Encore une fois, j'ai l'impression que ce style de critique est faite par des gens qui n'ont pas lu le livre ou qui n'ont lu que le premier.Une énième potion d’Harry Potter
par AFP
Médias et éducateurs ne cessent, en effet, de se faire les hagiographes de cet insipide personnage, Harry Potter. Les raisons d’un tel engouement laissent pantois : le nombre de fans, de livres et de DVD vendus, le coût de réalisation des films ou encore le nombre de spectateurs suffisent aux médias comme arguments, comme s’ils attestaient la qualité d’une œuvre ! L’avis du grand nombre est-il une garantie ? Les éducateurs, eux, font valoir la découverte du plaisir de lire chez des jeunes dont on sait qu’ils ne lisent pas, ou encore le plaisir du rêve qu’ils trouvent dans ces aventures.
Seulement, doit-on lire pour lire ? Mange-t-on pour manger ? Surtout peut-on manger ou lire n’importe quoi ? Une promesse de plaisir n’est-elle pas un leurre parfois employé pour faire passer une pilule ? Sait-on même quelle pilule fait avaler Harry Potter ? Quant aux rêves, sont-ils tous des incitations à la création ? Certains ne sont-ils pas maladifs, d’autres stériles ? Dans quel type de rêve plonge-t-on avec Potter ? A-t-il vraiment fallu attendre cet énième potion pour y répondre ? Dès le premier tome, Harry Potter à l’école des sorciers, on savait déjà à quoi s’en tenir, mais, comme toujours, la force de frappe d’une campagne publicitaire invasive frappe les médias d’une perte soudaine de discernement.
Pourtant, à l’exception des 30 à 40 premières pages où l’humour associé à une observation assez aiguë des relations familiales ou sociales (Cf. l’oncle Vernon qui aime se plaindre de choses et d’autres : «Les gens qui travaillaient avec lui, Harry, la municipalité, Harry, son banquier et Harry constituaient quelques-uns de ses sujets préférés.»), la lecture devient vite un pensum !
I - Un stéréotype.
On reconnaît tout de suite le stéréotype du héros de conte de fées : l’enfant abandonné, destiné à être maltraité par sa famille d’accueil, de façon caricaturale ! Il en découle une distribution manichéenne des rôles élémentaire, entre d’un côté les méchants, la famille Vernon avec «les Moldus» (ceux qui ne comprennent rien à la sorcellerie), et la gentille victime innocente, Harry et bientôt ses amis sorciers.
On déclenche facilement les réflexes voulus, comme la compassion avec la larme à l’œil quand l’enfant découvre dans le miroir sa famille disparue... - Le stéréotype se reconnaît aussi dans l’école des sorciers où l’enfant est initié : ses activités spécifiques sont conformes à l’image conventionnelle de la sorcellerie : l’apprentissage de la baguette magique, de la potion, etc.
- L’attente générale ménagée ne peut être, du reste, qu’artificielle, puisque la partie n’est pas égale : d’un côté se trouvent les nuls, sans pouvoir surnaturel, «les Moldus», de l’autre, les «aristocrates» (au sens étymologique, les meilleurs) doués de pouvoirs défiant toutes les lois de la physique.
Sans doute y a-t-il un combat entre les bons et les mauvais sorciers, mais l’issue ne fait aucun doute : Harry ne peut pas perdre. Reste la façon sans doute dont il se sortira d’affaire : en fait, c’est déjà entendu, vu qu’il a ces fameux pouvoirs qui règlent tous les problèmes, sauf quand il oublie son attirail, sa cape invisible, c’est vrai ! Alors là, quelle attente fébrile ! On en a les mains moites : le livre tombe des mains ! - Enfin, l’exhibition du malheur d’autrui ou des menaces que font peser des monstres divers ou encore les peurs des héros complètent le stéréotype du conte de fée : le réflexe de voyeurisme peut être stimulé, mais chez l’enfant de maternelle.
On sait qu’à partir du primaire, des exhibitions plus saignantes lui seront offertes à la télévision, puisqu’on s’accorde à reconnaître qu’un adolescent de 15 ans a déjà assisté à des milliers de meurtres dans les fictions qu’il a pu voir.
- Il n’est guère que l’invention de néologismes, dans le champ lexical de la sorcellerie, qui sorte du stéréotype, et encore ! mais pour en devenir indigeste. Combien de fois n’est-on pas tenté de sauter des lignes, voire plus, pour y échapper ? Les reportages de matchs de «Quidditch», ce rugby aérien sur un manche à balai, sont aussi passionnants que ceux qu’effectuaient sur TF1 les duettistes Thierry Roland et Jean-Michel Larqué ! Les adorateurs d’Harry Potter poussent-ils la dévotion jusqu’à supporter ce fatras ennuyeux, mot à mot, sans rater une seule ligne ? On a peine à le croire !
II- Six idées archaïques.
Ce stéréotype serait sans importance s’il ne s’accompagnait pas d’idées archaïques et dangereuses. On en observe au moins six . - La première est une croyance en la prédestination : on naît supérieur - ici avec des dons de sorcier ; Harry porte la marque à son front d’une cicatrice qui reste la trace de sa résistance, tout bébé, aux forces du mal qui ont emporté ses parents.
Autrefois, on naissait noble ou manant, et rien ou presque dans la vie ne pouvait rien y changer. Est ainsi ignoré qu’on peut développer son intelligence ou non par son travail, puisqu’en somme, on est (on naît) intelligent comme Harry ou on ne l’est pas ! Pas question de le devenir ! AFP.
Bien sur le premier est plus simple mais on ne peut pas dire que c'est la mêem chose après.
Quand au marketing : faut arrêter ! La grande majorité des gazetteurs ont connu HP avant qu'il devienne si célèbre (enfin il l'était déjà dans le monde magique ^^). Ou bien justement c'est pour prouver que les autres avait tord et que qu'ils en avaient assez de ce marketing que certains se sont mis à le lire.