| Mona remonta les escaliers avec prudence, tenant fermement contre elle son bébé d'une main et de l'autre sa baguette magique prête à être utilisée. La porte de son appartement était toujours ouverte et des voix familières et rassurantes se firent entendre. La jeune mère poussa plus largement la porte, découvrant Rufus et Magda installés autour de la table de la cuisine. Rufus brandissait sa baguette sur les nouvelles venues.
– Ah Mona ! s'écria Magda soulagée. On s'inquiétait, ta vitre était brisée et la porte grande ouverte.
– D'où vient ce bébé ? demanda Scrimgeour sans préambule.
Mona lui adressa un regard éloquent et Scrimgeour râla bruyamment tout en baissant sa baguette magique.
– Nous sommes en 1980 Magda, dit-il en se tournant vers la nouvelle grand-mère.
– Eh bien ? dit-elle. Nous ne l'avons pas enfermée à la maison. Quelques semaines de répit, c'est tout ce que nous lui demandons.
– Vous ne lui trouverez pas de mari, dit Scrimgeour. Et pas parce qu'elle a un enfant. À son âge, les gamins ne pensent pas encore au mariage.
Mona songea à Lily et James et un petit sourire se dessina sur ses lèvres.
– Bon Mona, tu vas bien ? questionna-t-il sèchement.
– Oui.
– Le nouveau Moon aussi ?
– C'est une fille et oui, elle va bien.
– Parfait, excusez-moi, je dois terminer ma tournée.
Il passa à côté de Mona et referma la porte derrière lui.
Et quand est-elle née, son prénom ? Rien à foutre ! Affectueux l'oncle Rufus.
– En dehors de Meredith, il y a d'autre... commença Mona anxieuse.
– Non, répondit Magda. Ça a été la seule attaque.
J'en déduis que le vieux Ed est toujours vivant. À choisir, c'est pourtant celui qu'il faudrait éliminer.
Les deux femmes se turent, restant immobiles de longues secondes.
– Elle s'est battue, dit Mona avec un sourire.
– Oui, dit Magda. Meredith n'a jamais été très douée pour la magie, elle n'a pas dû faire le poids une seule seconde. Mais au moins, elle a essayé. C'est le signe qu'elle allait mieux. Nous avions réussi.
Magda détourna le regard, Mona ne voulant pas voir les larmes de sa mère, emmena Malorie dans son lit.
J'ai une question, c'est normal de coucher le bébé aussi souvent ?
Lorsqu'elle revint dans le salon, Dame de Cristofane était de retour. Perchée sur la chaise que Mona venait de quitter. Sa maîtresse la caressa doucement et aussitôt la chouette étendit ses ailes pour rejoindre sa volière.
– Tu ne devineras jamais qui nous a rendu visite ce matin, dit Magda après un instant.
– Le ministre de la magie ?
Rien que ça, tu ne doutes de rien Gamine.
– Mieux que ça, Dumbledore en personne.
Ne doute de rien Gamine !
– Vraiment ? dit Mona qui n'était pas vraiment étonnée.
– Ton père n'était pas complètement conscient après avoir appris la nouvelle. Il n'a même pas fait la tête en me voyant servir un thé à Dumbledore.
– Il est venu présenter ses condoléances ? supposa Mona.
– Oui. Il nous a dit que Meredith était une grande dame qui avait toujours œuvré pour sa famille. Il en a vraiment dit beaucoup de bien. J'ai toujours su que Meredith avait vu Dumbledore de près durant ces études puisqu'elle était préfète en chef. Mais tout même, c'était très surprenant. Edgar l'était encore plus, à croire qu'il redécouvrait sa mère.
– Dumbledore est un homme surprenant, dit Mona en se souvenant de ses deux dernières visites.
– Il sait que tu as eu une fille ! s'écria Magda.
Mona fronça les sourcils. Qui avait bien pu lui dire ? Grace, Waha et Kathy étaient les seules que Mona avait mises au courant. Même Lily et Irène ne le savaient pas. Mona n'avait pas eu le temps de les prévenir, elle comptait le faire aujourd'hui même pour être sûre de ne pas recevoir trop de visite hier. Hugh s'en était peut-être chargé, ils en avaient vaguement parlé.
Et Rogue dans l'histoire ? Tu l'oublies. Allez, fais le rapprochement.
– En tout cas, il a dit qu'il allait envoyer quelqu'un veiller sur toi, dit Magda. Apparemment, Tu-Sais-Qui pourrait en vouloir au dernier né de notre famille.
Magda partit après avoir assuré qu'elle s'occuperait de toutes les modalités de l'enterrement. Quelques minutes après sa sortie, Mona entendit un vrombissement assourdissant. Elle pesta contre les moldus et leurs engins infernaux jusqu'à ce que l'on frappe à sa porte.
Stop. Pourquoi me force-t-on à parler d'un vrombissement ? On s'en fiche qu'une voiture démarre en trombe ? Quoi elle s'est arrêtée ? On s'en fout encore plus. Quoi c'est une moto ? On s'en secoue le bananier... Entendez une seconde ! Une moto qui s'arrête près de chez Mona ?
Mona sortit sa baguette, protégea la chambre de Malorie et ouvrit doucement la porte prête à faire feu. Ce n'était pas un mangemort derrière la porte, c'était bien pire.
Mais non, pas Voldemort, c'est moi qui narre dramatique. C'est le clébard, pourquoi croyez-vous que le chapitre s'appelle « Et si c'était Sirius » ? En plus, vous attendez ça frénétiquement depuis le début de cette année bande d'irresponsables ! Oui, je reprends le texte, vous l'aurez votre Caniche stupide.
Sur le paillasson se tenait un Sirius Black nonchalant, peu intéressé par la baguette magique que Mona pointait sur son nez.
Voilà, vous voyez si vous me laissiez narrer un peu au lieu de m'arrêter et de glousser.
– Qu'est-ce que tu fais là ?
– Tu n'as pas été prévenue de mon arrivée ? demanda Sirius surpris.
– C'est toi le type censé me protéger ?
– Ouaip !
Il lui lança un sourire rayonnant.
– Quelle protection ! ironisa Mona en abandonnant la porte.
– Je ne peux pas entrer, dit-il après un instant.
– Oh ? dit-elle. Mon protecteur ne peut pas entrer me protéger ?
– C'est quoi comme protection, je ne connais pas ça. Laisse-moi entrer.
– Je dois accepter ta présence chez moi, expliqua-t-elle en s'éloignant encore plus. Et seulement après ça, tu pourras entrer.
– Alors, accepte-moi ! s'écria Sirius. Tu vas vraiment faire l'idiote maintenant, prendre le risque de mettre potentiellement ta vie et celle de ta fille en danger ?
Sirius entra d'un coup dans l'appartement.
– Merci, dit-il.
– Pas de quoi, répondit Mona qui ne comprenait pas pourquoi ses protections l'avaient lâchée de cette manière.
Moi non plus, jette le dehors illico. Je n’ai jamais aimé que vous vous retrouviez en tête à tête.
– Alors t'as une fille ? demanda-t-il.
– Ouaip, répondit Mona sans le regarder.
– On peut la voir ?
– Je ne veux pas la traumatiser, dit-elle.
Bien Gamine ! Quoique non, parfois t'es méchante comme ça avec lui et ça ne t'empêche pas de lui rouler des galoches. Tu sais quoi ? Ne dis rien.
– La maternité ne t'a pas changé, dit-il déçu.
– La petite dort, dit Mona. Elle s'est réveillée vers cinq heures, alors elle termine sa nuit.
– En parlant de cette nuit, où étais-tu ?
– À l'abri.
– Où ça ?
– Aux dernières nouvelles, vous avez une taupe dans vos rangs, dit-elle. Je ne vais pas prendre le risque de te répondre, tu pourrais colporter l'adresse de ma cachette à la mauvaise personne. À condition bien évidemment que ce ne soit pas toi la mauvaise personne.
– Comment sais-tu que nous avons une taupe ? s'étonna Sirius.
Pas une taupe, un rat.
– Je le sais, c'est tout.
Mona s'installa à la table et parcourut des yeux la Gazette du Sorcier.
– Tu n'as pas un truc à manger ? demanda-t-il. Je n’ai pas pris de petit-déjeuner.
– Non, je ne mange pas.
– Tu ne manges pas, dit Sirius avec évidence. Et ta fille elle mange quoi ?
– Mon lait.
Sirius se tourna brutalement vers elle.
– Ils sont plus gros.
Mona mit quelques secondes à comprendre la réflexion.
Espèce de petit pervers de mes deux !
– Non, mais dis-donc ! Je ne te permets pas. Tu t'adresses à une mère de famille !
– C'est vrai, dit-il en souriant. Je n’ai pas pu m'en empêcher. Avoue que c'est impressionnant, tu as grossi de partout.
Mais tu vas mourir ! Je vais te péter ta gueule à toi ! Est-ce que j'ai dit une seule fois de Mona qu'elle était énorme moi ? Oui, je l'ai dit une petite trentaine de fois, mais ce n’est pas pareil.
Mona lui lança la gazette à la figure.
– Parfait, dit-il en s'asseyant sur le canapé. Alors qu'elles sont les nouvelles ?
Mona le regarda d'un œil noir. Le sourire de Sirius disparu d'un coup, il venait de lire la une qui faisait étale de la mort de Meredith. Il posa lentement le journal sur la table de salon.
– Désolé, dit-il.
– Ouais, répondit Mona en se levant. Aide-moi plutôt.
Elle avança vers l'un des meubles encastrés de sa cuisine en maintenant la porte qui refusait de rester ouverte toute seule.
– Attrape-moi le carton blanc en haut.
Sirius leva sa baguette et fit descendre à lui le fameux carton. Mona ne voulait pas le faire elle-même, elle gardait sa baguette soigneusement dirigée vers Sirius sous sa manche. Elle arracha le carton de ses mains et sortit avec satisfaction sa cafetière restée enfermée depuis qu'elle avait appris sa grossesse. Elle la rinça rapidement, mit un filtre, du café, de l'eau et regarda les gouttes tomber une à une. Impatiente, elle ne parvint pas à attendre que le liquide finisse de couler et se servit une tasse.
– Et moi ? demanda Sirius.
– Tu attends que ta tasse coule.
Mona se réinstalla à la table et dégusta son café avec plaisir.
– Où est le père ? Tu as renvoyé ton moldu parmi les siens ? demanda brusquement Sirius.
– Brad et moi ne sommes plus ensemble depuis un bon moment déjà.
Alors c'est Brad ? Ou mon héroïne raconte-t-elle des cracks pour être cabotine avec le caniche ?
– Ah... Pas très courageux, commenta Sirius en se servant enfin sa tasse de café.
Mona ne répondit pas et but une nouvelle gorgée.
Ça veut dire quoi ça ? C'est Brad ? C'est Sirius ? Un autre ?
Malorie se mit soudain à pleurer, Mona se leva d'un coup pour retrouver sa fille. Sirius la suivit jusqu'à la chambre.
– Malorie c'est ça ?
– Oui.
– Tu as respecté la volonté de ta famille, dit-il, le nom en M.
– Pas seulement, répondit-elle. C'est aussi un nom que j'aime bien.
Tu as vendu ta rebelle attitude pour ne pas froisser tes parents !
Ils ne se parlèrent pas durant les secondes qui suivirent, monopolisées par les cris du bébé.
– Elle a peut-être faim. Sors.
– Je dois te protéger, contredit Sirius.
– Dégage ! ordonna Mona. Protège la porte.
Il sortit en comprenant enfin où Mona voulait en venir.
Nous aussi on sort. Enfin on va regarder la porte pendant que Mona fait son truc avec... trucs. C'est naturel. Ce sont les choses de la vie et... c'est obscène quand même. Non, ce sont les choses de la vie.
– T'as fini ? demanda Sirius derrière la porte.
– Non, répondit Mona agacée.
– T'en as encore pour combien de temps ?
Un jet de lumière traversa la porte et Sirius cria de douleur.
– J'ai compris, ça va.
Quelques minutes plus tard, Mona ouvrit la porte.
– Et la petite ?
– Elle s'est endormie, dévoila Mona.
– Tu as mis des somnifères dedans ou quoi, dit-il en regardant la poitrine de Mona.
Mais je vais te péter la gueule. Je vais de la prendre, la balancer dans un mixeur et appuyer sur le bouton marche. Non, j'ai mieux, une centrifugeuse ! La machine pour récolter le jus des fruits. Prépare-toi à être tout pressé Toutou !
– Tu t'adresses à une mère, dit Mona. Tu ne pourrais pas parler d'autre chose.
– Quoi, je suis la première personne à te dire qu'ils sont vraiment énormes ?
– Oui, s'écria Mona. Les personnes de mon entourage sont un peu moins abruties que toi.
Ce n’est pas dit, Terence se pose là dans le genre.
– Je suis désolé, dit Sirius. C'est vrai, tu as raison, c'était incorrect de ma part.
Tu l'as dit !
– Surtout que j'aurais dû m'y attendre.
– C'est une particularité de femme enceinte, tout va bientôt dégonfler. Ça, comme mes kilos superflus.
– James m'avait prévenu en plus, lâcha Sirius.
– Pardon ?
Je connais deux maraudeurs que la Gamine va passer à la centrifugeuse !
– Sur les femmes enceintes ! ajouta-t-il précipitamment. En général.
Mona lui adressa un regard suspicieux et ouvrit la bouche pour lui répondre lorsqu'on frappa à la porte.
– Tu attends quelqu'un ? demanda Sirius.
– Ma grand-mère est morte et j'ai eu un enfant hier, ce n'est pas anormal que je reçoive des visites impromptues.
Sirius acquiesça.
– Cache-toi, ordonna-t-elle.
– Pourquoi ?
– Parce que les gens pourraient penser des choses. Cache-toi dans ma chambre.
On pourrait penser que c'est le père de Malorie ? Oh tu crois ? Moi qui pensais que des gens de mon fan-club avaient créé le groupe « Comité de soutien à la paternité de Sirius Black » uniquement pour m'embêter.
Elle ouvrit la porte et le poussa à l'intérieur.
– Et si c'est une attaque ? râla-t-il.
– Je te protègerais, assura Mona railleuse.
Elle referma la porte sur un Sirius protestant et se dirigea vers la porte d'entrée. Celui qui s'était invité était Ludo Verpey. Il regardait Mona avec un air triste et lui parlait avec compassion.
– Ça a dû être horrible, dit-il. Rufus a attendu que son collègue Rookwood s'éloigne pour m'apprendre que c'était toi qui avais découvert le corps la première.
– Oui, dit Mona. C'était assez pénible. J'avoue ne pas avoir encore très bien réalisé.
– Elle était chez toi hier après-midi en plus, dit-il. C'était la première fois depuis des lustres qu'elle sortait de chez elle.
– Oui, dit Mona. Magda était aux anges.
– L'enterrement aura lieu demain, je ne sais pas si tu es déjà au courant. Demain matin à 10 heures.
Des pleurs retentirent soudain.
C'est Sirius, il ne supporte pas d'être abandonné.
Mona réfléchie à toute vitesse cherchant une explication
– Il y a un bébé ici ? demanda-t-il.
– Oui, dit Mona. Je garde un bébé.
– Vraiment ? dit Ludo surpris. Ce n'est peut-être pas très prudent, si notre famille subit une autre attaque, tu dois pouvoir partir en une seconde.
– Bah c'est... tenta Mona incapable de finir sa phrase.
Ludo avança vers la porte d'où provenaient les pleurs.
– Je vais m'en occuper, dit-elle courant à moitié derrière lui.
– Tu dois être fatiguée, je peux prendre le relais une seconde, dit-il.
La porte de la chambre de Malorie ouverte, il regarda la pièce dans son intégralité et referma la porte, retournant dans le couloir aux côtés de Mona.
– On dirait vraiment une chambre de bébé, dit-il.
– Ils ont amené beaucoup d'affaires, les parents, hasarda Mona.
Ludo regarda Mona, réfléchissant.
Alors faut que ça monte au cerveau !
– Mona, c'est ton enfant n'est-ce pas ? demanda-t-il.
– Oui, dit-elle.
– C'est pour ça que Meredith s'est déplacée, pour voir ton enfant ?
– Il ne faut pas en parler, dit Mona.
– Oui, je comprends, dit-il. Je ne dirais rien jusqu'à ce que j'aiel ton feu vert. Ou bien que tu te maries.
Mona sourit doucement. Elle se moquait de l'honneur des Moon à cet instant, la seule chose qui l'importait c'était la prudence réclamée par Dumbledore.
Ludo rouvrit la porte et avança doucement vers le berceau.
– C'est un garçon ? demanda-t-il en voyant les vêtements bleus du bébé.
– Non, c'est ce qu'on m'a donné, dit Mona. Offert !
Elle venait de se souvenir de la présence de Sirius dans l'autre chambre, il entendait surement la conversation et il ne devait pas savoir que les Moon étaient ruinés.
– Tout le monde pensait que ce serait un garçon, dit-elle.
– Qui est au courant ? demanda Ludo.
– Mes parents, mes frères, les Weasley et quelques amies proches à qui je n'ai rien pu cacher.
– McFadden ? supposa-t-il.
– Elle a été la première à comprendre que j'étais enceinte. Avant moi en plus. C'était sa déduction suite à mes nausées.
– Et le père ? demanda Ludo. Je suppose qu'il n'y en a pas. Sinon, tu serais mariée.
– Effectivement, dit Mona. Il n'y en a pas.
– Si c'est un type qui n’assume pas, je peux me montrer convaincant, dit-il. J'ai de l'argent, des muscles et je suis célèbre.
– Je te remercie de me proposer ton aide, dit-elle. Mais ce n'est pas vraiment la question.
C'est quoi la question ? C’est parce que c'est un moldu et tu ne sais pas où il est ? C'est parce qu'il est dans la chambre d'à côté ? C'est un loup-garou ? Un type marié ? Un mort ? Un salaud ?... 1, 2, 3, 4, 5, 6... un mangemort ? 7, le compte y est.
Ludo prit le bébé dans ses bras et Malorie se tut.
– Alors comme ça, j'ai une nouvelle...
– Petite-petite cousine, renseigna Mona.
– On s'y perd un peu.
Tu m'étonnes.
– Comment s'appelle-t-elle ?
– Malorie.
– Tu as respecté la tradition de la famille, c'est bien, commenta Ludo.
Non, c'est nul !
Quelques minutes plus tard, Mona referma derrière lui la porte de l'appartement. Lorsqu'elle se retourna, Sirius était au milieu du couloir en tenant Malorie dans ces bras.
– Elle dormait, reprocha Mona.
– Non, elle gazouillait, dit-il. Je me demandais si je ferais autant de bruits stupides que ton grand cousin c'est-comme-ça-qu'on-dit ? Mais en fait non.
– On peut dire « cousin » tout court, dit Mona. Et je te rassure, tu lui fais des sourires idiots.
Il cessa aussitôt de sourire.
– Heureusement qu'elle a encore les yeux fermés, dit Mona.
Sirius retourna déposer la petite dans son berceau sous le regard de Mona.
– Il faut qu'on parle, dit-il en refermant lui-même la porte de la chambre.
Woh ! De quoi ? Tu as réalisé que tu étais peut-être le père ?
– De quoi ? demanda-t-elle en lui lançant un regard glacial.
– De ta protection, dit Sirius. Il faut qu'on arrête de se disputer, sinon l'un de nous aura tué l'autre avant demain matin.
Ouf ! Purée, j'ai eu peur.
– Demain matin ? Pourquoi demain matin ?
– Je resterais ici jusqu'à demain matin, dit-il. Je vais contacter James pour qu'il vienne ici à l'heure de l'enterrement de ta grand-mère, tu pourras y aller sans qu'on ne découvre la naissance de ta fille et puis ça fera de l'entrainement pour James.
– Tu vas rester ici jusqu'à demain matin ? répéta Mona ahurie.
C'est hors de question ! Je proteste ! Je proteste plus fort que la protestation !
– Je te rappelle que tu es en ligne de mire et que de surcroit, certains mangemorts ne t'apprécient pas du tout. Aux dernières nouvelles, Mulciber — que tu as envoyé valdinguer à Poudlard — te déteste toujours. Avery aussi et il est encore vivant. Rogue également, mais celui-là aurait pu te tuer cent fois.
– Tu vas rester ici jusqu'à demain matin ? dit Mona. Mais je ne peux pas t'héberger !
J'approuve, j'approuve plus fort que l'approuvation.
– Tu as de la nourriture pour trois mois en conserve et deux lits adultes, je ne vois pas où est le problème.
– Tu n'as pas amené ton pyjama ! lança Mona désespérée.
– Je dors sans, dit-il avec un sourire.
Je suis consterné plus fort que la... oui j'arrête.
Mona poussa un grincement agacé.
Et c'est ainsi que Sirius et Mona dinèrent en tête à tête. Sirius reçut du cassoulet au visage et Mona perdit une assiette. Ils passèrent la soirée sur le canapé, les bras croisés sans échanger un mot. Et ils se couchèrent dans des chambres séparées.
Voilà un scénario qui me plait. Ce jour termine merveilleusement bien.
Je suis satisfait plus fort que la satisfaction. |