Je passe rapidement depuis l'aéroport.
Beaucoup de rage cette semaine. Ma grand-mère maternelle est décédée mardi après-midi. Beaucoup de tristesse bien sûr et beaucoup de rage car je n'étais pas sûre de pouvoir être présente aux funérailles (compliqué de trouver un aller retour Winnipeg-Paris-Calgary). Ma mère et ses frère et soeurs m'avaient donné leur bénédiction - c'était trop compliqué de revenir - mais avait demandé que j'écrive un texte en honneur de ma grand-mère. Le texte le plus difficile que j'ai eu à écrire de ma vie car contrairement à celui que j'avais écrit pour mon grand-père (paternel) il y a 10 ans, celui-ci serait lu.
Avec un peu de chance et le soutien de mon mari, qui lui n'a pas pu se joindre à nous, j'ai trouvé des vols - un peu alambiqué comme trajet mais bon. J'ai pris l'avion de Winnipeg jeudi matin a 8h CST pour Toronto puis de Toronto à Paris jeudi soir à 18h EST. J'ai eu la chance que le RER B ne soit plus en grève hier matin à mon arrivée à 7h (heure de Paris) ce qui m'a permis d'arriver chez mes parents à 8h30.
Douche, thé, changement de fringues - grâce à ma frangine qui m'a trouvé une robe noire à porter - et j'ai pris un taxi avec mes parents et mon frère pour pouvoir assister à la levée du corps vu que c'était la seule façon que j'avais de lui dire au revoir. Cérémonie au Père Lachaise puisqu'elle souhaitait une crémation.
Nous sommes anéantis, déboussolés; elle était le coeur de notre tribu, celle qui ne jugeait jamais. Quand on trébuchait dans la vie elle était là pour aider à se relever même si la chute était de notre responsabilité. Elle me manque, et ce bien que je ne l'ai pas vue beaucoup ces dernières années. Malgré la tristesse, c'est impossible de réaliser qu'elle n'est plus là. Elle avait le rire facile, souvent suivi d'une toux résultat de 50 ans de clopes, le coeur sur la main et nous faisait sentir unique, spécial et aimé. Le monde est appauvri par son absence, du moins le mien.
Ce n'est pas le retour en France que j'aurais souhaité mais il ne nous est jamais donné de savoir. Retour définitif vers la France dans 15 jours.
Et peut-être avec ça un peu plus de temps pour poster mais je promets rien parce que les premières semaines seront certainement consacrées à la famille et à la recherche de boulot. Dix ans que je suis partie, la France ne m'attend pas

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