| Préface.
Les Fables de la Fontaine magique sont considérées par les Sorciers de notre génération comme une œuvre mémorable et plaisante, qui séduit tous les âges. Pourtant, les sources de ce célèbre ouvrage demeurent encore mystérieuses pour la plupart de nos historiens.
Une légende raconte que dans des temps très anciens (Certains critiques affirment qu’il s’agit de l’Antiquité, mais d’autres pensent à une époque plus tardive comme le Moyen-Âge. Malheureusement, aucun document ne peut prouver précisément leur avis.), un sorcier nommé Phésope dissimula dans son jardin un recueil de fables, qu’il avait composé, mais qu’il ne voulait pas faire lire à ses contemporains de peur qu’ils ne les comprennent pas. Il mourut dans l’anonymat et sans descendance, ce qui expliquerait le manque d’informations à son sujet. La Fontaine n’attira jamais l’attention de personne. Seul son intérêt décoratif la préserva de la destruction. Elle traversa les siècles sans que son secret ne soit dévoilé.
Plus tard, au XVIIe siècle, le sorcier John Fountain devint propriétaire des terres où se trouvait la fontaine. C’était un vieillard fort maladroit et distrait, passionné d’astronomie. Lors d’une promenade nocturne, il tomba à l’intérieur de la fontaine, qu’il n’avait pas vue, trop occupé à contempler les étoiles.
Par un heureux réflexe, il s’était agrippé à la baguette magique que tenait une statue représentant Phésope. Aussitôt, sous ses yeux ébahis, était apparu un manuscrit. Son contenu était entièrement écrit en runes (Phésope, semble-t-il, avait tout fait pour éviter la divulgation de ses histoires. Mais certains historiens se demandent pourquoi il ne l’a pas tout simplement détruit....), aussi, John Fountain s’empressa de tout traduire. Il fut enchanté par les Fables d’Esope. Il prit quelques années pour les étudier de fond en comble et améliorer la version anglaise. Quand il fut satisfait de son travail, il le fit publier sous le titre Fables de la Fontaine magique, en 1668. L’œuvre connut un succès considérable et fut rééditée cinq fois la même année.
John Fountain fut convié à maintes réceptions, auprès des sorciers les plus prestigieux de la communauté magique. On l’interrogea sur la provenance des Fables. Il se heurta à l’incrédulité du public sorcier, qui refusait d’admettre l’existence de Phésope, dont on ne savait rien, et considérait John Fountain comme le véritable auteur des Fables. On pria alors John Fountain de montrer à des intellectuels le manuscrit de Phésope. Mais il fut incapable de le leur présenter : « Je ne comprends pas. Il a soudainement disparu », affirmait-il d’un ton désespéré à l’Académie des lettres de la Coopération magique britannique.
John Fountain passa le reste de son existence à tenter de prouver que Phésope est le véritable auteur des Fables, mais n’y parvint jamais. Il mourut de maladie (probablement de la dragoncelle) en 1695. Ses dernières volontés furent que son nom apparaisse en tant que traducteur et non en tant qu’auteur des Fables. Ce qui fut respecté par les maisons d’édition à la demande de sa famille.
Le personnage de Phésope est un mystère pour les historiens sorciers. Rien n’indique si la statue qui orne la fameuse fontaine magique ( qui se trouve dans le village sorcier de Raven, à 100 km du nord de Londres ) représente effectivement Phésope.
Des critiques ont relevé dans les fables des tournures, des faiblesses de style qui pourraient venir de la traduction d’un texte écrit en runes. Cependant, bien que les sujets semblent atemporels, certains spécialistes s’interrogent sur des Fables, qui pourraient faire allusion à des questionnements politiques, diplomatiques ou esthétiques du XVIIe siècle (La fable Les centaures et le dragon, où des centaures prennent indirectement le pouvoir en s’attirant les bonnes grâces d’un terrible dragon pourrait rappeler la situation de la communauté magique à cette époque, puisque le chef du conseil des sorciers, Marcus Anton, se faisait manipuler par un groupe de sorciers peu scrupuleux, mené par Brutus Malefoy, directeur de sorcier en guerre, une gazette anti-moldu.
En outre, les critiques politiques qui ponctuent la plupart des fables pourraient expliquer la volonté de Fountain de les attribuer à Phésope : en affirmant qu’elles étaient d’un autre siècle, il pouvait détourner les accusations de propagande contre le gouvernement que certains de ses détracteurs lui imputaient.
Mais finalement, que les Fables soient de Phésope ou de Fountain importe peu. L’énigme qui entoure le recueil a selon toute vraisemblance contribué à son succès immédiat, mais cela n’explique pas le fait qu’il soit devenu une œuvre majeure dans les siècles suivants.
Les Fables sont dans la mémoire de presque tous enfants de sorciers. Elles leur ont été lues et expliquées, ils en ont parfois appris par cœur les morales. Bon nombre de proverbes sorciers sont d’ailleurs issus des Fables.
De plus, une partie des jardins de Poudlard, l’école de sorcellerie, est ornementé de statues illustrant les Fables de la Fontaine magique, selon la demande du Professeur Dippet, qui nourrissait une grande admiration pour le personnage de John Fountain. La présente édition a donc été publiée en son honneur, avec la contribution du professeur Dumbledore, actuel directeur de Poudlard, qui nous a autorisé à consulter les documents privés du professeur Dippet. Des extraits inédits de ses notes personnelles accompagnent désormais les Fables de La Fontaine magique pour éclairer votre lecture.
J’espère que le livre que vous tenez entre vos mains vous sera profitable et qu’il vous servira de guide tout au long de votre vie, comme il l’a fait pour mon cher et regretté ami, Armando Dippet.
Ouli Potter
Professeur agrégé à l’Université internationale des lettres magiques et directeur de l’hebdomadaire, La Littérature des Sorciers.
1956. |