Film 1 & 2 : Réalisation : Chris Columbus, sortie 2001 et 2002, soit avant la sortie papier de OdP
Film 3 : Réalisation : Alfonso Cuaron, sortie 2004, soit avant la sortie papier de PSM
Spoiler (cliquez pour révéler) : Les films HP débarquent donc avec leurs gros sabots Warner Bros. Peu avant Noël, moment opportun pour un film du genre, la magie d’HP et la féérie de Noël faisant généralement bon ménage. Une des autres raisons de cette sortie si précoce, alors que les livres dont l’histoire s’inspire ne sont même pas encore achevés, c’est aussi surement pour concurrencer ce qui deviendra LA référence du genre : le premier volet de la trilogie du Seigneur des Anneaux (la communauté de l’anneau). Les débuts sont poussifs : si les décors et l’univers magique éblouissent à juste titre les fans comme les novices, pas mal d’acteurs dans des rôles clés ont du mal à endosser la panoplie : si le casting adulte est judicieux (Harris, Coltrane, Rickman, Smith), le trio Radcliffe, Grint, Watson peine à convaincre (voir plus bas). En terme de réalisation, les deux premiers opus se veulent très fidèles au livre (très peu de scènes manquantes ou modifiées) mais manquent de saveur. Un début qui ne fait pas partir les spectateurs de consternation donc, mais qui ne les fais pas non plus s’extasier sur leur fauteuil. Le boulot est en quelque sorte fait à son minimum syndical, adaptation correcte.
Film 4 : Réalisation : Mike Newell, sortie 2005, soit avant la sortie papier de RM
Spoiler (cliquez pour révéler) : La production du film se faisant peut être aussi le constat de la platitude de la réalisation made in Columbus, qui épuisé par les débuts de la saga ne souhaite pas continuer l’aventure, la réalisation est confiée à Alfonso Cuaron, pour mettre un peu de piment dans le jus de citrouille des aventures du binoclard en vrai. JK elle même déclarera que ce volet est son préféré de la liste, l’adaptation n°3 est pourtant – selon moi – la pire du lot. Alors qu’on se mette d’accord tout de suite : HP3 film est un bon film, mais surement pas une bonne adaptation cinématographique. Alors oui les gros plans/plongées/contre plongées etc. avec Harry se la jouant « je suis le roi du monde » sur le dos de Buck, la chorale de Poudlard, les feuilles qui tombent des arbres, c’est mignon, mais ça retire de précieuses secondes indispensables à deux intrigues essentielles à ce 3e volet : la première, c’est la poursuite perpétuelle et inlassable de Croutard par Pattenrond, présente dans le film, mais si peu. La seconde, c’est l’intrigue des Maraudeurs, qui ne restera donc qu’en filigrane et avec peu de sens dans les adaptations cinématographiques HP alors qu’elle prend tant d’importance dans les livres, si bien qu’encore une fois, certains y voient déjà (dont à mon avis quelques types de chez Warner) un thème parfait pour d’éventuelles préquelles. Ce récit de Lupin (et si on pouvait y ajouter la folie de Rogue qui suit aussi) qui ne dure que quelques pages, et donc à peine quelques minutes à l’écran est totalement zappé, et ça, c’est impardonnable tant ce 3e volet est lié au Maraudeurs, qui sont donc juste cités dans le film via la carte, mais dont on ne connaît pas l’identité ni le lien
Film 5 : Réalisation : David Yates, sortie 2007, soit avant la sortie papier de RM
Spoiler (cliquez pour révéler) : Par quel bout prendre l’analyse de ce film 4, plutôt convaincant à l’écran mais consternant d’inexactitudes par rapport à l’œuvre de référence ? Tellement consternant d’inexactitudes que c’est la seule page wiki des films qui recense les différences (http://fr.wikipedia.org/wiki/Harry_Pott ... %28film%29) Je crois qu’avant tout, et comme principale erreur, ce film veut absolument « se terminer », j’entends par là que les dernières scènes sont le discours de DD sur la mort de Diggory et le départ des invités étrangers. Alors que le livre est précisément l’inverse ! C’est même pour ainsi dire la plaque tournante, le titre du dernier chapitre n’est d’ailleurs pas anodin (« le commencement »). On a du mal à digérer aussi les 10 premiers chapitres du bouquin qui tiennent en 10min à l’écran, la trop forte prédominance du tournoi des trois sorciers par rapport à tout le reste (dont cette inteeeerminable lutte entre Harry et le Magyar) le retrait de scènes, pourtant capitales pour l’intrigue générale comme « la croisée des chemins » par exemple. Bref, le pilier central de la saga tangue dangereusement à l’écran, et ce ne sera pas sans conséquences.
Film 6 : Réalisation : David Yates, sortie 2009 (tous livres édités)
Spoiler (cliquez pour révéler) : Yates débarque à la réal de ce 5e opus pour ne pas quitter son siège jusque la fin, et restera donc comme celui qui aura réalisé le plus d’adaptations cinématographiques des romans Harry Potter. Qu’on se le dise (et on l’a d’ailleurs déjà dit), ce film 5 donne plus l’impression d’être une bande annonce de 138 minutes qu’une adaptation fidèle. Il est d’ailleurs aberrant en soi que le livre le plus long donne naissance au film le plus court. L’accent est légèrement mis sur l’AD, ce qui ne donne rien de transcendant. On ne retrouve pas non plus vraiment le Harry tête à claques et désagréable du livre, au lieu de ça, on a droit au bon vieux Harry victime de la société. On sent une réelle volonté de coller à l’histoire originelle, mais malheureusement, cette volonté n’a pas le succès attendu. De plus, certaines scènes cruciales pour l’intrigue générale sont encore une fois zappées (dont le chapitre 38 « la prophétie perdue » où Harry laisse littéralement éclater sa colère dans le bureau de DD) Avant de pondre ces analyses, j’ai re-regardé tous les films dans leur intégralité, et le sentiment de voir le livre en avance rapide ne se décolle vraiment pas de ce film. Je tiendrais à signaler aussi une scène que je trouve nullissime, celle où Harry voit pour la première fois les sombrals. Les diligences classieuses du livre et du film 3 (on les entrevoit pendant une fraction de seconde) sont remplacées par des carrioles Charles Ingalls©, les mecs débarquent à Poudlard sans leurs robes de sorciers, attendent trois plombes comme si ils avaient tout le temps disponible… bref, c’est très mauvais.
Film 7.1 : Réalisation : David Yates, sortie 2010
Spoiler (cliquez pour révéler) : Le film 6 aurait pu, aurait du être une réussite. Et à vrai dire, ça l’est, tant en termes de réalisation cinématographique pure qu’en termes d’adaptation… Sauf que patatras ! Trois grosses erreurs impardonnables viennent ternir le tout. Capable d’adapter correctement le livre dans la plupart du film, même en variant un peu de l’œuvre originale, le film 6 se fait hara-kiri en zappant le souvenir de la bague de Gaunt, en ajoutant une scène d’une inutilité révoltante au Terrier et en bâclant une fin pourtant primordiale dans les bouquins. A la limite, on peut passer sur l’ajout de « l’attaque du Terrier » mais à quoi bon si c’est pour transformer la fin en une ballade champêtre des mangemorts à Poudlard ? La volonté de se la jouer « film pour ados à la Twilight », films parus à la même période (quelle coïncidence), et puis cette catastrophe qui nous décroche un rire narquois alors que c’est sensé nous émouvoir quand tous les sorciers pointent leur baguette en l’air… Cette scène est d’un ridicule consternant ! C’est bien dommage que cette fin à elle seule fasse tomber le tout comme un soufflé…
Film 7.2 : Réalisation : David Yates, sortie 2011
Spoiler (cliquez pour révéler) : On aura donc attendu sept films. Sept films en tout pour nous montrer que la Warner était capable de nous fournir des adaptations correctes, alliant fidélité au livre et bonne facture cinématographique. Sept films en tout, et trois pour l’ami Yates. Car si tout n’est pas parfait dans cette première partie, pour une fois, les ajouts/ajustements/modifications par rapport au livre vont dans le bon sens. Les sceptiques diront que ce n’est pas dur de bien faire quand on se contente de filmer une tente, mais voyons plutôt le bon côté. La petite phrase de Bill (dont on a attendu tout ce temps pour faire la connaissance) qui explique que sa cicatrice est due à une attaque de Greyback résume à elle seule ce qu’on attendait des ajustements dans les films par rapport au bouquin : on ne demande pas que TOUT soit montré à l’écran, mais que certaines choses soient expliquées. Le seul petit bémol vient du peu d’explications sur l’intrigue Dumbledore et – comme si ils ne pouvaient s’en empêcher – la stupide scène de danse Harry/Hermione
Acteurs :
Spoiler (cliquez pour révéler) : Avec le film 7.1 on a espéré, on a espéré que les films HP ne gâcheraient pas la fin. Et on y a cru aussi dans ce film 7.2 de bonne facture… jusqu’à l’arrivée du trio à Poudlard. Là, le film retombe dans ses travers : incohérence et pédalage dans la semoule chronique par rapport au bouquin, ajouts inutiles et pas dans l’esprit, scènes capitales bâclées, on préfère faire « disloquer » les gens plutôt que de les faire mourir (surement pour la 3D) … Même la bagarre finale, dont je craignais la sur-focalisation pour du visu, ne vaut pas le coup, surtout comparée aux batailles du gouffre de Helm et de Minas Tirith dans la trilogie SDA. Un dernier opus à l’image de ce qu’auront été les films HP : frustrant.
Conclusion:
Spoiler (cliquez pour révéler) : Daniel Radcliffe // Harry Potter
Lourd fardeau pour l’ami Dany que d’avoir du endosser dès ses 11 ans le costume du binoclard, et il y a tellement à dire ou ne pas dire que j’ai du mal à trouver par où commencer. Disons que d’un point de vue global, Dany n’aura jamais vraiment convaincu dans ce rôle, seulement par petites touches, même si la volonté de faire des efforts pour s’en sortir au mieux est notable à l’écran. Le seul aspect du personnage de Harry que Dan arrive vraiment à habiter, c’est tout ce côté « grand incompris / victime perpétuelle ». Pour le reste, on ne peut que déplorer son jeu d’acteur dans les moments tragiques : que ce soit à la fin du tome 1 quand il cligne frénétiquement dans l’espoir de faire apparaître une larme, le tome 3 où il pleure suite à la discussion entre Rosmerta, Fudge et McGo ou dans le tome 7 devant la tombe de ses parents, on a plus envie de rire que de pleurer tellement son jeu d’acteur est mauvais. La montagne était élevée, et on ne peut malheureusement pas trouver de « valeur sure » chez les gamins de 11 ans quand on fait un casting, de ce fait là, Dan restera comme un acteur plutôt moyen dans ce qui restera surement le rôle de sa vie.
Emma Watson // Hermione Granger
Le second rôle féminin est attribué à la jeune Emma. Convaincante dans les deux premiers opus cinématographiques, on se rend compte dès le 3e que le but est aussi de lui faire « vendre du rêve » d’en faire tout aussi bien un atout marketing que d’une actrice. Et c’est précisément à partir de ce film 3 qu’on découvre une Hermione un peu différente des deux premiers films et des livres. Plus hésitante, parfois pleurnicharde quand la vraie Hermione est toujours très sure d’elle, les traits de caractère « hermioniens » n’apparaissent plus que de façon sporadique, la faute aussi surement à une hyper centralisation du sujet sur le personnage de Harry dès le tome 4, mais dans l’ensemble, l’amie Watson s’en sort quand même mieux que Dan.
Rupert Grint // Ron Weasley
Qu’on se le dise : l’ami Rupert n’est pas un mauvais acteur et son jeu de rôle dans HP n’est pas mauvais non plus… Mais bien souvent éloigné de ce qu’est réellement Ron Weasley dans les livres ! Dans les deux premiers films, le personnage est un peu gauche, maladroit et surtout très peureux (hormis la scène des échecs), au point que certains d’entre nous accordent volontiers ces traits de caractère au Ron du livre alors qu’ils n’apparaissent pour ainsi dire quasiment jamais dans les livres. A partir du tome 4, ces traits grossiers tendent à s’estomper, mais le mal est déjà fait. On a du mal à retrouver dans les films le Ron drôle et volontaire des bouquins. Même son côté de râleur invétéré est plus ou moins zappé. Le Ron des films reste malheureusement collé à cette image de froussard/gaffeur dont le point d’orgue est la scène des araignées du film 2, sa plus grande frayeur.
Richard Harris puis Michael Gambon // Albus Dumbledore
La majorité des gens n’ont foi que dans le sacro-saint Harris dans ce rôle. A vrai dire, c’était aussi mon cas jusqu’à ce qu’un épisode de la RITM et une remarque de Pruneau si mes souvenirs sont bons me fassent complètement changer d’avis. Car si il y a eu deux DD à l’écran, il y en a au moins 3 dans les livres. Je m’explique : d’abord le DD bienveillant, le vieux sage protecteur que Harris habite complètement. Mais DD, c’est bien plus que ça : DD c’est aussi celui qui déclare « Nigaud, grasdouble, bizarre, pinçon » au banquet d’ouverture du tome 1, qui est fan de bowling, de musique de chambre et de modèles de tricot et qui a une cicatrice au dessus du genou qui représente parfaitement le plan du métro de Londres. Il semblerait que Gambon se soit plus focalisé sur cet aspect de DD, mais tranchant peut être trop avec son prédécesseur et ne faisant pas toujours ça de façon judicieuse, le DD Gambon est difficile à évaluer. Malheureusement, l’aspect de DD le plus passionnant, celui de l’homme meurtri par son histoire, rongé par la culpabilité et au final très seul n’apparaît pas vraiment dans les films HP. Il y a une phrase dans le livre par DD lui même qui reflète assez bien cette solitude de DD qui n’apparaît pas dans à l’écran le tome 1 « On manque toujours de chaussettes. Noël vient de passer et je n'en ai même pas eu une seule paire. Les gens s'obstinent à m'offrir des livres. » (ES12).
Alan Rickman // Severus Rogue
Qu’on se le dise : Rickman est sans doute l’acteur qui interprète le plus fidèlement son personnage, et à vrai dire, je pense qu’on est aussi pas mal lotis avec la VF de Claude Giraud. Dans le ton d’un bout à l’autre des films (attitude vis à vis des Gryffondor et de Sirius notamment) on regrettera de n’avoir pas pu le voir dans sa scène de démence de la cabane hurlante (film 3) puisque les réalisateurs/scénaristes ont cru bon de passer ce moment à la trappe. Comme ultra léger bémols, on pourra signaler son attitude un chouia trop compatissante avec ses collègues le « votre père était un salaud ! » de OdP (le vrai Rogue n’en vient jamais à la vulgarité) et le manque de coups de poignards cassants dont lui seul sait faire preuve, mais ça reste trèèèès infime par rapport à l’immense qualité de sa prestation.
Ralph Fiennes // Lord Voldemort
L’ami Fiennes débarque à l’occasion de CdF pour interpréter le méchant pas beau de l’histoire, tellement méchant qu’on ne doit pas prononcer son nom. Et il faut bien avouer que Fiennes – bien aidé par un maquillage plus que convaincant – donne le ton juste dès ses premières répliques : on retrouve le VDM que tout le monde craint, même ses alliés. Rien à déplorer, si ce n’est que comme beaucoup, il aurait pu faire un effort et mettre des lentilles !
Les élèves
Globalement, les acteurs qui incarnent les élèves sont dans le ton, à l’image de leur chef de file Tom Felton (Drago Malefoy). Vaniteux, imbu de sa personne et de ses privilèges mais au final peureux et craintif quand les vrais problèmes surgissent, on en demande pas plus. Mention spéciale aux jumeaux Phelps qui arrivent presque à être aussi drôles à l’écran que leurs personnages dans les livres. Le mauvais point du casting étant à attribuer à Bonnie Wright (Ginny Weasley), qui au contraire du personnage qu’elle interprète n’a pas su décoller de l’image de la petite fille craintive et fait trop souvent office de pot de fleur.
Les membres de l’OdP, professeurs et personnel de Poudlard
Avec Maggie Smith (Minerva McGonagall) Mark Williams (Arthur Weasley) et Robbie Coltrane (Rubeus Hagrid, seul véritable choix de casting de JK) tout est dit. On citera aussi la prestation de David Bradley (Argus Rusard). Au rayon des mauvais points, le changement de look de Wawrick Davis (Filius Flitwick) qui est passé de « je ressemble trop à un elfe » à « je ressemble à Hitler » entre le film 2 et 3, on cherche toujours pourquoi…
Les mangemorts
A l’image des professeurs, les méchants vilains sont tous dans le ton, de Jason Isaacs (Lucius Malefoy) en passant par Helena Bonham Carter (Bellatrix Lestrange) qui joue dans un registre qui est le sien, mais différent du personnage décrit dans les livres sans que ça gène cela dit.
Les « one shot »
Ils sont nombreux ces acteurs qui ne durent qu’un film ou ont un rôle important dans un des films puis passent au second plan ensuite. La prestation fantomatique (mais c’était surement le but) de Ian Hart dans ES ne créera aucun commentaire. Dans CS, on passe à autre chose avec Keneth Branagh dans le rôle du vaniteux Gilderoy Lockhart. Si le jeu d’acteur correspond parfaitement, une chose cloche avec Branagh… il n’est pas beau ! Alors oui, juger un acteur sur son physique, c’est nul, mais le fait est que Lockhart EST un physique avant tout ! Quand on sait que c’est Hugh Grant qui devait tenir le rôle, quelques regrets peuvent s’installer. On découvre aussi Malefoy Sr, interprété par un Jason Isaacs plus que très convaincant, que ce soit dans ce film ou dans ses apparitions postérieures. PA voit l’arrivée de trois nouveaux acteurs prenant les rôles des Maraudeurs : David Thewlis (Remus Lupin), Timothy Spall (Peter Pettigrow) et Gary Oldman (Sirius Black). Thewlis, malgré une ressemblance douteuse avec le Lupin des livres incarne assez bien le personnage… hormis son côté lâche, dévoilé dans le livre via le récit des Maraudeurs et sa fuite au square Grimmaurd, mais bon, les deux scènes ne sont pas présentes dans les films. Oldman lui interprète un Black un peu plus « dément » mais un peu moins téméraire que dans les livres : dans les livres, Black reste un gamin de 17 ans enfermé dans un corps à l’âge double, alors que dans les films il apparaît davantage comme une figure paternelle fiable pour Harry. Mentionnons aussi ce moment qu’on ne peut pas imputer à l’acteur où il prononce « bien joué James » alors que même si la corde est raide dans les livres, le vrai Sirius n’y fait jamais l’erreur. Spall lui incarne un Pettigrow fidèle (même si il ne meurt pas…) mais au physique également douteux. Emma Thompson (Sybille Trelawney) fais le boulot dans la loufoquerie de son personnage. CdF voit naturellement arriver un lot conséquent de nouveaux acteurs. Si le personnage de Ludo Verpey est absent du casting, Fol Œil, Croupton Sr et Jr, Karkaroff, Maxime, Krum, Delacour, Diggory, Skeeter… etc sont bien là. Là encore, casting judicieux avec un excellent Gleeson dans le rôle de Maugrey en chef de file. Pattinson, qui accédera au rang de star mondiale grâce à une autre adaptation cinématographique, est lui aussi parfait dans le rôle de Diggory, gendre idéal par excellence. Seul Croupton Sr dénote un peu avec le livre, on le sent peureux et craintif à l’écran alors qu’il est au contraire autoritaire et sur de lui dans les livres. Pour OdP, le casting ne bougera presque pas. Si des acteurs font leur apparition en tant que membres de l’OdP (Tena et Harris, respectivement Tonks et Shacklebolt), Imelda Staunton vient incarner une Dolorès Ombrage à mon avis beaucoup moins sadique que le personnage original, même si convaincant. on retiendra surtout la performance d’Evanna Lynch qui interprète une Luna Lovegood ultra convaincante. Helena Bonham Carter (HBC pour les intimes) incarne quant à elle une Bellatrix Lestrange qui personnellement me gratte un peu: on ne retrouve pas la Bella arrogante du bouquin mais une Bella à la limite de la folie furieuse, et même si ça passe, ça dénote un peu. Jim Broadbent vient s’ajouter au casting dans PSM pour interpréter un Slughorn beaucoup moins grandiloquent que ce qu’il est dans les livres… et sans moustache ! (Franchement, des fois, je me demande si les accessoiristes/maquilleurs se sont vraiment foulés, essayer de ressembler physiquement du mieux possible au personnage, c’est un minimum). Bill Nighy vient parachever le casting dans la peau d'un Scrimgeour que j'ai trouvé très peu convaincant, un vieux en costar' à mille lieues du vieux lion aguerri décrit dans les livres.
* bilan basé uniquement sur les versions courtes des films (hors scènes coupées donc) et en VF
Spoiler (cliquez pour révéler) : Qu’on se le dise : les dés étaient pipés d’entrée pour le binoclard à l’écran. La faute à une volonté de lancer les films avant même la fin de l’écriture des livres. Pire encore, seuls 3 films sur les 8 (et 2 seulement si on compte 7.1 et 7.2 comme faisant partie d’une même entité) ont été réalisés une fois l’œuvre achevée. Du coup, les films ne sont pas traités de manière globale et se perdent en confusion : l’intrigue principale des 7 est bien souvent mise au second plan au profit des intrigues individuelles.
Le changement intempestif de réalisateurs n’aide pas non plus, et la différence se fait parfois durement ressentir d’un film à l’autre.
La volonté affichée dès le départ de faire de HP un film « tous publics » a aussi été une balle dans le pied dont il faut faire état. La « magie » de la version papier a justement été de réunir parmi ses adeptes des gens de toutes tranches d’âges, avec des sujets et des descriptifs pourtant parfois très durs. Ce forum est d’ailleurs à l’image de ces différentes générations réunies par Harry Potter, j’ai moi même, après avoir dû lire le premier tome en classe, partagé la lecture des livres avec mon grand père. Mais à l’écran, on sent que l’aspect « tous publics » bride la réalisation plus qu’il ne l’aide. Le dernier film est assez symptomatique de ça : on voit les personnages déjà morts, se « disloquer » mais jamais vraiment mourir. Même Rogue qui se fait violement attaquer par Nagini, on voit la scène au travers d’une vitre fumée…
On notera aussi une incapacité chronique à partir de la coupe de Feu à "bien terminer" les films en voulant justement les finir au lieu des les ouvrir sur le suivant.
On ne demandait pas que les films soient une copie religieuse imagée des livres, les deux premiers films, qui se rapprochent de ça, sont au final assez chiants et peu inspirés cinématographiquement parlant, mais on aurait bien aimé que les adaptations/ajustements/ajouts/retraits aillent dans le bon sens et dans la bienséance de l’histoire générale. Malheureusement, à part pour 7.1, ça a rarement été le cas.
Les costumes/accessoires sont dans le ton de la réalisation : c’est fait à moitié là plupart du temps. Harry qui n’aura jamais eu les yeux verts, Gambon qui n’aura jamais porté ses lunettes, Slughorn sans moustache, le changement de look de Flitwick alors que le premier était meilleur que le second, un habillement beaucoup trop « moldu » à partir du film 3… Certes, ce n’est que du détail, mais tous ces détails mis bout à bout finissent par ennuyer franchement.
On saluera néanmoins des décors toujours parfaits (j’ai failli avoir une attaque quand j’ai vu avec quelle exactitude le manoir Malefoy correspondait à l’image mentale que je m’en faisais) et un casting « adulte » dans sa grande majorité plus qu’à la hauteur.
La question que je me suis toujours posée avec ces films, ayant d’abord lu les livres, a toujours été « est ce que le spectateur lambda comprend aussi bien que moi ? » et je suis certain qu’au final, seuls les gens qui se sont farcis les livres arrivent à tout capter des films Harry Potter.
Comparativement, Harry Potter à l'écran c'est 8 films pour 0 oscar quand "le retour du Roi" en totalise 11 a lui seul...
On espère une réutilisation future de la licence HP (et vu la pompe à fric que c’est, y’a pas de raison que ça ne se fasse pas) avec un réalisateur unique, une vision plus globale pour avoir une meilleure version que celle que nous avons eu là, car très franchement, même après 10 ans, on reste sur notre faim…