Spoiler (cliquez pour révéler) : 1996
Jour 1
Tilleul, 27,5 cm et crin de licorne. Mona n'avait jamais autant usé sa baguette magique que durant l'année écoulée. Elle l'observa avec affection, ravie de tenir son alliée entre ses mains. Sa baguette en l'air, elle la fit glisser le long des baies vitrées de la véranda de ses parents. Les carreaux encerclés s'illuminèrent d'une vive lumière bleue un court instant. Mona épia les environs moldus avec inquiétude. Mr Wilson écartait un rideau fleuri pour regarder dans la direction de Mona. Elle lui fit un signe de la main et cacha précipitamment sa baguette. Inutilement, évidemment. Depuis sa construction, les vitres de la véranda étaient insondables et probablement proches de l'indestructibilité à présent que Mona y avait ajouté sa touche. Monsieur Wilson scrutait les environs sans comprendre d'où provenait la lumière bleue.
— Tu en es où ?
Terence croisait les bras, accolé contre l'encadrement en bois. Sous cet éclairage, le jeune frère de Mona lui parut brusquement plus vieux.
Et tu te plains ? Parce que pour info, chaque fois que je vous retrouve tous, vous avez pris un an. Vous réalisez que Terence a trente-quatre ans et sa sœur trente-cinq ? C'est dingue !
Oui, pardon : bonjour les lecteurs ! Ça fait longtemps, comment ça va ? De mon côté, la routine, ne pas avoir de vie est assez handicapant dans les conversations. Mais ça me gênera pas pour vous donner mon avis. Donc, nous sommes en juin 1996, le 12 pour être précis. Oui, un monsieur va mourir bientôt et non, ce n'est pas Terence à mon grand regret. Quoique. Mona se décide peut-être à accomplir mon souhait le plus cher...
— Essaye de m'attaquer ici, dit-elle.
— Je vais être considéré comme agresseur ? s'étonna Terence.
— Bien sûr. Imagine que tu rappliques en étant ensorcelé, la maison ne fera pas la différence. Elle ne protège que moi, nos parents et les enfants.
Terence grogna généreusement. Sa sœur s'abstint de rétorquer en le voyant sortir sa baguette et la pointer vers elle.
— Stupéfix !
Mona prit le sort sans broncher et tomba en arrière, heurtant un fauteuil en osier furibond. Une lumière bleue émanait à présent des vitres. Mona, exaspérée par la bêtise de son frère, le regarda devenir livide. Les trois fauteuils en osier se ruaient sur lui — accoudoirs aiguisés — prêts à l’éventrer.
— Arrête-les ! hurla Terence.
Mona pesta intérieurement, involontairement immobile. Son frère l'ayant stupéfiée, plusieurs minutes lui seraient nécessaires pour stopper le massacre annoncé.
Pour apprécier un tel spectacle, il faudrait des sièges confortables…
— DURO, INCENDIO ! hurla Terence.
Les fauteuils ralentissaient, brûlaient, mais continuaient leurs attaques malgré les réprimandes du sorcier.
Quelle fin tragique pour Terence, finir empalé par le pied d'une chaise de véranda.
— Finite !
Les restes calcinés et durcis des fauteuils tombèrent sur le sol. Terence pivota vivement vers son père. Edgar Moon, baguette au poing, regarda tour à tour ses enfants et les restes des fauteuils. Il pointa alors sa baguette magique sur sa fille.
— Finite.
Mona sentit les effets du sortilège se dissiper et se leva aussi vite que possible.
— Ce n'est pas le moment de jouer avec le mobilier, grogna Edgar en remettant sa baguette dans sa poche.
Les vilains garnements !
Il tourna les talons sans quémander d'explication. Mona attendit qu'il disparaisse pour hurler sur son frère.
— Tu as une idée qu'il me faudra pour réparer tes dégâts !
— Mes dégâts ? Ces choses voulaient me tuer !
— Elles sont programmées pour tuer, souligna Mona. Elles fonctionnent parfaitement !
On a donc failli perdre Terence ! Flûte ! Zut !
— C'est de ta faute, dit-il. Tu ne m'as pas aidé.
— Tu m'as stupéfiée !
— Tu me l'as demandé !
— Je t'ai demandé de m'agresser, rappela Mona. Pas de me mettre dans l'incapacité de mettre fin à l'offensive de la véranda qui allait suivre.
— Comment voulais-tu que je devine que les fauteuils m'attaqueraient !
— Peut-être parce que j'ai jeté ce sortilège sur tes propres chaises !
Terence recula, surprit.
— Mes chaises ? Chez moi ?
— Bien sûr, dit Mona. Tu ne le savais pas ? Elles forment une barrière de protection devant les enfants.
— Ah d'accord... déglutit Terence choqué. Autre chose ?
— Tes rideaux sont équipés d'un sortilège d'étranglement.
— Ah, c'était ça… dit-il vaguement.
Sans rien ajouter de plus, il tourna les talons comme son père et s'éloigna.
— Attends, tu m'aides là ! ordonna Mona.
Il leva la main sans s’arrêter.
Il prend la fuite de peur que l'osier s'éveille de nouveau ?
— Terence ! grogna Mona.
Il fallut plus d'une heure à Mona pour tout remettre en place ; Terence avait pris soin de quitter la maison.
S'il se fait étrangler par ses rideaux, on lui pardonne.
C'est son épouse que Mona retrouva dans le bureau en compagnie d'un Gornuk grognon et d'un Spudmore soucieux.
— C'est curieux tout de même, dit-il.
Je trouve pas, un Spudmore soucieux et un Gornuk grognon, je trouve ça assez habituel.
— La baisse de nos ventes est due au climat actuel, expliqua Irène. Entre l'évasion de tous ces prisonniers et ces rumeurs renforcées par le renvoi de Dumbledore. Les gens ne veulent plus acheter de produit de luxe comme l'éclair de Feu. Mais nous avons toujours une liste d'attente. Il faut saisir cette période comme une chance pour réduire cette fameuse liste d'attente.
Gornuk grimaça, peu convaincu.
— Ça ne fera qu'empirer, dit-il.
— Pourquoi cela empirait-il ? s'étonna Spudmore. La Gazette ne cesse de répéter que l'arrestation des fugitifs est imminente.
— La Gazette ment, intervint Mona en apparaissant.
À sa décharge, annoncer la lente, mais certaine prise de pouvoir de Voldemort c'est un peu flippant. Bien que plus vendeur.
— Comme souvent, dit Gornuk. Maintenant que votre espèce est touchée par ces mensonges, vous semblez en prendre conscience.
Mona et Irène échangèrent un regard.
— Être un Moon par les temps qui courent n'est pas bien vu, continua Gornuk. J'ai remarqué qu'aucune publicité n'est parue dans la Gazette depuis des mois.
— Nous avons investi principalement à l'étranger, justifia Irène. Béa passe beaucoup de temps à conquérir de nouveaux marchés. Et cela fonctionne, nos dernières commandes ne viennent plus majoritairement du Royaume-Uni.
Rien à voir avec le fait que la Gazette du Sorcier snobe vos hiboux.
Gornuk lui adressa un sourire condescendant.
— Ça n'ira pas en s'arrangeant, dit-il.
— Pour personne, coupa Edgar sèchement.
Gornuk ne répliqua rien, Spudmore semblait sur le point de poser des questions, mais s’abstient, gardant sous silence ses inquiétudes. Tous deux prirent bientôt congé de la famille, méprisant l'invitation de Magda pour une collation.
— Tutic avait fait des cakes à l'abricot, geint Magda lorsque la porte se referma sur les deux associés.
— ça en fera plus pour nous, dit Irène en attrapant une assiette.
— Pas pour toi, interdit Magda. Montre-toi raisonnable.
Magda regarda ouvertement sa belle-fille de haut en bas.
Je savais bien qu'elle avait grossi.
— Quoi ? s'indigna Irène. J'ai perdu la moitié de mes kilos pris durant la grossesse de Wallace.
What ? T'as encore pondu ? Et après Damon et Marine, tu as osé appeler ton dernier fils Wallace, c'est légèrement salace comme prénom.
— Il est né en novembre, houspilla Magda. Tu finiras par ne plus pouvoir perdre le reste comme la grossesse de Hugh a été fatale à ma ligne.
Edgar assistait à la scène d'un œil vitreux, Mona ne put s’empêcher de réprimer un sourire.
Ton père s'emmerde et toi, ça te fait rire.
— Toi tu manges en revanche ! ordonna Magda. Tu t'es enfin décidé à perdre les derniers kilos qui te restaient de ta grossesse de Malorie. Et tu as surtout l'air malade.
— Je suis fatiguée, expliqua Mona.
Passer sa journée à jeter des sortilèges, ça épuise.
— Mange, imposa Magda en lui tendant l'assiette arrachée à Irène.
Mona saisit l'un des cakes et le goûta sans le savourer.
— Au cas où vous ne le remarqueriez pas, les invitations mondaines se font de plus en plus rares, souligna Magda. Aucune de mes filles ou belles-filles n'est vraiment belle. Je ne vous en blâme pas, je n'ai jamais été magnifique moi-même — , mais faites un effort. Surtout en ces temps troublés.
C'est compris les moches ?
— Merci Mère, dit Mona avec sarcasme.
Magda fit pivoter ses talons. En silence, Edgar fila à son tour.
— Hé la blafarde maigrichonne, dit Irène. T'enverrais pas les cakes à une grosse vache ?
Mona et Irène s'installèrent dans la cuisine auprès de Tutic qui s'affairait pour le dîner de ses maîtres. Des cakes, du thé et un exemplaire de la Gazette du Sorcier, les deux femmes papotaient, sans la légèreté à laquelle elles s'étaient habituées des années auparavant.
— McGonagall est à Sainte Mangouste, annonça Irène.
— Il se passe vraiment de drôle de chose à Poudlard, dit Mona.
— Pourquoi mettre Dolores Ombrage à un poste éducatif ? C'est complètement stupide.
Elle offre une grande leçon aux élèves au contraire : la vie est une pute sadomasochiste lorsqu'une sadique a le pouvoir.
— Complètement, confirma Mona. Elle n'est pas là-bas pour enseigner.
— Que dit Malorie dans ses lettres ?
Que malgré sa petite baguette, Ombrage la met bien profond à tout le monde.
— Que le courrier est contrôlé, dévoila Mona. Elle m'explique simplement qu'elle reste en retrait, mais elle me ment.
— Comment le sais-tu ?
— Je t'ai parlé du départ tonitruant de Fred et George de l'école ?
— Les feux d'artifice ? Oui.
— Je crois qu'elle a récupéré quelques feux et autres babioles…
— Elle risque le renvoi, dit Irène inquiète.
— Cette année, elle n'a jamais été réprimandée, je n'ai reçu aucune lettre en dehors d'un mot de l'infirmière me signalant la présence de Malorie à l'infirmerie.
— Tu penses qu'elle s'est calmée ?
— Non, j'en déduis qu'elle a gagné en habileté.
Jour 2 :
En ouvrant son courrier ce matin-là, Mona comprit qu'elle avait parlé trop vite à Irène en découvrant le nom de Dolores Ombrage à la fin de la lettre très officielle qu'elle avait reçue. La nouvelle directrice de Poudlard informait Mona qu'une violente explosion avait eu lieu dans le couloir menant à son bureau. La directrice de Poudlard avait formellement identifié des cochons volants. Des Feuxfous Fuseboum, création déjà apparentée à Fred et George Weasley. Tous les élèves se trouvant à proximité des lieux avaient été arrêtés, interrogés et le seraient de nouveau. Malorie en faisait partie, parmi d'autres. Visiblement, la jeune sorcière n’inquiétait pas plus que ça Dolorès Ombrage. La lettre n'était qu'informative. Une erreur pour la directrice, Mona n'avait aucun doute quant à l'implication de sa progéniture dans cet incident. Se saisissant d'une plume et d'un parchemin, elle écrivit à l’intention de Malorie une courte missive lui souhaitant bonne chance pour ses BUSES de Défense contre les forces du mal qu'elle passait ce jour. Elle mentionna rapidement le hibou d'Ombrage et communiqua à sa fille sa volonté de la voir vite écartée de cette mésaventure.
Soignant les petites plaies infligées par Dame de Fane alors que Mona lui attachait la lettre, elle repensa à sa propre scolarité. Elle-même ne respectait pas vraiment le règlement lorsqu'il s'agissait de faire des expériences avec Rogue.
Magiques ! Des Expériences magiques ! Bandes de pervers !
Et maintenant, ce travail commencé à Poudlard lui était d'une grande utilité, sa plus grande fierté.
Sinon, tu as aussi une fille…
Mona se demanda un instant si Rogue avait continué cette expérimentation en solitaire, celle sur le vol.
Mouis… ça me dit quelque chose, une chauve-souris qui s'envole. Un Maître des Ténèbres aussi au passage.
Invitée pour le thé, Mona rejoignit le 12 square Grimmaurd et se fit ouvrir la porte par Waha.
Pardon ? Tu te rends au quartier général de l'Ordre de Phénix ? Comme ça, pour le thé ?
— Salut ! dit Mona surprise.
— Salut, rétorqua Waha surprise et amusée.
Elle conduisit silencieusement Mona dans la cuisine. Le tableau de Walburga Black toujours indétrônable gênait toute conversation audible. Elle referma la porte de la cuisine et se tourna vers son amie.
— Je me demandais pourquoi Sirius était si pressé d'écourter la réunion, dit-elle. D'habitude, il rechigne à nous laisser partir.
— Il m'a invité pour le thé, dévoila Mona en masquant son embarras.
— C'est souvent…
Mona haussa les épaules avec une mine agacée.
— Et sinon, comment vas-tu ? On ne te voit pas beaucoup ces derniers temps.
— Je suis pas mal occupée, avoua Waha.
Ta pote est dans l'action elle ! Toi à part attaquer ton frère avec des fauteuils, tu ne fais pas grand-chose. Même si c'était vraiment très drôle. Recommence.
Mona observa enfin les sorciers présents dans la pièce. Sirius lui adressait un regard désolé, il discutait avec un sorcier du ministère, Kingsley Shacklebolt, un homme noir que Mona croisait fréquemment en ce moment. Un peu plus loin, Remus était penché sur la carte d'un bâtiment en compagnie d'une jeune femme aux cheveux roses. En voyant Mona, Remus replia rapidement le plan.
— Mona, comment vas-tu ?
— Bien et toi ?
— Bien, je te présente Nymphadora Tonks, dit Remus.
— Je préfère qu'on m'appelle Tonks, expliqua la jeune sorcière avec un sourire.
— Tu es la cousine de Sirius, conclut Mona.
— Exactement. Et toi, tu es Mona Moon. J'entends beaucoup parler de toi. La seule sorcière n'appartenant pas à l'Ordre autorisée à aller et venir dans le quartier général.
— J'organise la protection de ma famille, dit Mona. Chose que l'Ordre orchestrait avant, ça me donne quelques privilèges.
— J'ai vu tes protections sur le toit, elles justifient à elles seules ta présence.
Elle partit avec un sourire complice, suivit par Remus, tout aussi amusé. Mona se sentait particulièrement mal à l'aise. Elle n'avait pas vraiment de raison d’être là en dehors de l'invitation amicale de Sirius qui ne trompait personne.
— On se revoit à notre prochaine réunion de filles, dit Waha. À moins que tu aies prévu d'enfin rejoindre l'Ordre du Phénix officiellement. Ou bien que tu officialises d'autres choses…
Genre sa relation avec Sirius ? À quoi bon ? Il meurt d'ici quelques jours.
— Ça ira, merci, coupa Mona gênée.
Waha quitta à son tour la cuisine alors que Kingsley se pressa à sa suite.
— Difficile de ne pas être d'accord avec Waha, tu aurais parfaitement ta place parmi nous.
— Merci, Kingsley, je suis flattée. Mais je trouve que ma famille a suffisamment donné pour l'Ordre.
— Et l'Ordre a beaucoup donné pour ta famille, rappela-t-il sans sourciller.
— Je ne l'oublie pas non plus.
— D'un point de vue personnel, dit-il. Je pense que les missions avec toi seraient particulièrement amusantes.
Il s'éloigna à son tour, laissant à Mona le soin de décrypter sa dernière réplique. Kingsley n'avait pas encore eu le temps de découvrir le degré de maladresses magiques de Mona. À ses yeux, ses réussites tenaient toujours du miracle.
Espèce de fausse modeste, pour tes récentes créations, OK tu doutes un peu. Pour les anciennes, tu es parfaitement sûre de toi. Je pense simplement que Kingsley t'imagine amusante, pour de vrai. Oui, moi aussi je trouve ça stupéfiant.
— J'ai le droit d'assister à un tel défilé d'adhérents à l'Ordre du Phénix ? s'étonna Mona lorsqu'elle se retrouva seule avec Sirius.
— Oui, Dumbledore aime te savoir dans nos pattes, dit Sirius en se levant. Ce sont ses mots.
— Ce sont ses mots ? rétorqua Mona sceptique.
— Pas textuellement ses mots, corrigea Sirius. Mais grossièrement, c'est le message qu'il a voulu nous faire passer.
— Et dans quel but ? demanda-t-elle alors que Sirius l'enlaçait.
— Je suppose qui souhaite t'inciter à nous rejoindre.
— Vraiment ?
— C'est ce que tout le monde pense en tout cas, dit-il avant de l'embrasser.
Mona l’enlaça à son tour, caressant ses cheveux.
— Le Maître veut-il que je cuisine ?
Mona et Sirius cessèrent aussitôt de s'embrasser, baissant d'unisson la tête vers l'elfe de Maison.
— Le Maître est très étonné que tu deviennes tout à coup aussi serviable.
— Kreattur ne vit que pour servir la maison des Black.
— Va la servir plus loin !
Kreattur s'éloigna et Sirius entreprit de reprendre ses activités. Mais Mona, refroidie, s'était déjà écartée.
— Sale bête, maugréa Sirius.
Mais il est très bien ce Kreattur ! Je ne vois pas ce qu'on peut lui reprocher !
En soirée, après réception d'une lettre alarmante, Mona rejoignit la somptueuse maison des Bondupois. Honorine salua l'amie de sa mère et fut rapidement conviée à rejoindre sa chambre et à s'y enfermer.
— Mona et moi devons parler de choses d'adultes, dit-elle.
La fillette, légèrement outrée, obéit docilement, suivit discrètement par l'elfe de maison qui avait visiblement des ordres.
— Qu'est-ce qui se passe ? dit Mona en suivant le pas précipité de son amie. Arnold n'est pas là ?
— Il travaille souvent très tard en ce moment.
— Tu parlais d'un épouvantard dans ta lettre.
— Oui, j'ai retrouvé une vieille malle, raconta Grace. Elle contenait un épouvantard.
— Et mon aide t'est nécessaire pour t'en débarrasser ? s'étonna Mona.
— Non, je m'en suis débarrassée toute seule, dit Grace vexée. L'ennui, c'est que j'ai un peu paniqué et j'ai projeté l'épouvantard contre le mur du salon.
Arrivée devant le fameux mur, Mona le regarda avec attention et comprit tout de suite où son amie voulait en venir. Elle sortit sa baguette magique et chercha avec applications les ratés des protections.
Tu as protégé combien de maisons au juste ?
— Je croyais que les défenses devaient tenir contre de lourds maléfices, dit Grace presque comme un reproche.
— Pas si tu es l'auteur de la destruction, dévoila Mona. Je te rappelle que nous sommes les deux seuls maîtres de cette magie. Tu as voulu la détruire, elle s'est laissée détruire.
— C'était pas le but, dit Grace.
— C'est une magie intelligente, mais pas à ce point.
Si vous en êtes les deux seuls maîtres déjà… Oui, je sous-entends qu'elles sont cruches.
Grace maugréa, pendant que Mona évaluait l'étendue des dégâts.
— Arnold va bientôt rentrer.
— Alors, ne tardons pas, conclut Mona. On ressoude la grille.
Mona tapota sa baguette magique dans sa main gauche et doucement l'éloigna formant de petits cercles. Une vapeur bleue tourbillonnante se créa, Mona dévia le tourbillon, pour dessiner une sphère de vapeur filandreuse.
— Prête ?
Grace sortit à son tour sa baguette et acquiesça. Elle pointa à son tour sa baguette sur la sphère et attrapa l'un des filaments, Mona fit la même chose de son côté. Les sorcières s'éloignèrent l'une de l'autre, rejoignant les pans opposés du mur. Lentement, elles reformèrent la grille détruite, se nourrissant de la sphère de plus en plus lumineuse. L'activité gardait toute leur attention silencieuse durant de très longues minutes.
Bon OK, ça, c'est un peu badass.
— Grace ?
Mona et Grace se regardèrent avec panique, Arnold venait d'arriver dans le salon et le raccordement n'était pas terminé. Elles se pressèrent brusquement, tentant de rendre leurs gestes les plus précis possible. Avec soulagement, elles entendirent la voix de l'elfe de Maison interagir avec son Maître. Accélérant toujours plus leur manœuvre, les deux sorcières voyaient enfin le bout de leur besogne alors que des pas approchaient dans leur direction.
— Oui, merci, un bain me fera le plus grand bien.
— Il est déjà prêt, il va refroidir, insista l'elfe.
— Je vais juste saluer ma femme et son amie.
Les deux baguettes de Mona et Grace se rejoignirent sur la grille. Le mur s'éclaira d'un coup d'une vive lumière bleue. Grace rangea sa baguette et Mona fit disparaître les restes de la sphère.
— C'était quoi ? questionna Bondupois en arrivant devant les deux femmes.
— Quoi donc Arnold ? demanda Grace d'une voix doucereuse.
— Cette lumière ?
— Une licorne ! dit Mona avec évidence.
Une licorne ? Sérieusement ? Oubliez le « badass » et conservez-le « cruche ».
Mona qui tenait toujours sa baguette à la main la leva et fit apparaître dans les airs une licorne bleuâtre qui gambada gentiment avant de s'évaporer.
— Ah, c'était ça, dit-il rassuré.
— On s'amuse un peu, mentit Grace avec un sourire.
— Comment vas-tu, Mona ?
— Très bien et toi ?
— Bien, bien… et ton oncle ?
— Arthur ? Bien, dit Mona. Il est complètement remis.
— Tu sais, nous cherchons toujours les failles de sécurité, raconta Bondupois. Je ne comprends pas comment un serpent de cette taille a pu pénétrer au ministère et disparaître sans qu'on puisse l’arrêter.
— Peut-être avec une complicité intérieure, suggéra Mona.
— Une ? dit Bondupois. Entre toutes ses rumeurs et cette drôle d'agitation autour du département des mystères. La question, c'est plutôt : combien de sorciers nous trahissent ?
Il est plus lucide qu'il en a l'air le Bondupois. Si on excepte la licorne.
Un jour, Mona Moon sera une rebelle FIC TERMINEE
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- gaelle31
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 123 : 1996 : Pour la protection de votre domicile, ayez les bons réflexes
Spoiler (cliquez pour révéler) :
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 124 : 1996 : Le risque inconsidéré des escarpins
Spoiler (cliquez pour révéler) : Jour 3
En arpentant les pavés creusés, Mona regretta amèrement de ne pas avoir équipé ses chaussures à talons d'un sortilège de stabilisation. Une invention suggérée par Waha lors d'une double chute mémorable quelques années auparavant. Son attention concentrée sur ses pieds, Mona ne se vit pas arriver devant le salon de thé moldu ou Kathy lui avait donné rendez-vous. Elle y était déjà venue une première fois, les pâtisseries étaient bonnes malgré un aspect pas forcément ragoutant. Les thés en revanche étaient d'une banalité affligeante, un comble pour un salon de thé. En poussant la porte au bruit scintillant, pas un sourire n’accueillit Mona. La patronne leva à peine un regard vers sa nouvelle cliente. Les tables étaient pratiquement toutes occupées, le principal attrait des moldus pour cet établissement n'avait qu'une explication pour Mona : la bestiole poilue qui lui léchait les pieds depuis son arrivée.
Non, on ne parle pas de Sirius !
Le petit chien gris aux longs poils maculés ne devait pas voir grand-chose de son environnement, sa vision étant obscurcie par une espèce de frange de poil crasseuse. Mona s'était promis qu'un jour elle dégagerait la vue de cet animal d'un coup de baguette magique. C'était d'ailleurs peut-être pour cette raison qu'il continuait de se frotter à la sorcière. Il quémandait son aide. Kathy s'était installée au fond du salon de thé et avait déjà commandé une théière d'eau chaude.
— Tu t'es perdu ? questionna la moldue.
— Arpenter ces pavés demande une certaine prudence, rétorqua Mona en s'asseyant lourdement.
— Je soupçonne un complot masculin, dit Kathy. J'ai coincé un escarpin hier en allant acheter du lait.
— Parce que tu vas acheter du lait en escarpin toi ?
— Ce sont les rouges, justifia Kathy. Je dois les porter une fois par semaine au moins sinon ils se vexent.
— Ils n'ont pas dû apprécier de se retrouver coincés entre deux pavés.
— Ils garderont à vie une cicatrice, dévoila Kathy.
— Dure la vie d'escarpin à tes pieds…
— Prête pour un choix fatidique ?
— Annonce ! ordonna Mona.
— Fondant au chocolat ou tarte aux framboises.
— Hou ! dit Mona en rivant ses yeux vers la vitrine à gâteau du jour. Compliqué.
— Je testerais bien le crumble aux cassis sinon, confia Kathy.
— Je croyais qu'on ne faisait pas mention des pâtisseries à la carte, seulement celles du jour ! râla Mona.
— Oui, mais... Tu vois, le crumble a crié mon nom lorsque je suis entré.
— Et ton cul il a dit quoi ? questionna Mona.
— Il a dit « commande avant de voir ta pote maigrichonne se pointer et culpabiliser ».
— Maigrichonne ? s’offusqua Mona.
— C'est ton Sirius qui te fait retrouver la ligne ?
— Des préoccupations au travail, rétorqua Mona en sentant que la conversation prenait un tour qui ne lui plaisait pas.
— Mouais… dit Kathy peu convaincue.
— Et puis, je vois pas pourquoi tu râles, tu n'as pas repris tes kilos depuis que tu es revenu à Londres.
— Pas faux, admit Kathy. Alors que je suis en couple, c'était vraiment l'une de mes angoisses lorsque j'ai emménagé avec Chester.
— C'est différent, tu es heureuse avec Chester. Ton ex Gonzales ne te rendait pas heureuse.
— Pas faux, dit Kathy. Mais j'envisage de prendre du poids quand même.
— Dans ce cas, arrête avec ton choix cornélien et commande : le fondant, la tarte et le crumble.
— Pas cette fois. Peut-être lorsqu'il faudra que mon corps nourrisse une autre personne.
Mona regarda son amie avec incompréhension. Kathy eut un sourire timide.
— Tu veux un enfant ?
— C'est maintenant ou jamais, confia Kathy. J'ai 36 ans.
Ou jamais. Les gamins pullulent suffisamment dans cette histoire.
— Attends, attends, attends, coupa Mona choquée. Depuis quand ça te tourne dans la tête ?
— Depuis que c'est possible, Chester est un homme bien, il n'est pas contre, c'est une possibilité. Je n'avais jamais eu la possibilité de faire ça dans de bonnes conditions avant.
— Mais tu n'as jamais parlé… reprit Mona.
— Vous avez fait votre choix ?
Les deux femmes levèrent la tête vers la bougresse de patronne qui osait les interrompre.
— Tarte aux framboises et thé aux fruits rouges, dit Mona ayant fait son choix en une seconde.
— Je vais tester le crumble aux cassis, dévoila Kathy.
— Je n'ai plus de crumbles.
— Vous n'avez plus de crumbles ? répéta Kathy atterrée.
La moldue semblait aussi sidérée que Mona quelques minutes plus tôt en apprenant le souhait de son amie d'avoir un enfant.
Deux heures plus tard, les deux femmes se séparèrent, arpentant chacune de leur côté, les dangereux pavés. Cette escale au pays moldu loin de l'insouciance de la guerre avait donné un large sourire à Mona. Large sourire qui s’estompait progressivement. Sans prendre le temps de repasser par chez elle, Mona rejoignit le Terrier pour une petite mise à jour des protections de la maison.
— Est-ce que c'est les Moon ? demanda Molly en ouvrant la porte avant que Mona ne l'atteigne.
— Non, juste moi, dit Mona sans comprendre le sens de la question. Je suis une Moon, tout comme toi.
— Fred et George parlent d'ouvrir une boutique de farce et attrape, expliqua Molly en refermant la porte derrière sa nièce. La mise de fonds ne semble pas les préoccuper. Les Moon vont les aider ?
Sinon : bonjour, comment ça va ? La politesse, tout ça...
— Pas à ma connaissance, dit Mona prise d'un doute.
— Pas à ta connaissance ?
— Non, corrigea Mona. Aucun investissement de la sorte, ils ne nous ont pas contactés. Ils le pourraient, on pourrait les aider.
— Ne les encourage pas, pesta Molly. Ils ont abandonné leurs études, c'est suffisamment grave comme ça.
Fred et George choisirent cet instant pour arriver du jardin, suivi de leur père se déplaçant toujours avec une certaine difficulté.
— Qu'est-ce que vous faisiez ? attaqua Molly.
— On cueillait des prunes, dit Fred en mordant dans l'un des fruits.
— Tu leur donnes des conseils ? demanda Molly à son époux.
— Je faisais une simple balade, dit Arthur. Je dois marcher, ce sont les conseils du médicomage.
Molly grogna longuement avant de rejoindre la cuisine.
— Vous ouvrez votre boutique ? murmura Mona. Et sans demander l'aide de votre cousine ?
Bonjour, comment ça va ? La politesse, tout ça… deuxième édition.
— Nous n'avons pas besoin d'aide pour la boutique, plutôt pour un appartement sur Londres, chuchota George précipitamment.
— Qu'est-ce que vous mijotez encore ? pesta Molly en passant la tête dans le salon.
— Rien rien, dirent en chœur les deux jumeaux.
— Comme si cette semaine n'était pas assez stressante comme ça, grogna Molly.
— Ron se débrouille bien avec les Créatures magiques, dit Mona en songeant aux BUSES.
— Ça, je n'en suis pas sure. Et puis leur enseignement a été un peu chaotique ces derniers temps.
— Gobe-Planche avait l'air d’être un bon professeur, dit Mona.
— Hagrid aurait mieux fait de rester un peu plus longtemps avec les…
Elle se coupa d'elle-même, fautive.
— Où est-ce que tu souhaitais renforcer les protections ? dit Mona pour couper court à la gêne.
— Dehors, vers l'Est, montra Molly. J'aurais voulu créer une nouvelle zone plus large sur le chemin qui conduit ici. Au cas où des moldus se trouveraient dans le coin au moment d'une attaque.
Sans demander plus d'explication, Mona acquiesça et les deux femmes sortirent sur ledit chemin. Baguettes en avant, elles formèrent un arc dans les airs, rejoignant la bulle invisible dans laquelle se situait déjà le Terrier. De retour dans la maison, Mona fut gardée pour le dîner. Entre le plat et le dessert, la conversation dévia vers Dolores Ombrage.
— Elle est détestée par tout le monde, raconta Fred.
— Même les Serpentard la méprisent, dit George. Ils la considèrent juste comme utile parce qu'elle a réussi à faire virer Dumbledore.
— J'ai reçu une lettre de la part d'Ombrage, relata Mona. Apparemment, Malorie ferait partie d'une liste de potentiels suspects dans une série d'explosion de feux d'artifice.
— Ah… c'est… commença Fred gêné.
— C'est… curieux, fini George.
Jour 4
Panier sanguinolent à la main, Mona montait lentement les marches de la maison située au 12 square Grimmaurd, tentant de ne pas succomber aux nausées qui la menaçaient. L'odeur n'était pas particulièrement forte, elle en était consciente.
En même temps, on peut savoir ce que tu fous avec un panier de bidoche sanglante ? Tu nous rejoues une version gore du petit chaperon rouge ? Mieux encore, c'est de la viande de chien ?
Arrivée devant la porte de l'ancienne chambre de Walburga Black, Mona eut la surprise de la trouver fermée.
Tu te rends donc dans la chambre de la mère de ton amant avec de la viande dégoulinante de sang. Bien, bien, bien… T'expliques ?
Tout le monde avait pris l'habitude de laisser cette porte entrouverte. Mona l'ouvrit avec lenteur et découvrit Buck, ses ailes immenses dépliées. Prêt à attaquer. Devant lui se tenait le minuscule Kreattur, recroquevillé.
— Buck ! arrêta Mona.
L'animal ne prêta nullement attention à la sorcière et relevait à présent ses pattes avant vers l'elfe de maison. Le panier de Mona tomba sur le sol, elle arracha sa baguette de sa manche et la pointa vers Kreattur. L'elfe fit un bond en arrière de quelques mètres, évitant les sabots de Buck. L’hippogriffe essaya de se presser vers Kreattur, mais une chaîne le stoppa dans son élan.
— Ça suffit ! ordonna Mona tandis que Buck continuait de taper violemment du pied. Kreattur, qu'est-ce qui se passe ?
— Kreattur voulait caresser l'hippogriffe, justifia-t-il.
— Tu sais bien que les hippogriffes ont un caractère… délicat, dit Mona.
Caractère de merde, tu peux le dire.
— Kreattur avait oublié, lança-t-il en passant à côté de Mona.
T'avais oublié ? Buck a emménagé depuis des mois et tu as oublié qu'il a tendance à charger le quidam moyen ? Une seconde, quel jour sommes-nous ? L'allégeance de Kreattur ne serait pas tournée vers Bellatrix et Narcissa ?
Mona reprit son panier et s'approcha doucement de l'hippogriffe. Craintive, elle déposa le panier à terre sans trop s'avancer. Buck continuant de tournicoter, furibond.
— C'est du bœuf… lui dévoila Mona.
Ramène, des câpres, des échalotes, des cornichons, de quoi faire un assaisonnement et on fait une tartare party !
La créature renifla le panier et commença à engloutir son contenu.
— Que se passe-t-il ? dit Kingsley en entrant dans la pièce, nous avons entendu des coups de sabot.
— Buck et Kreattur ont essuyé un petit différent.
— Kreattur est venu ici ?
— C'est l'ancienne chambre de sa maîtresse, rappela Mona.
— Il y déambule forcément en pèlerinage.
Et voilà, maintenant j'ai l'image de Kreattur et Walburga Black en pleine copulation.
— On a besoin de toi en bas, dit Kingsley.
Mona se mordit la langue, elle refusait toujours d'adhérer à l'Ordre du Phénix, Kingsley ne pouvait lui demander de l'aide.
— Vous ne pouvez pas avoir besoin de moi, contredit-elle. Je voulais juste porter de la nourriture à Buck.
Le panier vidé, Mona tendit une main pour le récupérer. Un geste tendre de Buck l’arrêta, Mona lui caressa la tête avec plaisir.
— Rien à voir avec l'Ordre, dit Kingsley. Sirius et Severus sont dans la même pièce et…
Il n'acheva pas sa phrase, ne sachant quels mots employer.
— Et c'est une explication suffisante, termina Mona en se détournant de Buck.
Kingsley resta dans la chambre avec Buck, observant le pelage de l'animal. De son côté, Mona retrouva Sirius et Rogue dans la cuisine. Ils se tenaient face à face séparés par la table et rejoints par leur haine mutuelle.
— Prince ! dit Mona feignant de ne pas sentir le malaise ambiant. Ça me fait plaisir de te voir.
— Moi aussi, dit froidement Rogue sans détourner le regard de Sirius.
— Tu as lu le dernier article du magazine « les défis de l'enchantement » sur les sortilèges déviés du vol ?
Brusquement intéressé, Rogue cilla et tourna son visage vers Mona.
— Je n'ai plus trop de temps à accorder à ce type de lecture, expliqua-t-il avec une pointe de regret.
— Tu devrais lire celui-là, il te plaira. Je te l'enverrais avec mes annotations.
— Je veux bien, dit Rogue oubliant complètement Sirius.
Mais quelle vile manipulatrice !
— Parce que vous continuez à échanger du courrier et à vous fréquenter ? grogna Sirius.
— Ça te pose un problème ? demanda Rogue.
À moi, oui.
— Je crois que tu as suffisamment vu Mona comme ça, grommela-t-il.
— C'est pas parce que vous couchez ensemble qu'elle doit cesser de côtoyer ses amis, dit Rogue.
— Là, j'approuve, dit Mona. Mais Sirius et moi, nous ne…
— Si, on couche ensemble, coupa Sirius.
Pourquoi retournes-tu le couteau dans la plaie ?
— Tu vas quand même pas être jaloux de Prince ! s'offusqua Mona.
— Je ne suis pas jaloux, contredit Sirius. Je pense simplement que par le passé vous avez partagé suffisamment de moments ensemble. Des moments importants.
— On partage toujours des moments importants avec ses amis, justifia Mona.
Une expulsion vaginale par exemple !
— Je vais peut-être vous laisser, dit Rogue. Mona, on se contacte plus tard. Je signe Rosaire.
Il tourna les talons, mais la fureur de Sirius semblait avoir grossi d'un coup !
— Tiens, il y a ça aussi ! cria Sirius.
— Quoi ? Mon nom de code pour Mona ne te plaît pas ?
— Déjà, non, Rosaire c'est nul.
Merci, c'est un fait établi depuis plusieurs chapitres.
— Ensuite, tu as assisté à la naissance de Malorie, lança Sirius.
Mona sentit son estomac se contracter.
Le mien aussi, je n'ai pas d'estomac, mais c'est une image, commencez pas à chipoter.
— Je… quoi ? balbutia Rogue sans comprendre.
— Tu étais avec Mona à l'accouchement ! cracha Sirius.
— Oui, encore heureux, dit Rogue. Si Mona a pris le temps de te raconter ça, tu devrais me remercier de lui être venu en aide plutôt que d'avoir laissé sa mère s'occuper de la naissance de Malorie.
La voix de Rogue devenait de plus en plus lente.
— Ce n'était pas à toi de le faire…
— Grace, oui, c'était elle, mais…
Rogue se stoppa complètement. Le timbre de sa voix n'avait cessé d'évoluer, il réfléchissait. Mona sentit sa tête pivoter vers elle. Comprenant déjà ce qu'elle verrait dans ses yeux : la révélation.
— Sirius, tu peux nous laisser ? demanda Mona.
— Je suis chez moi, marmonna-t-il en sortant tout de même de la pièce.
Rogue et Mona le regardèrent se retirer, dès que la porte claqua, Rogue obliqua vers son amie.
— Sirius Black ! s'écria-t-il. Pourquoi lui ? Parmi tous les gus qui te tournaient autour à l'époque, tu as fait un enfant avec Sirius Black ?
— C'était un accident, murmura précipitamment Mona. Et… comment ça, tous les gus ?
— Un accident ? s'emporta Rogue. Quand un monsieur met son pénis dans ton vagin et que tu n'utilises pas de protection, c'est un risque inconsidéré, pas un accident.
Je plussoie le Visqueux !
— J'étais entre deux contraceptions, dit Mona. Et j'étais jeune !
— Et puis, pourquoi avoir dissimulé le fait que ce soit Black ? Tes parents auraient été ravis !
— Je te rappelle qu'une taupe de Tu-Sais-Qui se cachait parmi les proches des Potter.
— Tu pensais que c'était peut-être Black, donc tu t'es lancé dans un interrogatoire poussé de sa personne ?
— On peut changer de sujet ?
Non, ça fait quinze ans que j'attends qu'on t'engueule.
— J'aurais préféré Lupin, dit Rogue. C'est un loup-garou, une très bonne raison pour cacher...
— Où en es-tu dans les leçons d'occlumancie ? coupa Mona.
Tu comptes changer de sujet comme ça ? Rogue ne se laissera pas faire.
— Mes leçons d'occlumancie, répéta Rogue, feignant de ne pas comprendre.
— Oui, dit Mona. Les leçons d'occlumancie que Dumbledore t'a demandé de dispenser à Harry ?
— Ah ça…
Il se laisse faire, c'était gros comme une maison et le poisseux se laisse faire.
— Comment ça ? Ça ? s'offusqua Mona. Tu as arrêté de lui donner des leçons ?
— Toi, tu as fait un enfant avec Sirius Black.
Il n'y a rien de pire que de copuler avec Black.
— Prince, reprit Mona d'une voix qu'elle tentait d'apaiser. Tu dois reprendre ces leçons.
— Il a vu ma pensine.
— Depuis quand as-tu une pensine ?
— C'est celle de Dumbledore, expliqua-t-il. Il me l'a prêtée pour que je puisse supprimer certains souvenirs de mon esprit.
— Je croyais que Potter était un incapable, cita Mona.
— Il l'est, dit Rogue. Je prenais juste quelques précautions.
— Qu'as-tu voulu dissimuler à un adolescent de quinze ans ? Les gens que tu aurais pu assassiner ? Il s'en doute.
— Je n'ai jamais vraiment tué qui que ce soit, justifia Rogue.
Il aime bien regarder sans bouger par contre.
— Alors que caches-tu ?
— Les humiliations que son père et le père de ta fille m'ont fait subir.
Mona recula d'un pas.
— Résumons, dit-elle en tremblant de rage. Tu ne donnes plus de leçons à Harry parce qu'il a deux putains de décennies, son père t'a fait une ou deux farces ?
Mona était choquée d'avoir juré, presque autant que si elle avait prononcé le nom de Voldemort.
Je confirme, faudrait peut-être changer le rating de ta fic.
— Oui, répondit-il après un instant de réflexion.
— Espèce de… ! fulmina Mona rageuse.
Elle était incapable de trouver ses mots et l'envie de sortir sa baguette la démangeait.
Laisse-toi aller à tes pulsions !
— Tu es conscient que Harry aura un rôle à jouer dans le déroulement de la guerre, s'écria Mona. Tu as conscience qu'il vaut mieux qu'il reste en vie. Avec un minimum de protection ?
— Oui, je sais.
— Alors, fais-le !
— OK, céda Rogue platement. Demain, je trouverais une combine pour lui donner des leçons.
— Une combine ? répéta Mona.
— Les cours sont terminés pour les cinquièmes années, Potter n'aura plus besoin de cours de rattrapage en potion.
— Astronomie, dit soudain Mona.
— Oui, ce sont les épreuves qu'ils commenceront dans quelques heures.
Mona devait à tout prix envoyer une lettre d'encouragement à sa fille. Bien que Malorie n'en avait probablement cure de ces messages, Mona y tenait. Sans avertir son ami, elle quitta brusquement la pièce et monta les escaliers quatre à quatre. Sirius et Kingsley se trouvaient dans un petit salon au rez-de-chaussée. Sirius semblait se recroqueviller en voyant la sorcière.
— Je rentre chez moi, dévoila Mona. Je dois envoyer du courrier.
— Très bien, dit Kingsley. Severus Rogue est en un seul morceau ?
— Oui, je l'ai réparé pour vous, dit Mona.
— Ah d'accord, très bien, dit Kingsley sans vraiment comprendre. J'ai aussi un membre de l'Ordre indisponible trois jours par mois, si tu peux aussi le réparer...
— Là, je ne peux rien faire, avoua Mona. Pour celui-là, non plus.
D'un mouvement de tête, elle désigna Sirius.
— Qu'est-ce que j'ai fait ?
— Tu le sais très bien, grogna Mona. Pourquoi as-tu été lui parler de Rosaire ?
— C'est lui qui…
— Tu sais très bien de quoi je parle ! coupa Mona furieuse. Prince n'est pas idiot ! Il a parfaitement compris.
— Pas idiot, ça reste à prouver, maugréa Sirius.
— Pour le coup, c'est toi l'idiot !
Elle tourna les talons et se dirigea vers la porte d'entrée qu'elle referma si violemment que madame Black s'était probablement réveillée.
Mona, un instant d'attention s'il te plaît ! J'aimerais que tu retournes dans cette maison et que tu… parles plus gentiment que ça à Sirius. Genre déclaration d'amour et tout et tout… Parce qu'en fait… niveau timing... voilà… bon. Non ?
Jour 5
- Mage rousse
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Mage rousse »
Je viens de relire toute la fiction! C'est toujours aussi bon!!
Je sais que tu as dit que c'était ta dernière longue fanfic, mais comme Dumbeldore est mort avec le secret de Mérédith, je trouverais intéressant de voir la décendense de Malorie parler fourchelang et chercher l'origine de ce pouvoir.... Une idee comme ca... Si ça te tente!
Je sais que tu as dit que c'était ta dernière longue fanfic, mais comme Dumbeldore est mort avec le secret de Mérédith, je trouverais intéressant de voir la décendense de Malorie parler fourchelang et chercher l'origine de ce pouvoir.... Une idee comme ca... Si ça te tente!
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Alors normalement, j'ai prévu une autre histoire après Mona. Une histoire de mariage ou seront les 5 Moon.Mage rousse a écrit : Je sais que tu as dit que c'était ta dernière longue fanfic, mais comme Dumbeldore est mort avec le secret de Mérédith, je trouverais intéressant de voir la décendense de Malorie parler fourchelang et chercher l'origine de ce pouvoir.... Une idee comme ca... Si ça te tente!
En revanche, je ne parlerais pas de la descendance de Malorie.
Chapitre 125 : 1996 : De l'autre côté du voile
Spoiler (cliquez pour révéler) : Jour 5
Son neveu Tom sur les genoux, Mona l'observait manger, étalant plus de purée de pois sur sa bouille que dans sa bouche. En face de lui, Madeleine regardait son frère avec désapprobation.
— Mikic a mis du temps à cuisiner ton plat, dit la fillette. Tu dois le manger.
La purée de pois fait probablement un excellent masque revitalisant. Et si on barbouillait le visage d'Edgar ? Comme ça, juste pour lui revitaliser le visage.
En guise de réponse, Tom s'esclaffa. Hugh sourit à son tour et entreprit de nettoyer le visage de son fils.
— C'est très bon pourtant, dit-il en goûtant la purée.
Il tiqua légèrement dégouté et sourit en frottant son ventre. La ruse ne prit pas, Tom repoussa encore plus son plat.
— Mais si c'est très bon la purée de pois ! insista Hugh. Regarde, ta tante Mona adore ça !
— Vraiment ?
Hugh grogna et Mona dégusta la cuillère qu'il lui tendit. Sans surprise, ce n'était pas très bon malgré les efforts évidents de Mikic. Parfaitement entraînée à l'exercice, Mona sourit largement et se saisit du pot de purée, mimant une forte faim.
— Non, Mona, c'est pour Tom !
Hugh reprit le pot des mains de sa sœur et y trempa une cuillère que Tom déglutit sans broncher. Le tout sous le regard atterré de Madeleine.
— Tu peux pas rivaliser, dit Mona. J'ai fait avaler un paquet de trucs immondes à ma fille.
Comme le fait que son père est un moldu parti très loin ?
La porte d'entrée claqua un peu bruyamment et stoppa le repas du garçonnet.
— Maman est rentrée, s'écria Madeleine radieuse en filant à la rencontre de sa mère.
Son père distrait un instant, Tom fit basculer le pot sur le sol. Hugh n'y accorda presque pas d'importance, un rictus nerveux agitait son visage.
— Ça va ? s’inquiéta Mona.
— Non, dit-il. Lorsqu'elle ferme la porte comme ça, c'est que quelque chose ne va pas.
Béa entra dans la cuisine, sa fille dans les bras.
— Ils ont refusé, annonça-t-elle sans préambule. Comme ça, sans réelle explication. Juste « les publicités de l’Éclair de Feu ne correspondent plus à notre éditorial ».
Elle s'assit mollement sur une chaise, invitant sa fille à quitter ses genoux. Les trois sorciers se regardèrent en silence.
— Tu sais ce que m'a raconté notre père hier, dit Hugh brusquement. Leonard Spencer-Moon, notre cousin au-je-sais-plus-combien-de-degrés ; il ne portait absolument pas le nom de sa mère, il l'a rajouté pour faire progresser sa carrière politique.
— On dirait que la Gazette a oublié ce temps où les ministres de la Magie portaient notre nom, dit Mona. Correction : où les bons ministres de la Magie collaborant avec des moldus subissant une guerre portaient notre nom.
Et on remercie chaleureusement Pottermore d'agrandir la dynastie !
Petite mise en situation canonique, en ce moment même : les élèves en cinquièmes années à Poudlard, dont Harry Potter, terminent leur examen d'Histoire de la magie. Mona de son côté, toute midinette qu'elle est se rend chez son amant officiellement officieux.
— Le maître est occupé, dit Kreattur lorsque Mona lui demanda où il se trouvait.
— Où ça ?
L'elfe de maison tentait vainement de cacher d'épais bandages sur ses mains.
— Dans la chambre de ma maîtresse, répondit l'elfe. Il est avec l'hippogriffe.
— Qu'est-ce que tu fais là ?
Découvrir Kreattur seul dans la cuisine n'était pas commun, il évitait habituellement les endroits les plus fréquentés par les sorciers. La cuisine étant dotée d'une cheminée, les communications que l'elfe de maison fuyait le plus possible se trouvaient également dans cette pièce.
Veux-tu virer ce traître de là !
— Kreattur fait le ménage.
Mona le regarda avec incrédulité et finalement choisit de l'ignorer. Haussant les épaules, elle fila dans les étages. Sirius était penché sur la patte de Buck, l'hippogriffe se montrait particulièrement docile.
— Qu'est-ce qu'il a ? demanda Mona en entrant dans l'ancienne chambre de Walburga Black.
— Une vilaine entaille, répondit Sirius. Tu as le baume ?
Mona lui tendit le baume cicatrisant que Sirius lui avait réclamé quelques minutes plus tôt via la cheminée.
— Je me doutais bien que tu aurais un stock chez toi, dit-il. J'ai de bons souvenirs de Dame de Cristofane…
— Dame de Fane, je l'ai rebaptisée, dit Mona.
— Ah oui, c'est vrai. Elle avait bien besoin de ça, pauvre bête.
Mona se posta au niveau de la tête de l'animal prostré et le caressa doucement, comprenant enfin que Sirius l'avait ensorcelé pour qu'il reste calme. Auprès d'eux, le seau d'eau était coupé en deux et une ligne de sang révélait la source de la blessure.
— Comment le seau a-t-il pu se trancher de cette façon ?
— C'est bizarre, convint Sirius en observant tour à tour le seau détruit et la plaie.
Non, tu crois ? Un seau en métal se coupe souvent en deux de cette façon, créant au passage des lames très aiguisées pour un hippogriffe tellement maladroit qu'il va se planter dessus.
— Je me demande si… commença Sirius.
— Quoi ?
— Kreattur… il… a... de drôles de blessures.
— Pourquoi aurait-il fait ça ? Il est censé prendre soin de ton hippogriffe.
— Oui, dit-il. Il ne pourrait pas me désobéir.
Kreattur t'aime tellement d'amour.
La porte s'ouvrit lentement, faisant taire les deux sorciers. Rogue se tenait dans l'encadrement, sa baguette à la main.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Mona affolée.
— Eh bien : soit, tu es le Maître des Ténèbres, vilaine cachottière. Soit, Potter est aussi crétin que son père. Si on pouvait en douter.
— On peut savoir pourquoi tu insultes mon filleul ? grogna Sirius en se redressant brusquement.
— Il s'est fait attraper par Ombrage et m'a dit que tu étais captif du Seigneur des Ténèbres.
Tiens, déjà dix-huit heures ?
Mona et Sirius se regardèrent avec étonnement.
— Je crois qu'il y a méprise, constata Rogue en rangeant sa baguette.
— Tu serais venu me sauver ? ricana Sirius.
— J'en aurais profité pour t'achever, confia Rogue.
— Ça suffit, coupa Mona impérieuse. Pourquoi Harry pense-t-il que Sirius est en danger ?
Rogue haussa les épaules, absolument pas concerné par le trouble de son élève.
— Tu sais, ce garçon n'est pas particulièrement brillant, l'attention autour de lui est très surfaite.
— Harry est extrêmement mature et…
— Suffit ! coupa une nouvelle fois Mona avec rage. Prince, peux-tu te renseigner auprès d'Harry ? C'est curieux qu'il pense ça.
Sans répondre, Rogue acquiesça et referma la porte.
— Pourquoi Harry m'imaginerait en danger ? questionna Sirius.
— Il s'inquiète pour toi, dit Mona. La question c'est plutôt : qui a bien pu lui raconter de telles sornettes ? Ombrage ?
Ou Voldemort, grâce à une vision erronée.
— Pourquoi raconterait-elle ça ?
— D’après Prince, ses techniques d'interrogatoire sont assez particulières. Elle voulait peut-être l'affoler en lui racontant des horreurs.
Cette explication les rassura un peu et après de longues minutes et l’arrêt des plaintes de Buck, les deux sorciers rejoignirent la cuisine d’où Kreattur sortit avec un sourire.
— Il m'a souri, dit Sirius choqué.
Veux-tu abattre cet elfe ?
— C'est curieux, reconnu Mona. Tu crois qu'il pourrait te désobéir d'une façon ou d'une autre ?
— Il pourrait prendre les ordres de quelqu'un d'autre, admit Sirius. Mais il n'est jamais sorti d'ici.
Tu es tellement brillant Sirius !
Le soleil se couchait lentement et peu à peu, des membres de l'Ordre de Phénix arrivèrent pour une petite réunion. Mona devinant que d'autres se mêleraient bientôt à Kingsley, Remus et Tonks, choisit de remonter vers la porte d'entrée, elle n'avait pas sa place durant une telle réunion. Elle se questionnait toujours sur les étranges présomptions de Harry lorsque la porte s'ouvrit à la volée. Rogue entra d'un pas précipité.
— Il est ici ? demanda-t-il.
— Qui ça ?
— Potter ?
— Non. Qu'est-ce qui se passe ?
— Il est parti le chercher.
— Quoi ? De quoi parles-tu ?
Depuis la cuisine, les voix mêlées des sorciers parvinrent jusqu'à eux, Rogue attrapa le bras de Mona et ils descendirent les marches d'un pas si rapide que Mona comprit qu'il les survolait à moitié.
— Ton crétin de filleul est parti te sauver ! clama Rogue en entrant.
Tous se turent brusquement, Sirius se leva.
— Pardon ? Comment ça ?
— Il se rend au ministère, au département des mystères, il doit être persuadé que tu t'y trouves.
— Pourquoi Harry ferait-il ça ? questionna Kingsley.
— Il m'a dit « il détient Patmol là où la chose est cachée », dévoila Rogue. Et maintenant, lui et sa petite bande ont bloqué les protégés d'Ombrage et ils l'ont entraîné vers la forêt.
— Sa petite bande ? reprit Mona angoissée. Ron ?
— Sa sœur, et d'autres…
— Harry parvient-il à fermer son esprit ? demanda Remus.
— Non, admit Rogue. Lors de notre dernière leçon, j'ai encore vu des images qui n'auraient pas dû se trouver là. Des images de la sphère.
Kingsley inspira profondément et se redressa avec autorité.
— Severus, retournez à Poudlard, fouillez la forêt interdite, ordonna Kingsley. Remus, Tonks, nous partons au ministère.
— Moi aussi, dit Sirius en se levant.
— Non, coupa Kingsley. Reste ici, sonne l'alerte, prévient Dumbledore. Mona pouvez-vous joindre Arthur Weasley ?
— Oui, dit-elle.
Trois pops successifs retentirent, Kingsley, Remus et Tonks avaient transplané. Rogue les suivit. Mona regarda Sirius, lisant la peur dans ses yeux, elle l'embrassa rapidement, voulu le rassurer, lui dire que tout se passerait bien… Sans trouver ses mots, elle transplana devant le Terrier.
Nan, mais t'es vraiment une bille !
Mona avait atterri sur le chemin menant à la maison, dans la pénombre, elle se mit à courir. Molly sortit sur le pas de la porte, le visage inquiet.
— Harry, Ron, Ginny... sûrement Hermione... et d'autres élèves, hacha Mona la voix essoufflée. Ils sont au ministère. Il les a entraînés là-bas. On m'a dit d'avertir Arthur.
— Il est avec Bill.
Les deux femmes se regardèrent et sans prévenir, Molly transplana. Mona observa l'espace vide et avança plus lentement vers la maison.
— Fred ? George ? appela-t-elle.
Aucune réponse.
Mona devait attendre, protéger les Moon, c'était la mission qu'elle s'était donnée. Pourtant, deux Moon se trouvaient au ministère, peut-être attiré par Voldemort dans un piège. Mona observa le Terrier autour d'elle, son regard s’arrêta sur la pendule. Elle prit sa décision sans vraiment la prendre et transplana devant l'entrée du ministère de la magie. Une poignée de sombrals fouillaient la benne à ordure en quête de déchets comestibles. Sans comprendre la raison de leur présence incongrue, Mona slaloma entre eux jusqu’à la cabine téléphonique. La sorcière composa le six, deux, quatre, quatre, deux et écouta la voix féminine résonnant dans l'appareil.
— Bienvenue au ministère de la Magie. Veuillez indiquer votre nom et l'objet de votre visite.
Mona grimaça, il était hors de question que l'on sache qu'une Moon se présentait au ministère en même temps qu'une horde de membres du ministère de la magie.
Ainsi que quelques mangemorts. Tu as ton ordre de priorité à toi, Mona.
— Amélia Bones, dit Mona. Je viens récupérer des documents.
Le nom de son ancienne patronne était le seul auquel Mona avait pensé.
— Merci, dit la voix féminine.
Le plancher de la cabine se mit alors à vibrer et le trottoir s'éleva devant les fenêtres. L'obscurité se referma sur Mona. Elle fit apparaître une capuche à sa robe et y jeta un sortilège de cache pour que son visage reste soigneusement dissimulé derrière le tissu.
— Le ministère de la Magie vous souhaite une agréable soirée, dit la voix féminine.
L'atrium était vide, bien trop vide malgré l'heure particulièrement tardive. Mona se précipita vers les portes dorées qui permettaient d'accéder aux ascenseurs. Elle pressa le bouton « Descente » et entra dans la cabine.
« Département des mystères », annonça la voix féminine lorsque le niveau neuf fut atteint.
Mona sortit de l'ascenseur et pour la première fois continua tout droit, là où quelques années auparavant, elle prenait obligatoirement la direction des salles d'audience. Elle longea le couloir vers la porte noire devant elle et l'ouvrit pour se retrouver dans une salle circulaire autour de laquelle s'alignaient douze portes sans poignées. Lorsque la porte se referma derrière Mona, toutes les portes se mirent en mouvement.
— Évidemment, dit Mona.
Elle inspira profondément et leva sa baguette.
— Montre-moi comment rejoindre ma famille, ordonna Mona.
Une porte s'ouvrit brusquement et Mona avança vers celle-ci. Ron était étendu sur le sol, se débattant avec des tentacules qui tentaient de l'étouffer. Autour de lui, Ginny, Hermione et une jeune sorcière blonde étaient allongées les bras en croix. Mona leva sa baguette et produisit une vague de chaleur sèche qu'elle dirigea vers les tentacules qui aussitôt relâchèrent Ron. Le garçon grommela longuement, le regard vitreux. Visiblement, il avait subi un puissant sortilège de confusion. Des bruits sourds retentirent des pièces voisines. Mona les avait trouvés, elle devait à présent les emmener loin du tumulte, à l’abri. Elle pointa sa baguette tour à tour sur les trois sorcières inconscientes.
— Enervatum ! lança-t-elle à trois reprises.
Lentement, les jeunes filles s'éveillèrent. Mona releva légèrement sa capuche.
— Mona ? dit Ginny en la reconnaissant.
— Ta cheville ? dit Mona en la désignant.
— Je crois qu'elle est cassée.
— Il faut sortir d'ici, décréta Mona. Prenez vos baguettes ou d'autres et levez-vous.
D'une main, elle força Ron à se redresser et laissa Ginny prendre appui sur elle. Hermione et l'autre sorcière éveillée obéirent sans poser de question.
— Harry et Neville, il faut les aider, dit Ginny.
— Je pense que d'autres s'en occupent déjà, dit Mona sans réelle conviction. Je vous emmène loin d'ici. Qu'est-ce qui s'est passé ?
— C'était un piège, dévoila Hermione. Ils voulaient attirer Harry ici, une dizaine de mangemorts nous attendait.
— Une dizaine ? répéta Mona effrayée.
Tu pensais que Voldemort avait libéré ses mangemorts d'Azkaban pour les garder lui-même en captivité ? Il faut bien qu'il les promène de temps à autre.
Une porte s'ouvrit brusquement et Mona se sentit voler dans les airs et atterrir lourdement sur le sol, sa baguette toujours serrée entre ses doigts.
Tiens, justement en voilà un.
— STUPEFIX !
La voix d'Hermione avait retenti, mais la sorcière épuisée ne causait pas beaucoup de dégât.
— Tuer les amis de Potter sera une maigre consolation, dit une voix plate.
Mona se redressa doucement, elle connaissait cette voix bien qu'elle ne l'ait pas entendu depuis ses études. Le mangemort leva sa baguette vers Hermione, seule personne encore debout, mais Mona, fut plus rapide.
— Crescopedis !
La baguette du sorcier tomba à terre, ses mains s'étaient transformées en sabot. Le mangemort, le visage toujours dissimulé par son masque, se redressa vers Mona.
— Tu te souviens ? dit Mona en se relevant.
Les sabots disparurent brusquement sans que Mona comprenne comment, il ne pouvait pas s'en débarrasser aussi aisément normalement. Le mangemort reprit sa baguette et la pointa sur Mona.
Tu lui as jeté ce sortilège il y a vingt ans et tu t'étonnes qu'il sache comment s'en défendre à présent ?
— PROTEGO !
Le mangemort enleva son masque, dévoilant son visage. Mona le reconnut malgré les années qui s'étaient écoulées. Mulciber. Cet ancien élève de Poudlard qui avait tant d'ascendant sur les autres.
— Contrairement à toi, dit-il. J'ai progressé depuis Poudlard. Tu jettes les mêmes sortilèges uniques, Mona Moon ?
— J'ai un éventail un peu plus garni, confia Mona en constatant que les adolescents se trainaient péniblement à l'abri derrière un bureau.
— Diffindo
Mona leva sa baguette pour se protéger, elle stoppa le maléfice, mais tomba en arrière sous la force.
— Je te l'avais dit, rappela Mulciber. Le jour de la mort de ton grand-père. Tu n'es plus rien !
— Expansum.
Le sourire de Mulciber se figea sans que le sortilège l'atteigne complètement. Le surprendre, Mona l'aurait de cette façon.
— Duratus, lança-t-elle.
Le mangemort se pétrifia, une mince couche de glace commença à le recouvrir.
— Genulow, enchaîna Mona sans lui laisser le temps de reprendre son souffle.
Mulciber était à terre maintenant, Mona le désarma sans peine.
— Je te répondrais la même chose que je t'ai dite il y a vingt ans. Je suis une Moon.
Sa baguette pointée vers le mangemort, Mona réfléchissait à toute vitesse.
— Hermione, tu t'occupes de Ron. La blonde, maintient Ginny. On s'en va.
— Je m'appelle Luna Lovegood, dit la jeune fille en sortant de sa cache.
— Enchantée, dit Mona sans détacher son regard de Mulciber.
— Tu vas faire quoi ? grogna Mulciber. Les autres t'auront, aujourd'hui ou une prochaine fois. Les Moon redeviendront l'une de nos cibles.
Les Moon n'étaient plus des cibles, il venait de le confirmer. Mona ne serait pas la cause d'une nouvelle traque.
— Levicorpus, dit-elle.
Le corps de Mulciber s'éleva lentement, Mona le colla contre le mur. Elle fit de son mieux pour rassembler les théories apprises, elle s'apprêtait à jeter un sortilège que jamais auparavant elle n'avait pratiqué. Mulciber faisait un bon cobaye, même si Mona le ratait.
— Oubliette !
Le regard du sorcier se fit vide. Mona lui envoya les tentacules qui attaquaient Ron plus tôt et tourna les talons.
— Où va-t-on ? questionna Luna.
— L'atrium.
L'atrium ? Tu veux dire l'endroit où ce soir à un moment donné Voldemort et Dumbledore vont se battre. Tu risques de faire tache avec tes blessés. À peine consciente pour certains, ils retournèrent dans la pièce circulaire, Mona demanda à voix haute la sortie qui s'ouvrit.
— On aurait dû faire comme ça, glissa Luna à Ginny.
— Demander poliment, nous n'y avons pas pensé, admit Ginny sans cesser de trembler.
— On savait pas ce qu'on cherchait, intervint Hermione faiblement.
Le groupe avança péniblement dirigé par Mona, elle les conduisit dans l'ascenseur et appuya sur la touche de l'atrium. Sans baisser sa baguette, elle regarda les portes se fermer. Lentement, l'ascenseur monta et s'ouvrit au niveau de l'Atrium. Dumbledore et Voldemort se tenaient l'un en face de l'autre, baguette en main. Mona leva précipitamment sa baguette et l'ascenseur se referma.
— C'était quoi ? demanda Ginny en rattrapant une Hermione à peine consciente.
— Rien, dit Mona pétrifiée. On va trouver une autre sortie.
L'ascenseur redescendit sans que Mona ne sache où les conduire. Les grilles s'ouvrirent de lui-même et Kingsley apparut, sa baguette pointée sur Mona qu'il ne pouvait dévisager.
— C'est bon Kingsley, dit Hermione s'éveillant enfin.
— Qui est-ce ?
Mona enleva alors sa capuche un instant pour lui permettre de la reconnaître et la remit aussitôt.
— Venez ici, dit Kingsley en baissant sa baguette.
— Il faut évacuer les enfants, dit Mona en repensant au combat qui avait lieu plus haut.
— Je connais une sortie, dit-il. Mona, tu devrais retrouver Remus et les autres dans la salle de la mort.
— Je ne bats pas, dit-elle. Je suis juste venue récupérer…
— Les mangemorts ont fui en voyant Dumbledore, dit-il. Rejoins Remus.
Kingsley invita les trois filles à quitter l'ascenseur. Mona laissa les grilles se refermer sur le regard lourd du sorcier. Une boule se forma dans son estomac, elle attendit patiemment que l’ascenseur redescende et se pressa vers la porte noire. Les douze portes tournaient encore que Mona demandait déjà la direction de la salle de la mort. Elle avança prudemment dans la pièce ravagée par endroit. Des gradins entouraient une stèle sur laquelle une arcade était posée. Tonks était allongée, inconsciente, mais secouée de légers spasmes. D'autres corps étaient étendus, un seul restait debout, ou plutôt à genou devant le voile étendu dans l'arcade. Mona s'approcha doucement de Remus, ils devaient attacher les mangemorts endormis avant qu'ils se réveillent et causent d'autres dégâts, les secours du ministère ne tarderont pas. S'avançant, Mona entendit des voix derrière le voile. Elle devinait sans vraiment comprendre le monde de l'autre côté de ce voile. La mort. Même sans connaître le nom de la salle, elle l'aurait su, elle le sentait, elle avait tellement vu la mort qu'elle la ressentait sans qu'elle s'annonce.
— Remus ?
— Mona ? Qu'est-ce que tu fais là ?
— Je voulais sortir mes cousins de cet endroit.
— Ils sont où ?
— Kingsley s'en occupe, il m'a demandé de te rejoindre.
Elle se tut, attendant une réponse. Mais Remus resta immobile, fixant le voile devant lui.
— L'alerte doit être donnée maintenant, dit Mona. Je t'aide à attacher les mangemorts et je m'en vais…
— Il est passé de l'autre côté, expliqua Remus en montrant le voile.
— Ah… dit Mona comprenant qu'un combattant était mort.
— Je suis désolée. Qui est-ce ?
— Il se battait avec Bellatrix, dit-il en relevant les yeux vers elle. Mona, je suis désolé.
Pourquoi était-il désolé ? Remus connaissait bien mieux qu'elle les combattants de l'Ordre du Phénix.
— Qui est passé de l'autre côté du voile ? demanda Mona d'une faible voix.
— Sirius.
Jour 6
- Mage rousse
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Mage rousse »
Je suis contente qu'une suite soit possible!!
Et j'adore ton chapitre, je suis contente que Mona ait un peu participé. Et même si j'adore Anatole, je suis contente qu'il soit resté discret... Bravo!!
Et j'adore ton chapitre, je suis contente que Mona ait un peu participé. Et même si j'adore Anatole, je suis contente qu'il soit resté discret... Bravo!!
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
J'ai la chaire de poule...
J'ai l'impression que ton chapitre est plus court, plus haché qu'à l'habitude.
Comme pour aller avec la précipitation des évènements...
J'ai l'impression que ton chapitre est plus court, plus haché qu'à l'habitude.
Comme pour aller avec la précipitation des évènements...
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Moins régulier en fait, je l'ai écrit avec le tome 5 entre les mains, à compter chaque minutes pour bien faire coller le canon avec la fanfic. Au détriment d'une certaine fluidité du texte à mon goût. Ce n'était pas un chapitre très agréable à écrire. Un bon exercice au final, mais je n'ai pas particulièrement prit mon pied, il fallait sans cesse contrôler chaque ligne.Sly a écrit : J'ai l'impression que ton chapitre est plus court, plus haché qu'à l'habitude.
Comme pour aller avec la précipitation des évènements...
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 126 : 1996 : Gifles
Spoiler (cliquez pour révéler) : Jour 6
— Mona, réveille-toi !
La sorcière sentit une vive douleur sur sa joue et s'éveilla doucement.
— Désolé.
— Où sont les enfants ? demanda-t-elle l'esprit brusquement plus clair.
— à Poudlard. Harry et Neville aussi. Voldemort est parti.
Mona était à genoux sur le sol de la salle de la mort, devant elle, l'arcade et son voile meurtrier. En caressant sa joue meurtrie, elle comprit qu'on l'avait giflé pour la sortir de sa torpeur. Son attention fut rapidement monopolisée par le voile et son léger tremblement. Les voix qui en provenaient se faisaient plus fortes, jusqu'à envahir les oreilles de Mona. Autour de l'arcade, des sorciers s'agitaient prudemment. Ils n'étaient que des ombres sans visage pour Mona, elle ne parvenait pas à voir autre chose que ce voile. Pourtant, elle devint consciente que son faciès masqué intriguait.
— Relève-toi !
L'ordre était lointain, mais suffisamment proche pour que Mona l'entende et décide d’obéir. Elle sentit une pression sur son bras, tandis qu'on la soulevait.
— Tu dois sortir, lui murmura-t-on précipitamment. Marche doucement vers le hall, choisit bien le sorcier qui te permettra de fuir le ministère.
À aucun moment, Mona ne voulut contredire ces ordres, cette voix elle la connaissait et lui faisait confiance. Elle releva la tête et reconnut Kingsley. Il lui adressa un faible sourire, ravi de la voir consciente.
— Tu as compris ?
Automatique, elle acquiesça, se redressa et progressa lentement vers la sortie.
Il est confiant l'Auror. Mona a le visage masqué en pleine zone de guerre et il pense qu'elle va pouvoir dégager sans encombre.
— Atrium, annonça la voix de l'ascenseur.
Mona regarda les quelques sorciers devant elle sortir sans qu'elle se souvienne à quel moment ils étaient entrés dans l'ascenseur. À vrai dire, elle ne se rappelait plus avoir rejoint l'ascenseur. Personne ne semblait prêter attention à elle, elle redoubla pourtant de prudence, marchant en restant concentrée sur ses pas. À quelques mètres d'elle, elle aperçut et entendit une discussion entre Fudge et Dumbledore.
— La Gazette du Sorcier m'envoie ses correspondants politiques, dit Fudge.
— C'est une vraie conférence de presse qu'il faut, insista Dumbledore.
Fudge acquiesça mollement. Mona se détourna d'eux de peur qu'on s'intéresse à une sorcière au visage couvert si près du ministre. Ses pas la conduisirent sans qu'elle s'en rende compte vers un tas de cendre. Elle voulut le contourner, mais ses yeux tombèrent alors sur la tête décapitée du centaure de la fontaine de la fraternité magique. Mona observa pour la première fois l'Atrium du ministère de la Magie.
Tu te promènes depuis dix minutes dans les locaux et tu ne percutes que maintenant que tu n'as pas observé les lieux. Tu feras ton deuil plus tard, là tes neurones sont mobilisés !
La fontaine n’existait plus. Les personnages, ou plutôt leurs débris étaient éparpillés un peu partout. Des trous dans les murs et le sol témoignaient d'un combat violent. Mona chercha alors des traces de sang, un drap blanc sur un corps allongé. Rien. La férocité des maléfices n'avait emporté aucune âme. L'arcade était peut-être l'unique meurtrière de cette nuit. Un petit couinement à ses pieds attira l'attention de la sorcière. Les cendres au sol bougeaient faiblement. Elle s'agenouilla avec précaution et remua le petit tas mouvant. Un oisillon rouge chétif en sortit. Mona le prit entre ses mains avec douceur. Un phénix. Un phénix à cet instant ne pouvait appartenir qu'à une seule personne.
— Dans la fleur de l'âge, le phénix est un allié hors pair. Il a pourtant besoin d'aide lorsqu'il est maladif.
Mona redressa la tête vers le sorcier, sachant pertinemment qu'elle se trouverait face à Albus Dumbledore. Mona lui tendit l'oiseau sans répondre.
— Passez par l'entrée moldue, dit-il. Amélia Bones est responsable de son contrôle, elle vous laissera sortir sans faire d'histoire.
Mona acquiesça toujours en silence. Le professeur tourna alors les talons.
— Il ne devait pas être là, l'arrêta Mona.
Dumbledore se tourna de nouveau vers elle, le regard soudain fatigué.
— Il devait vous attendre, vous prévenir…
— Sirius ne supportait pas de rester inactif, dit Dumbledore. De plus, il a probablement été influencé.
— Influencé ? Par qui ?
— J'ai peur que son elfe Kreattur ne lui ait pas été d'une totale fidélité ces dernières semaines.
— Kreattur ? répéta Mona atterrée.
Il n'y a que toi que ça surprend encore.
Dumbledore tourna vraiment les talons cette fois, rejoignant un flux de sorciers important se pressant autour du ministre. Mona se dirigea vers la sortie conduisant au monde moldu. Amélia Bones se trouvait effectivement devant, baguette au point, elle regarda la sorcière masquée avec défiance. Doucement, Mona porta ses mains à sa capuche et la souleva légèrement avant de la remettre en place. Elle n'avait découvert son visage qu'une fraction de seconde. Un laps de temps suffisant pour que l'expression déterminée de Bones se transforme en franche surprise. Elle fit un pas de côté pour la laisser passer.
— Je ne savais pas que vous aviez cédé à Dumbledore, dit-elle.
— Je n'ai pas cédé, rétorqua simplement Mona.
Elle entra dans la cabine téléphonique et regarda la Grande Amélia refermer la porte derrière elle et activer le mécanisme magique. Mona monta doucement vers la surface. L'extérieur fut comme une nouvelle gifle, elle devait fuir, vraiment. Elle marcha précipitamment, s'éloignant au plus vite du ministère. Elle avait parcouru presque un kilomètre lorsqu'elle ralentit l'allure et observa les alentours. L'air était chaud en cette fin juin. Il lui semblait presque oppressant en cet instant où une bouffée d'air frais lui aurait fait le plus grand bien. Mona ne pouvait pas transplaner, elle sentait bien que son esprit était trop embué pour pratiquer une magie aussi délicate. Elle devait marcher, utiliser le métro et affronter le flux des moldus était au-dessus de ses forces. Alors elle marcha, sans prendre la direction de son appartement, c'est la direction du square Grimmaurd qu'elle prit.
Tu comptes transformer Kreattur en pâté d'elfe ?
La porte noire se referma doucement, la maison était plus silencieuse que jamais. Le rideau sur le portrait de Walburga Black était ouvert. Le personnage regardait Mona, sans hurler ses insanités habituelles. Mona restait une Moon.
— Qu'est-ce que vous faites là ?
— Je viens utiliser la cheminée.
— Vous n’êtes pas encore la femme de mon fils, dit-elle. Vous ne pouvez pas aller et venir ici !
— Votre fils est mort, dit Mona d'une voix froide.
Le portrait de Walburga Black semblait outré d'entendre une telle nouvelle. Sans y prêter attention, Mona regarda le rideau ouvert. D'ordinaire, il était continuellement fermé, on l'avait donc écarté volontairement. La sorcière tourna les talons sans accorder d'importance aux appels de madame Black, elle descendit vers la cuisine avec précipitation. Sa tête pivota dans tous les sens, cherchant une présence, ses yeux s’arrêtèrent sur un petit placard sous un conduit. La sorcière l'ouvrit et le découvrit vide de tout être vivant. Seuls quelques objets aux armoiries des Black s'écroulèrent sous la violence. Elle tenta de clore le battant, mais un mince objet bloquait la fermeture. Mona rouvrit la porte et ses yeux tombèrent sur le médaillon sur lequel était gravé un serpent. Rien à voir avec les armoiries des Black. Elle devait pourtant connaître ses armoiries, ce bijou lui semblait si familier. Elle le ramassa par la chaîne et le porta à hauteur de ses yeux. Oui, familier, elle connaissait… Elle toucha le médaillon et soudain, elle sentit son cœur s’accélérer de nouveau. Les yeux rivés sur le médaillon et ses doigts tremblants, Mona ne comprenait pas d'où provenait cette sensation. Selwyn ? Était-ce leurs armoiries ?
— L'amie de mon maître est revenue seule.
L'attention de Mona changea brusquement, elle laissa tomber le médaillon sur le sol et se saisit de sa baguette magique. Elle la pointa sur Kreattur qui ne manifesta aucune surprise.
— Kreattur a déjà été interrogé, dit-il. On lui a demandé de rester dans cette maison.
— Il est mort à cause de toi ! hurla Mona.
— Mon maître Sirius ? questionna Kreattur avec l'ombre d'un sourire.
L'elfe fut propulsé dans les airs sans que Mona le décide vraiment. Elle ne pouvait pas lui faire du mal, elle savait que Dumbledore en aurait besoin pour comprendre précisément ce qui s'était passé cette nuit. Lutter contre la tentation de lui arracher la tête lui semblait presque trop forte. La porte du placard sous le conduit s'ouvrit brusquement, d'un coup de baguette, Mona y jeta Kreattur sans ménagement. D'un coup de pied, elle projeta le médaillon et referma la porte.
Veux-tu reprendre ce médaillon et le donner à Dumbledore !
Ne plus avoir l'elfe sous les yeux lui procura beaucoup de bien. Mona quitta la cuisine et monta dans les étages, rejoignant la chambre occupée par Buck. L'animal frottait doucement ses bandages et ne bougea pas lorsque Mona s'installa près de lui. La sorcière s'allongea sur le sol, ferma les paupières. Elle ne dormit pas. Elle pleura.
Jour 7
Mona sentit une main sur son épaule. Pour la deuxième fois en deux jours, Kingsley réveilla Mona de sa torpeur.
— On te cherche partout, dit-il.
— Je suis désolée, dit-elle en caressant Buck.
— Viens, je vais faire du thé. Remus arrive.
Mona se leva avec peine et descendit chaque marche des escaliers avec douleur. Elle refusa de rejoindre à la cuisine et prendre le risque de croiser Kreattur. Ils s'établirent donc dans un petit salon où Kingsley fit chauffer de l'eau dans la cheminée. Mona s'était assise dans le fond d'un fauteuil en osier, elle ne savait plus très bien à quel moment elle s'était installée, à quel moment Kingsley lui avait remis cette tasse de thé, à quel moment le souvenir de Sirius adossé contre la cheminée était revenu la hanter. Elle le voyait tourner autour d'elle, se disputant une fois de plus avec elle, rigolant, la taquinant. Ou simplement déambulant sans réel objectif comme ses pensées l'étaient souvent. Elle crut sentir la présence de Sirius derrière elle, une simple impression tenta-t-elle de se convaincre. Une main se posa sur son épaule, Mona sursauta si fort que sa tasse se fracassa contre le parquet.
— Je ne voulais pas te faire peur, s'excusa Remus en retirant sa main.
D'un coup de baguette, Kingsley répara la tasse et servit à nouveau Mona. La sorcière sentit les deux hommes échanger de lourds regards. Elle feint de ne rien remarquer et se réinstalla dans le fond du fauteuil. Kingsley était sorti en silence alors que Remus prit sa place.
— Je suis désolé, dit-il. Mais d'ici quelques minutes, une bonne partie de l'Ordre du Phénix va nous rejoindre et...
— Je comptais partir de toute façon… coupa Mona. Ma chouette doit avoir saccagé tout l'appartement.
— Tu ne peux pas rentrer seule, tu n'es pas en état. Je te ramènerais bien, mais…
— Tu n'es pas non plus en état, fini Mona.
— Non, admit Remus. J'ai demandé à Waha de venir plus tôt…
— Ce n'est peut-être pas une bonne idée. Elle aussi passait beaucoup de temps avec… objecta Mona sans finir sa phrase.
Remus acquiesça en silence.
— Je peux rentrer seule, dit-elle après un instant. Je rentrerais à pied, ou bien avec le métro moldu.
— En fait, j'ai eu une autre idée…
Il ne termina pas sa phrase et resservit les deux tasses de thé.
— Est-ce que tu peux me raconter toute l'histoire ? demanda Mona.
Remus leva les yeux vers elle et reposa doucement sa tasse.
— Depuis plusieurs mois, Voldemort tentait et parvenait à entrer dans l'esprit de Harry. Severus était chargé d'enseigner l'Occlumancie à Harry, il a ainsi vu les images que Voldemort dispersait : le département des mystères où se trouvait une copie de la prophétie faite un peu avant la naissance d'Harry. Celle qui nous a incités à protéger Malorie à l'abri à l'époque.
Mona acquiesça, saisissant chaque mot, à sa grande surprise.
— Harry ignorait l'existence de cette prophétie, dit Remus. Voldemort pensait éveiller sa curiosité, en vain. C'est là que Kreattur entre en jeu. L'elfe de Sirius est allé trouver Bellatrix Lestrange et Narcissa Malefoy. Il leur a expliqué qu'Harry tenait beaucoup à Sirius. Voldemort a donc inséré de fausses images dans l'esprit d'Harry montrant Sirius prisonnier au département des mystères. Harry a tenté de vérifier si ces informations étaient vraies en communiquant avec le square Grimmaurd.
— Harry a utilisé la poudre de Cheminette pour communiquer ici ? s’étonna Mona. Mais, nous ne l'avons pas vu.
— Non, répondit Remus. C'est Kreattur qu'il a vu. Kreattur qui sur ordre de Bellatrix a blessé Buck.
— Nous étions dans les étages, conclut Mona froidement. Harry a tenté de parler à Sirius et nous étions…
En train de copuler ou de soigner le piaf de compèt au choix.
Remus acquiesça, la mine désolée.
— Harry a glissé l'information à Severus que nous avons eue, puis il est parti avec ses amis pour Londres.
— Là-dessus, Prince a donné l'alerte auprès de l'Ordre, continua Mona.
— Oui, Sirius devait rester à attendre Dumbledore, mais Kreattur a dû le convaincre, sans peine, de nous rejoindre.
— Et au ministère que s'est-il passé ? dit Mona avec hésitation.
— Le ministère était vidé, nous avons trouvé plusieurs sorciers de gardes stupéfiés et dissimulés dans des placards. Plusieurs sont rentrés chez eux sous l'effet ou non de l’Imperium. Au département des mystères, Harry et ses amis tentaient de fuir devant une dizaine de mangemorts. Puis nous sommes arrivés pour combattre et avons ainsi permis aux adolescents de fuir. Ton aide nous a été cruciale.
Avant de pleurer la mort de son amant, on a presque oublié que Mona s'est révélée utile.
— Mulciber m'a reconnue, dit-elle.
— Il l'a occulté en tout cas. Ton sortilège n'était pas très efficace. Il se souvient de beaucoup de détail. Peut-être qu'il parviendra à se rappeler que c'était toi, un jour. Pour le moment, il est à Azkaban.
Utile, mais looseuse un peu quand même.
— Et Sirius ?
— Il combattait Bellatrix, dit Remus.
— Comment l'a-t-elle tué ?
— En le repoussant contre l'Arcade de la Mort.
Mona fronça les sourcils avec incompréhension.
— Je ne comprends pas.
Merci de poser la question, parce que moi je n'ai toujours pas compris.
— Cette arcade devait permettre aux sorciers assassinés de communiquer avec les vivants pour résoudre leur meurtre, tu te souviens ? demanda Remus.
— Un fiasco du ministère.
— La mort tente beaucoup de monde, dit Remus. Derrière cette arcade, c'est le royaume des morts, personne ne peut en revenir.
— Sirius est entré vivant au royaume des morts ? conclut Mona.
— Ce n'est pas un endroit dans lequel on peut vivre, rappela-t-il.
Mona regarda Remus en silence priant pour qu'il ne devine pas ses pensées en cet instant.
C'est-à-dire ? La mort ? Normal, ton chéri vient de mourir, c'est normal que tu y penses.
— Il est mort.
Mona et Remus se tournèrent vers le nouvel arrivant. Rogue observait Mona avec intensité. Lui avait deviné les pensées de Mona.
Ouep, Sirius est mort, il est où le scoop ?
— Ça fait des heures que je te cherche partout, grinça Rogue. Sans le hibou de Lupin, je chercherais encore.
— Je ne suis pas vraiment au mieux de ma forme, confia Mona. C'était lui ton autre idée ?
— Exactement, avoua Remus avec un maigre rictus.
— Viens, je te ramène, dit Rogue.
Sans essayer de répliquer, Mona se leva et suivit docilement le sorcier hors de la maison. En silence, elle le talonna jusqu’à un local poubelle dissimulé de la rue. Il lui tendit le bras et Mona s'en saisit. Elle ferma les yeux et lorsqu'elle les rouvrit, elle se tenait devant son appartement. Sans attendre, Mona déverrouilla la porte et fonça vers le débarras.
— Mona ! tenta de stopper Rogue.
Mona eut vaguement conscience des dégâts causés par son volatile alors qu'elle était absente.
Mais qu'est-ce que tu fous ? C'est l'orgie dans ton appart ! Gueule !
— Mona arrête ! ordonna Rogue.
La sorcière méprisa l'injonction et commença à sortir ses cahiers de notes.
— Ça ne fonctionnera pas, soupira-t-il. Ça n'a jamais marché. Tu t'imagines que tu es la première à essayer ?
— Il n'est pas mort, rétorqua Mona sans le regarder. C'est un vivant au royaume des morts.
— Mona arrête, soit raisonnable, dit-il.
— Il n'est pas mort !
Elle renversa l'un des cartons sur le sol, s'agenouilla et chercha des notes de Mme Lovegood, volée à Molly des années auparavant. Soudain, elle sentit Rogue la soulever de force et la traîner dans le salon.
— Laisse-moi tranquille ! ordonna-t-elle.
— Tu vas d'abord me faire une promesse, dit-il. Tu ne jettes aucun sortilège, aucun maléfice dans cet état. Fais toutes les recherches que tu souhaites, mais tu n'utilises pas ta baguette !
— Mes dernières recherches étaient bloquées, grogna-t-elle. Ma conclusion était qu'il me fallait la pierre de résurrection et devine quoi ? Elle est perdue depuis des décennies !
Pas tant que ça, Dumbledore la récupère dans quelques semaines. Attend une seconde ? Tu veux faire quoi ? Ramener Sirius d'entre les morts ? Je pense que tu vas te planter… c'est pas du tout canonique une résurrection du parrain.
— Promets-moi, insista Rogue. Pas de magie !
— Oui, d'accord, dit Mona.
Elle ne savait pas vraiment si elle était ou non sincère. Évidemment, c'était plus raisonnable, mais était-elle capable de l’être ? Rogue slaloma entre le rouleau d'essuie-tout éparpillé et les chaises renversées.
— Qu'est-ce qui s'est passé ici ? demanda-t-il en s'asseyant sur le canapé.
— Dame de Fane, répondit simplement Mona.
— Tu es sure ?
— Aucune alarme n'est déclenchée.
— Tu n'as jamais pensé à créer une petite chose qui empêcherait ton oiseau de ravager ton appartement ?
— Et me priver du plaisir de lui hurler dessus.
— J'oubliais que tu aimes hurler sur les gens que tu aimes.
— Je ne crie pas souvent sur Malorie.
— C'est étrange cette différence de traitement entre Malorie et son père.
Mona s'assit lourdement sur une chaise qu'elle venait de relever.
— Malorie ne sait toujours rien ?
— Tu te souviens de Brad ? Mon voisin moldu ? Il y a quelques années, je lui ai raconté que c'était lui, je n'ai jamais rétabli la vérité.
— Ce n'est peut-être pas le moment dans ce cas, dit Rogue. Elle t'en voudrait d'apprendre qu'il était vivant et maintenant mort.
Tu crois ?
Rogue se leva de nouveau.
— Va te coucher, suggéra-t-il. Apparemment, une sorcière encapuchonnée combattait les mangemorts en plus des membres connus de l'Ordre du Phénix. Quelque chose me dit qu'elle n'est pas habituée au combat et qu'elle doit être exténuée.
— Ils m'ont reconnu ?
— Non, ils pensent à Amélia Bones ou une autre membre éminente du ministère. Pas à une sorcière non mariée qui bidouille avec sa famille.
Rogue partit, Mona prit le chemin du débarras. Elle s’arrêta dans l'encadrement de la porte. Ses recherches étaient restées dans l'impasse, elle ne pourrait rien y changer maintenant, pas dans son état. Elle choisit d’être raisonnable, comme elle l'avait promis à Rogue et rejoignit sa chambre. Sur la table de chevet, dans un cadre tout neuf, elle-même, Sirius, James et Lily dans sa robe blanche lui faisaient des signes joyeux.
Fin d'une année en 1996.
À suivre une année en 1997.
- gaelle31
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 127 : 1997 : Le Noël béa
Spoiler (cliquez pour révéler) : Jour 1
Mona tapotait sur sa radio en marmonnant des mots de passe au hasard. En vain.
— Maman... abandonne, ça fait une heure maintenant. Nous allons être en retard.
— Encore cinq petites minutes.
— Ça fait une heure que c'est cinq petites minutes. Aussi étrange que cela puisse sembler, je suis pressée d'y être.
Mona se redressa vivement en toisant sa fille avec étonnement.
— Tu te rappelles que nous nous rendons chez tes grands-parents ? Ce sont toujours Edgar et Magda Moon, je ne les ai pas échangés contre d'autres durant ton semestre à Poudlard.
— Oui, je sais, c'est bizarre, admit Malorie. Reste six mois en compagnie de Alecto et Amycus Carrow et tu seras plus que ravie de passer Noël avec ta famille, aussi déplaisante soit-elle.
— C'est un point de vue qui se défend, consentit Mona.
Malorie acquiesça avant de proposer son manteau à sa mère. Un bruit sourd contre le carreau les fit sursauter. Dame de Fane tentait de rentrer dans l'appartement.
— Comment fait-elle pour encore nous retrouver ? dit Malorie.
— Je veille toujours à ce qu'elles soient à l'intérieur lorsque je fais le changement.
Mademoiselle Pimprenelle se chargea d'ouvrir la fenêtre et les deux volatiles rejoignirent la volière sans prêter le moindre intérêt à leurs maîtresses respectives. Peu émues par ce manque d'attention, les Moon sortirent de l'appartement. Ce n'était pas dans l'immeuble situé à Tottemham Court Road que les deux femmes se trouvaient. La porte de l'appartement de Mona donnait à présent sur un champ de mouton détrempé et semblait tenir dans une vieille étable.
— Prête ? demanda Mona.
Malorie acquiesça et sans prendre la main de sa mère les deux femmes transplanèrent de concert.
Hello mes lecteurs ! Bienvenue dans la compagne anglaise avec ses moutons, son vert, sa pluie et ses Moon citadines en migration. Que de changement ! En fait, non. L'appartement modifie son adresse très souvent, mais ça reste le même appartement. Mona le planque, rapport à la guerre tout ça tout ça. Une petite mise en situation s'impose. Nous sommes le 24 décembre 1997. Dumbledore est mort, le ministère est aux mains de Voldemort. Poudlard demeure entre les chaînes des Carrow et de Rogue ; pourtant, la résistance lutte, combat ! À cet instant même, Harry Potter et Hermione Granger affrontent Nagini à Godric's Hollow et dans tout ça, les Moon sont... les Moon.
Devant la maison de ses parents, Mona se pressa d'examiner les alentours. Les Moon avaient parfaitement le droit de se retrouver en famille, peu importe ce qui arrivait aux moldus ou aux sangs impurs. Pourtant, elle coinçait nerveusement sa baguette entre ses doigts. À côté d'elle, Malorie l'imitait, plus angoissée que sa mère. La fille finit par toquer à la porte que Edgar ouvrit de quelques centimètres. À travers l’interstice, le vieil homme pointa sa baguette magique sur les deux sorcières.
— Je suis bien ta fille, dit Mona.
Sans accorder d'importance à cette annonce, Edgar jeta un sortilège d'identité à Mona avant d'ouvrir largement la porte pour les laisser entrer. Sa fille et sa petite-fille rentrées, il passa sa tête à l'extérieur et contrôla à son tour les environs et enfin referma la porte.
— Joyeux Noël, dit Mona platement.
— Joyeux Noël, répéta Malorie d'une voix plus enjouée.
Edgar se tourna vers sa petite-fille et fit une chose des plus stupéfiantes. Il posa sa main sur le bras de cette dernière.
— Ce que tu es grande, constata-t-il.
C'est pour mieux t'écraser mon grand-père.
— Nous nous sommes vus cet été, rappela Malorie surprise. Je n'ai pas tant grandi.
— Si, ton visage...
— Je ne pense pas... insista Malorie.
— Si, confirma Mona. Ton visage est moins enfantin. Tu dois en voir de belles à Poudlard pour vieillir si vite, on dirait ton grand-père et ses cheveux blancs.
Edgar passa un instant la main dans ses cheveux, effectivement ils étaient bien moins sombres qu'auparavant.
— Tu es très élégante, ajouta-t-il sans être irrité par la remarque de sa fille.
— C'est une robe de Mona... Je n'ai pas beaucoup de modèles d'hiver.
— Tu ressembles à ma mère.
Mona regarda plus attentivement sa fille. Elle avait toujours vu cette ressemblance avec Meredith et plus les années passaient, plus elle était frappante. Restaient les yeux qu'elle avait tout comme elle, hérités d'Edgar. Le père d'Edgar étant officiellement un illustre inconnu, il était malvenu d'en faire mention.
Oh si, vas — y rappelle à Edgar que son père est un sang de Bourbe ! Ce sera mon cadeau de Noël.
— Malorie ! s’exclama Magda en apparaissant. Tu as transplané !
— Oui, dit la jeune fille avec un sourire.
— Nous sommes si fiers de toi.
Magda enlaça sa petite-fille et Mona fut aussi choquée que lorsque Edgar avait tenu le bras de Malorie. Mais Magda ne s'arrêta pas là, elle tint la main de sa fille un instant. Mona lutta contre l'envie de sortir sa baguette pour vérifier que ces personnes étaient bien ses parents.
Tu devrais peut-être les attaquer… dans le doute.
— Ça fait du bien de te voir, dit Magda à sa fille.
— Désolé de ne pas être revenue plus tôt, dit Mona. C'est toujours....
— C'est délicat, on sait bien, dit Magda.
— Tu jetteras un coup d’œil à l'étage, ordonna Edgar. L'une de tes protections est sortie du mur, on l'aperçoit briller la nuit.
— Je m'en occupe, dit Mona avançant vers les escaliers.
— Après, coupa Magda. On va au moins entamer le repas.
Magda entraîna les deux femmes dans le salon. Hugh et Terence se tenaient l'un à côté de l'autre, penché sur un exemplaire de la Gazette du Sorcier. Irène de son côté portait sa nièce Madeleine, âgée de 7 ans, dans ses bras. Son petit frère, Tom, ne lâchait pas la jambe de son père. Irène adressa un regard triste à Mona avant de se forcer à sourire. Damon, Marine et Wallace, les enfants de Irène et Terence jouaient sagement autour d'une petite table. La mine moins triste, moins traversée par les épreuves que leurs cousins.
Où est Béa ?
Mona et Malorie saluèrent tout le monde. Terence montra à sa sœur une nouvelle lettre du ministère indiquant que les Moon n'étaient toujours pas autorisés à pratiquer la moindre activité commerçante.
— Personne n’achèterait d'Éclair de Feu de toute façon, souligna Mona.
— Il y a plein de nouveaux riches, ces derniers temps, rappela Terence.
— Tu veux vraiment qu'on équipe des rafleurs ? grogna Hugh.
— Non, dit Terence précipitamment. C'est juste... de toute façon, la question ne se pose pas.
Irène se rapprocha de son époux et se permit une accolade. On toqua de nouveau à la porte.
Ah voilà Béa ! Je commençais à m’inquiéter.
Edgar ouvrit la porte et se fit sévèrement réprimander.
— Je peux t'assurer que personne n'oserait prendre l'apparence d'une vieille bourrique comme moi ! clama Muriel en entrant dans la pièce.
La vieille femme paraissait radieuse. Un peu échevelée, mais radieuse. Elle salua tout le monde sans cesser de grogner sur toutes les précautions qu'elle devait prendre pour venir.
OK, là je panique, où est Béa ?
— Tu n'as pas ramené ta petite joufflue ? demanda Muriel à Hugh.
— Béa ne vit plus à la maison, rappela froidement Hugh.
Elle t'a quitté ?
— Le ministère ne l'a toujours pas attrapée, dit Muriel. Elle ne doit pas être loin, surtout en période de Noël. Appelle-la sur le perron. Elle sera ravie de voir ses enfants.
Béa est une Sang de Bourbe… comment ai-je fait pour oublier ça.
Mona tendit le bras pour empêcher Madeleine de sortir. La fillette lutta pour se précipiter vers l'entrée.
— Ta maman n'est pas là ma puce, dit Mona en retenant ses larmes. J'ai regardé. Elle va bien, ne t'inquiète pas.
Madeleine cessa de se battre et commença à sangloter bruyamment dans les bras de sa tante. Du coin de l’œil, Mona vit sa fille serrer les dents et détourner les yeux.
— Elle doit manquer aux enfants, dit Muriel avec évidence.
— Oui ! s’écria Hugh en attrapant Tom qui pleurait à son tour. Et tu remues le couteau dans la plaie.
— Fallait pas épouser une Sang-de-Bourbe, déclara Muriel en haussant les épaules.
— Je n'avais pas prévu qu'une chasse au sang impur serait organisée.
— De toute façon, reprit Muriel sans se démonter, nous avions trouvé un sorcier dans son arbre généalogique.
— Les preuves étaient insuffisantes, rappela Magda. Et cela remontait loin.
— Oui, c'est ce qu'elle m'a dit. Ombrage est une vraie teigne. Elle a bien fait de ne pas se présenter à cette audience en octobre, le ministère l'aurait gardé.
— Comment sais-tu qu'elle passait une audience en octobre ? demanda Terence.
— Elle est venue passer une semaine chez moi fin novembre, annonça Muriel le plus naturellement du monde.
Tous se tournèrent vers elle avec stupeur.
— Je ne comptais pas vous avertir, le courrier est surveillé. Et hors de question de me déplacer pour ça. J'ai prévenu Bill Weasley.
— Il m'a porté le message, raconta Hugh. J'ignorais que c'était chez toi qu'elle s'était rendue.
— Elle sait que ma maison est particulièrement bien protégée. Et personne n'irait embêter une vieille Sang-pur. On passe à table ?
Subitement, Madeleine trouva sa vieille grand-tante bien plus intéressante. Et malgré ses réticences, Muriel accepta de lui parler de Béa.
— On devrait peut-être lui effacer la mémoire, décréta Muriel entre deux bouchées de dindes
— Ils n'interrogent pas les enfants de sang pur, dit Hugh.
— Tu crois que cela les gênerait ?
— Il ne peut rien leur arriver de mal tant qu'ils sont dans une maison Moon, rappela Mona. J'y ai veillé.
— En parlant de maison Moon, où est ton appartement à toi ? Ma chouette à un mal de chien à te trouver et la connexion de ta cheminée me parait bien dangereuse.
Malorie et Mona se regardèrent un instant. Madeleine s'éloigna discrètement des adultes pour rejoindre le coin de table réservé aux enfants.
Tu as raison Madeleine, fais-toi oublier pour oublier ta mémoire ?
— C'est un enchantement expérimental, expliqua Mona. N'utilisez jamais ma cheminée, sauf en cas d'extrême urgence.
— Mieux vaut se servir un hibou, ajouta Malorie.
— Comment fait-on si on a besoin de te trouver ? dit Terence.
— Tu me trouveras, assura Mona. C'est un peu particulier, mais tu me trouveras. Il y a toute une phase durant l'été où les personnes qui nous rendaient visite bénéficiaient d'un certain statut pour mes protections. C'est toujours d'actualité.
Et on peut savoir qui est passé te voir durant cette fameuse période ?
— Tu héberges du monde aussi ? demanda Irène.
— À part ma fille ?
— Tu vois bien que Béa a pensé à Muriel, dit Irène. Ton appartement est très bien protégé et connaissant certaines de tes affinités... Bref, tu cacherais un ou deux sangs de Bourbes que ça m'étonnerait à peine.
Edgar et Magda lancèrent des regards inquiets à leur fille.
— Ils sont bien cachés alors, commenta Malorie. Nous n'avons vu personne depuis le début des vacances.
Mona acquiesça, tandis que ses parents se détendaient. Elle avait bien entendu caché à sa fille que son appartement faisait régulièrement office d’hôtel. La chambre d'ami avait souvent été occupée. Dès septembre, Tonks avait envoyé son père chez Mona un temps. Puis il était reparti, d'autres avaient suivi s'éloignant vers des destinations floues.
Le reste du dîner s'écoula très simplement, Malorie fut complimentée, les enfants reçurent leurs cadeaux, Malorie fut complimentée, Muriel lança des piques désagréables, Malorie fut complimentée. Après le dessert, alors que les enfants commençaient à s'endormir, la conversation s'embraya sur Rufus Scrimgeour, mort durant l'été.
Et on complimente Malorie toutes les quinze secondes parce que ?
— Au moins, notre famille aura compté un ministre de la Magie de plus, conclut Magda.
— Il ne restera pas dans l'histoire, objecta Terence. Il a combattu Vous-Savez-Qui. Ils vont plutôt l'effacer des manuels scolaires ou le tourner en dérision.
— Vous-Savez-Qui ne sera pas éternel, dit Muriel. Quelque chose finira par le détruire.
— Il faut espérer que cela ne tarde pas trop, dit Hugh.
— Et espérer qu'il n'ait aucun fils, ajouta Edgar.
Les Moon approuvèrent et après quelques instants de silence, Magda et Edgar échangèrent un regard avant de se tourner vers Mona. Celle-ci baissa la tête, donnant silencieusement son accord.
— Notre situation et la situation du monde sorcier sont très différentes à présent, annonça Magda d'une voix claire. Nous n'avons plus beaucoup d'influence. Nous avons seulement pu gagner un peu de temps pour Béa. Pourtant, elle a finalement dû prendre la fuite. D'autres ennuis de ce genre se présenteront à nous. Nous devons nous y préparer.
— Je tiens à vous remercier pour ce que vous avez fait, dit Hugh. Merci, Edgar, d'avoir fait des pieds et des mains, je ne pensais pas que vous tenteriez de sauver l'honneur de ma femme. Et merci Mona, d'avoir par je ne sais quel miracle pu nous avertir que Béa serait arrêtée.
— J'ai simplement porté un message de la famille.
Un message de qui ? Tous les Moon adorent Hugh ; autant le prévenir directement.
— Peu importe, coupa Edgar. Nous ne sommes plus armés pour cette nouvelle société. Les règles ont changé.
Mona se renfrogna sur sa chaise.
Ils veulent quoi tes vieux ? Ton comportement soumis culpabilisant m'inquiète.
— Nous associer avec des familles qui comptent devient indispensable, continua Edgar. Vous devez tous favoriser vos échanges avec ces familles.
Tous acquiescèrent devant cette déclaration.
C'est pas vraiment neuf.
— En particulier toi, Malorie. En tant qu'écolière à Poudlard, tu es privilégiée.
Tous se tournèrent alors lentement vers la jeune fille. Mona gardait sa tête baisse, mais sentit le regard meurtrier que lui lançait Irène.
Ça pue !
— C'est pas vrai, grogna Muriel. Alors on repart pour un tour !
— Pardon ? demanda Malorie sans comprendre.
— Vous voulez marier la petite, conclut Muriel.
Quoi ? Non ! Mona ne les laisserait jamais faire.
Malorie bifurqua vivement vers sa mère.
— Non, dit Mona. Simplement...
— Te proposer des partis convenables, enchaîna Magda. Comme nous l'avons fait avec ta mère. Regarde, elle n'a choisi aucun de ses prétendants et elle se trouve à cette table.
Merci de ne pas avoir renié ta fille parce qu'elle voulait vivre sa vie. Une vie pas terrible, certes.
— L'idée est surtout de faire croire que tu es un parti intéressant, expliqua Mona.
— Vous voulez m'exposer comme une potiche à remporter ? grogna Malorie.
— Un trophée, c'est un peu l'idée, dit Muriel.
— Il s'agit simplement de gagner de l'ascendant, intervint Edgar. Imagine que Béa soit capturée, nous serons ravis de te savoir en très bonne relation avec disons... Drago Malefoy.
— Mauvais exemple, tiqua Mona.
C'est pas l'amour fou entre ces deux-là aux dernières nouvelles.
— Edgar ! coupa Irène. Vous ne pouvez pas mettre une telle menace sur les épaules de Malorie. Jouer avec ses sentiments n'est pas approprié.
— Je ne me marierais pas avant de très longues années, si je me marie, annonça Malorie.
— Il n'est pas question d'organiser un mariage, objecta Mona. Simplement, de faire savoir qu'une jeune fille au Sang-pur, noble, de bonne famille, dans une situation financière pas mauvaise est potentiellement disponible.
— J'arrive pas à croire que tu prennes ce parti, Mona, coupa Irène choquée.
— Je crois qu'elle prend la bonne décision au contraire, dit Muriel. Visiblement, Edgar et Magda prennent le temps de demander son avis à Malorie avant d'en parler autour d'eux. Je ne suis pas sure qu'ils l'aient fait avec Mona. Et Mona peut ainsi poser ces conditions et faire un premier tri.
— Je veux faire des études ! s'exclama Malorie. Tu étais d'accord !
— Nous sommes en guerre, rappela Mona. Tu ne le pourras peut-être pas. Par ton sang et ton joli visage, tu pourras déjà imposer un certain respect.
— Son joli visage ? s'écria Irène. Ta fille a un cerveau !
Je peux renier mon héroïne ?
— Mets-toi à ma place ! s'emporta Mona en se tournant brusquement vers sa belle-sœur. Cette guerre ne fera qu'empirer et nous ne sommes pas assez puissants pour contrer les partisans de Tu-Sais-Qui. Malorie sera un bon parti. Elle intéressera les bonnes familles qui feront tout pour lui plaire, y comprit, assurer sa sécurité. Reparlons-en lorsque tu devras garantir l'avenir de tes enfants. Tu seras bien contente de les voir acoquinés avec des familles dans les petits papiers du ministère plutôt qu'en fuite comme Béa !
Mona se renfrogna sur sa chaise, un long silence glacial s'étendit autour de la table.
C'est vrai, sont cons ceux qui résistent, qui luttent pour leurs valeurs.
— D'accord, dit Malorie. Mais, je tiens à ce que vous précisiez que je compte prendre mon temps.
Un nouveau silence s'installa, comme pour laisser le temps à Mona et Irène de répliquer, mais aucune ne le fit.
— Nous te laisserons finir Poudlard avant d'organiser le moindre thé de rencontre, dit Magda. C'est l'une des exigences de ta mère. Contente-toi de rester courtoise avec tes camarades d'école.
C'est con, la fin de la guerre est prévue dans quelques mois, donc aucun thé ne sera organisé. Mona a bouleté pour rien.
Malorie acquiesça tout en serrant les dents. Mona posa sa main sur celle de sa fille qui la retira immédiatement. Mona ravala ses larmes avec douleur.
Jour 2
Au matin de Noël, Mona resta seule dans la cuisine, les paquets de Malorie l'attendant encore et toujours au pied des restes du sapin. Dame de Fane et Mademoiselle Pimprenelle ayant consacré leur réveillon à le détruire. Mona avait passé les premières heures à déplacer son appartement, il se trouvait à présent dans le sud du pays, ou les températures demeuraient à peu près clémentes. Elle n'avait pas osé réveiller Malorie, elle dormait toujours très tard, mais elle sentait que ce jour-là, sa fille battrait des records.
Tu m'étonnes, tu as accepté de la donner en pâture !
Après plusieurs heures, Mona parvint à capter l’émission de Potterveille avec un mot de passe qui remua encore sa peine : Sirius. Sur les ondes, il était question de Godric Hollow et de l'agitation inhabituelle qui y avait sévi la veille. Voldemort y aurait été aperçu. Une nouvelle à prendre avec des pincettes selon Rapière. Remus était présent sous le pseudonyme de Romulus, il annonça qu'il énoncerait les noms de toutes les personnes connues mortes à cause de Voldemort depuis sa résurrection. Il commença par Cédric Diggory. Mona tint quelques secondes et coupa le poste en entendant le nom d'Amélia Bones. Amélia, la Grande Amélia, celle pour qui Mona avait eu tant d'admiration, celle qui lui avait permis de quitter le ministère deux ans auparavant. Dame de Fane s'approcha de sa maîtresse et commença à lui picorer les pieds en signe d'affection. Touchée, Mona ne la repoussa pas malgré la douleur.
— Tu voudrais pas plutôt réveiller Malorie ?
Le volatile ne se fit pas prier et alla cogner contre la porte de sa chambre, bientôt imitée par Mademoiselle Pimprenelle. Malorie ne lutta pas longtemps et sortit de sa tanière en pyjama.
— C'est toi qui les as envoyés ? grogna Malorie.
— Tu crois que j'ai une once d'autorité sur elles ?
Malorie se contenta d'une grimace et se servit son petit-déjeuner.
— Tu sais que je n'ai pas le choix, dit Mona.
— Oui, je sais, admit Malorie. Je suis d'accord pour jouer ce petit cinéma. Mais pas question que cela débouche sur un mariage ou que cela empiète sur mes études.
What ? Mais non, proteste ! Ta mère a procédé de cette façon, tu vois le résultat ?
— Bien sûr ! accorda Mona ravie. Mais tu dois prendre en compte que ton programme de HEL ne sera peut-être pas disponible l'année prochaine…
— Alors je tenterais ma chance dans un autre programme, rétorqua sèchement Malorie.
Un autre problème titillait Mona. L'argent. Certes, les Moon avaient mis suffisamment d'argent de côté durant leur période faste. Mais financer les études de Malorie serait problématique. Mona s'ingéniait à trouver des bourses, mais ce n’était pas aisé.
— Tu ouvres tes cadeaux ? proposa Mona.
— Des vieilleries de Moon ? supposa Malorie dédaigneuse.
— Ce n'est pas le moment de faire du shopping, dévoila Mona. Mais ça te plaira.
Avec réticence, Malorie ouvrit une pile de livres. Des manuels sur les cultures magiques dans le monde.
— Merci, dit Malorie.
Elle la cachait, mais Mona devinait la joie de sa fille. Malorie ouvrit la première page et lut le nom de Rufus Scrimgeour.
— J'ai demandé un peu d'aide à Mazarine, expliqua Mona. Sa maison est visitée sans arrêt, elle préfère donner l'héritage de son père plutôt que de le voir détruit.
Donc Mazarine… fille de l'ancien ministre de la magie. Je viens de saisir la référence. Non, je n'ai pas vingt-huit ans de retard.
Les deux Moon passèrent la journée en tête à tête à se réconcilier. Mona savait que sa fille conserverait à jamais cette rancœur, mais elle était ravie de voir qu'elle comprenait son point de vue.
— Je n'ai pas reçu de lettre de Poudlard cette année, dit Mona. Tu t'es calmée ?
— Je suis plus habile, corrigea Malorie. J'ai bien cru m'être fait choper par Rogue. Mais il n'a rien dit. Il n'avait pas de preuve, j'imagine.
Mona ne demanda pas de détail, devinant à moitié la clémence de son ancien ami.
— Ça change de l'année dernière, dit Mona. Je me souviens encore de la convocation de Dumbledore.
— Grâce à moi, tu as pu le voir avant qu'il meurt et apprécier sa main puante.
— C'est donc pour cette raison que tu as enfermé Drago Malefoy dans une malle pendant trois jours ?
— Non, je l'ai enfermé parce qu'il était très irritant.
— Ce garçon a fait entrer des mangemorts à Poudlard, ce qui a conduit à la mort de Dumbledore.
— Oui, je me disais bien qu'il était occupé, j'aurais dû l'y laisser plus longtemps dans sa malle.
Cette jeune fille a souvent un avis très avisé.
Jour 3
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 128 : 1997 : Le Roi et le Prince
Note de l'auteur : Mon bouquin "Cassie, Groseille et autres fruits rouges..." et en vente chez Amazon au format papier. Bonne lecture.
Spoiler (cliquez pour révéler) : Jour 3
Mona replia le journal Moldu qu'elle avait volé quelques heures auparavant.
— Pourquoi lis-tu un journal moldu ? questionna Malorie en reposant son bol de café au lait. Ce n'est pas là-dedans qu'ils vont parler de Tu-Sais-Qui.
— Il y a plus de chance de lire les récentes catastrophes dues aux mangemorts dans les journaux moldus que dans la Gazette du Sorcier.
— Il reste le Chicaneur, dit Malorie. Enfin, restait…
— Pourquoi dis-tu ça ?
— Luna Lovegood a été récupérée dans le Poudlard Express. On ne la reverra plus.
Mona repensa à la jeune fille blonde et à son père. Tous deux étaient présents au mariage de Bill et Fleur. Xénophulus portait un pendentif représentant les Reliques de la Mort autour du coup, un symbole que certains ont dû prendre pour un provocation. À présent, ils étaient des victimes de plus.
— Tu as trouvé quoi dans le journal ? demanda Malorie.
— Rien de bien nouveau, dit Mona. Un portrait de Harry Potter, recherché pour terrorisme.
— Il a de la chance d’être bien accompagné. C'est un incapable fini. Sans Ron et Hermione, ce type aurait depuis longtemps été abattu.
— Une chance qu'un membre de notre famille soit toujours dans le coin, dit Mona.
Raté, Ron n'est plus avec les deux autres, il a fait son con jaloux.
Malorie se saisit du journal et tenta de remplir une grille de mots croisés.
— Je vais replacer l'appartement, dit Mona. Il y a un endroit en particulier qui te plairait ?
— Un endroit avec des gens ? suggéra Malorie. En dehors d’hier, je n'ai vu personne depuis le début des vacances.
— J'ai passé des semaines à mettre en place cet enchantement, dit Mona. Permettre à un nombre indéfini de personnes de venir serait risqué.
— Qui exactement peut nous rendre visite en dehors de certains Moon ?
Mona resta songeuse un long moment.
— Kathy ! dit-elle victorieuse.
— Kathy ? Et elle a transplané devant la maison quand pour la dernière fois ?
Ta fille vient de te moucher méchamment !
— Waha !
— Super, dit Malorie sincèrement ravie. Dis-lui de passer !
Waha étant en mission pour l'ordre, il était impossible de la contacter. Mona grimaça et ouvrit la bouche en quête d'une explication plausible. Elle fut interrompue par des coups donnés à la porte. Au-dessus de la porte, un néon légèrement orangé apparu.
— Je ne le connais pas celui-là, dit Malorie.
— Un sorcier qui n'est pas entré ici depuis les nouveaux enchantements. Quelqu'un de bienvenu en théorie.
Mona sortit sa baguette magique et fit signe à sa fille de filer dans sa chambre. Aussitôt, Malorie sortit sa baguette et se posta derrière sa mère qui grogna. Les deux femmes avancèrent prudemment vers la porte. Mona donna quelques coups de baguette contre les portes et des barreaux lumineux apparurent automatiquement. Cette sécurité enclenchée, Mona ouvrit la porte.
— Salut, dit Ron dans l'entrebâillement.
— Ron ? Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Mona ahurie.
— Hein ? Ron ? dit Malorie en se rapprochant. Ce n'est peut-être pas lui.
— Pose-lui une question, suggéra Mona.
Pourquoi est-ce qu'il met autant de temps à déclarer sa flamme à Hermione me semble être une bonne question et s'il n'a pas la réponse, vous pourrez en déduire que c'est bien Ron Weasley.
— Quel est ton surnom adoré ? demanda Malorie.
— Weasley est notre roi ! dit-il fièrement.
— Ça, ça serait plutôt un titre. Non, je te parle d'un surnom affectueux…
— Je te déteste, dit Ron la mine brusquement sombre.
Les deux femmes échangèrent un rapide regard et après un long soupir :
— Ron-ron.
— C'est bien lui ! clama Malorie radieuse.
Mona retira les sécurités et fit entrer le jeune homme.
— Qui t'appelles Ron-ron ? demanda Mona étonnée.
— Lav-lav ! répondit Malorie avec évidence.
— Tu n'as pas oublié, dit Ron exaspéré.
— Ça me paraît compliqué, dit Malorie. Et ne t'inquiète pas, toi non plus tu ne l'oublieras pas. J'y veillerais.
— Tu n'es pas censé être avec Harry et Hermione ? coupa Mona.
— On s'est perdu il y a quelques semaines, raconta Ron. J'ai failli les retrouver cette nuit, maintenant que je sais comment m'y prendre, ce n'est plus qu'une question de temps. T'as un truc à manger ?
Ron confortablement attablé devant la moitié des victuailles de Mona commença à raconter son histoire.
— Comment tu nous as trouvées ? dit Mona. Tu n'étais pas là lorsque j'ai changé les sortilèges.
— Ouais, Bill m'a parlé de ça, dit Ron. En fait, vous avez prononcé mon nom et l’illuminateur s'est allumé.
Il sortit de sa poche un petit briquet en argent que Mona fit tourner entre ses doigts. Elle se souvint brusquement d'une discussion avec Molly sur la visite de Scrimgeour au Terrier avant qu'il ne meurt.
— C'est ça que Dumbledore t'a légué ?
— Ouais…
— Toujours plus utile qu'une lettre avec une phrase, dit-elle avec amertume.
Hein ? Dumbledore t'a légué une lettre ? On peut voir cette lettre ?
— Comment tu as fait pour perdre Hermione ? demanda Malorie.
— On s'est disputé, dit Ron. Je me suis éloigné et lorsque j'ai voulu revenir, je suis tombé sur des rafleurs. Ensuite, il était trop tard, ils avaient déjà bougé.
Malorie ouvrit la bouche, la mine furibonde, mais Ron enchaîna rapidement sans lui laisser le temps d'en placer une.
— Je suis parti chez Bill ensuite, dit-il précipitamment. Il y a quelques heures, l’illuminateur s'est activé. Je les ai entendus parler, alors j'ai suivi la lumière pour les trouver, sans y parvenir. Ensuite, l’illuminateur a de nouveau fonctionné, mais c'est vous deux que j'entendais parler et comme je n'osais plus retourner chez Bill, je suis venu ici en suivant la lumière.
— La lumière ? dit Mona en regardant l'objet avec une attention toute nouvelle. Montre-moi comment il fonctionne.
— Il fonctionne tout seul, dit Ron. Je ne sais pas le…
— Stop ! coupa Malorie. Résumons. Tu as abandonné Hermione et laissé Bill mort d’inquiétude à ton sujet ?
— Il se doute que je suis parti rejoindre Harry et Hermione… tenta Ron.
— Et tu les as vachement trouvés ! N'est-ce pas Harry ?
Malorie se tourna vers sa mère toujours dans la contemplation de l'objet, insensible à la colère de sa fille.
Spèce de mère indigne.
— Hermione a raison, dit Mona. Je veux dire, Malorie ! Je vais prévenir Bill que tu es avec moi. Autant que tu restes ici quelque temps…
Tu veux juste voir son illuminateur fonctionner !
— Et pour Hermione ? Tu la préviens comment que tu vas bien ? s'emporta Malorie.
— Mais j'essaye de les retrouver, je te jure.
— Pourquoi es-tu parti de toute façon ?
— Alors, là tu vois, c'est pas complètement de ma faute, dit Ron. On traîne un objet de magie noire assez puissant et on sait pas comment le détruire. Mona, une idée ?
— Ne change pas de sujet ! s'indigna Malorie.
— S'il est si puissant, l'enfermer est la première chose à faire, expliqua Mona calmement. C'est un gros objet ?
— Non, assez petit.
— Donc, vous devriez commencer par l'enfermer dans une boite avec quelques sortilèges imperméables pour le rendre inoffensif. Pour ce qui est de le détruire, c'est au cas par cas.
C'est pas con, même pas con du tout, pourquoi personne n'y a pensé ? Ah oui, ils ont 17 ans.
— L'enfermer, mémorisa Ron. C'est déjà un début. Mais le but, c'est vraiment de le détruire.
— Je vais faire quelques recherches si tu veux, dit Mona. Il me faudrait quelques détails…
— Je préfère éviter, dit Ron. J'en ai sûrement trop dit. Il faudrait peut-être effacer la mémoire de Malorie avant qu'elle ne retourne à Poudlard.
Malorie s'esclaffa bruyamment.
— Tu plaisantes ? Tu penses sérieusement que ma mère me ferait ça ?
Elle l'a fait à Kathy, à Brad, à Mulciber et directement pour ce dernier.
— En plus, Mona ne sait pas pratiquer ce genre de sortilège, elle me l'a dit il y a des années.
— Elle l'a pratiqué sur Mulciber au département des mystères, dit Ron.
— Durant la bataille ? demanda Malorie surprise.
— Après la bataille, corrigea Mona. Lorsque je suis arrivée, tout était fini. J'ai juste récupéré tes cousins.
Ouh la menteuse !
— Ça explique pourquoi Loufoca me répète que t'es très intéressante, dit Malorie. C'est gênant, ne fais plus ce genre de chose.
Oui, Mona. Arrête de sauver des adolescents. Vend plutôt ta fille, c'est mieux. Elle est chiante dans son genre Malorie.
— Je vais essayer.
Non, je suis pas d’accord, je veux de la baston moi !
— De toute façon, je ne pratiquerais jamais ce sortilège sur toi, dit Mona. Mulciber était une tentative qui n'était pas très concluante.
Non, elle demandera à Bondupois. Ce n'est pas une plaisanterie, Mona envisage sérieusement d'effacer la mémoire de sa fille. Certes, pour sa sécurité, mais elle envisage vraiment de le faire.
— Sinon, comment va Hermione ? demanda Malorie.
— Ça va, dit Ron. Du moins physiquement. On a pas mal de difficulté et on pensait que Dumbledore avait donné plus d'indices à Harry que ça. Ce qui est amusant, c'est l'endroit où elle nous a fait transplaner après le mariage.
— Comment ça ?
— Au mariage de Bill et Fleur, lorsque les mangemorts sont arrivés, on a fui tous les trois et c'est Hermione qui conduisait le transplanage. Et devinez où elle nous a fait atterrir ?
— En pleine campagne ? suggéra Mona.
— Non, dans votre rue. À Tottemham Court Road.
— L'appartement n'y était plus le 1er août, dit Mona.
Je vais me permettre une petite interruption si vous le voulez bien. Cette fic a été commencé en 2007, l'adresse de Mona adulte a dû être décidée deux ou trois ans plus tard, pitié Gaelle, ne me dis pas que tu as donné cette adresse à Mona simplement que Hermione y transplane dans le canon ? Hein ? Non ? Auteur ? Réponds ! Tu te rends compte qu'on est en 2015 maintenant ? Tu as placé Mona là-bas juste pour ça ?
— Hermione a passé des vacances à la maison, justifia Mona.
Vas-y, fais s’enchaîner la scène. Le pire c'est que t'en rajoutes une couche, on sait maintenant pourquoi Hermione était en vacance chez vous : pour connaître l'adresse.
— Vous nous avez cherchés ? demanda Mona brusquement inquiète.
— Non, dit Ron. Hermione avait tout prévu. Sauf le premier endroit où transplaner.
— Attends une seconde ! coupa brusquement Malorie. Potter n'était pas au mariage !
— Si, répondit Mona. Le cousin Barry.
— Comment tu le sais ? demanda Ron surprit. Maman a dit que personne ne savait.
— Il portait la montre de Fabian, expliqua Mona. C'est moi qui l'ai remise à Molly pour qu'elle puisse l'offrir à Harry.
— Tu as donné l'héritage d'un Moon cool à Harry Potter ? s'indigna Malorie. Ce type n'est qu'une esbroufe.
— Hé ! dit Ron.
— Tu l'as dit toi-même, coupa Malorie. Dumbledore ne lui a pas donné plus d'indices que ça.
Ron grogna sans trouver ses mots.
— C'est pas le péquenot du coin non plus, dit Ron. C'est Harry Potter. Fabian aurait sûrement été fier et puis Mona connaissait les maraudeurs !
— Un peu… dit Mona.
— Qui ça ? questionna Malorie sans comprendre.
— Les parents de Harry. Nous étions à Poudlard ensemble. Je les appréciais un peu. Lily parce qu'elle était gentille. James parce que c'était un Potter…
Elle est sortie avec James, a été la demoiselle d'honneur de Lily et la marraine de leur enfant, mais elle ne les appréciait qu'un peu. Et au passage, James est le parrain de Malorie.
— Et Lupin parce qu'il était gentil et Sirius parce que c'était un Black, finit Ron.
— Un truc comme ça, dit Mona gênée.
— Oui, dit Malorie. Forcément que tu les connaissais de Poudlard. Sinon comment aurais-tu pu me dire que Black était innocent et que notre cousin Peter était le responsable du massacre des moldus.
— Tu lui as raconté ? s'étonna Ron.
Ben, c'est son père quand même.
— Il est mort de toute façon, dit Mona. Je me disais que si je pouvais blanchir sa mémoire au moins auprès de Malorie.
Sa fille, oui…
— Attends ! coupa Ron. J'ai une autre bonne raison pour que Harry hérite d'une montre de Moon. Il est sorti avec Ginny.
— Ils se sont bécotés deux mois ! s'écria Malorie exaspérée. Tu parles ! Ils ne sont pas mariés !
— Une seconde, intervint Mona. Harry et Ginny sont sortis ensemble ?
— Et Ron avec Lavande Brown ! s'écria Malorie.
— Et Malorie avec Blaise Zabini ! surenchérit Ron.
WHAT !
Mona se tourna vivement sa fille. Bien évidemment, elle avait eu des échos, mais avait parfaitement su faire semblant de ne rien savoir.
— Vite fait, dit Malorie à sa mère.
Mona continuait de regarder sa fille avec interrogation. Malorie et Ron échangèrent des regards affolés.
— J'irais bien dormir un peu, dit Ron. Je suis exténué…
— Moi aussi, dit Malorie.
— Tu viens de te lever, dit Mona.
— C'était bien trop tôt…
Ron disparut dans la chambre d'ami et Malorie dans sa chambre. Au moins, se dit Mona en changeant l'appartement de place, Malorie se sentirait moins seule.
Jour 4
En ce plein après-midi, Mona avait déplacé l'appartement dans un vieux hangar désaffecté. Le hangar était accolé à une étable et des vaches passaient régulièrement devant les fenêtres. Pour la plus grande joie de Malorie qui avait suggéré à son cousin — mal réveillé — d'ouvrir la fenêtre. Son petit cri avait mis Malorie de bonne humeur pour toute la journée. Après le déjeuner, ils s’installèrent autour d'un jeu de plateau. Une histoire compliquée avec des créatures de tout poil, des territoires et surtout des bases à défendre. Mona se laissa guider, ne comprenant qu'à moitié cette légende. Ron et Malorie en revanche se livraient un combat acharné. Ils ne virent pas la porte devenir rouge sang. Mona se leva si vite que sa chaise tomba en arrière. Lorsque le sol trembla, Ron et Malorie se levèrent à leur tour. Sur le plateau, les combats cessèrent.
Diantre un deuxième visiteur en deux jours ? Et il aura simplement fallu une guerre pour que Mona devienne socialement attrayante.
— La cheminée, ordonna Mona. Allez chez Magda.
— Je croyais que la cheminée n'était pas un moyen de transport sûr.
Mona sortit sa baguette et attrapa la manche de sa fille pour la conduire devant la cheminée.
— C'est quoi ? demanda Ron. Qu'est-ce qui se passe ?
— C'est l'alarme nominative ! dit Malorie.
— Depêchez-vous ! ordonna Mona en allumant la cheminée d'un geste.
— Tu viens avec nous ?
— Non, j'aurais peut-être le temps de bouger l'appartement.
On toqua lentement à la porte. L'espace d'un instant, ils se stoppèrent pour regarder la porte immobile.
— Filez ! ordonna Mona.
— Viens avec nous ! s'écria Malorie.
— Non, allez-y.
Ron pointa sa baguette dans la cheminée et éteignit le feu.
— Si tu ne viens pas, on ne part pas, dit-il.
Reste près du rouquin, il va fatalement survivre, on a encore besoin de lui.
La poignée de la porte s'enclencha, la porte ne bougea pas d'un pouce. Une nouvelle grille apparue devant le battant.
— Tu ne peux pas nous jeter dans la cheminée, s'écria Malorie. Tu sais que ton réseau pirate n'est pas fiable à cent pour cent.
La serrure de la porte s'illumina brusquement et la grille disparut, avaler par la serrure. La première et la plus simple des protections venaient de tomber.
La première et la plus simple, c'est rassurant... elle a quand même sauté en une seconde.
— D'accord, dit Mona. Vous passerez par la fenêtre et transplanez.
— Non, dit Malorie en sortant sa baguette, on ne te laisse pas.
Mona enragea, comment pouvaient-ils l'empêcher de les protéger ?
Nan, c'est vrai, les cons, feraient mieux de te laisser crever.
Ils n'auraient pas le choix, elle pointa sa baguette sur les deux adolescents et les repoussa sans ménagement dans la chambre de Malorie. Elle referma violemment la porte sous les protestations.
— Praesidium ! lança Mona, sa baguette pointée vers le couloir.
Immédiatement, le couloir devint complètement grillagé. La porte de la chambre de Malorie s'enflamma un instant pour se fondre complètement dans le mur. Les cris de protestation de Malorie et Ron furent complètement étouffés. Mona se tourna vers la porte d'entrée, une lumière verte illuminait toutes les interstices avec puissance. Sa baguette pointée vers ses chaises, Mona les éveilla en premier lieu. Le reste du mobilier suivit, formant une barrière de protection devant Mona. Les protections de la porte sautèrent les unes après les autres sans réelle surprise pour Mona. Elle avait d'autres protections à l’intérieur de l'appartement, elle restait encore confiante. Les protections sautaient en faisant un bruit assourdissant. Puis brusquement le silence, on n'entendait plus que le bruit des articulations des chaises de Mona prêtes à en découdre. Dame de Fane et Mademoiselle Pimprenelle choisirent cet instant pour quitter leur volière et filer se réfugier dans le couloir, bien à l'abri sur les protections intactes.
Lâches !
La poignée de la porte s'actionna doucement et la porte s'ouvrit sur le visiteur que Mona attendait depuis six mois. Severus Rogue.
Bon, c'est pas une surprise, c'est forcément un super balèze et Rogue ayant contribué aux découvertes magiques de Mona, c'est normal qu'il parvienne à les faire sauter. L'autre option aurait été Voldemort, mais soyons réaliste, il n'en a rien à carrer de Mona. Tellement, rien à carrer, qu'il ignore probablement son existence.
— Salut, dit-il en faisant un pas dans l'appartement.
Hé salut, comment ça va ? Prêt à décéder dans 5 mois ?
— Tu n'as pas le droit d’être là, dit Mona. Tu n'as pas vu les sortilèges de protections ?
— Si, dit-il. D'ailleurs, c'était facile à contourner, moi qui pensais que tu avais continué tes recherches. Tes chaises rageuses sont ta dernière arme ?
— Pas vraiment…
Rogue avança une seconde fois. Une première cage apparue autour de lui dans un bruit métallique, lui laissant la porte ouverte libre d'accès derrière lui. Une seconde cage faite de feu apparu lorsque la première eut fini de s'assembler. Une troisième apparut à son tour, elle était faite de filament translucide ; un râle glaçant en émanait. La quatrième et dernière cage ne se construit pas progressivement comme les trois autres, elle apparut d'un coup. Une cage faite de très fins barreaux lumineux verts. Un vert très explicite.
— Tu disais ? demanda Mona en réprimant un rictus.
— OK, tu as continué tes recherches, admit Rogue ébahit. Peu importe.
Peu importe ? Tu te fous de moi ? C'est complètement badass.
— Tu n'as plus qu'à repartir, dit Mona. La porte est grande ouverte.
— Pas tout de suite.
— Mes protections sont plutôt infranchissables, dit Mona.
— Je ne compte pas les franchir, dit Rogue. J'ai juste besoin de discuter.
Mona n'était pas surprise, c'était bien ce qui la surprenait le plus.
— Et moi, je ne veux pas discuter, dit-elle. Je suis en position de force. Je pourrais te jeter une tripotée de sortilèges, tandis que de ton côté, tu ne pourrais rien faire.
— Tu ne me feras aucun mal, dit Rogue.
— Tu as l'air bien sur de toi.
— De tous mangemorts, dit-il. Tu es bien contente que ce soit moi que le Seigneur des Ténèbres ait choisi pour être à la tête de Poudlard. Malorie peut continuer ses bêtises en toute impunité.
— Tu menaces ma fille ! s'écria Mona.
— Pas du tout, dit Rogue. Même si tu tentes de me tuer maintenant, je ne lui ferais rien. Comme tu ne feras rien qui pourrait abîmer tes précieuses protections alors que je ne représente pas une vraie menace.
— Une vraie menace ! explosa Mona. Tu as arraché l'oreille de George et tu as tué Dumbledore !
— Pour ton cousin, désolé, dit Rogue. Je n'ai pas fait exprès.
— Et Dumbledore, tu n'as pas fait exprès non plus ?
— J'ai obéi aux ordres, dit-il. Je te donnerais les détails plus tard.
— Je n'ai pas besoin de savoir comment Tu-Sais-Qui donne ses ordres.
— On en reparlera, insista Rogue. Je suis dans une impasse et je…
— On peut parler du fait que ton maître des Ténèbres vole ? cracha Mona.
— Quoi ?
— Il vole ! pesta Mona furieuse. Quand je pense que tu m'as fait une crise incroyable lorsque j'ai enseigné le levicorpus à James. Ce n'était qu'une babiole. Apprendre à léviter nous a pris des années et toi, tu le lui as balancé comme ça !
— D'abord, dit Rogue. Je n'ai pas tellement eu le choix, lorsque le Seigneur des Ténèbres te demande une chose, tu obtempères. Ensuite, effectivement nous avons mené ses recherches ensemble, mais de nous deux, je suis le seul à savoir voler.
Non, mais vas-y, vexe-la, c'est pas comme si elle pouvait te tuer là maintenant tout de suite.
— Et puis, reprit-il, comment expliques-tu que Potter connaisse le sectumsempra et plusieurs autres de nos babioles d'adolescent comme tu dis ?
— De quoi parles-tu ?
— L'année dernière, Potter a jeté ce sortilège sur Drago Malefoy.
— Parce que tu crois que j'aurais pu lui enseigner ce type de sortilège ? Je me souviens encore de ce pauvre lapin.
Pour s’entraîner à pratiquer le Sectumsempra, Rogue a donné un lapin vivant à Mona. Ce jour-là, Mona est devenue une TUEUSE DE LAPIN ! Et aujourd'hui, elle peut devenir une tueuse de Prince, gardons espoir.
— Il a dû tomber sur des notes à toi.
— Mes notes ne bougent pas du débarras, dit-elle. C'est toi qui as dû laisser traîner des notes dans le château où il vivait l'année dernière avant que tu ne tues Dumbledore !
— Bon, ça suffit ! coupa Rogue. Ce n'est pas le sujet. Je disais donc, je suis dans une impasse.
— Dans quatre cages pour être précis, dit Mona.
C'est bien le moment de faire de l'humour.
— Je dois aider Harry, mais je ne sais pas où il est, dit Rogue.
Mona resta estomaquée par son culot.
– Bah justement, il sera ici dans une heure pour le thé, dit-elle. Attends-le avec nous, tu pourras le livrer à ton maître.
— Mona, s'il te plaît ! dit Rogue. Cesse une seconde de m'en vouloir. Je dois l'aider, je l'ai promis à Dumbledore.
— Avant de le tuer.
— Oui, c'est ça.
— Tu te rends compte que c'est complètement absurde comme situation, qu'il est impossible que je t'aide et surtout que j'en suis incapable. Harry ne me connaît pas, il ignore que je suis sa marraine, il ne viendrait pas chercher de l'aide auprès de moi. Je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où il se trouve.
— Tu te souviens que je suis legimen, dit Rogue.
— Et tu te souviens que j'ai quelques bases en occlumancie, que j'ai renforcées. De plus, la barrière de métal à un effet brouillage pour ce type de magie. Tu penses bien que mes nouvelles recherches consistaient également à te combattre.
Rogue parut brusquement abattu.
— Tu pensais réellement que tu allais me berner ?
— Oui, dit Rogue. Je m'attendais à ce que tu sois morte de peur, ou amicale, mais tu es ni l'un ni l'autre.
— Je suis invincible de ce côté-ci des cages et je ne me vois pas être amie avec quelqu'un qui affronte ma famille.
— Ce n'est pas Fred que je visais !
— C'est George.
— C'est pareil.
Rogue soupira longuement pendant que la colère de Mona ne désenflait pas.
— Je dois lui remettre un objet, enchaîna-t-il. Mais j'ai besoin de savoir où est-ce qu'il en est.
— Tu veux que je joue les facteurs, s'indigna Mona.
— Non, je comprends que tu ne sais rien de rien sur lui, mais donne moi un avis personnel.
Mona haussa les épaules. Devait-elle dire quoi que ce soit ? Savait-elle quoi que ce soit de toute façon ? Oui, elle savait une chose.
— Un avis personnel, dit songeuse Mona. J'imagine qu'en tant que symbole de la lutte anti magie noire, il souhaite débarrasser le monde de la magie noire. Sous toutes ces formes, y compris des objets.
Rogue regarda Mona intensément, une lueur venait d’apparaître dans ses yeux.
— Il ressemble peut-être à Lily en fin de compte.
Du couloir, un grand fracas se fit entendre, Mona se retourna et vit Ron et Malorie sortirent de la chambre à la porte maintenant explosée. Mona échangea un regard avec sa fille et produisit un panneau de dissimulation à l'entrée du couloir. Mona se tourna alors vers Rogue.
— Personne ne saura que j'ai vu Weasley, dit Rogue. Je te le jure sur la tombe de Lily.
Voilà qui va te permettre de suivre Ron jusqu'à Harry et de lui transmettre l'épée.
Il fit alors volte-face et disparu lorsqu'il passa la porte. Ron et Malorie firent irruption de ce côté-ci du panneau de dissimulation.
— Où est-il ! cria Ron baguette en avant.
— Partit, dit Mona. On bouge l'appartement avant qu'il revienne.
— Comment on fait ça ? demanda Ron.
— On attrape les chouettes et on ferme les fenêtres, dit Malorie en s'employant à la tâche.
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 129 : 1997 : Post attaque
Spoiler (cliquez pour révéler) : Quelques minutes plus tard, l'appartement apparut dans une prairie, à l'intérieur d'une vieille cabane en bois. Au loin, on apercevait une chaumière à la cheminée fumante. Mona était venue tester des sortilèges dans cette campagne quelques années plus tôt. Au printemps, le champ devant elle était jonché de primevères sauvages. Ces pétales jaunes si beaux lors de sa première venue étaient absents en décembre et l'endroit lui paraissait bien morne.
— C'est bon, dit Ron. Nous sommes à l'abri ?
— Presque, dit Mona. Je dois encore remettre en place les protections de la porte qui ont cédé.
— Il m'a vu ? demanda Ron.
— Non, il ne pouvait pas voir le couloir, mentit Mona.
Mais pourquoi lui mens-tu ? Rogue est un méchant mangemort ! Pour du beurre, mais ça, tu ne le sais pas.
— Pourquoi il ne t'a pas tué ? s'étonna Malorie.
— Il n'était pas venu pour ça, répondit Mona. Et de toute façon, il n'aurait pas pu, mes protections sont très puissantes.
— Il est venu pour quoi alors ? demanda Ron.
— Pour me prévenir que Malorie fait l'andouille à l'école, dit Mona. Et qu'il ne pourra bientôt plus faire semblant de ne rien voir.
Ron et Malorie échangèrent un coup d’œil craintif. Se détournant pour dissimiler son mensonge, Mona s'affaira avec la porte d'entrée.
— Ron va libérer les chouettes. Malorie, tu vas m'expliquer comment vous avez fait sauter la porte de ta chambre.
Les deux adolescents obéirent en silence. Mona et Malorie rejoignirent la chambre de celle-ci où régnait un capharnaüm inédit.
— Je ne fais pas tant d’ânerie que ça, protesta Malorie. Rien qui pourrait mettre en colère les Carrow en tout cas. Et puis, je ne me fais jamais prendre.
Elle se contente d'enfermer des fils de mangemorts pendant trois jours. Cette petite ne prend pas beaucoup de risque.
— Si le directeur remarque tes bêtises, d'autres peuvent aussi s'en rendre compte. Tiens-toi à carreau.
— Pourquoi Rogue ne me colle-t-il pas en retenue alors ?
Mona se tourna vers sa fille et prit une longue inspiration.
— Severus Rogue et moi étions amis à une époque, avoua Mona. C'est en souvenir de cette amitié qu'il me fait cette faveur, il ne m'en fera pas d'autres. Si tu as un problème, à choisir, je préfère que tu aies à faire à lui qu'aux Carrow.
— Je savais bien qu'il y avait quelque chose de pas net entre vous, gerba Malorie.
Pas net ? C'est carrément crade.
— Bon, tu m'expliques comment tu as cassé mes protections ?
— Je me suis dit que tu avais forcément un plan B pour qu'on puisse sortir de là ; au cas où la fenêtre serait bloquée et que tu serais blessée ou morte.
— Mouis...
— On a pas trouvé, confia Malorie. Du coup, j'ai demandé à Ron de me faire une entaille et on a fait couler le sang sur la protection. Comme nous avons le même sang, les protections ont cédé, enfin partiellement, avec quelques explosions, on a réussi à sortir.
— Super, dit sarcastiquement Mona. Le plan B, c'est que tu deviens héritière des protections si je suis incapable de commander.
— On a créé un plan C !
Mona était à la fois exaspérée et fière de sa fille. Elle l'embrassa sur le front et commença à réparer la porte de la chambre avant de revenir vers la porte d'entrée qui avait subi les plus lourds dégâts.
Jour 5
Assise à la table de la cuisine, Mona faisait tournoyer une poignée de crayon. Leur nouvelle mission en cas d'attaque était de crever les yeux de quiconque lançant un maléfice à Mona, sa fille ou Ron. Normalement, ce poste incombait aux ciseaux, mais elle souhaitait changer leur affectation. Des ciseaux pointus et bien aiguisés seraient plus efficaces sur une autre partie de l'anatomie humaine.
Mais t'es dégueulasse. T'as plus de mecs alors tu veux leur crever les couilles ? Attends, Rogue peut revenir. C'est une bonne idée.
L'enchantement était simple, elle devait cependant rester concentrée ce qui n’était pas chose aisée avec le ramdam ambiant. Pourtant, les deux cousins n'étaient plus en train de se battre. Malorie bouquinait sagement sur le canapé, les pieds surélevés. Le fautif était Ron. Après avoir réalisé qu'aucune des sorcières serait apte à lui cuisiner quoi que ce soit, il avait entrepris de se cuire des pancakes. De cette expérience culinaire se dégageait le don très impressionnant de Ron pour son imagination en matière de... juron. Installé face à Mona, il tenta de déguster la farine compacte et renonça au bout de deux bouchées.
— Tu sais pas cuisiner, dit Ron altéré.
C'est toi qui viens de brûler les poëles.
— Non.
— Mais t'as pas d'elfe de maison, dit-il. Les femmes sont censées…
— Vas-y Ron, explique nous ce que les femmes sont censées faire, coupa Malorie.
Brusquement hésitant, Ron resta silencieux de longues secondes, cherchant ses mots. Il fut sauvé par l'arrivée inopinée de Dame de Fane. La chouette déposa une lettre devant Mona et tenta de repartir d'emblée.
— Arrête là, ordonna Mona.
Ron s'exécuta avec joie et disparu dans la volière avec les deux oiseaux. Mona rangea les crayons dans leur boite et déplia la lettre. Malorie était venue à son niveau.
— C'est Grace ? devina Malorie.
— Comment le sais-tu ?
— On n'est pas très loin de chez elle.
Mona sourit devant la perspicacité de sa fille. Grace ne parlait que de banalité, d'Honorine qui grandissait beaucoup trop vite, de Bondupois qui passait tout son temps au ministère. Grace s'exprimait en termes vagues de cette époque sombre qu'ils vivaient tous. Elle confiait avoir peur et regrettait de ne plus pouvoir rendre visite à son amie.
— Grace ne peut pas venir ici ? s'étonna Malorie.
— Si, elle le peut, dit Mona. Je lui ai conseillé de ne pas trop me fréquenter.
— Il doit s'en passer de belles lorsque je ne suis pas à Poudlard, déduisit Malorie.
— Je reçois beaucoup, avoua Mona.
— Tu crois qu'Arnold fait quoi pour le ministère maintenant ?
— C'est un Oubliator, dit Mona. L'un des meilleurs. Il doit continuer à faire ça.
— Il ne doit pas faire qu'effacer la mémoire des moldus, conclut Malorie.
— Puisque quelqu'un doit le faire, autant que ce soit lui. Ces sortilèges sur la mémoire sont très compliqués à pratiquer et peuvent causer des dommages irréversibles. Au moins, le travail est bien fait.
— Je me souviens, dit Malorie. Il l'expliquait à Hermione.
— Hermione ? tiqua Ron en revenant. Pourquoi aurait-elle parlé à un membre du ministère ?
— Tu crois sérieusement qu'Hermione aurait jeté des sortilèges très puissants à ses parents sans s'être renseignée un minimum avant ?
— J'ai organisé une rencontre au début de l'été, raconta Mona. Arnold a été très gentil avec elle et très compréhensif.
— C'est la dernière fois que j'ai vu les Bondupois, confia Malorie.
— Moi aussi, avoua Mona.
Mona replia la lettre et se tourna vers Ron.
— Tu as attaché les chouettes ?
— Oui, elles sont prêtes pour le départ.
— On a déjà bougé hier soir, dit Malorie. On ne peut pas attendre un peu ?
Mona ne répondit pas, se contentant de hausser les épaules. Pouvait-elle confier à sa fille qu'elle présumait que son appartement était surveillé ?
Non, tu crois que Rogue serait en train d'espionner, histoire de suivre Ron avec l'épée de Gryffondor pour la remettre à Harry ? Mona, tu imagines ce scénario ? Non ? Vraiment ? Pourtant, tu devrais.
— Contrôler les fenêtres, dit Mona. Je vais faire un tour dehors.
Mona sortit de l'appartement. Elle l'avait placé dans une vieille maison bancale depuis quelques heures. Un potager abandonné dans une serre avait permis à Mona de faire le plein de légume. Elle dégaina sa baguette et fit apparaître Boris. Le patronus jaillit comme un boulet de canon et fit le tour du jardin. La sorcière le regarda déambuler. Il était sa principale source d'inquiétude. Habituellement, il sautillait indistinctement complètement indiscipliné, cette fois, il reniflait avec méfiance chaque recoin. Quelque chose ne tournait pas rond et Mona ne comprenait pas ce que c'était. Brusquement, Boris redressa la tête vers la maison. Un pop retentit et une large silhouette enveloppée dans une cape noire apparut. Mona pointa derechef sa baguette vers la silhouette avant d'avoir pu jeter le moindre sortilège, l'ombre s'était retournée et Mona reconnut Kingsley. Boris fonça vers lui pour le renifler allégrement. Il l'identifia à son tour. Rassurée, Mona s'approcha et vit alors ce qui rendait la silhouette de Kingsley si imposante, il maintenait Waha inconsciente contre lui. Mona se précipita et ouvrit la porte.
— Entrez !
Kingsley ne se fit pas prier, son visage était fermé.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? questionna Mona.
— Elle a encaissé plusieurs sortilèges en même temps, expliqua Kingsley. Elle respire à peine.
Malorie et Ron revenaient dans le salon. Mona aida Kingsley à étendre Waha sur le canapé.
— Qu'est-ce que tu fais là toi ? demanda Kingsley à Ron.
— Je n'ai pas retrouvé Harry, dit Ron. Mais ça viendra, j'attends juste…
— J'ai prévenu Bill, coupa Mona.
Kingsley acquiesça et salua Malorie.
— Quels sortilèges a-t-elle subis exactement ?
— On a essayé de coincer des rafleurs., dit Kingsley. Ils ne sont pas vraiment doués, mais ils ont réussi à entraîner Waha à l'écart. Je ne sais pas trop...
— Qui dirigeait ce gang ? coupa Mona.
— Greyback…
— Je vois…
Mona passa sa baguette sur Waha, Remus était revenu dans un sale état après avoir rencontré ce groupe. Elle connaissait les sortilèges qu'ils jetaient.
— Elle se remettra, conclut Mona après quelques minutes. Il lui faudra beaucoup de repos.
Kingsley prit une chaise et s'installa avec soulagement.
— Pourquoi tu n'as pas regardé toi-même ? s'étonna Mona.
— Pas en état de pratiquer…
Mona se tourna de nouveau vers lui, Kingsley souleva sa cape et désigna un couteau planté dans son ventre. Mona retint un haut-le-cœur, Malorie recula d'un pas et Ron écarquilla les yeux.
— Malorie, il y a un baume vert dans la salle de bain, étale-le sur la gorge de Waha, ordonna Mona. Amène aussi le baume d'argent pour la cicatrisation. Ron fait le tour de la maison avec ton patronus. Vérifie que tout se passe bien. Toi, serre les dents.
Kingsley ne put réprimer un sourire.
— Pourquoi de l'argent ? Greyback ne m'a pas mordu.
— Je ne maîtrise pas complètement les sortilèges de soin, confia Mona. Ce baume est très puissant et a déjà fait ces preuves.
— C'est celui que tu nous avais donné pour l'oreille de George, dit Ron auprès de son Jack Russell de Patronus.
— Oui, avoua Mona. J'ai pensé qu'un baume fabriqué par Rogue pourrait réparer… Il me l'a donné, avant… il y a longtemps.
Hey, tu racontes à Kingsley qui est passé il y a deux jours ? Pour qu'on rigole un bon coup.
— Tu me racontes ce qui s'est passé précisément ? demanda Mona.
Le bras droit de Voldemort est venu discuter avec sa pote.
— Tu veux me distraire pendant que tu m'arraches ce truc ?
— Exactement. Raconte.
Malorie revint avec les deux baumes et commença à appliquer la crème verte sur la gorge de Waha. Aussitôt, sa respiration devint plus régulière.
— C'est un groupe de sorcier en fuite qui nous a donné l'alerte, dit Kingsley. Ils étaient repérés. Nous avons réussi à semer suffisamment la panique pour qu'ils puissent prendre la fuite. Malheureusement, les sorciers en fuite ne sont plus ensemble maintenant.
— C'est très intéressant…
D'un coup sec, elle retira la lame et pointa sa baguette sur la plaie ensanglantée. Kingsley retint un cri et se contenta d'un long grognement. Lentement, elle referma la plaie et appliqua le baume sur la peau fragile.
— Ce n'était pas très profond, remarqua Mona. Rien ne doit être touché. Enfin, je crois.
— Ta confiance est rassurante.
— Tu as vu ça ! s'écria Mona tout de même fière du résultat.
— Je dois retourner auprès des autres, les tranquilliser pour Waha. Tu la gardes quelque temps.
— Oui, accorda Mona. Ne fais pas trop d'effort et ne reste pas seul. Je ne suis pas une infirmière de renom.
— Ça, on le savait, dit-il en se levant douloureusement.
Même quand tu sauves les gens, tu le fais mal.
Kingsley partit, Mona se pressa de bouger l'appartement. Il atterrit au dernier étage d'un immeuble, sous une corniche.
— Tu pourrais au moins choisir un coin plus charmant, dit Malorie en observant les alentours.
La vue n'offrait qu'un triste vis-à-vis sur un autre immeuble plus morne que le premier.
— La priorité, déclara Mona. C'est un endroit vide et introuvable.
On toqua à la porte.
Les voisins t'ont trouvé.
Malorie, Mona et Ron se regardèrent. Ils avaient déménagé Waha dans la chambre d'ami. Baguette au poing, Mona alla ouvrir la porte, aucune alarme ne s'était enclenchée.
— Salut, dit Béa.
Sans prendre de précaution, Mona ouvrit largement la porte et enlaça sa belle-sœur.
Allo ? La guerre, les protections tout ça tout ça...
— C'est qui ? questionna Malorie sans voir.
Aucune protection autour de la porte ne s'activa, Mona laissa entrer Béa. Aussitôt, Malorie se pressa vers elle.
— Tu es vivante ! dit inutilement Mona.
Excellente déduction.
— Tu devrais vérifier que c'est bien moi, dit Béa. Et je devrais faire pareil.
— Patronus, dit simplement Mona.
Les deux sorcières firent apparaître leurs Patronus respectifs et durent empêcher Boris de sauter sur le gros bourdon de Béa.
Un bourdon ? Ton patronus est un bourdon ? De quoi l'avoir !
— Qu'est-ce qui t'est arrivé ? demanda Malorie en montrant le bas de pantalon de Béa déchiré par endroit.
— Des rafleurs, dit Béa. Je leur ai échappé grâce à des sorciers venus nous aider. J'ai perdu les autres et je…
— Tu étais en panique, fini Mona. Tu as bien fait de nous rejoindre. Tu seras bien ici.
— Je ne resterais pas longtemps. Je ne mettrais pas ta fille en danger. Tu es sûrement surveillée.
— S'ils y arrivent… dit Mona fière de son travail.
— J'ai bien réussi à trouver ton appartement, dit Béa.
— Parce que tu fais partie des personnes qui peuvent me trouver.
Sinon il y a un sortilège, un truc du gardien du secret qui fonctionne assez bien. Bon d'accord, Lily et James sont morts à cause de ça, mais ils ont choisi le mauvais gardien. Le square Grimmaurd n'est plus à l’abri, mais c'est Hermione qui a merdé.
— Mes enfants ? demanda simplement Béa.
— Bien, répondit Mona. Nous les avons vus à Noël, tu leur manques terriblement, mais tout le monde va bien.
Malorie avait commencé à vider les placards et étalait leur contenu sur la table de la cuisine. Mona incita Béa à s'asseoir et la força à se nourrir.
— Au fait, je te présente… commença Mona en désignant Ron.
— Weasley, coupa Béa. Un Weasley, je ne veux pas connaître son prénom. Si je me fais arrêter…
Béa adressa un regard désolé à Ron.
— Je comprends, dit Ron. Dans mon cas, je pense que personne ne viendrait me poser des questions sur ce qui se passe ici.
Si tu comptes rester, tu comprendras parfaitement qui c'est.
— Tu repars quand d'ailleurs ? demanda Malorie à son cousin.
— Dès que j'aurais le signal.
— Mouais, dit Malorie peu convaincue.
— Comment vas-tu ? demanda Mona pour couper court.
— Ça va, dit Béa. Physiquement, ça va.
— Tu as minci, commenta Mona.
— Toi aussi. Pas besoin d’être en fuite pour se faire du souci.
En réalité, Béa avait la mine très fatiguée et semblait au bord des larmes.
— On pourrait aller chercher Madeleine et Tom, suggéra Malorie. Hugh a parfaitement le droit de rendre une petite visite à sa sœur.
— On aurait pu me voir entrer, commenta Béa.
— Non, dit Mona. L'endroit vient d’être déplacé. Je vais faire un contrôle des alentours avec… Weasley. Malorie s'occupera de notre malade et toi tu manges, prends une douche.
— Votre malade ? dit Béa.
— Probablement l'une des sorcières venues s'occuper des rafleurs qui ont attaqué ton groupe.
Béa acquiesça et tous se mirent à obéir. Malorie prit la direction de la chambre d'ami. Mona et Ron firent le tour du quartier.
— Je n'ai rien vu, confessa Ron. Mais je ne sais pas vraiment ce que je suis censé chercher.
— Tu t'es montré, dit Mona. Un mangemort en repérant un Weasley aurait transplané et il n'y a eu aucun mouvement.
— Je suis donc un appât, résuma Ron en fronçant les sourcils.
— Ce que tu fais très bien.
Lorsqu'ils furent rentrés dans l'appartement, Malorie sortit à son tour et transplana. Ron fut chargé de faire boire à petite goutte une Waha vaguement consciente. Mona et Béa tentaient de redonner figure humaine à cette dernière.
— Tu crois que ça ira ? demanda Béa de retour dans le salon.
— C'est parfait, dit Mona.
On toqua trois fois à la porte inactive. Mona resta immobile, regardant la porte s'ouvrir de l'extérieur. Malorie entra la première portant Tom dans ses bras. Elle tint le battant pour le refermer dès l'entrée des visiteurs. Derrière eux, Hugh entra en posant Madeleine sur le sol sans quitter sa femme des yeux, il était encore le seul à l'avoir aperçu. Lorsque Tom vit sa mère, il se débattit violemment des bras de Malorie qui aussitôt le posa et referma la porte avec précaution. Tom avait fusé comme un boulet de canon vers sa mère. Madeleine suivit son frère des yeux et l'imita. Béa enlaça ses deux enfants, riant et pleurant en même temps. Mona eut beaucoup de peine à ne pas l'imiter. Hugh se joint à eux, il embrassa sa femme sur la bouche puis sur tout le visage. Béa rit de plus belle.
— T'étais où ! s'exclama Madeleine.
— Dans la nature, dit simplement Béa. À la campagne.
— Tu rentres à la maison ? questionna Madeleine.
— Non, je suis toujours en fuite, les mangemorts veulent toujours me mettre en prison.
— Moi j'aime bien la campagne, rappela Tom.
Mona sourit doucement, elle s'était rapprochée de sa fille et l’enlaçait d'un bras.
— Je leur ai dit de venir prendre le thé, raconta Malorie. Hugh a compris rapidement où je voulais en venir, il n'a rien dit.
— C'est parfait, dit Mona. Vu l'heure… il leur reste moins de deux heures pour que leur absence ne soit pas suspecte.
Malorie et Moon laissèrent la petite famille sur le canapé, Tom et Madeleine se battaient pour étaler leurs récents exploits respectifs.
— Je fais des dictées de plus en plus dures, se vanta Madeleine. Et je fais presque pas de faute.
— J'ai cassé un vase chez nos grands-parents, raconta Tom.
— Ah bon ? dit Hugh surpris.
— Tutic l'a réparé, expliqua Tom. Il ne voulait pas que je sois grondé.
— Il est gentil, dit Béa. Comment t'es-tu débrouillé pour le casser ?
— Je voulais faire marcher les chaises, dit Tom. Alors j'ai attaqué.
— Tu as attaqué les chaises ? dit Hugh.
Madeleine se pressa de détourner l'attention sur elle avant que Tom ne la reprenne à son tour. Les conversations infantiles continuèrent jusqu’à ce que Mona se sente forcée de mentionner l'heure avancée. Si tous avaient pleuré de joie, ce n'était rien comparé aux larmes de désespoirs lorsqu'il fallut séparer les enfants de leur mère.
— Il faut effacer les larmes sur vos visages, expliqua Mona. Vous devez avoir l'air naturel, personne ne doit savoir que votre mère est ici.
Madeleine hocha la tête couverte de larmes.
— Je vais aller voir la malade, dit Béa en reniflant péniblement.
Mona réalisa soudain que Ron n’avait pas quitté le chevet de Waha depuis l'arrivée des Moon. Béa salua une dernière fois ses enfants, embrassa longuement un Hugh désespéré et fila vers la chambre d'ami.
— Tu donnes l'exemple, ordonna Mona à son frère.
Elle pointa sa baguette sur lui et rafraîchit son visage tant qu'elle put. Vint le tour des enfants, les faire résister à l'envie de pleurer fut particulièrement dur.
— N'oubliez pas, dit Mona. Vous devez faire croire aux mangemorts qui surveillent votre maison que vous avez simplement pris le thé avec moi et Malorie. Donc, gardez un visage neutre et même un peu content, comme si je vous avais donné de bons gâteaux.
— Sont jamais bons tes gâteaux, dit Tom en reniflant.
C'est cadeau.
Mona fit le voyage en sens inverse, imposer à Malorie le transplanage d’escorte une fois par jour alors qu'elle avait à peine le permis lui semblait déjà suffisamment inconscient. Tous se pressèrent dans la maison, priant pour paraître les plus normaux possible. La porte refermée, Hugh et Mona soufflèrent, soulagés d'être arrivés à bon port.
— Je vais parler avec votre tante, dit Hugh. Allez jouer.
D'un pas peu enjoué, les deux enfants s'éloignèrent.
— Tu vas déplacer ton appartement une nouvelle fois ? questionna Hugh.
— Dès que je rentre.
— Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Pourquoi est-elle chez toi ?
Mona lui raconta l'histoire des rafleurs et les quelques éléments qu'elle connaissait.
— Je sais bien qu'elle ne pourra pas rester trop longtemps, dit Hugh. Mais…
— Je tenterais de la garder le plus longtemps possible, dit Mona. Et je veillerais à ce qu'elle parte avec des vêtements, de la nourriture et des armes.
Hugh enlaça sa sœur et la laissa partir. De retour chez elle, Mona était prête à déplacer son appartement, mais elle en fut empêcher. Ron se tenait devant la porte, baguette au poing.
- Mage rousse
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Message par Mage rousse »
Ne va pas croire que parce que personne n'écrit que personne ne te lis.... Le seul et unique reproche que je pourrais faire est que tes chapitres sont trop courts!! J'ai déjà hâte au prochain!!
- gaelle31
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Merci. Si je fais des chapitres plus long, la correction est plus longue... 4000mots, je trouve ça pratique.Mage rousse a écrit :Ne va pas croire que parce que personne n'écrit que personne ne te lis.... Le seul et unique reproche que je pourrais faire est que tes chapitres sont trop courts!! J'ai déjà hâte au prochain!!
Chapitre 130 : 1997 : Réfugiés de guerre
Spoiler (cliquez pour révéler) : — Qu'est-ce qui se passe ? demanda Mona inquiète.
— Un problème.
— Un mangemort ?
— Non, une chieuse.
Ron ouvrit la porte et Mona découvrit Mafalda solidement harnachée et bâillonnée à une chaise.
— Il faudrait vérifier que c'est bien elle, justifia Malorie.
Pourvu que ce soit un mangemort déguisé. Et pas miss Casse-Couille en chef.
— Et le bâillon, c'est apparemment de l'anticipation, dit Béa en regardant sa nièce avec désapprobation.
— J'anticipe très bien, défendit Malorie les bras croisés.
Mona retira le bâillon et passa sa baguette sur Mafalda.
— Vive la famille ! s’écria-t-elle immédiatement. Moi qui venais chercher du soutien. Vraisemblablement, on aide les Sang-de-Bourbe Moon. Mais les sang-mêlé ont un statut différent.
— T'es une chieuse, dit Ron. C'est ça ton statut.
Pas faux, remettez-lui le bâillon.
— Ça suffit, coupa Mona en détachant les liens. Qu'est-ce qui t'arrive ?
— Mon père souhaite que je quitte Poudlard, expliqua Mafalda.
— Il ne pourra pas, dit Mona. Les jeunes sorciers sont obligés d'aller à l'école.
— Il veut m'exiler à l'étranger, chez un couple de collègues comptables. Vu comment mon père est chiant, je vous laisse imaginer la gueule du couple.
— C'est plutôt une bonne idée, intervint Malorie. Ça pue pour toi à Poudlard. T'es pas aimé et les Carrow te détestent.
Mafalda n'est pas aimée ? Comme c'est curieux.
— Oui, je sais bien que je ne peux pas retourner à Poudlard.
— Tu veux que je parle à ton père pour trouver une autre solution ?
— Non, j'ai trouvé une autre solution, dévoila l'adolescente. Je reste ici.
Elle s'installa lourdement sur le canapé.
— On va commencer à être à l'étroit, commenta Ron en regardant Mona.
— Tu n'as qu'à dégager, suggéra Malorie. Va sauver le monde.
— Tu as vraiment envie que je te laisse seule avec notre cousine adorée ?
— Vu comme ça, dit Malorie après une courte seconde réflexion.
Mona regarda autour d'elle, effectivement, ils commençaient à devenir nombreux.
— Bon, Malorie, tu vas écrire à Ludo.
— Il est en fuite…
— Peu importe, ça sera moins suspect que si j'écris à Xandre.
— Otto, corrigea Mafalda. Je rappelle que mon père a changé de nom pour fuir le monde sorcier. Sa fille de sorcière lui a remis les pieds dedans.
— à mon avis, Ludo Verpey ne doit plus trop préoccuper les gobelins.
— Pourquoi vous voulez écrire à Ludo Verpey ? questionna Ron.
— Parce que c'est l'oncle de Mafalda.
— Verpey est un Moon ? s'étonna Ron.
— Évidemment, dit Mafalda. Tu n'as pas fait le rapprochement entre mon nom et le sien ?
— Les sorciers de pure souche ont tous les mêmes noms au bout d'un moment.
C'est pas faux, je rappelle le nom de la convalescente : Waha Dumbledore.
— Suffit, coupa Mona. Malorie, tu écris. Ron, tu m'aides à déplacer l'appartement. Béa, voit Waha. Et Mafalda, par pitié reste sur ce canapé.
— Attends, faut que j'aille pisser.
Entre grâce et volupté…
Deux heures plus tard, Mona peaufinait l'organisation des couchages pour tout le monde. Ron, seul homme, avait le droit de dormir seul dans le salon. Waha dormirait également seule, bien que ses faibles éveils étaient particulièrement contrôlés. Béa coucherait dans la même chambre que Mona. Et Malorie aurait la chance d'accueillir Mafalda.
À l'heure du dîner, Béa et Mona avaient installé Waha sur un fauteuil confortablement au dos légèrement incliné. Waha était complètement avachie, mais ses yeux restaient doucement ouverts. Elles espéraient la sociabiliser un peu et la rassurer sur l'origine des cris qui envahissaient perpétuellement l'appartement. En bout de table, elle ne pouvait qu'observer en silence les chamailleries des trois adolescents. Mafalda, Malorie et Ron semblaient en proie à des colères exceptionnelles. Béa et Mona n'essayaient même plus de les calmer, se contentant de manger le contenu de leurs assiettes.
— Pourquoi souris-tu ? murmura Mona à sa voisine de table.
— C'est futile, dit Béa.
— Et c'est ce qui te rend heureuse ? Cette futilité ?
— Oui.
On toqua de nouveau à la porte.
— Ah non, c'est complet ! s'écria Malorie.
— Je croyais que cet appartement était caché, grogna Mafalda.
— Pas de nos amis, dit Malorie. Et de toi.
— Ah ah, très drôle. Et si c'est un mangemort ?
— Les alarmes se seraient mises en route.
Toujours prévenante, Mona sortit sa baguette et avança vers la porte. Avant de l'ouvrir, elle jeta un coup d’œil en arrière, tous avaient dégainé leur baguette. Le fauteuil de Waha avait été repoussé et Béa s'était postée devant.
— On devrait peut-être dissimuler nos visages, intervint Béa.
— Il y a un cache, dit Malorie. On ne peut pas voir trop loin dans l'appartement sans y entrer.
C'était l'info protection de l'appartement du jour.
Toutes ces précautions étaient inutiles, le visiteur était simplement Kingsley venu s'assurer de la bonne santé de Waha. Passé la surprise de voir autant de sorciers chez Mona, il se tourna vers la convalescente. Il fut ravi de la trouver consciente, elle commença même à marmonner des phrases incompréhensibles.
— Jevilechbouflepticons.
Le tout associé à des regards exaspérés en direction des adolescents.
— Je suis d'accord, dit Mona fatiguée.
Kingsley sourit et sortit des fioles de sa cape.
— J'ai vu une médicomage, expliqua-t-il pendant qu'il exposait ses fioles. Il trouvait ton bricolage assez correct pour quelqu'un qui n'est pas du métier.
Il montra le bandage récent sur son ventre.
— Le fait qu'elle ait appelé ça un bricolage n'est pas très encourageant, constata Mona.
Kingsley ne répondit pas tout de suite.
Il ne va pas te dire que t'as bossé comme une sagouine.
— En tout cas, tu m'as sauvé la vie, assura-t-il. Elle m'a donné des potions qui devraient aider Waha à se remettre un peu plus vite.
Il sortit un long parchemin d'instructions et se pencha dessus, Mona l'imita et lut les recommandations du médicomage.
— L'infusion de bardane, c'est à volonté, expliqua Kingsley. Ça apaisera la douleur.
Ils commentèrent le parchemin à haute voix, permettant aux autres de suivre la conversation. Lorsqu'il enroula le parchemin, Béa put enfin aborder un autre sujet.
— Vous m'auriez pas sauvé la vie ce matin ? demanda-t-elle.
— C'est possible, avoua Kingsley.
— Je me souviens d'un sorcier masqué qui s'est pris un couteau lancé par un rafleur.
— C'est moi.
Attends, peut-être pas. Les couteaux volent pas mal en ce moment. Prends Dobby par exemple !
— Béa Moon, ma belle-sœur, née moldue, présenta Mona.
— Et moi, c'est Mafalda Verpey, dit l'adolescente. Même si on s'en fout.
Je confirme, on s'en tamponne.
Kingsley se tourna tout même vers Mona avec intérêt.
— Elle ne peut pas retourner à Poudlard et la solution proposée par son père ne lui convient pas, expliqua Mona.
— Les Carrow sont sur les nerfs, dit Kingsley. La solution que propose ton père est sûrement mieux. Il n'aura qu'à faire croire à une fugue de ton côté pour se dédouaner.
— Pour ça, c'est facile, j'ai fugué, raconta Mafalda. J'ai laissé une lettre comme quoi je ne retournerais pas à Poudlard. Ils peuvent le soumettre au véritasérum s'ils veulent.
— Ta mère étant moldue, on va éviter d'inviter des mangemorts chez toi, souligna Mona.
Mafalda n'avait visiblement pas anticipé ce problème.
— On devrait coucher Waha, dit Kingsley. Les potions vont l’assommer.
Lui et Mona s'occupèrent de cette tâche. Et bientôt, ils se retrouvèrent seuls dans la chambre d'ami avec une Waha endormie.
— Tu as toujours la lettre que t'a léguée Dumbledore ?
— Bien sûr, dit Mona.
— Je peux la voir ?
Tu déconnes, ça fait trois chapitres que je veux voir cette lettre, lui il demande et paf ! Tu vas la donner. Non, mais c'est du favoritisme, je proteste. Je proteste plus fort que la protestation.
Mona pointa sa baguette vers la porte.
— Accio.
La lettre vint se poser dans les mains de Mona qui la tendit à Kingsley.
— J'y ai repensé, dit-il. Il y a forcément un message caché.
— J'ai retourné la lettre dans tous les sens. Je ne vois pas ce que cela peut signifier.
— Ça doit être une anagramme ou quelque chose comme ça. Dumbledore savait que des membres de l'Ordre viendraient chez toi. Le fait qu'il te lègue une simple lettre à toi, une Moon innocente qui n'attire pas l'attention, c'était peut-être voulu.
Au centre du papier, ces simples mots s'étalaient : « La valeur des Moon est dans leurs combats. Résister à Voldemort doit rester le premier d'entre eux. »
Jour 6
Mona avait plusieurs fois tourné ces mots dans tous les sens. Elle ne voyait pas pourquoi Dumbledore avait pris la peine de léguer cette lettre. Ça coulait de source pour toutes familles. Oui, des Moon avaient été approchés quelques décennies auparavant. Entre-temps, Voldemort et ses mangemorts avaient causé suffisamment de désolation pour que les Moon aient juste envie de se tenir à l'écart. Résister n'était plus un combat. Se protéger en était un.
Ce matin-là, Waha était sur pied. Elle ne faisait que quelques pas d'une place assise à une autre, mais c'était déjà pas mal.
— Tu as mal quelque part ? demanda Mona.
— D'atroces migraines, confia Waha. Mais à moins d'attacher ces trois-là, je ne vois pas comment les arrêter.
Mafalda et Ron se lançaient dans un concours d'injures. Malorie les ignorait, Béa avait renoncé et portait des caches oreilles coupe-son. L'appartement de Mona semblait avoir été dévasté, tous s'étaient allégrement étalés et cherchaient des occupations. Plus la journée avançait, plus le niveau sonore émis par chacun s'élevait. Après le déjeuner, une nouvelle visite sans alarme les stoppa tous. Toutes baguettes dehors et chacun prêt à combattre. Mona ouvrit doucement la porte.
— Salut Ludo, dit Mona avec soulagement.
— Salut.
Mona le laissa entrer et savoura ses premiers mots.
— Je viens chercher Mafalda.
— Ça, ça m'étonnerait, rétorqua l'adolescente.
— Tu as une idée de la frayeur que tu as faite à tes parents, reprocha Ludo.
— Ils me préféraient à Poudlard ?
— Leur plan est très bien. Personne ne te trouvera là-bas.
Dame de Fane choisit cet instant pour faire une entrée fracassante, elle bondit si fort sur sa maîtresse que Mona tomba à la renverse.
— Elle n'a pas de lettre, commenta Malorie en aidant sa mère à se relever.
— Attrape-la, dit Mona. Et ta chouette aussi. On bouge.
Rodés à l'exercice, tous contrôlèrent chaque ouverture de l'appartement. Waha s'occupait des chouettes alors que Ludo et Mafalda continuaient tranquillement de se disputer. Mona sortit de l'appartement seule et retrouva cette sensation désagréable déjà ressentie.
Je persiste à croire que Rogue t'espionne. C'est son odeur moisie que tu sens.
Sans prendre le temps de vérifier auprès Boris. Elle rentra dans l'appartement et se lança dans ses incantations. Elle avait transporté l'appartement dans la banlieue de Londres. Dans une sorte de vieux garage sans fenêtre. Sans lumière du jour, ils durent allumer l'éclairage.
— Maintenant, tu choisis un endroit sans fenêtre, grogna Malorie.
— Je voulais me rapprocher de Londres, commenta Mona.
Durant tout ce temps, Ludo et Mafalda avaient continué de se disputer.
Pour le coup, les abandonner sur place aurait été judicieux.
— Je dois aller faire un tour en ville, dit Mona. Lorsque je reviendrais, j'espère que tu auras ramené ta nièce à la raison Ludo !
Là-dessus, Mona sortit de l'appartement. Elle fit apparaître Boris, mais rien ne parut suspect au Patronus. Mona transplana alors au cœur de Londres. Elle se dirigea vers un petit immeuble, craignant de ne pas trouver son locataire en milieu d’après-midi. Pourtant Percy Weasley était bien chez lui et pas vraiment surprit de la visite de Mona. Ses cheveux peu soignés, il portait un peignoir éliminé.
— J'ai rien pour toi, dit-il en refermant la porte.
— Je suis surveillée, annonça simplement Mona.
— Non, contredit Percy. Ils n'ont toujours pas compris que ton appartement avait bougé.
— Ils surveillent encore Tottemham ?
— Oui, répondit Percy. Un peu, pas plus que ça. Comme pour tous les Moon de toute façon. Ils n'ont rien sur vous.
— Pourtant mon appartement est surveillé, insista Mona.
— Pas par le ministère, dit Percy.
Mona regarda autour d'elle. L'appartement de Percy semblait plus sombre qu'à l'accoutumée et particulièrement en désordre.
— Pourquoi n'es-tu pas au travail ?
— Congé de Noël, dit simplement Percy. Des nouvelles de Béa ?
— Oui, elle va bien, merci pour elle.
— Personne ne sait que l'info vient de moi ?
— Non, personne ne sait rien sur les petites infos que tu me donnes. Bill a saisi, je pense, mais il ne dit rien.
Percy approuva d'un hochement de tête.
Percy est l'informateur secret de Mona ?
— Tu aurais pu aller voir tes parents, suggéra Mona.
— Le Terrier est surveillé, dit Percy. Tout le monde sait que j'ai renié ma famille, alors s'ils apprennent que j'ai renoué avec eux, on ne me donnera peut-être plus accès à autant d'informations.
— Je crois que ta mère préférait un câlin plutôt que des informations.
— Et les enfants de Béa, ils préfèrent quoi ?
Mona ne répondit pas.
— Tu sais, je me dis… à un moment donné, il faudra choisir, vraiment montrer son camp, dit-il. À ce moment-là, je serais auprès de ma famille et je les protégerais.
— Je sais, dit Mona. Je le ferais aussi.
— Je ne pense pas que nous aborderons le problème de la même façon, dit Percy. Je te vois plutôt assommer Malorie et l’emmener contre son gré loin du tumulte.
Idem. Il faut juste qu'elle évite de faire pareil avec les Weasley, on en a besoin. Certains doivent mourir au combat en plus.
— C'est probable, avoua Mona.
— Je t'offre quelque chose à boire ?
— Non, je vais rentrer. Tu peux surveiller de plus près l’intérêt porté à mon appartement ?
— Je t'enverrais une carte de vœux avec une grenouille s'il y a un problème.
De retour chez elle, Mona eut la surprise de trouver son appartement silencieux. La seconde surprise fut de trouver Ludo installé sur le canapé, lisant le journal.
— J'ai pas réussi à la convaincre, dit-il.
Et donc, tu t'installes ?
— Super, rétorqua Mona.
Mona regarda autour d'elle, tous s'étaient accaparé un coin de l'appartement. Elle regrettait le temps où personne ne se pointait chez elle, où elle était seule en dehors de Malorie et des visites ponctuelles des copines.
C'était avant la guerre en fait.
Lorsqu'on frappa à la porte, Mona lutta pour ne pas pousser un gémissement éreinté. Personne ne se leva, les baguettes furent simplement négligemment levées.
En même temps, au vu de la populace présente, si un mangemort déboule maintenant, y'a matière à le réduire en bouillie. Bon, plusieurs risquent de prendre la poudre d'escampette, mais ça serait pas plus mal.
Personne ne prit la poudre d'escampette devant Remus Lupin.
— Je ne m'attendais pas à voir autant de monde, avoua-t-il.
— C'est mieux pour assister au spectacle, dit Waha en s'éveillant.
— Quel spectacle ? demanda Malorie.
— Ta mère qui hurle sur Remus, c'est très drôle.
— Ma mère ne hurle presque jamais, contredit Malorie.
— Pourtant, elle l'a fait, commenta Waha. C'était très drôle. À coup de « tu n'es qu'un mari indigne ! Ton enfant aura honte de toi ! » Vraiment très bien.
— Merci Waha, souffla Remus las.
— C'est le rôle de ton ex de te rappeler tes humiliations.
— Mona ne peut plus me hurler dessus, je suis retourné avec Tonks et je reste près d'elle.
— De toute façon, j'aurais refusé de t’héberger, dit Mona.
— Je ne veux pas que tu m'héberges, expliqua Remus. Pas moi.
— Comment ça : pas toi ? Qui veux-tu que j'héberge ?
On a dit que c'était complet ! Mona est censée être une asociale inadaptée. Et vous la forcez à s'adapter au monde social.
— Juste pour l'après-midi, dit Remus. Quelques heures tout au plus. Tu le sais bien de toute façon.
— Potterveille, déduisit Mona.
— Comment ça : Potterveille ? dit Malorie. Tu les as déjà abrités ?
— Une fois ou deux, avoua Mona.
— Pourquoi tu ne me l'as pas raconté, c'est génial !
Mona ne répondit pas et acquiesça devant la mine interrogatrice de Remus.
— Bon, je te laisse, dit Remus. Tu as l'air très occupée.
— Occupée, non, dit Mona. Encombrée, oui.
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Re: Un jour, Mona Moon sera une rebelle.
Chapitre 131 : 1997 : Aux armes.
Spoiler (cliquez pour révéler) : Une heure plus tard, on vint de nouveau encombrer Mona. Terence se présenta plus agacé que jamais. Malgré le déplaisir de voir son frère, Mona découvrit qu'il apportait de quoi remplir les placards de vivres.
— Qu'est-ce qui fait là lui ? dit-il en montrant Ron.
— Bonjour Hugh, salua Ron.
— C'est Terence, corrigea Mona.
— Désolé, dit Ron. Mes souvenirs sont légers concernant mes oncles Moon.
— Et moi je sais très bien quels Weasley tu es.
— Il attend un appel, expliqua simplement Mona.
— Et elle ? dit-il en désignant Waha.
— Elle se repose.
— Elle fait partie de l'Ordre du Phénix, rappela Terence sans la regarder.
— Oh ?
— Arrête tes bêtises, pesta Terence. Tu ne peux pas héberger autant de fugitifs, tu mets en danger Béa et Malorie.
— Moi aussi, techniquement, souligna Mona.
Sauf que toi, il s'en fout.
— Bon, passons, dit-il. Je dois informer Hugh de la bonne santé de Béa.
— Je vais très bien, dit Béa. Mona est une belle-sœur merveilleuse.
— Mouais.
— Irène aurait dû venir, dit Mona. C'est moins risqué, elle me rendait visite avant que vous soyez en couple. Tout le monde sait que nous sommes amies.
Et puis, personne n'a envie de voir Terence.
— Tu crois que je vais laisser ma femme venir dans ce repère de fugitif ? Et Mafalda, pourquoi est-elle là ?
— J'ai fugué, expliqua l'intéressée sans lever le nez de son journal.
— Et moi je la ramène, dit Ludo en ouvrant une boite de biscuit au chocolat.
— T'es efficace, grogna Mona.
— Et un fugitif depuis des années, commenta Terence au comble de l'exaspération.
— Irène n'a pas dû apprécier que tu lui interdises de venir, devina Malorie.
— Effectivement, avoua Terence. Je l'ai un peu enfermée avant de quitter la maison.
— Tu as fait quoi ? s'offusqua Mona.
— Oui, je suis un piètre mari. Mais si ça peut te rassurer, je vais bien le regretter en rentrant.
— Presse-toi de rentrer alors, dit Mona avec un sourire mauvais.
Terence partit, Mona se rendit à l'évidence, Ludo s'installait chez elle. Heureusement pour elle, elle eut une énième visite qui le fit fuir par la fenêtre de la chambre de Malorie.
— Que puis-je faire pour vous ? demanda Mona à Gornuk.
— Mes amis gobelins sont surveillés, dit-il. Et vous êtes l'une des rares sorcières que je supporte.
— Vous voulez dormir et manger ? supposa Mona.
— Oui, vous m'aviez dit avant que je ne prenne la fuite que je serais le bienvenu.
— Que je serais ravie de vous aider, finit Mona à regret. C'est pour cette raison que je vous ai impliqué dans les sortilèges qui protègent cet appartement.
Lorsque le ministère annonça que les Moon n'étaient plus autorisés à faire des affaires, Gornuk avait comme de nombreux autres gobelins étés approché par les sbires de Voldemort. Depuis, il était en fuite. Malgré son besoin de nouvelle du monde extérieur, Gornuk s'exila rapidement dans la chambre de Malorie sans rien demander à personne et n'en sortit plus. Mona lui apporta à dîner sur un plateau et il lui raconta son voyage. Par ce biais, la sorcière eut des nouvelles de Ted Tonks qu'elle se promit de répéter à Remus. Le gobelin était le seul à assurer son départ dans la journée du lendemain. Il semblait plus avoir besoin de nouvelles du monde que de nourriture ou d'une douche. Le coucher fit plus pénible. Mona préféra laisser la chambre d'ami au gobelin. Et après avoir réglé un problème avec Malorie qui avait le vertige et refusait de dormir en hauteur. Tout le monde alla dormir. Mona en profita pour déplacer l'appartement. Quelqu'un les surveillait, elle en était plus que persuadée. Elle rentra dans l'appartement silencieusement. Ne sachant combien de temps durerait cette situation.
Scoop : C'est le dernier soir, demain tout le monde aura dégagé.
Jour 7
L'appartement — installé dans une petite ville froide au nord — était plus bruyant que jamais. L'endroit de base était une maisonnette, initialement un Bed and breakfast loin d’être rempli à cette période de l'année pourtant festive. Waha allait beaucoup mieux et participait aux disputes multiples. Gornuk était le seul silencieux, exilé dans une chambre, il lisait simplement les derniers exemplaires de journaux parus et semblait presque invisible.
— En plus, ta chambre sent le gobelin ! lança Ron à Mafalda.
— Normal, il y a un gobelin dedans.
— Un gobelin ici ? Tu te fous de moi ?
— En réalité, dit Mona. Il y effectivement un gobelin dans l'appartement.
— Il est arrivé quand ? questionna-t-il surprit.
— Hier, dit Malorie. Lorsque tu prenais ta « douche ».
Elle fit un geste de guillemet avec les doigts qui mit Ron particulièrement mal à l'aise.
— Pervers, rajouta Mafalda.
— Ça suffit, coupa Mona avant que Ron ne réplique. C'est un ancien associé de la famille, et nous l'apprécions beaucoup.
— Je croyais que c'était Ludo que vous appeliez le gobelin et qu'il s'enfermait parce qu'il était vexé.
Mona était penchée sur ses notes, elle cherchait un moyen de renforcer la sécurité. Elle savait l'appartement épié, il était probable que Rogue soit le guetteur. Elle l'imaginait très bien suivre l'un des sortilèges qu'il avait créés. Restait à savoir lequel ? Mona tentait péniblement de nettoyer un peu le désordre ambiant pour accueillir l'équipe de Potterveille. On toqua à la porte plus tôt que prévu, Mona était en train de remplir un énième sac-poubelle.
— Mona ! dit Béa. Il y a une alarme.
Mona redressa vivement la tête vers la lumière bleue au-dessus de la porte. Automatiquement, tous les sorciers sortirent leur baguette.
— C'est qui ? demanda Malorie.
— C'est l'alarme moldue, dit Mona. C'est un moldu qui toque.
Pas si vide que ça le Bed and Breakfast.
— Quelqu'un maîtrise le sortilège d'oubliette ? questionna Béa.
Sans attendre de réponse, Mona alla ouvrir la porte et découvrit Kathy avec surprise.
— C'est Kathy ! lança Mona dans l'appartement.
Malorie rangea sa baguette et fit signe à tous de l'imiter. Kathy entra dans l'appartement pour enlacer Mona.
— Ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vu, dit-elle. Tu aurais une aspirine ?
— Oui, dit Mona choquée.
Kathy vit alors la masse de gens dans l'appartement.
— Je dérange, dit-elle.
Je dirais surtout que tu fais tâche parmi tous ces sorciers.
— Non, dit Mona en tentant de trouver une potion pouvant faire office d'aspirine moldue. Il y a une petite réunion de famille et j'héberge certains membres de la famille. Quelqu'un devrait peut-être aller voir comment va le bébé dans la chambre…
— Je m'en charge, dit Béa en se dirigeant vers la chambre qu'occupait Gornuk.
Waha semblait passablement affolée par l'entrée de Kathy dans l'appartement. Elle sortit sur le perron vérifier que l'appartement n'était pas retourné à Tottemham.
— Où as-tu mal ? demanda Mona en regardant ses fioles.
— Nulle part, dit Kathy. Je dois être patraque, j'ai fait quinze fois le tour de l'immeuble pour retrouver ton appartement. Et puis, finalement, j'ai retrouvé la porte là où elle avait toujours été. Tu le crois ça ?
Mona le croyait très bien. Mais cette option ne devait fonctionner qu'au cas ou Kathy aurait de vrais ennuis. Waha était revenue et enlaça une Kathy particulièrement gênée. Amusée, Waha s'éloigna rapidement.
Pour rappel, ces deux demoiselles ont… comment dire… passé un moment en tête à tête après une soirée arrosée en 1988. Mona coincée du bulble a refusé de s'intéresser à la chose, donc je n'ai pas de détail. J'aurais bien voulu.
— On va s'installer et boire un verre, proposa Mona.
Elle lui tendit une petite fiole verte et ne sortit pas de thé habituel, mais une bouteille de vin tandis que Malorie se pressait auprès de Kathy.
— Vous nous laissez, ordonna Mona. On va passer un moment entre copines.
— Tu sais que tu as 37 ans et que tu parles comme une gamine, commenta Malorie.
— Occupe-toi de nos invités, ordonna Mona.
Malorie s'éloigna en boudant.
— Qu'est-ce qui se passe ? Tu ne vas pas bien ? demanda Kathy en s'asseyant autour de la table éloignée de toute oreille indiscrète.
— Moi, si, dit Mona. Je pressens que c'est toi qui ne vas pas bien.
Kathy but une longue gorgée de vin.
— Je ne suis pas enceinte, dit-elle en reposant le verre.
— Vaut mieux, commenta Mona en désignant le verre.
Les yeux de Kathy s'embuèrent d'un coup et elle se mit à parler précipitamment.
— Comme l'a si bien dit ta fille, dit Kathy. Nous avons 37 ans, j'ai trouvé l'homme parfait, nous avons une maison parfaite, un couple parfait. Tout est parfait sauf mon horloge biologique. Je dois tomber enceinte maintenant. J'essaye depuis des années et c'est peut-être trop tard.
— Ce n'est pas trop tard, dit Mona. Et puis, avoir un enfant n'est pas une fin en soi. Si tu n'en as pas, ce n'est pas grave. Toi et Chester pourrez profiter de plein de choses, voyager, faire des grasses matinées. Ne pas te demander à chaque hibou ce que ta fille a encore fait.
— Hiboux ?
— Courrier, corrigea précipitamment Mona. Waha n'a pas d'enfant et elle le vit très bien.
— C'est vrai, admit Kathy. C'est juste… ma dernière chance. Je ne pourrais plus revenir en arrière.
— Je comprends, dit Mona.
Kathy prit la petite fiole entre ses mains et versa quelques gouttes dans son verre.
— Ça se marie bien avec l'alcool ? demanda Kathy.
— On verra bien, dit Mona.
Kathy finit son verre d'une traite et se resservit.
— J'aime bien tes remèdes de grand-mère, dit-elle. Ils sont souvent plus efficaces que les trucs qu'on trouve en pharmacie.
— Je pourrais peut-être t'en trouver un pour faciliter la fertilité, dit Mona songeuse.
— Ça serait bien, dit Kathy. Je penserais peut-être à venir te voir plus tôt. J'ai l'impression que j'ai oublié ton adresse.
Mona et Kathy prirent le temps de finir la bouteille et riaient à présent très fort. Elles ne s’arrêtèrent que lorsque les jumeaux Weasley firent leur entrée briffé par Malorie.
— Qu'est-ce que tu fais là toi ? demanda Fred à Ron.
— Momentanément séparé, dit Ron. J'attends un signal pour répartir.
— Mouais, dit George. Bill nous a vaguement parlé de ça.
— Je fais ce que je peux ! grogna Ron.
Les jumeaux attrapèrent le col de Ron et l’entraînèrent à l'écart. Fred tenait fermement son frère pour lui faire la leçon, tendit que George installait le matériel de radio aidé par Waha.
— Je vais devoir m'occuper de ça, dit Mona. Je passerais te voir lorsque Malorie sera retournée à l'école. Pour le moment, la situation ici est un peu…
— Je comprends, dit Kathy en se levant brusquement. Merci pour le vin et le réconfort…
— C'est normal, dit Mona. Je suis désolée de ne pas avoir été là ces derniers temps.
— Tu…
Kathy s’arrêta, les yeux écarquillés vers la fenêtre. Dame de Fane et Mademoiselle Polichinelle entraient en trombe en poussant des cris suraiguës.
— Vous avez été suivis ? lança Mona en direction de Fred et George.
— Non, dit Fred.
— C'est une radio, dit Mona. Ils ont pu chercher l’émetteur.
— Je viens de la mettre en route, avoua Waha.
Brusquement, toutes les alarmes de l'appartement se mirent en route. Des barreaux rouges apparurent tout autour de l'appartement.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Kathy.
— Va sous la table, ordonna Mona en sortant sa baguette. C'est une attaque et ils sont plusieurs !
Des coups sourds retentirent tout autour de l'appartement. De nouveaux barreaux lumineux jaillirent de toute part.
— Cachez vos visages, ordonna Mona en pratiquant elle-même un sortilège sur son visage.
Tous avaient sorti leur baguette pendant que Waha poussait Kathy sous la table. Mona alluma sa cheminée et jeta une carte de vœux chez Bill. Elle l'éteignit aussitôt et regarda ses sortilèges de protection arrêter chaque sortilège qui tentaient de pénétrer l'appartement. La porte explosa brutalement sans que cela inquiète Mona. Waha et Béa lancèrent une nuée de sortilèges dans cette direction. Tous leurs sortilèges passèrent la porte, mais ceux que lançait Avery depuis l'extérieur se heurtaient aux protections sans laisser de trace. Fred, George et Ron s'étaient groupés autour d'une fenêtre et repoussait Mulciber qui s’acharnait en vain à briser la fenêtre. Avery parvint à entrer d'un pas dans l'appartement pour être éjecté aussitôt. Mona eut le temps de voir son visage tuméfié par les sévices précédents. Les chaises de Mona prirent alors vie, mais les ciseaux furent plus rapides et suivirent Avery qui hurla.
Les ciseaux tranperceurs de couilles pour rappel.
— Moins un, commenta Mona. Il en reste quatre. Il faut les stopper avant que d'autre n'arrive.
Comment sais-tu qu'il en reste quatre ?
Malorie et Mafalda avaient foncé dans les chambres. Mona partit à leur suite, refusant de s'éloigner de sa fille. Elle vit Gornuk s'employer à délivrer les objets de Mona prêts à combattre par la fenêtre. Malorie et Mafada s'en sortaient bien, les protections ne bougeaient pas. Un cri effroyable retentit du salon et Mona fit demi-tour. L'une des fenêtres de la cuisine avait cédé, des sortilèges jaillissaient de l'extérieur. D'un coup de baguette, Mona anima les ustensiles de cuisine et les envoya dehors. Les maléfices ne vinrent plus pendant un instant pour redoubler d'intensité, les mangemorts s'étaient regroupés devant cette faille.
— Ron, Fred, George restez derrière, ordonna Mona. Occupez-vous des isolés…
Ils obéirent, ne se doutant sûrement pas que sa cousine souhaitait juste les éloigner. Mona, Béa et Waha se tenaient devant la fenêtre et firent pleuvoir une nuée de sortilèges. Les maléfices des mangemorts n’atteignaient pas leur cible, les protections de Mona ne bloquaient plus les sortilèges mais les dérivaient. Béa fut touchée par un ricochet, elle se retira du combat et revint après quelques secondes, gardant une main dans le dos, des larmes de désespoir coulaient sur ses joues. L'ouverture se fit plus large et Mona décida de réparer sa protection. Le flux constant de maléfice interrompait toutes tentatives. Des cris retentirent de l'extérieur, Mona stoppa son attaque pour jeter un coup d’œil. Deux silhouettes au visage masqué apparurent, Mona reconnu tout de suite Kingsley et Bill. Certains mangemorts se retournèrent, prit en entre deux feu, ils perdirent leur assurance. Mona en profita pour enclencher le dernier niveau de protection de l'appartement. Elle se posta au milieu de l'appartement, laissant Waha et Béa s'occuper de la faille. Mona murmura une suite d'incantation à voix basse. Après quelques secondes, une lumière bleutée parcourut chaque murs, chaque fenêtre, chaque objet sans que Mona ne cesse ses incantations. Sa voix se faisait plus forte, jusqu'à emplir les lieux. D'un coup, la lumière bleue jallit comme une vague giganteste et bondit par delà les murs. Des cris extérieurs firent comprendre à Mona qu'elle avait réussi. Elle se précipita à la fenêtre, les mangemorts étaient tous au sol et transplanaient un à un. Bill et Kingsley se pressèrent à l'intérieur.
— On rentre tout, ordonna Mona. On ne laisse pas de trace.
Mona vit ses objets rentrer à l'intérieur sous l'impulsion des sorciers. Mona, Kingsley et Ron firent le tour de la maisonnette vérifiant que rien n'avait été oublié. Les ouvertures furent bouclées et Mona déplaça l'appartement plus rapidement qu'elle ne l'avait jamais fait. Au pied d'une colline si haute qu'elle aurait pu être une montagne, Mona lança Boris et les chouettes en repérage des lieux. Elle s'assura que la radio était bien éteinte et après quelques minutes d'inspection avec Kingsley revint à l'intérieur. Passablement rassurée.
— Il n'y a rien, dit Kingsley. On va quand même évacuer.
Ils retournèrent dans l'appartement, Mona savait que l'appartement était dévasté, ravagé par les maléfices, mais les protections étaient toujours en place, puissantes, présentes. Elles avaient assurées, protégé les proches de Mona. C'était une victoire, dans ce cas pourquoi tous les visages étaient fermé, triste ? Pourquoi Malorie pleurait-elle en silence dans la cuisine ?
— Qu'est-ce qui se passe ?
Elle regarda tour à tour tout le monde, chaque combattant était présent. Le poignet de Béa formait un angle bizarre, mais elle ne semblait pas s'en soucier malgré le tremblement qui l'agitait. Tournée vers sa fille, Mona l’interrogea du regard et suivit ses yeux. Malorie regardait le sol, sous la table de la cuisine.
— Je suis désolée, commença Béa.
— Kathy… devina Mona.
Elle se précipita vers le corps inerte de la moldue. Ses yeux étaient grands ouverts, ses bras en croix.
— Elle a du se prendre un ricochet, dit Waha en prenant la main de Kathy dans la sienne.
Mona s'agenouilla brusquement et caressa le visage de son amie.
Kathy est morte ? Sérieux ?
— Je suis désolée, dit Mona. C'est de ma faute, la faute de mon monde, je n'aurais jamais dû te laisser entrer.
Des larmes coulèrent lentement sur ses joues.
— Mona, dit Kingsley. Je sais que tu as du chagrin, mais il va falloir remettre ça à plus tard.
— Oui, dit-elle. Je sais.
Mona et Waha échangèrent un regard de larme. Mona sentait Kingsley chercher du soutien parmi les autres sorciers.
— Je vais repartir avec Gornuk, dit Béa. On va remettre de l'ordre dans les chambres.
— Ron va revenir avec moi, informa Bill.
Ron ne semblait pas trop secoué par l'attaque bien qu'un peu pale. Mona devenait qu'il avait sûrement déjà vécu trop de combat pour un jeune homme de son age.
— Je vais conduire Fred et George chez moi, dit Waha. Pour Potterveille.
Waha avait effacé ses larmes d'un revers de manche et semblait plus combative que jamais.
— Je vais chez mon oncle Ludo, dit Mafalda le teint blafard. Je vais avoir besoin d'aide pour transplaner.
— Je vais t'aider, dit Bill.
Mona les regarda récupérer leurs affaires et ranger vaguement le désordre. Elle et Malorie restaient penchées sur le corps inerte.
— C'est une moldue ? dit Kingsley en se mettant à sa hauteur.
— Oui, répondit Mona.
— Je vais m'occuper de son corps, je vais cacher la cause de sa mort, la fuite de gaz fonctionne très bien.
Mona prit un parchemin et griffonna l'adresse de son amie.
— Elle vit en couple avec son fiancé, Chester, raconta Mona. Ils s'aiment. Ils veulent un enfant.
Il posa sa main sur son épaule, avant de soulever le corps inerte de la moldue.
— Je suis vraiment désolée, dit Mona.
— Ne te rend pas à l'enterrement, dit Kingsley. Sa mort pourrait être identifiée, même à plusieurs kilomètres.
— La fuite de gaz n'est peut-être pas une bonne idée, dit Malorie. C'est toujours une fuite de gaz.
— Il y a un escalier chez elle ?
— Oui.
— Alors ce sera une chute dans l'escalier avec fracture de la nuque.
Il s'approcha de la porte et se tourna un instant pour s'adresser à la cantonade.
— Soyez tous parti dans les dix minutes, ordonna-t-il. Mona, je reviens tout de suite.
Tous obéir, Mona observa chacun de ses réfugiés quitter la maison un à un, à commencer par Ron. Béa et Gornuk furent les derniers. Mona prit le temps de réparer son poignet avant son départ.
Seules dans l'appartement, Mona et Malorie se tenaient au milieu des décombres. L'une contre l'autre, de nouveau seules.
Et c'est là que ce termine cette année. Et je peux spoiler la date des sept jours de la prochaine année. Autour du début du mois de mois. Nous assisterons à la mort de Voldemort.
Fin d'une semaine en 1997
à suivre une semaine en 1998
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