant, mais il ne m’a pas fait cette blessure avec un instrument en argent. Ca a presque déjà cicatrisé.
- Bien, dans ce cas-là, réunis tout le monde sans exception, dis-leur de me retrouver sauf faute dans trois mois à St Petersburg.
- A St Peterburg ? Mais…
- Ce sera notre déclaration de guerre envers le Ministère Britannique, notre prochaine étape sera Londres.
Au fond d’elle, le cœur de Scarlett avec bondi dans sa poitrine, mais elle s’était efforcé de ne rien transparaître. Elle l’avait fait, elle avait enfin réussi à rallier les vampires de Sibérie Orientale à la noble cause de la famille McAllister !
Bientôt le règne des sangs de bourbe et des traitres à leur sang serait terminer, pour laisser place au sien. Scarlett McAllister deviendrait la reine de la communauté magique britannique, et bientôt, elle étendrait son influence sur toute l’Europe.
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Re: Harry Potter, l'Héritage
Bon voici la fin du tome 2. Comme ça, ce sera fini
Voici les trois derniers chapitres en spoil, pour ne pas perdre de place.
Chapitre dix-sept : Les clés du futur
Chapitre dix-huit : En mauvaise posture
Chapitre dix-neuf : Le pacte de bannis
Oups ! en fait y en avait quatre !!
Chapitre vingt : Si proche du but
Voili voilou, pour ceux qui suivent encore, merci d'avoir tenu jusqu'au bout. Je sais que j'ai un peu bâclé ma fin, mais ça fait trois ans que je suis sur ce tome, j'en pouvais plus. En ce qui concerne le trois, je ne compte pas m'y mettre tout de suite
Bises
à plus
Voici les trois derniers chapitres en spoil, pour ne pas perdre de place.
Chapitre dix-sept : Les clés du futur
Spoiler (cliquez pour révéler) : Noël étant maintenant passé, l’échéance de la deuxième tâche semblait se rapprocher à grands pas et les rares fois on l’on pouvait avoir l’occasion d’apercevoir un champion, c’était à l’heure des repas que ni les uns, ni les autres ne daignaient toucher, l’estomac noué par la perspective d’une nouvelle épreuve mortelle.
Vindicus avait fini par résoudre l’énigme sans trop de problème, mais cela ne l’avait pas freiné dans ses efforts d’entrainements en vue de finir premier de la seconde tâche. Il savait qu’en matière de puissance brute, Karl Ukkel le battait aisément, quant à l’efficacité et l’ingéniosité de ses sortilèges, il savait que même s’il avait confiance en ses capacités magiques, il perdait quand même à plates coutures face à Antonin Lémy sur ce point-là.
Voici pourquoi, pour la première en sept ans de scolarité à Poudlard, on vit le fils aîné des McAllister étudier assidûment en vue de finir premier…
Du côté d’Antonin Lémy, la découverte de l’énigme n’avait pas été non plus une tâche difficile. Tous les sorts et enchantements qu’il avait en stock dans sa baguette de ficus avaient été presque trop performants pour une énigme de cette importance.
Ainsi, pour combler le temps qui lui restait en attendant la prochaine tâche, il avait décidé de rester avec Eric et les première année de Poufsouffle qui souhaitaient prendre de l’avance sur leurs camarades dans leurs révisions aux examens de juin.
- Ca ne marche pas comme ça, Joshua, lui expliqua-t-il un jour alors qu’ils s’affairaient à perfectionner des sortilèges que les jeunes de Poufsouffle avaient encore du mal à maîtriser, il faut donner plus de souplesse à ton mouvement de poignet pour que ton sortilège ait un effet optimal. Sinon, il ne durera pas plus de cinq secondes.
- Ok, répondit le jeune Joshua Hoover qui tentait depuis plusieurs jours de faire voler son encrier, sans succès jusqu’à maintenant.
Sally, de son côté, faisait des progrès remarquables et Eric se demandait si elle n’était pas en train de devenir meilleure que certains deuxième année dans la maîtrise de ses sortilèges. Bien sûr, comparé aux sortilèges que pouvait produire Eric, la puissance et la maîtrise de ceux de Sally était bien au-dessus de ceux de son aîné, mais ce dernier fit de son mieux pour ne pas y faire attention.
Les autres jeunes de la promo de Sally faisaient eux aussi des progrès spectaculaires ; Eric n’avait jamais vu d’élèves de Poufsouffle aussi assidus et aussi acharnés au travail que ses jeunes disciples non officiels.
Cependant, il restait encore une matière dans laquelle personne – pas même Sally – ne parvenait à se débrouiller : c’était la Défense contre les Forces du Mal. En effet, alors que la plupart des cours qu’ils avaient reposaient sur la concentration et le travail – ce que les élèves de la Maison du Blaireau étaient parfaitement capables de fournir, malgré leur réputation de cancres – ceux du Professeur Malefoy, en revanche, demandaient avant tout une formidable maîtrise de soi et une capacité hors du commun à vaincre ses plus grandes peurs…
Or, sur ce plan-là, ni Antonin, ni Eric ne s’étaient senti capables d’entraîner leurs cadets à vaincre une peur qui étaient incapables de leur faire ressentir. Voici pourquoi le jeune champion de Beauxbâtons avait fait appel à deux de ses camarades qui se démarquaient fortement du « cliché Beauxbâtons » qui consistait à tout voir en rose et en bleu clair.
- C’est pas encore maîtrisé ! aboya la redoutable Salyna Edme, une des deux jumelles passées maîtresses dans l’art du dressage de créatures dangereuses [là j’ai en tête Tarkan et Titi, et ça casse un peu le mythe…]. Tu dois te concentrer davantage et me faire face complètement. Regarde-moi dans les yeux, espèce de moins que rien ! Sinon comment veux-tu savoir quand je t’enverrai le sortilège ?
Trop terrorisés pour répliquer ou même tout simplement répondre, les élèves s’exécutaient silencieusement sans comprendre que les épreuves qu’ils étaient en train de subir leur donneraient plus tard le courage de tenir tête à McAllister, et même au professeur Malefoy pour certains d’entre eux.
Ce qu’ils ne savaient pas non plus, c’est aussi que ces expériences douloureuses seraient également un avantage qu’ils auraient pour faire face à une période bien sombre qu’aucun d’entre eux n’était capable de prévoir à cet instant précis…
Les semaines passèrent plutôt rapidement au château, tandis que les Poufsouffles s’entrainaient, que les Serdaigles étudiaient, que les Gryffondors s’amusaient et que les Serpentards se reposaient. Ainsi, alors que l’hiver commençait à décliner et que l’air commençait à se réchauffer, on sentait néanmoins l’atmosphère se tendre et les champions frissonner – pas de froid – alors qu’ils se dirigeaient ensemble vers les Ruines du Souvenir où les juges les attendaient pour leur donner les indications sur la prochaine épreuve qui commencerait dans quelques minutes.
- Avez-vous réussi à percer le mystère de ces clés ? demanda alors Mrs Johnson qui, ce jour-là, portait une épaisse cape aux couleurs de l’équipe d’Angleterre ainsi qu’une écharpe de Gryffondor.
Vindicus fit la moue devant cet accoutrement qui cachait mal les préférences d’une juge soi-disant impartiale, mais ne dit rien. Au contraire d’Ukkel qui annonça d’une voix tonitruante :
- Je n’ai même pas essayé de savoir à quoi servait la clé ! Quelle perte de temps !
Une nouvelle fois, Vindicus s’abstint de tout commentaire, mais le regard qu’il lança à Antonin fut lourd de sens. Ce dernier exprima d’ailleurs à voix haute ce que son adversaire avait sous-entendu de son regard :
- Bizarrement, je m’y attendais… Sinon, pour ma part, ajouta-t-il en se retournant vers la juge, je pense avoir compris la nature de la prochaine tâche.
- Pareil pour moi, répondit Vindicus, ma clé est faite d’un alliage de métal forgé par des gobelins, elle paraît faite d’argent simple, mais elle n’a pas pris la poussière ces deux dernières semaines.
- La mienne est de même nature, continua Antonin, l’apparence de plomb sert d’indication au coffre qu’elle est sensée ouvrir.
Il s’arrêta là et jeta un regard à Vindicus qui haussa les sourcils sans pour autant répliquer ; ainsi ce gosse en était arrivé à la même conclusion que lui. Il décida d’en finir :
- Selon la clé qui l’ouvrira, le coffre donnera un objet différent au porteur, sûrement quelque chose pour participer à la troisième tâche. J’imagine qu’avec la clé dorée, on obtient l’objet de plus grande valeur, et avec la clé de plomb, l’objet le moins important…
Antonin eut un petit sourire, cet adversaire était décidément très intéressant ! Il avait hâte de l’affronter pour la prochaine épreuve…
En revanche, Mrs Johnson et Mr Weasley semblèrent abasourdis et presque mécontents.
- Vous avez perdu la tête ? s’exclama le chef du département de la Coopération Magique Internationale. Ce que vous avez découvert était sensé être secret, cela devait vous donner un avantage sur vos opposants !
A la surprise générale, Vindicus et Antonin éclatèrent d’un même rire.
- Nous n’avons pas besoin de ça, annonça Vindicus, autant commencer sur le même pied d’égalité.
- Nous représentons nos écoles respectives, ajouta Antonin, nous sommes capables de réussir n’importe quelle épreuve sans aide et sans le moindre avantage.
- Je n’avais même pas besoin de savoir tout ça ! tonna Karl Ukkel. Même face à l’inconnu, je vous aurai brisés tous les deux ! Ma spécialité, c’est l’improvisation.
- Comme lors de la première tâche ? questionna le jeune élève de Beauxbâtons, ce qui fit glousser de rire Vindicus, et rougir de rage Karl Ukkel.
- J’ai réussi à survivre au Basilic en lui tenant tête de front ! rugit le bruyant champion de Durmstrang. Je n’ai pas eu besoin de ruser, de percer un mystère ou d’imaginer une quelconque stratégie, avec ma force brute, je réussirai cette épreuve !
Personne ne prit la peine d’exprimer son scepticisme face à l’arrogante déclaration d’Ukkel ; cependant, même les deux juges affichèrent une mine perplexe alors qu’ils amenaient les trois challengers en direction du lieu de leur épreuve.
- La Forêt Interdite ? s’étonna Milo en suivant le professeur Malefoy qui les conduisaient vers des tribunes flottantes au-dessus du sombre feuillage.
- Ca va être du gâteau pour Vin’ ! s’exclama Grégorius. Il y a été tellement de fois quand j’étais en première année qu’il la connaît par cœur !
- Gardez ce genre de commentaires pour vous, Gregorius ! conseilla le professeur Malefoy qui marchait devant sans même se retourner. Si moi, je ferme les yeux sur vos petites escapades nocturnes au cœur de la forêt en compagnie des première année pour leur faire peur, sachez qu’aux oreilles de Davidson, une telle révélation signifierait, au bas mot, une semaine entière de retenues dans son bureau. Ce qui, je dois l’avouer, est bien plus cruel que tout ce que je pourrais imaginer pour un élève de Gryffondor…
Suite à cette déclaration plus que surprenante, ni Gregorius, ni aucun autre Serpentard n’osa dire quoi que ce soit, mis à part Dalia :
- Pour que ce soit une révélation, il faudrait déjà que Davidson ne soit pas au courant.
Comme elle avait parlé très bas, seule Alienor l’entendit. Mais elle ne répondit rien, cette gamine était le petit dragon noir de sa classe, elle n’était même pas de sang mêlé et occupait pourtant une place à Serpentard, elle en était d’ailleurs une des meilleures élèves avec elle et Milo. Ce fut d’ailleurs pour pour cela que la jeune héritière de sang-pur resta silencieuse. Bien qu’elle la méprisât pour ce qu’elle était, Alienor ne pouvait s’empêcher de reconnaître en Dalia une très puissante sorcière en devenir, la première rivale qu’elle se trouvait, et sûrement la seule qu’elle aurait jamais.
Ce dont Alienor ne se doutait pas, en revanche, ce fut que son cousin, qu’elle admirait par-dessus tout pour sa noblesse d’esprit et sa puissance magique, ressentait exactement la même chose que sa cousine : cette admiration honteuse et complètement impure envers ceux qui ne la méritaient pas de par leur naissance.
Nul ne s’en doutait pour le moment, mais ce serait l’admiration qu’Alienor éprouvait pour Dalia et que Milo ressentait pour Hester et Nathan qui serait susceptible de sauver le monde magique d’un fléau plus redoutable que la haine elle-même.
Du côté de Nathan, on n’était pas vraiment rassuré non plus. A l’instar de son rival de Serpentard, le jeune Gryffondor était incapable de regarder la Forêt Interdite sans frissonner de peur. Il en était de même pour Gregory, qui malgré la main rassurante qu’il posa sur son camarade de chambrée, ne put empêcher sa bouche de tressaillir alors qu’il s’efforçait d’esquisser un sourire confiant.
Les cousins Weasley, eux, se montraient beaucoup plus enthousiastes à l’idée de s’approcher de cet endroit dont on leur avait interdit l’accès ces deux dernières années.
- Cette fois, on n’aura pas ce lourdaud de Graup pour nous empêcher d’y jeter un coup d’œil après la seconde tâche, annonça Jack.
- On pourra peut-être même voir un loup garou ! s’enthousiasma Zack !
- Ne parle pas de malheur ! protesta Gregory. La Forêt Interdite est déjà bien assez effrayante comme ça ! Je suis pour ma part plutôt content qu’on ne fasse que la survoler, avec des professeurs et des préfets à nos côtés en plus.
Alors que les cousins firent la moue, exprimant parfaitement leur désaccord avec leur camarade, Mathilda, elle, hocha vigoureusement la tête. Comme Gregory, elle était bien trop sage et trop prudente pour espérer rencontrer une créature aussi dangereuse qu’un loup-garou. Nathan ne réagit pas non plus, mais pour une raison qui lui échappait, cette fois, il ne pouvait s’empêcher de partager la curiosité de Zack. Il en frissonnait certes de peur, mais aussi d’excitation à l’idée de se trouver face à un tel monstre.
Chassant ses drôles de pensées de son esprit, il reporta son attention sur les centaines de tribunes flottantes qui planaient au-dessus de la forêt. Il vit avec un pincement de cœur celle qui transportait Hester et ses amies de Serdaigle, escortées par Milenya McGlory. La jeune O’Brian ne vit pas son camarade lui jeter un regard doux et rêveur, elle paraissait profondément captivée par sa conversation avec l’une de ses camarades de chambrée, Hope Lepheimer.
Lorsqu’une petite loge remplie de Serpentards passa à toute vitesse devant eux, Nathan éclata de rire en reconnaissant Dalia, la mine sombre, qui exprimait silencieusement son désir d’être avec eux plutôt qu’avec ses brutaux camarades de Serpentards.
Quand le petit wagon d’Eric passa lentement derrière eux, cependant, le jeune Gryffondor fit de son mieux pour ne pas se retourner. Il était avec quelques première année de sa maison et ces mollassons de Beauxbâtons qui ne daignaient pas prendre part aux hostilités extra-tâches, trop peureux pour faire face au groupe de McAllister.
Eric aussi fit mine de ne pas apercevoir son ami de Gryffondor et préféra faire signe à Dalia qui continuait de bouder dans son coin empli de Serpentards. Lorsque la tribune volante d’autres élèves de Poufsouffle se mit entre celle de Dalia et la sienne, en revanche, il reprit son air renfrogné en reconnaissant l’air sec et hautain de Christopher Reinstad, son camarade de Poufsouffle qu’il haïssait presqu’autant que McAllister.
Il fut ainsi plutôt content que Mrs Johnson profite de cet instant précis pour demander le silence et annoncer les modalités de la prochaine épreuve :
- Chères sorcières, chers sorciers, chers professeurs et chers élèves, je vous souhaite la bienvenue pour cette seconde tâche du Tournoi des Trois Sorciers.
Elle attendit quelques secondes pendant lesquels élèves de différentes maisons et différentes nationalités oublièrent momentanément leurs rivalités et s’unirent ensemble dans un mélange de cri de joie et d’applaudissements.
- Cette seconde épreuve aura pour but de tester la force de volonté des champions et leur capacité à se mouvoir dans un environnement hostile, reprit la directrice du Département des Jeux et Sports Magiques sans attendre la fin des applaudissements qui cessèrent cependant aussitôt, il leur sera demandé de traverser la Forêt Interdite pour aller chercher un artéfact important pour la réussite de la dernière tâche et de revenir aux Ruines du Souvenir avant la fin du temps imparti.
Un jeu de piste, pensa alors Milo qui ne se débarrassait pas de son air soucieux. Vin’ était certes un très bon sorcier, mais pas un baroudeur ou un traqueur. Il n’aurait pas l’avantage sur ce gros balourd d’Ukkel n’avait même pas besoin de le crier pour que l’on se rende compte qu’il avait passé son enfance dans des forêts sombres ou d’autres lieux encore moins accueillants. Milo espérait que son frère, qui avait vécu toute sa vie dans un manoir confortable et éclairé pût tirer le meilleur avantage possible de ses randonnées nocturnes en bordure de la Forêt Interdite. A sa connaissance, jamais son frère n’avait pénétré au cœur-même de la Forêt, il espérait que ses capacités magiques et ses missions de préfet qui le poussait à l’improvisation constante, l’aideraient à venir à bout de cette épreuve, sans trop de soucis.
Quant à ce gosse de Beauxbâtons qui n’était pas plus grand que lui et qui semblait aussi fragile qu’un botruc sans bois… Paix à son âme…
- 3, 2, 1… Allez-y ! s’écria Mrs Johnson alors que les champions s’enfoncèrent en même temps dans la sombre forêt. La seconde épreuve est commencée !
Sans attendre plus d’indications, les professeurs Chang, Malefoy, Davidson et Weasley se précipitèrent à leur poursuite et disparurent avant même de franchir la limite des arbres…
- Qu’est-ce que… s’étonna une première année qui partageait le même banc qu’Hester. Ils ont disparu !
- Sortilèges de Désillusion, devina Hester, comme ça, les champions ne les verront pas les espionner pour savoir s’ils respectent le règlement.
Du côté des Serpentards, on en était arrivé à la même conclusion :
- Je vois, fit Milo avec un sourire, leur rapport sur ce qu’il se passera à l’intérieur de la forêt aidera les juges à donner leur note finale. Comme ça, même si quelque chose leur échappe, de là où ils sont, ceux qui sont sur place, eux, ne le manqueront pas.
- Plus important encore, souligna Alienor sans la moindre expression sur le visage, les champions ne savent rien de la présence des profs pour que les champions se croient livrés à eux-mêmes et disputent la seconde tâche sans l’espoir d’être secouru…
- Mais si l’un d’entre eux les repèrent… objecta Demetrius Sarzac, l’un de leurs compagnons de deuxième année.
- Ca ne fera que confirmer leurs capacités à réussir cette épreuve, l’interrompit Gregorius, car il faut être vraiment fort pour repérer des professeurs de Poudlard qui souhaitent rester cachés…
C’était parti ! Les trois concurrents avaient pénétré la première barrière d’arbres et se trouvaient à présent dans une petite clairière dépourvue du moindre signe de vie, ce qui ne les rassurait guère…
- J’imagine qu’aucun d’entre vous ne souhaite vous allier à moi pour favoriser notre réussite commune pour cette tâche, présuma Antonin en réprimant un frisson.
Vindicus ne prit même pas la peine de répondre, il continuait de fixer d’un regard tendu les feuilles noires et immobiles des arbres qui délimitaient la bordure du cœur de la forêt. Karl Ukkel, lui, ne fut pas surprenant non plus, il agit comme il l’avait toujours fait :
- Tu peux te brosser pour obtenir mon aide, sale petit peureux ! Cette fois, hors de question de te mâcher tout le travail.
Sur ce, il partit s’enfoncer dans la pénombre parmi les arbres sans prendre la peine d’emprunter un sentier. Le jeune Antonin poussa un profond soupir :
- Bien, dit-il visiblement résigné, encore une fois, c’est chacun pour soi. J’espère au moins que ça vous servira à quelque chose, cette fois…
Puis il sortit à son tour du champ de vision de Vindicus qui restait immobile. Il fallait qu’il réfléchisse…
Il était incontestablement celui qui avait le plus de chances de s’y retrouver dans cette forêt. De plus, il savait très bien quelles sortes de créatures la peuplaient et comment éviter celles qui étaient trop dangereuses. A présent, il devait se concentrer pour deviner où les professeurs pouvaient bien avoir caché ce fichu coffre. Si l’on étudiait le but de l’épreuve en soi, ce n’était pas si difficile, il suffisait de fouiller la forêt de fond en comble, même si cela risquait de prendre des heures, voire des jours.
Mais une épreuve du Tournoi des Trois Sorciers était sensée être difficile, pas juste contraignante. Pire encore, elle se devait d’être dangereuse. Or qu’est-ce qui, dans cette forêt, constituait le plus grand danger ? La réponse n’était pas évidente ; plusieurs créatures habitant dans le coin étaient susceptibles de faire de gros dégâts si on les embêtait. Mais aussi fallait-il que l’on ait une raison de les embêter…
- Mais bien sûr ! s’exclama le champion de Poudlard en claquant des doigts. Ce coffre doit être gardé !
Il fallait maintenant réagir vite, les deux autres avaient une bonne avance sur lui et il était à peu près sûr que s’il pouvait définir avec précision l’endroit exact où il pourrait trouver son coffre, alors ce gamin de Beauxbâtons le pourrait aussi. C’est là que son avantage du terrain entrait en jeu…
Antonin cessa de courir comme un idiot et commença à faire le point : ils étaient trois à convoiter le même trophée, si vraiment il avait voulu le trouver sans trop de problème, il aurait suivi le jeune McAllister, il connaissait la forêt mieux que lui et était susceptible de savoir sans avoir besoin de chercher où se trouvait le meilleur endroit pour cacher un trésor.
Cependant, cela aurait été trop facile ; McAllister avait beau avoir pris une direction différente, il n’aurait pas fallu très longtemps à Antonin pour le trouver, même dans cette forêt inconnue. Or le Tournoi des Trois Sorciers était sensé tester les capacités magiques et intellectuelles des champions. En incitant les champions à tricher les uns sur les autres pour trouver un trophée unique, cela allait contre les principes de la compétition. Il devait y avoir une autre explication, il fallait réfléchir…
Antonin s’était renseigné à la bibliothèque un peu plus tôt dans la matinée, le Tournoi des Trois Sorciers avait toujours eu une épreuve de chasse au trésor depuis sa réhabilitation en 1994. A cette occasion, les champions – qui étaient exceptionnellement quatre – avaient dû récupérer quelque chose qui leur avait été dérobé. Ces choses, qui étaient en fait des personnes auxquelles tenaient les champions, étaient gardées par des autochtones, il fallait donc s’attendre à ce que le coffre le soit aussi…
- Le coffre…
Antonin réfléchit un instant de plus, cette idée de trésor unique le dérangeait, et si…
- Et s’il existe trois différents coffres disséminés un peu partout dans la forêt ! s’exclama-t-il. Un pour chacun d’entre nous !
Mais il se tut aussitôt. Pas parce qu’il craignait qu’une quelconque personne le vît, mais parce que tout ça ne collait pas. Il y avait trois clés différentes, et trois trésors différents, comment savoir quelle clé ouvrait quel coffre ? Pour cela, il aurait fallu des heures d’investigation, et l’épreuve ne durait qu’une heure, c’était impossible de réussir à visiter les trois coffres – en cas de grosse malchance – en un laps temps aussi réduit, et les juges n’auraient pas mis une limite de temps si l’épreuve avait été impossible à réaliser avant la fin du temps imparti. Alors n’importe quelle clé pouvait-elle ouvrir n’importe quel coffre ? C’était impossible, à moins qu’il y ait trois objets dans chaque coffre, ou alors…
- Les coffres sont soumis à un protéiforme !
Ca y était ! Antonin avait tout compris du stratagème des professeurs. Cela ressemblait à un affrontement entre champions, mais en réalité, il s’agissait plutôt d’une épreuve contre-la-montre. Trois coffres devaient être disséminés dans la forêt – vraisemblablement étroitement gardés – et chacun pouvait délivrer le trésor que méritait le champion en fonction de sa clé. Grâce à un sortilège Protéiforme, les trois coffres étaient réduits à un coffre unique, si bien que lorsqu’un trésor était trouvé dans un coffre, il disparaissait automatiquement des deux autres, ce qui éviterait ainsi aux champions de prendre un autre trésor que le leur, et aux professeurs d’en fournir neuf différents.
Cela était plutôt flou dans la tête d’Antonin, mais ça se tenait. Il ne lui restait plus beaucoup à réfléchir pour découvrir l’endroit où devait se trouver le coffre qui lui était destiné. En effet, Vindicus McAllister était avantagé car il avait grandi à côté de cette forêt, il devait la connaître depuis près de sept ans. Or, à chaque tâche, les champions étaient sensés partir sur le même pied d’égalité, sauf indication contraire. Si Vindicus pouvait retrouver son chemin dans cette forêt en exploitant ses facultés mémorielles, Antonin devait pouvoir y arriver de même en allant puiser dans ses propres ressources. Il se redressa et fit venir à lui quelques branches d’arbre ainsi que des feuilles de sauge. Ca allait prendre du temps, une fois sa réponse obtenue, il allait devoir se hâter pour aller chercher son coffre et revenir avant la fin de l’heure.
Du côté de Karl Ukkel, l’heure n’était pas aux réflexions inutiles et aux futilités magiques telles que les incantations et les sorts de détection. S’il pouvait s’en sortir dans cette forêt dangereuse, ce serait grâce à sa force physique et à son endurance exceptionnelle. Il ne savait pas qu’il y avait trois coffres liés magiquement grâce à un quelconque sortilège complexe, voilà pourquoi il avait décidé d’arriver le premier au coffre en utilisant ce qu’il pensait être son principal atout : son instinct de chasseur.
Ainsi partit-il en quête de son dû en suivant une odeur qui lui était familière, persuadé que cela le mènerait là où il devait se trouver.
Cette fois, la chance lui sourit enfin. Lorsqu’il vit l’épais coffre en bois noir qui trônait au milieu d’une clairière vide éclairée par un feu de bois, il sut qu’un combat palpitant l’attendait. Ses poils du cou se hérissèrent alors qu’il terrassait son premier adversaire d’un seul coup de poing. Il brandit sa baguette de baobab pour faire face au trois suivants qui l’encerclèrent, mais aurait pu finalement rester à main nues car il n’eut aucun mal à les mettre à terre eux aussi. Ils poussèrent un petit gémissement pathétique de chiot abandonné.
Il dut réfréner son envie de briser des cous et se concentra sur le but de sa mission, d’autant plus qu’il n’était pas encore débarrassé de toutes ces vermines. Ce combat allait décidément être exaltant !
Loin d’ici, en direction du Nord, Vindicus courait sans s’arrêter en suivant comme il pouvait la piste qu’il s’était trouvé. Après mûre réflexion, il en était venu à la conclusion que plus qu’un simple jeu de piste, cette épreuve était sans aucun doute unique et spécifique à chaque compétiteur, ainsi en avait-il déduit qu’il devait exister plusieurs coffres gardés et que le gardien de chaque coffre différerait en fonction du compétiteur en face, ou plutôt que le compétiteur serait amené à un endroit plutôt qu’un autre en fonction de son tempérament et de ses capacités.
Cela impliquait de laisser une grande place au hasard pour que chaque concurrent trouve l’endroit où il était sensé trouver son objet, mais Vindicus savait que lorsqu’il était question de magie, on s’apercevait vite que les « drôles de coïncidences » étaient plutôt fréquentes…
Le reste n’était pas difficile à deviner : dans cette forêt vivaient de nombreuses créatures différentes, mais seules trois espèces possédaient la puissance et l’intellect pour accomplir la tâche de garder un trésor. Une pour chaque champion, si sa théorie s’avérait juste. Or, de ces trois espèces, il y en avait bien une dans laquelle il pouvait retrouver sa froideur, son esprit cartésien et sa patience : les Accromentules que l’ancien garde-chasse avant Graup avait introduites dans la forêt près d’un siècle auparavant.
Leur repaire se trouvait au plus profond de la forêt, mais il était facile à trouver : il suffisait de suivre les araignées.
La volute de fumée avait parlé, mais Antonin craignait que ce fût trop tard pour lui. Il ne connaissait pas du tout cette forêt et n’était pas comme Ukkel un baroudeur né. Il avait bien trouvé une ou deux traces de sabots dans le sol, mais aucune réellement fraiche et aucune ressemblant à celle qu’il avait perçue à travers la fumée. D’ailleurs, il se demandait bien ce qu’il devrait faire une fois arrivé à destination ; il ne craignait pas les centaures – toute créature équine trouvait grâce à ses yeux – mais il les savait énigmatiques et compliqués. Il aurait préféré avoir à faire à des licornes, mais ces dernières, bien que très intelligentes, ne possédait pas l’esprit nécessaire ni la faculté de parole pour garder un trésor. En plus, Antonin était sûr d’avoir discerné une flèche percer le sabot dans les volutes blanches ; si ça, ce n’était pas une preuve de plus…
C’est alors qu’il entendit le bruit de sabot caractéristique du centaure, bien plus prononcé et bien moins élégant que celui de la licorne. Préférant la prudence à une confrontation directe, Antonin utilisa une nouvelle fois son don héréditaire pour disparaître.
Cependant, alors qu’il ne subsistait rien de ses couleurs originelles, Antonin entendit le trot du centaure s’interrompre tout net : il avait flairé quelque chose.
- Qui est là ? demanda le quadrupède, toujours hors de vue.
D’un geste vif, il se saisit d’une flèche et apparut à l’angle d’une clairière retirée. Il ne semblait pas voir Antonin, mais resta néanmoins sur ses gardes ; lorsqu’il revint sur ses pas, ce fut avec une extrême précaution et le jeune homme de Beauxbâtons savait que le centaure resterait aux aguets tout le temps qu’il mettrait à revenir dans son repaire.
Cela allait être une entreprise très longue et très risquée, s’il venait à être découvert, les centaures seraient sans pitié…
Vindicus ne s’était pas trompé, le coffre de bois était bien là. Perchée sur le couvercle arrondi, une gigantesque araignée trônait paresseusement. Mais le prodige de Serpentard n’était pas dupe, il savait qu’il était repérée depuis plus d’une heure déjà. Avec les centaures et les licornes, les Accromentules étaient les créatures les plus vigilantes de cette forêt.
Une araignée est par nature très sournoise ; si Vindicus pouvait en voir une faire la sieste, ce n’était pas pour rien…
- Sectumsempra ! hurla-t-il et se retournant à la vitesse de l’éclair.
Incapable d’éviter le sortilège, les trois prédateurs à huit pattes qui s’étaient jetés sur lui perdirent une bonne moitié de leurs appendices et s’écroulèrent avant de pouvoir planter leurs puissantes mâchoires dans la chair fraiche de cet appétissant humain. Deux de leurs camarades accoururent dans la foulée, non pas pour venir en aide à leurs camarades estropiés, mais pour pouvoir avoir eux aussi l’occasion de dévorer cet imprudent qui s’était aventuré dans leur sanctuaire.
- Confrigo !
Le sort avait beau être puissant, les Accromentules étaient des créatures particulièrement résistantes, ce qui les sauva d’une explosion pure et simple, mais n’empêcha pas le vol plané en direction du coffre que gardait l’énorme araignée qui, jusque là, n’avait pas fait le moindre geste.
Ce fut d’ailleurs à ce moment précis que ses huit yeux s’ouvrirent en même temps. Aussitôt, les nombreuses araignées géantes qui s’apprêtaient à se jeter à leur tour sur le jeune McAllister s’interrompirent dans leur mouvement d’une manière parfois assez comique.
Il n’était pas nécessaire d’avoir fait des études d’Auror pour comprendre que cette créature était le roi des Accromentules. Vindicus fit de son mieux pour ne pas trembler, ni même se tendre, mais lorsque l’énorme bête se leva sur ses nombreuses pattes, la taille gargantuesque de l’animal le fit reculer de quelques pas ; aucun des sorts qu’il avait en stock ne pourrait mettre hors d’état de nuire un tel animal, pas avant que ledit animal le mette en pièces, en tout cas…
A sa grande surprise, l’Accromentule se mit à parler :
- Voici donc le petit d’homme envoyé par ses aînés pour accomplir la tâche imposé par leurs stupides jeux d’humains…
Vindicus ne répondit pas. Il devait réfléchir, et très vite. Tout d’abord, de plus en plus d’arachnides affluaient en sa direction, mûes par la faim, la curiosité, ou la volonté de protéger leur maître. Vu le nombre qu’elles étaient, il était exclu de les affronter toutes en même temps. Il devait donc se concentrer sur le coffre, et envisager de dérober ce qu’il y avait dedans sans demander son reste. Mais cet énorme créature se tenait entre le coffre et lui, et tout présageait qu’il ne le laisserait passer sous aucun prétexte. Le tuer pourrait déstabiliser la horde, mais ce n’était pas une certitude, ils pouvaient tout aussi bien devenir plus agressifs et l’attaquer sauvagement. D’autant plus qu’il était improbable que Vindicus arrivât à venir à bout d’un tel monstre sans préparation au préalable. Il ne restait donc qu’une solution…
- Je vous présente mes hommages, Seigneur des Arachniques, déclara Vindicus en s’inclina bien bas, je ne suis pas venu pour vous nuire, je n’ai fait que défendre ma vie en combattant vos sujets qui m’ont attaqué.
La négociation était une échappatoire plutôt bancale, mais mieux valait essayer avant d’en être rendu aux extrêmes.
- Je ne le nie pas, répliqua le chef des Accromentules, je sais aussi pourquoi tu es là petit d’homme…
Le rythme cardiaque de Vindicus s’accéléra, mais il fit comme si de rien n’était, mieux valait ne pas exciter davantage les petits soldats du roi qui paraissaient aussi affamés qu’on aurait dit qu’ils jeunaient depuis des mois. Le roi allait-il le laisser passer, ou allait-il ordonner à ses pairs de le dévorer ?
- Tu veux ce qu’il y a dans ce coffre, n’est-ce pas ? devina l’énorme araignée. Ce trésor humain que tes professeurs m’ont demandé de protéger au péril de ma vie. Ils m’ont dit que seule ta valeur pourra te permettre de l’acquérir, car il est hors de question que je te l’offre gratuitement.
Tout se dessinait plus clairement à présent, mais cela n’allait pourtant pas dans le sens de Vindicus qui craignait les conditions du roi octopède.
- Que désirez-vous de ma part, votre altesse ? demanda-t-il, sur la défensive, sachant très bien qu’il ne pourrait accéder à aucune de ses demandes.
- Ma foi, qu’as-tu à me proposer petit humain ?
Cette réponse lui plut, au moins, il pouvait avoir l’occasion de mener les négociations.
- Que diriez-vous de la préservation de votre habitat naturel ?
Aussitôt, le roi des araignées cessa de bouger et lorsqu’il regarda son adversaire de ses nombreux yeux, ils n’étaient plus emplis de suffisance et d’arrogance, mais d’inquiétude et de méfiance…
- Que veux-tu dire, petit humain ? Serais-tu en train de nous menacer ?
La réponse à cette question était claire, Vindicus choisit de procéder autrement :
- Vous devez savoir que les sorciers sont spécialisés dans la manipulation du feu, votre grandeur, expliqua-t-il, un sourire en coin. Je ne suis pas aussi doué qu’un Gryffondor dans le domaine de la pyromancie, mais je pense pouvoir sans problème déclencher un incendie qu’il vous sera impossible à éteindre tout en érigeant des barrières magiques de façon à ce qu’il ne s’étende pas au-delà de votre domaine pour préserver le reste de la forêt. Comment ferez-vous alors pour vivre privé de vos terres ? Comment éleverez-vous vos enfants et les enfants de vos enfants si votre maison finit en cendres ?
Personne ne se permit d’interrompre Vindicus, ni de bouger ne serait-ce qu’une patte dans sa direction. Toutes les accromentules gardaient leurs multiples yeux rivés sur leur père/roi qui, lui, restait immobile et silencieux. Sachant qu’il avait là touché un point sensible, Vindicus continua :
- Irez-vous demander l’asile aux centaures, ou aux loups-garous ? Nous savons tous les deux que les centaures ne font pas confiance aux créatures étrangères à leur peuple ; quant aux loups-garous, ils sont en partie humains, ils auront peur de finir dans votre assiette une fois leurs dents et leurs griffes de fauves disparues.
Vindicus termina son petit exposé d’un soupir faussement désolé, mais intérieurement, il savait qu’il tenait là sa chance. En effet, à peine avait-il terminé de parler que l’énorme roi se leva et quitta son perchoir, allait-il vraiment laisser Vindicus s’emparer du trésor sans rien faire ?
- Je te propose un marché, petit humain ! déclara enfin le roi des arachnides.
Ah, quand même ! se dit Vindicus. Il aurait été très surpris de pouvoir s’en sortir sans avoir à prouver sa valeur.
- Je vous écoute, votre majesté, dit-il en se redressant.
- Je vais ordonner à mes enfants de reculer à deux cent pas du coffre. Quant à moi, je te promets que je n’agirai pas tant que tu n’utilises pas tes sorts de feu, ni sur nous, ni sur la forêt. Tu pourras donc ouvrir le coffre sans problème et t’emparer de ce qu’il y a dedans.
Vindicus acquiescça d’un signe de tête mais resta silencieux, il savait que les conditions n’étaient pas encore tombées.
Et deux cents pas, pour une créature qui en avait huit, ce n’était pas une distance si longue que ça…
- Lorsque tu récupéreras l’objet, cependant… Dès que ta main le touchera, mes fidèles serviteurs se mettront en chasse, et tu devras courir le plus vite possible pour ne pas tomber entre leurs pattes. Cela te convient-il ?
Encore une fois, Vindicus demeura silencieux. Il n’avait guère le choix que d’accepter, c’était la meilleure façon de s’en sortir tout en restant en un seul morceau. Cependant, il n’avait pas manqué de remarquer que les charmants enfants de leur majesté avait pris soin de l’encercler sans laisser une seule ouverture. S’il voulait se tirer de ce guépier, courir ne suffirait pas, il faudrait également combattre. Mais la promesse du roi de ne pas intervenir était un avantage non négligeable qu’il ne pouvait ne pas prendre en compte. De plus, cet accord lui permettrait d’accéder au coffre sans avoir besoin de se frayer un chemin d’abord, il allait donc pouvoir s’enfuir alors qu’il serait en possession de tous ses moyens, ce qui était un autre avantage tout sauf négligeable…
- J’accepte tes conditions ! annonça-t-il d’une voix forte au roi des Accromentules qui ordonna aussitôt à ses créatures de se poster aux deux-cents pas promis.
En effet, cela faisait très peu…
- Ainsi soit-il, petit homme, ton destin t’attend.
Ce n’était pas très encourageant comme injonction, mais il n’avait pas le choix. Très lentement, pas à pas, il commença à s’approcher du coffre de bois. Prenant bien soin de noter chaque détail alors qu’il avançait sous le regard gourmand des prédateurs aux huit pattes. Il fallait bien choisir sa direction, ne pas aller trop vite dès le début, garder les sortilèges pour le corps à corps plutôt que perdre du temps à viser pour les tenir à distance, choisir le bon moment pour s’emparer de l’objet tant convoité.
Conscient de tous ces yeux fixés sur lui, il glissa sa clé d’argent dans la serrure et tourna une fois. Cela avait fonctionné : il entendit un petit bruit métallique qui confirma le déverrouillage du coffre et l’ouvrit sans cérémonie.
A l’intérieur on pouvait y voir un simple rouleau de parchemin noué par une ficelle de couleur argentée. Vindicus respira profondemment, il ne fallait pas encore agir ; les octopèdes ne perdaient pas un seul de ses mouvements, et il savait qu’il serait inutile de tenter de les feinter, autant dire adieu à sa tête tout de suite. Il aurait cependant bien aimé pouvoir faire diversion comme celles dont le jeune Lémy avait le secret. Mais il ne fallait pas se leurrer ; il était bien incapable de produire un sortilège aussi puissant que celui que Lémy avait utilisé pour ferrer le Basilic lors de la première tâche. D’ailleurs, ce genre de sortilège demandait un temps de préparation qu’il n’avait pas. Il devrait donc se résigner à passer en force.
Mais c’est alors que…
- YEARRRH ! BIEN FAIT POUR VOUS, BANDES DE NAZES, JE VOUS AI ECRASE COMME DES MOUCHES.
Le miracle avait eu lieu, et de toute évidence – aussi improbable que cela puisse paraître – ce miracle s’appelait Karl Ukkel. Son hurlement fit frissonner la horde d’Accromentules et même le roi fit quelques pas de côté pour localiser la source de ce cri ironiquement inhumain.
- Maitenant ! s’écria Vindicus en s’emparant du morceau de papier alors que tout le monde regardait ailleurs.
Cette stratégie marcha encore mieux qu’il l’avait espéré ! Aucun de ses dangereux opposants ne remarqua sa manœuvre tout de suite et il put ainsi écarter les premiers arachnides sur son chemin avant que les autres ne pussent se ressaisir.
- Saisissez-le ! s’écria leur chef. Mais ne le tuez pas, utilisez votre toile !
Voici une autre nouvelle intéressante que la grande araignée avait oublié de préciser : ils devaient garder leur proie vivante, ce qui donnait à Vindicus un autre avantage. Réduit, certes, mais au point où il en était, il ne fallait pas cracher dans l’urine de dragon…
Il prit ses jambes à son cou et s’enfuit en direction du sud, là où se trouvaient les Ruines du Souvenir. Les premiers jets commencèrent à pleuvoir alors qu’il était déjà à plusieurs foulées des derniers huit-pattes. Autour de lui les arbres se retrouvaient aspergés d’une substance gluante qui, si elle touchait le jeune Serpentard, l’immobiliserait totalement sans qu’il puisse espérer une seule seconde s’échapper.
Il ne pouvait se permettre de se retourner, mais s’efforçait de zigzager de manière aléatoire pour éviter les jets. Si seulement il avait pu exister une sorte de charme du bouclier pour les attaques physiques…
C’est alors que la solution lui vint à l’esprit, aussi simple fût-elle. Comment avait-il pu ne pas y penser plus tôt ? Quoique, avec une cinquantaine d’araignées aussi grosses qu’une voiture qui galopaient derrière lui, il éprouvait quelques difficultés à réfléchir correctement…
Sans attendre plus longtemps, et sans même s’arrêter, il brandit sa baguette, la pointa sur lui-même et lança :
- Statute Masteria !
Il était temps, observa-t-il en voyant un jet de toile lui fondre dessus. Mais au lieu de l’engloutir, la substance s’était liquéfiée et évaporée avant même de l’avoir touché, si bien qu’il demeurait aussi sec et à l’abri que s’il fût à l’intérieur d’une bulle protectrice.
Deux autres projectiles firent mouche et furent déjoués de la même manière. Mais il était trop tôt pour se réjouir, alors qu’il courait toujours à perdre haleine, Vindicus s’aperçut en levant les yeux que la subtance que crachaient les Accromentules était surtout faite pour tisser une toile ; au dessus de lui, des dizaines d’araignées plus petites se balançaient d’arbres en arbres et les reliaient entre eux de façon à ce qu’une toile robuste et impénétrable menace d’encadrer Vindicus et de l’emprisonner dans un petit carré de forêt, empêchant ainsi tout espoir de fuite.
Vindicus ne pouvait se permettre de courir un tel danger, le sentier était encore trop loin pour qu’il espère l’atteindre à la seule force de ses jambes ; pour le moment, il était encore sur le terrain des araignées, et ça craignait un max ! Karl Ukkel devait être loin à présent, cela ne servait à rien d’espérer quoi que ce soit de sa part. L’important n’était plus de finir premier, mais de survivre tout simplement. Encore une fois, il lui faudrait réfléchir de toutes ses forces pour s’en sortir, quelle vie !
Les principales faiblesses des créatures de cette forêt étaient l’absence d’ailes pour voler, elles étaient pour la plupart habituées à évoluer en milieu terrestre et devenaient inoffensives dès que l’on dépassait la cîme des arbres. La plupart, mais pas toutes…
- Ne dit-on pas que c’est dans les vieilles flasques que l’on fait le meilleur jus de citrouille ? murmura-t-il avec un petit sourire espiègle.
Cette fois, il n’allait pas s’entailler le bras pour les attirer, ils devaient être assez proches pour entendre le cri perçant qu’il lança en direction des plus hautes feuilles.
La réaction ne se fit pas attendre, la créature ailée s’engouffra dans le dôme de toile d’araignée qu’avaient tissé les traqueuses et ne s’arrêta même pas alors que Vindicus enfourchait la bête d’un bond. Il vit les Accromentules se raidir à la vue d’un nouvel obstacle à leur faim insatiable, mais le répit fut de courte durée : dès que les créatures octopèdes se ruèrent dans leur direction, il sut qu’il ne fallait pas perdre une seconde. Il ordonna au Sombral de décoller alors qu’une énorme arachnique avait bondi en se direction, il brandit sa baguette, mais ce fut trop tard !
- Argh ! rugit-il alors que la mâchoire de la redoutable Accromentule s’était profondemment enfoncée dans la chair de son bras.
La douleur fut telle qu’il dut lâcher sa baguette et tenta de faire lâcher prise la bête à l’aide de coup de poings aussi dérisoires qu’inutiles. A moins d’un nouveau miracle, il était perdu…
Cette fois, le miracle fut un sabot du sombral qui atteint la bête dans le flanc et la fit lâcher prise. Elle chuta en direction du sol mais Vindicus ne prit pas le temps de voir où elle atterrirait et s’envola à l’aide de sa monture alors qu’une nouvelle chasseuse à huit pattes lui aggrippa la jambe gauche !
Celle-ci, il fut capable de la repousser d’un coup de pied, mais ne put l’empêcher de créer une profonde entaille dans sa cuisse, lui faisant lâcher un nouveau cri de douleur. Cri qui devint bientôt victorieux alors qu’il prenait de la hauteur au-dessus des arbres et se dirigea en direction des Ruines du Souvenir. Il avait réussi, sa baguette était perdue, mais il avait conservé le parchemin.
A mesure qu’il prenait de l’altitude, il se rendit compte que des tribunes mouvantes planaient au-dessus des arbres, ce qui avait permis aux spectacteurs de suivre l’épreuve en direct. Ils devaient donc savoir qui avait gagné, et s’il restait encore un candidat dans la forêt. Mais pour l’instant, ce qui importait à Vindicus, c’était de s’éloigner le plus possible de ces horreurs pleines de pattes. Les détails, il les demanderait après.
A peine s’était-il posé qu’accourèrent autour de lui son frère Milo et ses cousins Alienor et Gregorius, suivis de près par le professeur Malefoy et l’infirmière Mrs Orgeade. Après un énorme éclat de rire qui témoignait plus d’un profond soulagement que d’une situation vraiment drôle, Vindicus tomba dans les bras des membres de sa famille. Dans sa jeunesse, il avait connu beaucoup de situations périlleuses, dues principalement aux imprudences de sa sœur aînée, mais jamais – à sa connaissance – il n’avait frôlé de si près la catastrophe.
- Tu as réussi ! s’extasia Milo. Tu as été formidable !
- Ca leur apprendra à ces sales insectes ! gronda Gregorius avec un large sourire. Tu les as bien eues !
Vindicus se garda du moindre commentaire indiquant qu’il avait quand même failli se faire avoir à deux reprises et qu’il avait perdu sa baguette dans l’entreprise. Il préféra se tourner vers sa cousine Alienor qu’il voyait pleurer pour la première fois.
- On a eu si peur ! se défendit-elle en voyant son expression à la fois surprise, décontenancée et ravie. Tu aurais pu mourir en bas !
- N’en sois pas si sûre, Alienor, lui dit gentiment Vindicus en carressant les cheveux de sa cousine, je ne pense pas que quinconque parmi les champions ne fût en danger de mort…
- Hein ? Comment le sais-tu ? demanda Gregorius qui, lui non plus, ne comprenait pas.
- Professeur Malefoy, vous n’êtes pas arrivé du même endroit que Milo et mes cousins. Vous étiez dans la forêt, à surveiller le moindre de nos mouvements, n’est-ce pas ?
Le professeur, qui paraissait aussi secoué que les proches de Vindicus, esquissa un petit sourire.
- Votre perspicacité m’étonnera toujours, Vindicus ! En effet, c’était plutôt improbable que Mrs Chourave vous laisse livrés à vous-mêmes dans cette forêt pleine de dangers. Rose a failli intervenir pour Karl Ukkel, mais il a finalement réussi à s’en sortir. Pas tout à fait intact, mais vivant…
Le rire de Vindicus s’interrompit net lorsqu’il suivit le regard de son professeur. A quelques dizaines de mètres d’eux, sur des brancards de fortune disposés derrière les Ruines du Souvenir, Karl Ukkel le regardait avec un sourire triomphant, il avait réussi à sortir de la forêt bien avant lui, d’où le rugissement de triomphe qui lui avait sauvé la vie quelques minutes plus tôt.
Aux vues des épreuves mortelles qu’il avait dû subir ces soixante dernières minutes, Vindicus ne put rien faire d’autre qu’esquisser un grand sourire en voyant Ukkel en un seul morceau et souriant de toutes ses dents noires – trois manquaient d’ailleurs à l’appel, mais cela ne semblait pas très récent…
Cependant, le jeune Serpentard comprenait ce que voulait dire son Directeur de Maison par pas tout à fait inctact : son bras droit pendait lamentablement le long de son corps et sur son torse s’étalait une méchante entaille qui lui barrait tout le côté gauche jusqu’au milieu de son dos ; sur son visage, Vindicus compta pas moins de six profondes coupures aussi fraiches qu’elles semblaient douloureuses. Les seules parties de son corps qui finalement demeuraient intactes furent ses jambes, dont il avait dû beaucoup se servir pour échapper à des agresseurs qui semblaient aussi – voire plus – redoutables que les accromentules qu’il avait dû combattre.
- Ainsi, tu as réussi à t’en sortir toi aussi, fit remarquer Vindicus avec un sourire.
- Et ouais, minable ! Cette fois, c’est moi le grand vainqueur de l’épreuve ! Et de loin, j’étais déjà arrivé depuis vingt minutes quand tu as fini par te pointer.
Vindicus ignora l’insulte et se remit à rire de plus belle, ce que fit également Ukkel, qui semblait lui aussi soulagé de s’être tiré de ce pétrin.
- Apparemment, ce n’a pas été de tout repos pour toi, ironisa Vindicus en posant le regard sur les nombreuses blessures qui parcouraient le corps de son colosse de rival. Ca ira, tu survivras ?
- J’ai connu pire, assura Ukkel en se frappant le torse sans broncher, par rapport aux tempêtes de neige de Sibérie, votre forêt, c’est Boursoufland ! Toi aussi, tu as l’air d’avoir dégusté, qui t’a arrangé comme ça ?
Vindicus eut un nouveau sourire, si Karl Ukkel s’inquiétait de sa santé, c’est qu’il avait vraiment vécu des choses atroces au cœur de la forêt interdite, et le jeune serpentard ne pouvait que deviner ce que le champion de Durmstrang avait enduré là-bas.
- Oh trois fois rien ! Juste une colonie entière d’Acromentules ! répondit Vindicus en singeant le ton arrogant de son homologue.
Ce dernier éclata d’un nouveau rire rocailleux avant d’annoncer :
- Des pichenettes ! De mon côté, je me suis retrouvé face à vos loups-garous, ils sont très charmants !
Cette fois, Vindicus ne rit pas. Ce ne pouvait pas être possible…
- Il ne fait pas encore nuit, et la lune n’en est qu’à son premier quartier, comment veux-tu que…
- Oh mais ils n’étaient pas transformés ! rectifia Ukkel avec un geste de la main comme si ce n’était qu’un détail. Mais parmi ces bestioles, les plus féroces et les plus sauvages n’ont pas besoin de la pleine lune ; ils conservent leurs instincts de tueur et une partie de leur force surhumaine. Crois-moi, j’en sais quelque chose…
- Hein ? Comment ça ?
- La touffe de poils présente dans ma baguette, elle appartenait à mon arrière-grand-père, lâcha Ukkel pour toute réponse.
Tout s’expliquait, Vindicus eut du mal à déglutir en imaginant ce que lui aurait pu faire contre ces monstres. Il ignorait bien sûr que moins d’un an auparavant, son frère en avait affronté un tout seul et avait réussi à s’en sortir…
Ce fut lorsque l’infirmière vint s’occuper de lui qu’il s’aperçut que quelque chose manquait, ou plutôt quelqu’un…
- Vous vous êtes déjà occupée de Lémy ? demanda-t-il à la jeune femme qui s’attelait à remettre en place son épaule à l’aide d’un sortilège expert.
Elle ne lui répondit pas et resta concentrée sur ses soins. Ce fut Ukkel qui combla ses interrogations :
- On n’a pas revu le gosse depuis qu’il a disparu avec son truc de métamorphomachin. Vos profs l’ont perdu de vue, il y en a encore deux dans la forêt à le rechercher, mais vu l’heure qu’il est, je crois qu’il n’y a plus d’espoir…
Vindicus resta silencieux. Il n’aimait pas Antonin Lémy beaucoup plus que Karl Ukkel ; ses manières enfantines et son air candide l’exaspéraient plus que tout, cependant il ne pouvait ne pas avoir de respect pour l’un, comme pour l’autre. Il avait beaucoup souffert lors de cette épreuve, il compatissait pour la souffrance qu’avait subie Ukkel lors de l’affrontement avec les loups-garous. Il ne préférait pas imaginer Antonin Lémy gisant sur le sol feuillu de la forêt, avec des blessures pires que le leurs, en train d’agoniser, toujours invisible, pendant que les professeurs continuaient de le chercher partout dans la forêt.
Ce fut quand il se retourna pour retrouver la chaleur de sa famille qu’il entendit le cri de joie :
- Le voilà, il est vivant !
Tous les regards convergèrent en même temps sur le point qu’un petit première année de Serdaigle montrait du doigt. Milo et Vindicus craignaient qu’il désigne un corps moribond, marchant à peine sur des jambes quasiment brisées, le visage tuméfié et le reste du corps entaillé à chaque endroit.
Cependant, cette vision apocalyptique n’aurait pu être plus loin de la vérité ; lorsqu’ils regardèrent plus attentivement, ils s’aperçurent qu’Antonin Lémy n’avait en fait aucune blessure visible. Il était intact, souriant, monté en amazone sur une licorne plutôt docile ; il annonça, la voix légère :
- Désolé tout le monde, je me suis un peu perdu, je crois que j’ai pas mal dépassé la limite de temps…
Alors que tout le monde accourait vers le miraculé, le sourire aux lèvres et l’air soulagé, Ukkel et Vindicus ne purent s’empêcher d’échanger un regard agacé, presque envieux. Comment cet avorton avait fait pour revenir de cette forêt intact alors qu’eux deux avait dû faire de gros efforts pour rester en un seul morceau ?
- Tiens, je crois que c’est à toi, dit le jeune homme de Beauxbâtons à Vindicus en lui lançant sa baguette magique qu’il avait perdue, je suis tombé dessus par hasard quand je cherchais mon chemin vers la sortie…
Mi-soulagé, mi-embarrassé, mi-exaspéré, Vindicus ne sut que lui répondre et fut reconnaissant à la voix magiquement amplifiée de Mrs Johnson de le tirer de cette situation inconfortable :
- Maintenant que tous les champions sont arrivés, nous allons nous pouvoir donner les notes !
Aussitôt, l’entière assemblée d’élèves surexcités se tut d’une même voix et toutes les attentions se portèrent sur les cinq juges, toujours perchés dans leur loge volante.
- Tout d’abord, pour celles et ceux qui n’ont pas réussi à tout suivre, permettez-moi de vous résumer en quelques mots ce qui s’est passé dans cette forêt ces deux dernières heures.
Pendant ce temps, alors que les blessures d’Ukkel et de Vindicus cicatrisaient grâce à l’ongent préparé par Mrs Orgeade, Milo vit les professeurs Chang et Davidson revenir tous penauds, et quelque peu agacés, de la forêt. Le jeune frère du champion fut surpris, et même choqué, de voir que l’un comme l’autre avait le visage couvert de boue et les bras d’égratignures.
- Nous allons commencer par Vindicus McAllister, annonça Mrs Johnson le regard fixé sur un carnet, utilisant parfaitement les connaissances qu’il avait accumulé sur cette forêt en y pénétrant illégalement pendant une bonne partie de sa scolarité, Mr McAllister a su localiser l’endroit où l’attendait le coffre qui lui était destiné, gardé par des Accromentules. A l’issue d’une course-poursuite halletante, il a réussi à échapper aux Accromentules en s’échappant par les airs à l’aide du Sombral. Rappelons que les Sombrals sont invisibles à quiconque n’ayant jamais vu quelqu’un mourir, c’est pour ça que la plupart d’entre vous ont cru le voir voler sans balai ni tapis volant quand il est sorti de la forêt. Comme il est arrivé aux Ruines du Souvenir dix minutes après la limite de temps, et très blessé, le jury lui accorde quarante points.
Les applaudissements retentirent dans tout le parc de Poudlard et firent sourire une nouvelle fois Vindicus McAllister. Aux vues du nombre de blessures qu’on lui avait infligées et du retard de dix minutes, il trouvait ce score tout à fait satisfaisant ; en deux épreuves, obtenir quatre-vingt-trois points sur cent, c’était plutôt une bonne chose, sachant que les épreuves qu’il devait passer étaient loin d’être aussi faciles qu’un banal examen scolaire.
- A présent, nous allons passer au cas de Karl Ukkel : bien que n’ayant pas réussi à déterminer le réel rôle de la clé d’or qu’il avait gagné lors de la première tâche, Mr Ukkel a su exploiter au maximum ses capacités physiques et son instinct de survie pour trouver et gagner le coffre qui lui était destiné alors qu’il était gardé par de féroces loups-garous non-transformés.
Nombreux furent celles et ceux qui étouffèrent une exclamation de stupeur et d’horreur, mais Ukkel n’y prit garde, il leva le poing en l’air en signe de victoire. Cette fois, il était sûr de l’emporter.
- Malgré les nombreuses blessures infligées par le clan des hommes-garous que Mr Ukkel a combattu et vaincu avec vaillance, il est arrivé premier de l’épreuve, avec plus de dix minutes d’avance sur le sablier. Le règlement de l’épreuve prévoit donc de lui octroyer cinquante points !
Même celles et ceux qui méprisaient Karl Ukkel ne pouvaient contester ce score ; les blessures qu’ils arboraient en trophée semblaient si douloureuses qu’elles prouvaient à elles seules le mérite de cette brute de Durmstang. Pourtant, en le regardant se pavaner et exécuter des gestes grossiers en direction de ses adversaires, Milo ne pouvait accorder son admiration à un tel personnage. En plus, ces cinquante points le faisaient passer devant Vindicus avec un total de quatre-vingt-huit…
- En ce qui concerne Mr Antonin Lémy…
Tous reportèrent un regard débordant d’admiration sur ce jeune homme au visage angélique qui était revenu sans une seule égratignure malgré les grands dangers qui avaient dû le guetter.
- Nous lui accordons trente-huit points !
Cette fois, les visages se firent tendus, surpris, révoltés. Des murmures furieux parcouraient les tribunes flottantes et plusieurs élèves grondaient à voix haute.
- Quoi ! C’est tout ? s’indigna Eric. Mais il n’a reçu aucune blessure, il est revenu intact.
- Les deux autres n’ont pas réussi un tel exploit ! fulmina une première année de Pousfouffle, c’est injuste !
Mais d’un geste de la main, Mrs Johnson coupa court à ces protestations.
- Mr Lémy a certes parfaitement utilisé le rituel divinatoire de l’incinération des feuilles de sauge pour découvrir l’endroit où se trouvait le coffre qu’il devait ouvrir. Cependant, bien qu’il ait su parfaitement déjouer la vigilance des gardiens centaures et récupérer le parchemin sans se faire repérer – ce qui est, je vous l’avoue, un exploit en soi – cette entreprise lui a pris beaucoup trop de temps et je vous rappelle que la principale règle de cette épreuve était de revenir avant l’échéance d’une heure. Or Mr Lémy est arrivé avec quarante minutes de retard, notre décision est donc irrévocable !
Alors que certains bornés continuaient de fustiger le jury, d’autres se contentaient d’applaudir poliment. Mais sur le fond, personne ne pouvait vraiment contredire les juges : ils n’avaient à aucun moment demandé aux champions de ne subir aucune blessure. La seconde tâche avait été avant tout une épreuve de vitesse destinée à tester la rapidité d’action et de réflexion de chaque champion, Antonin était passé à côté de la consigne et ses 38 points étaient une consolation plutôt généreuse si on constatait que Vindicus avait payé ses dix minutes de retard de dix points en moins. Le jeune homme de beauxbâtons pouvait en fait s’estimer heureux de ne pas avoir perdu 40 points…
Ce fut avec ces maigres pensées de réconfort qu’Eric rentra au château, tête basse, en compagnie de ses amis de première année et des autres élèves de Beauxbâtons qui n’étaient pas beaucoup plus joyeux que leurs cadets de Poudlard. Mais au moins, se disaient-ils, avec ses 85 points, Antonin se plaçait devant McAllister et pas loin derrière Ukkel. La dernière tâche serait décisive.
Chapitre dix-huit : En mauvaise posture
Spoiler (cliquez pour révéler) : Vindicus était donc à présent officiellement dernier de la compétition. Il ne s’était jamais attendu à un tel revers de Gallion, mais cela ne le dérangeait pas outre mesure ; les écarts entre champions étaient bien trop insignifiants pour leur permettre de déterminer un champion dès la fin de la deuxième tâche.
Ainsi, ce fut l’esprit léger qu’il accompagna ses deux rivaux dans une salle du château pour revecoir les indications pour la prochaine tâche.
- Tout d’abord, commença Mrs Johnson en se tournant vers eux alors que Lémy fermait la porte derrière lui, je voudrais vous féliciter personnellement, et au nom de toute l’équipe de juges, pour le spectacle que vous trois avez été capables de nous fournir lors de ces deux dernières tâches.
Alors que Karl Ukkel arborait un sourire supérieur, Vindicus et Antonin Lémy se contentèrent de timides remerciements ; ils étaient trop fatigués pour fanfaronner eux aussi et espéraient que Mrs Johnson aurait vite fini pour qu’ils puissent enfin aller se coucher et dormir paisiblement.
- Avez-vous jeté un regard aux parchemins que vous avez trouvé dans vos coffres respectifs ?
- A quoi bon ? demanda Ukkel d’une voix forte. La dernière tâche n’est pas tout de suite.
- Pas eu le temps, répondit simplement Antonin d’une voix lasse, je suis sorti un peu tard de la forêt, et à l’intérieur, j’avais d’autres Croups à fouetter…
- C’est une page vierge, annonça Vindicus de la même voix lasse, j’ai essayé de frotter mon révélateur dessus, mais ça ne marche pas. Le specialis revelio non plus.
Angelina Johnson acquiesça d’un sourire appréciateur. Il avait beau être à bout, Vindicus McAllister n’oubliait jamais le sens des priorités.
- En effet, reconnut la membre du Ministère, ces parchemins ont subi des sortilèges très spéciaux empêchant quiconque de lire leur contenu avant un instant très précis.
- Et à quel moment pourra-t-on les lire ? demanda Antonin en réprimant difficilement un bâillement.
- Précisément un mois avant la troisième tâche, c'est-à-dire le 15 mai. Il vous révèlera également la nature de la dernière épreuve.
- En gros, il fera tout le boulot à votre place, résuma Vindicus d’une voix nonchalante trop fatigué pour se soucier du respect qu’il aurait dû porter à ce membre important du Ministère.
- En gros, oui, répondit cette dernière avec un petit sourire appréciateur, avez-vous des questions ?
Tous trois répondirent par la négative en secouant la tête et la directrice des Jeux et Sports Magiques les autorisa à prendre congé d’elle, ce qu’ils firent sans se prier. Chacun prit la direction de son foyer sans se poser de questions ; Antonin s’engouffra sans cérémonie dans l’immense carrosse de Beauxbâtons, Karl titubait comme un ivrogne sous l’effet de la fatigue tandis qu’il essayait de franchir la passerelle du navire de Durmstrang qui ne cessait de tanguer malgré l’apparence tout à fait calme du lac. Vindicus, quant à lui, s’appliqua à regagner son dortoir de la manière la plus discrète possible et emprunta un maximum de passages secrets pour se soustraire aux questions pressantes de ses camarades ou même à leurs félicitations et encouragements pour la suite. Pour l’instant, il n’avait qu’un désir en tête : dormir. Ce qu’il fit d’une traite jusqu’au lendemain sans même avoir pris le temps de dîner à la Grande Salle.
Les mois qui suivrirent furent tout à fait paisibles pour les élèves de Poudlard et leurs hôtes étrangers. D’ordinaire, à cette époque, la deuxième série de matchs de quidditch était dans tous les esprits, qu’ils fussent d’élèves, de professeurs ou de fantômes. Cependant, cette année, c’était le Tournoi des Trois Sorciers qui demeurait seule préoccupation des occupants du château. Certes, on déplorait la dernière place de Vindicus au classement général, mais l’on savait aussi que rien n’était joué d’avance et même le clan de Karl Ukkel restait sur la réserve, sachant parfaitement que les trois petits points d’avance sur qu’il avait sur Antonin Lémy ne suffisait aucunement à garantir sa victoire finale.
Finalement, le printemps se déroulait sans événement notable et les examens approchaient dangereusement sans que les élèves ne fussent un tant soit peu intéressés par de quelconques révisions.
Nathan, Gregory et Mathilda avaient beau tenter de se concentrer pour pas se laisser surprendre par l’échéance, ils ne cessaient de se demander si leur allégeance au brutal Champion de Durmstrang était bien la meilleure solution. D’une part, ledit champion ne semblait ni reconnaissant, ni plus cordial envers les élèves des écoles différentes ; d’autre part, Antonin et Vindicus, eux semblaient beaucoup plus enclins au dialogue et aux échanges inter-écoles. Cependant, toujours victimes des vieux préjugés, Nathan ne pouvait se résoudre à croire que Vindicus McAllister avait abandonné son rôle de Grand Empereur de Poudlard sans une idée derrière la tête. Selon lui, un Serpentard ne se montrait courtois avec autrui que par intérêt.
Kevin Dornton et les cousins Weasley, eux, restaient campés sur leurs positions et refusaient de soutenir qui que ce soit d’autre que Karl Ukkel, au contraire de Mathilda et Gregory qui se montraient plus ouverts et préféraient désormais assurer leur soutien au calme champon de Beauxbâtons car tous deux le considéraient comme le plus proche de leur mode de pensée.
Cette résolution avait ainsi rapproché les Poufsouffles et les Gryffondors qui à présent devisaient de concert et établissaient ensemble les pronostics pour la troisième tâche.
Cependant, Eric n’étaient pas de ceux-là. Toujours considéré comme un paria de la part de ses pairs, il préférait passer du temps en compagnie de ses amis de première année et les aider à préparer leurs propres examens. Il faisait toujours semblant de ne pas se rendre compte qu’en métamorphose, sortilèges et défense contre les forces du mal, chacun de ses petits protégés l’avait déjà surclassé.
Cette fois, cependant, les élèves de Beauxbâtons ne pouvaient les aider dans leurs révisions car ils avaient eux même leurs examens à préparer. Quant à Antonin, il ne pouvait se permettre de passer du temps à entrainer des première année alors que le trophée des Trois Sorciers n’était plus qu’à quelques points supplémentaires.
Karl Ukkel, lui, ne se souciait même pas de la dernière épreuve du Tournoi des Trois Sorciers, il avait réussi à terminer premier de la seconde tâche sans rien préparer, pourquoi cette fois serait-elle différente ?
Ainsi préférait-il passer plus de temps avec sa compagne britannique, la jeune Tina qui s’efforçait de jouer son rôle de petite amie comblée à merveille. Ce qui – s’était-elle rendue compte – n’était pas aussi aisé qu’il y paraissait au début, cette brute de Durmstrang était décidément un rustre qui se souciait guère de ce qu’une femme désirait et préférait placer ses propres désirs en premier. Mais le professeur Davidson avait été clair, si elle ne jouait pas le jeu correctement, toute réussite était inenvisageable. D’ailleurs, comme l’avait fait remarqué son professeur, on pouvait déjà voir une différence notable dans le comportement du colosse du Durmstrang depuis la fin de la seconde tâche et il était persuadé que sa relation avec Tina qui réfreinait ses pulsions primaires était la principale raison pour laquelle ni Ukkel, ni ses acolytes n’avaient molesté d’élève plus jeune depuis plusieurs mois.
Dans la foulée, Tina en profitait pour consulter les ouvrages présents dans la bibliothèque du navire et elle s’aperçut vite que si les élèves de Durmstrang étaient connus pour leur brutalité et leur intérêt pour la magie noire, ils s’avéraient aussi être d’excellents pédagogues lorsque leur leader leur ordonnait d’aider sa petite amie à réviser. Elle apprit ainsi bien plus de choses qu’une simple deuxième année était sensée savoir. Cette fois, elle ne passerait pas ses examens avec le même handicap que l’année précédente ; elle partait même avec un avantage certain !
Du côté d’Hester, cependant, l’humeur était beaucoup moins studieuse et elle avait ignoré les propositions de Hope et Timothy pour réviser en groupe. A la place, elle continuait ses recherches et se trouvait à présent plongée dans d’anciens rapports criminels impliquant des vampires en Sibérie Orientale. L’un d’entre eux, nommé Vladimir, l’inquiétait grandement par son histoire et ses positions anti-britanniques, elle en vint à être persuadée qu’il complotait quelque chose pour revenir en force et s’emparer du pouvoir en Grande Bretagne.
Elle ne le savait pas, mais ses appréhensions jugées par certains paranoïaques étaient en fait bien plus proches de la vérité qu’elle-même n’aurait pu le soupçonner.
Ce qu’elle ne savait pas non plus, c’est que ces investigations lui coûteraient une nouvelle fois la première place au tableau d’honneur.
Le principal acteur dans cette histoire avait fini par quitter la Sibérie tant bien que mal et se dirigeait à présent vers Saint-Pétersbourg. Sans la puissance maximale de son phénix qui n’était pas encore arrivé à maturité, il ne pouvait pas lui demander de l’emporter instantannément dans la ville Russe. Cela aurait drainé toutes les forces de l’oiseau aux ailes enflammées, et Dean était persuadé que pour survivre à cette mission, il allait devoir compter sur toute l’énergie de son fidèle compagnon. Quant à transplaner pour parcourir des milliers de kilomètres, c’était totalement exclu car il risquait d’apparaître à des kilomètres de l’endroit prévu, ce qui risquait de le ralentir plutôt qu’autre chose. Le seul moyen qu’il restait était donc la marche…
Cela faisait en effet plusieurs semaines qu’il parcourait les déserts enneigés de Sibérie, les doigts gelés, les jambes engourdis, le cerveau ralenti, devant sans cesse s’arrêter et recourir au sortilège des quatres points pour ne pas perdre son objectif de vue.
Vulcain, son phénix, contribuait à le réchauffer, mais même lui, oiseau de feu et de chaleur, souffrait des tempêtes de neige que – Dean en était persuadé – Vladimir avait semées sur son passage.
Cependant, les tempêtes de neige demeuraient un souci de moindre importance quand on savait quel genre de gibier il traquait. D’ailleurs, l’absence de ce gibier particulier pour lui barrer la route de Saint-Pétersbourg l’inquiétait grandement. S’il n’avait croisé aucun vampire depuis le début de son périple sibérien, ce n’était certainement pas une bonne chose. Ils devaient tous être arrivés à destination, et peut-être même avaient-ils déjà commencé à se diriger vers l’Europe de l’Ouest.
Ce ne fut que plus loin vers l’ouest, alors qu’il approchait des montagnes de l’Oural qu’il rencontra un groupe de retardataires qui se hâtaient de gravir les montagnes, mieux ne valait pas pour qu’ils arrivent trop tard, s’ils ne souhaitaient pas attirer le courroux de leur maître. Lorsqu’ils le remarquèrent, ils n’attendirent pas une seconde et l’attaquèrent aussitôt. De toute évidence, Vladimir ou un de ses lieutenants les avait présence probable et leur avait conseillé de ne pas se poser de questions s’ils rencontraient le célèbre chasseur de vampires britannique.
C’était parfait pour ce dernier, il n’avait rien besoin de plus, il devait juste faire attention à ne blesser personne…
Mai était à présent bien avancé, et tandis que les arbres fleurissaient dans le parc de Poudlard, on pouvait sentir la tension atteindre son comble alors que la date de la troisième et dernière tâche du Tournoi des Trois Soricers approchait à grande vitesse.
Les trois champions savaient parfaitement que les uns comme les autres, ils auraient fort à faire dans cette dernière épreuve ; en aucun cas leur classement actuel était rédibitoire.
Lorsque le professeur Malefoy vint, le quinze Mai, chercher le jeune Vindicus McAllister pour l’emmener jusqu’au terrain de quidditch, nombreaux furent ceux – y compris l’intéressé – qui pensèrent avec horreur que la date de l’épreuve avait été avancée.
- Détendez-vous, Vindicus, lui ordonna alors le Professeur, avez-vous oublié qu’il reste aux juges une modalité à vous faire savoir pour l’épreuve qui aura lieu dans un mois ?
Vindicus réfléchit un instant – depuis la deuxième tâche, il avait préféré laisser son cerveau au repos et ne pas trop se poser de question – et se rappela soudain d’une chose.
- Le parchemin vierge, se souvint-il, il va se révéler aujourd’hui ?
- Vous verrez bien, répondit mystérieusement le professeur en ouvrant la marche.
Les deux hommes sortirent dans le parc et se dirigèrent vers le terrain de quidditch. Depuis le début du mois, l’air s’était bien réchauffé et les nuages se raréfiaient dans le ciel, si cela continuait ainsi, la dernière tâche se déroulerait dans une chaleur étouffante.
En chemin, ils croisèrent l’imposante Ingrid Shulz en compagnie de Karl Ukkel, tous deux allaient dans la même direction qu’eux. En scrutant les alentours, Vindicus ne vit ni Fleur Delacour, ni Antonin Lémy, ils devaient déjà se trouver sur place.
Lorsqu’ils atteignirent enfin le Terrain de quidditch, Vindicus se retint de pousser une exclamation de stupeur. Trois énormes trous avaient été creusés dans le sol du terrain, ils étaient si profonds qu’on n’en voyait pas le bout.
- Qu’est-ce qu’ils ont fabriqué avec le terrain de quidditch ? s’indigna Vindicus alors que Karl Ukkel s’approcha d’un trou pour l’examiner.
- Je vous ai dit de vous détendre ! lui répéta sèchement Malefoy. Dès que le Tournoi sera fini, tout redeviendra comme avant.
- Vraiment ? s’inquiéta Vindicus qui ne semblait pas rassuré le moins du monde.
- Vous êtes sorcier ou bien ? s’énerva le redoutable professeur. En 1995, ils ont transformé le stade en labyrinthe de végétation, mais ça ne nous a pas empêchés d’y jouer pendant des générations jusqu’à maintenant !
- D’accord, concéda Vindicus en s’approchant à son tour. Mais à quoi ça va servir ?
- Ce sont des entrées de galeries souterraines, reconnut Karl Ukkel en sortant de l’un des trous, ç’a l’air énorme à l’intérieur, on pourrait s’y perdre pendant des heures…
- On dirait qu’ils vont nous refaire le coup du labyrinthe, fit une petite voix enjouée derrière eux.
Tous deux se retournèrent en sachant parfaitement qui se trouvait là. L’air nonchalant et la démarche détendue, Antonin s’approcha d’eux sans se départir de son sourire malicieux.
- Les bouts de papier trouvés dans les coffres seraient-elles des cartes pour trouver notre chemin dans ce labyrinthe ? se demanda-t-il à voix haute.
- Quelle perspicacité, Champion de Beauxbâtons ! s’exclama Mrs Johnson qui apparut derrière eux.
De toute évidence, elle venait des vestiaires.
- On devra trouver notre chemin dans le labyrinthe avec une carte des lieux ? s’étonna Vindicus. Et la difficulté, elle se trouve où ?
Mrs Johnson eut un sourire ; apparemment, les difficultés seraient bien présentes.
- Premièrement, votre but sera de vous emparer du Trophée des trois Sorciers que Mr Davidson aura placé précisément au centre du labyrinthe.
- Nous serons donc les uns contre les autres ? devina Antonin, qui croisait les bras l’air soucieux.
- Exactement ! répondit Mrs Johnson ravie qu’au moins un des candidats ait compris si vite. Maintenant, j’aimerais que vous jetiez un coup d’œil à vos cartes…
Les trois champions s’exécutèrent et deux d’entre eux poussèrent une exclamation indignée.
- Pourquoi n’est-elle remplie qu’à la moitié ? s’étonna Vindicus en fronçant les sourcils.
Antonin, lui, semblait déconfit.
- La mienne est vierge, qu’est-ce que ça veut dire ?
Apparemment satisfaite de l’effet que cette découverte avait sur les deux champions, Mrs Johnson se tourna vers eux en faisant tourbillonner ses longues tresses blanches. Son sourire exhibait de belles dents blanches et fortes ; selon toute évidence, cette épreuve n’allait pas être aussi aisée que le pensait Vindicus au premier abord…
- Les clés ! souffla Antonin qui semblait s’être pris un cognard de plein fouet.
Vindicus hocha la tête d’un air sombre, il avait compris lui aussi. Mille bouses de dragons ! Il aurait dû prendre la clé d’or !
Ukkel, lui ne voyait pas où était le problème…
- Qu’est-ce que vous avez à brailler comme ça ? gronda-t-il, elle est bien détaillée cette carte, on ne risque pas de se perdre comme ça…
Comme Vindicus et Antonin l’avaient deviné, c’était le champion de Durmstrang, cet abruti fini, incapable de résoudre le plus simple des problèmes d’arithmancie, qui héritait d’une carte entièrement remplie, car il avait ouvert le coffre avec la clé d’or. Vindicus - le détenteur de la clé d’argent – en avait une qui l’était à moitié, quant à Antonin…
- Pouvez-vous me dire, commença-t-il avec une voix tremblante qui cachait mal sa peur, comment je suis sensé trouver mon chemin dans ce labyrinthe avec un bout de parchemin vierge ?
Il montra la carte qui n’avait même pas un seul point de tracé dessus. Ukkel compris enfin leur désarroi.
- Hahaha ! exulta-t-il avec délice. Voilà ce qui arrive à ceux qui veulent être trop gentils. Moi, je ne vous ferai pas de cadeau. Je vais rentrer le premier de ce labyrinthe car je suis celui qui comptabilise le plus de points au classement général, et en plus, en tant que détenteur de la clé d’or, j’ai la chance d’avoir une carte précise et complète !
Vindicus et Antonin ne répondirent pas, trop anéantis pour prononcer la moindre parole. Le jeune champion de Beauxbâtons semblait au bord des larmes. Il avait beau avoir gagné la première épreuve haut-la-main et disputé la deuxième sans subir la moindre égratignure, il allait finir dernier du Tournoi des Trois Sorciers simplement parce qu’il avait fait preuve de fair-play, pour que tout le monde soit sur le même pied d’égalité…
Résultat, c’était lui finalement qui se retrouvait handicapé, lui qui pourtant possédait indéniablement les plus grandes capacités magiques parmi les trois.
Vindicus, lui, tenta de se détendre. Avec la moitié de la carte remplie, il pouvait encore s’en sortir et tenter de prendre de vitesse ce gros balourd d’Ukkel qui prendrait sûrement deux fois plus de temps que lui à se repérer dans l’espace. Il n’était pas en aussi mauvaise posture que le champion de Beauxbâtons ; en le voyant trembler de la sorte, il se surprit même à en avoir pitié…
Mais non, il devait rester ferme et compétitif. Si Ukkel avait visé juste, c’était lui qui devrait entrer en dernier dans le labyrinthe ; en aucun cas, il ne devait de réitérer l’erreur d’Antonin. Il voulait gagner et ne pouvait se permettre la moindre pitié envers ses concurrents, car c’est ce qui avait perdu son jeune et plus féroce challenger de Beauxbâtons.
Mrs Johnson put constater elle aussi l’effet désastreux qu’eut cette nouvelle sur les deux champions défavorisés. Elle tenta de leur remonter le moral à sa manière :
- Ne vous inquiétez pas pour les cartes, leur dit-elle avec un grand sourire. Au fur et à mesure que vous avancerez dans le labyrinthe, celles qui sont incomplètes se remplieront dès que vous rejoindrez les zones données.
C’était déjà mieux, pensa Vindicus qui se sentait quand même toujours diminué.
- Et puis, continua la juge avec un sourire effrayant, trouver votre chemin ne sera pas votre seul souci là-dessous.
Alors qu’Ukkel n’écoutait déjà plus, se voyant déjà grand vainqueur du tournoi, Vindicus et Antonin relevèrent la tête avec appréhension. Lorsque leurs regards se croisèrent, ils se rendirent compte qu’ils avaient tous deux le même pressentiment qui n’annonçait rien de bon.
- J’ai personnellement demandé aux professeurs Lovegood, Chang, Weasley, Malefoy et Davidson de pimenter un peu le parcours en plaçant sortilèges, charmes, créatures diverses et autres divertissements de ce genre qui vous permettront de bien vous amuser !
Vindicus déglutit difficilement. Il avait pris Soins aux Créatures Magiques de la troisième à la cinquième année et savait pertinemment ce que le professeur Lovegood était capable de leur fournir comme créatures dangereuses. Quant aux professeurs Malefoy et Davidson, il les savait assez vicieux l’un comme l’autre pour leur concocter potions et maléfices qui leur en feraient voir de toutes les couleurs pour cette tâche.
D’un point de vue plus optimiste, il pouvait se consoler en regardant Ukkel – toujours adoptant son insupportable air supérieur – qui, lui, n’avait aucune idée de ce qui l’attendrait en bas…
Chapitre dix-neuf : Le pacte de bannis
Spoiler (cliquez pour révéler) : Saint Pétersbourg était une grande ville qui grouillait d’activité, la plupart illicites…
Dean avait réussi à mettre la main sur ce groupe de vampires retardataires et les avait soumis à l’Imperium avant qu’ils ne puissent se douter de quoi que ce soit. C’était certes interdit et durement réprimé par la loi, mais l’heure n’était plus aux petits détails de ce genre ; au fur et à mesure qu’il parcourait les rues bondées avec son petit groupe de vampires ensorcelés, toutes sortes de conversations venaient s’échouer à ses oreilles et le faisait paniquer encore davantage.
Les renégats ne se souciaient même pas de cacher leurs plans ou leur nature aux moldus qui s’écartaient sur leur passage. Ils semblaient bien plus nombreux, plus puissants et mieux organisés que le gouvernement britannique ne l’aurait imaginé.
Il fallait à tout prix prévenir Harry Potter et Ernie McMillan. Le but de cette véritable armée ne faisait plus aucun doute : c’était toute la communauté magique qui était visée !
A Poudlard, là où le ciel était sans nuages et le sol beigné de lumière solaire, le mois de mai était passé à une telle vitesse que les élèves de l’école n’avait pas vu les examens arriver. D’ailleurs, pour la plupart d’entre eux, cela signifierait sûrement un très mauvais résultat et un classement désastreux à la fin de l’année.
Cependant, l’intérêt principal de l’ensemble des apprentis sorciers de Poudlard n’aurait pu être plus différent d’une quelconque performance scolaire. En effet, le quinze juin approchait à toute vitesse et avec lui, la dernière tâche.
Hester et Milo avaient beau se rendre compte, à travers leurs difficultés aux examens, que leurs intérêts extra-scolaires leur avaient sûrement coûté leurs places sur le podium, ni l’un ni l’autre ne pouvait sortir de son esprit leurs occupations du moment. Pour elle, le rassemblement de centaines de vampires à Saint-Pétersbourg était une information bien plus importante que ce que pourrait lui apporter une bonne note à n’importe quel examen. Pour lui, l’angoisse de voir une nouvelle fois son frère risquer sa vie pour ce stupide concours occultait toute autre préoccupation autour de lui.
A Saint-Pétersbourg, le climat était bien plus clément qu’en Sibérie, mais Dean ne pouvait se résoudre à ôter la capuche de sa cape de voyage.
Suant ainsi sous les 20°C de l’ancienne capitale Russe, il s’efforçait de cacher son visage dès que des vampires passaient devant son groupe.
Jamais il n’en avait vu autant se pavaner dans une ville de moldus. La ville au Dimanche Rouge semblait mériter amplement sa réputation de repaire de vampires.
Alors que Moscou était tenu d’une main de fer par le puissant Ministère de la Magie de Russie, Saint-Pétersbourg était devenu le bastion de nombreux clans de vampires. En effet, les soi-disants révolutions moldues, théâtre de nombreux bains de sang, avaient été une véritable aubaine pour les vampires tout au long du vingtième siècle. De plus, cette ville d’érudits moldus et véritable capitale intellectuelle de l’Europe de l’Est, était un repaire parfait pour ces anciens sorciers de haute noblesse dont la soif de savoir surpassait presque celle du sang…
Aujourd’hui plus que jamais, on ne pouvait que s’en rendre compte en constatant le nombre de longues dents qui déambulaient sur les rives de la Neva, riant de bon cœur et buvant sans gêne de longues gorgées de sang frais dans des fioles de cristal brillant sous un soleil qui ne parvenait pas à venir à bout de leur peau, protégée par des potions anti-UV.
Dean suivait son groupe sans prononcer la moindre parole. Il savait que son signalement avait été donné et voyait dans le ciel de nombreuses patrouilles de chauves-souris qui planaient au-dessus des vieux monuments de la ville, utilisant leurs ultrasons pour repérer ce que les yeux de leurs camarades vampires ne pouvaient voir.
En plein jour avec un tel soleil, il fallait être vraiment aveugle pour ne pas s’apercevoir que quelque chose n’allait pas. Et comme pour couronner le tout et terminer en apotéose, lorsque les vampires amenèrent Dean à l’extrémité de la Place du Palais, il faillit s’étouffer en reconnaissant les deux vampires qui se pavanaient au centre de l’immense place, juste devant la fameuse Colonne d’Alexandre…
Vladimir et Scarlet, trônant sur le promontoire de l’édifice, bien en vue au milieu d’une foule de plus en plus dense qui se pressait aux limites de l’imense place. Que des vampires pour la plupart ; les seuls moldus curieux qui avait le malheur de passer par là se transformaient en fontaine à sang pour épancher la soif de plusieurs milliers de suceurs de sang. Jamais Dean n’en avait vu autant, s’il était repéré, c’en était fini de lui…
Le quinze juin au matin, un grand soleil inondait le terrain de Quidditch, faisant briller l’énorme boule de cristal qui flottait à une dizaine de mètres au-dessus des buts.
Les gradins, dont le bois de chêne luisait sous les rayons matinaux, étaient déjà remplis aux trois quarts alors que la dernière épreuve ne commençait qu’en fin d’après-midi. Milo, qui avait trouvé une place tout en haut de la tribune généralement occupée par les Serpentards, ne pouvait s’empêcher de frissonner en dépit de la chaleur étouffante qu’il faisait dans les gradins.
Lorsqu’Alienor et Gregorius s’installèrent à leur tour, aucun ne parla car tous étaient trop tendus pour ouvrir la bouche. Ils se rappelaient avec quelle angoisse ils avaient attendu que leur frère et cousin revienne de la Forêt Interdite. A présent, ils allaient le voir disparaître sous terre avec rien d’autre que cette boule de cristal alimentée par le professeur Patil pour le surveiller.
Et si quelque chose se passait sous terre, combien de temps faudrait-il aux professeurs pour le retrouver, et le sauver ? Deux d’entre eux avaient perdu la trace de Lémy dans la Forêt Interdite, pouvait-on vraiment leur faire confiance ? Et Vindicus qui était introuvable depuis le petit matin, où était-il passé ? Avait-il pris peur et s’était-il enfuit ? Il y a quelque temps, Milo aurait juré que c’était impossible. Mais à présent qu’il avait vu à quoi ressemblait vraiment une épreuve du Trounoi des Trois Sorciers, ni Milo, ni aucun des Serpentards ne pouvait plus être sûr de rien. Le jeune McAllister se demandait même si le courage et la force d’un Gryffondor n’aurait pas fait plus l’affaire que l’intelligence et la détermination du champion de Serpentard pour de telles épreuves de force.
Bien sûr, il garda cela pour lui, mais au fur et à mesure qu’il s’enfonçait dans ces sombres pensées, il se mit à penser au Tournoi qui aurait lieu cinq ans plus tard, vraisemblablement à Beauxbâtons. A ce moment, Milo et ses camarades auraient l’âge requis pour concourir, mais il se demandait vraiment s’il pourrait supporter une telle pression sur ses épaules. Il fallait bien le reconnaître, il possédait le savoir et l’intelligence de son frère, mais pas son courage et son calme. Peut-être que quand le temps serait venu pour eux de se disputer la place de Champion de Poudlard, Nathan aurait plus de chances que Milo de l’emporter lors d’épreuves aussi mortelles et dangereuses. Aussi déplaisant qu’il fut pour lui de le reconnaître, pour le moment, Milo n’arrivait pas à la cheville de son rival en termes de courage et de sang froid.
Jaloux et se sentant diminué, il posa les yeux sur ce jeune homme si brillant qui pourtant ne méritait pas le titre de sorcier. Le jeune Gryffondor ne lui jeta pas un seul regard et alla se poster avec ses amis de Gryffondor et la jeune Snakanger à une place bien moins intéressante tout en bas des tribunes.
Nathan, de son côté, ne pensait pas du tout à Milo, ni même à Vindicus McAllister qui affronterait une nouvelle fois de nombreux dangers mortels lors de cette dernière épreuves. En fait, l’esprit du jeune garçon était tourné vers Karl Ukkel, cet homme qu’il pensait courageux et entier en qui il avait – comme de nombreux autres camarades de sa maison – placé sa confiance et ses espoirs et qui pourtant continuait d’agir comme un troll des montagnes avec ceux qui l’encourageaient. Nathan avait été jusqu’à perdre l’estime et l’amitié d’Eric en soutenant ce champion si contesté. A présent, en compagnie de Mathilda et Grégory, il se demandait s’il n’avait pas fait le mauvais choix si l’aîné McAllister – tout Serpentard qu’il était – ne méritait pas mieux leurs encouragements que cette brute d’Ukkel qui ne savait rien faire d’autre que de se vanter et rabaisser les plus faibles que lui à la manière du plus vile des Serpentards.
Même Milo McAllister, son plus grand rival, avait cessé de lui inspirer antipathie et dégoût lorsqu’il avait accouru en direction de la Forêt Interdite, tout tremblant et au bord des larmes pour venir serrer son grand frère dans ses bras. Un Serpentard qu’il détestait par principe et qui pourtant n’avait cessé d’empêcher le brutal Ukkel de s’en prendre aux jeunes élèves lorsque l’humeur l’en prenait.
Les cousins Weasley et Kevin Dornton étaient trop bornés pour reconnaître cette qualité chez leur Némésis, et Nathan n’était pas assez fou pour leur en parler ; il ne voulait pas risquer de perdre l’amitié d’autres êtres qui lui étaient chers pour des stupides questions de rivalité. Pourtant, fatalement moins impliqué qu’eux dans la suite du Tournoi, il avait noyé son désarroi avec Dalia à la bibliothèque dans des révisions de dernière minute pour éviter une catastrophe aux examens.
Tina, que le hasard avait placée non loin des jeunes Gryffondors, était beaucoup moins tendue qu’eux. Elle connaissait déjà l’issue de l’épreuve et savait qu’elle en serait l’une des principales causes, car son plan ne pouvait échouer. Elle pouvait de surcroît être assurée de finir beaucoup mieux placée que l’année précédente aux examens grâce notamment aux portes que lui avaient ouvertes sa mission à l’intérieur du bateau de Durmstrang dans lequel elle avait passé la majeure partie de son printemps en compagnie des élèves de l’Institut du Grand Froid. Alors que son cher champion arrivait, plusieurs heures en avance et le pas triomphant, devant l’escalier de terre qu’il devrait emprunter pour l’ultime épreuve qui ferait de lui le grand champion du Tournoi, elle lui adressa un grand signe de la main, comme celui des dames de la cour au moyen-âge qui souhaitaient bonne chance au chevalier qui les représentait. A ceci près que la dame en question souhaitait l’échec de son chevalier servant.
A Saint-Pétersbourg, Dean contemplait, impuissant, le seigneur des vampires s’adresser à une foule de vampires en délire qui savait que leur heure venait enfin.
- Mes chers amis, frères et sœurs de sang ! lança Vladimir d’une voix forte qu’aucun sortilège ni artifice moldu n’avait besoin d’être amplifiée pour être entendue. Aujourd’hui est un jour important, nous allons enfin sortir de la clandestinité pour apparaître au grand jour. Nous allons enfin pouvoir quitter nos froides contrées de l’Est pour nous implanter à l’Ouest où de nombreux cous de sorciers et de sorcières n’attendent que nous pour les faire entrer dans la noble et puissante société des vampires !
Personne ne parlait dans l’assistance, mais on sentait l’excitation et la joie des vampires de l’assemblé qui auraient du mal à attendre la fin du discours de leur chef pour commencer le festin qu’ils espéraient depuis longtemps.
- Aujourd’hui, continua le seigneur des vampires en contemblant sa jeune complice avec un air proche de la vénération, est le jour de mon union avec Scarlett McAllister ici-présente. Elle deviendra ainsi ma femme et votre reine pour l’éternité !
Sans attendre les applaudissements et cris de joie de son peuple en liesse, Vladimir s’empara de la main de sa compagne et enjoint une de ses fidèles à les rejoindre. Dean reconnut la femme aux longs cheveux blancs que Krum et lui avait eu tant de mal à se défaire. Elle sortit une mince baguette de bois qu’elle pointa sur les deux amants. Le peuple retenait son souffle et Dean s’attendait au pire.
- Scarlett McAllister, héritière d’une des plus grandes familles de sorciers de Grande Bretagne ! déclara Vladimir d’une voix encore plus forte. T’engages-tu à rejoindre le glorieux clan des vampires en t’unissant à moi pour le meilleur et pour le pire ?
- Oui ! répondit Scarlett sans la moindre hésitation.
De la baguette magique de la femme vampire Crystellia s’échappa un mince filet de lumière écarlate qui vint s’enrouler autour de leurs deux mains jointes. Dean Thomas reconnut là le serment inviolable, la situation était critique, il allait devoir agir le plus rapidement possible, au risque de se faire remarquer par un peuple entier de vampires assoiffés de sang.
- T’engages-tu à faire tout ton possible pour que ton nouveau peuple atteigne la position qui est la sienne au sein de ton ancienne communauté ?
- Oui ! répéta Scarlett avec un sourire qui ne laissait aucune place à une pensée contraire.
Un second lacet de lumière vint à son tour s’entortiller autour des deux mains enlacées et plusieurs vampires autour de Dean poussèrent des exclamations d’espoir.
- Et pour finir, continua Vladimir, t’engages-tu à nous fournir les membres de ta famille comme preuve de ta bonne foi ?
Cette fois, Scarlett hésita une seconde, et Dean espérait qu’elle dirait non, qu’elle se retournerait contre son nouvel époux et expliquerait aux vampires qu’elle avait agi ainsi pour anéantir une bonne fois pour toute la menace que le seigneur des vampires faisait peser sur la communauté magique. Mais cela ne servait à rien d’espérer, les deux tiers du serment étaient déjà accomplis, Scarlett McAllister n’aurait jamais pris un risque aussi inconsidéré.
- Oui ! s’écria-t-elle avec un rire à glacer le sang.
Et devant le regard gourmand de leurs sujets, le couple nouvellement créé fut baigné d’une nouvelle lumière écarlate alors qu’un troisième filet de feu s’enroulait autour des deux premiers. La foule explosa alors en tonnerre d’applaudissements et de cris de joie tandis que Dean avait du mal à ne pas placer sa tête dans les mains en signe de défaite. Il fallu alors plusieurs minutes pour que la foule se calme sur la demande de son seigneur incontesté.
- Voici donc une nouvelle ère qui commence mes amis. Une ère de combats et de violences, certes, mais qui débouchera sur la fin de la domination illégitime que les sorciers exercent sur notre peuple et sur de nombreux autres qui, comme nous, sont contraints de vivre dans des conditions misérables alors que ces humains doués de magie continuent de vivre impunément dans le luxe et la lumière.
Alors que la dizaine de millers de vampires agglutinée sur la place du palais commencait à s’agiter en poussant des cris de guerre à effrayer le plus courageux des trolls, Vladimir termina son discours dans l’allégresse la plus totale :
- Aujourd’hui, nous scellons un pacte avec les sorciers oubliés par leur communauté ! Demain, ce sera avec les géants ! Après-demain avec les gobelins ! La semaine prochaine avec les centaures et les loups-garous ! Et dans un mois, mes frères et mes sœurs, nous aurons rallié à notre cause toutes les pauvres créatures de cette terre que les sorciers asservissent et ridiculisent impunément depuis trop d’années. Dans un mois, répéta-t-il devant une foule en délire, tous les peuples tombés en décadence par la faute des sorciers auront signé le Pacte des Bannis !
Dean Thomas s’effondra par terre. Alors que les dizaines de milliers de créatures aux longues dents poussaient des cris de joie présageant la mort et la peur, Crystellia, la femme qui avait servi d’enchaineur, prit la parole pour la première fois :
- A présent, mes amis, nous allons fêter ce jour comme il se doit ! Saint-Pétersbourg compte près de cinq millions d’habitants humains ! Les sorciers les plus puissants deviendront nos nouveaux alliés de gré ou de force, quant aux autres… Je vous souhaite un bon appétit !
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, sorciers et sorcières, chers fantômes, la dernière tâche du douzième Tournoi des Trois Sorciers peut enfin commencer !
Alors que la voix magiquement amplifiée de Mrs Johnson retentissait jusqu’aux confins du parc de Poudlard et que les spectateurs dans les gradins mettaient à mal leurs cordes vocales pour couvrir la voix de la juge – et accessoirement pour soutenir leur candidat préféré – les trois champions s’engouffrèrent l’un après l’autre (en fonction de leur classement respectif) dans le labyrinthe sous-terrain…
A peine Vindicus avait-il descendu la dernière marche de l’escalier que les cris au-dehors s’évanouirent, probablement le résultat d’un charme d’impassibilité jeté sur les escaliers pour assurer à l’intérieur du labyrinthe sous-terrain un silence oppressant.
Mais le champion de Poudlard y était préparé ; il s’était entraîné des jours durant, voire des semaines, dans les coins les plus reculés de la Forêt Interdite, à supporter l’obscurité et la solitude. Il avait fini par maîtriser une bonne vingtaine de sorts de feu pour repousser toutes sortes de créatures sous-terraines si l’envie leur prenait de venir lui renifler les bottes.
Antonin, de son côté, n’aimait pas beaucoup cette atmosphère lugubre et oppressante. Toute sa jeunesse, il avait été habitué à courir dans les champs bordant la maison de son enfance, ou sur les plages de Méditerrannée qui longeaient le Palais de Beauxbâtons. Cette soudaine obscurité, doublée d’une absence totale de bruit le mettait très mal à l’aise. Il voulait trouver ce fichu trophée le plus rapidement possible. Mais à la lueur de sa baguette magique, il vit que quelque chose de déplaisant approchait lentement, et se douta qu’il aurait du mal…
Pour Karl Ukkel, cette épreuve allait être une nouvelle fois une véritable promenade de santé. Le noir et la solitude ne lui faisait absolument pas peur, pas plus que les deux bestioles qui avait essayé de l’attaquer et qu’il avait remis bien à leur place.
Il avait hâte de tomber « par hasard » sur un de ses rivaux, il pourrait enfin leur rendre à l’un comme à l’autre la monnaie de leur pièce…
Abandonnant le plan dans sa poche, il entreprit d’arpenter les galeries, non pas à la recherche du trophée, mais bien de ses challengers. Lorsqu’ils seraient tous deux hors d’état de nuire à qui que ce soit, il pourrait alors s’atteler à la recherche du gobelet doré.
Alors qu’il venait d’échapper à un piège vraisemblablement posé par le professeur Malefoy, Vindicus jeta un regard à sa carte et vit qu’elle s’était agrandie alors qu’il avait fait un bon bout de chemin en terrain inconnu. Son nom était bien présent sur le bout de papier, mais pas celui de ses concurrents, ils devaient donc se trouver hors de la partie qu’il avait déjà explorée.
C’était à vrai dire un certain soulagement pour lui car il ne pensait pas faire le poids contre l’un où l’autre en combat singulier sans aucune préparation au préalable. Il craignait notamment Karl Ukkel dont la puissance des sortilèges était probablement susceptible de faire s’écrouler tout le complexe creusé par les professeurs.
C’est alors qu’une bourrasque de vent réussit à éteindre le faisceau de lumière qui scintillait du bout de la baguette de Vindicus.
Ca, c’était un enchantement du professeur Chang !
En effet, à peine avait-il songé à cette éventualité que la voix de la spécialiste en Sorts et Enchantements lui pervint aux oreilles, portée par cette bourrasque surnaturelle.
- Perdu depuis des siècles, j’ai fait l’objet de nombreuses recherches d’archéo-mages et de théoriciens de la magie qui cherchait à percer le secret de mon pouvoir permettant à quiconque me portant sur sa tête de voir plus loin que n’importe qui n’aurait pu l’espérer, qui suis-je ?
Evidemment, Vindicus connaissait la réponse. La question aurait due être posée aux champions étrangers qui connaissaient moins bien que lui l’histoire des sorciers de Grande Bretagne, d’autant plus que c’était la voix de la Directrice de Serdaigle qui posait cette question. C’en était presque trop facile.
- Je suis le diadèarèetèriouopfeerp…
Vindicus s’arrêta brusquement dans sa phrase. Que se passait-il ? Il n’avait pas voulu prononcer ces dernières syllabes, comment lui étaient-elles arrivées aux lèvres ?
- C’est une mauvaise réponse, chanta le vent qui commençait à enserrer Vindicus de façon inquiétante, veuillez essayer encore. Enfin, jusqu’à ce que votre dernier souffle soit expiré bien sûr…
Toujours la voix de Mrs Chang, mais cette fois déformée en un rictus moqueur. C’était donc un piège.
- Un sortilège de confufeozehpzzp… Aaargh !
La bourrasque s’intensifia et prit la force d’un violent tourbillon qui lui coupa le souffle et l’empêchait de reprendre sa respiration. Ce vent ensorcelé possédait les mêmes caractéristiques qu’une potion de babillage, il ne pouvait prononcer la moindre parole sous peine d’être attaqué une nouvelle fois et de s’évanouir par manque d’oxygène !
Il ne lui restait alors qu’une chose à faire, concentrer toutes ses forces mentales dans un sortilège informulé…
Dans le même couloir, à quelques mètres de son rival de Poudlard, Antonin observait la scène d’un air songeur. Il ne pouvait pas intervenir sous peine d’être pris à son tour dans ce tourbillon d’asphyxie. En revanche il pouvait attendre que Vindicus s’en extirpe – car il l’en savait capable – et l’achever alors qu’il serait à sa merci.
C’était certes une conduite déloyale, mais le temps n’était plus aux petits cadeaux. On était arrivé à la dernière tâche et il pouvait être sûr qu’à la moindre occasion, ses rivaux, que ce fût Ukkel ou McAllister, en profiteraient pour en finir avec lui. Alors pourquoi, lui, devrait-il agir autrement ?
La baguette brandie, il hésita pendant plusieurs secondes, mais finalement la rangea dans sa poche et continua son chemin. Il était le champion de Beauxbâtons, élève de la resplendissante Fleur Delacour, s’il devait gagner ce tournoi, ce serait en lui faisant honneur. Vindicus McAllister, il le retrouverait plus tard et le vaincrait, mais dans les règles de l’art, cette fois !
De son côté Karl Ukkel était aux prises avec un minotaure à l’autre bout du labyrinthe et venait d’esquiver une de ses mortelles cornes avant d’attraper la bête par le cou et l’envoyer s’encastrer dans la paroi du labyrinthe qui engloutit la malheureuse créature sans prêter attention à ses beuglements désespérés.
Le champion de Durmstrang avait déjà observé ce cas avec le crabe de feu qu’il avait maîtrisé quelques minutes auparavant. Il n’avait donc qu’à retourner le terrain à son avantage en précipitant tous ses adversaires à travers ces murs carnivores, fussent-ils les autres champions eux-mêmes.
- Bravo, Karl ! Je n’en attendais pas moins de toi, tu me fais vraiment honneur !
Ukkel se retourna dans la foulée, il ne pouvait en croire ses oreilles. La créature qui se trouvait qui se trouvait derrière lui venait de parler en russe. Et cette voix ! cela ne pouvait réel…
Et pourtant, la femme qui le regardait avec des yeux brillant d’un bleu azur et qui lui souriait de toutes ses dents, blanches et droites, semblait bien réelle, exactement la même que sur la seule photo qu’il avait d’elle, aussi belle qu’on le lui avait conté avec ses longs cheveux blonds qui ondulaient sous une brise pourtant inexistante et ce port altier si différent du sien, aussi vivante que dans ses rêves où elle revenait d’entre les morts et le berçait contre lui, assurant d’une voix douce que tout irait bien.
- Ma… Maman ? bégaya Ukkel, les yeux embués de larmes. Que fais-tu là ? Tu n’es pas sensée être là !
Karl Ukkel n’était pas fou, il savait très bien que sa mère était morte, qu’elle ne reviendrait pas. Il l’avait su au moment-même où elle s’était écroulée devant lui, le visage tailladé, luisant de sang et de larmes, impuissante à protéger son enfant de son loup-garou de beau-père. Il savait également que les morts ne revenaient pas à la vie, que rares étaient celles ou ceux qui devenaient des fantômes, et que le cadavre d’un mort n’était qu’un intrument pour créer des inferi, il ne contenait ni l’âme, ni l’esprit du défunt.
Ce que Karl voyait là n’était ni un fantôme – sa mère avait continué sans s’arrêter en chemin – ni un inferius ; c’est yeux-là étaient de ceux qui renferment une âme complète et entière.
Alors comment Katrina Kouchnivenko, la mère défunte de Karl Ukkel pouvait-elle se tenir devant lui, le regarder avec fierté, lui sourire avec tendresse, tendre la main vers lui avec espoir ?
C’était un piège, ça ne pouvait n’être qu’un piège destiné à le dévier du droit chemin. Sa mère n’était pas vraiment là, elle se trouvait à des millers de kilomètres d’ici, à l’intérieur d’une tombe froide et grise, elle y pourrissait depuis plus de quinze ans. Il ne devait plus en rester que de la poussière, alors il était impossible qu’elle fût là, en chair et en os, à lui tendre la main comme si elle revenait simplement d’un long voyage et souhaitait enlacer son fils unique qu’elle n’avait plus vu depuis longtemps.
Pourtant, cela ne coûtait rien de lui prendre la main, songea Ukkel, ce n’était qu’une poignée de main après tout. Si c’était un piège, il s’y extirperait par la force, voilà tout. On ne pourrait pas lui reprocher de vouloir tenir la main de sa mère une toute dernière fois, il avait quand même le droit de sentir sa peau douce sur la sienne, rugueuse et balafrée. C’était sa mère après tout, sa maman adorée qui s’était sacrifiée pour empêcher le grand méchant loup de planter ses crocs dans la nuque de son enfant. Jamais elle ne lui aurait fait aucun mal, il avait été tout pour elle, et l’inverse était aussi vraie…
Mais lorsque le pauvre champion de Durmstrang toucha la main de sa mère, il sut tout de suite que quelque chose n’allait pas. La peau de sa mère n’était ni chaude ni douce, mais froide comme…
- Du verre ! s’exclama-t-il en découvrant l’existence d’une mince paroi rigide entre son doigt et celui de sa mère.
Le piège se refermait enfin, progessivement, les contours dorés d’un miroir ancien se matérialisèrent autour de sa mère qui ne souriait plus ni ne le regardaient même plus. Un phénomène étrange se produit alors, comme s’il s’était retourné brusquement, à ceci près qu’une paroi de verre l’empêchait d’avancer, et de reculer. Sa mère avait disparu, c’était lui à présent qui avait pris sa place dans le miroir. Les coups qu’il donna dans ce qui semblait être un mur indestructible n’eurent aucune incidence sur le verre qui demeurait plus lisse et intact que jamais. Alors il se mit à crier, de rage, puis de haine, puis honte, puis de désespoir. Enfin, il s’arrêta de crier et s’assit brutalement contre la paroi de verre, il était vaincu, sa stupidité et sa témérité l’avait perdu, cela ne servirait plus à rien de le nier, ç’allait être les deux autres, plus réfléchis et plus doués, qui se disputeraient le trophée. Lui, il était hors jeu…
Vindicus avait eu du mal à s’extirper de ce maudit tourbillon. Le cerveau manquant d’oxygène, il avait eu toutes les difficultés du monde à exécuter un sortilège de Têtenbulle informulé assez puissant pour lui permettre de reprendre deux longues bouffées d’air avant de repousser le vent avec un Maléfice de l’Eventail dont il était obligé de prononcer l’incantation à haute et intelligible voix. Finalement, il s’y était repris à six fois avant de réussir son coup et décida de reprendre ses forces quelque temps afin d’être en état d’affronter ses adversaires. S’il avait dû subir une telle épreuve, alors les autres devaient bien en baver aussi. Le trophée attendrait, il devait d’abord penser à lui et à sa santé. Il s’assit alors à même le sol, et ferma les yeux, non sans avoir placé de puissants sortilèges de détection auparavant.
Antonin était lui aussi tombé dans un piège. Une erreur de débutant qu’il n’était pas près d’oublier. Au bout d’une demi-heure de déambulations à l’intérieur des galeries étroites, il avait fini par se perdre totalement et ne comprenait pas pourquoi son plan avait cessé de fonctionner. C’est alors qu’il avait décidé de se livrer à une petite expérience apprise dans un livre pour enfants moldus.
Après avoir soigneusement marqué le terrain de petits arbustes qui poussaient merveilleusement bien sous terre, il avait continué son chemin et s’était rendu compte qu’il ne s’était pas trompé : un sortilège de désorientation l’avait fait tourner en rond depuis quarante bonnes minutes et avait dû en plus être couplé avec le maléfice de la sangsue. A bout de souffle, Antonin ne pouvait que reconnaître une chose : les professeurs de Poudlard n’étaient pas tombés de la dernière pluie quand il s’agissait de ralentir la progression d’ennemis. En période de guerre, ils auraient été très utiles.
Espérant qu’il lui resterait assez d’énergie pour lancer le contre-maléfice qui annulerait le sort de confusion, Antonin se mit à en tracer les inscriptions runiques dans le sol tout en récitant les incantations telles qu’il les avait apprises pendant le cours avancé sur les contre-maléfices anciens et les contresorts de protection.
Cela faisait maintenant près d’une heure que Vindicus avait échappé au tourbillon de babillage lancé par son professeur de sorts et enchantements. Pendant ce laps de temps, il avait pu vérifier les compétences de métamorphose de Rose Weasley qui avait modelé une véritable armée de terre cuite qui l’avait interrompu dans sa sieste réparatrice et dont il avait eu toutes les peines du monde à se défaire, le talent de dresseuse de Mrs Lovegood qui avait mis sur sa route un Enormus à Babille et un Tranchesac Ongubulaire, ignobles créatures venues tout droit de son esprit tordu qui avait failli lui trancher la tête plus d’une fois avant qu’il ne réussisse à les enfoncer profondément dans la paroi gloutonne.
Il ne lui restait plus qu’à expérimenter les pouvoirs du professeur Davidson, et savait que ce ne serait pas une mince affaire.
Lorsqu’il vit un peu plus loin devant lui le professeur en personne remuant légèrement une mixture reposant dans un chaudron d’or, il fut à peine surpris.
- Vous n’êtes pas réel, n’est-ce pas ? Vous êtes juste une illusion.
La perspicacité de l’élève fit sourire le professeur. Mais il resta silencieux, se contentant de remuer avec monotonie la potion qui ne semblait pas avoir de couleur définie ; tantôt elle passait au bleu vif, tantôt au jaune pâle, Vindicus aurait juré d’avoir discerné une petite nuance de rouge bordeaux avant qu’elle ne passe au gris fer.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il au professeur comme s’il se fut agi d’un banal cours dans lequel le professeur Davidson lui aurait présenté une potion qu’il devrait reproduire.
Lorsqu’il parla, pourtant, ce fut pour contredire cette dernière affirmation :
- Cette mixture, voyez-vous, est une des seules que vous ne saurez jamais préparer, Mr McAllister. Très peu de potionistes en maîtrisent précisément la conception…
- Je vais devoir la boire ? demanda Vindicus avec une voix calme, bien qu’il commencât à être inquiet.
- Oh non, mon cher ! répondit l’image Davidson avec le gloussement caractéristique de son modèle. Vous n’avez pas besoin d’aller jusqu’à la Potion de la Destinée, c’est elle qui, inmanquablement, ira vers vous.
Sur ces paroles mystérieuses, l’image de Davidson disparut, ainsi que le chaudron d’or. Cependant, la potion qu’il contenait ne s’était, elle, pas volatilisée et fondit alors sur Vindicus qui n’eut le temps que de crier. La substance inconnue l’avait avalé tout rond et gisait à présent sur sol, aussi innocemment qu’une vulgaire flaque de boue.
Antonin avait du mal à se concentrer, sa vision se brouillait par moments, et ses jambes tremblaient tellement qu’il luttait de toutes ses forces pour rester debout.
Mais il ne devait pas flancher, pas encore. Les dernières lignes étaient pratiquement terminées, mais sa bouche pâteuse avait du mal à prononcer correctement les incantations. Tandis qu’il ajoutait une dernière tâche au contre-maléfice qu’il préparait, il était persuadé qu’il le raterait.
Pourtant, il voulait ramener le trophée à Beauxbâtons, il voulait prouver à sa famille qu’il n’était pas une erreur de la nature, il voulait montrer au reste de la communauté magique qu’il était un sorcier aussi méritant que n’importe quel descendant des familles soi-disant pures. Il ne pouvait perdre comme ça, il avait sacrifié trop de choses pour abandonner si près du but.
Alors, rassemblant ses dernières forces et son esprit, il s’écria, avec l’énergie du désespoir :
- Fantasma Destructum !
Comme du verre soumis à des ultrasons, la réalité dans laquelle il se trouvait sembla éclater en mille morceaux tandis que lui restait bien entier au milieu de ces fragments désordonnés de d’illusions magiques.
Il esquissa un sourire exténué et entreprit d’avancer, mais une surprise de taille l’attendait juste devant lui : Ukkel, le grand champion de Durmstrang, abattu et désemparé à l’intérieur d’un miroir à fanstasmes. Connaissant l’énergumène, Antonin savait qu’Ukkel avait dû essayer de sortir de ce guépier par la force. Or, personne ne pouvait sortir de l’emprise d’un fanstasme sans aide extérieure.
Antonin s’avança alors ; Ukkel, dans sa détresse, ne l’avait pas remarqué. Il savait que ce qu’il faisait était idiot et insensé. Il savait qu’il anéantissait ainsi toutes ses chances de remporter la victoire, il savait également qu’il allait décevoir énormément de monde en agissant ainsi. Cependant ce qu’il savait avant tout, c’est qu’il était à court de ressources. Il ne savait plus où il se trouvait car la carte du labyrinthe qu’il s’était efforcé de remplir avait disparu avec l’illusion ; de toute façon, c’étaot impossible pour lui d’arriver au trophée dans un tel état de faiblesse. Il lui restait à peine la force de lancer un sortilège, alors autant qu’elle lui serve pour agir de façon désintéressée, plutôt qu’à la manière d’un gobelin moribond s’accrochant d’avantage à son or qu’à la vie.
Le sortilège de transfert serait parfait. Il ne lui restait plus qu’à trouver un objet de taille équivalente à interchanger avec celui qui serait probablement le prochain vainqueur du Tournoi.
Vindicus se savait en mauvaise posture, mais au point où il en était, mieux valait ne pas lutter et voir où cette mystérieuse substance comptait l’emmener.
Etait-ce le même genre de substance que celle qui baignait dans la pensine de son défunt père, cette relique de la famille destinée à prouver l’importance de la lignée et des faits d’armes de ses ancêtres ?
Cela ne ressemblait pourtant pas à de l’essence de souvenir, pourtant. C’était différent, instable et changeant constamment de couleur et d’aspect comme…
- Comme l’avenir, mon cher frère…
S’attendant à tout sauf à ça, Vindicus se retourna vivement et lança une pluie de sortilèges dans la direction de cette voix.
Scarlett McAllister les dévia d’un simple mouvement de baguette. Elle souriait de toutes ses dents, visiblement ravie de retrouver son frère après des mois et des mois de séparation.
- Comme d’habitude, tu as deviné juste. Cette mixture s’appelle la Potion de la Destinée. Grâce à elle tu pourras voir des choses que personne d’autre ne peut voir, d’innombrables possibles qui s’ouvrent à toi et dont tu pourras choisir le meilleur, celui qui te sied le mieux !
Vindicus resta muet, il préférait se garder de toute démonstration de joie pour le moment. Tout d’abord, Scarlett ne pouvait pas se trouver ici, à Poudlard, lors du Tournoi des Trois Sorciers alors qu’elle était recherchée activement par toutes les huiles du ministère, dont deux se trouvaient précisemment dans les gradins du stade de quidditch à observer et juger le moindre de ses mouvements.
Ensuite, personne ne savait réellement pourquoi Scarlett était partie, même pas leur propre mère. Pourquoi reviendrait-elle subitement ? Et pourquoi se montrerait-elle à lui seul, alors qu’il était de notoriété publique que c’était Milo qui la respectait le plus, qui la vénérait le plus.
Lui, de son côté, n’avait jamais vraiment pu lui pardonner toutes ces années de frustration, d’humiliation, de manipulation. Durant toute sa scolarité, il n’avait cessé de se démener pour sortir de l’ombre funeste et effrayante d’une grande sœur dont le nom était synonyme d’horreur. Pendant sept ans, il s’était battu comme il avait pu pour démontrer qu’un McAllister n’était pas forcément mauvais et avide d’écraser son prochain comme l’avait été Scarlett tout au long de son adolescence.
Durant toute sa jeunesse, Vindicus n’avait jamais osé s’élever contre sa sœur et avait été forcé d’accepter et parfois d’assumer la responsabilité des exactions son aînée. Lui, le petit première année qui arrivait en cours, fraîchement envoyé à Serpentard par un Choixpeau Magique hésitant, ne pouvant pas tenir tête à sa sœur de deux ans plus âgée et qui possédait déjà la puissance d’un démon. Cela faisait maintenant deux ans qu’elle était partie, deux ans qu’il possédait son indépendance, qu’il était libre. Ce n’était pas une simple illusion qui le ferait repartir à zéro. Il avait acquis pendant ces deux ans une force de caractère et une capacité à penser par lui-même qu’il n’allait pas renier maintenant. Il était enfin temps de trouver la force de combattre sa sœur !
- Illusion, sortilège, potion ou artifice quelconque, je sais que tu n’es pas réelle. Mais tu es là pour quelque chose, n’est-ce pas ?
- Bien évidemment ! lui répondit Scarlett avec le même sourire mystérieux qu’avait esquissé l’image de Davidson quelques minutes auparavant. Je suis là pour te montrer un aperçu du déroulement des opérations, et de ton rôle dans ton ça…
- Des opérations ? Quelles opérations ?
Il redoutait le pire et savait qu’il avait raison. Lorsque Scarlett se tourna une nouvelle fois vers lui avec un horrible sourire de démente, il vit enfin la vérité : sa sœur était folle à lier et il devait à tout prix l’arrêter !
Elle fit un geste ample de la main, comme pour l’enjoindre à regarder au loin, et l’horizon s’ouvrit devant lui. Il n’était plus dans le labyrinthe, ni même à Poudlard, mais sur un véritable champ de bataille. Un authentique bain de sang qui empourprait rues et canaux fluviaux d’une ville qu’il ne connaissait pas.
C’était la folie, il ne pouvait pas suivre les assaillants tellement ils allaient vite mais pouvait voir le scintillement de leurs longues dents au soleil qui se levait paresseusement, aussi rouge que les ruisseaux de sang coulant à toute vitesse le long des rues pavées.
Les gens mourraient les uns après les autres, poussant des cris déchirants, alliant la peur, la douleur et le désespoir. Vindicus vit pourtant un petit groupe de personnes qui tentaient de repousser les tueurs aux canines ensanglantées tant bien que mal, serrant de leurs mains tremblantes dès baguettes magiques qui semblaient aussi dérisoires que des bâtons de sucre d’orge face à un tel déploiement de haine et de violence. A leur tête, un grand sorcier noir, les yeux cachés par des lunettes de soleil, gardait son sang froid et criait des ordres à ses compagnons d’infortune tout en combattant vaillamment ses adversaires qui venaient chaque fois plus nombreux.
Dean était désemparé, il savait que tout était perdu et que son heure était proche, mais il ne pouvait laisser la population de Saint-Pétersbourg à la merci de telles brutes sanguinaires.
A l’aide de Patronus, il avait tenté de prévenir les sorciers riverains mais s’étaient vite rendu compte qu’en raison de la forte concentration de vampires présents dans la ville, les humains doués de pouvoirs magiques y étaient très rares. Ainsi, contre les vingt-mille vampires dont disposait Vladimir pour mettre Saint-Pétersbourg à feu et à sang, Dean avec été capable de lever une armée de quatorze porteurs de baguette, autant dire qu’ils étaient perdus…
- Vadim ! Krizka ! Empêchez-les de traverser la Neva ! Détruisez le pont de la Trinité si nécessaire. Igor, Youri, Nathania, allez vous placer aux points culminants de la ville, on aura besoin de tireurs d’élite pour localiser Scarlett et Vladimir. Les autres avec moi, on va tâcher de sortir un maximum de moldus de la ville. Vulcain, je compte sur toi !
Alors que l’oiseau de feu avait disparu dans un tourbillon écarlate, chacun prenait ses positions, sachant parfaitement qu’ils passeraient là leur dernière journée.
Déjà, deux des trois tireurs furent mis à terre et mordus, avant de pouvoir atteindre leur poste. Rapide comme l’éclair, Dean dispersa les vampires autour d’eux et acheva ses pauvres camarades qui n’avaient pas duré bien longtemps.
- On ne fait pas de cadeau à l’ennemi ! déclara d’un ton rude le chasseur de vampires alors que ceux qui étaient à ses ordres le regardaient choqués.
La dénommée Nathania avait, elle, réussi à se placer tout en haut de la tour de la forteresse Pierre-et-Paul. A présent, elle pouvait protéger efficacement ceux qui tentaient d’évacuer les moldus par des transplanages d’escorte.
Dean, lui, continuait de chercher Vladimir et sa maudite compagne, mais dans une telle mêlée, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Et Pourtant…
- C’est moi que tu cherches, Thomas ?
Dean n’eut même pas à se tourner, il était juste devant lui. Les sujets du roi vampire reculèrent pour laisser les lignes de mire des deux opposants libres.
Ainsi se terminait le parcours du chasseur de vampires, il aurait enfin pu traquer sa proie jusqu’au bout. Scarlett avait bien entendu disparu, mais Vulcain s’en occuperait en temps utile. Pour sa part, il devait se concentrer sur son propre combat, il devait tuer Vladimir. Cela n’empêcherait pas le bain de sang, mais au moins, les vampires perdraient leur leader et avec lui la volonté d’aller envahir l’Europe de l’Ouest.
Dean Thomas n’avait donc pas le droit à l’erreur…
Oups ! en fait y en avait quatre !!
Chapitre vingt : Si proche du but
Spoiler (cliquez pour révéler) : Homme d’honneur, Ukkel n’avait pas pu laisser le jeune Lémy sans défense sur le sol du souterrain à la merci d’on-ne-sait-quelle créature ignoble fournie par cette enseignante tarée.
Le champion de Beauxbâtons lui avait permis de se tirer d’une bien mauvaise posture et de pouvoir encore prétendre au titre de champion.
Il avait donc décidé, en contemplant le pauvre petit français gisant par terre, qu’il ferait le reste du chemin en le portant sur ses épaules. Il ne lui laisserait certainement pas le trophée, mais au moins, il lui laisserait l’occasion de finir deuxième, c’était déjà bien assez sympathique de sa part !
A moitié conscient, Antonin, qui savait que sa victoire au Tournoi était maintenant quasiment impossible, avait récupéré la carte d’Ukkel. Juché sur les épaules de ce dernier, il lui donnait les indications pour rejoindre le plus vite possible le centre du labyrinthe. Cette épreuve n’avait que trop duré, il était donc hors de question de laisser Ukkel lire cette carte tout seul et se perdre une nouvelle fois.
Ce compromis marcha à merveille car, à peine dix minutes plus tard, ils arrivèrent en vue du trophée, brillant de mille feux malgré l’obscurité de la termitière. Cependant, leur calvaire n’était pas terminé ; entre eux et l’objet tant convoité se dressait une dangereuse forme sombre.
- Qu’est-ce qu… fit Antonin en sentant Ukkel s’arrêter net.
- Ce… ce n’est pas possible, balbutia ce dernier avec une voix à la fois effrayée et scandalisée.
Un dos voûté au poil crasseux, des crocs ruisselants de bave, des yeux jaunes les dévorant tous deux du regard, une respiration sifflante ponctuée de petits grognements sauvages. Cela ne pouvait pas être possible, pas encore…
- Un loup-garou, reconnut Ukkel d’un ton méprisant.
- C’est impossible ! protesta Antonin en levant brusquement la tête. La pleine lune n’est pas avant une semaine !
Pourtant, lorsqu’il regarda dans la direction que lui indiquait Ukkel, il se rendit compte qu’il n’y avait pas d’erreur possible.
- Comment ont-ils fait pour avoir un loup-garou transformé ? C’est contre nature, ils ne peuvent pas créer une puissance magique similaire à celle de la pleine lune !
Mais cette fois – et probablement pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient – Ukkel avait compris avant Antonin.
- C’est pas un vrai ! grogna-t-il en réprimant un rire. Ce n’est qu’une illusion destinée à nous faire peur, ils m’ont fait le même coup tout à l’heure.
Sur ce, il posa Antonin et s’approcha de ce soi-disant loup-garou qu’il ne connaissait que trop bien. Il ne se ferait pas avoir une nouvelle fois.
Mais alors qu’il utilisait toute l’énergie qui lui restait pour rester conscient, le jeune champion de Beauxbâtons ne put s’empêcher de ressentir un frisson inquiétant lui parcourir le dos. Cela semblait particulièrement étrange que les professeurs songeassent à poser deux fois le même piège d’affilée ; aux vues de ce qu’il avait enduré jusque là, Antonin savait qu’ils étaient bien plus ingénieux que cela. A son avis, ce loup-garou n’était pas qu’une illusion destinée à lui faire peur…
Faire peur ? Oh bon sang ! Le déclic se fit dans la tête d’Antonin, mais il savait qu’il était déjà trop tard…
- Ukkel ! Eloigne-toi ! C’est un…
Slash !
- Aaargh ! s’écria le champion de Durmstrang en s’effondrant sous le coup réel de son adversaire.
Comment était-ce possible ? Ce loup-garou ne pouvait être là, surtout pas celui-là !
- Ukkel ! s’écria Antonin. Ecarte-toi ! Ce truc n’est pas un loup-garou, c’est un épouvantard ! Il prend l’apparence de ta plus grande peur ! Ecarte-toi, je m’en occupe !
Mais Ukkel était incapable de bouger, comme frappé par la foudre, il regardait sans comprendre la forme menaçante de son grand père qui se retournait vers le courageux champion de Beauxbâtons. Une nouvelle fois, son passé avait eu raison de lui, il s’écroula de fatigue alors qu’Antonin se mit à hurler son nom…
L’Epouvantard ne fit que quelques pas avant de changer de forme et de se transformer en une énorme araignée velue dont les nombreux yeux brillaient d’une surnaturelle lueur rouge. Tétanisé, Antonin ne put faire le moindre geste avant que la créature ne le rejoigne et le bouscule violemment.
Il s’effondra de tout son long mais conserva sa baguette. Jetant un dernier regard à un Ukkel toujours évanoui, il rassembla ses dernières forces et s’écria :
- Riddikulus !
L’araignée prit soudain une teinte rose bonbon et se vit pousser des oreilles aux dessus de ses yeux devenus aussi bleus qu’une robe de Beauxbâtons. Pour couronner le tout, les huit pattes du géant arachnide se retrouvèrent affublées d’autant de patins à roulettes vert et orange, la bête perdit l’équilibre et se retrouva les quatre fers en l’air, sous le rire espiègle du jeune Antonin.
- Prends ça dans les crocs, sale bête !
Ne supportant pas une telle humiliation, l’Epouvantard disparut avec un bruit semblable au claquement d’un fouet. Cependant, Antonin ne put profiter de son triomphe bien longtemps, car il s’évanouit à son tour, finalement vaincu par le Maléfice de la Sangsue contre lequel il se battait de toutes ses forces depuis plusieurs heures.
Il n’entendit même pas le bruit des pas de son dernier rival qui s’approcha de lui à toute vitesse tentant en vain de le réanimer.
Vindicus était arrivé une seconde trop tard. A bout de souffle, l’esprit encore ravagé par le carnage dont il venait d’être témoin, il se précipita ensuite en direction d’Ukkel qui semblait pratiquement indemne mis à part sa blessure au bras. Comment pouvait-il avoir perdu connaissance aussi vite ? Etait-ce le résultat d’un nouveau sortilège vicieux lancé par le professeur Malefoy ? Ou alors…
- Tout ce sang ! s’exclama-t-il. C’est le résultat d’une Potion d’Hémophilie !
Mais cela ne collait pas, songea Vindicus, comment cette potion avait pu se trouver dans son organisme sans l’intervention d’un sorcier ? Etait-ce Antonin qui la lui avait administrée ? C’est impossible, cette mixture exigeait des jours de préparation et devait être administrée à la victime au moins deux fois par jour pendant des mois pour qu’elle fonctionne aussi bien, et Antonin n’aurait jamais pu être aussi proche d’Ukkel au point de pouvoir lui administrer le breuvage sans qu’il s’en rendre compte. Avait-ce été le résultat d’un stratagème interne à Durmstrang ? Ou d’un des professeurs de Poudlard ? L’une comme l’autre, ces suppositions ne tenaient pas la route, mais Vindicus devait rester sur ses gardes, juste au cas où…
Ne possédant avec lui d’antidote à cette mixture mortelle, il posa un garrot de fortune sur l’avant-bras de son rival pour éviter qu’il ne se vide de tout son sang. Pour le maléfice qui avait drainé les forces de Lémy, Vindicus essaya le sortilège de l’Impervius et de Récurvite, mais cela ne le fit pas reprendre connaissance ; chasser les sangsues du corps du pauvre Antonin ne lui avait pas rendu l’énergie qu’elles lui avaient subtilisée.
Vindicus se redressa tant bien que mal, il ne restait plus qu’une seule chose à faire. Il savait qu’il n’avait pas mérité plus que les autres cette consécration, mais il était aussi parfaitement conscient qu’il ne pouvait pas attendre plus longtemps. Lémy et Ukkel avaient besoin de soins d’urgence qu’il n’était plus en état physique et mental de leur apporter.
Alors, sans perdre une seule seconde de plus, il s’avança vers le piédestal où la magnifique coupe d’or était posée, ignora toutes ces voix dans sa tête qui le harcelaient afin qu’il les écoute, ne prêta pas attention au parfum si ennivrant qui lui agressait les narines, repoussa les mains chaleureuses qu’il sentait sur son épaule, détourna le regard de ces visages venus d’outre-tombe et s’empara, d’un geste ferme, de l’anse droite du trophée qu’il avait tant désiré.
La bataille de Saint-Pétersbourg était à présent terminée, les sorciers avaient perdu et les vampires pavanaient dans les grandes avenues de l’ancienne capitale de la Russie. Quelques centaines de moldus avait pu être sauvées, mais comparé aux dizaine de milliers dont le sang stagnait à présent le long des rues et dans les canaux de la ville, c’était une bien maigre consolation. Aucun des combattants recrutés par Dean n’avait survécu ; tous avaient préféré se donner la mort, que finir dans le clan des vampires.
Le chef était en cavale, mais il n’irait pas très loin. Bien que sérieusement blessé par la baguette en argent qui était sienne à présent, Vladimir avait enfin réussi à contrer ce gêneur qui avait pris la vie de tant de ses fidèles lieutenants. Refusant les premiers soins, il avait décidé de partir lui-même à la recherche du fugitif pour lui asséner le coup de grâce.
Dean, de son côté, savait qu’il était à deux doigts de la mort. Il comptait mettre le plus de distance possible entre lui et son bourreau pour pouvoir envoyer son patronus au Ministère.
Alors qu’il peinait à évoluer sur les rives de la Néva, dont le trop haut débit manquait de le faire chuter à chaque pas, il prit la baguette qu’il avait récupéré sur le corps de Nathania et pria pour qu’elle l’obéisse et puisse lui produire une sortilège aussi complexe.
Mais c’était sans compter un dernier obstacle…
- Vous m’avez l’air en bien mauvais posture, Mr Thomas.
Trop diminué pour avoir pu sentir sa présence, Dean Thomas se retourna vivement et fit face à sa dangereuse Némésis.
Mais elle fut trop rapide pour lui. Avant même qu’il puisse ouvrir la bouche, elle avait déjà jeté son sort. Un flash de couleur verte et une violente bourrasque accompagnèrent la chute du plus illustre des chasseurs de vampires du vingt-et-unième siècle, mort avant d’avoir pu mener à terme sa dernière mission qui aurait pu donner au futur une teinte beaucoup moins obscure…
A Poudlard, cependant, on était à cent lieux de se préoccuper de tels drames. L’heure était pour l’instant à la fête et personne n’aurait songé à déteriorer cette ambiance joyeuse avec des sombres histoires de vampires.
Vindicus avait donc fini grand vainqueur du Tournoi, au coude à coude avec ses deux challengers dont il ne cherchait aucunement à amoindrir le mérite.
Les juges lui avaient donné les 50 points de la victoire tandis qu’ils avaient octroyé à Ukkel et Lémy respectivement 40 et 45 points, le champion de Beauxbâtons obtenant ses 5 points supplémentaires sur Ukkel en raison de nombreux actes désintéressés à l’intérieur du labryrinthe. Cela donnait ainsi les résultats suivants : Vindicus avait fini premier sur le fil avec 133 points tandis que Lémy était deuxième avec 130 points et Ukkel troisième, totalisant 128 points.
Ukkel et Lémy, qui avaient manqué de peu la première place du podium, avaient décidé de finalement se montrer fair-play et avaient applaudi chaleureusement alors que le grand vainqueur recevait les mille gallions de récompense ainsi que la coupe si convoitée qu’il avait remis aussitôt à sa directrice. Cela faisait quarante ans que le précieux trophée avait quitté la vitrine dans le bureau de la directrice, cette dernière l’accueillit donc avec joie avant d’annoncer les résultats de la Coupe des Quatre Maisons.
Bien entendu, c’était Serpentard qui triomphait grâce aux exploits exceptionnels que Vindicus avait dû fournir pour le Tournoi, mais aussi pour toutes les fois où il avait tiré de mauvais pas les élèves de Poudlard qui s’étaient retrouvés entre les mains de Karl Ukkel.
Cependant, étant donné les circonstances, personne n’avait songé à jeter le moindre regard aux sabliers qui comptaient les points et tous furent surpris de voir, non pas Serdaigle, ni Gryffondor, mais bien Poufsouffle occuper, pour la deuxième fois consécutive, la place de dauphin.
A quelques points du leader, Serpentard, les camarades d’Eric, qui étaient pour beaucoup dans dans l’explication de ce score inattendu, ne purent s’empêcher de baisser les yeux en signe de déception. Sally et les autres s’étaient démenés aux examens et lors des derniers cours pour accumuler le plus de points possible avant la fin de l’année. Dans l’esprit d’Eric, une victoire de Poufsouffle à la Coupe des Quatre Maisons, et ce en dépit des résultats de McAllister au Tournoi des Trois Sorciers, aurait prouvé à toutes et tous qu’un Poufsouffle n’est pas uniquement cantonné au bas de l’échelle et que lui, Eric, n’était pas qu’un prétentieux qui se croyait plus haut que tous…
- Ce sera pour l’année prochaine, avait fini par lui souffler Sally alors qu’ils applaudissaient sans conviction ces vainqueurs qu’ils haïssaient, l’important est d’avoir donné son maximum.
Eric s’était efforcé de sourire, malgré sa tristesse. Bien sûr, il avait donné son maximum, et pourtant, le résultat avait été le même que l’année précédente. Mais Sally avait raison : l’année prochaine, ils réussiraient. L’année prochaine, les Serpentards n’auraient plus l’aîné des McAllister pour les sauver.
Cependant, les mauvaises surprises n’avaient pas fini de harceler Eric. Le lendemain du Grand Banquet de fin d’année, les résultats avaient été affichés et il remarqua avec dépit qu’il avait perdu une place par rapport à l’année précédente car il n’était toujours pas capable de produire un sortilège correct avec sa baguette, au contraire de ses camarades qui devenaient de plus en plus habiles avec.
Hester et Milo, eux aussi, eurent une très mauvaise surprise en allant contempler le tableau d’affichage en fin de matinée : leur manque de concentration lors des examens leur avait valu à tous deux leurs places sur le podium. Avec une moyenne de chacun de 87% de bonnes réponses, ils avaient fini quatrièmes ex-aequo et, frustré de n’avoir pas réussi à prendre l’avantage l’un sur l’autre, ils n’en ressentirent que davantage d’aversion l’un pour l’autre.
Pour Nathan, en revanche, la révélation du tableau d’affichage avait été une très bonne surprise à laquelle il ne s’attendait aucunement. Ayant pris énormément de retard dans ses préparatifs de départ, il n’avait pu regarder le tableau qu’une heure avant de quitter le château.
Dalia et lui n’en crurent pas leurs yeux en passant dans le grand hall ce jour-là. Elle qui était plutôt discrète et réservée avait fini troisième juste devant les deux favoris pourtant incontestés tandis que lui, grâce à ses révisions de dernière minute, il se classait premier avec ses 91%.
Tina fut également très satisfaite de ses résultats, cette deuxième place effaçait ainsi l’humiliation qu’elle avait subie en ne figurant pas dans les dix de tête en première année.
Ce fut alors la tête haute et fière d’elle qu’elle put gravir les marches du Poudlard Express cette année-là. Ce qu’elle apprécia moins, cependant, ce fut l’intervention d’Hester qui lui agrippa le bras pour la ramener sur le quai…
- Qu’est-ce qui te prend ? demanda-t-elle avec mépris. Tu m’en veux de t’avoir chipé ta deuxième place adorée ?
- Ne dis pas de bêtises ! lui rétorqua Hester dont les joues avaient pourtant pris une teinte rouge tomate. Je suis au-dessus de tout ça !
- Voyez-vous ça ? ironisa Tina d’un horrible ton supérieur. Alors peut-être veux-tu que je te signe un autographe, qui sait ? Dans quelques années, il vaudra sûrement très cher !
- Arrête tes âneries, Tina ! vociféra Hester qui fit tourner plusieurs têtes sur le quai. Je sais ce que tu as fait !
- Plaît-il ? fit Tina d’un ton faussement étonné.
- Tu as triché, Tina ! Tu as triché et tu sais très bien de quoi je parle !
Les deux rivales se toisèrent du regard un moment. Tina se raidit puis se détendit presqu’aussitôt.
- Et alors ? dit-elle avec un mépris retrouvé. Tu vas faire quoi ? Tout cafter aux profs ? Leur dire que j’ai empoisonné le jus de citrouille de ce crétin d’Ukkel pour qu’il s’évanouisse à la première goutte de sang versée. En plus, ça a falli rater…
- C’était donc bien toi ? fit Hester, fulminante. C’est toi qui lui as donné de la Potion d’Hémophilie pendant un mois ! Tu te rends compte de ce que tu as fait ? Et si…
- Et si quoi, idiote ? s’emporta Tina. Et si quoi ? Et si cet abruti avait gagné, on se serait retrouvés humiliés et davantage malmenés qu’on ne l’était déjà. Oui, j’ai séduit ce gros balourd pour le freiner dans ses pulsions violentes et ses désirs débiles, oui je l’ai drogué pendant des mois ne pas qu’il gagne. Et oui, je suis fière d’avoir fait ça car contrairement à toi qui ne te préoccupe que de tes recherches et de faire la fouine un peu partout, moi je me bouge pour mes camarades et je leur ai donné la revanche qu’ils méritaient : Ukkel a terminé dernier grâce à moi, et si je devais recommencer, je le ferai. Maintenant, dégage ! J’aimerais récupérer un wagon libre pour éviter d’avoir à en partager un avec toi.
Elle quitta donc une Hester choquée et scandalisée pour aller rejoindre ses amies, les jumelles Pratt, qui avaient déjà trouvé une place dans un compartiment inoccupé. Pendant plusieurs secondes, Hester fut incapable de prononcer la moindre parole, au bord des larmes, elle finit par s’engouffrer dans le train et ne rejoint ses amis de Serdaigle qu’une fois les yeux secs.
Ce qu’elle n’avait pas remarqué, c’était qu’une des fenêtres du wagon d’à côté était ouverte et qu’à l’intérieur du wagon, Nathan avait tout entendu.
Songeur, il essayait de prendre le parti d’Hester car il connaissait Tina de réputation et savait qu’elle n’était qu’une garce insupportable qui ne pouvait s’empêcher d’attirer l’attention sur elle et sa beauté. Cependant, le jeune Gryffondor ne put ignorer ce geste gourageux qu’aucun, pas même lui, n’aurait songé à faire. Et alors que le train se mettait en branle, il se rendit compte qu’il ne pouvait s’empêcher d’approuver, de respecter et même d’admirer le choix de Tina.
Alors que le Poudlard Express disparaissait à l’horizon dans un nuage de fumée, le bateau de Durmstrang se laissait engloutir par les vagues du lac qui les ramèneraient à leur école dans le grand nord. Au-dessus d’eux, l’immense carrosse de Beauxbâtons survola un moment l’antique locomotive rouge ; quand leurs chemins se séparèrent, de longues trainées bleues et or se tracèrent sur le sillage le l’immense véhicule.
- Ils vont me manquer, dit alors Sally à ses camarades qui regardaient avec elle le carosse s’éloigner.
- Nous les reverrons peut-être lors du prochain Tournoi dans cinq ans à Beauxbâtons, lança Eric avec un petit sourire, en tout cas, cela ne nous empêchera pas de donner le meilleur de nous-mêmes l’année prochaine encore !
Ce fut par un mélange d’éclats de rire et de vives affirmations que fut accueillie la remarque d’Eric.
Il en avait fait le serment à la directrice, il mènerait Poufsouffle vers sa gloire, et refusait d’abandonner si proche du but !
Au même moment, aux confins de la Roumanie, Hagrid était inquiet, il n’avait pas eu de nouvelles de Dean depuis trop longtemps et savait que cela ne présageait rien de bon.
Harry et Ernie lui avaient conseillé d’ouvrir l’œil et de rester alerte, mais pour le moment, rien ne semblait perturber ses jours paisibles en Europe de l’Est. Si vraiment quelque chose s’était passée, il aurait reçu un patronus de la part de Dean. Ce sacré bon vieux chasseur ne laissait jamais rien au hasard.
Pourtant, ce sale pressentiment ne semblait pas vouloir quitter l’esprit de Hagrid, et lorsqu’il sortit de sa cabane pour aller couper du bois, il comprit enfin que quelque chose de grave s’était passé.
- Vulcain ! s’écria-t-il en accourant vers le phénix inanimé. Réveille-toi, bon sang de mille gargouilles !
Mais l’oiseau de feu qui gisait devant sa cabane ne réagissait pas, Hagrid en fut pétrifié. En tant qu’expert en créatures magiques, il était bien placé pour savoir qu’il n’existait qu’une façon de mettre fin à la vie d’un phénix ; il fallait tuer l’humain en qui il avait prêté allégeance.
Ainsi, en contemplant l’oiseau qui n’émettait aucune flamme et dont le cœur ne battait plus, Hagrid ne put s’empêcher de fondre en larmes car il avait compris la vérité : Dean Thomas ne reviendrait plus…
Fin.
Voili voilou, pour ceux qui suivent encore, merci d'avoir tenu jusqu'au bout. Je sais que j'ai un peu bâclé ma fin, mais ça fait trois ans que je suis sur ce tome, j'en pouvais plus. En ce qui concerne le trois, je ne compte pas m'y mettre tout de suite
Bises
à plus
Re: Harry Potter, l'Héritage
Bonjour Nevilli !
Je viens de finir les deux tomes que tu as écris et je tenais à te dire que j'ai adoré ! Même si je trouve que les élèves ont peut-être un peu trop tendance à travailler (ils sont là aussi pour s'amuser ).
Tu fais très très peu de fautes (sauf des fautes de frappes de temps en temps mais ça ne gène pas la lecture), j'aime bien aussi ton style d'écriture : tu prends le temps de détailler les endroits visités, les personnages etc. Leurs comportements sont d'ailleurs assez bien imaginés.
Une potterfiction de qualité et j'ai hâte de lire la suite ! Comment va réagir le ministère de la magie ? Quelles seront les aventures de la prochaine année de Nathan, Milo, Esther, Eric etc ? Raaaah, pas facile de rester patient.
J'ai vu qu'on ne pouvait plus publier sur le site de la gazette du sorcier, c'est dommage d'ailleurs. Si tu cherches un site sur lequel tu pourrais mettre en ligne ta fiction : http://www.imaginairepur.fr. Je suis un des fondateurs (potter321 est mon premier pseudo, j'y suis enregistré en tant que Ruijan) et je serai honoré si tu pouvais partager tes écrits sur ce site.
Mais bon ne faisons pas de publicité !
Merci pour ce merveilleux moment que j'ai passé à lire les deux tomes. J'espère que je pourrais lire les autres lorsque tu les auras écrits (si tu continues).
Dans tous les cas : BRAVO !
Je viens de finir les deux tomes que tu as écris et je tenais à te dire que j'ai adoré ! Même si je trouve que les élèves ont peut-être un peu trop tendance à travailler (ils sont là aussi pour s'amuser ).
Tu fais très très peu de fautes (sauf des fautes de frappes de temps en temps mais ça ne gène pas la lecture), j'aime bien aussi ton style d'écriture : tu prends le temps de détailler les endroits visités, les personnages etc. Leurs comportements sont d'ailleurs assez bien imaginés.
Une potterfiction de qualité et j'ai hâte de lire la suite ! Comment va réagir le ministère de la magie ? Quelles seront les aventures de la prochaine année de Nathan, Milo, Esther, Eric etc ? Raaaah, pas facile de rester patient.
J'ai vu qu'on ne pouvait plus publier sur le site de la gazette du sorcier, c'est dommage d'ailleurs. Si tu cherches un site sur lequel tu pourrais mettre en ligne ta fiction : http://www.imaginairepur.fr. Je suis un des fondateurs (potter321 est mon premier pseudo, j'y suis enregistré en tant que Ruijan) et je serai honoré si tu pouvais partager tes écrits sur ce site.
Mais bon ne faisons pas de publicité !
Merci pour ce merveilleux moment que j'ai passé à lire les deux tomes. J'espère que je pourrais lire les autres lorsque tu les auras écrits (si tu continues).
Dans tous les cas : BRAVO !
- Nevilli
- A.I.G.L.E de la Gazette
- Messages : 656
- Inscription : 30 juil. 2009, 18:02
- Je suis : Un sorcier
- Mon pseudo Pottermore : OrmeNoix29337
- Mes informations Pottermore : Maison Poufsouffle
Baguette en rouvre, 23,75cms, Coeur de dragon. Etonnamment sifflante
Re: Harry Potter, l'Héritage
Merci beaucoup, Potter321, d'avoir pu lire jusqu'à la fin, j'imagine que sur un écran, c'est pas toujours facile.
Ne t'inquiète pas, le tome trois est en cours (deux chapitres écrits jusqu'à maintenant), mais je préfère attendre un peu avant de publier le début.
A l'origine, j'ai écrit ça pour moi et mes potes potterfans qui voulaient une suite à Harry Potter. Je n'ai publié ici que pour avoir des avis extérieurs.
Du coup, je ne suis pas trop chaud pour le moment de continuer à publier ici, vu qu'en plus, dès que la taille d'un chapitre dépasse dix pages, c'est chaud d'être lu ^^. Enfin bref, merci pour l'invitation sur ton site, j'y réfléchirai.
Mais honnêtement pour le moment, je préfère finir le tome 3 avant de publier quoi que ce soit d'autre. Et comme je dois faire passer les études avant tout, ça risque de prendre du temps. Mais bon, l'attente a du bon quelques fois ^^
Si tu veux des spoils cependant, c'est quand tu veux, le résumé détaillé est déjà écrit XD
Allez, j'arrête là mon monologue, et je te dis à bientôt
Merci encore
Ne t'inquiète pas, le tome trois est en cours (deux chapitres écrits jusqu'à maintenant), mais je préfère attendre un peu avant de publier le début.
A l'origine, j'ai écrit ça pour moi et mes potes potterfans qui voulaient une suite à Harry Potter. Je n'ai publié ici que pour avoir des avis extérieurs.
Du coup, je ne suis pas trop chaud pour le moment de continuer à publier ici, vu qu'en plus, dès que la taille d'un chapitre dépasse dix pages, c'est chaud d'être lu ^^. Enfin bref, merci pour l'invitation sur ton site, j'y réfléchirai.
Mais honnêtement pour le moment, je préfère finir le tome 3 avant de publier quoi que ce soit d'autre. Et comme je dois faire passer les études avant tout, ça risque de prendre du temps. Mais bon, l'attente a du bon quelques fois ^^
Si tu veux des spoils cependant, c'est quand tu veux, le résumé détaillé est déjà écrit XD
Allez, j'arrête là mon monologue, et je te dis à bientôt
Merci encore
Re: Harry Potter, l'Héritage
Salut, j'ai beaucoup la fin du tome 2 !
Je n'avais pas remarquer que ça fesait si longtemps que tu l'ecrivais et j'espère que tu auras le courage (parce qu'il en faut) pour écrire la suite.
Suite à l'initiative de Potter321, je ne peux que te proposer la plus grande banque de fanfictions du net: fanfiction.net .
Le site est en anglais mais il y a énormément de fanfictions françaises de qualités, surtout des Harry pOtter. La communauté française est très active et, normalement, tu devrais avoir pas mal de commentaires
Si tu veux mettre la Prophétie d'Eckellion mais que tu as la flemme de le mettre, je peux la mettre sous ton pseudo évidemment
Je te le redis, j'aime énormément ta Potterfiction pour son intrigue, et surtout le nombre de personnages traités !
Au plaisir de te relire, Ctuel
PS: si vous cherchez des fanfictions harry Potter, envoyez un message
EDIT: le site donné est adapté à la lecture, même sur mobile.
Je n'avais pas remarquer que ça fesait si longtemps que tu l'ecrivais et j'espère que tu auras le courage (parce qu'il en faut) pour écrire la suite.
Suite à l'initiative de Potter321, je ne peux que te proposer la plus grande banque de fanfictions du net: fanfiction.net .
Le site est en anglais mais il y a énormément de fanfictions françaises de qualités, surtout des Harry pOtter. La communauté française est très active et, normalement, tu devrais avoir pas mal de commentaires
Si tu veux mettre la Prophétie d'Eckellion mais que tu as la flemme de le mettre, je peux la mettre sous ton pseudo évidemment
Je te le redis, j'aime énormément ta Potterfiction pour son intrigue, et surtout le nombre de personnages traités !
Au plaisir de te relire, Ctuel
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EDIT: le site donné est adapté à la lecture, même sur mobile.
- Nevilli
- A.I.G.L.E de la Gazette
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- Inscription : 30 juil. 2009, 18:02
- Je suis : Un sorcier
- Mon pseudo Pottermore : OrmeNoix29337
- Mes informations Pottermore : Maison Poufsouffle
Baguette en rouvre, 23,75cms, Coeur de dragon. Etonnamment sifflante
Re: Harry Potter, l'Héritage
Merci beaucoup pour le commentaire et l'invitation, Ctuel. Pareil que pour potter321, je vais y réfléchir. Le truc c'est que j'aimerais vraiment finir ce tome, ou au moins en être arrivé à dix chapitres (pour l'instant, j'en suis à l'écriture du sixième). Je parle en connaissance de cause, c'est pas toujours évident d'avoir à attendre plusieurs semaines avant de pouvoir lire la suite (une histoire harry potter, ça se lit d'une traite, question d'honneur !)
Là je suis en pleines révisions d'exams, donc ça risque de prendre du temps, mais je vous promets que dès que je suis débarrassé de tout ça, je continue les publications à peu près une fois par semaine
Nevilli
Là je suis en pleines révisions d'exams, donc ça risque de prendre du temps, mais je vous promets que dès que je suis débarrassé de tout ça, je continue les publications à peu près une fois par semaine
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3. La guerre des Hybrides
Oups pour le double post. Tant pis !
Bon, voici le troisième tome de ma fanfiction, il s'intitule "La guerre des Hybrides"
J'espère que le premier chapitre vous plaira.
Edit 16 avril : bon en fait, comme maintenant, la section potterfictions remarche, j'ai effacé le premier chapitre et mis les onze premiers chapitres là où il faut. Voici le lien :
http://www.gazette-du-sorcier.com/potte ... hp?id=1630
Voilà qui vous fait un peu de lecture en attendant que je finisse le chapitre douze.
En espérant que cela vous plaise.
A bientôt
Bon, voici le troisième tome de ma fanfiction, il s'intitule "La guerre des Hybrides"
J'espère que le premier chapitre vous plaira.
Edit 16 avril : bon en fait, comme maintenant, la section potterfictions remarche, j'ai effacé le premier chapitre et mis les onze premiers chapitres là où il faut. Voici le lien :
http://www.gazette-du-sorcier.com/potte ... hp?id=1630
Voilà qui vous fait un peu de lecture en attendant que je finisse le chapitre douze.
En espérant que cela vous plaise.
A bientôt
- Flo_92
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Re: Harry Potter, l'Héritage
Je n'ai lu que le premier chapitre et pourtant j'ai pas lu le reste. Pourtant j'aurai peut-être du joué à la loterie.....
Les potterfic qui refonctionnent et 11 chapites d'un seul coup tu nous gâtes. Mieux que Noël
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Ron/Hermione ; Harry/Ginny
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