Spoiler (cliquez pour révéler) : Harry passa le reste de la semaine à essayer des heures entières à ouvrir la porte du bureau de Dumbledore. Il s’acharnait sur cette porte et il en avait fait une affaire personnelle. Ses amis commençaient à trouver le temps long, et progressivement, ils demandèrent à Harry de cesser ses efforts inutiles et de les consacrer sur les recherches dans la bibliothèque car ils n’avaient encore pas avancé sur les Horcruxes. Mais Harry ne voulait pas abandonner. Il savait qu’il y avait quelque chose d’important dans le bureau de Dumbledore. A présent, il en était certain. Sinon, pourquoi l’accès aurait été bloqué ? L’accès était bloqué pour une bonne raison et Harry continuerait jusqu’à qu’il arrive à entrer. Jusqu’à ce qu’il découvre des informations qui les aideraient dans leur quête. Et dès le jeudi soir, il se retrouva seul avec Ginny, à fixer la gargouille qui refusait de s’ouvrir.
- Ils auraient quand même pu rester, dit Ginny qui s’était assis par terre et qui observait Harry s’escrimer contre la porte.
- Ca ne sert à rien d’être à plusieurs ici, répondit-il. Autant qu’ils fassent quelques recherches dans la bibliothèque. Ca nous permettra peut-être d’avancer plus rapidement si on se distribue les tâches.
Il prononça encore quelques noms de friandises qu’il n’avait encore pas essayé -et qu’il avait sûrement inventé-, mais il n’eut évidemment aucun succès.
- Tu veux que j’aille les rejoindre ?
Harry s’arrêta et se tourna vers elle. Il sourit.
- Si tu n’étais pas là, j’aurais déjà réduit ce mur en poussière.
- Donc j’arrive à calmer ton humeur, s’exclama-t-elle.
- Qu’est-ce que tu entends par mon humeur ? Elle est parfaitement normale.
Ginny toussota légèrement.
- J’ai peut-être quelques défauts, mais rien de bien gênant.
- Sinon je ne serais pas avec toi, compléta-t-elle avec une lueur malicieuse dans le regard.
Harry rigola et s’éloigna de la porte. Il alla près de Ginny et fixa la porte, comme si son seul regard parviendrait à déclencher le mécanisme d’ouverture.
- Est-ce que tu aurais une idée pour ouvrir cette … chose ? demanda-t-il en pointant la porte de la tête.
- Non.
- Si tu connais d’autres noms de friandises, ne te gêne surtout pas. Au point où on en est, on ne risque plus grand-chose.
- Essaie avec d’autres choses. Tu as essayé des noms de sorciers célèbres ?
- Oui.
- Et des membres de l’Ordre du Phénix ?
Harry approuva en hochant la tête.
- Il y a sûrement un moyen d’entrer, dit-elle.
- Sûrement, mais en tout cas, je ne le connais pas.
Il soupira et s’assit par terre à côté d’elle. Rien ne fonctionnait comme il l’avait prévu. Ils ne trouvaient rien, malgré le fait qu’ils soient cinq et qu’ils passaient leurs journées entières sur ces problèmes.
- Ce n’est pas grave, la rassura-t-elle en lui prenant la main.
- Ca va faire une semaine qu’on est ici. Et on n’a pas avancé.
- Tu n’espérais quand même pas qu’on ait découvert l’Horcruxe aussi rapidement ? demanda-t-elle amusée.
- Mais qu’on trouve au moins un indice. On est au point mort.
- Ca viendra, assura-t-elle en se voulant rassurante.
Harry ne répondit rien. Il ne voyait pas comment ouvrir la porte. Et Mac Gonagall avait échoué elle aussi. Et apparemment, cela ne la gênait pas. Aux yeux de Harry, elle n’avait pas vraiment essayé. Comme si ce problème n’était pas suffisamment important pour qu’elle daigne s’en occuper. Alors il prit une décision. Après tout, peu importe ce que dirait la directrice. Les circonstances l’exigeaient. Il se leva et sortit sa baguette.
- Qu’est-ce que tu fais ? demanda Ginny qui se leva elle aussi.
- Si on ne peut pas ouvrir cette porte avec un mot de passe, on l’ouvrira avec un sortilège, répondit-t-il en s’approchant de la porte.
- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
- Sûrement. Mais on n’a plus le choix.
Il leva sa baguette et se concentra.
- Alohomora ! cria-t-il.
Le sortilège frappa la porte mais ne l’ouvrit pas. Néanmoins, Harry ne sembla ni surpris ni déçu.
- Bon. Je m’en doutais un peu. Mais il fallait essayer.
- Essaie quelque chose de plus puissant.
- Confringo !
Le sortilège explosa contre la gargouille mais celle-ci resta intacte. Elle n’avait pas subi la moindre détérioration. Harry rebaissa sa baguette.
- Tu n’as rien de plus puissant ?
- Je ne crois pas. Rien qui puisse venir à bout de cette protection en tout cas. Maugrey connaît des sorts qui conviendraient mais je ne les connais pas. Et il n’est pas là.
Il regarda dans le couloir, au cas où le sort voulu passerait dans les parages, puis il reporta son attention sur la gargouille grimaçante, qui semblait le narguer et s’amuser de ses tentatives ridicules.
- Je vais réessayer, dit-il. Confringo !
De nouveau, la gargouille n’eut aucun dégât mais le bruit du sort résonna longuement dans les couloirs.
- Ca finira bien par se détruire, affirma Harry.
Il releva sa baguette, et lança des Confringo pendant cinq bonnes minutes pendant que Ginny retourna s’asseoir contre le mur. Lorsqu’enfin, Harry fut épuisé, il baissa sa baguette et respira longuement. Il transpirait abondamment. La porte n’avait pas subi la moindre égratignure.
- Je crois … que … ça ne veut … pas s’ouvrir, dit-il avec difficulté.
- Je vois ça, répondit Ginny.
A ce moment-là, Peeves qui avait été alerté par les détonations apparut à travers un mur et glissa au-dessus d’eux.
- Ooooh ! Le petit pote Potter s’amuse à casser les murs ! dit-il d’une petite voix nasillarde et lourde de menaces.
- Dégage Peeves, dit Harry sans jeter un coup d’œil vers l’esprit frappeur.
- On dit s’il te plaît quand on est poli, répondit-il en faisant un geste qui était tout sauf poli.
- Dégage, répéta Ginny.
- Je vois que ton état mental s’améliore de jour en jour, caqueta Peeves en s’adressant à Harry. Tu essaieras quand de casser les murs en tapant dessus avec ta tête toute creuse ?
Harry leva sa baguette et lui envoya quelques sorts qui frappèrent les plafonds.
- Qu’est-ce que c’est que ce rafut ? cria une voix sévère qui s’approchait dangereusement. Mr Potter, vous pouvez m’expliquer ce qui se passe ?
Mac Gonagall s’approcha à grand pas en jetant à Peeves un regard noir. L’esprit frappeur disparut en faisant des bruits obscènes.
- Même si vous n’aimez pas Peeves, ce n’est pas une raison pour démolir la moitié du château.
- Ce n’est pas Peeves, répondit Harry. J’essaie d’entrer dans le bureau de Dumbledore.
- A coup de sortilèges ? s’indigna Mac Gonagall.
- Je n’ai pas le mot de passe.
- Mr Potter, je vous ai déjà donné mon avis là-dessus. Il est hors de question que vous vaporisiez le bureau d’Albus Dumbledore.
- Alors faites-moi entrer, répondit simplement Harry.
- Dès que Maugrey sera rentré, je vous promets de lui en parler. C’est un spécialiste pour tout ce qui concerne les ouvertures magiques. Il trouvera sûrement la solution. Mais pour le moment, je vous en prie, rentrez dans la salle commune et laissez cette porte tranquille.
- Et il rentre quand ?
- Je n’en sais rien, mais par la barbe de Merlin, cessez de dévaster ce couloir. Vous n’arriverez à rien.
Elle fit demi-tour et retourna furieusement dans son propre bureau. Quand elle arriva au bout du couloir, elle dit :
- Au fait, nous avons une réunion de l’Ordre demain soir à vingt heures.
- Où ça ? demanda Ginny qui s’était relevé afin de remonter le plus rapidement possible dans la salle commune.
- Au sixième étage, près du tableau du mage Glastros essayant de cueillir des pommes en ensorcelant des oiseaux.
- Et comment on y entrera ?
- Vous n’aurez qu’à lui demander la permission, dit-elle avec une pointe d’amusement dans la voix.
Et sans d’autres explications, elle disparut de leur champ de vision.
Le lendemain, après un cours de métamorphose extrêmement difficile et quatre heures de potions très intéressantes, Harry, Ron, Hermione, Ginny et Neville mangèrent rapidement afin d’être le plus tôt possible au sixième étage et de ne pas être en retard à leur toute première réunion officielle de l’Ordre du Phénix. Le temps avait été magnifique cette journée-là, un soleil éclatant irradiait de chaleur et de lumière le parc et le château. Et cette nuit, c’est à la lueur de la lune qu’ils parcoururent l’école en empruntant les passages secrets habituels. Le lieu de réunion se trouvait à l’autre bout du château et ils durent marcher pendant dix bonnes minutes avant de voir enfin le tableau du mage Glastros. Le couloir était désert. Peut-être étaient ils arrivés un peu trop en avance ? Ils traversèrent le couloir et se placèrent devant le tableau.
Le mage Glastros était en train, comme à son habitude, d’ensorceler un aigle pour qu’il prenne une pomme dans son bec et qu’il la ramène. Heureusement, les fruits semblaient se régénérer car, à en croire le tas de pommes pourries qui se trouvait dans un coin du tableau, toutes ses tentatives échouaient lamentablement.
- Hum, hum, toussota Harry.
Visiblement, le mage n’avait rien entendu car il continuait d’agiter sa baguette en marmonnant des paroles incompréhensibles.
- S’il vous plaît, demanda Harry.
- Un petit moment je vous prie, répondit le mage sans prendre la peine de se retourner.
Il continuait à prononcer des formules sans queues ni têtes à l’aigle qui n’était pas ensorcelé le moins du monde. Cet étrange manège dura pendant cinq bonnes minutes. Les cinq amis se regardèrent, levèrent les yeux au ciel et résistèrent à l’envie de secouer un bon coup le cadre. Puis, lorsqu’ils décidèrent que c’était en effet la meilleure chose à faire, le mage se retourna enfin. Il semblait épuiser.
- Ces maudits aigles ne se laissent jamais ensorceler, soupira-t-il en s’épongeant le front. Je ne comprends pas pourquoi.
- Vous ne pourriez pas cueillir vos pommes normalement ? demanda Hermione.
- Hermione, on s’en fiche, murmura Harry qui n’avait pas envie de se lancer dans un débat sur la façon de cueillir des pommes dans un tableau avec un mage un peu fou.
- Mademoiselle, ma méthode est absolument unique, annonça-t-il avec fierté en bombant le torse. Plus tard, on reconnaîtra la valeur de mes expériences qui sont pionnières en ce domaine.
- En tout cas, vous n’avez pas beaucoup de succès, continua Hermione.
Harry soupira tandis que le mage se retourna et regarda les oiseaux ensorcelés qui détruisaient les pommes avec leur bec les unes après les autres.
- Chaque exploit est précédé de quelques difficultés, expliqua-t-il en se retournant en n’étant pas bouleversé du tout. Longue est la route menant au succès.
- Excusez-nous, le coupa Harry, mais nous aimerions rentrer dans une salle que vous êtes censé garder.
- Une salle ? Que je suis censé garder ? dit-il en prenant un air étonné.
- Pour une réunion, précisa Ron.
Le mage sembla réfléchir, puis secoua la tête après un moment.
- Je suis désolé, je ne vois pas.
- Mais …, commença à s’énerver Harry. La directrice vous a sûrement mis au courant. Vous ne pouvez pas faire un effort ?
- Je ne sais plus. Mais si vous pouviez me dire de quoi il s’agit, je m’en rappellerais sûrement.
Les cinq Gryffondors se regardèrent et s’éloignèrent du tableau pour se mettre hors de portée du mage.
- On ne va quand même pas lui dire que c’est pour l’Ordre du Phénix ? chuchota Neville.
- Sûrement pas, affirma Harry. Le lieu de réunion est censé être secret. Et ce mage a l’air un peu débile. On ne va pas le lui révéler. On ne sait pas à qui il pourrait le répéter.
- Alors on fait quoi ?
- On essaie de trouver un membre de l’Ordre.
Ils repartirent sur leurs pas et laissèrent le tableau.
- Où allez-vous ? demanda le mage. Vous ne voulez pas me le dire ?
- Au revoir, dit Ginny.
Ils s’éloignèrent mais lorsqu’ils furent quasiment sortis du couloir, ils entendirent le mage les rappeler.
- Très bien, très bien, dit-il d’une voix lasse. Je vais vous laisser entrer.
Ils retournèrent près du tableau en courant, se promettant d’y mettre le feu si c’était encore une blague.
- Je connais le but de cette réunion, expliqua-t-il. La directrice m’en a évidemment informé. Que croyiez-vous ?
Une porte cachée à côté du tableau s’ouvrit.
- C’était pour voir si vous alliez tenir votre parole de n’en parler à personne.
- Et vous faites ça à tout le monde ? demanda Harry. Pas étonnant qu’il y ait toujours des retards.
- Vous n’avez aucune patience, soupira le mage. Enfin bon, vous pouvez entrer maintenant.
Ils pénétrèrent dans la salle et y découvrirent quelques personnes, dont Mac Gonagall et trois Aurors que Harry avait aperçu à Poudlard. La pièce était assez vaste, circulaire, et faite de grosses briques noires. Au centre se trouvait une table ronde en bois de chêne. De confortables fauteuils étaient disposés tout autour de la table. Il y avait de la place pour une vingtaine de personnes.
- Nous serons aussi peu nombreux ? s’étonna Neville.
- L’Ordre a subi de lourdes pertes, expliqua Mac Gonagall qui avait relevé la tête d’un parchemin. Et plusieurs membres sont en mission. Mais nous serons assez nombreux pour cette réunion.
- Il y aura Bill et Charlie ? demanda Ginny.
- Non, ils n’ont pas pu venir, répondit un Auror. Je les connais bien, j’ai déjà fais équipe plusieurs fois avec eux. Mais ce qu’ils ont à faire est trop important pour qu’ils l’abandonnent pendant une soirée.
Ginny hocha la tête puis alla s’asseoir à côté de Harry, tandis que Ron et Hermione prenaient place l’un à côté de l’autre, Neville s’installant entre les deux couples.
- Vous êtes arrivés tôt, s’étonna Mac Gonagall.
- On préférait être en avance.
- Eh bien, vous n’aurez qu’à attendre un quart d’heure, dit-elle en se replongeant derrière son parchemin.
Ils n’eurent donc pas d’autres choix que de patienter. Pendant que Ron avait fermé les yeux, que Hermione avait elle aussi sorti un parchemin et que Ginny tapotait des doigts sur la table, Harry observa les sorciers en face de lui. Les Aurors et la directrice étaient apparemment plongés dans leurs parchemins, et ne les quittaient que pour s’entretenir gravement à voix basse. Harry n’osa pas les interrompre pour demander à Mac Gonagall si elle avait bien demandé à Maugrey de s’occuper de la porte du bureau de Dumbledore. A plusieurs reprises, il ouvrit la bouche pour le refermer aussitôt après, quand il s’aperçut que les autres le regardait en rigolant.
Après une vingtaine de minutes, la porte s’ouvrit enfin et trois sorciers entrèrent dans la salle. Ils portaient tous des capes noires et allèrent s’installer près de Mac Gonagall après avoir salué les jeunes Gryffondors. L’un d’eux, cependant, regarda Harry comme s’il avait craint de le voir ici et qu’il voyait à présent cette crainte confirmée sous ses yeux. Il alla s’asseoir en lui jetant un regard noir. Il était petit, un peu replet, et avait les cheveux bruns et courts. Il portait de minuscules lunettes dorées qui semblaient glisser en permanence sur son nez, ce qui l’obligeait à les remettre avec un petit geste rapide. Harry se demanda de qui il s’agissait, et surtout pourquoi il le regardait de cette manière.
Puis rapidement, en une dizaine de minutes, la salle se trouva remplit et de nombreux parchemins recouvraient la table en chêne. Les membres qui venaient d’arriver commençaient à parler de choses et d’autres, tandis que les derniers retardataires arrivaient. Un vieux sorcier installé à la droite de Harry lui secoua vigoureusement la main et lui assura qu’il était enchanté de le voir aux réunions de l’Ordre. Harry le remercia, et fut soulagé que de nombreux membres de l’Ordre trouvent sa présence dans la salle normale, à la différence du petit sorcier qui continuait de le fixer étrangement. Lorsqu’une jeune sorcière entra à son tour dans la salle, la porte se referma d’elle-même et le silence se fit. Apparemment, il ne manquait plus personne.
- Bien, commença Mac Gonagall en balayant l’assemblée du regard. Nous sommes au complet. Nous allons pouvoir commencer.
Elle fouilla dans ses parchemins afin de vérifier quelque chose.
- Toutes nos réunions se dérouleront dans cette salle, continua-t-elle. Elle a été dotée d’une importante protection et il est hors de question de recommencer à chaque fois.
Tous approuvèrent. Apparemment, le mage un peu fou du tableau ne les avait pas trop gêné.
- Nous allons commencer maintenant. Je sais que vous avez tous des choses importantes à faire et autant ne pas perdre trop de temps. Kingsley, est-ce que vous avez eu des informations sur ce que préparent les Mangemorts ?
Schacklebolt se trouvait à la droite de Harry, un peu en retrait. Il ne l’avait pas aperçu quand il était entré.
- Très peu, répondit-il en secouant la tête. Même si c’est difficile à croire, ils n’ont presque pas changé leurs habitudes d’avant la perte du Ministère. Ils restent dans l’ombre, et continuent à terrifier la population.
- A ceci près qu’ils ne rencontrent presque plus aucune résistance, souffla le petit sorcier.
- Nous tentons bien de nous opposer à leurs projets, mais comment voulez-vous le faire correctement avec les effectifs que nous avons ? répliqua un sorcier.
- Nous ne sommes plus assez nombreux, confirma Kingsley. Nous sommes à peine suffisant pour assurer la protection de l’école et quelques missions de reconnaissance. Il faudrait doubler nos effectifs.
- Nous ferons avec les moyens que nous aurons, trancha Mac Gonagall qui refusait de sombrer dans le défaitisme.
- Alors nous sommes perdus, poursuivit le petit sorcier en haussant la voix. Vous ne réalisez donc pas que nous livrons une bataille que nous ne pouvons pas gagner !
- Nous le savons ! s’énerva Mac Gonagall. Nous les savons bien, Takin. Mais nous n’avons pas d’autres choix que de continuer la lutte avec les forces dont nous disposons.
- Il y a un autre moyen, grogna-t-il.
- Lequel ? demanda Mac Gonagall.
Takin regarda Harry, comme s’il hésitait à parler en sa présence, puis se tourna vers la directrice. Celle-ci sembla comprendre car elle nia farouchement et secoua vigoureusement la tête.
- Il n’en est pas question, dit-elle. Je ne le permettrai pas …
- Dumbledore n’excluait pas cette possibilité. Tout comme le Ministre.
- Les circonstances ont changé.
- Excusez-moi, dit Hermione, mais de quoi parlez-vous ?
- De choses bien trop importantes pour que vous en ayez connaissance, répliqua sèchement Takin. Et je pense que nous devrons examiner cette décision, continua-t-il sans laisser le temps aux Gryffondors de riposter.
- Il n’en est pas question, répéta Mac Gonagall.
Apparemment, plusieurs membres de l’Ordre savaient de quoi parlaient Takin et la directrice car ils secouaient la tête gravement. En revanche, certains semblaient aussi perdus que Neville qui tentait vainement de comprendre de quoi il en retournait.
- Nous en reparlerons plus tard, dit Takin en regardant Harry. Vous-Savez-Qui a des espions partout. On ne peut se fier à personne.
- Quoi qu’il en soit, nous en sommes toujours au même point, annonça Mac Gonagall pour changer de sujet. Je n’aime pas le comportement de Vous-Savez-Qui.
- Moi non plus, répliqua Kingsley. S’il agissait au grand jour, nous pourrions au moins savoir ce qu’il prévoit. Mais nous sommes dans le noir le plus complet. Nous ne pouvons anticiper aucune de leurs actions.
- Ce qui veut dire que la prise du Ministère n’était que la première partie de son plan, ajouta le petit sorcier.
Mac Gonagall se tourna vers lui, l’air visiblement intéressé.
- Et vous sauriez, Takin, quel est ce plan ?
- Comment le saurais-je ? répondit-il. Je ne lis pas dans les pensées de Vous-Savez-Qui.
Les cinq Gryffondors se regardèrent, mais reprirent rapidement une attitude normale pour ne pas attirer l’attention.
- Il doit sûrement chercher à prendre Poudlard, s’écria le vieux sorcier qui avait salué Harry. Pour former ses futurs recrues.
- Il n’a que faire de Poudlard, le coupa Takin. Il n’a pas besoin de recrues.
- Alors de quoi a-t-il besoin ? demanda Mac Gonagall en soupirant.
Takin fixa Harry puis hocha la tête dans sa direction. Tous se retournèrent vers le jeune Gryffondor.
- Vous n’avez qu’à lui demander.
Immédiatement, un tumulte se leva de l’assemblée de sorciers, tous essayant de questionner Harry ou de parler à ceux qui se trouvaient en face. Mais aucun ne parla aussi fort que Mac Gonagall.
- Je croyais avoir été assez clair sur ce point avant la réunion, tonna-t-elle. Mr Potter n’a pas à nous révéler la mission confiée par Dumbledore.
- Alors que fait-il ici ? s’énerva un Auror assis à la droite de Takin. Est-ce bien raisonnable de confier tous nos plans à un garçon qui n’a même pas fini ses études et que Vous-Savez-Qui traque ? Que se passera-t-il s’il se fait capturer ?
- C’est notre survie que nous mettons en jeu, ajouta un autre Auror. La plaisanterie a assez duré Mac Gonagall. Je refuse que ce garçon reste ici.
Cette fois-ci, le brouhaha s’amplifia et plusieurs membres de l’Ordre se levèrent de leurs chaises. Certains furent si brusques qu’ils les renversèrent. Harry était atterré. Après tout ce qui s’était passé, après tout ce temps, il y avait encore des gens qui ne lui faisaient pas confiance. Lui qui croyait qu’il n’aurait plus jamais à subir ce genre d’attitude, il réalisa qu’il se trompait lourdement. Au sein même de l’Ordre du Phénix, on le considérait comme quelqu’un de peu fiable, voire de dangereux. Voir le petit sorcier parler de manière méprisante à d’autres membres de l’Ordre l’énerva. Il hésita même à partir mais parvint finalement à se contrôler.
- S’il vous plaît, cria Mac Gonagall. Silence !
Petit à petit, les sorciers se turent mais continuèrent à se lancer des regards noirs.
- Qu’à donc à nous dire le principal intéressé ? ironisa Takin. Il n’a pas dit grand-chose jusqu’à présent.
Rapidement, toutes les voix se turent totalement et Harry fut de nouveau le centre d’attention de l’assemblée. Mais il n’avait plus l’intention de se laisser marcher sur les pieds. Il voulait clarifier la situation une bonne fois pour toute.
- Oui, dit-il. J’ai une question. Qu’est-ce que vous avez contre moi ?
- Contre vous, répondit Takin. Rien de particulier. Mais je refuse qu’un adolescent de 17 ans et sa bande de copains refusent de nous dévoiler ce qu’il sait et nous imposent leurs décisions aussi fantasques soient-elles !
- Aussi … ? Qu’est-ce que vous raconter ? Je ne vous ai imposé aucune décision !
- Mais ça ne tardera pas !
Harry secoua la tête, ne comprenant rien à ce qu’il entendait.
- Ne me dites pas que vous n’allez pas prendre la tête de l’Ordre ! cria Takin. Histoire de vous glorifier encore un peu plus !
- La tête de l’Ordre ? dit-il en ne voyant pas de quoi parlait le sorcier.
Takin ne comprenait visiblement pas la réaction de Harry. Il se tourna alors vers Mac Gonagall, un sourire au coin des lèvres.
- Vous ne lui avez pas dit ?
Elle semblait apparemment embarrassée et fuyait le regard de Harry, chose qu’elle n’avait encore jamais faite.
- Harry, soupira Mac Gonagall. Le professeur Dumbledore avait sous-entendu que vous pouviez prendre la direction de l’Ordre du Phoenix si vous le souhaitiez. Mais avec votre mission, j’ai pensé que …
- Vous ne m’en avez même pas parlé ! s’écria Harry. De quel droit prenez-vous cette décision à ma place ?
La directrice ne répondit rien. Elle garda les yeux fixés sur un parchemin qui était posé sur la table.
- Si vous ne nous apportez rien, alors votre place n’est pas ici, continua Takin.
Harry secoua la tête. C’en était trop. Sa place n’était effectivement pas ici. Il se leva de sa chaise.
- Gardez donc le contrôle de l’Ordre, lança-t-il sèchement à Mac Gonagall. Ca a l’air de vous plaire apparemment.
- Je …
- En tout cas, Voldemort n’a pas de souci à se faire quand je vous vois, continua Harry, un rictus de colère parcourant son visage. Vous me dégoûtez.
Il s’éloigna alors de la table et ouvrit la porte, sous le regard étonné des sorciers qui n’en revenaient pas. Immédiatement, Hermione, Ron, Ginny et Neville le suivirent. Après un instant d’hésitation, Mac Gonagall fit de même. Elle les rattrapa dans le couloir.
- Mr Potter, dit-elle. Laissez-moi au moins vous expliquer.
- Vous n’en avez pas besoin, rassurez-vous.
- Après ce qui s’est passé, je ne voulais pas que vous soyez à la tête d’un Ordre décimé sans possibilité d’actions. C’était pour votre bien.
Harry s’arrêta et se retourna pour la regarder droit dans les yeux.
- Vous avez pris cette décision seule. Vous ne m’en avez même pas averti.
- Harry, dit-elle, vous n’avez aucune idée de la situation dans laquelle nous sommes.
- Je crois que …
- Non, vous ne savez pas, le coupa-t-elle plus fermement. Vous ne comprenez pas ? Si vous ne trouvez pas le moyen de détruire Vous-Savez-Qui, nous ne pourrons pas gagner.
Harry hocha la tête, les quatre Gryffondors le regardant gravement.
- Je sais, dit-il.
- Nous n’avons aucun plan de prévu. Nous ne faisons que nous débattre au beau milieu d’une tempête pour éviter de couler, mais nous sommes condamnés à perdre si vous ne réussissez pas la mission de Dumbledore.
Harry ne répondit rien. Il détestait que tous attendent tant de lui alors qu’il ne voyait pas comment faire.
- Faites ce que vous a demandé Dumbledore, ajouta Mac Gonagall. Le plus rapidement possible. Car je crains que Vous-Savez-Qui nous prépare encore une mauvaise surprise. Et cette fois-ci, nous ne nous en relèverons pas.
- En tout cas, vous semblez avoir vous aussi vos petits secrets. De quoi parlait Takin ?
- S’il vous plaît. Ce n’est vraiment pas le moment d’en parler. C’est une longue histoire mais nous avons décidé de ne jamais l’utiliser.
- Mais quoi ? demanda Ron.
- Ca n’a plus aucune importance à présent. Faites ce que vous devez faire. Ne vous occupez pas du reste.
- Est-ce que ça pourrait vaincre Voldemort ? Ce dont vous parliez ? demanda Harry.
Mac Gonagall resta obstinément muette.
- Pourquoi ce Takin a agi de cette manière ?
- Il a toujours été impulsif et ses prises de position sont connues. Mais n’y faites pas attention. Vous pouvez revenir, ignorez-le.
Mais Harry secoua la tête.
- Je ne crois pas que j’ai quelque chose à faire à ces réunions, dit-il. Je n’y assisterai plus. J’ai des choses plus importantes à faire.
- Mais …
- Et puis, ce que j’ai vu ce soir m’a largement suffi.
Il retourna, accompagné de ses amis, dans la salle commune des Gryffondors.
Avec la désagréable impression que ça commençait à devenir une habitude, Harry passa trois heures à essayer de rentrer dans le bureau de Dumbledore. Sans succès. Etant en week-end, il avait pu y consacrer sa matinée mais à midi, il le regretta car il vit qu’il n’avait toujours pas avancé. En voyant Ron, Hermione et Neville entrer dans la Grande Salle, il souhaita qu’ils aient trouvés une quelconque information mais là aussi, en voyant leurs expressions, il su qu’il n’y avait rien de nouveau.
- Il ne faut pas désespérer, le rassura Hermione après que Harry lui ait fait part de sa colère. On savait que ça n’allait pas être facile.
- Il faut persévérer et être patient, dit sagement Neville comme si cela mettait fin à la discussion.
Et de toute façon, la discussion allait en effet prendre fin car le tout premier Cours Pratique de Combat allait commencer dans la Grande Salle. Rapidement, tous les élèves autres que les sixièmes et septièmes années partirent dans le château ou dans le parc vaquer à leurs occupations. Les quatre longues tables et les chaises furent enlevées, et la Grande Salle se retrouva vide, mise à part les élèves. Peu de temps après, le professeur Fitius entra en franchissant les lourdes portes en bois. Au bout d’une semaine, il semblait avoir fait l’unanimité parmi les élèves car tous étaient ravis de ses cours. Harry, lui, attendait avec impatience ses cours individuels qui auraient lieu le dimanche prochain. C’était la seule lueur heureuse qu’il voyait dans cette rentrée désespérante. Il allait peut-être enfin apprendre quelque chose d’utile.
Le professeur de Défense contre les Forces du Mal se plaça au centre de la Grande Salle et les étudiants commencèrent à former un cercle autour de lui. Sans avoir à ouvrir la bouche, le silence se fit et tous attendaient que Fitius se décide à parler.
- Bien, comme vous le savez, dit-il clairement, nous sommes ici pour le premier Cours Pratique de Combat. Et c’est moi qui aurai la tâche de vous l’enseigner.
Chaque élève avait sa main à proximité de sa baguette, avec sans doute l’impatience de commencer ces cours tant attendus.
- Comme c’est le tout premier cours, je vais d’abord vous expliquer les principales règles, continua-t-il en se tournant pour que tous puissent le voir. Cet enseignement a pour but de vous préparer à ce qui vous attend en dehors de l’école. Cela nécessite un approfondissement des sorts que vous connaissez déjà, et l’apprentissage de nouveaux sortilèges plus puissants. La théorie sera limitée à sa plus stricte nécessité, juste assez pour vous permettre de maîtriser les sorts. J’attends évidemment la plus profonde implication de votre part. En particulier avec ce qui se passe en dehors de ce château. Et j’espère qu’il n’y aura pas de blessés, ajouta-t-il négligemment.
Il sortit sa baguette puis fit apparaître une grosse coupe métallique dorée, et qui contenait de nombreux papiers.
- Nous fonctionnerons de cette manière. Nous passerons le début du cours à apprendre un nouveau sort ou à le revoir plus en détail. Ensuite, ce sera à vous de jouer. Vous vous exercerez par équipe de quatre.
Il s’approcha de la coupe puis plongea la main dedans.
- Toutes les équipes sont inscrites sur ces papiers. Dans chaque équipe, vous serez avec un partenaire. Votre but sera de vaincre les deux autres membres de l’équipe. Et pour rendre l’exercice un peu plus intéressant, vous ne devrez pas communiquer entre vous. A chaque fois, vous ne devrez utiliser que le sort étudié dans les cours afin de progresser sur un point particulier. Mais pour ce tout premier cours, pour que je puisse savoir ce que vous valez en général, vous aurez le droit d’utiliser tous les sorts que vous connaissez. Nous n’en apprendrons aucun aujourd’hui.
Plusieurs élèves soupirèrent, dont Harry qui sentait qu’il allait à nouveau perdre son temps, mais Fitius n’y prêta aucune attention.
- Jordan, Chang, Potter, Mac Millan, dit-il en lisant le papier qu’il avait dans la main. Vous formerez la première équipe.
Après avoir pris le morceau de parchemin, les quatre élèves allèrent dans un coin de la salle où il n’y avait personne pendant que Fitius répartissait les autres. Harry lu qu’il était avec Mac Millan. Harry constata que Ron s’était retrouvé avec Hermione. Il ne l’imagina pas attaquer Hermione même s’il était opposé à elle. Il vit aussi que Neville s’était retrouvé avec un des rares Serpentard qui étaient encore là.
- Vous pouvez commencer, annonça Fitius une fois que tous les élèves étaient près.
Instantanément, tous les élèves levèrent leurs baguettes et la pointèrent sur leurs adversaires. Harry regarda Cho, Ernie et Lee, et réciproquement. Tous avaient leur baguette droit devant eux, prêts à lancer un sort. Harry décida qu’il lancerait un simple Expelliarmus. Ce ne serait pas honnête d’utiliser des sorts que les autres n’avaient pas vus. Il regarda Lee, qui regardait à tour de rôle les différents membres. Il n’arrivait pas à savoir qui il voulait attaquer. Comme tout le monde attendait visiblement qu’un autre se décide à lancer une attaque, Harry décida de passer à l’action et de lancer le sort sur Lee. Au même moment, Ernie visa malheureusement lui aussi Lee et il ne pu rien faire pour éviter le sort que lui avait lancé Cho, tandis que Lee évita les deux attaques en bondissant sur le côté. Ernie fit un magnifique vol plané sous le regard de Fitius qui se rapprocha du groupe où Harry se retrouvait à présent seul contre deux.
Décidé à ne pas perdre, il réagit instanténément, avant même que Ernie retombe lourdement sur le sol, et lança un Stupefix sur Cho qui ne l’atteignit pas, car un Serdaigle d’une autre équipe le percuta au même moment. En voyant Harry déséquilibré, Cho et Lee l’attaquèrent alors au même moment.
- Protego ! cria Harry qui pu contrer les deux sorts à la fois.
Et à peine son bouclier disparaissait qu’il lança un nouveau sort qui atteignit Lee de plein fouet et qui l’envoya cinq mètres plus loin. Cho, quand elle se rendit compte qu’elle se retrouvait seule, souria timidement à Harry. Mais celui-ci, qui se dit que ce n’était qu’un jeu, envoya un nouveau Expelliarmus qui désarma Cho avant qu’elle ne puisse réagir.
- Très bien, Harry. Tu t’es très bien débrouillé, commenta Fitius en réanimant Ernie et Lee.
Puis il alla vers un autre groupe sous le regard furieux de Cho.
Ils continuèrent cet exercice pendant une heure, variant les attaques et les défenses afin d’essayer de voir le maximum de choses, surtout qu’ils avaient tous fait l’AD. Néanmoins, en fin de cours, alors que tous les élèves commençaient à sortir, Harry eu l’impression de n’avoir rien appris.
- Tu ne t’es pas trop ennuyé ? demanda calmement Fitius en s’approchant de Harry.
- Un peu, admit Harry.
- Ne t’en fais pas. Les cours particuliers seront beaucoup mieux.
Harry l’espérait.
Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
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Ne publiez pas ici vos potterfictions.
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Modérateur : Comité de Lecture
Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Chapitre XIII Les Cours Pratiques de Combat
Spoiler (cliquez pour révéler) :
Ma fic! ==> Harry Potter et la Pierre Originelle http://www.gazette-du-sorcier.com/potte ... hp?id=1193
Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Chapitre XIV Découverte et entraînement
Spoiler (cliquez pour révéler) : Harry eu de nouveau une nuit agitée, peuplée de rêves dans lesquels rôdaient des formes obscures, et qui semblaient l’appeler. Il avait l’impression d’être suivi par des ombres mais lorsqu’il se retournait, elles n’étaient plus là. A certains moments, il était certain d’avoir ressenti la présence de Voldemort, mais c’était pour l’oublier dès qu’il se réveillait en sursaut, au cœur de la nuit, pour finalement se replonger dans ses cauchemars quelques instants plus tard. Même le matin, une fois réveillé, il ne se rappelait plus du contenu de ses rêves. Il savait seulement qu’ils étaient effrayants, épuisants et probablement importants.
Il s’interrogeait longuement sur la signification de ses nuits difficiles, et se demandait si par hasard la connexion reliant son esprit à celui de Voldemort ne recommençait pas à réapparaître. Si tout comme en cinquième année, il n’avait pas de nouveau accès à l’esprit du Seigneur des Ténèbres. Néanmoins, il décida de ne pas en parler tant qu’il n’était pas fixé sur la raison de tout ceci. Il ne voulait pas inquiéter les autres ou les distraire de leur tâche. Ils ne devaient pas se déconcentrer. Il espéra néanmoins que ses nuits redeviendraient plus calmes dans les prochains jours car le stress permanent qui l’habitait rendait ses journées difficiles sans rajouter en plus de la fatigue.
De plus, il avait beaucoup à faire. Il avait décidé de changer de tactique et d’abandonner ses tentatives désespérées pour entrer dans le bureau de Dumbledore. Malgré tous ses efforts, il n’arrivait à aucun résultat et il avait peur que cela se poursuive éternellement. Il n’avait d’ailleurs eu aucune nouvelle de Maugrey, car Mac Gonagall ne lui avait rien dit à ce propos. Il ne savait donc pas s’il avait pu essayer d’ouvrir le passage. Et comme aucun Auror n’accepterait de l’aider pour réaliser ce qui apparaîtrait à leurs yeux comme un sacrilège, il s’était résolu, en attendant de rencontrer Maugrey, d’aider ses amis dans leur longue et pénible recherche d’indices dans la bibliothèque. C’est ainsi que, dès neuf heures, les cinq Gryffondors avait déjà mangé, alors que la grande majorité des élèves profitaient encore de leur matinée dans les salles communes, puis avaient rejoints la bibliothèque, en sachant très bien qu’ils n’en ressortiraient pas avant plusieurs heures. A cette heure matinale, elle était déserte. Les tables étaient propres et semblaient étinceler. Les longues rangées de livres étaient soigneusement placées sur les étagères illuminées par le soleil. Il y régnait une atmosphère de sérénité.
- Est-ce que je peux vous aider ?
La voix semblait provenir de derrière une pile de livres hautes de plusieurs dizaines de mètres et qui était située à l’autre bout de la bibliothèque, sur un immense bureau. Des ouvrages en partaient régulièrement pour voler en silence en direction des étagères tandis que d’autres arrivaient et prenaient une place bien précise dans la pile. Les Gryffondors n’ayant rien répondu, Mme Pince, qui était à l’origine de la question, apparue de derrière la pile de livres, un regard sévère braqué sur de potentiels saccageurs de bibliothèques.
- Est-ce que je peux vous aider ? répéta-t-elle une deuxième fois de manière plus insistante en continuant à agiter sa baguette.
- Non merci, répondit Harry qui s’était avancé au milieu de la salle en évitant soigneusement les livres qui la traversaient, suivi de Ron, Hermione, Ginny et Neville. Nous voulons seulement faire des recherches.
- Sur quel sujet ? demanda la bibliothécaire d’un œil inquisiteur.
- Cela ne vous regarde pas, répliqua poliment mais fermement Harry.
- Dans ce cas, j’ai bien peur que vous ne deviez partir tout de suite. Il est hors de question d’espérer pouvoir considérer ce lieu comme une cour de récréation. J’en ai rencontré beaucoup comme vous au cours de ma carrière, jeunes gens, et j’ai l’œil pour les repérer.
- Ecoutez, commença Hermione, nous voulons juste…
- Soit vous me dites ce qui vous amène ici, soit vous partez.
- Mais écoutez…, poursuivit Hermione.
Mais elle s’interrompit lorsqu’elle vit Harry faire demi-tour et quitter la bibliothèque à grandes enjambées.
- Où tu vas ? souffla Ginny.
- Je reviens dans deux minutes.
Et il laissa là ces quatre amis stupéfaits.
Il sortit de la salle et monta les escaliers quatre à quatre, enjambant les marches escamotables et empruntant les passages secrets sans même y penser. Il avait essayé de rester calme, mais il avait eu beaucoup de mal pour ne pas hurler contre cette bibliothécaire. Pourquoi s’obstinaient-ils tous à lui mettre des bâtons dans les roues ? Pourquoi compliquaient-ils tout ? N’était-ce déjà pas suffisamment difficile ? Ce Takin qui le traitait comme un vulgaire parasite, cette Pince qui ne comprenait rien à rien… Personne ne semblait prendre la mesure de ce qu’il avait à faire, l’ampleur de la tâche de ce qu’il avait à accomplir. Si seulement tous ces gens pouvaient disparaître de sa vie, le laisser en paix pour qu’il puisse faire ce qu’il avait à faire. Il ne demandait pas d’aide. Juste la paix. Mais non ! Il fallait en plus qu’il lui pourrisse la vie !
Il était dans une telle colère qu’il ne prit pas la peine de frapper à la porte du bureau directoriale. Il entra sans crier gare face à une directrice passablement étonnée. La dernière fois qu’il l’avait vu, la veille au soir, ne s’était pas très calmement.
- Oui ? demanda-t-elle.
- Est-ce que vous pourriez me fournir une autorisation pour que je puisse effectuer les recherches que je veux dans la bibliothèque avec personne sur le dos ? demanda-t-il sèchement.
- Eh bien… Je pense que oui.
Elle prit alors une plume et un parchemin sans quitter Harry des yeux.
- Profitez-en pour nous permettre l’accès à la Réserve, ajouta Harry. Nous en aurons sûrement besoin.
Mac Gonagall griffonna sur son parchemin, puis le rendit à Harry. Celui-ci le prit, la remercia d’un simple geste de la tête puis se dirigea vers la porte.
- Mr Potter ? demanda-t-elle au moment où il allait quitter la pièce.
Celui-ci se retourna vers la directrice. Mais elle ne parvint pas à formuler ses pensées, et se contenta de secouer brièvement la tête. Harry le lui rendit, puis quitta le bureau. Il redescendit rapidement dans la bibliothèque où il retrouva ses amis qui n’avaient pas bougés d’un pouce. Il s’avança en direction de Mme Pince et lui donna le parchemin, un grand sourire aux lèvres. Elle lui arracha des mains, l’ouvrit d’un geste brusque, et lorsqu’elle eut fini de le lire pour la troisième fois, se tourna vers le jeune homme.
- Bon, dit-elle. Visiblement, vous avez l’appui de la directrice. Je ne vais pas m’y opposer.
- Je suis ravi de l’entendre, répondit Harry en se tournant vers ses compagnons et en leur faisant un signe de tête.
Ils se dirigèrent alors vers une rangée précise.
- Mais n’abîmez rien surtout ! leur lança-t-elle une dernière fois.
- Celle-là…, soupira Ron. Depuis qu’on a commencé à travailler dans la bibliothèque, elle nous tombe en permanence dessus. Et comme là il n’y a personne, je pense qu’elle ne s’en est pas privée.
- C’est là que nous fouillons depuis le début, expliqua Hermione en indiquant quelques rangées. Je pense qu’il vaut mieux être ordonné.
Harry approuva.
- On pourrait peut-être commencer aussi à regarder dans la Réserve ? On n’a pas pu encore y accéder. Ca serait plus efficace si on se séparait. Tu en penses quoi ? demanda Ron à Hermione.
Elle sembla sceptique puis hocha la tête.
- Tu as raison. Je vais y aller avec Harry. Je me suis déjà un peu renseignée et je pense que je saurais si je trouve quelque chose d’important. Sauf si… Sauf si vous voulez y aller.
- Hermione, répondit Neville avec le sourire, tu es la mieux placée pour chercher dans la Réserve. Pas besoin de te justifier.
- OK. Alors on se retrouve vers treize heures ?
Tous approuvèrent, puis se séparèrent. Harry suivit Hermione en direction de la Réserve, là où il avait failli se faire coincer par Rusard en première année. S’il savait ceux qu’il rencontrerait six ans plus tard. Il sourit à l’évocation de ce souvenir, et aux problèmes auxquels il était confronté et qui lui alors semblaient insurmontables. Hermione remarqua son sourire.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle en souriant elle aussi.
- Rien, répondit-il. Je pensais à un truc sans importance. On ferait mieux de commencer.
Mais le souvenir était persistant. Il se rappelait de la peur qu’il avait eue lorsqu’il avait entendu le concierge s’approcher de lui, puis le traquer dans l’école. De sa fuite précipitée sous sa cape d’invisibilité. Mais le souvenir devint rapidement douloureux. Tout semblait si parfait à ce moment-là. Tout était si facile. Ses prises de tête avec Rogue. Ses affrontements avec Malefoy. Malefoy, qui était probablement mort à l’heure qu’il est. Peut-être tué par Rogue. Ou par Voldemort. Comme tant d’autre. Et peut-être n’avaient-ils accompli que la plus petite partie de ce qu’ils devaient à faire. Peut-être le plus douloureux et le plus difficile était à faire. Il secoua la tête, essaya de penser à autre chose et prit le livre qui se trouvait droit devant lui, en espérant pouvoir y trouver une quelconque information.
- Au fait, lui dit Hermione tandis qu’il déchiffrait une page noircie par le temps. Je voulais te dire quelque chose.
- Quoi ?
- C’est à propos de Neville.
Harry ne répondit pas et attendit la suite.
- Hier après-midi. J’ai vu Neville qui était seul dans une classe. En fait, je l’ai vu y entrer. Je voulais lui parler, mais il est entré avant que je l’ai atteint.
- Et ?
- Quand je suis arrivé devant la porte, il parlait.
- A qui ?
- Justement, quand je suis entré, il n’y avait personne mais il a caché quelque chose dans ses poches.
- De toute façon, on ne peut pas communiquer avec l’extérieur.
- Il y a toujours des moyens. Souviens toi du miroir de Sirius.
- Eh bien il voulait sûrement parler à quelqu’un en privé. Où est le problème ? demanda Harry qui ne voyait pas où Hermione voulait en venir.
- Rien, répondit Hermione d’un air dégagé. Je me demandais juste pourquoi il ne m’a pas dit la vérité.
Mais Harry comprit ce qu’elle suggérait.
- Tu ne penses quand même pas … ? Qu’il nous trahit ?
- J’envisage juste toutes les possibilités.
- Pas celle-là, affirma catégoriquement Harry. Pas celle-là. Si on ne se fait pas confiance, autant arrêter maintenant.
- Je veux juste dire qu’il agit peut-être sous la menace. Ou sous Imperium.
- On l’aurait vu.
- Mais…
- Non Hermione, la coupa fermement Harry.
Elle ne rajouta rien.
Plusieurs heures plus tard, à part de nombreuses courbatures à force de manipuler les lourds livres et un mal de tête terrible, il n’avait pas avancé. Décidés à ne pas se laisser abattre, ils décidèrent de reprendre quelques forces et allèrent manger dans la Grande Salle dans laquelle s’élevaient les conversations des centaines d’élèves de Poudlard. Harry se rappela des ce que lui avait dit Hermione. Il observa Neville. Il n’était pas sous Imperium. C’était certain. Il avait juste parlé à quelqu’un à l’écart des autres. Tous avaient leurs secrets. Hermione ne savait pas ce qu’elle disait. Ces heures de recherche et toute cette frustration lui avaient sûrement fait perdre le sens des réalités.
Puis, une fois le repas rapidement avalé, ils reprirent à nouveau le chemin de la bibliothèque, tels des condamnés allant purger leur peine, tandis que les élèves prenaient celui du parc. Mais après trois nouvelles heures passées à s’esquinter les yeux sur des caractères indéchiffrables décrivant une magie noire qui leur serait de toute façon totalement inutile, il s’excusa auprès d’Hermione et quitta la bibliothèque afin d’essayer de s’éclaircir les idées. Il avait un horrible mal de tête, et sans y réfléchir, il descendit dans les sous-sols de Poudlard, là où il faisait frais. Là où il n’y avait personne et où il pourrait réfléchir en paix. A part être seul avec Ginny, marcher dans le vaste château était le seul moyen qui pouvait l’apaiser et le calmer. Il se força à respirer longuement, afin de faire disparaître toute la frustration qui était en lui, tout en poursuivant sa marche.
Puis, après une bonne dizaine de minutes, il se rendit compte qu’il était arrivé devant l’ancienne salle de classe de Rogue. Les souterrains étaient sombres et poisseux. De l’humidité semblait suinter de chaque pierre et la mousse avait tout envahi. Un courant d’air semblait parcourir le couloir et s’engouffrer dans la salle de Rogue. Salle qui était d’ailleurs toujours inoccupée. Par dégoût pour son ancien propriétaire affirmaient les professeurs. Mais Harry pensait plutôt que c’était par peur. Peur qu’un maléfice lancé par son ancien propriétaire réside encore dans les murs de la salle. Harry s’approcha lentement de la salle. Peur que
« Il fait sombre dans ces souterrains »
Rogue y ait laissé un mauvais sort. Il remarqua que la porte
« Qui sait ce qui s’y cache ? »
était entrebâillé et donnait
« Qui sait ce qui y rode ?»
sur la salle plongée dans l’obscurité. Un mince courant d’air sifflait dans les couloirs, faisant
« la chose du Manoir est peut-être ici »
vaciller la faible lueur des torches. Harry sortit sa baguette et se mit devant la
« elle m’attend derrière cette porte »
porte entrouverte. Il respira, mal à l’aise. Puis il leva sa baguette,
« elle m’attend dans l’obscurité de la salle »
et ouvrit lentement la porte.
« elle m’attend pour me tuer »
Alors Harry vit une silhouette monstrueuse devant lui et sentit une présence dans son dos. Il hurla, jetant des sorts dans la pièce et reculant, les yeux exorbités par la peur. Ses sorts atteignirent le bureau de Rogue et des papiers qui y traînaient, les enflammant, révélant une salle de classe vide. Harry s’appuya contre le mur et essuya la sueur qui s’écoulait de son front. Son cœur tambourinait dans sa poitrine comme un forcené et il sentait ses poils dressés sur sa nuque.
- Il n’y a rien, dit-il à voix haute, essoufflé, tremblant. Il n’y a rien.
Il ne savait pas ce qui lui avait pris. Son imagination lui avait joué des tours. Cette salle. Son relent maléfique. Ses souterrains et son obscurité qui rappelaient tant ceux du Manoir et de la chose.
- Il n’y a rien, dit-il une dernière fois pour s’en convaincre.
Et il entra fermement dans la salle. Il regarda autour de lui. Il sentait une aura malfaisante, mais à part ça, elle ressemblait à la classe habituelle où il avait subi les cours de potions de Rogue. Où il avait subi sa méchanceté. Il décida de la fouiller. Pour ne pas être descendu là pour rien, mais aussi, parce qu’au fond de lui, bien qu’il ne l’aurait jamais pu l’admettre, il préférait attendre avant de ressortir de nouveau dans les souterrains et se retrouver de nouveau dans les couloirs déserts et ténébreux.
Après avoir parcouru quelques rapports sans intérêts, il remarqua au fond de la salle une vieille boîte en carton que Harry reconnut. Il s’en approcha, l’ouvrit, et constata qu’il s’agissait bien de la boîte contenant les fiches de toutes les punitions des élèves de Poudlard qu’il avait un jour dû classer lors d’une retenue avec Rogue. Ne résistant pas, et pour se changer un peu les idées, il fouilla dedans et tomba rapidement sur les fiches de son père et de Sirius.
« Ont enfermé Miss Teigne dans une armure », « Ont offert un peigne à Mr Rusard », « Ont délibérément et méticuleusement saccagé une salle de classe »… Les fautes ne manquaient pas. Harry en lit plusieurs, puis pour voir l’ampleur des fautes qu’ils avaient commises, il lit d’autres fiches. Il y en avait des dizaines, allant de la première année à la septième. Et alors sous le coup de la surprise, il lâcha la boîte qui alla répandre sur le sol les centaines de fiches, témoins des milliers de méfaits inventés par les étudiants depuis des siècles. Dans la main de Harry, se trouvait une fiche sur laquelle était inscrit trois lettres. Trois. Pas une de plus. Mais trois c’était suffisant. Suffisant pour ranimer la flamme de l’espoir qui mourrait tout doucement au fond de lui.
- RAB, murmura-t-il, comme s’il craignait de le dire trop haut, de peur que ces lettres s’envolent de la feuille.
Il l’avait enfin trouvé. RAB. Ces trois petits signes qui signifiaient tant pour lui avaient été griffonnés à la hâte. Il n’y avait rien sur lui, aucune information utile, mais ils avaient au moins une piste. RAB avait été puni pour une faute insignifiante, mais celui qui avait écrit la fiche n’avait visiblement pas pris la peine d’écrire le nom en entier. Il avait sûrement écrit les initiales en espérant sortir plus tôt de sa retenue. Harry fouilla rapidement le reste des fiches mais n’en trouva aucune qui portait le nom RAB. Tant pis. Il savait qu’il était passé par Poudlard. Il allait l’annoncer aux autres. Il sortit de la salle de classe le cœur plus joyeux qu’il n’y était entré, et cette fois, aucune sombre pensée ne vint le troubler.
Quelques minutes plus tard, Harry entrait en trombe dans la bibliothèque. Il avait eu l’impression de flotter tout au long du trajet. La découverte de RAB était le seul rayon de soleil qui apparaissait depuis bien longtemps. Trop longtemps. Lorsque Hermione le vit arriver, elle su immédiatement que quelque chose avait changé. Elle se releva précipitamment en laissant tomber un gros livre poussiéreux.
- Tu as trouvé quelque chose ? demanda-t-elle.
Harry ne répondit pas mais lui tendit la feuille. Elle la prit et étouffa un cri de surprise. Elle releva la tête et dit d’une voix fébrile.
- Un élève de l’école ?
- Apparemment. Et d’après la date, il était à Poudlard à peu près en même temps que mes parents.
- Tu as raison ! s’exclama Hermione. Est-ce que tu penses …
- Je n’en sais rien. Il n’y a aucune information. Apparemment, il n’y a qu’une seule fiche concernant ce RAB et si c’est un élève qui a rédigé ces fiches…
- Comme toi, sourit Hermione.
- Moi, je les ai classé, répondit Harry en rigolant. Mais si un élève en retenu a fait cette fiche, il a peut-être utilisé un surnom en sachant que de toute façon, personne ne la lirait.
- Un nom nous aurait bien aidé, dit Hermione.
Ils entendirent un grognement derrière eux. Ils se retournèrent et virent Ron, Neville et Ginny qui entraient dans la Réserve d’un pas pesant.
- On a rien trouvé, gémit Ron. J’arrête un peu, car j’en ai vraiment…
- Regarde ce que Harry a trouvé, la coupa Hermione qui rayonnait de joie.
Ron et les deux autres eurent le même comportement que Hermione. Ils éclatèrent de joie en brandissant bien haut le parchemin comme s’ils s’agissaient de la Coupe des Quatre Maisons.
- Cette fois, on a un indice, dit Neville avec enthousiasme. On sait où chercher maintenant.
- Il faudrait un autre document avec son nom, suggéra Ginny. Sinon on va avoir du mal à le retrouver avec ça. Savoir qu’il a été un élève de Poudlard, c’est assez faible.
- On ne peut pas fouiller toutes les archives de l’école, rétorqua Ron. On a déjà bien assez à faire avec la bibliothèque pour les Horcruxes.
- On connaît au moins l’année.
- Dobby, murmura Harry.
- Quoi ? demanda Hermione.
- Où ça ? demanda Ginny.
Pourquoi Harry n’y avait pas pensé plus tôt ? Il l’avait déjà fait l’année dernière pour surveiller Malefoy. Et c’était déjà Dobby qui lui avait suggéré l’utilisation de la Salle sur Demande.
- Je vais demander à Dobby de regarder les documents de l’école. Il trouvera sûrement quelque chose.
- Bonne idée, approuva vigoureusement Ron. On ne risque rien de lui demander de chercher des documents avec RAB.
Personne ne contesta cette décision. Harry s’éclaircit la voix.
- Dobby !
Immédiatement, l’elfe de maison apparut. Il n’avait absolument pas changé, si ce n’est que ses chaussettes étaient un peu plus sales. Il tourna vers Harry son visage vert qui exprimait une joie indéfinissable à l’idée d’être appelé par Harry. Ses gros yeux brillaient et ses longues oreilles sur lesquelles était posé un bonnet en tremblaient d’impatience. Il s’inclina devant le jeune sorcier, ainsi que devant les quatre autres Gryffondors enveloppés dans leurs confortables robes noires.
- Oui Harry Potter ! Que voulez-vous ?
- Dobby, j’aimerais que tu me rendes un service.
- Oui ! répéta Dobby en agitant si frénétiquement la tête qu’on ne distingua plus qu’une grosse tâche verte. Tout ce que vous voudrez, Harry Potter !
- Voilà, il faudrait que tu recherches des documents dans les archives de l’école sur lesquelles sont inscrites les lettres RAB.
- D’accord, Harry Potter ! couina l’elfe.
- N’importe quel document, précisa Hermione. Du moment que dessus, il y ait RAB.
- Et pas un mot à Kreattur, ajouta Harry.
- Pas un seul, promit Dobby.
- Et assez rapidement, finit Neville.
Hermione tourna vers Neville des petits yeux perçants qui signifiaient clairement qu’il aurait mieux dû se taire. Neville haussa les épaules.
- C’est juste qu’on est un peu pressé, s’excusa Neville. Ca serait bien si ça ne prenait pas deux mois.
- Aucun problème, ami de Harry Potter ! Je chercherai jour et nuit, même si je ne dois plus manger ni dormir.
- Tu n’es pas obligé ! s’exclama Hermione.
- Contente toi de trouver RAB dans un temps raisonnable. Mais tu peux dormir et manger.
Hermione sembla satisfaite.
- D’accord Harry Potter !
- OK, bonne chance alors, dit Harry.
- Au revoir Harry Potter ! répondit l’elfe. Bonne chance à vous aussi.
Les cours ayant repris, Harry n’eut plus vraiment l’occasion de passer des heures d’affilée dans la bibliothèque, mais il s’arrangeait toujours pour chercher au moins deux bonnes heures chaque soir un indice quelconque sur les Horcruxes. Il savait qu’il avait confié à Dobby une tâche toute aussi longue et difficile que la sienne, et il ne s’attendait pas à voir Dobby apparaître dès le lundi soir avec dans les mains des dizaines de parchemin avec RAB. Néanmoins, il avait espéré au fond de lui que ce soit le cas. Jusqu’au mercredi, il avait été sur le point d’appeler l’elfe pour lui demander où il en était avant de se raviser. Ca n’aurait servi à rien et ça l’aurait même retardé.
Il se força donc à ré attendre. Comme toujours. Comme il faisait depuis le début de la rentrée à Poudlard. Ce mercredi matin, il entra donc dans la Grande Salle en traînant un peu des pieds.
- Bien dormi ? demanda Ginny.
- Mmmh, répondit-il. Ca aurait pu être mieux.
Il s’approcha d’elle et l’embrassa. Il avait la désagréable sensation d’avoir fait à nouveau un cauchemar. Ginny le remarqua mais ne lui dit rien. Il s’assit, puis constata que des élèves lisaient la Gazette.
- On reçoit de nouveau la Gazette ? demanda-t-il.
- Ils ont réussi à continuer à la faire paraître. Mais de manière clandestine. Ils expliquent que leurs locaux ont été attaqué et détruit.
- Pour être remplacé par Mangemorts Magazine, je suppose ? grogna Ron.
- Justement non, répondit Hermione. Il n’y a plus aucun journal qui est vendu.
Exactement la logique de Voldemort, se dit Harry. Faire plonger la communauté magique dans l’incompréhension et la peur.
- Et qu’est-ce qu’ils racontent dedans ? demanda Ron en enlaçant Hermione.
- Pas grand-chose. Ils demandent surtout de garder espoir et de continuer à se battre.
Harry hocha vaguement la tête.
Vingt minutes après, ils étaient face à la salle de Divination. Firenze allait leur faire cours. La plupart des élèves semblaient à présent considérer ce cours comme peu intéressant et ils l’auraient volontiers remplacé par de la Défense contre les Forces du Mal.
- Il faudra peut-être supprimer aussi cette matière en plus de l’Histoire de la Magie, dit Ron. On va encore perdre notre temps.
Harry ne répondit pas. Avec tous ses rêves étranges, il se demandait s’ils n’y avaient pas moyen de les interpréter pour en tirer quelque chose. Pas avec Trelawney. Elle ne ferait que lui confirmer sa mort imminente et atroce. Mais avec Firenze. Après tout, n’avait-il pas prédit la deuxième guerre ? Peut-être pouvait-il lui apprendre quelque chose. L’aider à y voir plus clair dans ses rêves.
- Si vous voulez bien entrer.
La voix provenait de l’intérieur de la salle de classe. Les élèves y entrèrent et eurent à nouveau l’impression d’entrer dans une forêt. Lorsque la porte fut refermée, l’illusion était totale. La lumière faiblit graduellement.
- Nous voilà réunis pour la dernière année, annonça-t-il en traversant la pièce, ses sabots résonnant faiblement sur l’épaisse couche d’herbe. Et j’assurerai les cours de divination avec le professeur Trelawney.
Il y eut peu de commentaires. La question de qui assurerait les cours avait moins d’intérêt qu’auparavant.
- J’aimerais que vous vous allongiez sur l’herbe, leur demanda-t-il.
Tous obtempérèrent et se couchèrent sur l’herbe fraîche pour contempler le ciel magique qui s’étendait au-dessus d’eux. La lumière des torches diminua encore pour leur dévoiler toute l’étendue de la voûte céleste. Lorsqu’elles furent éteintes, tous eurent l’impression de contempler le vrai ciel.
- Nous avions déjà vu auparavant comment tenter d’interpréter le mouvement des astres. Vous vous en souvenez ? demanda-t-il avec sa voix lente et posée.
N’obtenant que quelques bougonnements, il décida que oui.
- Vous pouvez voir que l’éclat de Mars est plus intense qu’auparavant, dit-il en pointant un petit point rouge.
Harry eut alors l’impression de se retrouver dans la Forêt Interdite, lors de sa première année. Les centaures avaient fait les mêmes remarques. Et Voldemort était réapparu peu de temps après.
- Cela fait de très nombreuses années que j’observe sa course. Et son éclat n’a depuis lors cessé d’augmenter. Apparemment, ce phénomène s’accélère depuis ces derniers temps.
- Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda une élève qui se révéla être Lavande.
Firenze ne répondit pas immédiatement. Il se rapprocha de Harry puis releva la tête.
- Que ce n’est pas encore terminé.
- Ca, on s’en doute, bougonna Ron pour que seul Harry puisse l’entendre.
- Mais nous sommes à présent proche de la fin. D’après ce que je vois, tout sera bientôt fini dans peu de temps.
- Mais…, continua Lavande. Est-ce qu’on peut savoir comment cela va se terminer ?
Le centaure soupira.
- Cela est écrit dans le ciel. Mais je ne peux pas le déchiffrer. Seuls quelques uns d’entre nous le pourrait et cele nécessiterait des années de travaux.
- Vous voulez dire que c’est joué d’avance ? s’écria Dean Thomas. Que quoi qu’on fasse, on ne changera rien ? Que ces étoiles nous condamnent à agir pour que tout se passe comme prévu ?
Un murmure de protestation s’éleva. L’idée était, en elle-même, insupportable. Que la position de quelques astres conditionnent la destinée de tous ? « Mon destin n’est pas écrit dans ces étoiles, se dit Harry. Ca ne dépend que de moi et de Voldemort. Rien d’autre. »
- Je n’ai pas dit ça, répondit Firenze. Rappelez-vous ce que je vous ai dit la première fois. On ne peut connaître que les grands bouleversements. Lorsque l’équilibre entre le Bien et le Mal évolue. Comme c’est le cas actuellement. Mais on ne connaît pas l’issue d’une bataille en regardant les étoiles.
- Mais d’une guerre ? Est-ce qu’on peut ? demanda Neville.
Apparemment, le sujet intéressait grandement tous les élèves et Firenze en était bien conscient.
- Sans doute. Mais je le répète, il faut savoir le déchiffrer.
- Alors si Vous-Savez-Qui fait une erreur qui entraîne sa chute, on pourrait le savoir. On pourrait le lire.
- Il est trop facile de s’en remettre aux astres, répliqua le centaure. Et si vous devez mal agir, si vous devez échouer, la faute en est à nous, et non à nos étoiles.
Lorsque, deux heures plus tard, Harry sortit de la salle pour se replonger brutalement dans l’ambiance du château, il était plus anxieux que jamais. D’après Firenze, le dénouement de toute cette folie approchait. Et Harry ne se sentait pas encore près à jouer le dernier acte. Il en parla à Hermione le midi.
- Ne te tracasse pas parce que Mars est plus brillante qu’avant, lui répondit-elle. Il y a bien d’autres problèmes.
- N’empêche, il avait raison sur la deuxième guerre.
- Il vaut mieux se concentrer sur ce que l’on a à faire, répliqua-t-elle rapidement pour changer le sujet.
Harry chassa de sa tête ces pensées, et se prépara pour son premier cours avec Fitius. Les derniers jours de la semaine semblaient ne jamais devoir se terminer, surtout qu’ils ne trouvaient toujours aucuns nouveaux indices et que Dobby ne donnait toujours plus aucun signe de vie.
Néanmoins, avant son cours particulier, il y avait la deuxième séance des Cours Pratiques de Combat. Et ce fut aussi la dernière. Au début du cours, Fitius annonça qu’ils allaient apprendre à créer des Patronus, ce que Harry et les membres de l’AD maîtrisaient à la perfection. Après quelques minutes de pratique, Fitius le vit rapidement, et lorsque Harry lui demanda s’ils pouvaient quitter la salle, il accepta. Tous les autres membres de l’AD eurent l’autorisation de ne pas suivre ce cours car tous savaient produire un Patronus.
- Encore un cours inutile, dit Ginny.
- Ca ne servira à rien d’y retourner, approuva Harry. Il leur faudra pas mal de temps avant de maîtriser les Patronus et je pense qu’on aura déjà vu la suite.
Ernie quitta la salle et rattrapa Harry. Il arriva rapidement à sa hauteur.
- Alors, on reprend l’AD ? Je t’avais bien dit que ça allait être du réchauffé.
Harry se tourna vers Ernie, et à son expression, il n’aimait pas la réponse que Harry allait donner.
- On est assez occupé en ce moment.
- On ? Qui ça on ?
- Tu ne remarques pas que moi, Ron, Hermione, Ginny et Neville, on est plus souvent dans la bibliothèque que dans la salle commune ?
- Bien sûr que si, répondit Ernie, mais ça ne change rien. Si vous vous entraînez entre vous, on peut venir.
Les autres élèves approuvèrent.
- On ne fait pas que s’entraîner, répondit lentement Harry.
- Alors vous faites quoi ? s’exclama Ernie.
Harry soupira.
- Désolé, mais je ne peux pas te le dire.
Ernie ne répondit rien. Il ne ronchonna pas, ne s’énerva pas. Il dit juste un « Dans ce cas… », puis leur tourna le dos pour rejoindre le grand escalier de marbre. Les autres élèves le suivirent progressivement, ou partirent dans d’autres directions. Harry les regarda, en sachant très bien que les cours qu’il pouvait leur donner étaient très importants pour eux. Il se tourna vers les quatre autres Gryffondors.
- Je n’ai pas le choix. Je sais que je n’aurais pas dû mais…
- Je sais, chuchota Hermione.
Ils se regardèrent en silence. Ils n’aimaient pas ce qu’ils avaient fait. Mais ils ne pouvaient pas se permettre de les former. Ils n’avaient pas le temps. Ils n’avaient plus le temps.
- On va s’entraîner tous les cinq, dit Harry. On apprendra des sorts plus compliqués que pendant les cours de combat. Mais si on veut aller vite, on ne doit pas être beaucoup.
- Et on ne peut pas prendre le risque de laisser échapper des informations, ajouta Ron. Si on parle des Horcruxes, il faut être seul.
Neville approuva. Plus que jamais, ils se retrouvaient entre eux. Ils coupaient progressivement tout lien avec les autres. Sans doute, se dit Harry, pour se préparer au moment où ils devraient les couper définitivement.
Ainsi, dimanche arriva et en tout début d’après-midi, Harry frappa à la porte du bureau du professeur Fitius. Il entra dans la pièce et vit que le professeur de Défense contre les Forces du Mal était assis à son bureau, en train d’étudier un vieux livre. Il regarda Harry et sourit.
- Un ouvrage très intéressant concernant les sortilèges de protection avancés. Mais ce sera pour plus tard.
Il se leva et s’approcha de Harry.
- Tu es un peu en avance.
- Je ne voulais pas perdre de temps.
- Bien, très bien, approuva Fitius en secouant la tête. Tu es impatient de commencer. Je te comprends.
Il retourna près de son bureau et sortit sa baguette.
- Sais-tu pourquoi tu es ici ? demanda-t-il.
- Pour m’améliorer, répondit Harry sans un instant d’hésitation.
- Pas seulement. Tu dois aussi apprendre d’autres choses que de simples formules si tu veux survivre, dit-il en ne cessant de tourner sa baguette entre ses doigts. La tâche que t’a laissé Dumbledore, quelle qu’elle soit, ne doit pas être prise à la légère. N’oublie pas que Dumbledore lui-même a échoué. Je ne voudrais pas qu’il t’arrive la même chose.
Il fixa Harry longuement, ses yeux noirs plongeant dans ces yeux verts.
- Si maintenant, Voldemort franchissait cette porte et entrait dans la pièce, que ferais-tu ?
- Je l’attaquerais, évidemment.
Fitius continua à fixer Harry.
- Penses-tu pouvoir le vaincre ? demanda-t-il finalement.
Harry ne répondit pas. Etait-ce une question détournée sur la mission confiée par Dumbledore, ou sur les Horcruxes ?
- Peut-être bien.
- Il possède des pouvoirs que nous n’aurons jamais, tu en es conscient ?
Harry hocha la tête. Fitius continuait de le regarder fixement, le silence dans la pièce était total.
- Tu connais le moyen de le vaincre ?
- Je ne peux pas en parler, professeur. Je suis désolé.
- Je comprends. Mais j’aurais aimé être certain que Dumbledore t’ait laissé des indications.
- Il l’a fait.
- Je m’en doutais. Néanmoins … Tu sais, j’ai bien connu Dumbledore.
- Comment ? demanda Harry.
- Lors de mes études à Poudlard, dit-il lentement en ôtant une saleté qu’il avait sur sa robe noire. Et plus tard. Nous avions passé beaucoup de temps ensemble, à discuter de choses et d’autres. Et j’ai appris à le connaître. Tout comme toi, j’imagine.
- Et ? demanda Harry qui souhaitait savoir où Fitius voulait en venir.
Fitius cessa de tourner sa baguette et la rangea dans sa cape noire.
- Tu as du remarquer qu’il n’hésitait parfois pas à … mettre certaines personnes en danger.
- Les circonstances l’exigeaient, répondit Harry.
- Je le sais bien. Mais tu n’as peut-être pas compris le sens de ma remarque. Ce que je veux dire, c’est qu’il pouvait parfois demander à certaines personnes des tâches qui étaient bien au-delà de leurs capacités.
- Je sais, mais …
- Tu n’as pas le choix, finit Fitius. C’est évident. C’est donc pour cela que je te propose une nouvelle fois mon aide. Je pourrais t’aider dans ta mission.
- J’aimerais pouvoir tout vous expliquer, répondit Harry en ayant vraiment l’air désolé. Mais je ne peux pas prendre de risques.
- Je ne veux pas que la mort de Voldemort implique la tienne, dit-il fermement.
- Et moi, je ne veux pas qu’elle implique celle de ceux que j’aime, répliqua-t-il d’une voix forte.
- Ne sois pas trop prompt à te sacrifier, Harry. Il y a peut-être plusieurs façons de le vaincre, et l’une est sans doute plus préférable.
- Vous avez une idée pour détruire Voldemort? s’étonna Harry.
- J’aimerais bien. Mais je sais que tu en as une. Peut-être en existe-t-il d’autres.
Il sortit de nouveau sa baguette et fit de la place au centre de la pièce.
- Je ne t’ennuierai plus avec cela, dit-il. Mais sache que tu obtiendras toujours mon aide si tu en auras besoin.
- Merci, répondit sincèrement Harry en s’avançant au milieu de la salle.
- Je ne sais pas de combien de temps nous disposerons pour ton entraînement, annonça Fitius. Cela dépendra des plans de Voldemort. Il est évident qu’il attaquera Poudlard à un moment ou à un autre.
Harry hocha la tête en signe d’approbation mais ne dit rien.
- Nous ne pouvons donc pas perdre de temps, ajouta Fitius.
Harry approuva et se tint prêt. Il sortit sa baguette.
- Nous ne verrons que quelques sorts. Nous n’aurons pas le luxe d’étudier tout ceux qui pourraient t’être utiles. Mais ce seront les plus puissants qui soient. Je te préviens que ce sera tout sauf facile.
- Je sais.
- Tu devras t’entraîner seul si tu veux vraiment les maîtriser. Mais ce sera un atout fondamental face à des Mangemorts. Nous allons commencer par un sortilège d’attaque. Le sortilège de foudre, plus connu sous le nom de Sertum.
- Je crois l’avoir déjà vu, dit Harry en se rappelant Maugrey qui combattait le géant dans le manoir.
- C’est possible. Il existe de nombreuses variantes. Nous allons voir celle qui fait le plus de dégâts, mais qui nécessite d’être proche de son adversaire. Nous travaillerons ensuite un sortilège de protection. Le fameux Sortilège de l’Espérance dont tu m’avais parlé.
- Et l’Ultima Incantatem ? demanda Harry plein d’espoir.
- J’ai peur que nous n’ayons pas le temps. Maîtriser parfaitement ces deux sortilèges sera déjà très long et difficile.
Il fit apparaître un bloc de pierre qui avait vaguement une forme humaine.
- Et ceci, poursuivit-il en montrant le rocher, nous permettra de nous exercer.
Il leva sa baguette, marmonna la formule, et un puissant éclair bleuté apparut et pulvérisa le rocher. Lorsque la poussière retomba, Harry s’aperçut qu’il n’y avait plus aucune trace du moindre morceau de pierre.
- Comme tu le vois, c’est un sortilège puissant.
Harry ne répondit rien. Il était totalement abasourdi. S’il pouvait maîtriser ce sortilège, ses chances de survie s’en trouveraient largement augmentées. Et pour ce qui allait être la première tentative d’une très longue série, Harry essaya de lancer le sortilège de foudre.
Ma fic! ==> Harry Potter et la Pierre Originelle http://www.gazette-du-sorcier.com/potte ... hp?id=1193
Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Bonjour à toi max, merci pour ton travail.
En attente de la suite avec impatience
En attente de la suite avec impatience
Homage posthume au plus grand des magiciens.
Qui restera dans l"ombre à jamais.
Qui restera dans l"ombre à jamais.
Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Chapitre XV Le Bureau est ouvert
Spoiler (cliquez pour révéler) : Le mois de septembre s’écoula lentement, le beau soleil de la fin de l’été étant progressivement remplacé par un ciel gris et un temps de plus en plus maussade. Il n’était pas rare d’apercevoir une fine bruine qui s’abattait sur le parc, le rendant fantômatique. Personne ne savait si cela était la conséquence des pouvoirs grandissants de Voldemort et de ses créatures maléfiques, mais il semblait bien que la nature elle-même était devenue plus triste, plus terne. Comme si le mal qui se répandait avait la faculté de pourrir tout ce qui était beau et bon en ce monde. Le parc de Poudlard était balayé par le vent qui s’engouffrait dans la Forêt Interdite, plus sombre et plus effrayante que jamais. L’automne était là, et avec l’atmosphère triste qui régnait dans le château, il semblait bien que le printemps n’était plus qu’un lointain souvenir qui ne reviendrait jamais.
Le quotidien de Harry se résumait à la recherche intensive qu’il menait à la bibliothèque et à ses cours particuliers qu’il avait avec Fitius le dimanche après-midi et qui lui prenait de plus en plus de temps, en raison des deux heures par jour qu’il s’imposait pour essayer de maîtriser le sortilège de foudre. Il n’était pas rare qu’il s’entraîne encore à une heure avancée de la nuit, dans une salle que Mac Gonagall avait accepté de lui laisser. Et lorsqu’il se couchait, il s’endormait immédiatement, mais même sa fatigue extrême ne parvenait pas à éloigner ses cauchemars.
Comme il l’avait décidé, il avait arrêté les cours d’Histoire de la Magie et profitait de ces heures supplémentaires pour s’entraîner un peu plus avec Fitius. A présent, il passait des heures dans son bureau à recevoir conseils et méthodes, pour apprendre des subtilités de la magie et pour essayer de maîtriser le sort de foudre. Il ne savait pas où Fitius avait acquéri l’immense savoir qu’il possédait, mais il était heureux d’en profiter en ces heures incertaines. Malheureusement, jusqu’à présent et malgré tous ses efforts, il n’arrivait qu’à produire une petite étincelle.
Ron, Hermione et Neville avaient eux aussi obtenu l’autorisation de Mac Gonagall de ne plus aller aux cours d’Histoire de la Magie, et pouvaient donc à la place se rendre à la bibliothèque ou s’entraîner sur des sorts qu’ils trouvaient utiles dans des salles de cours vides. En revanche, ils avaient trouvé préférable que Ginny continue d’assister aux cours. Ils ne voulaient pas trop éveiller l’attention. Ils craignaient que Mme Weasley apprenne que sa fille et son plus jeune fils allaient risquer leur vie avec Harry. Evidemment, ils savaient qu’elle l’apprendrait inévitablement tôt ou tard, mais pour l’instant, ils avaient pu obtenir de Mac Gonagall la promesse qu’elle ne dirait rien. Mme Weasley n’avait aucune idée de ce qu’ils préparaient. Néanmoins, ils estimaient plus prudent de ne pas prendre trop de risques. Et à la grande stupéfaction de Ron, Ginny comprit et ne rouspéta pas.
Mais l’entraînement n’était pas la seule chose qui trottait dans la tête de Harry. Une autre pensée y résidait sans cesse, et n’allait qu’en s’amplifiant au fur et à mesure que les jours raccourcissaient et que le temps se faisait plus gris. Dobby n’était toujours pas revenu de sa mission. Et à présent, Harry commençait à être vraiment inquiet. Cela faisait un bon mois depuis ce jour où il lui avait demandé de partir à la recherche de ce mystérieux RAB. Il savait que ce ne serait pas facile. Il s’en était douté. Mais il espérait avoir au moins quelques nouvelles. Le voir de temps en temps pour savoir où il en était dans sa mission. Mais depuis un mois, rien. L’elfe de maison n’avait donné pas le plus petit signe de vie. Et dans le cas où Dobby était tout proche de faire enfin une découverte, Harry n’osait pas le rappeler. Cela pourrait de plus le mettre en danger. Il ne pouvait pas se le permettre. Pour couronner le tout, les rêves de Harry devenaient de plus en plus agités, ce qui le rendait persuadé que la connexion entre son esprit et celui de Voldemort revenait. Ce qui ne laissait présager rien de bon.
Face à tout cela, il avait totalement oublié le bureau de Dumbledore, qui était toujours fermé et qui n’avait plus subi de tentatives d’intrusion depuis plusieurs semaines. Et ce n’était ni Ron, Hermione, Neville ou Ginny qui allait le lui rappeler, eux-mêmes ayant bien d’autres choses à penser. Ce fut grâce à Maugrey, qui revenait alors d’une mission dans une région lointaine, qu’ils s’en souvinrent. C’était juste après le repas du soir, alors que les élèves des différentes maisons quittaient la Grande Salle, dont le plafond montrait un ciel lourd chargé de nuages gris. Les cinq Gryffondors, qui étaient restés assis pour discuter de ce que chacun avait fait aujourd’hui, de ce qu’ils prévoyaient de faire demain, et de la possibilité qu’ils n’arrivent jamais à rien, entendirent alors un bruit familier. Ils se retournèrent et aperçurent Maugrey qui entrait de son pas claudicant dans la salle, son œil regardant droit devant lui. Il avait l’air plus fatigué qu’à l’ordinaire. Harry fit un geste de la main que Maugrey vit, et il s’approcha d’eux.
- Tout va bien ? Aucun problème ? grogna-t-il sans autre introduction.
Tous secouèrent la tête.
- Vous étiez où ? demanda Harry qui n’était plus au courant de ce qui se passait en raison de son refus d’assister aux réunions de l’Ordre.
- Assez loin, répondit évasivement Maugrey. Assez loin. Mais tout s’est bien passé.
- Et vous faisiez quoi ? questionna Ron.
- Reconnaissance. Principalement. Il faut savoir où est l’armée de Vous-Savez-Qui et ce qu’elle prépare. Et ça prend du temps, croyez moi. Surtout qu’on dirait qu’ils ont toujours un temps d’avance sur nous.
- Et Rogue ? dit Harry. On sait ce qu’il fait ?
- Avec Malefoy et Lestrange morts, il est à présent à la tête de l’armée. Et nous faisons tout pour le retrouver. Si nous parvenions à l’éliminer, Vous-Savez-Qui n’aurait plus aucun Mangemort d’une telle envergure.
Les Gryffondors hochèrent lentement la tête, ne se doutant pas que le combat qui se déroulait hors des enceintes de Poudlard devenait d’une férocité sans égale.
- Au fait, grogna Maugrey, j’ai appris que tu n’assistais plus aux réunions ?
- Ah, ça, répondit Harry d’une voix amère. Ce que j’ai vu m’a … suffi.
Maugrey le regarda d’une manière insistante.
- C’était un sorcier. Takin, précisa Harry.
- Je vois, grimaça Maugrey. Il ne t’a jamais vraiment apprécié.
- Il l’a quasiment insulté, s’exclama Ginny. Il nous a soupçonné d’être des traîtres.
- Ne lui en voulez pas, grogna Maugrey en secouant la tête. Tout le monde est très suspicieux. Après la trahison de Rogue et Vous-Savez-Qui qui connaît le moindre de nos mouvements, nous pensons qu’il y a un informateur qui nous trahit actuellement. Peut-être même au cœur de l’Ordre.
Harry repensa à ce qu’avait dit Hermione au sujet de Neville dans la bibliothèque. Lorsqu’elle avait laissé entendre qu’il avait un comportement bizarre.
- Tout le monde est sur les nerfs, ajouta Maugrey.
- Et Mac Gonagall ? Vous saviez qu’elle avait pris la tête de l’Ordre alors qu’il m’était destiné ?
- Tu le veux vraiment, Potter ? grimaça Maugrey.
- C’est une question de principe.
- Les principes, il faut parfois s’asseoir dessus quand la situation l’exige. Mac Gonagall est au bord du gouffre. Beaucoup, ou plutôt, ce qui reste de l’Ordre conteste sa façon de faire. Elle n’a plus aucune liberté de mouvement.
Maugrey regarda les Gryffondors intensément, son œil bleu les fixant à tour de rôle.
- Elle a une volonté de fer, mais j’ai bien peur qu’elle ne parvienne pas à nous sortir de cette situation.
Les Gryffondors le regardèrent sans rien dire.
- Nous n’avons plus le droit à la moindre erreur, poursuivit-il. Nous ne pouvons plus nous le permettre.
Sur ce, il les salua et fit demi-tour. Mais il s’arrêta subitement au bout de quelque pas et se retourna.
- J’oubliais, j’ai essayé d’ouvrir le bureau mais rien ne marche.
- Le bureau ? demanda Harry.
- De Dumbledore, voyons ! s’impatienta Maugrey.
Harry ferma les yeux et soupira.
- J’avais encore oublié ça.
- A ce que je vois, nous avons tous nos problèmes, s’amusa Maugrey.
Harry sourit faiblement et regarda le visage de celui qui lui avait sauvé la vie un mois auparavant, et qui portait à présent de nouvelles cicatrices et qui semblait plus exténué que jamais.
- Je ne sais pas comment ni pourquoi Dumbledore a tellement protégé son bureau mais en tout cas, il l’a bien fait.
- Mais vous pourriez l’ouvrir ? insista Harry. En le détruisant ?
- Bien sûr, mais Mac Gonagall l’a formellement interdit.
- Mais pourquoi ? On dirait qu’elle ne veut pas qu’on rentre !
- Potter ! Pourquoi veux-tu rentrer à ce point dans le bureau de Dumbledore ?
- Parce que je sais qu’on y trouvera des informations qui m’aideront.
- On va en reparler à Mac Gonagall, assura Hermione. Elle comprendra.
Maugrey hocha la tête puis s’éloigna de nouveau, sa vieille cape trouée traînant derrière lui. Puis, comme quelques instants auparavant, il se retourna soudain.
- Apparemment, le sort de Hagrid ne vous intéresse pas, grogna-t-il.
Ron jura, Hermione mit les mains sur la bouche tandis que Neville se tapa la tête.
- Il ne lui est rien arrivé ? demanda précipitamment Harry. On voulait demander à quelqu’un mais on a eu tellement de trucs à faire … On y a plus pensé.
- Je comprends, rassurez-vous, répondit Maugrey. Nous oublions tous pas mal de choses en ce moment.
- Comment va-t-il ? demanda Hermione.
- Très bien. Je l’ai rejoint récemment. Il se trouve en Europe de l’Est, pour espionner de nouveau les géants.
- Il reviendra bientôt ? demanda Ron.
- Je ne compterais pas là-dessus, dit Maugrey.
Dehors, le tonnerre gronda et la pluie se mit enfin à tomber. L’orage qui couvait depuis plusieurs jours éclatait. Maugrey regarda le plafond enchanté où des éclairs apparaissaient.
- Ca risque de lui prendre beaucoup de temps, poursuivit-il en gardant la tête levée.
Les Gryffondors ne répondirent rien, mais se sentirent honteux. Ils avaient totalement oublié Hagrid. Il aurait pu lui arriver n’importe quoi, ils ne s’étaient même pas inquiétés.
- Il faut vraiment que j’y aille maintenant, grogna Maugrey. Mac Gonagall m’attend.
Il quitta la Grande Salle qui était maintenant presque vide, puis monta les escaliers de marbre. A ce moment, en le voyant partir, Harry eut une idée. Il ne savait pas si elle allait marcher, elle était peut-être totalement irréaliste, mais à présent, il n’avait plus vraiment de choix. Il sortit en courant de la salle, puis grimpa les escaliers quatre à quatre pour rejoindre Maugrey. Celui-ci se retourna lorsqu’il vit que Harry s’approchait.
- Professeur ! s’écria Harry. Je voulais vous demander… Est-ce que vous pourriez…
Harry déglutit avec peine.
- Est-ce que vous pourriez détruire la porte du bureau de Dumbledore ?
- J’ai déjà dit oui, grogna Maugrey.
- Mais est-ce qu’on pourrait le faire ? Maintenant ?
Maugrey fixa Harry puis s’en rapprocha légèrement comme s’il avait mal entendu.
- Tu veux que je détruise la porte du bureau de l’ancien directeur ?
Harry hocha la tête puis attendit la réponse. Maugrey continua à regarder Harry, comme s’il ne croyait toujours pas ce qu’il avait entendu. Même son œil magique avait cessé de tourner dans toutes les directions.
- Tout va bien Potter ? Tu es sûr ? demanda-t-il finalement avec une pointe d’inquiétude dans la voix.
- Il faut que j’y entre, insista Harry. C’est important.
- Comment le sais-tu ? grogna Maugrey.
- Je le sens. Il y a quelque chose d’important dans ce bureau.
Maugrey soupira. Puis il tourna le dos à Harry sans un mot et continua à monter les escaliers.
- J’espère que je n’aurai pas à le regretter, grogna-t-il.
Harry n’en cru pas ses oreilles, puis fit un geste de la main en direction des quatre autres Gryffondors qui étaient restés en bas des escaliers. Ils le rejoignirent et furent rapidement tous à la hauteur de Maugrey.
- Je le fais parce que je sais que tu as toujours eu une bonne intuition, maugréa ce dernier. Mais ne fais rien qui me fasse changer d’opinion.
- Ne vous inquiétez pas, assura Harry. On ne fera que regarder.
Ils traversèrent en silence le château presque désert, tels des ombres, tous les six, puis arrivèrent devant les gargouilles gardant l’entrée.
- Bon, dit Maugrey. On va déjà faire en sorte que personne ne nous entende.
Il sortir sa baguette et cria :
- Assurdiato !
Puis il s’approcha de la gargouille et pointa sa baguette sur sa tête.
- Au fait, dit-il en se retournant, pas un mot à Mac Gonagall.
- Evidemment, dit Hermione qui semblait terrorisé à l’idée de ce qu’ils allaient faire mais excitée à l’idée qu’ils allaient enfin réussir à rentrer.
- De toute façon, elle risque de s’apercevoir qu’il y a un cratère à la place de la gargouille, fit remarquer Ron.
- Il n’y a plus personne qui passe par ici, dit Ginny.
- Ecartez-vous, grogna Maugrey en levant sa baguette.
Les Gryffondors firent quelques pas en arrière. Maugrey se retourna et les regarda, son œil brillant d’une vive lueur bleue.
- Je crois que vous devriez vous reculer vraiment.
Cette fois-ci, craignant le pire, Harry, Hermione, Ron, Neville et Ginny se mirent carrément à trente mètres de Maugrey, derrière un coin du mur. Celui-ci agita sa baguette, puis la pointa sur la porte. Un jet de lumière bleutée sortit de la baguette puis pris l’apparence d’une gigantesque sphère qui commença à se rapprocher lentement de la porte.
- J’ai un mauvais pressentiment, dit Ginny d’une voix inquiète.
- Au moins, ça ne fait pas de bruit, répondit Hermione.
A cet instant, la boule bleutée toucha la gargouille et Harry eut l’impression que la tempête qui était dehors avait soudain éclatée en plein milieu du couloir. Il sentit ses cheveux se dresser sous le souffle, et vit des pierres à proximité de la gargouille volant dans toutes les directions. Les capes de sorciers étaient sur le point de s’arracher sous la force du souffle. Le vacarme était épouvantable.
- Tu disais ? hurla Neville qui essayait de se faire entendre.
- Tout le château va l’entendre ! cria Ron.
Harry espérait que l’Assurdiato de Maugrey était bien réalisé. Maugrey, quant à lui, avait toujours sa baguette pointée sur la gargouille, et un filet de lumière bleue alimentait en permanence la sphère qui rentrait de plus en plus profondément dans le mur. Au bout de ce qui semblait être cinq bonnes minutes, Maugrey abaissa sa baguette, l’air exténué. Le bruit s’évanouit, tout comme l’éclat bleutée qui illuminait le couloir et qui retomba dans l’obscurité. Dehors, la tempête n’avait pas diminué d’intensité. Les Gryffondors s’approchèrent de Maugrey.
- Jamais vu une entrée aussi bien protégée, haleta-t-il.
- Vous pensez qu’il avait des choses à cacher ? demanda Harry.
- Tout sorcier a des choses à cacher. Et encore plus pour les grands sorciers. Mais il s’attendait peut-être à mourir à tout moment. Il a sûrement crée un sort pour protéger son bureau au cas où il disparaitrait, expliqua-t-il en reprenant son souffle. C’est normal. Il a pris ses précautions. A ce que je sais, c’était le seul endroit qui soit véritablement à lui. Donc tout ce qui lui a appartenu doit s’y trouver.
- Tout ? s’étonna Neville.
- Je pense que oui, grogna Maugrey qui semblait avoir récupéré. Donc ça ne veut pas dire qu’il voulait vous cacher des choses à vous, mais plutôt à d’éventuels ennemis.
Harry hocha la tête, puis s’approcha lentement de l’endroit où se trouvait la gargouille. A présent, il n’y avait plus qu’un gigantesque trou d’où s’échappait un nuage de poussière. Il entendit encore quelques morceaux de roche tomber. L’escalier avait été légèrement endommagé, mais ils pouvaient encore le monter.
- Eh bien … merci, dit-il simplement.
Maugrey grogna, puis partit rejoindre Mac Gonagall. Harry se tourna vers les autres. Tous avaient les yeux qui brillaient d’impatience. Ils s’approchèrent des escaliers, puis commencèrent à les monter. Ils avaient été légèrement endommagés et des morceaux de marche avaient été arrachés sous la violence du sortilège utilisé par Maugrey. Comme ils s’y attendaient, les escaliers ne se mirent pas en mouvement. Le mécanisme avait dû être détruit. A moins que le sort qui les faisait se déplacer avait disparu à la mort de Dumbledore.
Mais ce n’était pas quelques marches qui allaient les empêcher de monter. Et en une dizaine de secondes, ils se retrouvèrent devant la porte en bois fermée du bureau de Dumbledore. Harry mit la main sur la poignée, et se demanda si elle allait tourner. Il regarda ses amis qui étaient derrière lui, leurs yeux fixés sur sa main, et tourna. La porte s’ouvrit. Harry soupira de soulagement et s’avança lentement dans le bureau.
La pièce était plongée dans l’obscurité. Aucun chandelier, aucune bougie n’éclairait l’endroit. La cheminée était éteinte. Harry n’avait jamais vu le bureau de Dumbledore si mort. Les habituels cliquetis de toutes ses machines étaient absents, tout comme le chant mélodieux qui s’échappait parfois de Fumseck lorsque Harry était dans le bureau au cours des années précédentes. Il ressentit soudain une douleur, au plus profond de son cœur. Il le sentit se serrer sous le chagrin de ce qui avait été irrémédiablement perdu et qui ne serait jamais retrouvé. Il éprouvait toujours de la rancœur pour Dumbledore, pour la manière dont il avait cru bon de lui dire ou non la vérité. Mais il ne pouvait en même temps éprouver de la nostalgie pour ces jours heureux, définitivement disparus. A présent, ce n’était que des jours de malheurs.
Par moment, un éclair zébrait le ciel et illuminait brièvement le bureau, laissant apparaître quelques armoires et d’étranges objets que Harry connaissait. Mais d’autres lui étaient parfaitement étrangers. Il sortit sa baguette et fit un peu de lumière. Rapidement, les autres Gryffondors l’imitèrent en chuchotant légèrement la formule. La clarté grandissante, ils purent alors vraiment observer la pièce.
Elle n’avait pas changé depuis l’année dernière. Les mêmes objets magiques étaient rangés dans de lourdes armoires et restaient silencieux. Le bureau de Dumbledore était bien rangé, avec des plumes et des encriers soigneusement alignés. Comme si le directeur était simplement sorti un moment et qu’il n’allait pas tarder à revenir en fredonnant quelque chanson qu’il avait entendue dans sa jeunesse. Le Choixpeau était posé sur un petit tabouret et avait l’air plus que jamais d’un vieux morceau de chiffon. Et de grosses piles de livres s’entassaient jusqu’au plafond.
Les jeunes Gryffondors se regardèrent quelques instants, ne sachant pas vraiment par où commencer. Apparemment, ce qu’avait dit Maugrey était vrai. Vu la quantité de choses et d’informations qui étaient stockés ici, il n’était pas difficile de croire que cela représentait tout ce qui avait appartenu à Dumbledore. Et au vu de sa longévité et de ses extraordinaires compétences, ils en avaient pour des siècles à tout fouiller. Néanmoins, ils ne se laissèrent pas décourager. Parvenir dans ce bureau avait tenu de l’exploit acharné. A présent qu’ils y étaient, un autre exploit tout aussi fou semblait les attendre. Soit. Ils le feraient.
- Harry, je pense que tu devrais regarder ce qu’il y a dans ces armoires, dit Hermione en montrant le fond du bureau. Ron et moi, on a s’occuper de celles-ci. Et Ginny et Neville pourrait essayer de voir s’il n’y aurait pas de cachettes.
Apparemment, Hermione semblait avoir pris le contrôle des opérations. Ne répliquant pas, tous s’attelèrent alors à leur tâche avec entrain. Ils manipulèrent de lourds ouvrages, empoignèrent quantités de vieux parchemins et ouvrirent des dizaines d’armoires à la recherche d’un quelconque indice. Malheureusement, ils ne semblaient pas avoir réalisé l’ampleur de ce qu’ils devaient faire. A côté du bureau de Dumbledore, la bibliothèque semblait minuscule. Une vraie partie de plaisir. Ils la regrettaient presque. A chaque fois que Harry ôtait un livre d’une étagère, il lui semblait qu’un autre prenait sa place. Il se demandait même si ce n’était pas réellement le cas, ce qui multipliait d’une manière affolante la quantité de ce qu’ils devaient fouiller.
Au bout d’un quart d’heure à fouiller et à soulever des nuages de poussière, Neville s’écria :
- Mais on cherche quoi exactement ?
- Tout ce qui pourrait nous être utile. Tout ce qui vous semble inhabituel, répondit Harry tout en continuant à chercher.
- Harry, fit remarquer Ginny. On est dans le bureau de Dumbledore. Il n’y a que des choses inhabituelles.
Harry sourit.
- Alors tout ce qui est plus inhabituel que la normale du bureau.
- Et tu t’attends à trouver quoi au fait ? demanda Ron dont les cheveux étaient recouverts d’une épaisse couche de poussière et qui avaient à présent pris une couleur teinte grisâtre tirant sur le roux.
- Je ne sais pas, répondit Harry. Mais je suis sûr que Dumbledore ne s’attendait pas à mourir, donc il n’a pas dû prendre soin de cacher tout ce qu’il aurait voulu. Et c’est ce qu’on doit trouver. Ce qu’il aurait voulu cacher s’il en avait eu le temps.
Hermione toussa en prenant un livre épais et moisi qu’elle laissa retomber par terre.
- Dumbledore ne faisait pas le ménage ! s’exclama Neville en secouant un livre. Regarde toute cette poussière.
- C’est peut-être parce qu’il est mort, dit Harry. Ce bureau est en train de mourir lui aussi.
« Comme cette école » pensa-t-il sans le dire aux autres.
Il regarda autour de lui, pour voir s’il n’y avait rien d’intéressant. Il s’approcha du vieux Choixpeau et l’observa. Il l’empoigna et regarda à l’interieur, au cas où un Horcruxe n’y serait pas caché et le reposa en soulevant des volutes de poussières et en soupirant. Il ne voyait pas ce qu’il pourrait lui apporter. A part lui dire qu’il serait très bien à Serpentard ou bien lui envoyer une épée sur la tête, il ne lui donnerait aucune information. Il continua à avancer et remarqua que la Pensine était toujours à la même place. Elle était évidemment vide, mais Harry espérait au fond de lui qu’elle contienne quelques pensées de Dumbledore. Peut-être aurait-il pu en tirer quelque chose.
Juste à côté, le perchoir de Fumseck attira son attention. Mais le superbe oiseau qui l’avait aidé en deuxième année n’était plus là. Il était parti. Avec son maître. Bien que Harry ne pensait pas que Fumseck ait jamais appartenu à Dumbledore. Il avait seulement accepté d’être avec lui. Une créature aussi parfaite ne saurait être possédé, et surtout pas par un être aussi imparfait qu’un humain. Harry soupira. Comment trouver quoi que ce soit d’important parmi la montagne de livres et de parchemins que contenait le bureau ? Il sentait que les autres commençaient déjà à désespérer, malgré le fait qu’ils n’étaient là que depuis une heure. C’est-à-dire rien du tout par rapport au temps passé dans la bibliothèque.
Il s’approcha d’une fenêtre et regarda le parc plongé dans l’obscurité, éclairé de temps à autre par un éclair. Seules quelques fenêtres du château étaient encore allumées. Probablement celles où se trouvaient les Aurors. Ou le bureau de Mac Gonagall. Ou la salle de réunion de l’Ordre du Phénix. Dont les membres discutaient peut-être à présent s’il était sage de laisser Potter circuler librement dans le château. Avec Takin, et ses petits yeux perçants, derrière ses lunettes qui ne cessaient de tomber, et qui critiquait ouvertement Mac Gonagall.
- Tu cherches quelque chose ? demanda en ricanant une voix qui provenait d’en haut.
Harry leva la tête en même temps que les autres et s’aperçut que la voix était en fait celle d’un tableau d’un ancien directeur. Et qu’il s’agissait de Phineas Nigellus.
Ma fic! ==> Harry Potter et la Pierre Originelle http://www.gazette-du-sorcier.com/potte ... hp?id=1193
Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Chapitre XVI La Pierre Originelle
Spoiler (cliquez pour révéler) : L’ancien et unique directeur de Poudlard issu de la maison de Serpentard les observait d’un regard malsain, tandis que les autres directeurs semblaient se désintéresser totalement de la scène. Certains étaient même en train de dormir, insensible à tout ce qui se passait dans le bureau et au vacarme que les Gryffondors faisaient dans leurs recherches. Harry regarda alors brusquement tous les tableaux, un par un, pour essayer de trouver celui qu’il cherchait. Et lorsqu’il le vu, il remarqua que le tableau de Dumbledore était vide. Le précédent directeur de Poudlard était absent, et Harry ne se souvint pas s’il était là lorsqu’ils étaient entrés dans la pièce.
- Ca ne se voit pas ? répondit Harry d’un ton sec.
- On se calme jeune homme, répondit Phineas qui semblait trouver la situation très amusante. Ou je ne pourrai pas vous aider.
- On n’a pas besoin de votre aide, grogna Harry.
- Vous semblez avoir quelques difficultés, dit-il avec courtoisie et en affichant un grand sourire.
- Je n’en ai pas l’impression, maintenant si vous pouviez partir…
- Quelle insolence, répondit Phineas en secouant la tête mais en continuant de sourire. Vous n’avez vraiment reçu aucune éducation.
- Retournez dans un autre de vos tableaux, ça nous fera des vacances, grogna Ron.
- Je ne peux plus, dit Phineas en fixant Ron de ses yeux perçants.
- Vraiment ? s’étonna Ron en ayant clairement l’air de n’en avoir rien à faire. Désolé de l’apprendre.
- Vous n’imaginez pas ce que c’est que de rester toute la journée dans ce cadre sans pouvoir parler à personne.
- Et vos autres tableaux ? demanda Hermione.
- Celui du Ministère a été détruit dans la bataille.
- Et celui du square Grimmaurd ? questionna prudemment Harry.
Phineas se tourna vers lui et répondit froidement.
- Quel square Grimmaurd ?
Le cœur de Harry commença à battre plus rapidement.
- Qu’est-ce qui est arrivé à la maison de Sirius ?
- La maison de Sirius ? Vous voulez dire ma maison. Celle de mes ancêtres, celles que les Blacks ont depuis toujours possédé.
- Qu’est-ce qui est arrivé ? demanda Harry d’un ton plus fort.
- Vous ne pensiez pas que les Mangemorts allaient la laisser, après que Rogue leur ait dit où elle se trouvait.
- Elle n’est pas …, commença Hermione.
- Elle a été totalement rasé, termina l’ancien directeur. Partie en fumée. Ce que l’on peut dire, c’est que Rogue n’a pas fait dans la délicatesse.
- Comment pouvez-vous parler comme ça ? cria Harry. Vous n’avez aucun droit de …
- J’ai tous les droits Potter ! C’était la maison de mes ancêtres ! Depuis le début ! Toute notre histoire s’y trouvait ! Tout notre passé ! Et la mémoire des nôtres ! Et elle est détruite à cause de vous ! Vous et votre stupide Ordre du Phénix ! Son ordre du Phénix ! ajouta-t-il en pointant le tableau vide de Dumbledore.
Harry sentait la colère monter. Son sang battait violemment à ses tempes, aussi fort que les gouttes de pluie sur les vitres du bureau. Il se retenait pour ne pas balancer le tableau de Phineas par la fenêtre. Il n’arrivait pas à accepter ce qu’il venait d’entendre. La maison de Sirius détruite ? Sa maison d’ailleurs, car Sirius lui avait légué. Il ne pouvait pas le croire. Elle ne pouvait pas avoir été rasée. Pas le square Grimmaurd. Là où il avait passé un Noël avec Sirius. Qui avait été si joyeux ce soir-là. Là où il assistait aux allées et venues des membres de l’Ordre. Où il avait fait la connaissance de Tonks, de Mondingus. De tant de personnes qui lui étaient chères. Il sentit une part de lui-même brûler, les cendres s’envolant avec celles de son tout dernier foyer.
Il ferma les yeux et revit Sirius, plus présent que jamais. Il le revit la première fois qu’il l’avait rencontré dans la Cabane Hurlante. Lorsqu’il l’avait vu dans la Pensine, jeune, souriant, promi à un si bel avenir mais qui allait être broyé par les événements qui s’étaient mis en place. Et il le revit lorsqu’il bascula par delà le voile. Rejoignant la mort qui se trouvait de l’autre côté et qui l’attendait. La perte de la maison était plus horrible que tout. Il avait l’impression de reperdre une nouvelle fois son parrain. L’impression de sentir filer entre ses doigts tout ce qui lui était cher mais qu’il perdait inévitablement, les uns après les autres.
- D’ailleurs, poursuivit l’ancien directeur, pourquoi pensez-vous que ce vieil imbécile ne soit pas ici ?
Harry regarda Phineas d’un regard noir, les larmes aux yeux, le mettant au défi de dire ce que lui-même pensait tout bas.
- Peut-être ne veut-il pas vous parler ? poursuivit Phineas.
- Ne l’écoute pas Harry, dit Hermione d’une petite voix inquiète. Continuons à chercher. Laissons le.
- Vous ne trouverez rien, assura-t-il. Pensez-vous vraiment qu’il allait laisser traîner ses secrets à la portée du premier venu ?
- Très bien, dit calmement Harry en se rapprochant du tableau et en maîtrisant sa respiration. Alors qu’est-ce qu’il faut faire ?
A cet instant, les directeurs des autres tableaux crièrent et commencèrent à s’agiter. Ils parlèrent tous à la fois dans un brouhaha incessant.
- Phineas, taisez-vous ! s’écria un vieil homme qui portait une grande barbe grise.
- C’est une honte ! dit un autre directeur qui semblait vouloir sortir de son cadre.
- Aucun de nous ne doit divulguer les secrets des autres ! cria un autre.
Tous hurlaient en même temps, produisant une véritable cacophonie. Phineas sourit, ravi de l’effet qu’il avait produit.
- Brûlez le tableau de Dumbledore dans la cheminée, dit-il suffisamment fort pour se faire entendre. Vous connaîtrez ses secrets.
A cet instant, le silence fut total. Tous les directeurs regardaient Phineas d’un air étonné, comme si aucun ne pouvait réaliser ce qu’ils venaient d’entendre.
- Ridicule ! dit l’un d’entre eux. A présent, vous incitez à brûler nos tableaux !
Phineas ne répondit pas mais continua à fixer Harry, dont le visage était éclairé par la lune qui avait réussi à percer brièvement les nuages noirs. Harry hocha la tête, puis s’approcha du tableau de Dumbledore.
- Harry ! cria Ginny en s’approchant de lui tandis que les autres directeurs recommençaient à hurler. Ne fais pas ça.
- Si c’est le seul moyen de découvrir quelque chose, je vais le faire.
- Ca n’amènera rien, dit Hermione qui semblait au bord de la crise de nerfs.
- Et pourquoi ?
- Parce qu’il ment, répliqua-t-elle. Il essaie juste de te faire du mal, à toi et à Dumbledore.
- Qu’est-ce que ça lui apporterait Hermione ? Hein ? Pourquoi il ferait ça ? demanda Harry avec insistance.
- Parce que … parce que c’est un vieil imbécile frustré !
Phineas rigola en regardant Hermione.
- Merci pour votre charmante description, dit-il. Mais il n’empêche que si vous voulez découvrir ce que cachait Dumbledore, vous avez intérêt à faire ce que j’ai dit.
Hermione, en voyant que Harry était plus déterminé que jamais, regarda les autres en quête de soutien.
- Je sais pas si c’est une bonne idée, dit finalement Ron.
- C’est le tableau de Dumbledore, ajouta Neville avec des yeux ronds. Tu te rends compte de ce que tu veux faire ?
- De toute façon il est déjà mort, dit Harry plus pour lui-même que pour les autres en regardant le tableau vide.
- Harry … gémit Hermione.
Harry regarda de nouveau Phineas. Il ne détecta aucune trace de malice dans son regard. Après tout, il avait passé des décennies dans ce bureau en compagnie de Dumbledore. Il savait certainement comment Dumbledore cachait ses informations. Harry regarda alors les autres qui avaient tout le visage blême. Il savait ce que Phineas lui demandait de faire. De la portée de son geste. Et de sa signification. Brûler le tableau de Dumbledore ne signifiait pas rien. Après avoir perdu une deuxième fois son parrain, pouvait-il délibérément tuer son mentor ? Harry soupira longuement, pesant le pour et le contre, réfléchissant furieusement à toute vitesse.
Puis s’approcha du tableau de Dumbledore et leva les bras pour le décrocher du mur sous l’œil satisfait de Phineas. Mais au moment où il toucha le tableau, Dumbledore apparut dans le cadre. Il fixa Harry, de son regard perçant si caractéristique. L’œil accusateur. Harry arrêta son mouvement et regarda son ancien directeur en ne manifestant aucun sentiment, aucune émotion.
- Que fais-tu Harry ? dit finalement Dumbledore d’une voix posée.
Harry ne répondit pas, mais soutint le regard du directeur.
- Tu t’apprêtais à détruire mon portrait ?
A présent, plus personne ne parlait dans le bureau. Les directeurs regardaient Dumbledore avec un grand respect, mis à part Phineas qui lui lançait un regard noir, tandis que les autres Gryffondors étaient aussi immobiles que des statues de marbre, osant à peine respirer.
- Et toi Phineas, ajouta-t-il en le regardant, tu l’incites à me détruire ?
Ce dernier ne répondit pas mais fusilla Dumbledore du regard.
- Je veux des réponses, dit enfin Harry.
- Quelles réponses ?
- Celles que vous m’avez toujours cachées. Depuis le début.
Dumbledore resta silencieux mais leva les sourcils. Cela incita Harry à continuer.
- Ce Serment Inviolable. Celui que vous avez fait il y a des années avec ma tante et mon oncle. Avant ma naissance.
Dumbledore soupira et ferma les yeux.
- Je me doutais que tu en entendrais parler un jour, dit-il. A présent, ça n’a plus aucune importance.
- Ca a de l’importance pour moi, répondit Harry qui sentait sa patience atteindre des gouffres sans fond.
- Je ne m’en rappelle même plus …, commença Dumbledore.
- REPONDEZ ! hurla Harry.
Les autres directeurs prirent une attitude choquée devant ce manque de respect tandis que Phineas souriait de plus en plus dans son cadre. Dumbledore, lui, ne laissa transparaître aucune émotion.
- C’était pour te protéger Harry. C’était pour m’assurer qu’ils ne parleraient à personne de ce qui t’était arrivé et de qui tu étais réellement.
- C’était avant ma naissance.
- Je t’en prie Harry, fais moi confiance. Tout cela est si ancien et si compliqué. Je t’assure que ça n’a été fait que dans le seul but de te protéger. Même si c’est un peu plus complexe que cela, je voulais être certain que tu sois en sûreté.
Harry fixa son ancien mentor, et alors il su qu’il lui mentait. Il su que même alors, maintenant que Dumbledore était mort, il refusait de lui révéler la vérité. Il continuait à lui cacher ce qu’il savait.
- Vous mentez, dit Harry avec dégoût. Vous continuez à me mentir.
- Harry, répondit plus fermement Dumbledore. Pourquoi te mentirais-je ? Je t’ai dit tout ce que je sais à propos des Horcruxes. Je t’ai dit tout ce que je sais à propos de Voldemort. Je t’ai tout dit.
Mais Harry continuait à regarder Dumbledore en secouant la tête et en grimaçant de colère.
- Que veux-tu de plus ? demanda l’ancien directeur. C’est à toi de finir le travail que j’ai commencé. Je ne peux plus rien faire pour toi.
Harry secoua la tête, incapable de croire ce qu’il entendait. D’entendre celui qui disait avoir tout fait alors qu’il lui mentait délibérément. Il décrocha le tableau.
- Harry, dit Dumbledore avec à présent une pointe de panique dans la voix. Je ne peux rien te dire de plus. Crois moi, j’aimerais pouvoir t’aider, mais je ne peux plus.
Harry s’approcha de la cheminée, posa le tableau par terre, sortir sa baguette, et alluma un feu dont les flammes montèrent jusqu’au plafond. Les directeurs ne disaient rien. Ils semblaient qu’ils s’étaient pris un coup de massue et étaient incapables de parler. Phineas se taisait également, observant la scène de ses yeux froids. Harry se retourna alors et regarda le tableau. Dumbledore regardait lui aussi Harry, mais ne le suppliait plus.
- En quoi le fait de brûler mon portrait va-t-il t’apporter quelque chose ?
- Sûrement découvrir quelques uns de vos petits secrets, répondit froidement Phineas.
- En quoi connaissez-vous mes secrets, Phineas ?
- En rien. Mais je connais vos méthodes. Et je sais que brûler votre portrait en est une.
- Apparemment, après avoir perdu toute rationalité, vous perdez à présent votre honneur, répondit durement Dumbledore.
- Harry, dit Hermione en s’approchant de lui et en lui prenant le bras. Ne fais pas ça. Ce n’est pas une bonne idée.
- Je n’ai qu’un portrait, affirma Dumbledore. J’en avais décidé ainsi. Je voulais rester uniquement à Poudlard. Si tu le brûles, je disparais définitivement.
Harry hocha la tête, parfaitement conscient des paroles de Dumbledore.
- Harry, poursuivit ce dernier. Je ne parle pas parce que je ne veux pas, mais parce que je ne peux pas. Tu comprends ? Si je te révèle tout, le plan entier s’écroulera. Tous les efforts que nous avons fait depuis des années, aussi bien moi que toi, auront été fait en vain. Et Voldemort gagnera.
- Quel plan ? cria Harry.
- Les Horcruxes ! Quel autre plan avons-nous conçu ? Nous n’avons toujours eu qu’une seule méthode pour vaincre Voldemort ! Pourquoi t’aurais-je caché autre chose ! Il y a des points que je ne t’ai pas révélés, mais je t’en prie, ne cherche pas à les connaître. Ca te mettrait en danger ! Ca nous condamnerait tous !
Harry, toute confiance en Dumbledore ayant disparu, toute l’estime qu’il portait envers son mentor s’étant évanoui, empoigna fermement le tableau de l’ancien directeur, et l’approcha de la cheminée sous les hurlements de tous. Et, le visage dur, il le jeta dans le feu, soulevant des étincelles qui se répandirent dans la pièce. Et tandis que les flammes dévoraient le tableau et que la toile retournait à l’état de cendre, Harry vit pour la dernière fois l’homme qu’il avait tant admiré pousser un dernier hurlement, l’ultime son qu’il devait entendre de l’ancien directeur de Poudlard. En quelques minutes, il ne resta plus rien du tableau, si ce n’est un petit tas de cendre qui était dans la cheminée dont les flammes s’étaient évanouies à l’instant même où le tableau avait fini de brûler.
- Harry… dit Neville en brisant le silence.
Rien ne se passait. Harry leva les yeux et regarda Phineas. Celui-ci fixa de nouveau la cheminée. A présent, une douce lueur dorée semblait émaner du fond de la cheminée, et cette lueur augmenta en intensité. Au bout d’un moment, la lumière était si forte que les cinq Gryffondors durent fermer les yeux pour éviter d’être aveuglé. Puis, au bout de quelques minutes, l’intensité diminua et la pièce fut de nouveau plongée dans l’obscurité, éclairée seulement par quelques baguettes. Mais Harry pu s’apercevoir que le fond de la cheminée avait disparu à présent et qu’il y avait à la place une entrée conduisant à un petit tunnel. Il regarda les autres.
- Je passe en premier, dit-il.
- Je te suis, ajouta Ron en s’avançant près de la cheminée.
Harry s’approcha prudemment de l’entrée, sa baguette levée, puis se mit à quatre pattes. Il ne détecta aucun piège, et espéra qu’il ne se trompait pas. Il commença à ramper dans le tunnel qui s’avéra ne faire que quelques mètres de long. Les pierres qui le formaient étaient rêches et froides. Très désagréables au toucher. La respiration haletante et résonnant dans le couloir, Harry regarda derrière lui et vit Ron, suivit de Ginny qui se baissait pour rentrer dans l’ouverture.
Assez rapidement, la baguette toujours à la main, il en sortit et se retrouva dans une petite pièce carrée, qui, à la lueur de la baguette, semblait contenir une unique armoire remplie de parchemins. Mais une armoire d’une taille prodigieuse. Des mètres de large. Il n’y avait aucune torche dans la salle, aucun portrait ni aucun autre rangement. Juste cette gigantesque armoire. Ron le rejoignit rapidement. Puis Ginny, Hermione et enfin Neville entrèrent à leur tour dans la pièce.
- On va lire tous ces parchemins, dit Harry en les pointant, et on repère tout ce qui nous paraît suspect.
Tous approuvèrent, et semblaient se remettre du fait qu’ils avaient brûlé le seul et unique tableau de Dumbledore. La peur et le choc causé avaient de nouveau fait place à l’excitation et à la nervosité. Alors, de nouveau, ils se replongèrent dans le tas de parchemins. Ils étaient encore plus poussiéreux que ceux du bureau. Certains étaient si vieux qu’ils menaçaient de s’effriter au moindre mouvement brusque. Les lettres étaient difficilement déchiffrables et comportaient de grosses taches faites par une substance inconnue. Toutes n’étaient pas de Dumbledore. La plupart provenaient de sorciers dont Harry n’avait jamais entendu parler, et comprendre de quoi ils parlaient était un exercice difficile. Sans oublier que plusieurs parchemins étaient rédigés dans des langues que Harry n’avait jamais vues et qu’aucun d’eux ne connaissait.
- Je crois que j’ai quelque chose ! s’écria soudain Neville après seulement quelques minutes et en agitant un parchemin.
Rapidement, tous l’entourèrent afin de voir ce qu’il avait découvert, mais ils purent voir dans la faible clarté qui régnait dans la pièce les traits de Neville s’affaisser soudainement. Il releva la tête, déçu.
- Je me suis trompé, dit-il. J’avais cru lire Horcruxe.
Les cinq Gryffondors soupirèrent et repartirent à la chasse aux informations. Au bout de vingt minutes, ils n’avaient fouillé qu’une infime partie du tas de parchemins.
- Il n’y a rien, rien, rien ! rouspéta Ron. Aucun mot sur les Horcruxes, ou sur Voldemort ! Ca ne nous mène à rien.
- Il faut continuer à chercher, répondit Harry qui n’avait même pas relevé la tête. Il y a forcément quelque chose.
- Harry …, murmura Hermione.
- Mmmh ?
N’ayant aucune réponse, il tourna la tête et vit Hermione qui fixait la lettre qu’elle avait dans la main avec des yeux ronds.
- Quoi ? demanda-t-il avec plus d’insistance en espérant qu’elle ait vraiment trouvé quelque chose. C’est sur les Horcruxes ?
- Non, répondit-t-elle dans un souffle. Mais ça date d’un an avant ta naissance.
Harry aurait aimé répondre « Et alors ? », mais avant qu’il en ait eu le temps, Hermione ajouta :
- Elle est adressée à tes parents.
Harry se leva, laissant tomber sur le sol poussiéreux le parchemin qu’il avait dans la main. Le cœur battant plus vite tandis qu’il avançait, il s’approcha d’Hermione sous le regard de ses camarades Gryffondors qui avaient eux aussi arrêté de fouiller. Hermione lui tendit la lettre, que Harry prit fermement. Il n’eut pas besoin de regarder le nom de la personne qui l’avait écrit. Au premier coup d’œil, il su qu’elle avait été rédigée par celui dont le tableau n’était à présent plus que cendre dans la cheminée de la pièce d’à côté.
Mais il vit que l’écriture fine et allongée si caractéristique de Dumbledore était pourtant légèrement différente. Il y avait des ratures, des fautes. Comme s’il l’avait écrite en tremblant, sous le coup d’une intense émotion. Comme s’il avait rédigé à la hâte, incapable de décrire clairement ses pensées tant celles-ci tourbillonnaient dans sa tête. Il n’avait pas pu écrire droit, et aux yeux de Harry, le si sage et si impassible Dumbledore avait été dans l’incapacité de se contrôler en écrivant cette lettre à ses parents il y a de cela dix-huit ans.
- De quoi ça parle ? demanda Ron.
Harry fut tiré hors de ses pensées et releva brusquement la tête. Il s’aperçut qu’il n’avait pas lu un seul mot. A présent, Hermione, Ron, Neville et Ginny le regardaient dans l’attente d’en savoir plus.
- C’est de Dumbledore, dit-il. Il l’a écrite en juillet 1979.
Il regarda de nouveau la date et commença à lire la lettre faiblement éclairée par les lueurs tremblotantes des baguettes magiques.
- Chers Potters. Je n’ose même pas croire ce que je suis actuellement en train d’écrire. Ce moment qui n’appartenait qu’à mes rêves les plus fous est cette fois-ci devenu réalité. J’ai enfin la preuve définitive que la Pierre Originelle existe. Et qu’elle a été étudiée. Evidemment, nous avions de fortes raisons de croire que c’était effectivement le cas, en particulier après l’événement de l’année dernière. Mais il n’y avait jusqu’alors aucune preuve réelle. Les suppositions que nous avions n’étaient que de simples hypothèses, trop faibles pour envisager une action sérieuse. Jusqu’à maintenant. Jamais je n’avais espéré pouvoir vous l’écrire. Ma main tremble d’excitation et de joie, et j’ai grande peine à retenir mes larmes. Après tant de temps. Après tant d’années. Voilà bientôt deux ans que vous aviez commencé à m’aider dans cette tâche complètement folle. Depuis votre sortie de Poudlard en fait. Deux ans. Moi, cela faisait trente ans que j’attendais ce moment. Trente ans depuis la première fois où j’en avais entendu parler. Trente longues années où j’ai caressé l’espoir d’avoir la certitude que la Pierre Originelle existait mais sans jamais pouvoir l’obtenir, ni même m’en approcher un tant soit peu.
- La quoi ? demanda Neville. Ca fait deux fois que …
- Chuttt ! souffla Ron.
Hermione secoua la tête, elle-même n’ayant apparemment aucune idée de ce que signifiait la Pierre Originelle.
- Tu en as déjà entendu parler ? demanda-t-elle à Harry.
Harry secoua lui aussi la tête, puis continua de lire la lettre.
- J’imagine l’état dans lequel vous devez être en lisant ces lignes. Je connais toute la passion et la volonté que vous avez mises dans cette quête. Vous annoncerez la nouvelle à Sirius, je ne vais pas pouvoir m’en occuper. J’ai bien trop de choses à faire pour l’instant. J’avoue avoir été récalcitrant au début, quand vous vouliez que Remus et Sirius nous rejoigne…
- Qu’est-ce que Sirius et Lupin viennent faire là-dedans ? interrompit Ron.
- Aucune idée, répondit Harry qui ne comprenait pas un mot de ce qu’il lisait.
Mais il y avait une chose dont il était sûr. C’est qu’une fameuse Pierre Originelle, quelle qu’elle soit, avait obsédé Dumbledore pendant trente ans, ses parents, son oncle et Lupin pendant eux aussi de nombreuses années, et que personne ne lui avait jamais rien dit à ce propos.
- Peut-être que cette Pierre n’avait finalement aucune utilité quand ils l’ont trouvé, suggéra Hermione qui semblait avoir lu dans les pensées de Harry. Et qu’ils ne t’en aient du coup pas parler.
- C’est vrai, approuva Ron. Ils n’avaient peut-être plus aucune raison de t’en parler car ça servait à rien.
Des suppositions ! Toujours des suppositions. Mais jamais rien de concret. Harry soupira, puis poursuivit sa lecture là où il avait été arrêté.
- Mais je dois avouer qu’ils ont été d’une grande aide, dit-il. C’est d’ailleurs grâce à Remus que nous avons pu dénicher la preuve définitive ainsi que de nombreuses informations. Et vous n’imaginerez jamais où elles se trouvaient. Ici même. A Poudlard. Dans une salle que Remus a réussi à mettre à jour. Elle contenait de nombreux parchemins, des grimoires aussi vieux que cette école, écrits dans des langues oubliées à jamais. Et je suis persuadé qu’il existe un second passage depuis cette salle qui permet d’accéder à une autre pièce cachée renfermant encore plus de savoirs. Mais qu’importe ! Pour l’instant, il y a tant à faire et à découvrir avec ce que l’on a trouvé. Après de longues journées, j’ai pu enfin déchiffrer quelques-uns de ces parchemins. Et ce qu’ils révèlent dépassent nos espérances les plus folles. Non seulement, leur existence même confirme le fait que la Pierre Originelle n’est pas un simple mythe, mais ils indiquent en plus une partie de ses pouvoirs. Apparamment, la Pierre confère à son détenteur un pouvoir absolument inimaginable. Ceux qui ont rédigé les parchemins que je déchiffre semblaient eux-mêmes abasourdis face à ce qu’ils avaient découvert. La puissance qu’un sorcier ordinaire tirerait de la Pierre l’élèverait au rang des plus grands sorciers de notre temps. Imaginez seulement si elle tombait effectivement entre les mains des plus grands sorciers de notre temps. Je ne peux l’imaginer. Evidemment, nous tenons enfin notre arme contre Voldemort. Nous avons enfin la capacité d’atteindre notre objectif en éliminant ce monstre.
Harry se tut.
- Et ? s’impatienta Ron.
- C’est tout. Il n’y a rien d’autre.
- Attends, s’exclama Hermione en fouillant derrière elle. Il y en a encore une.
Harry prit la lettre qu’elle lui tendait, et vit qu’il en manquait a priori un bout. Il ne s’y attarda pas néanmoins pas plus que cela pour l’instant et se concentra plutôt sur ce qu’il y avait d’écrit.
- C’est toujours de Dumbledore à mes parents. Mais c’est daté d’une semaine plus tard, poursuivit-il. Chers Potters, j’ai réussi à déchiffrer un nouveau parchemin et les informations que j’ai obtenues semblent réduire à néant nos espoirs de vaincre Voldemort. Apparemment, les pouvoirs de la Pierre sont encore plus grands que ce que je vous avais dit dans ma dernière lettre. Il semble en effet qu’en la possédant, on puisse tuer d’un simple regard.
Ron jura.
- Ron !
- Imagine qu’on l’ait ! s’enthousiasma-t-il.
- Mais plus étonnant, poursuivit Harry en coupant Ron, la Pierre aurait aussi la capacité de redonner la vie. Cette Pierre permet d’acquérir ni plus ni moins l’immortalité, pour le détenteur et tous ceux qui lui sont proches. A nouveau, par le regard, le détenteur de la Pierre a la capacité de faire revivre ceux à qui il tient et de vivre lui-même éternellement. Ce ne sont bien sûr que des écrits datant d’il y a très longtemps, mais je pense qu’ils sont totalement fiables. Malheureusement, il y est fait aussi mention d’une Clé, et elle seule permettrait d’obtenir la Pierre. Le parchemin reste assez flou et je n’ai pas pu obtenir beaucoup d’informations, mais apparemment, cette Clé est nécessaire pour atteindre la Pierre. L’endroit où elle se trouve, comment l’obtenir ou la fabriquer n’est pas mentionné. Je n’ai aucune idée de quoi il s’agit, et le reste du parchemin ne semble pas l’expliquer. Je ne sais pas qui l’a écrit, mais ils semblaient ne pas vraiment en savoir plus au sujet de cette Clé. Il faut vraiment la trouver, ou au moins savoir de quoi il s’agit. La situation se dégrade de plus en plus et Voldemort ne tardera pas à l’emporter si nous ne faisons rien. J’ai de bonnes raisons de croire qu’il ne soit pas au courant de la Pierre Originelle, mais il ne faut pas prendre de risques. Il ne doit jamais en entendre parler. J’aimerais vraiment que …
Le reste du parchemin manquait, apparemment déchiré involontairement.
- Ca signifie quoi tout ça ? demanda Neville.
Harry regarda de nouveau derrière la lettre, mais il n’y avait rien. Il la mit dans sa poche avec l’autre.
- Que Dumbledore m’avait encore caché quelque chose, dit-il.
- Je pense plutôt qu’il a été incapable de trouver cette Clé, et qu’il a abandonné.
- Et apparemment, fit remarquer Ginny, la Pierre ne devait servir qu’à vaincre Voldemort. Un an après cette lettre, il avait disparu. Elle ne servait plus à rien alors.
- C’est sûrement ça, approuva Neville. Ils n’en avaient plus besoin. Et franchement, une Pierre comme ça…
- Quoi ? demanda Harry.
- Je sais pas. Ca semble bizarre. Des pouvoirs infinis. Tuer et ressusciter. Ca fait un peu … trop.
Harry approuva intérieurement. Il ne croyait pas non plus en l’existence d’un objet comme cette Pierre Originelle. Ou plutôt, il ne croyait pas les paroles de Dumbledore. Il ne les croyait plus. Qui sait s’il n’avait pas menti à ses parents, à Lupin, à Sirius, pour une raison quelconque ? Tant que Harry n’aurait pas devant les yeux la preuve que la Pierre existait réellement, il ne le croirait pas. Et de toute façon, il n’allait pas sérieusement se mettre à sa recherche ! Il n’en connaissait rien. Et c’était les Horcruxes qu’il devait trouver. Pour les détruire. C’était la seule chose certaine, ce dont ils étaient sûres que cela permettrait de vaincre Voldemort.
Néanmoins, après avoir quitté la salle puis le bureau de Dumbledore et pendant qu’il se retournait dans son lit avec les paroles de l’ancien directeur qui tourbillonnaient dans sa tête, il fut séduit par la Pierre Originelle et ses pouvoirs. Pour se raviser en se rappelant qu’il avait déjà la tâche impossible de trouver tous les Horcruxes de Voldemort, et qu’il n’avait pas besoin de rajouter en plus celle d’une pierre mystique qui n’était sûrement que le fantasme d’une bande de vieux sorciers. Et ce fut tard dans la nuit, alors que Ron ronflait bruyamment depuis un long moment, que Harry s’endormit.
Ma fic! ==> Harry Potter et la Pierre Originelle http://www.gazette-du-sorcier.com/potte ... hp?id=1193
Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Chapitre XVII Sombres présages
Spoiler (cliquez pour révéler) : Le lendemain, lorsque Harry ouvrit les yeux, il eut une curieuse sensation. Il n’aurait su dire quoi, ni comment, mais il savait que quelque chose s’était produit durant la nuit. Ce n’était pas comme la veille, lorsqu’il s’était couché. Il y avait quelque chose de différent. Il se leva de son lit, un peu comme dans un rêve, s’habilla et descendit dans la salle commune avec la certitude que cette journée apparemment banale et ordinaire allait tout changer. Ce fut seulement lorsqu’il arriva dans la salle commune qu’il se rendit compte que personne n’était levé. C’était le week-end, il était encore tôt et les élèves profitaient de leur matinée. Ne sachant pas trop quoi faire en attendant que ses amis soient réveillés, il décida de marcher un peu dans le château, sans parvenir à dissiper ce sentiment que cette journée allait être capitale pour la suite des événements.
Le château était presque désert. Seuls quelques Aurors parcouraient le couloir et plusieurs fantômes flottaient en l’air, mais globalement, Harry ne rencontra quasiment personne. En passant près d’une fenêtre, il pu voir la cabane de Hagrid. Celle-ci restait plongée dans l’obscurité de la Forêt Interdite et aucune lumière n’en sortait. Il espéra que tout allait bien pour Hagrid, même si apparemment il n’aurait pas la possibilité de revenir à Poudlard. Souhaitant dissiper ces pensées déprimantes, Harry s’écarta de la fenêtre et marcha lentement dans les couloirs du château, les mains derrière le dos, les yeux fixés sur ces pieds sans vraiment les voir.
Il repensait à tout ce qu’ils avaient appris hier soir. Ce que Dumbledore, Sirius, Lupin et ses parents semblaient chercher si intensément. Les pouvoirs de la Pierre Originelle. Leurs incapacités à trouver cette mystérieuse Clé. Quel crédit accorder à tout ça ? Cela avait-il la moindre importance dans leur quête à eux ? Non, évidemment. Ils devaient détruire des Horcruxes, pas partir à la recherche d’une arme. Et si même Dumbledore avait été incapable de la trouver, comment le pourraient-ils ?
Se persuadant qu’il ferait mieux de ne pas penser à cette Pierre, Harry laissa ses pensées vagabonder pour finalement se souvenir de Dobby. Où était-il ? Que faisait-il ? Et au moment où il se dit qu’il aimerait bien avoir enfin de ses nouvelles, il entendit un bruit sourd et faillit trébucher sur quelque chose qui était posé sur le sol. Après avoir repris son équilibre, il regarda par terre et vit qu’il s’agissait en fait de Dobby. Celui-ci semblait plus misérable que jamais. Ses vêtements étaient tachés et déchirés de toutes parts. Il portait de nombreuses écorchures et tremblait. De froid ou de peur, Harry n’aurait su le dire.
- Dobby ! s’écria-t-il. Tu vas bien ?
L’elfe hocha légèrement la tête, son tremblement ne diminuant pas.
- Oui Harry Potter ! Dobby va bien ! Dobby va très bien ! couina -t-il.
- Tu es sur ? Tu es dans un de ces états !
- Ce n’est pas grave Harry Potter !
- Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Harry. Ca fait un mois que tu es parti.
- R.A.B n’était pas facile à trouver.
- Mais tu l’as trouvé ?
- Non Harry Potter, répondit l’elfe en secouant sa tête.
Harry sentit son moral s’effondrer bien que son instinct lui dise que tout cela n’était qu’une partie de quelque chose de beaucoup plus grand. Néanmoins, en cet instant, il fut désespéré. Toute cette attente pour rien.
- Mais ce n’est pas grave Harry Potter, murmura l’elfe.
Harry ne dit rien et attendit que Dobby parle à nouveau.
- Vous devez vous rendre là, dit-il finalement dans un souffle en touchant la main de Harry avec sa tête.
A cet instant, Harry su où il devait aller. Il ne savait pas comment Dobby avait fait ça, mais il connaissait à présent l’endroit dont Dobby parlait. Et Harry eut l’impression de connaître cet endroit.
- Qu’est-ce qu’il y a là-bas ? demanda Harry avec insistance. Pourquoi je dois m’y rendre ?
- Vous devez y aller Harry Potter. Vous devez y aller. Et vous le savez.
Sur ces paroles, il disparut dans un bruit de détonation.
- Dobby ? cria Harry. Dobby !
Il commença à arpenter le couloir en appelant l’elfe, mais il ne le voyait pas.
- Dobby, où es-tu ?
Il n’avait toujours aucune réponse. Il ne comprenait pas pourquoi l’elfe avait disparu subitement comme cela.
- Pourquoi je dois y aller ? cria-t-il en levant les yeux vers le plafond. Qu’est-ce qu’il y a là-bas ?
Après plusieurs minutes où Harry attendit en vain un signe de la présence de Dobby, il remonta en courant dans la salle commune afin de réveiller Ron, Neville, Hermione et Ginny. Ils devaient aller immédiatement là où Dobby lui avait dit de se rendre. Il ne savait pas pourquoi, mais il savait que c’était lié à la sensation qu’il avait eu en se réveillant. Ils devaient s’y rendre tous ensemble. Lorsqu’il arriva devant le portrait de la grosse dame, il lui lança le mot de passe, puis s’engouffra dans la salle commune. Quelques élèves s’étaient à présent levés et, à la grande satisfaction de Harry, Hermione et Ginny en faisaient parti.
- Préparez-vous ! leur cria-t-il sans se soucier des regards braqués sur lui. Mettez vos capes et attendez-moi dans le hall !
Avant qu’elles n’aient pu lui répondre, il montait déjà les escaliers menant au dortoir à toute allure et ouvrit la porte avec une telle force qu’elle faillit sortir de ses gonds. Ron était assis sur son lit et regarda Harry d’un regard surpris.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Prends ta baguette, une cape et suis-moi ! répondit Harry d’un air excité.
- Quoi ?
- Prends ta baguette…
- Oui, j’ai entendu, mais pour quoi ? Tu vas bien ?
- Je viens de voir Dobby, dit Harry en marchant à grands pas vers le lit de Neville.
- Où ? s’exclama Ron.
Harry secoua Neville qui dormait encore paisiblement.
- Que…que…quoi ? dit précipitamment Neville en se redressant. Quoi ?
- Dobby vient de me parler, annonça Harry à Neville.
Il se retourna vers Ron qui continuait de le regarder avec des yeux ronds.
- Il m’a dit qu’on devait se rendre à un endroit.
- Où ?
- Je sais où c’est, mais je sais pas ce qu’il y a. Mais on doit y aller.
- Mais…, bredouilla Ron.
Pendant que Neville enfilait une robe qui traînait au pied de son lit et attrapait sa baguette posée sur sa table, Ron secoua la tête d’incompréhension.
- C’est n’importe quoi, dit-il enfin. Il ne t’a même pas dit pourquoi ?
- Non. Mais s’il te plaît, dépêche toi.
Voyant que Harry ne rigolait pas et que Neville était fin prêt, Ron mit sa baguette dans une poche de sa robe de sorcier. Sans attendre plus longtemps, Harry sortit de la chambre, suivi de très près par Neville et par Ron qui finissait de s’habiller. Lorsque Harry fut de nouveau dans la salle commune, il vit Ginny et Hermione qui le regardaient et qui n’avaient pas bougés d’un pouce.
- Pourquoi vous n’êtes pas dans le hall ? dit-il un peu trop fortement.
- Harry, qu’est-ce que tu as ? demanda Ginny qui semblait inquiète devant le comportement inhabituel de Harry.
- Explique leur Ron, répondit-il en se dirigeant vers l’entrée de la salle et en faisant signe aux autres de le suivre.
- Que je leur explique quoi ? s’exclama-t-il. Tu ne m’as rien dit !
Mais Harry ne répondit rien et franchit de manière déterminée l’ouverture ronde qui menait au couloir. Ron secoua la tête et raconta à Ginny et à Hermione le peu que Harry lui avait expliqué au sujet de Dobby. Quelques minutes plus tard, Harry se trouvait face aux imposantes portes d’entrée de l’école, grandes ouvertes pour laisser entrer le soleil levant.
- Harry tu m’inquiètes, dit Hermione anxieusement après avoir traversé le château à pas de course pour le rattraper.
- Dobby m’a dit d’y aller, répondit-il en se retournant. Et depuis que je me suis levé, je sais qu’il faut qu’on y aille.
- Mais pourquoi ?
- C’est important. Crois moi.
- J’aimerais bien, murmura-t-elle mais Harry ne l’entendit pas ou n’y prêta pas attention.
Il se dirigea vers la porte et s’apprêta à les franchir.
- Ca pourrait être un piège ! cria Ginny.
- Quoi ? répondit Harry avec une grimace. Dobby est revenu exprès pour me dire d’y aller.
- Il aurait pu être sous Imperium, s’hasarda Hermione.
Harry réfléchit quelques secondes, puis secoua la tête.
- Non, dit-il lentement. Il était normal. C’était lui qui me le disait, il n’était pas possédé.
- J’ai un mauvais pressentiment, dit Ginny.
- Je ne t’oblige pas à venir, répondit-il calmement. Si tu veux rester, ne sois surtout pas gêné, je comprendrai.
Sa remarque sembla avoir piqué Ginny au vif qui se redressa.
- Je n’ai pas dit que je ne viendrai pas. D’ailleurs je t’ai promis que je vous accompagnerai, répondit-elle en montrant les autres. J’ai seulement dit que j’ai peur que quelque chose se passe mal.
- Tu penses que c’est un piège ? demanda-t-il.
- Je ne sais pas. C’est juste… Il y a quelque chose de bizarre… Quelque chose qui n’est pas à sa place…
Harry hocha la tête. Il l’avait ressenti lui aussi mais il devait passer outre cette impression.
- On va faire attention, mais s’il vous plaît, dit-il de manière insistante, il faut vraiment y aller maintenant.
- On n’a même pas mangé ! s’exclama Hermione.
- Ce n’est pas grave ! répondit Harry en franchissant l’entrée.
L’air était frais. Le soleil levant éclairait la scène d’une manière irréelle. Il traversa le parc à vive allure, sans savoir si les autres le suivaient, comme dans un rêve. Harry se demanda à nouveau ce qui pouvait lui causer cette sensation bizarre que quelque chose n’allait pas, que quelque chose clochait. Il avait l’impression que c’était évident mais il n’arrivait pas à le voir. Il se retourna lorsqu’il fut à mi-chemin des lourdes portes qui permettaient d’accéder à Poudlard et vit que Ron, Neville, Hermione et Ginny le suivaient en courant. Lorsqu’il quitta enfin le périmètre protégé de Poudlard, il attendit que ses camarades de Gryffondors l’aient rejoints.
- Où est-ce qu’on va ? demanda Neville en respirant fortement.
- Donnez-moi la main. On va transplaner.
Alors ils se donnèrent la main, et l’instant d’après, ils quittaient le parc de Poudlard.
Lorsqu’ils retouchèrent la terre ferme, c’était à proximité d’une vaste montagne noire. Celle-ci projetait son ombre sur la forêt dans laquelle ils venaient d’apparaître. Harry n’avait encore jamais vu une montagne comme celle-là. Elle ne semblait pas naturelle. C’était comme si une bête gigantesque avait, dans un accès de fureur sans nom, martelé la terre d’où en était jailli des quantités de roche aussi noire que l’âme du monstre. Des arêtes tranchantes parsemaient ses flancs qui n’étaient recouverts par aucune végétation, ni aucun animal. Aucun abri, aucune ouverture n’était visible. Et aussi loin que portait le regard de Harry, il ne pu distinguer la cime de la montagne, qui semblait être noyée dans un sorte de brume surnaturelle. Harry rebaissa la tête, et face à lui s’ouvrait un tunnel qui pénétrait dans le cœur de la montagne.
Il n’aurait su dire qui, de la montagne ou de l’ouverture qu’il avait sous les yeux, était le plus étrange. S’il avait vraiment du choisir, il aurait dit que la montagne était inquiétante. Mais le tunnel était lui effrayant. Non pas du fait qu’il était plongé dans le noir le plus complet, ni même le fait qu’il pouvait très bien faire des kilomètres de long. C’était son aspect qui était horrible à regarder. En fait, il aurait très bien pu s’agir de la gueule du monstre qui aurait crée cette montagne. Il semblait plonger dans les tréfonds de la montagne.
- Il faut rentrer là-dedans, dit Neville d’une voix qui n’avait rien de gémissant mais qui était au contraire ferme.
Harry hocha la tête. Il se surprit à penser à la chose qui hantait les souterrains du manoir des Malefoy. Et qui l’avait hanté, lui. Mais il su, avec la même froide et implacable certitude qu’il avait depuis qu’il avait ouvert les yeux ce matin, qu’ils ne rencontreraient rien de tel à l’intérieur de la montagne.
« Nous allons rencontrer bien pire » pensa-t-il. « Mais ce ne sera pas la même forme d’horreur. »
Il regarda ses quatre amis qui fixaient le tunnel, certains avec appréhension, les autres avec froideur. Mais Ginny, elle, semblait terrorisée. Et ce fut ça, bien plus que la vue de la montagne ou de l’entrée de la grotte, qui inquiéta Harry et qui le mit vraiment mal à l’aise. Il connaissait bien Ginny. Il savait qu’elle n’avait jamais eu peur. Ni dans le Ministère avec les Mangemorts. Ni à Poudlard l’année précédente lors de l’attaque. Alors pourquoi avait-elle peur ? Harry comprit que c’était l’un de tous ces éléments qui n’étaient pas à sa place.
- Ginny ? dit-il calmement.
Elle se tourna vers Harry. Elle tremblait. Ses lèvres étaient bleues comme si elle avait été plongée dans un bac d’eau glacée. Des larmes commencèrent à remplir ses yeux. Harry la prit dans ses bras.
- Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta-t-il.
Elle ne répondit pas mais ferma les yeux tandis que ses amis l’observaient en silence. Au bout d’un moment, elle parla.
- J’ai peur, dit-elle simplement.
Ce simple constat, présenté dans sa forme la plus crue, la plus terrible, plongea Harry dans le pire effroi qu’il ait connu.
- Moi aussi, dit-il pour la rassurer. On a tous peur.
Ginny tremblait toujours autant, les yeux fixés sur le tunnel qui semblait l’appeler.
- Je pense que ce serait mieux si tu ne venais pas, annonça-t-il enfin.
Elle se dégagea des bras de Harry et le regarda dans les yeux.
- Tu sais que je ne peux pas, répondit-elle. Tu sais que je dois y entrer moi aussi.
Le regard de Harry plongea dans celui de celle qu’il aimait. Il cru se noyer dans ses grands yeux où brillaient quelques larmes. Et Harry y vit ce qu’il avait lui aussi compris et que Ginny avait elle aussi compris. Et tout devint clair pour lui. C’était à présent évident. Il su que Ginny devait, et cela quel que soit le moyen, entrer dans ce tunnel. Que cela ne pouvait être autrement. Qu’ils avaient beau fuir cet endroit maudit par les dieux et retourner à Poudlard, cela n’empêcherait pas l’inéluctable. Que Ginny devait aller dans la grotte qui se trouvait au bout du tunnel. Harry hocha la tête et embrassa Ginny.
- Tu es prête ? lui demanda-t-il.
Ginny répondit par un bref signe de tête. Il se tourna vers les autres qui lui firent comprendre qu’ils étaient eux aussi préparés à rentrer dans la gueule du diable.
Ils sortirent alors leur baguette et s’avancèrent devant l’ouverture. Ils pensaient en être près, mais ils durent marcher en fait pendant cinq bonnes minutes avant d’être véritablement à la limite d’entrer dans la montagne. Juste avant d’y pénétrer, ils se regardèrent une dernière fois, puis y rentrèrent d’un pas décidé. Au moment même, un léger souffle provint des fondements de la montagne et les frôla, mais aucun ne le remarqua. Ils marchaient les cinq alignés, leurs baguettes allumées droit devant eux afin d’éclairer le chemin et au cas où ils devraient se protéger. Mais Harry savait que le moment n’était pas venu. Pas encore. Ils n’avaient rien à craindre pour l’instant.
Ginny était tout proche de Harry et semblait toujours terrifiée. Néanmoins, elle allait aussi vite que les autres et sa main tenant sa baguette ne tremblait pas. Neville lui aussi, ce garçon qui était si étourdi et si maladroit et qui subissait les constantes moqueries de ses camarades et de ses professeurs, marchait à présent avec bravoure dans une montagne oubliée de tous, dans un endroit où la pluie et le temps était sans effet et où de nombreux braves sorciers auraient tremblés d’épouvante à la seule idée de s’y trouver. Au bout d’une demi-heure, où tout du moins le croyaient-ils, ils s’aperçurent que le tunnel s’élargissait. Et soudain, ils débouchèrent dans une salle. Ou une grotte. Ils n’avaient aucun moyen de savoir si elle était naturelle ou non. Ils n’avaient non plus aucune idée de l’endroit où ils se trouvaient. Etaient-ils tout en haut de la montagne, où bien au contraire avaient-ils atteint ses fondements ? Aucun n’aurait su le dire.
Ce qu’ils savaient en revanche, c’était que la grotte était la chose la plus étrange mais aussi la plus belle qu’ils n’aient jamais observé. Elle était plongée dans le noir total, mais pourtant, surgi d’on ne sait où, un rayon lumineux d’un blanc et d’une pureté éblouissante provenaient du plafond de la grotte et la traversait. Comment de la lumière pouvait atteindre cet endroit, aucun ne le savait. Et cette lumière si intense était pourtant incapable d’éclairer la grotte. C’était la clarté et l’obscurité à leurs états les plus fondamentaux. La grotte elle-même semblait étrange. Ils n’auraient pu dire ses dimensions. C’était comme si les distances suivaient des lois différentes dans la montagne et hors de la montagne.
Ils étaient immobiles, fixant cette vaste étendue noire. Devant eux, une volée de marches grossièrement taillées leur permettait d’entrer dans la grotte. Sans parler, ils les descendirent et commencèrent à parcourir la salle. Leurs pas résonnèrent fortement dans l’immense volume, et à mesure qu’ils se rapprochaient de l’endroit où frappait la lumière, ils surent qu’aussi pur pouvait être le rayon, ils ne devaient surtout pas le toucher. Enfin, ils atteignirent l’endroit qu’ils visaient et formèrent un cercle autour de la tache de lumière qui s’étalait sur le sol.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda Hermione qui rompit le silence pour la première fois depuis qu’ils étaient entrés dans la grotte.
- Je ne sais pas, répondit Neville. Mais c’est beau.
- Trop beau, remarqua Ron mais ni lui ni les autres ne comprirent le sens de sa remarque.
Puis, après avoir contemplé la lumière pendant plusieurs minutes, ils entendirent les échos des pas de quelqu’un qui marchait dans la grotte, et qui se rapprochait d’eux. Ils levèrent instantanément leurs baguettes et se regroupèrent en prenant bien soin de ne pas toucher le rayon. Ils se mirent en ligne et pointèrent leurs baguettes en direction d’où semblait provenir le bruit de pas. Et soudain, le bruit cessa mais ils ne virent personne. Immédiatement, Harry se retourna et là, plongé dans l’obscurité, il vit Rogue qui le regardait d’un visage impénétrable. Il était vêtu d’une cape noire. Les quatre Gryffondors se retournèrent à leur tour et Rogue avança lentement, sa baguette pendant négligemment le long de son corps. Il semblait que la nature même de la lumière et de l’obscurité avait changé. A présent, le rayon parvint à percer la noirceur de la grotte et à l’éclairer partiellement.
Progressivement, au fur et à mesure que Rogue se rapprochait à pas lents, son visage s’éclairait et Harry pu pleinement contempler l’homme qu’il haïssait tant. Il vit une grimace de haine qui traversait le visage de Rogue et ses yeux étaient aussi noirs que l’obscurité de la grotte. La dernière fois que Harry l’avait vu, Rogue était d’une noirceur et d’une méchanceté immonde. A présent, il était littéralement imprégné par le mal, ses yeux laissaient apercevoir les reflets des flammes de l’enfer. Il était devenu plus puissant et plus mauvais que jamais.
Les quatre autres Gryffondrors regardèrent Rogue comme si leur pire cauchemar était soudain apparu sous leurs yeux. Ils s’étaient attendus à se retrouver face à beaucoup de choses, mais jamais, jamais ils n’auraient pu un seul instant penser affronter l’un des plus puissants sorciers existants, celui à qui Voldemort avait appris tous ses secrets et lui avait transmis toute sa noirceur. Les six sorciers se regardèrent silencieusement, séparés seulement par le rayon lumineux. Puis, Harry rompit enfin ce silence de mort.
- Je vous hais, dit-il seulement. Et je vais vous tuer.
Un sourire mauvais, encore plus effrayant que le rictus qu’il avait, apparut sur le visage de Rogue. Il regarda son ennemi, puis les quatre Gryffondors qui l’entouraient.
- Vous êtes sortis en force à ce que je vois, murmura-t-il.
- Cette fois-ci vous ne vous échapperez pas.
Le rictus de Rogue s’élargit et découvrit ses dents jaunes. Ses cheveux gras tombaient en encadrant son visage.
- Croyez-vous être de taille à m’affronter ?
Aucun ne répondit, mais Harry remarqua que Hermione et Neville étaient sur le point de lancer un sortilège tellement la tension était insoutenable.
- Savez-vous seulement pourquoi vous êtes ici ? demanda alors Rogue.
De nouveau, Harry ne répondit pas, mais continua à fixer Rogue avec haine. Il ne possédait pas le dixième de ses pouvoirs. A cinq, leur puissance magique était ridicule face à celle de Rogue. Il ne maîtrisait pas le sort de foudre, le seul qui aurait pu lui servir face à un Mangemort de l’envergure de Rogue. Ils étaient seuls. Seuls face au Mal.
- Je vois que non, souffla-t-il. Et pourtant, vous savez, Potter, que vous deviez être ici.
Harry hocha lentement la tête, prêt à passer à l’attaque.
- Vous saviez au fond de vous ce qui allait se passer, mais vous êtes quand même venus.
Rogue contourna prudemment le rayon lumineux mais resta à la même distance du groupe de Gryffondors.
- Parce que vous vouliez savoir, ajouta-t-il dans un murmure. Pour la Pierre.
A cet instant, Ron lança un sortilège que Rogue évita en sautant sur le côté. Harry, Hermione, Neville et Ginny lancèrent chacun des sorts différents mais Rogue parvint à les arrêter, sans difficultés apparentes. Ron contourna lui aussi le rayon de lumière mais de l’autre côté afin de se retrouver derrière Rogue. Harry, qui ne se trouvait qu’à quelques mètres de Rogue, décida de passer à l’attaque.
- Sertus ! hurla Harry.
Le sortilège d’éclair, infiniment moins puissant que l’espérait Harry, sortit de sa baguette et fila droit sur Rogue. Mais Rogue, de nouveau, fit apparaître un sortilège de protection et ne fut pas atteint. Ron se trouvait derrière Rogue, Harry à sa gauche, et les trois autres Gryffondors fermaient le cercle. Rogue en était maintenant au milieu. Mais loin de rassurer Harry, cela le mit mal à l’aise. Le Mangemort n’avait encore rien fait. Il n’était même pas passé à l’attaque. Il sourit, puis rigola froidement. Un rire effrayant.
- Il est temps, Potter, que vous observiez de la vraie magie, dit-il avec haine. Vous allez enfin pouvoir contempler la magie noire se déchaîner.
Il fit alors un large geste du bras droit, sa cape virevoltant en l’air en soulevant des volutes de poussière. L’instant d’après, les cinq Gryffondors furent violemment projetés dans les airs et retombèrent durement sur le sol. Ils se relevèrent rapidement, et Rogue fixait de nouveau Harry.
- Vous auriez dû savoir, Potter, que venir ici impliquerait la mort de l’un d’entre eux !
Il leva sa baguette et lança un torrent de feu dans sa direction. Harry, qui savait qu’il n’avait aucune chance de l’arrêter, se jeta alors par terre et il sentit la chaleur du feu brûler son dos. Hermione et Ron profitèrent de l’attaque de Rogue.
- Stupefix ! crièrent-ils.
Rogue para les attaques puis il agita de nouveau la baguette qui projetèrent Ron et Hermione plus loin. Neville les vit frôler le rayon lumineux, et il hurla avec rage :
- Endoloris !
Rogue fut touché par le sort et même s’il ne se tordit pas de douleur, il fut mis à genoux. Harry en profita pour lancer un Sectumsempra par derrière. Rogue eu juste le temps de bondir sur ses pieds et d’absorber la puissance de l’attaque par un sortilège. Harry vit qu’ils n’arrivaient pas à prendre l’avantage. Et il craignait que Rogue n’ait pas montré toute l’étendue de son pouvoir.
- Expelliarmus ! cria Ginny et Neville.
Rogue fit apparaître un écran de feu devant lui qui renvoyèrent les deux sorts sur Ginny. Sa baguette quitta ses mains et fut envoyée plusieurs mètres plus loin.
- Ginny ! hurla Harry qui fut soudain pris de panique. Repars ! Pars d’ici !
Rogue ria tandis que Ginny couru récupérer sa baguette. Dans le même temps, Hermione et Ron revenaient à proximité du lieu du combat.
- Vous saviez qu’elle était condamnée en entrant ici ! hurla Rogue avec haine.
Il pointa sa baguette sur Ginny et cria :
- Avada Kedavra !
Le rayon vert, accompagné d’une bourrasque de vent –le souffle qui était sorti de la montagne lorsque les Gryffondors y étaient entré ?- frappa Ginny dans le dos, et elle s’effondra. Morte. Et tandis que le rire de Rogue s’amplifia et occupa tout l’espace de la grotte, tandis que Hermione et Neville restaient immobiles, tandis que Ron se précipitait vers le corps sans vie de sa sœur, Harry vit les yeux glacés de Ginny qui ne lui répondaient plus. Alors il hurla. Il s’entendit hurler.
Harry ouvrit les yeux, criant comme jamais auparavant. Le soleil entrait dans la pièce et éclairait les rideaux de son lit à baldaquin. Il avait arraché tous les draps et avaient ses mains crispées sur le matelas. Il s’aperçut qu’il continuait à hurler le nom de celle qu’il aimait. Rapidement, il entendit des bruits de pas et le rideau du lit coulissa. Il vit la tête de Ron. Il semblait inquiet.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il en essayant de maintenir Harry qui se débattait sur son lit. Harry, qu’est-ce qu’il y a ?
Harry ne répondit pas. Il avait cessé de hurler, mais c’était pour mieux laisser la place à une peur insidieuse qui le fit se redresser sur son lit.
- J’ai vu…, haleta-t-il. J’ai vu…
- Quoi ? Tu as eu une vision ?
- J’ai vu Ginny mourir.
Le visage de Ron blêmit, et il se recula du lit. Les autres élèves dans le dortoir, dont Neville, le regardaient bizarrement. Comme le soir où Mr Weasley avait été attaqué. Harry se mit debout et sortit en trombe du dortoir, Ron sur ses talons.
- Harry ! cria-t-il. Harry ! C’était un rêve ou pas ?
Il ne répondit rien. Il ne savait plus. Ce ne pouvait pas être comme avec l’attaque de Mr Weasley, car cette fois-ci, il était dans le rêve. Et il n’y avait ni serpent, ni Voldemort. Ce qu’il avait vu ne s’était pas passé. Ginny était vivante. Mais en traversant en courant la salle commune, il commençait à douter. Il arriva en bas des escaliers et commença à hurler le nom de Ginny, attirant sur lui les regards de tous les Gryffondors qui étaient tranquillement assis dans la pièce. Mais il n’y prêtait aucune intention ! Tout ce qu’il voulait, c’était voir Ginny descendre les escaliers et lui sourire en le voyant. Au bout d’une minute à peine, elle était en effet en face de lui, suivie de près par Hermione. Lorsque Harry la vit, il se précipita sur elle et la prit dans ses bras, savourant chaque instant, ressentant son souffle sur son cou et les battements de son cœur. Il avait cru l’avoir perdu à tout jamais.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle doucement lorsqu’elle sentit que Harry s’était calmé.
Il déglutit avec peine, puis la prit par la main.
- Pas ici, répondit-il en l’entraînant vers le portrait de la grosse dame.
Il sortit de la salle commune, accompagné de ses quatre amis Gryffondors et ils entrèrent dans une salle de classe vide. Ils savaient qu’ils ne seraient pas dérangés car les salles n’étaient jamais utilisées le week-end. Lorsque tous furent entrés, il ferma la porte en regardant une derrière fois dans le couloir pour voir si personne ne les avait vu, puis se tourna vers les autres qui le regardaient gravement. Ils ne lui posèrent aucune question et Harry comprit qu’ils attendaient qu’il leur raconte ce qu’il avait vu.
- J’ai fais un… une sorte de rêve, commença-t-il.
- Comme celui où tu as vu Mr…, dit Hermione mais elle s’arrêta au milieu de sa question car elle ne pouvait pas dire Mr Weasley.
Harry secoua la tête.
- C’était différent.
Il entreprit alors de leur raconter tout ce qu’il avait vu, depuis son réveil jusqu’à la mort de Ginny, en passant par cette terrifiante montagne noire. Lorsque Ginny entendit que Rogue la tuait, elle ne cilla pas. Elle ne laissa paraître aucune émotion. Quand Harry eut enfin fini, il s’assit sur une chaise, épuisé de se replonger dans ce cauchemar, et regarda les autres qui n’avaient pas prononcés un mot. Ce fut Hermione qui parla la première.
- Ca avait l’air d’un rêve, s’hasarda-t-elle. Ou plutôt d’un cauchemar. Mais quelque chose de pas réel en tout cas.
- C’était aussi réel que lors de l’attaque du serpent, dit Harry qui refusait lui aussi de prononcer le nom du père de Ron.
- Comme dans tous les rêves, affirma Ginny.
- Pas dans celui-là, répondit Harry en secouant la tête et en grimaçant. Crois moi, c’était réel. Je n’avais pas l’impression d’y être. J’y étais.
- Mais c’est impossible ! s’exclama Ron.
- Je sais ! s’énerva Harry. Mais je vous dis que ce n’était pas un simple rêve !
- Mais …, commença Neville.
- Je sais ce que dis ! cria Harry. C’était moi qui y étais ! Pas toi !
Neville le regarda, choqué, mais ne répondit rien. Harry soupira.
- Pardonne moi, lui dit-il. C’est juste que…
Il regarda Ginny.
- Je t’ai vu mourir.
Elle se leva et lui pris les mains.
- Je suis vivante, assura-t-il. Je suis sûr que c’était un rêve.
- Si ce n’est pas un rêve, dit Hermione, ni comme avec le serpent, on peut peut-être envisager une autre possibilité.
A cet instant, ils entendirent des bruits de pas tout près de la porte. Ils se turent subitement et attendirent que les personnes aient quittées le couloir.
- Quelle possibilité ? demanda finalement Ron.
Hermione hésita, comme si elle ne voulait finalement pas dire son idée. Puis elle se lança.
- Une prémonition.
Ron la regarda avec des yeux ronds.
- Harry ? dit-il. Faire une prémonition ? C’est ridicule. Il n’y a jamais eu de voyants dans ta famille ? demanda-t-il en se tournant vers Harry.
Celui-ci secoua la tête et trouvait l’idée de la prémonition dérangeante.
- Réfléchis-y Ron, expliqua-t-elle. Harry assure que ce n’était pas un rêve normal et qu’il avait l’impression d’y être.
- Tu as déjà fait des prémonitions avant ? demanda Neville.
- Non, mais si quelqu’un a une meilleure suggestion, qu’il la propose, répondit-elle de manière cassante.
Personne ne répondit. Dans le silence, ils entendirent des bruits de pas et de conversation éloignés.
- Parle en à Mac Gonagall, conseilla-t-elle.
- Mac Gonagall ? s’étonna Harry. Tu rigoles ! Elle ne me croira pas ! Et elle ne s’y connaît sûrement pas en matière de prémonitions.
- Dans ce cas, va voir Trelawney, dit Ginny.
- Trelawney ? s’exclama Ron. Elle, elle ne s’y connaît en rien.
- Apparemment, elle a déjà fait deux vraies prophéties.
- Mais là, ce sont des prémonitions.
- Toutes les deux sont des visions du futur, rétorqua Ginny qui n’en démordait pas. Et pour demander conseil à propos de prémonitions, le mieux est de voir un prof comme Trelawney.
« Ou comme Dumbledore » pensa Harry qui savait qu’il aurait su ce que cela signifiait. Quant à savoir s’il l’aurait répété, Harry était sûr du contraire. En pensant à Dumbledore, il se souvint d’autre chose qu’il avait oublié.
- Il y a encore quelque chose que je ne vous ai pas dit, annonça-t-il aux autres. Avant que vous attaquiez Rogue, il m’a dit que j’étais venu pour la Pierre.
- Originelle ? demanda Ron.
- J’en suis certain.
Ron leva le nez en l’air, puis secoua la tête.
- Ca n’a aucun sens. On en a découvert l’existence hier soir, et le soir même, tu ferais une prémonition où la Pierre Originelle apparaît ?
Harry approuva, bien qu’il trouvait lui aussi ça bizarre.
- Et cette montagne ? demanda Neville. Ca ne te dit rien ?
- Non. Elle ne ressemblait à aucune montagne que j’ai vue. En fait, elle ne ressemblait presque pas à une montagne.
Harry soupira. Comme s’ils n’avaient déjà pas suffisamment de problèmes.
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- daimadoshi
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Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Message par daimadoshi »
Eh bah !!! Ca ne s'arrange pas.
Enfin on commence a en apprendre plus sur la pierre originelle. Mais dis moi, quand t'es venu l'idée de cette pierre (y a comme un petit rapport avec les reliques) ?
Sinon, ton Dumby est vraiment antipathique.................est ce que c'est son véritable caractère pour toi ou nous réserve t-il d'autre surprise ?
Sinon le nouveau prof de DCFM est très intéressant, j'espère que l'on va en apprendre plus sur lui. Je sens que lui aussi nous réserve des surprises.
Sinon :
Bon, et bien j'ai hâte de lire la suite ^^
Enfin on commence a en apprendre plus sur la pierre originelle. Mais dis moi, quand t'es venu l'idée de cette pierre (y a comme un petit rapport avec les reliques) ?
Sinon, ton Dumby est vraiment antipathique.................est ce que c'est son véritable caractère pour toi ou nous réserve t-il d'autre surprise ?
Sinon le nouveau prof de DCFM est très intéressant, j'espère que l'on va en apprendre plus sur lui. Je sens que lui aussi nous réserve des surprises.
Sinon :
Spoiler (cliquez pour révéler) : Qu'est ce que tu nous fais avec neville ???????? c'est une fausse piste ou tu nous rejous le coup de maraudeur.
Bon, et bien j'ai hâte de lire la suite ^^
Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Honnêtement je ne m'en souviens plus vraiment, mais ça n'avait pas de rapport avec la pierre des reliques.Enfin on commence a en apprendre plus sur la pierre originelle. Mais dis moi, quand t'es venu l'idée de cette pierre (y a comme un petit rapport avec les reliques) ?
Disons qu'on en apprend un peu plus sur lui dans les chapitres suivants et vers la fin.Sinon, ton Dumby est vraiment antipathique.................est ce que c'est son véritable caractère pour toi ou nous réserve t-il d'autre surprise ?
Pour Neville, je ne dis rien...
Ma fic! ==> Harry Potter et la Pierre Originelle http://www.gazette-du-sorcier.com/potte ... hp?id=1193
Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Chapitre XVIII L’épreuve
Spoiler (cliquez pour révéler) : Harry passa le reste de la matinée à se rappeler le déroulement de son rêve, mais en fait, il s’aperçut qu’il n’avait pas à faire d’efforts. Il s’en souvenait avec une extrême précision, des moindres paroles aux moindres bruits. Ce qui prouvait, selon lui, que c’était tout sauf un simple un rêve. Et c’est ce qui lui faisait encore plus peur. Car si c’était une prémonition, cela signifiait que dans un mois, un an ou deux ans, il rentrerait avec ses amis dans cette grotte et que Ginny y mourrait.
- Harry, je ne mourrai pas, le rassura Ginny après que Harry ait demandé à lui parler à l’écart des autres.
Ils venaient de finir de prendre leur petit-déjeuner, juste après avoir parlé du rêve.
- Et si ce que j’ai vu va réellement se produire ? Si Rogue va vraiment te tuer dans cette grotte ?
- Il ne pourra pas car on sait ce qui va se passer. Donc on pourra éviter que ça se reproduise.
- Je ne crois pas. Peut-être que mon rêve m’avertissait que tu allais mourir dans la grotte, pas nécessairement de cette façon. Et on ne pourra rien faire.
- Alors dans ce cas, on ne peut rien y faire, dit-elle fermement. On ne peut qu’attendre.
Elle lui sourit. Harry la regarda longuement.
- J’ai cru que tu étais morte.
Elle ne répondit rien mais continua à le regarder.
- Je ne sais pas ce que je ferai si tu meurs, murmura-t-il.
- Je ne mourrai pas.
- Je me demande… Je me demande si c’est une bonne idée que tu viennes avec nous.
- Non, on en a déjà parlé. J’ai dis que je venais et je viendrai. On ne revient pas encore là-dessus.
Voyant que Harry était toujours habité par l’angoisse de la perdre, elle ajouta :
- Je te promets que je ne mourrai pas. Tu m’entends ?
Harry hocha la tête et baissa les yeux.
- Je ne sais pas où tout ça va nous emmener. Je n’avais jamais vu une telle montagne, ni un lieu pareil.
Ils entendirent soudain du bruit sur leur gauche et ils virent apparaître Neville, Ron et Hermione de derrière une tapisserie cachant un passage secret. Harry les accueillit avec un sourire forcé mais ils virent tous qu’il était toujours hanté par sa vision.
- Il faut qu’on parle, dit Hermione après qu’ils aient trouvés un endroit où ils ne seraient pas dérangés.
- De quoi ?
- De ce qu’on a découvert hier soir. De la Pierre Originelle.
Harry hocha la tête et attendit.
- Qu’est-ce qu’on en fait ? De tout ce qu’on a appris ?
- Il n’y a rien à faire, répondit Harry. Dumbledore a entraîné mes parents dans la recherche d’une Pierre impossible à trouver. Fin de l’histoire.
Hermione fit la moue, visiblement pas satisfaite de la réponse.
- Quoi ? s’étonna Harry. Tu veux qu’on fasse quoi ? On ne va pas se mettre à la recherche de cette Pierre !
- Bien sûr que non ! Mais peut-être que ça a un lien avec les Horcruxes.
Harry ouvrit des yeux ronds.
- Dans quel sens ?
- C’est peut-être une énigme, s’hasarda Ron. Enfin plutôt un code. Pierre Originelle signifie peut-être Horcruxe.
- Ca ne collerait pas, affirma Hermione. En fait, je pensais plutôt à quelque chose qui pourrait nous aider à trouver les Horcruxes.
- Tu as lu comme moi Hermione, dit Neville. Il n’a jamais parlé de Horcruxes et il considérait la Pierre comme un moyen de vaincre Voldemort. Pas comme un moyen d’obtenir autre chose.
- Quand il a vu qu’il ne pourrait jamais l’avoir, il a abandonné et a décidé qu’il valait mieux détruire les Horcruxes, compléta Harry. En plus, mes parents étaient morts et Sirius à Azkaban quelques années après la lettre. Il ne pouvait plus continuer seul.
Hermione ne savait pas trop quoi répondre.
- Vous avez sans doute raison, dit-elle finalement. Je me monte un peu trop la tête. C’est juste que cette histoire...
- Est dingue, finit Ron.
- Autant se concentrer uniquement sur les Horcruxes, affirma-t-elle plus pour se convaincre que pour les autres.
L’après-midi, il passa des heures avec Fitius pour poursuivre l’apprentissage du sort de Foudre. Il n’arrivait pas à détruire les cibles qu’il devait viser, et il constata que celui qu’il avait lancé dans son rêve était aussi peu puissant que ceux qu’il faisait. Lorsqu’il échoua pour la dixième fois dans sa tentative de pulvériser un morceau de bois, il jura et envoya sa baguette à l’autre bout de la pièce.
- Ca ne marche pas ! cria-t-il. Je n’arrive même pas à détruire du bois ! Comment ferai-je quand je serai face à de la pierre ?
Fitius alla ramasser calmement la baguette de Harry et la lui rendit.
- Merci, dit-il simplement.
- Ce sort s’utilise principalement contre des créatures vivantes. Elle peut aussi détruire des rochers comme je te l’ai montré la première fois, mais en majorité, tu l’utiliseras contre des animaux ou des Mangemorts.
- Ca ne change rien. Mes sorts sont toujours aussi ridicules.
- Les dégâts seront plus importants sur un organisme que sur de la roche. Tu auras besoin de moins de puissance.
Harry ne répondit rien et regarda par la fenêtre du bureau de Fitius. Il observa le lac et plusieurs élèves à proximité qui profitaient des toutes dernières belles journées d’octobre et de l’année.
- C’est un sort difficile Harry, dit Fitius qui était resté au centre de la pièce, immobile dans sa grande cape noire. Il n’est appris qu’aux Aurors, et après plusieurs années d’expériences.
- Je sais, répondit-il en se retournant et en regardant son professeur. Mais je ne suis ni un Auror, ni expérimenté, mais je dois quand même apprendre ce sort.
- Tu dois te concentrer, martela Fitius pour la centième fois. Tout est une affaire de concentration. Les immenses pouvoirs de Voldemort proviennent en partie de son extraordinaire faculté à se concentrer, de ne penser à rien d’autre qu’à son objectif.
Il regarda Harry fermement.
- Lorsqu’il pratique de la magie, toute son attention est tournée vers ce qu’il fait.
- Je ne suis pas Voldemort.
- Mais tu es celui qui doit le détruire, répondit Fitius un peu sèchement.
Harry ne répondit rien, et Fitius se rapprocha.
- Je sais que c’est difficile. Et je vois que ton esprit est ailleurs.
Le jeune Gryffondor du refréner son envie de parler de son rêve à Fitius, malgré l’intuition qu’il comprendrait tout et qu’il lui donnerait toutes les réponses.
- Mais essaie de te concentrer, d’accord ? demanda-t-il plus doucement.
Harry hocha la tête et soupira longuement. Puis il leva sa baguette et entreprit de réduire à néant la cible qui se trouvait face à lui.
Plusieurs heures plus tard, le soleil se couchait derrière les cimes des arbres de la Forêt Interdite, inondant la pièce d’une douce couleur orangée. Harry était épuisé. Il avait l’impression de ne pas avoir progressé du tout.
- Cela viendra avec la pratique, lui assura Fitius tandis qu’il remettait un peu d’ordre dans son bureau. N’oublie surtout pas de t’entraîner quand tu as du temps libre. Jette ce sort lorsque tu y penses. Ce n’est que par ce moyen que tu le maîtriseras.
Harry hocha la tête et rangea sa baguette dans sa robe de sorcier.
- Au fait, vous m’aviez dit qu’on verrait un peu de magie noire, dit-il.
Fitius se retourna.
- C’est vrai. Je te l’ai promis.
Il commença à réfléchir en marchant lentement devant son bureau, les yeux au sol. Au bout d’un moment, il s’arrêta.
- La semaine prochaine, nous verrons les bases de la magie noire et des sortilèges impardonnables. Et nous ne tarderons pas à apprendre le Sortilège de l’Espérance.
- Maintenant ? s’étonna Harry. Je ne maîtrise pas encore le sort de foudre.
- Tu connais les bases. Tu peux t’entraîner pour t’améliorer. Je veux que ce soit aussi le cas pour le sort de protection. Tu iras beaucoup plus vite grâce à nos séances, mais c’est juste au cas où elles devraient être brutalement interrompues.
- Comme vous voulez. Mais il faudra encore travailler le sort de foudre.
- Bien sûr, le rassura Fitius.
Harry commença à s’approcher de la porte lorsque Fitius le rappela.
- Au fait, il est temps que tu mettes en pratique l’ensemble des sorts que tu connais. Tu devras donc subir une petite épreuve demain soir.
- Où ?
- Dans la Grande Salle. Après vingt-deux heures. Je ferai en sorte qu’il n’y ait plus personne.
- Et ça consistera en quoi ? demanda Harry.
- Ce sera plus utile si je ne te dis rien. Mais tu devras prendre cette épreuve très au sérieux.
- C’est le cas, répondit simplement Harry.
- Bien. On se voit donc demain soir.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de t’enseigner la magie noire, désapprouva Hermione.
Harry était rentré dans la salle commune des Gryffondors et avait tout raconté à ses amis. Ils étaient à présents à proximité de la cheminée, confortablement installé dans de gros fauteuils.
- Tu ferais mieux de poursuivre l’apprentissage des deux sortilèges prévus, poursuivit-elle.
- Hermione, c’est juste pour que je puisse … voir à quoi ça se ressemble. Rien de plus. Je n’ai pas l’intention de l’utiliser.
- C’est une bonne chose, approuva Ron. Ca nous aidera sûrement pour plus tard. Comme on est confronté à la magie noire, il vaut mieux que l’un de nous en connaisse un peu. On la battra plus facilement.
- Et rien ne t’interdit à l’utiliser contre les Mangemorts, dit Neville le visage sombre. Ils le méritent.
Personne ne releva sa remarque mais ils se regardèrent en silence. Ils étaient presque seuls dans la salle commune. Seuls quelques élèves de sixième et septième années discutaient eux aussi dans un coin mais la majorité était allée se coucher.
- Au moins, je suis contente que ce soit Fitius qui s’en charge, dit Hermione. Il a l’air d’être vraiment bien.
- Il l’est, affirma Harry. D’ailleurs, il m’a préparé une épreuve demain soir.
- Quel genre d’épreuve ? s’exclama Ginny.
- Aucune idée. Mais ça me permettra d’utiliser les sorts vus.
- On peut venir ? demanda-t-elle.
Harry sourit.
- Je ne pense pas. Ce n’est pas vraiment comme une tâche du tournoi des Trois Sorciers.
- Mais on peut quand même venir pour voir comment ça se passera.
- Vous pouvez toujours essayer, dit Harry en hochant les épaules.
- C’est une bonne idée cette épreuve, approuva Hermione tandis que Ron hochait vigoureusement la tête. Ca te permettra de t’exercer pour après.
- Après…, dit Harry d’un air sombre.
- D’ailleurs, commença Neville. Ca va faire deux mois qu’on est là.
- Je sais, soupira Harry. Mais tant qu’on n’a pas de nouvelles pistes, on reste là.
A nouveau, le silence se fit.
- Espérons que Dobby revienne rapidement, souffla Ron.
Harry hocha la tête. Oui. Où était Dobby en ce moment ?
Le lendemain soir, après avoir passé une bonne partie de la journée à s’exercer aux différents sorts qu’il connaissait et en particulier au sort de foudre, Harry se prépara à descendre dans la Grande Salle. Ginny, Hermione, Neville et Ron avaient tellement insisté pour l’accompagner et le voir réaliser son épreuve que Harry avait finalement accepté. Et donc à vingt deux heures, ils se retrouvèrent devant les portes closes de la Grande Salle. Fitius les y attendait. Lorsqu’il vit que Harry n’était pas seul, il sourit faiblement.
- Est-ce qu’ils peuvent rester ? demanda Harry.
- Si tu le désires, approuva Fitius. Du moment que ça ne te déconcentre pas.
Harry et les autres hochèrent la tête et s’apprêtèrent à rentrer dans la salle. A ce moment, Fitius se plaça devant la porte.
- Tu rentreras le dernier, dit-il à Harry. Nous allons rentrer avant toi.
Harry ne répondit rien mais se demanda ce qu’il lui avait préparé.
- Tu es prêt ? demanda Fitius.
Harry se contenta d’un rapide hochement de tête et sortit sa baguette magique.
- J’ai fait en sorte que cela te prépare au mieux de ce qui peut t’attendre dehors. Si tu as besoin d’aide ou si tu es en danger, j’interviendrai.
Nouvel hochement de tête.
- Bon. Rentre dans cinq minutes.
Et il rentra dans la salle, sa longue cape noire flottant derrière lui et se fondant dans l’obscurité de la Grande Salle.
Lorsque la porte se fut refermée, le silence fut total. Harry n’entendait pas le moindre bruit, pas le moindre chuchotement ou résonnement de pas. Il essaya de faire le vide dans sa tête afin d’être parfaitement prêt une fois entré dans la salle. Hermione avait raison. C’était une superbe occasion de s’entraîner réellement et il devait en profiter un maximum. Lorsqu’il estima que cinq minutes s’étaient écoulées depuis que Fitius était rentré dans la salle, Harry ouvrit la porte à son tour et rentra.
Seules quelques torches flamboyaient dans la salle, éclairant d’une lueur diffuse les environs. Trois tables avaient disparues mais Harry ne pu pas réellement voir ce qu’il y avait à la place car il faisait bien trop sombre. Une lumière violette attira son regard sur sa droite. C’était Fitius qui levait sa baguette et qui créait une sorte de protection autour de lui, de Ron, d’Hermione, de Neville et de Ginny. Harry se reconcentra et fit un peu de lumière. Tandis que la Grande Salle était progressivement éclairée, il entendit cette fois-ci un bruit sur sa gauche. Un grognement. Il tourna rapidement la tête. Un Kroster, sa fourrure plus rouge que jamais, le fixait dans la pénombre, ses yeux jaunâtres luisants de cruauté et de malice, des filets de bave sortant de ses gueules. Le sang de Harry ne fit qu’un tour. Il cru au début qu’il avait tout simplement imaginé la bête. Mais quand celle-ci ne se dissipa pas dans les airs et paru bel et bien là, il du se rendre à l’évidence que ce n’était pas une illusion. Fitius voulait qu’il affronte cette bête ! Il ne pouvait pas être sérieux !
Le Kroster continua à regarder Harry, comme s’il calculait le meilleur moment pour attaquer et lacérer sa chair. Harry pointa sa baguette droit sur la tête de l’animal, espérant qu’il pourrait le tenir à distance. Il savait que la seule manière de le vaincre était de le toucher directement par un sortilège de brûlure. Mais à présent qu’il se retrouvait en face du monstre, son entraînement avec des bouts de bois pendant le cours sembla ridicule. Et la facilité avec laquelle le monstre avait tué ce sorcier pendant la bataille du Manoir… Que pouvait-il faire pour le vaincre ? La bête sembla bouger, s’apprêtant à sauter, mais elle n’en fit rien. A présent, Harry comprenait pourquoi Fitius le faisait affronter un Kroster. Vu ce qu’il s’apprêtait à faire, s’il ne pouvait pas affronter cette bête, il ne pourrait jamais vaincre Voldemort. L’heure des entraînements était révolue.
Avec une vitesse fulgurante, le Kroster bondit sur Harry, ses mâchoires claquant dans un vacarme épouvantable qui résonnait dans la Grande Salle, au moment même où Harry se rapprocha. Il eu juste le temps de se baisser et de glisser sur le dos, sa baguette devant lui, pointant le plafond.
- Flambios ! hurla-t-il.
L’extrémité de sa baguette prit une couleur jaune vif, et érafla le ventre de l’animal. Celui-ci poussa un hurlement, sans doute plus de surprise que de mal, et atterrit sur ses quatre pattes en gémissant. Harry se releva rapidement, remit ses lunettes qui glissaient sur son nez, et visa de nouveau le Kroster. Celui-ci avait recommencé à grogner, et ses yeux mauvais semblaient plus haineux que jamais après la façon dont Harry avait faillit le tuer. Il n’avait manqué que quelques centimètres. Harry plongea ses yeux dans ceux de la créature, essayant de connaître ses pensées. Il n’avait pas peur. Il ne tremblait pas. Sa respiration était maîtrisée. Il savait qu’il allait tuer la bête.
Avant de lui laisser le temps d’attaquer, il décida de passer à l’action et s’approcha du monstre, sa baguette flamboyant dans l’obscurité. Le Kroster se mit sur ses deux pattes et poussa un rugissement effroyable, mais dû reculer pour éviter la baguette de Harry qu’il agitait devant lui comme une torche enflammée. Les mâchoires du Kroster claquèrent de colère et d’impatience, et il bondit sur la seule table restante, sa queue ondulant derrière lui. Harry monta lui aussi sur la table et continua à avancer prudemment en faisant bien soin de ne pas baisser sa seule défense. Ils étaient déjà arrivés au milieu de la table, quand quelque chose déconcentra Harry. Il se retourna et vit un immense bloc carré de pierre qui filait droit sur lui. Il se jeta de la table et tomba par terre en même temps que le monstre qui sauvait lui aussi sa peau. Ne sachant pas d’où cette attaque venait, il longea la table en prenant soin de ne pas s’en éloigner car les alentours étaient plongés dans le noir complet et il préférait ne pas s’y aventurer. Il courut pour rejoindre l’entrée de la Grande Salle en entendant le Kroster se remettre sur ses pattes, rebondir sur la table et le poursuivre. Sachant qu’il irait beaucoup moins vite que lui, Harry se retourna.
- Sertus ! cria-t-il.
La bête n’était qu’à quelques mètres de lui et l’éclair l’atteignit de plein fouet. Mais comme Harry s’y attendait, ce fut à peine si elle ralentit. Elle sauta de la table et percuta violemment Harry qui fit un vol plané et percuta lourdement le mur. Par chance, il vit qu’il n’avait pas été mordu mais il avait perdu sa baguette dans sa chute qui avait roulée à quelques mètres de lui. La bête avança et d’un coup de patte, écarta la baguette. Harry leva alors les yeux et il vit une torche enflammée qui brûlait sur le mur. Il mit un pied dans une rainure et grimpa au mur pour attraper la torche qui était tout près. A quelques centimètres. Comprenant ce qu’il faisait, le Koster sauta mais ne fut pas assez rapide. Harry parvint à s’emparer de la torche avant que le monstre soit sur lui et se retourna. Il la plongea alors dans la gueule ouverte de l’animal. Celui-ci rugit de douleur et s’effondra sur le sol, sa fourrure brûlant et ses mâchoires claquant. Après de nombreuses convulsions, il fut agité d’un ultime soubresaut et resta immobile. Harry, qui était resté sur le mur, soupira et sauta sur le sol. Il regarda la créature morte, étendue sur le sol froid de la Grande Salle, puis alla ramasser sa baguette.
Il ne la remit pas dans sa poche car il ne savait pas si l’épreuve était terminée ou pas. Et son instinct lui disait que non. Il regarda alors en direction de la protection violette qui était de l’autre côté de la salle et vit que ses amis semblaient terrorisés mais soulagés à la fois. Apparemment, ils ne s’attendaient pas à ce qu’il affronte un Kroster. Fitius, lui, avait toujours sa baguette levée et commença de nouveau à l’agiter. Harry se prépara alors à une autre attaque mais rien ne se passa. En revanche, il distingua vers sa gauche que quelque chose approchait. Trois objets qui flottaient en l’air. Mais il n’aurait su dire quoi. Il faisait bien trop sombre.
- Lumos, dit-il afin de voir ce qui l’attendait.
Il s’aperçut qu’il s’agissait en fait de trois baguettes magiques qui filaient droit sur lui. Ayant soudain un mauvais pressentiment, Harry fit demi-tour et commença à courir, juste à temps pour éviter le sort que venait de lancer l’une des baguettes. Lorsqu’il sentit d’autres sortilèges le frôler, il se retourna pour affronter les baguettes flottantes. Mais pas pour viser leurs porteurs ! Il n’y en avait pas ! Il devait atteindre les petits morceaux de bois qui se trouvaient devant lui et qui semblaient horriblement minuscules. Les trois baguettes le visèrent en même temps.
- Protego ! cria-t-il.
Il sentit les sortilèges se briser sur sa protection qui tint bon. Il comprit que Fitius commençait avec de petits sortilèges.
- Confringo !
La baguette visée parvint à déjouer l’attaque et Harry n’eut d’autres choix que de se protéger des baguettes dont les assauts devenaient de plus en plus forts. Il su qu’il ne pourrait pas tenir comme ça très longtemps.
- Utilise leur supériorité à ton avantage ! cria Fitius. Essaie de les désorganiser !
Harry risqua un rapide coup d’œil dans sa direction et le vit positionner les trois baguettes par un simple mouvement de la sienne, sous l’œil anxieux des Gryffondors. Harry tenta alors un acte totalement stupide, bien que très courageux. Il fonça au milieu des baguettes en espérant les désorganiser. Son action n’eut évidemment aucun effet, mais par chance, l’une des baguettes fut atteinte par le sort lancé par une autre et se brisa. Harry entendit les morceaux de bois retomber sur le sol, les cris de Ginny et d’Hermione, les sorts des deux autres baguettes, et il hurla comme un dément. Il se retourna et lança des sorts droits devant lui, sans prendre le temps de viser, en espérant détruire une deuxième baguette.
Les deux baguettes magiques se rapprochèrent et joignirent alors leurs extrémités. Elles lancèrent un sort argenté qui toucha Harry et l’envoya par-dessus la table, sa baguette s’échappant une nouvelle fois de sa main. La puissance du sort était telle qu’il s’approcha dangereusement de la zone sombre bordant la table, et alors qu’il était tout près de toucher cette zone, de grandes flammes jaunes en sortirent, le manquant de peu. Il se recula précipitamment, regarda autour de lui et vit sa baguette qui était posée sur le sol, sous la table. Sans même réfléchir, il plongea dessous et évita de justesse les sortilèges lancés par les baguettes qui étaient revenus. La table trembla sous l’attaque, et de gros éclats de bois furent projetés dans le feu.
Harry prit sa baguette et attendit sous la table, en sachant très bien que les baguettes l’attaqueraient des deux côtés. Il décida alors de sortir par la gauche et se trouva à une trentaine de centimètre de l’une des baguettes flottantes.
- Sertus ! hurla-t-il.
Et cette fois-ci, la baguette ne s’étant pas protégée, le sort de foudre la pulvérisa. Harry n’eut pas trop le temps de savourer sa victoire qu’il entendit un sifflement dans l’air. Il constata que trois chaises s’étaient elles aussi élevées dans les airs et lui fonçaient dessus avec la dernière baguette. Il recula précipitamment tout en levant sa baguette et manqua de tomber dans le feu. Il vit que Fitius commençait à déplacer d’autres chaises pour l’attaquer.
- Confringo ! cria-t-il en visant l’une d’elles.
Elle éclata en plein air mais il eu beau détruire d’autres chaises et en envoyer d’autres dans le feu, il en arrivait sans cesse et la baguette continuait à l’attaquer. Il entendit alors un bruit derrière lui, se retourna et fut violemment frappé en pleine tête. Il tomba par terre au moment où la dernière baguette lança un sortilège qui l’atteignit au bras gauche. Il ressentit alors une immense douleur, lâcha sa baguette, et s’effondra, la face posée sur la pierre de la Grande Salle, le bras en feu.
Immédiatement, la baguette et toutes les chaises s’effondrèrent par terre tandis que les immenses colonnes de feu disparurent. Fitius et les Gryffondors se précipitèrent alors vers Harry qui se tordait de douleur.
- Tout va bien, assura Fitius qui agitait sa baguette au-dessus du bras de Harry.
Il eu juste la force de regarder son bras gauche et constata qu’il était complètement brûlé, les chairs carbonisées. Il lutta pour ne pas vomir. Apparemment, les autres Gryffondors étaient à la limite de la nausée eux aussi.
- Tous les effets de ces sorts peuvent être guéris, continua Fitius. Tu seras rapidement sur pied.
- Vous êtes dingue ! cria Ginny. Comment vous pouvez faire une chose pareille ? C’est une école !
- Ginny…, commença faiblement Harry en toussant.
- Vous auriez pu le tuer !
- Mademoiselle Weasley, ce qui l’attend risque de le tuer. Autant qu’il se prépare dès maintenant pour que cela n’arrive pas.
- Vous êtes inconscients ! Vous n’êtes que…
- Ginny, dit Harry d’une voix plus forte.
Il était toujours étendu et sa tête bourdonnait. Il avait horriblement chaud et ne sentait plus son bras.
- Il a raison, poursuivit-il.
Ginny le regarda d’un air effaré, ne croyant pas ce qu’elle venait d’entendre.
- Et si la bête t’avait tué ?
- Alors je ne survivrais pas une minute en dehors de Poudlard. Pas avec ce qu’il faut faire.
- Mais tu auras plus d’expérience.
- On risque à tout moment de quitter Poudlard. Si c’est demain ? J’aurai plus d’expérience ?
Elle ne répliqua pas. Hermione, quant à elle, semblait avoir perdu momentanément l’usage de la parole. Neville laissa échapper un :
- C’était… Whoah ! C’était…
- Tu t’en es bien sorti, souffla Ron qui était un peu plus blanc que d’habitude.
Harry sourit faiblement.
- En vérité, dit Fitius, tu t’en es parfaitement bien sorti. Bien plus que je ne l’espérais. En fait, je ne pensais même pas que tu vaincrais le Kroster.
- Alors vous l’auriez laissé se faire tuer ? demanda Ginny d’un ton cinglant.
- Au cas où vous ne l’aviez pas remarqué, répondit Fitius calmement, ma baguette était en permanence pointée sur la bête. Si Harry était en danger, j’aurais agi.
- Je croyais qu’il fallait la toucher pour la vaincre, lâcha-t-elle.
- Je connais des sorts suffisamment puissants pour vaincre ce genre de créature même en étant éloigné, dit-il gravement. Ce n’est pas parce que vous ne les connaissez pas qu’ils n’existent pas.
Harry comprit que c’était ce genre de sort qu’il ne maîtriserait sûrement jamais.
- Quoi qu’il en soit, poursuivit Fitius qui continuait d’agiter sa baguette, tu as globalement bien réagi. Tu as affronté une créature, des objets, et de la magie. Tout ce à quoi tu peux t’attendre. Et tu as bien combattu. Ton sort de foudre était efficace.
- Parce que la baguette n’était pas protégée, gémit Harry.
- Ce n’était que le niveau zéro de l’entraînement.
- Zéro ! Pour vous, c’était le niveau zéro ! s’écria Ron.
- Parfaitement. Et tu l’as franchi avec brio.
- J’ai été vaincu.
- C’est normal. J’aurais poursuivi l’attaque jusqu’à ce que tu tombes. Je voulais savoir précisément où était ta limite.
Harry hocha la tête et comprit. Il n’en voulait pas le moins du monde à Fitius. Au contraire, s’il se sentait un peu mieux, il l’aurait remercié. Remercié de lui avoir permis de lui montrer à lui aussi où étaient ses limites. De lui avoir montré comment les repousser. Et surtout, de lui avoir montré qu’il n’était pas condamné d’avance, qu’il pouvait réaliser la mission de Dumbledore. Qu’il pouvait tuer Voldemort. Et vivre.
Sa raison commença à sombrer et il ne réalisa pas que son bras était presque guéri grâce aux puissants sorts de Fitius, qu’il était transféré à l’infirmerie, et que Ginny semblait au bord des larmes.
Lorsqu’il se réveilla en sursaut au petit matin, il cru que quelqu’un s’était amusé avec un retourneur de temps ou qu’il avait subitement fait un bond dans le passé. Ce qui était sûr, c’était qu’une petite détonation lui avait fait ouvrir les yeux précipitamment et qu’il se retrouva en face de deux gros yeux verts.
- Dobby ! hurla-t-il.
Mais ce n’était pas un cri de peur mais bien un cri de joie. L’elfe était enfin revenu. Comme il l’avait fait une fois, les années passées. Il allait enfin lui amener des réponses. Mais brusquement, Harry prit peur. Et si sa prémonition était en train de se réaliser ? Et si les événements qui devaient les conduire au cœur de la montagne noire venaient soudain de s’enclencher ?
Dobby, en revanche, ne semblait pas se poser beaucoup de questions. Il souriait largement et ne semblait pas trop blessé. Pas blessé du tout même.
- Oui, Harry Potter, monsieur ! Dobby est de retour ! couina l’elfe.
- Est-ce que tu as… Est-ce que tu as des informations ? demanda Harry qui espéra de tout son cœur que l’elfe n’allait pas lui demander de se rendre là où il savait.
- Oui, Harry Potter ! Dobby a découvert quelque chose ! s’exclama l’elfe en agitant la tête.
Harry laissa échapper un soupir de soulagement et se mit assis sur son lit. Il ressentit alors une douleur dans le bras gauche et vit qu’il n’était toujours pas beau à voir. Néanmoins, il semblait être sur le chemin de la guérison.
- Quoi, Dobby ? Qu’est-ce que tu as découvert ?
- Où a été RAB Monsieur !
- A Poudlard, on le sait, mais où ?
- Non, pas à Poudlard. Dobby a eu beau fouiller le château de fond en comble, Dobby n’a pas trouvé les initiales RAB.
- Alors où Dobby ? Où ?
- Au square Grimmaurd, murmura Dobby.
- Quoi ? Mais… mais je croyais que la maison était détruite.
- Elle l’est, Harry Potter. Mais Dobby a réussi à trouver ce qu’il cherchait avant que les Mangemorts ne l’attaque.
- Mais qu’est-ce que RAB fait au square Grimmaurd ?
- Il s’appelle en fait Regulus Arcturus Black.
- Black ? Tu as dit Black ?
L’elfe agita sa grosse tête.
- Le frère de Sirius, souffla Harry. Il m’en avait parlé.
Il resta silencieux et essaya de se souvenir ce que Sirius lui avait dit d’autre. Mais il n’y parvint pas. Dobby regardait anxieusement Harry réfléchir.
- Quand as-tu découvert ça ?
- Il y a longtemps, Harry Potter. Mais Dobby a voulu trouver Regulus Black. Dobby s’est lancé à sa recherche.
- Tu l’as trouvé ? demanda Harry avec excitation.
- Oui.
- Et ?
- Il est mort, monsieur.
Le moral de Harry flancha.
- Mort ?
- Oui Monsieur. J’ai vu son corps. Il avait gravé un message dans la roche.
- Tu es sûr que c’était lui ?
Dobby tendit alors la main et posa quelque chose dans celle de Harry. Il vit que c’était un petit médaillon. Il l’ouvrit et à l’intérieur était brodé en fil d’or : « Black toujours pur ».
- La devise des Blacks.
Harry serra la main jusqu’au sang.
- Il aurait pu nous aider, siffla-t-il entre ses dents. Quel imbécile ! Il s’est tué.
- Je ne crois pas Monsieur.
Harry tourna la tête vers l’elfe qui semblait terrorisé.
- Pourquoi ?
Dobby tourna la tête et regarda autour de lui, comme s’il vérifiait que rien ne se cachait dans les ombres de l’infirmerie. Lorsqu’il parla, sa voix n’était plus qu’un murmure.
- Il y avait quelque chose de sombre.
- Où ?
- Tout autour de lui.
L’elfe frissonna. Harry du se pencher pour pouvoir l’entendre.
- Quelque chose de maléfique. Dobby l’a ressenti. Il n’y avait personne. Tout le monde avait fuit ce lieu. Il ne restait que Dobby et la présence maléfique.
- Quel lieu, Dobby ? murmura Harry. Où était-ce ?
Alors Dobby regarda Harry.
- A Durmstrang.
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Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Chapitre XIX A la recherche de Krum
Spoiler (cliquez pour révéler) : Harry s’était levé si précipitamment de son lit que Dobby avait poussé un petit cri et avait basculé en arrière. Il enfila le plus rapidement qu’il le pu sa robe de sorcier malgré la douleur qu’il ressentait encore dans son bras gauche et qui lui arracha une grimace. Il mit sa baguette magique dans sa poche et mit ses lunettes sur son nez. Une fois prêt, il fit signe à Dobby qui était encore par terre de le suivre. Il regarda à travers la fenêtre. Les étoiles brillaient encore et scintillaient paisiblement dans un ciel d’encre. Il était encore tôt. Peut-être cinq heures du matin. Tant pis. Il était suffisamment tard pour que les autres se réveillent. Ils n’avaient pas un seul instant à perdre. C’était ce qu’ils attendaient depuis si longtemps. Il ressentait à présent la même excitation que lorsque Dumbledore lui avait dit il y a un an qu’ils devaient partir pour la cave où se cachait le Horcruxe. Sauf que cette fois-ci, il ne serait pas avec Dumbledore. Ils allaient s’en charger à cinq. Dans un état surexcité, il se précipita cers la porte et il allait sortir de l’infirmerie lorsque l’infirmière déboula dans la chambre, les yeux exorbités.
- Qu’est-ce que vous faites ? cria-t-elle. Il est cinq heures du matin et vous n’êtes pas guéri ! Retournez immédiatement dans votre lit.
- Viens Dobby, appela Harry comme s’il n’avait rien entendu. On va voir Ron et les autres.
- Vous m’entendez ? Vous n’irez nulle part à part dans votre lit, répéta-t-elle en se positionnant fermement devant la porte.
Harry la regarda et prit une expression exaspérée.
- Ecoutez, si vous voulez arranger les formalités techniques, allez voir la directrice. J’ai le droit de partir à tout moment.
- Mais votre bras…
- Ca va beaucoup mieux, assura Harry. Et encore merci.
Et il sortit sous le regard étonné de l’infirmière qui le laissa passer. En fait, son bras n’allait pas beaucoup mieux. Il le regarda et vit qu’il avait encore une drôle de couleur. De plus, il lui lançait par moment. Mais ce n’était pas grave. Il ne s’en souciait pas. Pas maintenant. Tout ce qu’il savait en ce moment précis, c’est qu’ils avaient leur première piste sérieuse depuis des mois. Ils savaient à présent que RAB était le frère de Sirius, mais encore plus important, ils savaient qu’il était allé à Durmstrang. Et surtout, qu’il y avait laissé l’Horcruxe d’après ce que lui avait dit Dobby. Car Harry était persuadé que seul l’Horcruxe pouvait avoir causé les dégâts que l’elfe lui avait rapportés. Harry et Dobby montaient à présent les escaliers de marbre menant à la salle commune des Gryffondors aussi vite qu’ils le pouvaient.
- Et tu as fait quoi ensuite ? Quand tu as découvert Black ? demanda Harry à l’elfe.
- Dobby est parti, Monsieur, dit l’elfe avec difficulté qui n’arrivait pas à suivre les grandes enjambées de Harry.
Il allait beaucoup plus lentement que Harry et il semblait épuisé. Lorsque Harry le vit, il ralentit un peu l’allure.
- Dobby a eu peur.
- Tu as bien fait de rentrer, assura Harry. Tu as fait du bon travail.
L’elfe eu la force de sourire. En à peine quelques minutes, ils étaient devant la salle commune des Gryffondors.
- Barbe de Merlin, dit Harry à la grosse dame qui somnolait dans son tableau.
- Mmmhh…, fit-elle sans ouvrir l’œil.
Le tableau bascula et Harry entra dans la salle commune déserte, éclairée par quelques chandeliers, Dobby trottinant sur ses talons.
- Dobby, dit Harry. Va réveiller Ginny et Hermione et fais les descendre ici.
- Oui, Harry Potter.
- Oblige les à venir même si elles ne veulent pas, précisa-t-il tandis qu’il commençait à grimper les escaliers.
Avec une désagréable impression de déjà-vu, Harry monta à toute allure dans les dortoirs, ouvrit la porte si fort qu’elle faillit sortir de ses gonds, et réveilla en les secouant Ron et Neville qui dormaient paisiblement.
- Quoi, quoi ! cria Ron en cherchant sa baguette. C’est pas moi !
Il mit un certain temps à ouvrir complètement les yeux, et lorsqu’il vit qu’il ne dormait plus et que Harry l’avait reveillé, il secoua la tête, se passa la main dans ses cheveux ébouriffés et reposa sa baguette.
- Harry ? s’étonna-t-il. Tu ne devais pas sortir dans plusieurs jours ?
- Changement de programme, répondit Harry. Habille toi et descend dans la salle commune.
- Pourquoi ? Il est quelle heure ?
- Prépare toi, se contenta de répondre Harry.
Comme dans son rêve, il vit Ron et Neville se préparer péniblement et le suivre tandis qu’il descendait rejoindre Hermione et Ginny dans la salle avec une horrible appréhension. Elles étaient à peine réveillées et baillaient ostensiblement. Dobby, à côté d’elles, rayonnait de bonheur.
- Ca va ? demanda Harry à Ginny et Hermione.
- Bien sûr, répondit Ginny en souriant. J’adore me faire réveiller en sursaut à cinq heures du matin par un elfe de maison.
- Dobby ! s’écria Neville qui venait juste d’apercevoir l’elfe. Il est revenu ! Regardez !
Tous se tournèrent vers lui. Il prit un air penaud.
- Je l’avais pas vu, s’excusa-t-il.
- Il est revenu et il ramène pas mal d’informations, expliqua Harry sous le sourire béat de l’elfe. Dis leur ce que tu as trouvé, demanda Harry à Dobby.
L’elfe raconta une nouvelle fois son histoire, sans oublier aucun détail. Cette fois-ci, il eu moins de difficultés et ne trembla plus. Aucun des Gryffondors ne l’interrompit mais ils ouvraient des yeux ronds au fur et à mesure que l’elfe progressait dans son histoire. Lorsqu’il eu terminé, Ron était dans tous ses états.
- Durmstrang ! cria-t-il.
- Black! souffla Hermione.
- Le Horcruxe! murmura Ginny.
Harry vérifia rapidement qu’il n’y avait personne dans la salle. Ce qui était heureusement le cas, à cinq heures du matin. Si un élève les avait entendu parler des Horcruxes, il ne sait pas ce qu’il aurait du faire. Le silence était total dans la pièce. A présent, sous le regard admiratif des jeunes sorciers, Dobby souriait plus fort que jamais et remuait la tête énergiquement.
- Il faut aller à Durmstrang immédiatement, affirma Harry.
- Tu penses qu’un Horcruxe est là-bas ? demanda Neville.
- Oui. L’Horcruxe que Black a volé. J’en suis sûr. Il a du essayé de le détruire et il n’a pas réussi.
Les autres le regardaient sans rien dire.
- Sinon vous expliquez comment cette présence maléfique dont parle Dobby ? interrogea Harry pour prouver ce qu’il disait. Seul un Horcruxe est assez mauvais pour vider Durmstrang de ses élèves.
Ron fit la moue.
- Mais ça doit faire des années qu’il est là-bas, supposa-t-il. Et avant il y avait du monde à Durmstrang. Des centaines d’élèves. Et ça apparaîtrait comme ça ? Maintenant ? D’un seul coup ?
Harry ne dit rien mais lui aussi s’était posé la même question.
- D’ailleurs je n’ai jamais appris que Durmstrang avait été abandonné, poursuivit Ron. Tu le savais toi ?
- Les écoles de magie ne communiquent jamais entre elles, expliqua Hermione. Mais la véritable question est surtout pourquoi maintenant ? Tu as raison Ron, ça semble bizarre. Je ne comprends pas, dit-elle en hochant la tête. Si cet Horcruxe est veritablement dans l’école depuis des années, pourquoi maintenant ? répéta-t-elle.
- On le saura si on y va, affirma Ginny. Pour une fois qu’on a la chance de pouvoir avancer, il faut en profiter.
Harry se tourna alors vers elle et il la vit comme dans sa prémonition juste avant qu’ils ne partent, tandis qu’ils étaient encore dans la salle commune. Elle était aussi déterminée, aussi forte. Avant que ne viennent la peur, la montagne et sa mort. Il la regarda intensément, son cœur brûlant d’amour et de peur pour elle. Elle qui était morte sous ses yeux dans son présage. Allait-il se réaliser ? Etait-il condamner à la voir périr devant lui sans qu’il ne puisse rien faire ? Pourrait-il continuer sa quête sans elle à ses côtés, avec le poids du chagrin et de la culpabilité qui l’oppresserait à chaque instant ? Il eu l’impression de revivre son rêve, sauf que cette fois-ci, il était certain que ce n’était pas un rêve. Il n’y avait pas ce sentiment d’irréalité qu’il avait ressenti dans sa prémonition. Apparamment, son inquiétude se réflétait dans ses yeux car Ginny le remarqua.
- C’est ton présage ? demanda-t-elle doucement mais sans crainte. Tu as vu ce que l’on dit dans ton rêve ? Tu as déjà tout vu ?
- Non, affirma brutalement Harry. Ce n’était pas comme ça.
Personne ne dit rien.
- Ce n’était pas comme ça, répéta-t-il pour se convaincre. Il était plus tard. Et Dobby n’était pas avec nous.
Mais il n’en était pas certain. Personne ne répondit.
- Alors on fait quoi ? demanda Hermione après un moment.
Tous regardèrent Harry, attendant qu’il prenne sa décision.
- On y va, dit-il lentement. On y va et on détruit l’Horcruxe.
Les Gryffondors hochèrent gravement la tête et soupirèrent. D’impatience de pouvoir enfin agir après des mois d’attente. Mais aussi de peur face à l’inconnu. Pour la première fois, ils allaient être confrontés à un Horcruxe. Un morceau d’âme de Voldemort. Que RAB n’avait pas réussi à détruire. Dont les protections avaient vaincu Dumbledore. Et qui semblait assez noir pour supprimer toute une école de sorciers.
- Et comment on y va à Durmstrang ? demanda Neville.
- Dobby va nous y conduire, répondit Harry en se tournant vers l’elfe. Il va nous y faire transplaner.
Mais l’elfe de maison prit un air triste et secoua sa grosse tête.
- Dobby ne peut pas, couina l’elfe.
- Pourquoi ? s’étonna Harry. On peut faire un transplanage d’escorte. On l’a déjà fait.
Mais l’elfe continua à secouer la tête.
- Ce serait trahir un lieu puissant de magie, dit-il. Un lieu protégé.
- Alors on pourra apparaître à côté, proposa Ron.
- Non, affirma Dobby. Il existe des lois magiques que les elfes ne peuvent pas transgresser. Et que nous ne comprenons pas. Mais Dobby ne peut pas vous révéler l’emplacement de l’école Durmstrang.
- Tu serais en danger ? demanda Hermione.
- Dobby ne peut pas, répéta l’elfe sans donner d’autres explications.
Harry soupira et regarda les autres. Apparemment, ça ne servait à rien de discuter. Ils ne pouvaient pas essayer de convaincre Dobby car il n’allait pas les amener à Durmstrang et il ne savait même pas pourquoi. Ils devaient trouver un autre moyen.
- On fait quoi ? demanda Neville.
- Il faut trouver quelqu’un qui pourra nous y conduire. Un sorcier. Qui sait où est Durmstrang et qui accepterait d’y aller.
- Mais il ne pourrait pas nous accompagner, s’inquiéta Hermione. Personne ne doit rien savoir sur les Horcruxes.
- Alors il ne fera que nous y conduire, affirma Ron.
- On pourrait demander à un professeur ? hasarda Ginny. Mac Gonagall le sait sûrement. Elle a du y aller.
- Je ne crois pas, répliqua Hermione. Les secrets de chaque école ne sont jamais révélés. Même Dumbledore ne devait pas le savoir.
Chacun réfléchit alors en silence sur la meilleure façon de trouver où était Durmstrang. Ils ne surent pas combien de temps s’était écoulé pendant lequel ils étaient restés immobiles à regarder le sol ou le plafond, Dobby se tordant les mains en regardant avec inquiétude les jeunes Gryffondors, mais à un moment, Hermione murmura :
- Krum.
Tous la regardèrent.
- Tu crois ? demanda Harry.
- Seul un éléve ou un professeur de Durmstrang peut nous aider, affirma-t-elle. Et parmis ceux-ci, on ne connaît que Krum.
- Mais Krum n’est plus élève. Il n’est plus à Durmstrang depuis plusieurs années.
- Si, affirma Hermione. Il m’avait écrit qu’on pouvait continuer ses études là-bas plus longtemps qu’à Poudlard. Ce n’est pas limité à sept ans. Il prévoyait d’y rester encore après ses études obligatoires.
- Et comment on le trouve ? demanda Ron.
- Je sais où il habite, répondit Hermione en rougissant légèrement lorsqu’elle croisa le regard de Ron. Il m’avait invité chez lui.
- Mmmh, grogna Ron.
Pendant un moment, personne n’ajouta rien.
- Bon, on n’a pas d’autres choix, conclu finalement Harry. On va chez Krum.
- Tu penses vraiment …,
- Hermione, la coupa Harry. On est enfin certain de la présence d’un Horcruxe. Ca fait depuis le début qu’on attend ça. Il faut y aller.
- Mais si c’est vraiment un Horcruxe, insista-t-elle, pourquoi sa présence ne s’est pas révélée avant ? Pourquoi c’est seulement maintenant qu’il vide Durmstrang de ses occupants ?
- Je ne sais pas, répondit Harry d’un geste de la main. Sans doute parce que Voldemort est sans cesse plus puissant. Mais de toute façon, on ne le saura que si on y va.
- Mais ça pourrait être autre chose, ajouta Hermione. De plus dangereux.
- Plus dangereux qu’un Horcruxe de Voldemort ? Ca m’étonnerait. Et de toute façon, la présence de RAB prouve que c’est bien un Horcruxe.
Après un instant d’hésitation, Hermione accepta bien qu’elle ne sembla pas totalement satisfaite.
- Dobby, dit Harry en se tournant vers l’elfe de maison, tu as fait du bon travail.
L’elfe semblait être au comble de la félicité.
- Tu peux arrêter de chercher à présent, ajouta le jeune sorcier.
- D’accord Harry Potter. Si vous avez encore besoin de mon aide, appelez Dobby.
Et il disparu dans une petite détonation. Les Gryffondors se dirigèrent alors vers la sortie de la salle commune d’un pas décidé. Brusquement, Harry sursauta.
- Attendez-moi ici, dit-il aux autres. Je reviens.
Il monta rapidement dans le dortoir, ouvrit sa grosse valise et prit sa cape d’invisibilité et le cadeau qu’Hermione lui avait offert pour son anniversaire. Des larmes de phénix. Il y avait pensé après sa prémonition. Il n’avait pas cessé de réfléchir aux moyens qui pouvaient l’empêcher de se réaliser. S’il s’agissait bien d’une prémonition. Il se promit d’en savoir plus et d’interroger Firenze ou Trelawney à son retour. En espérant qu’il y ait bien un retour. Quelques minutes plus tard, il était de nouveau auprès des autres et il leur montra ce qu’il avait pris.
- Bonne idée, approuva Ron. Ca pourra toujours servir.
- Espérons que non, répondit Harry.
Ils quittèrent alors la salle commune, puis descendirent vers les portes du château. Elles étaient fermées mais plusieurs sorciers montaient la garde et laissaient certaines personnes entrer et sortir. Le groupe s’approcha des portes.
- Oui ? demanda un des sorciers qui surveillait.
- On aimerait sortir.
- Aucun élève n’est autorisé à sortir. Ni du château ni même de leur lit. Vous devriez remonter maintenant.
Harry n’en cru pas ses oreilles. Pas encore ! Il n’allait pas encore se battre pour pouvoir avoir le droit de sortir du château. Mais l’autre sorcier intervint.
- Tout va bien, Flest, c’est Harry Potter.
Le sorcier plissa les yeux et regarda la cicatrice en forme d’éclair.
- Oh, fit il. Excusez moi. Je ne vous avais pas vu.
- Ce n’est pas grave, répondit Harry.
- La directrice nous a averti que vous aviez le droit de circuler librement.
Il ouvrit alors légèrement les portes d’un petit coup de baguette magique.
- Vous l’avez averti ? demanda-t-il.
A ce moment-là, les pas de quelqu’un se firent entendre. Le groupe de sorciers se retourna et aperçurent Mac Gonagall. Elle eu l’air surprise en les voyant.
- Qu’est-ce que vous faites ici ? s’étonna-t-elle.
- On sort, répondit Harry. On a quelque chose d’important à faire.
- Ca a rapport avec… ?
Harry se contenta de hocher la tête.
- Vous voulez que deux Aurors vous accompagnent ? On peut s’arranger maintenant.
- Ca va aller. On y va seulement à cinq.
Mac Gonagall ne répondit à rien mais pinça les lèvres.
- Comme vous voulez, dit-elle finalement.
- N’envoyez personne nous suivre, ajouta Harry.
Mac Gonagall prit un air vexé. Les Gryffondors franchirent alors les portes sans rien ajouter.
- Soyez prudents, murmura-t-elle mais ils ne l’entendirent pas.
Ils sortirent du château pour traverser le parc qui était balayé par un vent glacial. Octobre allait bientôt partir. Mais depuis quelque temps, il semblait que le temps était toujours froid et gris. Néanmoins, ce ne fut ni les nuages ni l’obscurité qui diminuèrent leur espoir de détruire enfin un Horcruxe. Ni leur peur que l’un d’eux n’en revienne pas. Lorsqu’ils furent sortis de la zone anti transplanage, ils donnèrent tous la main à Hermione et ce fut elle qui les guida vers la maison de Krum.
Ils atterrirent dans un petit village plongé dans un épais brouillard. Apparemment, ils avaient voyagé très fortement vers le nord, car les quelques passants qu’ils virent étaient vêtus d’épais manteaux et de longues écharpes. Pour éviter de se faire repérer, ils étaient apparus dans une forêt qui s’étendait à l’est du village. Mais vu l’épaisseur du brouillard, il n’y aurait eu aucun risque à apparaître au beau milieu de la place centrale.
- Il habite où ? demanda Neville.
- Par là, répondit Hermione en pointant une rue déserte qui était légèrement en pente.
Ils se mirent en route et regrettèrent de ne pas avoir pris de vêtements plus chauds. Dans leur précipitation et leur excitation d’avoir probablement découvert un Horcruxe, ils avaient oublié de vérifier s’ils avaient pris tout ce qui pourrait être important. Comme les larmes de phénix. Harry y avait pensé au dernier moment. Mais à présent, il se rappelait qu’il devrait aussi apporter le Figeur de Temps que leur avait montré Slughorn. Et aussi la cape d’invisibilité. Mais il était trop tard pour rentrer à Poudlard désormais. Ils feraient avec ce qu’ils avaient.
- Il y a d’autres sorciers qui habitent ici ? demanda Ron pour rompre le silence.
- Quelques uns, répondit Hermione. Mais c’est un village moldu principalement.
- Pourquoi avoir choisi un endroit aussi désert ? grogna Ron.
- Pour ne pas être suivi partout où il va. Il n’aime pas du tout être célèbre. Je peux te l’assurer, ajouta-t-elle.
- Mmmhh.
Hermione s’arrêta et sourit.
- Tu n’es pas jaloux ?
- Moi ! s’exclama Ron en ouvrant de grands yeux. Pas du tout ! Jaloux de qui ?
Mais Hermione continua à sourire.
- C’est avec toi…
- On pourrait avancer, les coupa Ginny. Votre discussion est très intéressante mais on a plus important à faire pour l’instant.
Ils se remirent en marche mais le sourire d’Hermione ne disparu pas. A présent, la route s’incurvait légèrement vers la droite et après une centaine de mètres, il aperçurent une petite maison de couleur jaune pâle, qui était à proximité d’une autre maison beaucoup plus imposante et beaucoup plus classique.
- C’est là, leur indiqua Hermione en montrant la petite maison.
Apparemment, la célébrité de Krum ne lui était pas montée à la tête. Ils ouvrirent dans un grincement la porte de la barrière qui entourait la maison jaune puis s’engagèrent sur l’allée de gravier qui menait à la porte d’entrée.
- Peut-être qu’il a une Tetaporte, dit Neville avec un sourire.
Les autres sourirent en retour, se souvenant de celle qui était chez la maison de Neville et qui ne marchait plus, mais après que Hermione ait frappé à la porte, il apparut que Krum n’en avait pas. Ils attendirent mais personne ne vint les ouvrir. Hermione recommença mais la porte ne s’ouvrit pas.
- Décidément on a un problème avec les portes, dit Ron.
- C’est bizarre, murmura Harry.
- Quoi ?
- Pourquoi il n’est pas chez lui ? Tu as vu le temps ? Et tout est ouvert, précisa-t-il en montrant les volets.
Hermione tenta une nouvelle fois, mais il était clair que la maison était déserte. Ou alors que personne ne voulait leur ouvrir.
- On fait quoi ? demanda Hermione. On ne va pas entrer. Il n’est pas là.
- Tu ne sais pas où il pourrait être ? demanda Harry.
- Je sais où habitent ses parents mais je ne vois pas pourquoi il serait là-bas.
Harry réfléchit puis essaya de voir l’intérieur de la maison. Il s’approcha des fenêtres mais ne distingua rien d’inquiétant. Apparemment, tout semblait normal. Aucune trace de bagarre ou d’abandon. Rien. Comme si Krum était seulement sorti faire un tour. Peut-être que c’était le cas après tout. Et qu’il allait bientôt rentrer. Mais Harry eu le sentiment que ce n’était pas le cas.
- On va rentrer, affirma-t-il après quelques instants.
- Ce n’est pas une bonne idée, répliqua Ginny.
- Il peut avoir des ennuis. Et…
- Vous cherchez Mr Krum, les interpella quelqu’un.
Ils se retournèrent rapidement et plongèrent la main dans leur robe pour se saisir de leur baguette magique. Mais ils s’aperçurent qu’il ne s’agissait simplement que d’un villageois. Et moldu d’après l’apparence.
- Oui, répondit Hermione. Vous savez où il est ?
Mais la personne les fixa étrangement et sembla marmoner quelque chose. Les Gryffondors se regardèrent et s’aperçurent qu’ils étaient en robe de sorcier. Ils comprenaient à présent l’étonnement du moldu. Pour peu qu’ils aient emporté en plus leur chapeau et leur balai, il s’enfuyait en courant.
- C’est pour Halloween, expliqua Ginny.
- Halloween ? Maintenant ?
- C’est une répétition, précisa-t-elle précipitemment avec le sourire.
Mais le moldu continua à les fixer d’un drôle d’œil. Harry se retourna légèrement vers les autres.
- Quelqu’un sait faire un sortilège d’Oubliettes ? chuchota-t-il.
Ils remuèrent la tête. Mais finalement, le moldu consentit à leur parler.
- Vous ne le trouverez pas là, dit-il.
- Vous savez où il est ?
- Non, mais la dernière fois que je l’ai vu, c’était … il y a environ un mois, raconta-t-il en se grattant la tête. Il est rentré dans sa maison comme s’il avait vu le diable en personne. Il a pris quelques affaires, et il est parti.
- Il ne vous a pas dit où il allait ? demanda Harry.
- Non. Je lui ai demandé. C’était quelqu’un de bien. Jamais d’histoires. Toujours prêt à rendre service. Je me suis dit, qu’est-ce qui a bien pu lui arriver. Mais il ne m’a rien répondu. Il a simplement dit qu’il partait très loin d’ici et qu’il ne reviendrait jamais.
Harry et Ron soupirèrent.
- Merci, dit vivement Hermione.
- De rien. Bonne … répétition de Halloween.
Le moldu entra dans la grosse maison d’à côté mais continua de leur jeter de drôles de regards.
- On va chez ses parents, dit précipitemment Harry.
- Ses parents ? s’étonna Neville.
- C’est la seule piste que nous ayons. Ils pourront peut-être nous en dire plus.
- Et s’il n’est pas là-bas ?
- S’il n’est pas là-bas ou s’ils ne savent pas où ils sont…
- Il faudra faire autrement, compléta Ron.
Harry hocha la tête. Puis il regarda Hermione.
- On n’a pas d’autres choix, affirma-t-il. On fait quoi sinon ? On ne va pas rentrer ? Il faut qu’on trouve ce Horcruxe.
- D’accord, dit-elle en désapprouvant cette décision.
Elle tendit la main que les autres prirent et ils disparurent de devant la petite maison jaune.
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Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Chapitre XX Caché dans la forêt
Spoiler (cliquez pour révéler) : Lorsqu’ils touchèrent de nouveau la terre ferme, le temps était beaucoup plus clair, mais il n’en était que plus froid. Ils eurent l’impression d’avoir atterri au pôle nord. Un vent glacial les traversait de part en part et leurs capes ne leur étaient d’aucune protection. Bien décidés à ne pas geler sur place, ils se dirigèrent droit devant eux d’un pas alerte pour tenter de se réchauffer. Ils étaient de nouveau dans un village, bien qu’il semblait nettement plus gros que celui où vivait Krum. En fait, il s’agissait sûrement d’une petite ville. Quelques voitures circulaient en laissant derrière elles de gros nuages de vapeur, et les rares passants se pressaient de rentrer chez eux. Bien qu’il n’y ait que quelques courageux moldus dehors, ceux-ci jetaient au groupe de jeunes sorciers de curieux regards.
- Nos robes vont nous faire repérer, chuchota Ginny.
- Ca ne fait rien, on ne reste pas pour très longtemps, répondit Neville.
Hermione leur montra de nouveau le chemin, et ils se mirent en route. Ils passèrent devant quelques maisons qui semblaient inhabitées depuis un certain temps, des magasins déserts, et eurent l’impression de traverser une ville fantôme. Chassant de leurs esprits ces pensées, ils pressèrent le pas et se dirigèrent vers une maison qui ressemblait à celle des Dursleys. Avec le petit jardin correctement entretenu et la même allure. Se demandant s’il n’était pas soudain de retour à Privet Drive, Harry s’approcha de la porte d’entrée.
- Ce serait mieux si tu frappais, dit-il à Hermione. Ils te connaissent.
- Ils ne m’ont vu qu’une fois, répondit-elle. Je ne sais pas s’ils se souviennent encore de moi.
- Tout le monde se souvient de toi, dit Harry avec un léger sourire.
Hermione le lui rendit, puis frappa légèrement à la porte. Ils entendirent du bruit provenant de l’intérieur de la maison, des personnes qui marchaient, puis la porte s’ouvrit. Un homme d’une cinquantaine d’années se tenait dans l’ouverture. Il était vêtu d’un épais pull vert et était quasiment chauve. Une paire de lunettes était en équilibre précaire sur son nez, et seule la magie devait l’empêcher de tomber. Ils constatèrent qu’il ne les regarda pas comme s’ils s’agissaient de fous se promenant avec des robes de sorcier en pleine ville, mais il fut tout de même légèrement surpris.
- Oui ? dit-il.
- Mr Krum ? demanda poliment Hermione.
L’homme hocha la tête. Harry remarqua que Mr Krum avait la main dans la poche de son pantalon. Il était certain qu’une baguette magique s’y trouvait.
- Je suis Hermione Granger. Viktor m’avait invité il y a quelques années.
Mr Krum semblait ne pas voir à quoi elle faisait référence.
- Vous êtes des amis de mon fils ?
Tous hochèrent vigoureusement la tête. Il remarqua Harry et ses yeux se posèrent sur sa cicatrice.
- Qui est-ce Gregor ? demanda une voix qui provenait de l’intérieur de la maison.
Il ne répondit pas mais continua de regarder la fine cicatrice en forme d’éclair de Harry. Ils aperçurent alors une silhouette approcher d’eux, puis ils purent la voir distinctement. Elle était plus grande que son mari, avait des cheveux chatains qui formaient une coiffure complexe et sourit largement lorsqu’elle remarqua Hermione.
- Mlle Granger, dit-elle.
Elle avait un léger accent français. Apparemment, elle avait quitté son pays d’origine pour celui-là. Hermione hocha la tête et sourit. Les Gryffondors la saluèrent.
- Tu ne te souviens plus d’elle ? demanda Mme Krum à son mari.
- Moi et les noms, répondit-il.
- Entrez donc. Vous devez être frigorifié.
Ils rentrèrent dans la maison dont la chaleur les accueillit de la meilleure des manières. Ils suivirent Mme Krum et allèrent dans le salon dans lequel brûlait un feu de bois.
- Je m’appelle Isabelle Krum, dit-elle. Vous devez être courageux pour sortir par ce temps.
- Surrrtout en venant d’Angleterrrre, ajouta Mr Krum.
- En fait, nous aimerions voir Viktor, expliqua Hermione. Nous avons des choses importantes à lui dire.
Le sourire de Mme Krum s’évanouit subitement, quant à Gregor, il se renfrogna de la même manière que son fils. Harry prit peur. Il regarda successivement le père et la mère de Viktor mais ils ne dirent rien.
- Il n’est pas … Il ne lui est rien arrivé ?
Les parents de Viktor se regardèrent, comme s’ils décidaient mentalement s’ils devaient ou non répondre à la question. Au bout d’un moment, Mr Krum leva les yeux au ciel tandis qu’Isabelle soupira.
- Cela fait deux mois que nous n’avons plus aucune nouvelle de lui.
- Mais…
- Il est rentré chez nous en nous annonçant que quelque chose de terrible était apparu à Durmstrang et que tout le monde s’était enfui.
- Il n’avait rien ? demanda Hermione d’une voix inquiète.
- Si. Il avait changé. Je ne sais pas ce qu’il avait vu à Durmstrang mais cela l’avait gravement marqué. Il tremblait de peur. Il nous a annoncé qu’il partait se cacher.
- Qu’est-ce qu’il a vu ? demanda Harry.
- Il ne nous l’a pas dit. Et j’ai préféré ne pas le lui demander. Il n’était pas dans son état normal. Et pourtant il est courageux. Il en faut beaucoup pour l’effrayer.
- Je sais, il a participé au Tournoi des Trois Sorciers, ajouta Harry pour essayer d’avoir plus d’informations.
Mr Krum s’éloigna et alla se laisser tomber dans un fauteuil à proximité de la cheminée.
- Qu’est-ce qu’il fuyait ? demanda Neville.
- Nous ne savons pas, grogna le père. Nous ne savons plus rrrien depuis deux mois.
Isabelle le regarda et Harry eu le sentiment qu’ils ne disaient pas la vérité.
- C’est vraiment important, ajouta-t-il.
Elle le regarda de nouveau et son regard se posa aussi sur sa cicatrice.
- Ca concerne ce qui est apparu à Durmstrang, expliqua Harry.
- Vous savez ce que c’est ? demanda-t-elle précipitemment.
- Nous ne sommes pas sûr, mais nous croyons que cela concerne Voldemort.
Les parents de Krum frissonnèrent, malgré leur éloignement de l’Angleterre et des terreurs du mage noir.
- Ne prrrononcez pas son nom, murmura la mère.
- Mais il est loin d’ici, s’étonna Ron. Vous n’êtes pas menacés.
- La guerrrre s’étend, grogna Gregor. Notrrre ministèrrre de la magie s’inquiète de plus en plus de ce qui se passe chez vous. Et d’aprrrès vos dirrres, Il serrrait rrresponsable de ce qui se passe à Durrrmstrang.
Hermione, Ginny, Ron et Neville hochèrent tristement la tête en silence.
- Alors vous devez nous aider ! répéta Harry de manière plus insistante.
- Pourquoi voudriez-vous voir Viktor ? demanda Isabelle.
- Nous devons aller à Durmstrang. A cause de ce qui s’est passé. Et nous ne pouvons pas y aller seuls. Nous avons besoin de votre fils.
Elle soupira et une lutte interne sans merci sembla se livrer dans son esprit. Ce que Gregor sembla apercevoir.
- Les espions de Vous-Savez-Qui sont parrrtout, s’exclama-t-il plus à l’adresse de sa femme que des jeunes sorciers ? Pourrquoi n’en serrraient-ils pas ?
- Nous ! Des espions ? s’exclama Neville.
- S’il vous plaît, implora Hermione.
- Nous ne pouvons crrroirrre perrrsonne, ajouta Gregor pour couper court à toute remarque.
- Vous aimez votre fils ? demanda Harry qui ne voulait pas abandonner.
Isabelle ne répondit pas mais le regarda durement.
- Alors faites le pour lui.
Le silence tomba dans la pièce. Le père de Viktor secouait catégoriquement la tête tandis que Mme Krum fixait son mari en silence. Harry sortit alors sa baguette discrètement sous sa robe et la pointa sur la mère de Krum. Si elle ne voulait pas lui répondre, il irait obtenir l’information par lui-même. Il ne savait pas utiliser la legilimancie mais tant pis ! Il essaierait ! Trop était en jeu. Un Horcruxe pouvait être détruit. Devait être détruit si Harry espérait enfin vaincre un jour Voldemort lors de leur dernier affrontement. Mais Hermione s’avança et tapa dans le bras de Harry en lui lançant un regard qui en disait long. Elle semblait avoir deviné ce qu’il s’apprêtait à faire. Les parents de Krum étaient trop plongés dans leurs pensées pour s’apercevoir de quoi que ce soit.
- D’accord, dit finalement Isabelle.
Harry rangea lentement sa baguette tandis que Gregor bondit de son fauteuil comme s’il s’était assi sur un ressort.
- Isabelle, souffla-t-il. Ne fais pas ça.
- Il s’agit de Harry Potter, ajouta-t-elle en regardant le jeune Gryffondor. Si on ne peut pas lui faire confiance, alors qui peut-on croire ?
- Comment savoirrr s’il s’agit vraiment de Harrrry Potterrr ?
Mme Krum le fixa intensément, hocha la tête et soupira.
- Je le sais. C’est lui.
- Mais…
- Pour notre fils Gregor, dit-elle en se retournant et en regardant son mari. Pour notre fils, ajouta-t-elle dans un souffle.
- Ca ne le ferrra pas rrrevenir, gémit-il. Tu le sais.
Elle hocha la tête.
- Trop d’horreur ont eu lieu à Durmstrang. Jamais Viktor ne sera de nouveau comme avant, mais si nous pouvons aider dans la lutte contre Tu-Sais-Qui…
Mr Krum ne répondit rien, mais hocha la tête en baissant les yeux.
- Attendez-moi, dit-elle à l’adresse des Gryffondors qui étaient restés silencieux.
Elle quitta la pièce puis revint quelques minutes plus tard avec une grande carte dans les mains. Elle l’étala sur la table et fit signe aux jeunes sorciers de venir. Elle examina attentivement la carte.
- Il se trouve là, dit-elle après un moment en pointant l’index sur un point précis. Dans cette forêt.
Harry soupira de reconnaissance.
- Merci, dit-il. Nous lui dirons que vous nous avez aidé.
- Mais je ne pense pas qu’il vous accompagne à Durmstrang. Je ne vois pas ce qui le ferait revenir là-bas.
Harry n’y pensa pas. Ils s’en soucieraient quand le moment sera venu et si le problème apparaissait. Pour le moment, ils avaient rendez-vous avec Viktor Krum.
- Au fait, pourrrquoi est-ce vous qui vous en charrrgez ? demanda Gregor. Si cela est si imporrrtant et que ça concerrrne Vous-Savez-Qui ?
Harry se retourna et le regarda. Il lui répondit le plus sincèrement du monde.
- Il n’y a que moi qui puisse le faire.
Mr Krum hocha la tête et ne répondit rien. Les Gryffondors furent accompagnés à la porte par Mme Krum.
- Pensez-vous qu’il y ait une chance qu’Il soit vaincu ? demanda-t-elle alors qu’ils étaient sur le pas de la porte. Nous avons si peu d’informations.
- On ne sait pas, répondit Hermione. Tout est … assez flou pour l’instant.
- Votre Ministère est tombé, dit-elle.
Harry hocha la tête.
- Comment pouvez-vous continuer réellement la lutte ?
- On se bat avec les moyens que l’on a.
Mme Krum ne répondit rien. Ils franchirent la porte et s’engagèrent dans le jardin.
- Bonne chance, leur dit-elle.
Ils se retournèrent.
- Merci, répondirent-ils.
Ils s’éloignèrent de la maison et allèrent dans un endroit discret d’où ils pourraient transplaner sans être vu. Lorsqu’ils furent à l’abri des regards, ils se regardèrent.
- Espérons qu’il nous aide, chuchota Hermione.
- Il le fera. On va le convaincre, assura Ron.
Les cinq sorciers sortirent leur baguette.
- Est-ce que tu penses qu’on pourra vaincre ce qui se trouve à Durmstrang ? ajouta-t-elle.
- On n’a pas le choix, répondit Harry.
Ils tournèrent sur eux-mêmes et disparurent.
Ils apparurent dans une épaisse forêt, tandis que la nuit tombait. Ils ne voyaient pas grand-chose et ils se regroupèrent après avoir allumé leur baguette.
- L’endroit parfait pour se cacher, souffla Ginny.
- Comment on le retrouve ?
- Je ne pense pas que ça va être difficile, répondit Harry sans d’autres explications.
Les autres ne répondirent rien mais suivirent Harry qui semblait s’être dirigé dans une direction précise. Pourquoi ? Il n’en savait rien. Il sentait seulement que c’était le bon chemin et qu’ils trouveraient Krum au moment voulu. Ils marchèrent en silence, dans la pénombre de la forêt, sous la lueur de la lune qui se levait à l’horizon.
- J’espère qu’il n’est pas à l’autre bout de la forêt, murmura Ginny.
- Ne t’inquiète pas.
Rechercher Krum n’était qu’une simple étape. Mais ce n’était pas le véritable but de leur voyage. Il ne devait servir qu’à leur montrer le chemin pour Durmstrang. Ils ne lui demanderaient pas de les accompagner à l’intérieur de l’Institut. Krum n’avait pas d’autre rôle à jouer que celui de guide.
Les jeunes sorciers se déplaçaient rapidement et en silence, leurs capes flottant au-dessus du sol parsemé d’épines de sapins, leur baguette éclairant d’une lueur blafarde les alentours. Au bout d’une heure, ils n’avaient encore vu aucune trace de Krum. Ils décidèrent de faire une pause pour récupérer un peu.
- J’ai l’impression qu’on tourne en rond, dit Ron en avalant de grosses bouffées d’air. On est déjà passé par là, non ?
Harry secoua la tête.
- On va tout droit depuis le début. On se rapproche de Krum.
Ron releva la tête et fixa son ami.
- Mais comment tu le sais ?
Harry se contenta juste de hocher les épaules. Ron ne sembla pas particulièrement convaincu par cette réponse. Un bruit de pas les fit soudain sursauter et ils pointèrent leur baguette dans cette direction. Ils virent alors un daim étonné, ébloui par l’éclat des baguettes. Après un court instant, il bondit dans la direction opposée. Les sorciers poussèrent un soupir de soulagement et échangèrent un sourire. Ils avaient été sur le point de lancer une bonne dizaine de sortilèges. Lorsque le silence dans la forêt fut de nouveau complet, ils s’apprêtèrent à repartir.
- On y va ? demanda Harry.
- Du moment que tu sais où tu vas, répondit Ron.
Harry hocha la tête, puis leur fit signe de le suivre. Ils eurent l’impression de parcourir de nouveau la forêt de long en large, sursautant lorsqu’un hibou laissait échapper un son qui brisait le silence de la nuit. Ce fut après une demi-heure qu’ils aperçurent devant eux une lueur qui tremblotait à une certaine distance.
- Un feu, souffla Hermione.
- C’est Krum, affirma Ron. Je suis sûr que c’est lui.
- Il ne doit pas y avoir beaucoup de personnes qui se cachent dans ce bois, fit remarquer Neville.
Harry regarda plus précisément mais il était incapable de voir autre chose qu’une simple lueur. Il n’arrivait pas à distinguer de silhouettes ou à entendre des voix. Il fit signe aux autres de faire moins de bruit.
- On s’approche doucement, chuchota-t-il. On ne sait pas si c’est lui.
- Et si ce n’est pas lui ?
- On s’en va et on continue à chercher.
Ils s’avancèrent alors sans faire de bruit, aussi silencieux que des ombres, leur baguette prêt à être utilisée si l’inconnu s’avèrait être une menace. A présent, ils pouvaient entendre le crépitement du feu et voir l’ombre d’une personne qui dansait sur les troncs d’arbre, éclairée par le feu. Harry se déplaça prudemment pour tenter de voir l’inconnu sans être vu, et contourna discrètement la petite clairière où brûlait le feu. Lorsqu’il décida qu’il était suffisamment bien caché, il se décala légèrement de derrière le tronc et vit le dos et la tête de l’homme qui était assis par terre, une baguette magique à la main. Il venait de s’apercevoir à qui était cette baguette lorsque l’inconnu parla.
- Bonjourrr Harrry.
Il tourna la tête et Harry pu voir qu’il s’agissait enfin de Viktor Krum. Il semblait calme et avait parlé lentement, sans vigueur. Harry hocha la tête et s’avança près du joueur de Quidditch. Lorsqu’il fut aux côtés de Krum, il fit signe aux autres de venir. Krum ne sembla pas surpris outre mesure de voir débarquer soudainement quatre autres sorciers mais il les salua poliment, tout comme les Gryffondors. Il semblait perdu dans ses pensées, sa baguette magique était posée dans sa main mais il ne semblait pas la remarquer. Les Gryffondors s’assirent à proximité de lui et se lancèrent de brefs coups d’œil sans savoir comment prendre son silence.
- Tu sais pourquoi on est là ? demanda directement Harry.
Krum cessa de regarder le sol et leva lentement la tête pour croiser le regard du jeune sorcier. Son visage se trouva directement illuminé par le feu qui brûlait au centre de la clairière. Il semblait assez pâle, et Harry remarqua que quelque chose dans son regard avait changé. Il semblait plus lointain. Perdu dans un autre endroit auquel lui seul avait accès.
- Non, répondit-il simplement.
Harry s’approcha et se mit à genoux pour être à la hauteur de Krum.
- C’est en rapport avec Durmstrang.
Cela n’eu aucune réaction sur Krum. Il n’exprima aucune peur, aucune surprise. Toujours ce même regard perdu. La couleur de ses yeux semblait avoir été délavé, comme si ses yeux avaient été brûlés par une lumière intense. Comme s’il avait passé des années dans le désert.
- C’est en rapport avec ce qui s’est passé, précisa Harry.
Krum rebaissa la tête et fit de petits cercles dans le sol poussiereux avec sa baguette.
- C’était seulement un bourrrdonnement, dit-il. Mais ensuite, on a entendu le carrrillon.
Il continua à agiter sa baguette, et les Gryffondors se regardèrent sans comprendre le sens de ses paroles.
- C’était le carrrillon, répéta-t-il. Ca a failli me rrrendre fou.
Il parlait d’une voix lointaine, sans vraiment réaliser que cinq personnes l’entouraient et écoutaient la moindre de ses paroles. Harry continua à regarder Krum puis se releva et il fit signe aux autres de se regrouper au bord de la clairière. Lorsqu’ils l’eurent rejoint, il murmura aux autres :
- Vous pensez qu’il est devenu fou ?
- Fou, je ne pense pas, dit Neville. Mais traumatisé, oui.
- Il dit des trucs qui n’ont aucun sens, bougonna Ron.
- Ca a sûrement du sens pour lui, répondit Hermione d’une petite voix.
L’état de Krum l’avait destabilisé. Ainsi que Harry. Il se rappelait bien de Krum. C’était l’opposé de celui qui se trouvait actuellement à quelque pas d’eux, caché dans une clairière d’une forêt déserte.
- Vous pensez qu’il voudra nous amener à Durmstrang ? demanda Ginny. Il a l’air de ne même plus nous voir.
- On va lui reparler. Calmement.
Tous hochèrent la tête puis se redirigèrent vers Krum qui n’avait pas bougé d’un pouce. Il continuait à agiter sa baguette et avait dessiné dans le sol une sorte de brouillard qui s’étalait sur un mètre autour de lui. Ils s’assirent plus près cette fois, afin de mieux se faire entendre et de le mettre dans une impression de sûreté.
- Le carrrillon, ressassait-il. C’était encorrre le carrrillon.
- Viktor ? demanda Hermione. Tu te souviens de moi ?
Krum n’avait pas entendu la question et continuait de répéter la même phrase. Hermione posa délicatement sa main sur la sienne. Ron ne dit rien.
- Viktor ?
Il sursauta brusquement, comme s’il était tiré d’un profond sommeil et cligna plusieurs fois des yeux. Il tourna lentement la tête et sembla apercevoir Hermione pour la première fois.
- Herrrmione ? dit-il péniblement en fronçant les sourcils.
Elle hocha la tête et sourit.
- Tu te souviens de nous ?
Il regarda un par un les jeunes sorciers et sembla faire de grands efforts pour rappeler à lui ses souvenirs.
- Qu’est-ce que vous faites là ? demanda-t-il faiblement.
Harry fit un petit signe à Hermione pour lui dire de continuer.
- Il faut que l’on aille à Durmstrang. Mais on ne peut pas y aller seul. On ne sait pas où c’est.
Krum leva la tête et regarda droit devant lui. Les Gryffondors se retournèrent mais ne virent rien, mis à part les profondeurs de la forêt plongée dans les tenêbres. Le regard de Krum se fit de nouveau vague.
- Plus perrrsonne ne sait où c’est, expliqua-t-il dans un murmure. Le carrrillon nous en empêche.
- Qu’est-ce que c’est, Viktor ? demanda de nouveau Hermione doucement. Qu’est-ce qui s’est passé là-bas ?
- Ce n’était qu’un bourrrdonnement au début.
- A l’école ?
Krum remua la tête.
- Mais ensuite, on a entendu le carrrillon.
- Il venait d’où ? De l’école ? D’un objet ?
- Il venait… Il venait…
Krum ne parvint pas à exprimer ses pensées. Il déglutit péniblement et Hermione attendit. Puis il leva sa main et la mit sur son oreille.
- De nos têtes.
- Comment ça ?
- Il était dans nos têtes. Il nous a tous rrrendus fous.
- Et ensuite ?
Krum baissa de nouveau la tête et son regard se perdit.
- Il y a eu des morrrts.
- Comment ? A cause du carillon ? demanda Hermione.
Krum secoua la tête.
- Je ne sais pas, souffla-t-il. Il y avait des choses qui rrremontaient des profondeurrrs du château.
Une brise traversa la clairière et les jeunes sorciers frissonnèrent, scrutant la pénombre les entourant.
- Ils sont tous morrrts, termina-t-il dans un murmure.
- Alors ce qu’on cherche est sûrement là-bas, affirma Ron en se relevant. Il n’y a aucun doute.
Harry hocha la tête.
- C’est responsable de ce bruit. Ils se sont peut-être entretués.
- Vous croyez… Vous croyez qu’on est de taille à lutter ? demanda Ginny.
- On a plus le choix à présent. On ne peut plus faire demi-tour.
Hermione n’avait rien dit et continuait de regarder fixement Krum, sa main toujours posée sur la sienne.
- Viktor ? demanda-t-elle. Tu peux nous y conduire ?
Il leva sur Hermione des yeux dans lesquels semblaient flotter une peur sans nom. Il secoua la tête.
- Viktor, il le faut, répéta-t-elle.
- Vous ne pourrrez rrrien faire, murmura-t-il. Vous ne pourrrez rrrien faire contrrre le carrrillon.
- S’il te plaît.
Il plongea son regard dans celui d’Hermione et il sembla y avoir dans ses yeux un déclic, comme si subitement, il se rappelait un souvenir particulier. Ron ne disait rien mais restait en retrait. Harry s’approcha de lui et lui fit un signe de tête confiant.
- Elle sait ce qu’elle fait, lui dit-il à voix basse.
- Je sais, répliqua Ron.
Après plusieurs minutes pendant lesquelles Krum et Hermione se regardèrent, les deux se levèrent lentement et Viktor se tourna vers les autres.
- Je vais vous amener à prrroximité. Mais ensuite je reparrrtirai.
Les sorciers hochèrent la tête.
- Et vous n’essaierrrez pas de me recherrrcher.
- Tu as notre parole, affirma Neville.
Krum tendit la main au centre de la clairière et les Gryffondors l’entourèrent. Leurs regards se croisèrent avec intensité, puis ils disparurent.
Ma fic! ==> Harry Potter et la Pierre Originelle http://www.gazette-du-sorcier.com/potte ... hp?id=1193
- daimadoshi
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Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Message par daimadoshi »
Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!!!!!!!!!
En plein suspens, juste avant qu'ils arrivent à destination pour leur 1er excursion extra-scolaire
Sinon, pour la pierre originelle, ce n'est pas a la pierre des reliques que je pensais, mais plutôt aux reliques de la mort en générale.
A première vue, on peu sentir une certaine complémentarité entre ta pierre originelle et les horcruxes. Un peu comme pour les reliques de la mort et les horcruxes.
On peut d'ailleurs se demander si le fait que dumby n'en ai pas parlé, n'est pas du a la peur que voldemort en apprenne l'existence et s'en serve contre harry et pour sa propre domination (un peu comme avec la baguette des reliques).
Bref
SUSPENS, SUSPENS.........................................
Raaaaaaaaaaaah !!!!!!!!! Vite, la suite !!!!!!!!
En plein suspens, juste avant qu'ils arrivent à destination pour leur 1er excursion extra-scolaire
Sinon, pour la pierre originelle, ce n'est pas a la pierre des reliques que je pensais, mais plutôt aux reliques de la mort en générale.
A première vue, on peu sentir une certaine complémentarité entre ta pierre originelle et les horcruxes. Un peu comme pour les reliques de la mort et les horcruxes.
On peut d'ailleurs se demander si le fait que dumby n'en ai pas parlé, n'est pas du a la peur que voldemort en apprenne l'existence et s'en serve contre harry et pour sa propre domination (un peu comme avec la baguette des reliques).
Bref
SUSPENS, SUSPENS.........................................
Raaaaaaaaaaaah !!!!!!!!! Vite, la suite !!!!!!!!
- daimadoshi
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Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue]
Message par daimadoshi »
Désolé pour le double post, mais y a quelques jours de décalage donc je pense que ce n'est pas trop embêtant.
/prend sa respiration
Yattaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa,
Le site des potfic est ressuscité et ont peut connaitre la suite ^^
/va avoir un peu de lecture XD
/prend sa respiration
Yattaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa,
Le site des potfic est ressuscité et ont peut connaitre la suite ^^
/va avoir un peu de lecture XD
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Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue
Message par NicolasBlny »
max2357 a écrit :Salut à tous!
C'est ma première fic! C'est une alternative au tome 7. Il est préférable d'avoir lu les autres tomes pour le comprendre. N'hésitez surtout pas à laisser vos remarques et critiques, ce qui vous a plus ou au contraire ce que vous n'avez pas aimé... Bref, tout ce qui vous passe la tête quand vous la lirez (y compris les encouragements, ça fait toujours plaisir ^^). J'espère qu'elle vous plaira et je suis en train d'écrire les chapitres suivants.
Edit : La fic est achevée. J'espère que vous aurez le courage de la lire (je sais, elle est longue) et que vous me donnerez un petit avis sur ce que vous en avez pensé.
Voici le résumé :
Après la fin épouvantable de l’année précédente, Harry se retrouve chez les Dursley à attendre son départ pour le Terrier et à essayer vainement de concocter un plan. Mais rapidement, des évènements catastrophiques vont survenir. Et Harry devra compter sur ses amis les plus fidèles pour réaliser sa mission alors que tout s’effondre autour de lui. Mais quelle est cette mythique Pierre Originelle avec laquelle sa destinée serait si étroitement liée ? Et quel était le véritable plan d’Albus Dumbledore ? Aurait-il pu lui cacher le véritable but de sa mission ?
En voyant que sa quête risque de lui coûter bien plus qu’il ne le pensait, Harry verra ses certitudes disparaître au fur et à mesure que les dernières pièces se mettront en place et que sa rencontre avec Lord Voldemort se rapprochera.
Et voici le lien : http://www.gazette-du-sorcier.com/potte ... hp?id=1193
Le premier chapitre se nomme : Le dernier départ
Chapitre 1 Le dernier départ
Chapitre 2 Retrouvailles
Chapitre 3 L'invitation
Chapitre 4 Le plan du Seigneur des Ténèbres
Chapitre 5 La Maison sur la Colline
Chapitre 6 Préparatifs
Chapitre 7 La bataille du Manoir
Chapitre 8 La Chose des souterrains
Chapitre 9 Désolation
Chapitre 10 L'attaque du Poudlard Express
Chapitre 11 Une rentrée mouvementée
Chapitre 12 Tepor Fitius
Chapitre 13 Les Cours Pratiques de Combat
Chapitre 14 Découverte et entraînement
Chapitre 15 Le Bureau est ouvert
Chapitre 16 La Pierre Originelle
Chapitre 17 Sombres présages
Chapitre 18 L'épreuve
Chapitre 19 A la recherche de Krum
Chapitre 20 Caché dans la forêt
Chapitre 21 Le Horcruxe de Durmstrang
Chapitre 22 L'avertissement des Fondateurs
Chapitre 23 Complications
Chapitre 24 Les germes de la méfiance
Chapitre 25 Beauxbâtons
Chapitre 26 La demande d'aide
Chapitre 27 Un souvenir à Godric's Hollow
Chapitre 28 Un géant a besoin d'aide
Chapitre 29 L'armée de Voldemort
Chapitre 30 L'intuition d'Hermione
Chapitre 31 L'Arbre Mort
Chapitre 32 La Terrible Vérité
Chapitre 33 Ultime Sacrifice
Chapitre 34 En chute libre dans l'obscurité
Chapitre 35 Bataille dans le ciel de Poudlard
Chapitre 36 Place au Seigneur des Ténèbres
Chapitre 37 La Salle d'Argent
Chapitre 38 La quête commence
Chapitre 39 Le Passage
Chapitre 40 Les Terres Brumeuses
Chapitre 41 Face au dragon
Chapitre 42 La Forêt des Songes
Chapitre 43 Combats et destinées
Chapitre 44 Le crépuscule des héros
Chapitre 45 L'impossible échappatoire
Chapitre 46 Le jumeau rieur
Chapitre 47 La Chambre de la Mort
Epilogue
Pourquoi quand je click sur le lien ça me met : " File not found. "
Aidez moi s'il vous plais, j'aimerais énormément la lire..
- Crountie
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- Inscription : 11 juil. 2009, 17:09
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Re: Harry Potter et la Pierre Originelle [Chap 47 + Epilogue
Salut Nicolas,
Je pense qu'il s'agit juste d'un bug de notre beau site
Du coup, voici le lien à suivre: https://www.fanfiction.net/s/4020390/1/ ... Originelle
Bonne journée
Croun
Je pense qu'il s'agit juste d'un bug de notre beau site
Du coup, voici le lien à suivre: https://www.fanfiction.net/s/4020390/1/ ... Originelle
Bonne journée
Croun
Aller
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